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Législatives 2024 - 3ème circonscription d'Indre et Loire
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00:00Dans votre circonscription, c'est très régulièrement que nous annonçons sur France Bleu Touraine
00:04la fermeture des urgences de l'hôpital de Loche, faute de personnel suffisant.
00:08Alors, question simple, réponse simple s'il vous plaît,
00:10faut-il augmenter les salaires des soignants pour qu'ils soient plus attractifs ces emplois ?
00:14Henri Elfandari.
00:15Je viens de vous dire, ce n'est pas seulement les salaires des soignants qu'il faut augmenter,
00:19c'est aider à augmenter l'ensemble des salaires de tous ces Français qui travaillent,
00:24qui font des efforts et qui ne sont pas suffisamment récompensés.
00:28Pour le problème de l'accès aux soins, c'est avant tout,
00:31je sais qu'il y a des problèmes de prise de rendez-vous sur la médecine spécialiste,
00:33il n'y a aucun doute là-dessus, c'est très agaçant, mais c'est vrai pour tout.
00:37Dans le privé, j'ai eu un accident au mois de février,
00:40je n'arrive à avoir personne pour me dire,
00:42oui ma voiture, c'est catastrophique tous ces centres d'appel.
00:45Mais le principe c'est, si on parle de problème d'accès aux soins,
00:49on parle avant tout d'un problème de médecine générale et pédiatrique.
00:52Ça veut dire qu'il faut former plus de médecins
00:54et qu'il ne suffit pas de supprimer le numérosplosus pour le faire,
00:57il faut avoir les formateurs.
00:59Et probablement, il faut réduire la durée des études
01:02avant de former des médecins généralistes en 6 ans.
01:04Aujourd'hui c'est 10 ans.
01:05Je suis désolé, les gens qui nous soignent jusqu'à aujourd'hui
01:08ne sont pas plus mauvais que ceux qui sortent des études aujourd'hui.
01:10Alors ça c'est une des réponses que vous formulez.
01:13Jules Robin, je vous pose la même question.
01:14Faut-il augmenter les salaires des soignants
01:17pour rendre ces emplois de soignants plus attractifs ?
01:19Mais bien évidemment.
01:21Et comment vous faites ?
01:22Comment on fait ? Bien sûr.
01:24Vous savez, ça fait quand même un certain temps,
01:27il y a l'hôpital public,
01:29il y a également les hôpitaux privés,
01:31il y a également les maisons de retraite.
01:34Il y a tout un secteur qui était en attente.
01:38Aurélien Rousseau avait dit « faites une convention ».
01:40Ils ont fait une convention en avenant, l'année dernière, l'avenant 33.
01:43Il a fallu attendre un an avant d'avoir une réponse de l'État.
01:45Et l'État finalement, juste avant la dissolution,
01:48nous a expliqué qu'on allait tout reprendre à zéro.
01:49Et qu'en réalité, on n'avait pas budgété,
01:52donc il faudra reprendre.
01:53Moi, je pense qu'il faut effectivement mettre de l'argent
01:55dans le système de santé aujourd'hui.
01:5787% des Français vivent dans un désert médical.
02:00Aujourd'hui, je crois que c'est un médecin pour mille habitants en Touraine.
02:05Mais c'est quelque chose de...
02:07On vit dans un monde qui n'a aucun sens,
02:10où il nous manque des médecins.
02:12Il nous manque des médecins sur le terrain.
02:14Et il faut des soignants,
02:16des personnes travaillant dans le secteur médical,
02:18mieux rémunérées dans notre ruralité.
02:21– Quand on parle d'hôpital à Loche, on parle d'hôpital public.
02:24Donc, augmenter les salaires,
02:26ça veut dire augmenter les salaires de fonctionnaires,
02:27de la fonction publique.
02:29Venant de votre famille politique,
02:30ce n'est pas un tabou ça ?
02:31Augmenter le salaire des fonctionnaires ?
02:32– Non mais vous savez, dans ma famille politique,
02:35initialement, il y avait deux types de courants.
02:36Il y avait les libéraux,
02:38et puis il y avait ceux qui étaient plus d'une droite sociale.
02:40Les libéraux, ils sont partis depuis bien longtemps chez Emmanuel Macron.
02:43– Et donc vous, c'est plutôt la droite sociale qui est allée chez Le Pen ?
02:46– Et moi, si vous voulez, je suis d'une droite
02:47qui ne pense pas que le libéral va tout sauver.
02:50Je ne pense pas que casser les services publics,
02:51ce soit quelque chose d'utile pour notre société.
02:53– Personne ne vous demande de casser les services publics.
02:56– Monsieur, on dépense en France tous les ans 130 milliards de plus
02:59que ce qu'on encaisse.
03:01On est le pays le plus imposé du monde
03:02avec la plus forte dépense publique.
03:04Il y a un moment, un peu sérieux…
03:05– Avec la plus grosse masse salariale, je le sais, c'est votre bilan.
03:09– Non mais s'il vous plaît, s'il vous plaît, s'il vous plaît…
03:13– Vous pouvez prendre le checker de l'extrême gauche et de l'extrême droite,
03:17et faire un mélange, mais ça n'aidera pas.
03:19– Monsieur Alphanday, c'est un débat, on peut s'interpeller,
03:21mais la règle de base pour les auditeurs, c'est qu'on puisse vous entendre.
03:24Monsieur Alphanday, on a entendu votre réflexion,
03:26je vous laisse reprendre, monsieur Robin.
03:28– Donc non, si vous voulez, moi je pense qu'on doit financer justement les soins,
03:35on doit financer les services publics dans notre ruralité, c'est primordial.
03:38Parce qu'en fait, c'est simple, on pense toujours…
03:42Moi, ce qui m'agace aujourd'hui…
03:43– Pardon, je vais pousser le bouchon un peu plus loin.
03:45Est-ce que vous êtes favorable, par exemple, à salarier des médecins
03:47comme les centres que déploie la région Centre-Val-de-Loire ?
03:51Est-ce que, philosophiquement, c'est quelque chose qui est envisageable pour vous,
03:53salarier des médecins ? C'est pas le modèle aujourd'hui.
03:55– Non, non, mais évidemment, aujourd'hui c'est le modèle traditionnel
03:58qu'on a dans notre ruralité, c'est un système de médecine libérale.
04:02Malheureusement, aujourd'hui, la médecine libérale attire
04:04de moins en moins de médecins, de jeunes médecins,
04:07qui préfèrent avoir un salaire, avoir des horaires, et avoir des week-ends,
04:11parce qu'on connaît tous les vieux médecins…
04:13– Chiche ou pas chiche ? Chiche à cette proposition ?
04:15– Ça a ses avantages et ses inconvénients.
04:18Ses inconvénients, c'est qu'un médecin se met en arrêt de travail, il fait 35 heures…
04:21– C'est un peu l'épouse d'honorement, ça M. Robin, c'est bon.
04:23– Non, si vous voulez, moi je pense que c'est pas une mauvaise idée.
04:26– Et qu'est-ce que vous proposez ?
04:27– En quel fond d'arrivée ?
04:28– Non, mais attendez, je pense que c'est pas une mauvaise idée.
04:30Que la région, que des communes financent des médecins
04:34et que l'État éventuellement les aide, moi je pense que ça devrait être une bonne chose.
04:39– Cette politique de salariés des médecins, comme le fait la région Centre-Val-de-Loire…
04:42– Vous savez, je viens du milieu médical, moi je vais vous dire très clairement,
04:47la médecine salariée ne pourra jamais fournir
04:49ce que la médecine libérale fournissait en termes d'accès aux soins.
04:52Donc, qu'on prenne des médecins salariés pour permettre à des médecins libéraux
04:58de pouvoir partir en vacances, de pouvoir faire des remplacements,
05:02de sorte qu'ils ne partent pas en burn-out,
05:04parce que l'ensemble de la charge se reporte de plus en plus sur eux,
05:07ça c'est intéressant.
05:08Mais si on croit qu'en prenant des médecins 35 heures,
05:11on va fournir l'accès aux soins dont les gens ont besoin,
05:14ça sera un échec.
05:15Donc il faut, une fois de plus, former beaucoup plus de médecins,
05:19il faut faire en sorte de réduire la durée des études en médecine générale,
05:24peut-être revaloriser la consultation,
05:28et aussi, et aussi, beaucoup moins de paperasses,
05:31beaucoup moins d'administratifs.
05:33Et tous les Français demandent une chose,
05:35laissez-nous faire notre métier.
05:38– Je rebondis sur la question de M. Jules Robin,
05:40l'un des programmes de Jordan Bardella, c'est supprimer les ARS,
05:43ça fait partie des pistes pour vous ?
05:45– Vous savez, les ARS, bien sûr que tout le monde a envie de taper dessus,
05:49moi ce que je sais, c'est que si le principe c'est de supprimer les ARS
05:51pour ramener la décision à Paris,
05:53si vous voulez, de temps en temps, l'idéologie,
05:55quand vous êtes en niveau régional, est-ce qu'on compte à la réalité de terrain,
05:58et tout d'un coup, quand il y a besoin d'un scanner,
06:00on ne regarde plus si c'est public ou privé,
06:02on regarde simplement si les gens ont besoin d'un scanner.
06:04– Vous voulez supprimer les ARS ?
06:05– Moi je veux supprimer l'ARS, bien sûr.
06:07Les ARS, ce sont des organes qui ont été créés,
06:10du millefeuille territorial à tous les niveaux,
06:12c'est de l'administration supplémentaire
06:14qui se contredit avec d'autres administrations,
06:16et qui en fait aujourd'hui, on l'a vu pendant la crise du Covid,
06:19ne servent strictement, non pas à rien, mais ralentissent plus qu'ils aident.