Législatives : l'inquiétude des binationaux après le score du RN
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00:00Voilà, avec une question qui s'est retrouvée au cœur finalement des débats qui a été relancé dans la dernière ligne droite, c'est la question de la binationalité.
00:07Et qui concerne des millions de français, de binationaux, de gens qui vivent évidemment parmi nous, qui vivent en France,
00:13certains qui vivent à l'étranger et qui scrutent en fait, et c'est ça aussi ce grand marqueur historique de ces résultats,
00:19qu'est-ce que ça va signifier pour moi qui vis en France, qui suis binational, pour ma famille si je vis au Sénégal ou si je vis à Tokyo.
00:27Donc il y a les premiers témoignages de Jean Courageux, je dois dire que c'est extrêmement compliqué sur un sujet aussi épineux,
00:32surtout entre les deux tours de recœur des témoignages. Donc on va aller en Algérie, on salue le courage de cette enseignante franco-algérienne
00:39qui a accepté de témoigner, on va l'anonymiser évidemment, mais je vous propose de l'écouter, c'était un témoignage que nous avons enregistré
00:46il y a une heure en provenance d'Alger, donc la perception de sa qualité de franco-algérienne au lendemain de ce premier tour des législatives françaises
00:55est qualifiée d'historique. Écoutez.
00:57Les résultats de ce premier tour des législatives ne sont pas une surprise pour nous, on le savait, mais ça reste très dur à réaliser.
01:03Plus de 12 millions de nos concitoyens souhaitent voir accéder au pouvoir, en partie dans le socle idéologique.
01:08C'est historiquement construit contre les plus faibles, les femmes, les minorités, et la haine de l'autre.
01:13Mais on n'a pas plus peur que tous les autres français qui ne souhaitent pas d'un gouvernement qui réagisse à des individus en fonction de leur origine,
01:21de leur couleur de peau ou de leur religion. Et d'un parti, je dois le rappeler, qui a déjà une expérience du pouvoir,
01:26contrairement à ce qu'il cherche à faire croire, notamment à l'Assemblée Nationale ou encore au sein des institutions de l'Union Européenne,
01:33et qui n'a, au cours de cette expérience-là, cessé de voter contre les droits, notamment sociaux, des français,
01:40contre la revalorisation du chimique à plusieurs reprises, contre la rénovation des habitats insalubres et dégradés.
01:46Et en fait, on ne demande pas de droits de la part de ceux qui nous oppressent.
01:50On lutte contre eux par les mots, par la sensibilisation autour de nous, au sein de nos familles, dans notre voisinage, à l'école, au travail,
01:57par la valorisation de notre travail et de nos projets, et bien sûr par le vote, auquel on appelle massivement dimanche prochain.
02:04Donc on voit, à Alger, on suit de très près, il y a un esprit combatif, très citoyen.
02:10Et je vous propose un deuxième témoignage. Alors là, c'est une ressortissante franco-marocaine qui vit et travaille.
02:17C'est une cadre médico-social qui travaille en France, qui doit être aussi, pour des raisons qu'on peut comprendre, évidemment, être anonymisée.
02:25Donc écoutez-là, elle a une réflexion un peu plus personnelle sur la manière dont elle vit cette séquence, ici, en France. Écoutez.
02:33J'ai le cœur qui se soulève, j'ai passé une très mauvaise nuit, parce que j'ai plein d'idées qui fusent dans ma tête,
02:46en me disant pourquoi on en est arrivé là et qu'est-ce qui se passe, fondamentalement, qu'est-ce qui se passe ?
02:53Parce que c'est remettre en cause, en fait, ma légitimité dans mon pays, qui est la France, la légitimité de nos enfants.
03:07Voilà. Aujourd'hui, qu'est-ce qui nous attend ? Nous occupons des postes, nous travaillons, nous ne sommes absolument pas,
03:20comme peut penser l'URN, potentiellement dangereux. En fait, c'est ça, c'est ce ressenti, c'est se dire que nous sommes des citoyens de seconde zone.
03:31Voilà, pour ces réactions évidemment nombreuses. Merci beaucoup Cyril.