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00:00Quels sont les scénarios possibles dimanche soir à l'issue de ce second tour, au regard notamment du sondage que l'on vient de montrer ?
00:06Alors pour analyser tout ça, j'accueille mes deux invités. Bonjour Néla Latrousse, vous êtes chef du service politique de BFM TV. Bonjour Dominique Rousseau.
00:13Bonjour.
00:13Vous êtes juriste, professeur de droit constitutionnel à l'université Paris 1, Panthéon-Sorbonne.
00:18Je vous repose cette question, c'est quoi les scénarios possibles ? On a vu le dernier sondage, avant les élections de dimanche, à quoi on peut s'attendre ?
00:25Alors il y a trois scénarios possibles, soit à l'issue de l'élection, une majorité absolue se dégage.
00:32Les sondages, la dynamique que l'on constate, laisse à penser que si majorité absolue il y a, elle serait plutôt issue de la droite, du Rassemblement National et ses alliés.
00:41Et auquel cas, le président charge une personne de ce groupe, Jordan Bardella, puisqu'il s'est désigné, de former un gouvernement.
00:49C'est en quelque sorte le scénario le plus facile à expliquer.
00:52Ensuite, si les chiffres ne bougent pas, si on reste dans la configuration de ce que l'on a vu dans notre sondage, d'une majorité relative.
01:01Alors auquel cas, il y a trois options.
01:04La première, Emmanuel Macron peut très bien dire, le Rassemblement National est arrivé en tête, je le charge d'essayer de trouver quand même une coalition,
01:12de trouver les députés qui lui manquent pour arriver à 289 députés et donc avoir une majorité absolue.
01:19Jordan Bardella a expliqué qu'il refuserait s'il n'était pas en mesure de composer aisément, intuitivement, cette majorité absolue.
01:28Auquel cas, Emmanuel Macron peut aller voir le deuxième groupe.
01:31La gauche lui demandait de former un gouvernement.
01:35Et alors là, soit ce gouvernement est ce qu'on appellerait un gouvernement d'union nationale.
01:41La gauche prendrait cette charge et irait voir tous les autres groupes, à l'exception du Rassemblement National, pour leur dire,
01:46écoutez, il y a un moment pour le pays qui est important, donc essayons de travailler ensemble et de trouver une plateforme commune.
01:51Ou alors, autre option, la gauche désignerait un membre parmi les siens pour former un gouvernement,
01:59qui irait voir tous les autres groupes en disant, est-ce qu'on est d'accord, si je forme un gouvernement, vous ne me faites pas chuter la prochaine fois,
02:06vous ne m'empêchez pas, en quelque sorte, d'appliquer une partie de mon programme, voilà ce que je suis prêt à demander.
02:12Voilà, c'est les trois scénarios qui s'offrent à nous pour dimanche soir.
02:16– Dominique Rousseau, vous validez lequel ?
02:18– Ah ben, ça dépend des électeurs dimanche, mais les trois scénarios qui viennent d'être présentés,
02:24ce sont effectivement les trois scénarios possibles, soit une majorité absolue pour la gauche,
02:31soit une majorité absolue pour le Rassemblement National, et là, c'est assez simple,
02:36le Président est obligé de nommer la personnalité que la majorité absolue lui aura désignée,
02:42Mitterrand n'a pas tergiversé en 86, il a nommé Chirac, et Chirac n'a pas tergiversé en 97,
02:48il a nommé Lionel Jospin, où il n'y a pas de majorité absolue,
02:53et à ce moment-là, logique parlementaire, le Président de la République désigne Jordan Bardella
03:01parce que c'est lui qui aura le groupe le plus important pour essayer de construire une coalition,
03:06il y arrive, il le nomme, il n'y arrive pas, Emmanuel Macron essaie une coalition.
03:13– Est-ce qu'il y a un temps limité entre dimanche soir
03:16et le moment où le nouveau gouvernement devrait être nommé ?
03:19– Non, non, il n'y a pas de limite, après les élections, après dimanche soir,
03:25la tradition veut que le Premier ministre remette sa démission au Président de la République,
03:30la tradition veut, 1962, que le Président renomme le gouvernement en place
03:37pour lui permettre d'expédier les affaires courantes et notamment les JO qui arrivent,
03:42parce que le Parlement ne se réunit que le 18 juillet,
03:45donc pas dans tout ce temps, il faut évidemment que les affaires courantes
03:48et notamment la question de la sécurité des Jeux Olympiques soient assurées.
03:52– Donc pardon, il ne faudra pas crier au scandale dimanche soir ou lundi
03:57s'il y a démission du gouvernement Attal et renomination du gouvernement Attal dans la foulée,
04:02c'est la marche classique pour expédier les affaires courantes ?
04:05– C'est la marche classique, en 1962, après le renversement du gouvernement
04:09et l'annonce de la dissolution par le Général de Gaulle,
04:12Pompidou présente sa démission au Général de Gaulle et le Général de Gaulle
04:15renomme immédiatement Georges Pompidou pour lui demander d'expédier les affaires courantes,
04:20c'est la tradition, donc il n'y aura pas de vide institutionnel.