Marie-Pierre Vedrenne, eurodéputée MoDem d'Ille-et-Vilaine, invitée de France Bleu Armorique, ce vendredi 5 juillet.
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00:00Il est 7h48, le sprint final est lancé dans la course aux législatives et à deux jours du second tour ce matin nous recevons une
00:07représentante du camp présidentiel de Valentin.
00:09Bonjour Madame Marie-Pierre Véderenne.
00:10Bonjour.
00:10Eurodéputée Modem, vous avez été réélu le 9 juin dernier, vous êtes également présidente du groupe des députés, des eurodéputés, pardon,
00:17macronistes. Vous espérez obtenir combien de circonscriptions dimanche soir au soir du second tour des législatives ?
00:22Je crois que surtout la priorité, et la priorité effectivement c'est d'avoir le maximum de représentants de la majorité
00:29présidentielle ensemble pour la République et l'Assemblée nationale, mais surtout c'est de faire en sorte que le Rassemblement National
00:34n'obtienne pas la majorité absolue dans cette institution et n'obtienne pas aussi une majorité relative avec des alliés qui leur permettraient
00:42finalement de mettre un projet politique qui ne correspond pas aux objectifs, je pense, des Français et des Françaises.
00:50A noter qu'il y a en Bretagne 12 circonscriptions où vos candidats sont en ballotage favorable, notamment
00:55Hervé Berville à Dinant, Jémi Pain à Auray, Mickaël Causson à Saint-Brieuc, Alain Hénanf à Vannes.
01:00L'objectif c'est d'avoir ces 12 circonscriptions acquises à nouveau ?
01:03Bien sûr, l'objectif c'est que ces candidats, qui sont souvent des députés sortants, qui ont fait un travail essentiel pour les Bretonnes et les Bretons,
01:11retrouvent leur siège à l'Assemblée nationale, faire en sorte qu'il n'y ait aussi aucun parlementaire issu du rang du Rassemblement National en Bretagne.
01:19Nous voyons bien sur les cartes notamment les spécificités de notre région.
01:23Je pense que nous avons collectivement une responsabilité, et donc évidemment faire en sorte que ces collègues soient réélus
01:30et faire en sorte que des députés RN ne soient pas à l'Assemblée nationale pour représenter la Bretagne.
01:34A l'issue des législatives de 2022, vous aviez 17 députés macronistes en Bretagne sur les 27 circonscriptions.
01:41On va en être très loin a priori dimanche. Il s'est passé quoi en deux ans ?
01:45Il s'est passé beaucoup de choses. Je pense que notre objectif doit être de reconstituer le lien avec les Bretons et les Bretonnes, répondre à leurs attentes, à leurs priorités.
01:55Il s'est passé beaucoup de choses sur la scène internationale, beaucoup d'instabilité.
01:58On doit attendre les mots de notre société et aussi les mots des Français et des Françaises qui nous disent face à cette instabilité.
02:06Ils ont le sentiment, c'était pire avant, c'était mieux avant et ça va être pire demain.
02:11Et nous on doit leur démontrer que par notre action justement, ce n'est pas le cas.
02:14Et justement, il est extrêmement important qu'ils votent pour l'entièreté de ces parlementaires, pour tous les élus qui seront issus du front républicain,
02:23pour pouvoir faire en sorte que ce soit continue d'être mieux demain.
02:27Marie-Pier Védrenne, eurodéputée Modem, membre du camp présidentiel avec nous ce matin sur France Bleu Amorique.
02:32Vous le disiez à l'instant face à la possibilité de voir l'extrême droite obtenir une majorité.
02:36Dimanche, le camp présidentiel est divisé sur la conduite à tenir.
02:40Il y a les partisans du ni RN ni LFI et ceux qui prônent un soutien inconditionnel aux adversaires du RN quel qu'il soit.
02:48Vous vous situez comment, vous ?
02:50Moi je me situe dans un combat contre l'extrême droite.
02:53Je ne mets pas sur un même pied d'égalité l'entièreté des personnes des différents partis politiques.
03:01Il est vrai qu'on parle beaucoup du Front Populaire, des différences qu'il y a, partisanes, entre les représentants du Front Populaire.
03:08Bien évidemment je me sens plus proche d'un social-démocrate qu'un représentant de la France Insoumise.
03:13Mais en tout cas, je ne les place pas sur le même plan que le RN.
03:17Donc s'il faut voter pour un candidat LFI, faisons-le ?
03:20Exactement, parce que le danger c'est véritablement la majorité absolue du RN.
03:25Qu'est-ce qui nous attend selon vous lundi prochain ? Est-ce que vous appelez votre famille politique à une grande coalition comme certains l'ont fait,
03:31qui pourrait aller en arc républicain ? Certains parlent des macronistes jusqu'à LFI même.
03:37Vous l'avez dit, je suis députée européenne et au Parlement Européen, j'ai l'habitude de travailler avec des collègues issus de la droite,
03:43issus des rangs socialistes, issus des verts, issus même de la gauche au siège de la France Insoumise au Parlement Européen.
03:50Donc je crois que justement il faut réinventer la représentation démocratique, la vie parlementaire,
03:56et prendre exemple de ce qui se passe au Parlement Européen.
03:59On a des vrais débats politiques de fond, je suis pas d'accord toujours avec ces collègues.
04:04Mais en tout cas, on avance ensemble pour les intérêts supérieurs des Européens.
04:08Et on doit faire la même chose en France. Il y a des vraies évolutions démocratiques à porter,
04:12notamment des enjeux comme l'évolution du système vis-à-vis de la proportionnelle,
04:17pour que chacun aussi des électeurs se sente représenté.
04:20Vous êtes eurodéputée, vous l'avez rappelé, différents dirigeants européens se sont exprimés ces derniers jours sur ces élections françaises,
04:25notamment le chancelier Olaf Scholz en Allemagne, qui se dit inquiet de l'issue du vote dimanche.
04:30Est-ce que vos collègues européens vous parlent de ces élections législatives, et dans quels termes ?
04:34Bien sûr, c'est la première question qu'ils nous posent.
04:37On est plongé dans nos négociations sur les responsabilités des uns et des autres.
04:41Mais avant de parler de ça, la question de mes collègues européens, c'est toujours
04:44« Que va-t-il se passer en France ? »
04:46Ils sont toujours très admiratifs de la place du Président de la République à l'échelle de l'Union Européenne,
04:51qui a un véritable moteur.
04:53Ils ont besoin, ils nous disent, on a besoin du moteur français pour continuer d'avancer.
04:57Notamment, leur inquiétude avec l'arrivée du Rassemblement National et d'une éventuelle majorité,
05:02c'est le soutien à l'Ukraine.
05:04Il y a beaucoup d'inquiétude de la part de nos collègues sur ce plan-là,
05:07et d'avoir l'affirmation d'une Europe beaucoup plus forte sur la scène internationale.
05:10Et quand j'échange avec des collègues, notamment venant d'Hongrie,
05:14bien évidemment, ils voient les rapprochements aussi entre Marine Le Pen et Victor Orban,
05:17les menaces vis-à-vis de l'État de droit, les menaces, par exemple, nous en France,
05:20sur la liberté de la presse, sur le Conseil constitutionnel.
05:23Donc ils nous alertent aussi en nous disant,
05:25attention, on a besoin de vous, et on a besoin que vous ne basculiez pas.
05:28Merci beaucoup Marie-Claire Bédrenne d'être venue ce matin sur France Bleu Amérique.
05:31Bonne journée à vous.