Les débats sur le budget 2025 à l’Assemblée nationale démontrent les difficultés du RN à établir une stratégie claire, lisible. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-edito-politique/l-edito-politique-du-jeudi-24-octobre-2024-9175523
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00:00Et l'édito politique, Maxence Lambrecq, dans ce débat budgétaire, où va le RN ?
00:09Il tâtonne, il hésite, ont pensé les amis de Marine Le Pen, maître du jeu, il se révèle
00:14spectateur du débat, ne sachant pas bien où s'asseoir un jour avec la France insoumise
00:19pour taxer les plus riches, le lendemain avec le camp Barnier pour empêcher cette boucherie
00:24fiscale.
00:25Leurs lignes rouges, elles évoluent au fil des semaines, la revalorisation des retraites,
00:29la taxe sur l'électricité, la suppression de l'AME, un cadre du groupe l'admet, on
00:34n'a jamais établi la liste de nos conditions, la censure sur le budget, ce sera donc une
00:39histoire de feeling, comme toujours avec Marine Le Pen, elle qui au dernier moment avait choisi
00:43de voter la loi Immigration.
00:44A-t-elle une boussole économique ?
00:47Non, elle n'a qu'un baromètre politique, coût-avantage, très pragmatique, est-ce
00:51que mon électorat comprend ma position ? Ce ne sera qu'une histoire de marketing, quel
00:55que soit le budget, comment je vends ma décision ?
00:58Option 1, la censure ne réglerait rien, le retour aux urnes est impossible avant l'été,
01:04nous faisons le choix de la responsabilité.
01:05Option 2, ce gouvernement s'attaque comme jamais à la France du travail, au petit patron,
01:10nous ne pouvons pas le laisser faire, il n'a aucune légitimité.
01:13Elle a pour l'instant en tête l'option 1, parce qu'elle est en campagne présidentielle,
01:17que Michel Barnier et Bruno Retailleau sont appréciés par l'électorat dont elle aura
01:21besoin en 2027.
01:23Elle n'a aucun intérêt à tout envoyer valser maintenant, d'autant que son procès
01:27continue et ce qu'elle imaginait être une tribune politique ressemble pour l'instant
01:31à une galère juridique.
01:32Et comment se positionne le patron du parti ?
01:35Il vit sa vie, loin de l'Assemblée et du Tribunal, préparant dans 15 jours la sortie
01:39de son livre « Ce que je cherche », énorme campagne de communication à venir.
01:43Et Jordan Bardella essaie de définitivement trancher le débat économique qui divise
01:48le RN depuis le départ de Jean-Marie Le Pen.
01:51En 2017, c'était Florian Philippot contre Marion Maréchal, le souverainiste anti-système
01:56face à la libérale pro-business.
01:57Ces deux camps ont juste changé de visage.
02:00Désormais, il y a Jean-Philippe Tanguy, président délégué du groupe, contre donc
02:04Jordan Bardella.
02:05Qui vient de publier une tribune sur le sujet dans le Figaro.
02:08Emmanuel Macron aurait presque pu l'assigner.
02:10« Pour résorber la dette, écrit-il, nous devons enfin déverrouiller les contraintes
02:14qui pèsent sur la croissance, moderniser notre économie, retrouver le chemin de la
02:19puissance productive.
02:20Il cite Mario Draghi, Nicolas Baverez, peut-être bientôt Dominique Seux.
02:24Déjà, Bruno Le Maire, le chantier de simplification est un chantier majeur.
02:28Il est pour l'union des marchés de capitaux, pour la flat tax que Jean-Philippe Tanguy
02:33aimerait voir disparaître.
02:34C'était dans le projet présidentiel de 2022.
02:36Comme il y a 7 ans, Marine Le Pen navigue entre les deux, essaie de faire le ménage,
02:40avec pour conseiller économique le bras droit du milliardaire Pierre-Édouard Steyrin.
02:44Sa penche donc à droite, mégare au divorce avec les terres ouvrières, les circonscriptions
02:48des Hauts-de-France.
02:49Un député RN se rassure, maintenant, la crédibilité économique, on s'en fiche,
02:54puisque même le Mozart de la finance s'est planté, il n'y a que le régalien qui fera
02:58la différence.
02:59Et là-dessus, il n'y a pas de débat, comprenez, comprenez, vite que le budget passe et revienne
03:03le sujet immigration pour dérouler sans pression.