• il y a 4 mois
À 3 jours du second tour des élections législatives anticipées, écoutez l'interview de Louis Aliot, maire de Perpignan et premier vice-président du Rassemblement national.
Regardez L'invité d'Yves Calvi avec Yves Calvi du 04 juillet 2024.

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Transcription
00:00Amandine Bégaud et Yves Calvi, RTL Matin, jusqu'à 10h.
00:05RTL 8h22, bonjour Louis Aliot.
00:07Bonjour.
00:07Vous êtes maire de Perpignan, premier vice-président du Rassemblement National, merci de nous rejoindre dans la matinale d'RTL.
00:12La campagne prend une drôle de tournure, avec notamment ces agressions qui ont touché la porte-parole du gouvernement Prisca Tevneau
00:18et votre candidate Marie Dauchy prise à partie sur un marché en Savoie. Vous appelez au calme ?
00:24Ah oui, c'est le moins qu'on puisse dire mais, si vous voulez, c'est les conséquences directes d'un certain nombre de propos qu'on entend
00:31depuis le début de la semaine, systématiques et d'une manière unilatérale et toujours par les mêmes, donc ça ne m'étonne pas.
00:37Qui ? Soyez précis.
00:39La France Insoumise la plupart du temps. Je veux dire, quand vous êtes capable de justifier le clip de rap qui appelle au meurtre,
00:46qui appelle à l'antisémitisme, qui appelle au tabassage des femmes, et hier j'ai entendu madame, comment elle s'appelle ?
00:52Marine Tondelier, qui pratiquement dit, ben oui, c'est le rap. J'ai entendu monsieur Coquerel qui dit, ben c'est leur langage et finalement,
00:59ça permet une prise de conscience à m'y se rendre compte, ces gens-là. Demain, ça peut leur arriver à eux, attention.
01:04Moi, j'ai toujours dit que la violence, il fallait faire très attention. Quand vous la justifiez pour les uns, malheureusement, vous la justifiez pour tout le monde.
01:10Quelles sont les nouvelles de madame Dauchy ?
01:13Madame Dauchy, elle a été admise hier à l'hôpital, elle est chez elle aujourd'hui, mais voilà, elle est traumatisée, elle ne sortira plus.
01:20Et nous avons appelé nos militants, aujourd'hui et demain, à faire très attention sur les marchés, à ne pas répondre aux provocations,
01:29et à quitter le terrain au cas où ils seraient pris à partie, parce qu'on ne sait pas comment ça peut tourner. On a vu la secrétaire d'Etat,
01:38Madame Thévenot, qui cette nuit, je crois, s'est fait agresser par je ne sais qui d'ailleurs.
01:46Mais comment expliquez-vous ce climat de violence où l'on agresse notamment des femmes ?
01:50Je ne sais pas, parce que la parole s'est libérée là aussi sur cette violence générale, et aujourd'hui on ne s'est plus discuté, on ne dialogue plus, on ne débat plus.
02:02Certains frappent, voilà. Donc moi j'appelle, et qu'ils soient de tous les côtés, moi je veux dire si...
02:06Vous êtes sûr que de votre côté ça n'arrive pas ?
02:08Si ça arrivait de notre côté, je peux vous dire que nous serions impitoyables, et qu'on s'en chargerait personnellement.
02:14Nous ne sommes plus qu'à trois jours du second tour de ces élections législatives, et les sondages vous donnent en baisse, on va dire.
02:19Comment expliquez-vous ce renversement de tendance ?
02:21Écoutez, les sondages...
02:21Nous nous en fiez sur les sondages il y a encore peu de temps.
02:23Oui, mais enfin tout ça c'est des sondages de nombre de sièges, moi je reste très prudent en rappelant quand même que le soir du 22 juin 2020 aux législatives, aux dernières législatives,
02:37enfin 22 plutôt, on nous donnait entre 5 et 40 sièges, on en a fait 89.
02:42Je pense que c'est très difficile à mesurer, beaucoup de circonscriptions se joueront entre un point et un point et demi,
02:48et moi je crois à un apport d'électeurs supplémentaires au deuxième tour, pour donner la victoire au candidat du Rassemblement.
02:56Alors vous avez raison, ce sont les tendances qui sont intéressantes, on ne peut pas être au siège près.
02:59Sauf que la semaine dernière, on vous donnait potentiellement avec une majorité absolue dans toutes les enquêtes.
03:03Oui, sur des sondages ou avec des échantillons nationaux, mais ce n'est pas les mêmes reports de voix, si vous voulez, chez moi à Perpignan et dans l'Ouest ou dans l'Est de la France.
03:14Il faut quand même rester prudent, les électeurs de Renaissance ne se comporteront pas de la même manière
03:21quand ils auront un candidat de la France Insoumise ou du Parti Socialiste Radical ou des Verts, ou s'ils ont un candidat du Rassemblement National.
03:30Moi j'appelle à la prudence là-dessus, et je pense qu'une majorité est encore possible.
03:34Alors les candidats du Rassemblement National, en tout cas certains d'entre eux, parlons-en,
03:37comment peut-on vous confier le pays quand on voit le nombre de zozos qui ont été investis ?
03:41Même Jordan Bardella hier soir était obligé de présenter des excuses.
03:45Mais parce que sur 600 candidats, et en fait c'est 577 multipliés par 2 parce qu'il y a les suppléants,
03:51il y a toujours une possibilité que des gens vous échappent à un filtre que nous avons mis en place
03:56et qui, là pour le coup, n'est pas allé jusqu'à, par exemple, cette dame H95, je crois qu'elle écrivait je ne sais quoi.
04:04Dis donc, le filtre ne marche pas !
04:05Le filtre ne filtre pas, c'est ce qu'il y a.
04:07Il ne filtre pas plus pour les autres, je vous le rappelle.
04:10Et d'ailleurs, tous les partis politiques ont quelquefois des zozos sur leurs trucs, et on s'en aperçoit.
04:17Après, par exemple, on a une dame, je crois, sous curatel, c'est très délicat, c'est très difficile à déceler.
04:24Et là pour le coup, c'est aussi la responsabilité de nos quatre départementaux qu'il faudra recadrer après l'élection, c'est évident, voilà.
04:30Laurent Cneddy qui nous refait, j'ai envie de vous dire, une Jean-Marie Le Pen sur les points de détail.
04:34Vous n'avez pas besoin de ça.
04:35Eh bien, il ira faire de la politique ailleurs.
04:37En tout cas, ça n'aide pas au changement d'image engagé depuis des années par Marine Le Pen pour rompre avec l'histoire de son parti.
04:43Vous vous en êtes conscient quand même.
04:45Mais ça, c'est parce que vous grossissez le trait sur le terrain, les gens s'en foutent.
04:48Vous vous rendez compte de ça ? Les gens s'en foutent.
04:50Je vous le dis comme je le pense.
04:52Parce qu'il y a un tel amas d'informations aujourd'hui, et systématiquement contre nous,
04:56que les gens se disent, mais enfin quand même, on en fait pour 5 originaux ou 5 types infréquentables qui sont passés entre les mailles.
05:04Et à côté de ça, vous avez les premiers députés de la France Insoumise qui sont des types dangereux,
05:08qui ont justifié les crimes du Hamas, qui sont dans un antisémitisme d'atmosphère, d'ambiance, etc.
05:13Et à eux, il n'y a jamais rien.
05:15M. Delogu, on le voit en train de serrer des paluches un peu partout.
05:18Il justifie des clips qui appellent au crime.
05:20Mais tout ça, ça passe crème, comme on dit.
05:22Et on a l'impression que c'est systématiquement la condamnation unilatérale.
05:27Les électeurs n'y croient plus.
05:29Alors, est-ce que vous nous confirmez qu'en cas de majorité relative, vous n'allez pas à Matignon ?
05:35Ça dépend de l'âge.
05:37C'est le nombre de députés qui déterminera.
05:40C'est pas pareil si vous avez 240 députés ou si vous en avez 270.
05:45En effet, mais c'est à vous dans ces cas-là.
05:49Si les Français vous portent majoritairement, mais sans majorité absolue au pouvoir,
05:54on va voir à quoi ressemble le Rassemblement national.
05:56Est-ce que ce parti est un parti de gouvernement ou pas ?
05:59Oui, mais si c'est un parti de gouvernement, ça consiste à aller chercher des gens
06:03qui vous empêchent ensuite de faire le programme sur lequel vous avez été élu.
06:07On a fait l'unité et l'union au premier tour avec M. Ciotti.
06:13Donc on a un programme de gouvernement.
06:15Demain, on peut élargir, notamment aux députés LR.
06:18On verra le nombre, combien ça fera.
06:21Est-ce que vous comprenez que vos attermoiements peuvent surprendre ?
06:23J'ai envie de vous dire, c'est inquiétant un parti qui veut le pouvoir,
06:25mais alors uniquement dans le confort, avec une majorité absolue.
06:28On vous imaginait plus combatif, peut-être même plus courageux.
06:32Détrompez-vous, les Français ne sont pas des idiots.
06:34Ils ont vu M. Macron, sans majorité à l'Assemblée, patiner systématiquement
06:40dans une politique qui finalement a conduit au désastre que l'on connaît.
06:44Et ils ne veulent pas, précisément nos électeurs,
06:46que nous arrivions demain dans une Assemblée avec une majorité relative
06:50qui nous empêchera de faire les textes les plus importants pour relever le pays.
06:54Ils ne sont pas idiots, les gens.
06:55J'ai l'impression qu'on parle à des enfants.
06:58Mais les gens sont conscients de ces difficultés.
07:00Et je peux vous dire que peut-être même ils nous reprocheraient
07:03d'être allés au gouvernement sans avoir la majorité absolue.
07:07Une dernière question.
07:08Vous pouvez en tout cas compter sur le Kremlin.
07:09Le ministre des Affaires étrangères russe a publié une photo de Marine Le Pen
07:12et a affiché clairement son soutien.
07:14Vladimir Poutine souhaite votre victoire.
07:15Ça vous fait plaisir ?
07:16Écoutez, est-ce que vous croyez que si le Kremlin souhaitait notre victoire,
07:19il l'aurait claironnée par un tweet ?
07:21Voilà.
07:22Ça règle des comptes avec M. Macron sur le conflit ukrainien.
07:26On a dit qu'on était au soutien de l'Ukraine.
07:29Vous savez que je suis maire.
07:31J'ai reçu 300 réfugiés ukrainiens dès le lendemain de l'agression et de l'invasion russes.
07:36Et on reste sur la même position.
07:37Merci beaucoup Louis Elio, maire Rassemblement national de Perpignan.

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