• il y a 4 mois
France Bleu Mayenne organisait un débat spécial Législatives 2024 entre Géraldine Bannier (MoDem) et Jean-Michel Cadenas (RN).

Les deux finalistes dans la 2ᵉ circonscription ont débattu du pouvoir d'achat, de la santé, de l'agriculture et de la sécurité.

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Transcription
00:00Il est 8h04 sur France Bleu Mayenne.
00:02Législatif 2024, matinale spéciale sur France Bleu.
00:07Et à deux jours du deuxième tour des élections législatives,
00:10débat entre deux candidats mayennais qui commencent à bien se connaître.
00:13Bonjour Martin Kota.
00:15Bonjour Benoît, bonjour à toutes et à tous.
00:17Les candidats du second tour de la deuxième circonscription de la Mayenne.
00:20Oui, celles du Sud Mayenne, Saint-Berthevin, Château-Gontier,
00:23sur Mayenne-Cran sont les principales villes.
00:2579 000 électeurs.
00:27Avec nous ce matin la députée sortante de la majorité présidentielle, Géraldine Bagné.
00:31Bonjour.
00:32Bonjour et bonjour aux auditeurs.
00:34En tête avec 35% des voix au premier tour.
00:36En face de vous, Jean-Michel Cadenas, candidat du Rassemblement National.
00:3931% des voix dimanche dernier.
00:43Bonjour à vous.
00:44Bonjour et bonjour à toutes.
00:45Quatre thèmes ce matin jusqu'à 8h30.
00:48Nous allons devoir être concis et vous précis dans vos réponses.
00:52Mais d'abord, il nous faut revenir sur cet entre-deux-tours houleux
00:56pour ne pas dire plus en Mayenne.
00:58Deux candidats du Rassemblement National.
01:00Deux polémiques.
01:01Paul Verdesauras dans la première circonscription.
01:04« Mon ophtalmo est juif, mon dentiste musulman » dit-elle
01:07pour expliquer que le RN n'est pas un parti raciste.
01:10Et Annie Bell dans la troisième circonscription.
01:12Condamnée dans le passé pour séquestration avec arme.
01:15Jean-Michel Cadenas, vous êtes le patron du Rassemblement National en Mayenne.
01:19Comment ces deux femmes peuvent être vos candidates ?
01:22Écoutez, concernant Mme Bell, ça c'est un fait nouveau.
01:25Moi je l'ai appris, je suis arrivé en Mayenne en 2008.
01:28Le parti l'ignorait ?
01:29Absolument.
01:30Je l'ignorais.
01:31Moi je suis arrivé en 2008 en Mayenne.
01:33J'ai pris la direction du RN en 2017.
01:35Des faits qui remontaient à 30 ans et pour lesquels il n'existe aucun casier judiciaire.
01:39Et je l'ai découvert par les médias.
01:41Mais ça veut dire que votre parti, le RN, ne se renseigne pas ?
01:44Un casier judiciaire vierge, vous ne pouvez guère aller au-delà.
01:48Maintenant pour ce qui concerne Mme Verdesauras,
01:51je dois dire que c'est un peu indigne cette attaque vers elle
01:54parce que dans le passé, en 2021 notamment, lors des municipales,
01:58j'avais inclus sur ma liste électorale Olivier Delbois
02:02qui était un jeune homme atteint de maladie orpheline.
02:05Parce que j'essayais de promouvoir l'inclusion.
02:08Mme Verdesauras est une jeune femme qui a des troubles cognitifs reconnus médicalement.
02:13Mais ce qui ne l'empêche pas d'exercer un emploi, elle est ambulancière,
02:16elle est auto-entrepreneur, mais elle a des difficultés à l'expression.
02:20Je trouve que c'est un peu indigne dans la mesure où on parle de discrimination,
02:24de discriminer une personne que nous avons essayé d'inclure dans la vie politique locale.
02:28Est-ce que ça lui donne le droit de tenir ces propos-là ?
02:30Ah absolument pas, mais je pense que c'est mal adroit.
02:32Vous l'avez condamné ?
02:33Ah oui absolument, bien évidemment.
02:35Pour autant le RN lui accorde encore son soutien officiel.
02:37Écoutez, ça s'est dévoilé assez tard.
02:40Il nous reste la journée jusqu'à ce soir minuit pour clore la campagne.
02:44Et puis comme disait le général De Gaulle, la cour suprême en France c'est le peuple.
02:48Les électeurs la suivent, nous le verrons.
02:52On va donc passer au premier thème de ce débat 8h07 sur France Bleu Mayenne.
02:56Nous allons commencer par parler du pouvoir d'achat,
02:58question centrale aujourd'hui depuis quelques mois dans notre pays.
03:02Pour rappel, le niveau de vie moyen d'un Mayennais aujourd'hui,
03:04et notamment dans votre deuxième circonscription, c'est 1700 euros net par mois.
03:08Un couple avec enfant gagne 3400 euros net par mois.
03:12De plus en plus d'habitants, nos auditeurs aussi, ont du mal à remplir le frigo.
03:17On nous le dit au quotidien.
03:18Géraldine Bagné, vous représentez la majorité présidentielle.
03:229 millions de Français sous le seuil de pauvreté désormais.
03:24Pourquoi est-ce que les ménages les plus modestes doivent encore voter pour vous ?
03:28Alors évidemment, le sujet du pouvoir d'achat, nous le connaissons.
03:32Nous travaillons dessus déjà depuis un certain temps.
03:34Vous savez qu'il y a eu des chèques énergie par rapport à la montée de l'inflation.
03:38Nous proposons évidemment d'autres mesures,
03:41telles que l'indexation des retraites sur l'inflation
03:44pour que les niveaux de retraite restent en corrélation avec le coût de la vie.
03:48Il y a également des mutuelles à 1 euro qui seront disponibles pour les petites retraites.
03:53Nous faisons également en sorte d'améliorer le pouvoir d'achat
03:56via une augmentation de la prime Macron qui pourra s'élever jusqu'à 10 000 euros,
03:59la prime de partage de la valeur.
04:01Il y a également des mesures de prévu pour l'augmentation des petits salaires de 1600,
04:06donc à 2000 euros, pour remettre à plat les cotisations sociales
04:11afin de permettre aux chefs d'entreprise d'améliorer les salaires,
04:14parce que c'est évidemment un sujet majeur.
04:16Vous venez d'évoquer la mutuelle à 1 euro justement,
04:18c'est une proposition de Gabriel Attal le 15 juin dernier,
04:22mais ça existe déjà finalement, ça s'appelle la complémentaire santé solidaire.
04:26Il y a beaucoup de Français qui ne la sollicitent pas
04:28parce qu'on la juge discriminante, ils n'osent pas en fait
04:31déclarer finalement même leur pauvreté.
04:33Qu'est-ce qu'il peut faire qu'une mutuelle à 1 euro,
04:35cette proposition d'il y a quelques jours,
04:37peut améliorer ce quotidien des Français et peut les aider ?
04:40C'est justement mieux informer les Français sur ce à quoi ils peuvent avoir accès.
04:45Effectivement on a toujours un problème sur des catégories de population
04:48qui ne connaissent pas leurs droits en fait.
04:50Et donc c'est de toute façon un plus que cette mutuelle à 1 euro.
04:54Moi je connais beaucoup de personnes qui n'ont effectivement pas de mutuelle,
04:58et donc c'est de toute façon une bonne proposition pour nos concitoyens.
05:02Vous Jean-Michel Cadenas, au Rassemblement National,
05:04vous proposez une baisse de la TVA, la taxe sur la valeur ajoutée,
05:07de 5,5% sur l'électricité, le gaz.
05:11Ça veut dire que vous promettez très concrètement aux Français
05:13que dans les prochains mois, dans les prochaines semaines,
05:16leur facture va baisser ?
05:18Oui absolument, ça fait partie du plan d'urgence que nous allons initier
05:22dès l'éventuelle prise de poste de Premier ministre par Bardella,
05:27la baisse de la fiscalité de 20 à 5,5%.
05:30Mais comment vous la financez ?
05:31Le financement, je l'ai déjà indiqué, ce sont les gisements d'économie.
05:34Les gisements d'économie, c'est d'abord les niches fiscales des très grandes entreprises.
05:38Les très grandes entreprises, c'est-à-dire celles qui ont plus de 5000 salariés
05:42et qui ont un chiffre d'affaires annuel de plus de 1,5 milliard.
05:45Ça c'est le premier point, ça pourrait faire à peu près 3 milliards.
05:48La deuxième possibilité, ce sont les taxes sur les armateurs,
05:50ce qui ferait à peu près 5 milliards.
05:52La fraude sociale, prestations de cotisation, c'est à peu près 10 milliards.
05:55Et enfin, la fraude fiscale, c'est entre 70 et 100 milliards.
05:59Et éventuellement, 2 milliards qui seraient prises sur la contribution européenne.
06:03Vous voyez donc, on a identifié des gisements d'économie qui permettront de financer les projets.
06:07Oui mais ça, vous ne le ferez pas dans les prochains mois, ça va mettre du temps.
06:10Alors que vous promettez une facture qui baisse.
06:12Ça va mettre du temps, mais la baisse de la fiscalité sur l'énergie, ça peut se faire très rapidement.
06:17Et donc, la baisse de la fiscalité sur l'énergie, ça sera de nature.
06:20Sur un plein, par exemple, ce sera à peu près 15 euros.
06:22Mais ce n'est pas la seule chose.
06:24Ce sera aussi la suppression de la hausse sur le gaz intervenue au 1er juillet et à l'automne.
06:29La baisse de la fiscalité également sur 100 produits qui seront établis en liaison avec l'Institut National de la Consommation.
06:36Sur 100 produits alimentaires et d'hygiène pour permettre aux gens de respirer dans leur quotidien.
06:43Géraldine Bagnil, il faut agir sur le prix des produits de première nécessité pour les Français.
06:48Comment vous faites ?
06:49Nous, on prévoit également 15% de réduction sur la facture d'électricité dès l'hiver prochain.
06:54Maintenant, nous n'avons pas ce côté populiste des extrêmes qui font beaucoup de promesses.
07:00Mais non financé, pour rappel, l'Institut Montaigne dit que le programme du Rassemblement National, c'est 71 milliards d'euros supplémentaires.
07:07Le pays est endetté à hauteur de 110%.
07:10Mais vous, vous financez comment cette baisse de 15% des produits sur l'électricité ?
07:14Sachant que la France en 2022 a beaucoup, beaucoup, beaucoup importé l'électricité justement et que ça a coûté vraiment beaucoup.
07:21Toutes ces mesures auront un coût pour le pays.
07:24Mais simplement, nous faisons des mesures, nous annonçons des mesures qui sont financées,
07:30contrairement aux autres partis populistes qui vont dans l'extrémité des promesses.
07:36Géraldine Bagnil, vous êtes députée de la majorité présidentielle et vous êtes opposée ce matin face à Jean-Michel Cadenas,
07:41qualifié pour le second tour face à vous de ces élections législatives.
07:45Jean-Michel Cadenas du Rassemblement National, c'est la suite de ce débat.
07:49Avant le second tour dimanche sur France Bleu Mayenne, avec vous Martin Cota.
07:53Et on va parler évidemment d'un autre sujet central, c'est celui de la santé,
07:57qu'on n'a peut-être pas assez évoqué en Mayenne en tout cas pendant ces quelques semaines.
08:02La situation n'évolue pas clairement dans notre département.
08:06Un habitant sur trois sans médecin traitant pour soigner une dent par exemple.
08:10Certains de nos auditeurs nous racontent qu'ils vont en Sarthe, en Ile-et-Vilaine.
08:14On écoutait ces Mayennais croiser hier du côté de Château-Gontier sur Mayenne au micro de Juliette Gloria.
08:20On aimerait bien pouvoir être soignés correctement dans les hôpitaux sans avoir des dépassements d'honoraires par les médecins privés.
08:25Ça c'est inadmissible, parce qu'on devrait pouvoir être soignés en étant remboursés par la Sécurité sociale
08:30sans avoir à débourser 1 000 euros pour une opération des yeux.
08:33Que les médecins qui partent à la retraite soient remplacés,
08:36parce que moi j'ai plus de médecins depuis le mois de mars et je n'en ai toujours pas.
08:41Que les gens n'aient pas des kilomètres pour faire des soins.
08:45En 2020, le numerus clausus a été supprimé à l'université.
08:48C'est votre gouvernement, Géraldine Bagné, qui l'a décidé.
08:51On accepte donc davantage d'étudiants dans les promotions de médecine.
08:54Qu'est-ce que vous pouvez faire de plus ?
08:56Il y a eu d'autres mesures de prise, puisqu'on est en pénurie pour une dizaine d'années,
09:00puisqu'on a fait le numerus apertus, mais il faudra 10 ans pour former des nouveaux médecins.
09:03Donc on dit encore aux gens d'attendre.
09:05Il y a eu une délégation de tâches avec les infirmières en pratique avancée,
09:08avec les pharmaciens qui ont des tâches aussi qu'ils peuvent accomplir.
09:11Mais évidemment on n'est pas allé assez loin.
09:13Moi j'ai fait une proposition de loi qui propose un service médical citoyen
09:17pour emmener nos médecins nouvellement formés vers les déserts médicaux
09:21et les zones moins attractives.
09:23Donc j'ai proposé d'aller plus loin,
09:26parce que je pense qu'effectivement il y a un sujet peut-être sur
09:29comment on encourage les médecins à aller là où il y a le plus de besoin.
09:33Mais notre majorité a quand même fait en sorte d'essayer de gérer la pénurie.
09:38C'est notre majorité qui a fait le numerus apertus.
09:41J'ai également fait venir le Premier ministre en Mayenne,
09:44qui a annoncé un plan de 80 millions d'euros pour rénover l'hôpital de Laval.
09:48Donc vous dites aux Mayennais, patience.
09:50Alors patience, il y a une nouvelle annonce de fait,
09:53c'est qu'on pourra avoir accès à un médecin de garde à moins de 30 minutes de chez soi.
09:57Il faut voir comment on met ça en œuvre.
09:59Mais en tout cas c'est la nouvelle annonce faite récemment.
10:02La compagnie emploie le terme d'encouragement.
10:04Est-ce que vous Jean-Michel Cadenas, Rassemblement National,
10:06il faut réguler, obliger, s'installer,
10:10que les médecins s'installent dans les territoires les plus sous-dotés ?
10:13Dans un premier temps, la régulation, vous savez que tous les professionnels ne sont pas d'accord.
10:18C'est un débat.
10:19Ils ne sont absolument pas d'accord.
10:21Concernant l'état de la Mayenne, je rappelle qu'on a 584 spécialistes médecins.
10:25Mais qu'est-ce que vous faites ?
10:26Nous, nous lançons un grand plan d'urgence de 20 milliards
10:29pour éviter l'urgence pour la santé,
10:31pour éviter la fermeture des hôpitaux publics et des maternités
10:34dans les zones rurales et périurbaines.
10:36Ça c'est le premier point.
10:37Nous voulons réinvestir dans la technologie médicale
10:40de manière à optimiser l'offre de soins.
10:43Notamment, je pense aux robots chirurgiens, aux implants intelligents.
10:47Donc la science et la technologie pour...
10:49Après, retrouver la maîtrise du médicament.
10:51Qu'on a perdu.
10:52Je rappelle que 80% des médicaments viennent de Chine et d'Inde.
10:55Mais vous obligez les médecins à venir en Mayenne par exemple ?
10:57Vous allez dire à des jeunes d'Angers de venir en Mayenne,
10:59vous les obligez un an, deux ans ?
11:01À mon avis, il faut les inciter.
11:02J'avais fait une étude...
11:03Les inciter ?
11:04Oui, il y a quelques années.
11:05On s'était rendu compte...
11:06Ça ne marche pas, ça se fait déjà.
11:07Oui, mais vous savez que l'attractivité des territoires
11:10est importante dans le choix des affectations.
11:12Parce que vous avez beaucoup de femmes qui sont dans le milieu médical.
11:15Et que le choix des affectations est différent de celui d'un médecin homme.
11:18Et on s'était rendu compte que l'attractivité, elle a joué.
11:20Parce que les écoles, parce que l'environnement, etc.
11:23Et donc c'était très important.
11:25Et par ailleurs, on pourrait effectivement subventionner
11:28par exemple les étudiants internes de 3ème et de 4ème année,
11:31de manière à pouvoir les inciter à revenir dans le département à l'issue de leur études.
11:35Là, vous imaginez ça comme ça ?
11:36Non, c'est-à-dire que c'était des pistes de réflexion.
11:38Alors effectivement, comme vous l'avez dit...
11:39Ça existait déjà.
11:40Oui, mais ça existait déjà.
11:41Contrat d'engagement.
11:42Mais comme vous l'avez dit également, les binômes médecins
11:45et puis infirmiers de pratiques avancées,
11:46les transferts de charges vers les pharmacies et les infirmeries.
11:49Bon, évidemment, tout ça c'est des pistes.
11:51Mais ce ne sont pour le moment que des pistes.
11:53Il n'y a pas eu vraiment de réalisation concrète.
11:55On va faire une pause dans quelques instants.
11:57Juste, Géraldine Bagné, sur l'hôpital public.
11:59On sait qu'en Mayenne par exemple, cet été,
12:01les trois hôpitaux vont mutualiser leur planning dans les services d'urgence.
12:06On sait aussi que par exemple du côté de Château-Gonthier,
12:08dans votre circonscription, l'hôpital fait appel à des médecins étrangers,
12:11des Brésiliens, des Tunisiens, des Argentins.
12:13Il faut continuer ce travail ?
12:15Oui, l'urgence c'est d'avoir des médecins.
12:18Donc s'ils viennent de l'étranger, tant mieux.
12:20Moi, j'ai fait partie de ceux qui ont orienté l'hôpital de Château-Gonthier et l'hôpital de Laval
12:25vers ce recrutement de médecins.
12:27Parce qu'on a une urgence à gérer.
12:29C'est un sujet sur lequel on est sollicité tous les jours.
12:31Moi, c'est un sujet sur lequel je travaille très régulièrement,
12:34même si parfois on m'accuse de ne pas travailler sur ce sujet-là.
12:37Mais évidemment, on est les premiers concernés, comme tous les Mayennais.
12:40Et évidemment, il faut trouver des solutions dans l'immédiat pour gérer cette pénurie.
12:44Parce qu'elle n'avait pas été anticipée.
12:46On a fait sauter le numerus apertus.
12:48On a une génération qui arrive à 80 ans.
12:50Et on n'a pas anticipé suffisamment qu'on aurait besoin de davantage de médecins.
12:54Et c'est vraiment une erreur qui a été faite avant le mandat d'Emmanuel Macron.
12:58Il est 8h17 sur France Bleu Mayenne.
13:00On poursuit ce débat dans un instant.
13:02Programme contre programme avec Géraldine Bagné, députée sortante de la majorité présidentielle
13:07face à Jean-Michel Cana du Rassemblement national.
13:10Tous les deux candidats dans la deuxième circonscription de la Mayenne.
13:14Cet été, France Bleu Mayenne vous emmène à la ferme.
13:18Agriculteurs et agricultrices du département nous ouvrent les portes de leur exploitation.
13:23Légumes, lait, céréales, élevage.
13:26Nous vous emmenons dans les champs, au plus près des animaux.
13:30Et même sur les tracteurs.
13:33Je peux conduire !
13:35Un été à la ferme du lundi au vendredi à 6h20, 8h40, 16h40.
13:41Le dimanche de 9h à 10h et sur francebleu.fr.
13:45Tout l'été, France Bleu vous emmène en balade avec...
13:49Bonjour, c'est Alain Souchon avec mon ami Laurent Woulzy.
13:52La balade de Souchon et Woulzy.
13:55J'étais très inspiré par ça et donc j'ai fait...
13:58Nous allons vous raconter les petites histoires de nos chansons.
14:01Parce qu'on fait des chansons ensemble.
14:03Et en plus, il me fait dire des choses que je n'oserais pas dire moi-même.
14:06Alain Souchon, Laurent Woulzy, tous les jours sur France Bleu Mayenne à 11h45.
14:16Avec ce matin jusqu'à 8h30 dans nos studios sur France Bleu Mayenne,
14:19les deux candidats du second tour de la deuxième circonscription de la Mayenne
14:23pour ses élections législatives.
14:25Jean-Michel Cana du Rassemblement National, Gérardine Bagné, députée sortante Modem.
14:30A vos côtés, Martin Cota pour ce débat.
14:32Quatre thèmes à dérouler ce matin.
14:34Celui de l'agriculture maintenant à deux jours de ce second tour des législatives.
14:39Nous avons 6000 exploitations en Mayenne.
14:42Et des paysans qui en ont gros sur la patate, si je puis dire.
14:45Vous avez vu les manifestations depuis le début de l'année.
14:48Leurs demandes de simplification de leur vie.
14:51Mais moins paperasse aussi, moins de normes sanitaires.
14:54Un projet de loi était à être discuté avant que le Président décide de dissoudre l'Assemblée Nationale.
15:01Jean-Michel Cana du Rassemblement National.
15:03Si Jordan Bardella, le patron du RN, est Premier Ministre dans les prochaines semaines.
15:07Est-ce que son gouvernement continuera ce travail ?
15:11Est-ce que d'ailleurs cette loi qui était censée être votée, vous la ressortez du placard ?
15:15Oui, bien sûr.
15:16Et puis je voudrais dire quand même que nous serons attentifs à ce que les agriculteurs
15:20perçoivent un salaire qui corresponde à leur implication dans le travail.
15:24Ça veut dire quoi ?
15:25C'est un métier extrêmement difficile.
15:26Nous veillerons aux marges un peu abusives parfois de la grande distribution.
15:31Mais également, je voudrais pointer du doigt le fait que nous sommes un peu victimes
15:34du système que nous avons actuellement, c'est-à-dire la mondialisation des échanges.
15:39Je dois dire que l'importation des produits de l'étranger qui ne correspondent pas aux normes sanitaires françaises
15:45alors que nous imposons à nos éleveurs et agriculteurs des normes particulières,
15:48ça grève beaucoup.
15:49180 000 tonnes de poulets ukrainiens qui arrivent sur le marché français
15:52sans barrière douanière et sans normes sanitaires comparables, c'est pas tolérable.
15:57Les fruits et légumes venant d'Espagne, alors que tout le monde vous diront que 63% des artichauts
16:02et 89% des courgettes sont pleines de pesticides.
16:05Donc là, c'est absolument pas tolérable.
16:07Et c'est quand même une concurrence complètement déloyale pour nos éleveurs et nos agriculteurs.
16:12Sur le revenu des agriculteurs, Gérardine Bagné pour la majorité présidentielle,
16:16revenu moyen d'un agriculteur c'est un petit peu moins de 2000 euros
16:19mais il y a d'énormes disparités évidemment et notamment dans notre département.
16:22Comment vous faites pour que nos exploitants justement la retrouvent aussi du pouvoir d'achat ?
16:27On a fait voter une loi qui s'appelle la loi Egalim,
16:29qui parlait pour la première fois en France de rémunération des agriculteurs.
16:33Donc les agriculteurs maintenant peuvent partir du coût de production
16:36et l'imposer aux industriels et aux distributeurs.
16:39On part du coût de production parce qu'on sait que les agriculteurs ont subi une augmentation des charges importantes
16:44et donc ils peuvent maintenant définir leur coût de production
16:47et c'est ce coût de production qui est à la base du prix final chez le consommateur.
16:53Donc on ne fait rien de plus ?
16:54Mais évidemment il faut améliorer cette loi.
16:56Il y a eu Egalim 2, Egalim 3, on prévoit Egalim 4
16:58parce qu'il y a notamment des choses à améliorer sur les critères qui entrent en compte dans cette loi Egalim.
17:04Je ne vais pas rentrer dans le détail, c'est un peu technique.
17:06Mais évidemment il faut améliorer ça et faire en sorte également que les négociations
17:10entre agriculteurs et industriels aient lieu avant les négociations entre industriels et distributeurs.
17:16Il n'est pas toujours le cas.
17:17On a vu qu'il y avait quelques sujets là-dessus.
17:19Donc il faut améliorer cette loi, aller plus loin.
17:21Que les OP soient plus puissantes, les organisations de producteurs.
17:24Je pense notamment à la filière bovine qui doit s'organiser pour vraiment peser.
17:27Mais on a donné un outil assez important aux agriculteurs
17:30et ils doivent s'en saisir pour qu'on parte vraiment du coût de production.
17:34Je voudrais dire aussi que le consommateur doit comprendre
17:36que s'il veut manger sain et de qualité, il faut y mettre le prix.
17:39On a vu pendant cette campagne des propositions de repas gratuits à la cantine.
17:43C'est impossible de penser qu'on peut offrir un repas gratuitement
17:46alors qu'on ne pense pas à la construction du prix.
17:50Effectivement il faut du pouvoir d'achat mais on ne peut pas partir sur des prix gratuits
17:54parce que derrière il y a le travail de l'agriculteur.
17:56Et parfois nos urbains peuvent oublier ça.
17:58Est-ce qu'il faut des prix planchers dans chacune des filières ?
18:02On sait que c'est une proposition de votre majorité présidentielle Géraldine Bagné.
18:06Est-ce que vous y êtes favorable Jean-Michel Cadenas ?
18:08Est-ce qu'il faut tout simplement que les agriculteurs avec les industriels
18:12définissent un prix minimal qui garantisse un revenu ?
18:15Nous ne lui sommes pas totalement favorables.
18:18Pourquoi d'ailleurs ?
18:19Nous ne lui sommes pas favorables parce que nous sommes assez partisans
18:22de la liberté des gens et des producteurs.
18:24Non mais ça ne marche pas.
18:26Oui mais il faudra trouver d'autres pistes.
18:28Donc vous dites quoi à Lactalis par exemple ?
18:30Pardon ?
18:31Vous dites quoi à Lactalis par exemple ?
18:33Ces gros industriels justement qui travaillent avec les agriculteurs.
18:36Des efforts sont faits en plus par le géant laitier Mayennais.
18:39Vous leur dites débrouillez-vous et puis nous on regarde ?
18:41Non absolument pas.
18:42Nous observerons la situation comme elle se présentera.
18:44Comme c'est le cas depuis peut-être 20-30 ans.
18:47Vous savez nous dans notre programme on a également d'autres pistes
18:50que je voudrais évoquer parce qu'on a peu de temps.
18:52Je voudrais aussi dire qu'au niveau des pouvoirs publics
18:54il faudrait imposer dans les cantines scolaires
18:56d'acheter au moins 80% de produits français.
18:58Que par ailleurs dans l'étiquetage, dans l'offre au public
19:01il faudrait que les étiquetages des produits
19:03puissent indiquer la qualité et l'origine des produits.
19:05Mais également je voudrais...
19:06On progresse aussi là-dessus.
19:07Absolument.
19:08Mais je voudrais également signaler que dans le cadre des libres échanges
19:11on a également un traité Mercosur.
19:13Et bien que monsieur Macron ait dit que ce traité avait été abandonné,
19:16c'est faux.
19:17La commission européenne a dit que les négociations pour le Mercosur
19:20donc avec tous les pays quasiment de l'Amérique du Sud
19:23étaient toujours en cours.
19:24Et ce sont 800 particularités de produits
19:27avec des élections douanières particulières
19:30qui touchent pas seulement l'agriculture
19:31mais également l'automobile, la pharmacie, la chimie.
19:33Donc il faut être très vigilant.
19:34Jean-Michel Cadenas, vous êtes candidat
19:36dans la deuxième circonscription de la Mayenne
19:38pour ses élections législatives.
19:39Vous représentez le Rassemblement National.
19:41Avec nous également ce matin en studio
19:43Géraldine Bagné, députée sortante de la majorité présidentielle.
19:46Suite et fin de ce débat,
19:48on a encore quelques minutes, 5 minutes
19:50pour évoquer un dernier sujet avec vous, Martin Cotta.
19:52Oui, le temps passe.
19:53Effectivement ce sujet c'est celui de la sécurité.
19:55Des Mayennais peuvent ressentir un sentiment d'insécurité.
19:59La question elle est toute simple.
20:00Monsieur, Madame, c'est quoi l'insécurité
20:03dans la deuxième circonscription de la Mayenne, Géraldine Bagné ?
20:06On est quand même un peu surpris
20:07de passer dans des lotissements pendant cette campagne
20:10et de voir les portes ouvertes, je le dis quand même,
20:12les garages ouverts, etc.
20:13et d'entendre parler les Mayennais d'une forme d'insécurité.
20:16Alors c'est vrai que parfois
20:17il peut y avoir des cambriolages, etc.
20:19mais quand on parle aux forces de l'ordre en Mayenne
20:21ils nous disent bien que l'insécurité
20:23est quand même stabilisée dans notre département.
20:26On est un des départements les plus tranquilles de France.
20:28Maintenant on peut comprendre
20:30qu'avec ce qu'on voit,
20:32il y a des phénomènes,
20:34moi je suis professeur par exemple,
20:35les professeurs assassinés, etc.
20:37ça peut développer un sentiment d'angoisse, d'inquiétude
20:40et on peut le comprendre, il faut y répondre.
20:42Donc évidemment on a des mesures
20:44comme le fait de sanctionner plus facilement,
20:48de façon plus précoce,
20:50un jeune mineur qui serait délinquant,
20:52notamment en revenant sur l'excuse de minorité.
20:54Il y a des choses à faire.
20:56Il faut aussi, via le système scolaire,
20:59redonner de l'autorité aux enseignants.
21:01Par responsabilité parentale,
21:03ce sont des choses sur lesquelles on travaille.
21:05On en fait trop, Jean-Michel Cadenas du Rassemblement National
21:07sur l'insécurité en Mayenne.
21:09Comme il a été dit, nous sommes le deuxième département
21:13le plus sécurisé de toute la liste des dégradations
21:16qu'on connaît dans l'environnement.
21:18C'est-à-dire que la Mayenne
21:20n'est pas un département qui est sujet
21:22à de grandes violences.
21:24On est le deuxième de la liste en partant de la fin.
21:27Par contre, il faut le réfléchir au niveau national.
21:29Les Français subissent quand même une dégradation de la sécurité.
21:32Tous les indicateurs ont explosé.
21:34Les dégradations, les violences, plus 140%.
21:37Donc on a quand même un vrai problème.
21:39– Les méthodes de calcul du ministère de l'Intérieur ont changé aussi.
21:42– Oui, là je parle des statistiques du ministère de l'Intérieur.
21:45Je ne vais pas vous donner la liste parce qu'elle est très longue.
21:47– Non, on n'a pas le temps.
21:48– Mais tout a explosé.
21:49120 attaques de couteau par jour.
21:51– Donc plus de policiers, plus de gendarmes.
21:53Au niveau des mesures, nous nous prévoyons un plan,
21:56une loi de programmation de 20,5 milliards
21:58de manière à augmenter de 7 000 à peu près effectifs,
22:01police et gendarmerie.
22:02– À quel horizon ?
22:03– Ça sera lancé si on a la possibilité cette année.
22:07Et puis ensuite on déroulera.
22:09Mais c'est le projet.
22:11De doubler les magistrats.
22:12On a actuellement 10 000 magistrats.
22:14Il faut au moins 20 000 magistrats.
22:16Et le laxisme judiciaire, il est aussi dû en partie
22:18au fait qu'on n'a pas une offre en termes de prison
22:21qui soit comparable.
22:23Monsieur Macron avait promis 15 000 places de prison.
22:26On a eu quoi, 2 000 ?
22:27Nous prévoyons, nous, dans le bilan...
22:29– Ça veut dire qu'il n'est peut-être pas possible
22:30de suivre cette cadence ?
22:31– Non, c'est-à-dire qu'il n'a pas respecté cette promesse.
22:33On a actuellement 61 000 places de prison
22:36avec un taux d'occupation carcérale de plus de 123 %.
22:39– La majorité présidentielle n'en a pas fait assez
22:41sur les prisons, justement, Géraldine Bagné.
22:43– On a lancé ce plan, évidemment,
22:46c'est effectivement compliqué à mettre en œuvre.
22:49Quand on gouverne, on voit la complexité des choses.
22:51Mais nous, on a aussi recruté davantage de magistrats.
22:55On a aussi augmenté les effectifs des forces de l'ordre.
22:57Donc, il n'y a pas d'inquiétude là-dessus.
22:59Moi, je demanderais bien à mon collègue du Rassemblement national
23:02comment ils vont financer ce programme.
23:04– J'ai évoqué les gisements d'économie tout à l'heure.
23:07Quand vous mettez 5 milliards d'euros
23:09dans le financement de la guerre en Ukraine,
23:11vous ne le mettez pas dans la fonction publique hospitalière
23:13ou dans le système éducatif.
23:15Ce sont des choix politiques.
23:17– Vous allez chercher où votre fraude ?
23:20– Le paquet budgétaire que vous avez gauche ou droite,
23:22je le dis souvent, il est le même pour vous et moi.
23:24Mais ce sont vos décisions politiques qui vont orienter vos choix budgétaires.
23:27Si vous décidez de le mettre ailleurs, l'argent, vous le mettez ailleurs.
23:30Nous, le métro, nous dans la sécurité.
23:31– Qu'est-ce qui vous gêne ? Le soutien à l'Ukraine, je crois ?
23:33– Non, absolument pas. Non, pas du tout.
23:35Il se trouve que je connais très bien ce pays,
23:36parce que j'ai vécu 5 ans à Yougoslavie après la guerre.
23:38– Merci beaucoup. En tout cas, c'est la fin.
23:40Ça passe très vite, malheureusement, sur notre antenne.
23:43Ce débat de la deuxième circonscription de la Mayenne
23:46a deux jours des élections législatives.
23:48Merci Géraldine Bagné, députée sortante de la majorité présidentielle
23:51d'avoir été présente ce matin.
23:53Merci Jean-Michel Cadenas du Rassemblement National.
23:56Donc dimanche, le second tour, 79 000 électeurs
23:59qui seront donc appelés à voter dans le sud Mayenne.
24:03Il est presque 8h29 sur France Bleu, Benoît.
24:07– Et vous suivrez évidemment les résultats dimanche soir dès 20h
24:10en vous connectant sur notre site internet, l'application ici.
24:14Et puis on vous proposera également une matinale spéciale
24:16dès 6h lundi matin. Dans un instant, les infos d'8h30
24:19avec ces élections législatives à la une,
24:21avec du football également puisque les Bleus jouent ce soir.
24:24– Quelqu'un d'autre, de Guillaume Musso.
24:31C'est le roman de votre été. Toute la presse en parle.
24:34Femme actuelle, un Musso immanquable.
24:3720 minutes, un coup de cœur magistral.
24:39Paris match, impossible de s'arrêter.
24:42Le Parisien, un roman diabolique.
24:44Version féminin, du suspense à son comble.

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