La deuxième édition du séminaire du réseau des correspondants « dérogations espèces protégées » a eu lieu le 25 juin 2024 à la Tour Séquoia.
Vous trouverez ci-dessous le minutage de la première partie du replay :
00:00 -- 15:40 : Ouverture de la rencontre par la DEB
15:40 -- 1:19:02 : Actualités juridiques par le bureau ET4 et la Direction des affaires juridiques (DAJ)
Voir la 2ème partie : https://dai.ly/x91pzsu
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00:00:00...
00:00:28Bonjour à toutes et à tous. Est-ce que vous m'entendez ?
00:00:32Je vous propose qu'on puisse commencer.
00:00:35Si vous pouvez regagner vos places, merci.
00:00:47Philippe ?
00:00:49Merci.
00:00:51Chers collègues, bonjour à toutes et à tous.
00:00:54Ravi de vous accueillir aujourd'hui pour ce séminaire très attendu.
00:00:57Je suis Fabien Perroux, chef du bureau
00:00:59encadrement des impacts sur la biodiversité
00:01:02ici à la Direction de l'eau et la biodiversité,
00:01:04le bureau OT4 que vous connaissez sans doute.
00:01:07Nous sommes très heureux de vous accueillir aujourd'hui
00:01:10pour ce séminaire que je sais être très attendu.
00:01:13Comme vous l'avez vu, on a aujourd'hui un programme chargé
00:01:16avec une matinée dense, avec plusieurs interventions
00:01:18et cet après-midi, des ateliers.
00:01:22On aura plein de choses à discuter,
00:01:24plein de choses à se dire.
00:01:25Et évidemment, n'hésitez pas à prendre la parole.
00:01:28L'objectif, c'est d'avoir des échanges interactifs
00:01:30et qu'on puisse échanger tous ensemble
00:01:33sur les sujets qui nous préoccupent de façon commune.
00:01:37Alors moi, je vais être un peu désagréable aujourd'hui.
00:01:38Je vais essayer de faire respecter le temps.
00:01:40Donc on est presque bon, là, déjà,
00:01:43parce que l'enjeu, évidemment, c'est de pouvoir terminer à l'heure
00:01:45pour avoir accès à la cantine.
00:01:47C'est évidemment un enjeu important
00:01:48et pour pouvoir reprendre les ateliers à 13h30
00:01:52comme prévu.
00:01:53Alors nos échanges du jour sont normalement enregistrés.
00:01:57Ils seront ensuite disponibles sur la plateforme que vous connaissez
00:02:01pour pouvoir permettre à tous les collègues
00:02:02qui n'ont pas pu être là aujourd'hui
00:02:03de pouvoir aussi avoir accès à ces informations
00:02:06et aux échanges que nous aurons aujourd'hui.
00:02:10Donc voilà, programme assez chargé.
00:02:11Donc je vous propose de commencer tout de suite notre échange.
00:02:14Et donc je vais donner la parole à Pierre-Edouard Guinin,
00:02:17adjoint à la directrice de l'eau et de la biodiversité,
00:02:19pour introduire nos échanges.
00:02:20Tu peux te mettre là.
00:02:22Merci beaucoup.
00:02:28Merci, Fabien. Bonjour à tous.
00:02:29Je suis heureux de vous accueillir en Tours-Séquoia
00:02:31avec toute l'équipe de Philippe Rogier,
00:02:34de Fabien Perrault et de Guy Haufort.
00:02:36Et puis je salue la présence donc de nos collègues
00:02:39du groupement d'Aide Réale,
00:02:40de la direction des affaires juridiques et du CNPN.
00:02:43Je n'ai pas vu Nitz, mais...
00:02:44Il va arriver après.
00:02:45Il va arriver après. Vous lui diriez, j'ai pensé à lui.
00:02:48Je vais essayer de ne pas vous mettre en retard pour la cantine.
00:02:50J'ai compris l'objectif.
00:02:52Mais je voudrais déjà vous remercier
00:02:55d'avoir fait le déplacement, d'être venu en présentiel.
00:02:57C'est un débat que nous avons eu.
00:02:59Je sais que ce n'est pas facile, déjà,
00:03:00de consacrer une journée d'investissement
00:03:03ou une journée où on ne fait pas avancer
00:03:04les dossiers que nous avons sur la table.
00:03:06Mais je pense que c'est important d'avoir ce temps d'échange.
00:03:09Et puis je sais aussi que c'est une question de coût
00:03:11sur lequel vous pourrez être interrogé sur les déplacements.
00:03:14Donc je vous remercie à nouveau d'avoir pu prioriser
00:03:17cette journée dans vos agendas et dans vos priorités.
00:03:22On est des spécialistes des réseaux,
00:03:24que ce soit les réseaux de la Tram Vert et Bleu,
00:03:26les réseaux trophiques auxquels on s'intéresse dans nos travaux.
00:03:29Mais nous, on a une forte importance
00:03:31à faire vivre ces réseaux.
00:03:33Alors c'était le sujet du code d'unité de direction
00:03:35que nous avions hier au niveau de la direction de l'eau
00:03:37et la biodiversité.
00:03:38C'était l'animation de nos réseaux.
00:03:40On a fait le constat qu'on en avait 72 sur les 115
00:03:42que compte la direction générale
00:03:44de l'aménagement du logement et de la nature.
00:03:48Ca prouve 2 choses.
00:03:49Un, que nos politiques, elles ont besoin d'être animées.
00:03:51C'est normal, parce que ce sont des politiques
00:03:53très territorialisées, forcément.
00:03:55C'est vous qui les faites vivre sur le terrain.
00:03:57C'est toujours des objets très concrets,
00:03:59des objets qui sont dans le quotidien des Français,
00:04:03dans le quotidien des administrations
00:04:04aussi avec qui on travaille.
00:04:06C'est aussi une des spécificités, généralement, de nos sujets.
00:04:08C'est que, généralement,
00:04:10ça concerne plein d'autres services de l'Etat.
00:04:13Quand ils sont maîtres d'ouvrage ou quand ils sont promoteurs
00:04:15ou quand ils sont financeurs.
00:04:17Et ça concerne encore plus le monde des collectivités.
00:04:20Donc nous avons fait ce point en que dire.
00:04:22Et nous allons travailler sur cette question
00:04:25de l'animation des réseaux.
00:04:26On a fait une cartographie.
00:04:27On va travailler sur leur formalisation,
00:04:29leur articulation sur tout un ensemble de choses.
00:04:32Mais vous êtes aujourd'hui, en tout cas,
00:04:33la preuve de la force de ces réseaux,
00:04:37de leur importance, puisque vous êtes déplacés nombreux.
00:04:39Et je l'espère, à la fin de la journée,
00:04:40que vous pourrez en tirer la question de la bonne utilité.
00:04:46Ces moments sont importants, collectivement, de se réunir,
00:04:48parce que nous avons besoin de confronter nos pratiques,
00:04:52nos méthodes.
00:04:53Et quand je dis confronter, je pense que chacun, je l'espère,
00:04:56a l'idée de faire bien chez soi.
00:04:59Et l'idée, c'est justement de savoir...
00:05:00Moi, j'estime bien faire des choses,
00:05:02mais comment les autres font de se poser des questions,
00:05:04de s'interroger soi-même sur sa pratique.
00:05:06Et c'est jamais évident.
00:05:08Ca nous permet aussi de prioriser nos actions.
00:05:10Où est-ce que, et c'est surtout vrai pour nous,
00:05:12où est-ce qu'il faut qu'on priorise nos actions ?
00:05:14On pourrait produire des milliers de guides
00:05:16pour vous accompagner,
00:05:17mais savoir lequel sera plus utile que l'autre,
00:05:19c'est aussi important pour nous d'avoir ce moment d'écoute
00:05:21et de savoir où sont vos attentes.
00:05:24Et du coup, c'est des moments importants
00:05:25pour se synchroniser entre nous,
00:05:27y compris à l'intérieur du réseau,
00:05:28pour savoir aussi ce qui vous intéresse
00:05:31et ce sur quoi vous êtes prêts collectivement
00:05:33à vous investir pour le faire avancer.
00:05:36Et puis, c'est l'occasion aussi
00:05:37de diffuser un certain nombre d'informations.
00:05:40Ca sera l'objet, notamment, de cette matinée,
00:05:43avec pas mal d'évolutions,
00:05:45un périmètre, je viens de le dire,
00:05:46qui change souvent dans nos sujets,
00:05:48en termes de méthodes, en termes de textes.
00:05:51Et donc, on aura, ce matin, un partage
00:05:53avec la Direction des affaires juridiques,
00:05:54le groupement d'Aidereal et le CNPN,
00:05:56justement, sur l'actualité de vos sujets
00:05:59concernant les espèces protégées.
00:06:02L'après-midi, Fabien l'a dit, vous aurez des ateliers.
00:06:04C'est le moment de l'intelligence collective.
00:06:07L'équipe vous a préparé quelques questions shakespeariennes.
00:06:09Depp or not depp, vous verrez les réponses.
00:06:13Je pense que vous saurez trouver, en tout cas,
00:06:16des éléments pour repartir dans vos territoires
00:06:20avec un certain nombre, je l'espère, de réponses,
00:06:21et puis aussi, pour nous, d'éléments à continuer après.
00:06:26Je voudrais peut-être revenir, avant que le séminaire se lance,
00:06:30sur un peu le sujet de notre approche
00:06:33des espèces protégées, les dérogations.
00:06:36Je me faisais la réflexion en préparant
00:06:38que ces sujets de dérogation,
00:06:40qu'on vit aussi bien en centrale que chez vous,
00:06:42parce qu'en plus, c'est un des rares sujets
00:06:44qu'on instruit, nous, encore, en centrale.
00:06:47C'est un peu une discipline olympique
00:06:50qui mêle la course de fond, le saut de haie et le relais.
00:06:54La course de fond, parce qu'un bon dossier de dérogation,
00:06:57c'est souvent un dossier que vous avez vu 4 fois.
00:06:58Vous l'avez vu en pré-instruction, en discussion,
00:07:01avant le projet, etc.
00:07:03Vous le vivez pendant l'instruction, évidemment.
00:07:05Vous le vivez quand il est dans les instances.
00:07:08Et tu sais si elles sont importantes
00:07:09et si elles sont marquantes dans votre activité.
00:07:12Et puis, malheureusement, et de plus en plus,
00:07:14et notre collègue de la DLJ y reviendra certainement,
00:07:17vous la revivez au contentieux des tribunaux administratifs,
00:07:21voire des instances d'appel.
00:07:24C'est donc long, souvent, et il faut tenir la distance.
00:07:29On vous a ajouté aussi quelques haies à sauter régulièrement,
00:07:32parce qu'on le voit bien,
00:07:33chaque projet de loi apporte son sujet sur la RIPM,
00:07:37évidemment, la Raison impérative d'intérêt public majeur.
00:07:40Peut-on la simplifier, la contourner ?
00:07:41Puis-je obtenir un totem d'immunité sur la RIPM ?
00:07:44C'est le sujet qui habite chacun de nos députés,
00:07:48de nos sénateurs,
00:07:49au moment où des textes arrivent sur leur table.
00:07:52Pour l'instant, c'est évidemment calme,
00:07:53mais ça ne manquera pas de revenir, évidemment, sur la table.
00:07:58On le sait aussi avec la réforme de l'enquête publique
00:08:00des autorisations environnementales,
00:08:02avec des sujets assez complexes.
00:08:04On a animé, la semaine dernière, avec le CGDD,
00:08:07un séminaire sur la mise en oeuvre
00:08:11des nouvelles modalités d'enquête publique
00:08:13et de parallélisation,
00:08:14avec des inquiétudes qu'on partage sur les outils,
00:08:16notamment l'articulation de l'enveloppe,
00:08:18les plateformes de consultation,
00:08:19la façon dont on va gérer tout ça.
00:08:21Une haie de plus a sauté, évidemment,
00:08:24et on en mesure bien, ici, l'importance.
00:08:28Et puis, il y a une notion de relais aussi,
00:08:30parce que, je le disais, on a à la fois, nous,
00:08:34notre part d'instruction
00:08:35pour ce qui est des dérogations de niveau ministre,
00:08:38mais vous avez aussi un relais
00:08:39avec les instances scientifiques et techniques,
00:08:42des CSRPN ou CNPN.
00:08:44Et donc, c'est ce moment du relais, vous savez,
00:08:46où vous attendez le moment où on va vous donner le bâton.
00:08:49Il ne faut pas le faire tomber, évidemment.
00:08:51Il faut bien le prendre en main.
00:08:52Il faut partir au bon moment.
00:08:53Et ce n'est pas facile de travailler dans cette chaîne
00:08:55et de s'articuler.
00:08:56Et donc, il y a des moments très importants.
00:08:58Et notamment, le retour des instances,
00:09:01la façon de s'articuler avec les instances
00:09:03est assez essentielle.
00:09:05Et donc, comme toute discipline olympique,
00:09:06il faut s'entraîner, il faut de la pratique,
00:09:08il faut de la mise en équipe
00:09:10et il faut des règles du jeu.
00:09:11Et ça n'est évidemment pas simple de faire tout ça
00:09:15sur ce sujet-là.
00:09:18Ce n'est pas simple parce qu'il faut toujours se rappeler
00:09:21un peu le sens de ce qu'on fait, en fait.
00:09:23Notamment, quand on court,
00:09:24on finit par oublier la direction où on va,
00:09:25mais il faut se redonner ce sens-là.
00:09:28D'autant que nous sommes challengés
00:09:30souvent par deux vents un peu contraires
00:09:32qui nous poussent.
00:09:34Un, évidemment, impératif que nous avons traduit
00:09:37dans la stratégie nationale biodiversité
00:09:38adoptée par le Premier ministre en novembre dernier,
00:09:41qui est de stopper l'érosion de la biodiversité,
00:09:44de restaurer cette biodiversité.
00:09:46Les indicateurs ne sont généralement pas bons.
00:09:48On a quand même,
00:09:50et moi, j'ai toujours envie de le répéter,
00:09:52parce que ça montre que quand on veut, on peut,
00:09:54on a des indicateurs qui augmentent.
00:09:56C'est le cas, notamment, d'un certain nombre d'indicateurs
00:09:58de pollution chimique dans les cours d'eau.
00:10:00Ça va mieux.
00:10:02On a des succès de conservation.
00:10:03Alors, des fois, ils nous dépassent même un peu.
00:10:05Je pense à certaines espèces prédatrices.
00:10:09Mais quand même, quand on a trouvé des bonnes solutions,
00:10:12quand on a su encadrer, quand on a su mobiliser,
00:10:16on obtient des résultats.
00:10:17Et c'est ça, surtout, qui doit nous permettre
00:10:19de se redonner du sens à ce que nous faisons.
00:10:23Et puis, le vent contraire, évidemment,
00:10:24vent a priori contraire, mais qui ne doit pas l'être.
00:10:27C'est ces questions d'aménagement
00:10:29où il y a une pression, il ne faut pas se cacher,
00:10:33sur les questions de réindustrialisation,
00:10:35sur les nouvelles mobilités,
00:10:36tout un ensemble de choses qui font qu'évidemment,
00:10:38nous sommes poussés à ce que nous consommions plus d'espaces,
00:10:42à ce que nous détruisions plus d'espaces naturels,
00:10:44à ce que nous impactions plus d'espèces, etc.
00:10:47Et donc, c'est à nous, effectivement,
00:10:48que ces conséquences a priori évidentes
00:10:52ne soient pas une réalité, en fait,
00:10:54et qu'on puisse aménager sans détruire.
00:10:58Nous aurons de l'impact, et c'est ça qui doit nous guider
00:11:02quand on aura réussi collectivement
00:11:04à faire remonter d'un cran le processus.
00:11:07Ça veut dire quoi, remonter d'un cran ?
00:11:08C'est-à-dire être présent sur les questions de planification.
00:11:11Le ZAN doit nous aider,
00:11:12parce que le ZAN cible les endroits où les choses se feront,
00:11:15réduisent la consommation d'espaces naturels,
00:11:17donc, a priori, vont réduire les impacts.
00:11:20Quand nous aurons, effectivement, emmené plus de gens
00:11:22dans l'évitement et la réduction,
00:11:23on a pas mal de sujets sur ces questions-là
00:11:27dans la stratégie nationale biodiversité.
00:11:30Il faut continuer à équiper les gens,
00:11:32notamment nos collègues de la qualité de la construction,
00:11:35on compte beaucoup sur eux,
00:11:36et c'est le sujet qu'on avait mis en avant, par exemple,
00:11:38au lancement de la SNB,
00:11:39pour que, quand on construise, on construise différemment
00:11:42et on construise en accueillant mieux la nature.
00:11:45C'était l'objet aussi du plan Nature en ville, d'ailleurs,
00:11:48qui devait être annoncé le 27 juin,
00:11:50mais pour des raisons de perte de réserve, ne s'est pas fait.
00:11:54Ça veut dire remonter aussi d'un cran l'anticipation
00:11:56sur les besoins de compensation.
00:11:58Je vais le discuter à l'instant.
00:11:59On a besoin d'être plus tôt sur les questions de compensation.
00:12:03C'est un sujet qu'on a, notamment, sur les ports, actuellement,
00:12:06un grand sujet, qui va s'étendre aussi
00:12:07à tous ceux qui aménagent des zones
00:12:09qu'ils doivent, entre guillemets, aménager,
00:12:11donc ils ont une visibilité.
00:12:13Il faut qu'on travaille sur l'identification
00:12:15et les besoins de compensation.
00:12:16Et ça veut dire aussi développer, créer de l'offre de compensation.
00:12:22On l'a travaillé avec l'OFB, avec BOGÉIS.
00:12:25Il y a un certain nombre d'initiatives
00:12:26dans les départements.
00:12:27Il faut qu'on ait ce tinder de la compensation
00:12:29entre l'offre et la demande pour trouver des solutions
00:12:35et éviter ce moment de crise pénible
00:12:37où on vous explique qu'on ne peut pas compenser.
00:12:39Et on a toujours envie de dire,
00:12:40oui, mais il fallait éviter, réduire, avance.
00:12:45Ça veut dire aussi qu'il faut,
00:12:47et c'est un des sujets qu'on a évoqués beaucoup
00:12:49lorsqu'on a fait le comité de pilotage
00:12:50sur la réforme de l'autorisation environnementale,
00:12:52travailler sur la phase de préinstruction.
00:12:55C'est une phase sensible.
00:12:56C'est la phase où on peut gagner des choses,
00:12:58où on peut pousser les porteurs de projets.
00:13:00Mais avec une limite qui est toujours difficile,
00:13:03c'est jusqu'où je vais.
00:13:04Est-ce que j'instruis à la place du porteur de projets ?
00:13:06Est-ce que je fais le boulot du bureau d'études, grosso modo ?
00:13:10Et ça, c'est une question qui, évidemment, n'est pas simple.
00:13:15Mais ce qu'on gagne au moment de la préinstruction, on gagne après.
00:13:17Donc il y a une balance.
00:13:18Et je pense que vous avez besoin
00:13:21et nous avons besoin d'échanger sur ces sujets-là
00:13:24parce qu'ils vont arriver assez vite
00:13:25avec cette réforme de l'autorisation environnementale
00:13:27qui pousse à purger, entre guillemets, les sujets
00:13:31avant le dépôt des dossiers,
00:13:33mais qui n'est absolument pas aussi facile.
00:13:38Nous aurons de l'impact aussi
00:13:39quand nous saurons mieux répondre
00:13:42aux questions de dimensionnement des mesures compensatoires.
00:13:45C'est un sujet qui n'est pas évident.
00:13:48On court après la technologie.
00:13:49Je le vois, par exemple, sur les questions d'éoliennes,
00:13:52les questions de hauteur de garde, les hauteurs de bridage.
00:13:54La réponse, je ne l'ai pas encore.
00:13:56On commence à la voir se dessiner
00:13:59en regardant aussi les discussions que vous avez,
00:14:01la position des opérateurs, etc.,
00:14:03sur quelle est la bonne mesure pour brider,
00:14:05quelle est la bonne mesure pour s'arrêter,
00:14:07comment on travaille un certain nombre de choses,
00:14:09même si ce n'est pas évident
00:14:10et même si, des fois, on a tendance à prendre une décision
00:14:15et puis à voir après ce qui se passe.
00:14:17C'est logique quand on a un manque de connaissances,
00:14:20mais ça nous renvoie aussi, justement,
00:14:21dans cette question du développement de la connaissance.
00:14:24On doit pousser aussi chez nos opérateurs.
00:14:26On doit les pousser aussi à prendre la responsabilité
00:14:28sur les mesures de leur impact.
00:14:30C'est souvent un exercice difficile.
00:14:31Je le vois quand les dossiers nous remontent
00:14:33et qu'on intervient auprès des opérateurs
00:14:37qui sont venus frapper à la porte de nos ministres
00:14:39pour dire que c'est scandaleux.
00:14:40Voilà, on dit...
00:14:41Mais c'est quoi vos propositions ?
00:14:42Comment vous les étayer ?
00:14:44Il faut continuer à tenir ce discours.
00:14:45Il faut qu'on pousse les fédérations interprofessionnelles
00:14:47à se poser ces questions-là pour leurs membres.
00:14:51Et c'est là aussi où je disais, dans les priorités d'action,
00:14:54on est aussi preneur de ces retours.
00:14:56Et puis, de manière générale, aussi,
00:14:57travailler sur le retour d'expérience,
00:14:59la bancarisation de ces retours d'expérience
00:15:01sur les mesures compensatoires,
00:15:03c'est un élément qui me paraît essentiel
00:15:05pour que vous soyez plus à l'aise
00:15:06au moment où vous faites des propositions,
00:15:08au moment où vous allez challenger des porteurs de projets
00:15:11et puis surtout au moment où vous allez porter
00:15:13devant l'autorité administrative ou devant le juge
00:15:16vos arguments pour dire,
00:15:17non, mais c'est bien ça, la bonne mesure compensatoire.
00:15:20Voilà un ensemble de sujets que je voulais partager avec vous
00:15:23et puis vous donner en réflexion
00:15:25avant de vous lancer dans les ateliers.
00:15:27J'espère ne pas avoir trop mangé sur le temps de cantine.
00:15:29Et je vous souhaite un bon séminaire.
00:15:31Merci à tous.
00:15:32Applaudissements
00:15:35Merci, Pierre-Edouard, pour...
00:15:37Je ne sais pas si vous m'entendez.
00:15:38Merci, Pierre-Edouard, pour cette introduction très riche.
00:15:42On va passer au premier moment de discussion de notre journée.
00:15:45Donc, point sur l'actualité juridique et la jurisprudence.
00:15:49Donc, pour ce premier temps d'échange,
00:15:52je vous présente Corentin Goupillet,
00:15:55chef du Bureau des affaires juridiques de l'eau et de la nature,
00:15:57ici, à la direction des affaires juridiques,
00:15:59et Guillaume Faure, mon adjoint au sein du bureau OT4.
00:16:01Et je leur laisse la parole pour leur présentation.
00:16:04Normalement, vous avez une petite télécommande ici
00:16:09pour faire défiler les slides.
00:16:10Merci.
00:16:12Bonjour à tous.
00:16:14Bon, on est assis face à un écran qui est noir, mais je ne sais pas...
00:16:19Bon, sinon, il y a ceux-là.
00:16:21Ce n'est pas grave.
00:16:24Oui, OK.
00:16:33Voilà.
00:16:34Donc, en guise d'apéritif, c'est un petit peu tôt,
00:16:39mais pour lancer ce séminaire,
00:16:41il nous a semblé important de revenir sur l'année écoulée
00:16:46et sur toutes les évolutions législatives et réglementaires
00:16:49que nous avons connues,
00:16:50qui sont assez riches et variées.
00:16:54Alors, comme il a été déjà annoncé par Pierre-Hugo Daurguilin
00:16:59dans son introduction,
00:17:01c'est la fameuse notion de raison apéritif
00:17:03d'intérêt public majeur qui nous a beaucoup occupés
00:17:06et qui a beaucoup inspiré le législateur.
00:17:11Avec, en prévoyant, dans deux lois,
00:17:15deux dispositifs de présomption de cette raison apéritif
00:17:19d'intérêt public majeur.
00:17:22Dans une troisième loi,
00:17:23en prévoyant un autre dispositif de reconnaissance anticipée,
00:17:26ce qui n'est pas exactement la même chose,
00:17:30j'y reviendrai.
00:17:34Un autre sujet qui est un sujet assez ancien,
00:17:37qui concerne la durée de validité des inventaires,
00:17:40qui est un sujet en cours d'examen au Conseil d'Etat.
00:17:46Et enfin, j'évoquerai quelques projets qui sont en cours,
00:17:51qui se trouvent en grande partie suspendus
00:17:55par le contexte politique actuel
00:17:57et la dissolution de l'Assemblée nationale.
00:18:03Oui, il a commencé à s'allumer.
00:18:06Micron du milieu. Bon, ce n'est pas très grave.
00:18:12Ah ben voilà, parfait. Merci beaucoup.
00:18:19Alors, je vais commencer par les deux dispositifs de présomption
00:18:23de raison apéritif d'intérêt public majeur.
00:18:25Alors, ce sont deux textes.
00:18:27Lors du séminaire de janvier l'année dernière,
00:18:31on avait deux projets de loi qui étaient en cours d'examen.
00:18:35L'un sur l'accélération de la production
00:18:37des énergies renouvelables,
00:18:39et l'autre sur l'accélération de production de nucléaires.
00:18:45Donc, comme vous le savez,
00:18:48cette notion de raison apéritif d'intérêt public majeur
00:18:51est une notion assez complexe à appréhender,
00:18:54et notamment complexe pour les pétitionnaires,
00:18:58qui ont parfois du mal à faire une démonstration convaincante
00:19:03dans leurs dossiers.
00:19:05C'est également, comme c'est une des conditions
00:19:08d'octroi de la dérogation,
00:19:10c'est une source importante de contentieux.
00:19:14Et donc, on a vu un certain nombre d'autorisations
00:19:17qui ont été annulées pour défauts
00:19:20de raison apéritif d'intérêt public majeur.
00:19:22Et donc, raison pour laquelle le législateur a commencé
00:19:25à s'interroger, à s'intéresser à cette notion
00:19:31dans l'objectif de sécuriser juridiquement
00:19:35les dossiers de demande de dérogation.
00:19:37Et donc, c'est la raison pour laquelle il a songé
00:19:40à créer un dispositif de présomption.
00:19:45Et donc, c'est le cas notamment
00:19:47pour les projets d'installation de production d'énergie renouvelable.
00:19:54Donc, vous voyez à l'écran, c'est un petit peu dense,
00:19:57mais j'ai reproduit le nouvel article L411-2-1,
00:20:02qui a été introduit dans le Code de l'environnement,
00:20:07qui lui-même fait une référence au Code de l'énergie.
00:20:09C'est pour ça que j'ai également indiqué
00:20:12l'article du Code de l'énergie.
00:20:14Et donc, par la loi,
00:20:16la loi reconnaît que les projets d'installation de production
00:20:19d'énergie renouvelable sont réputés,
00:20:23donc c'est la présomption,
00:20:25sont réputés répondre à une raison impérative
00:20:27d'intérêt public majeur,
00:20:29dès lors qu'ils sont satisfonts à des conditions définies
00:20:31par décret en Conseil d'État.
00:20:33Donc, s'ils sont réputés répondre,
00:20:35ça signifie bien que dès lors que les conditions
00:20:39telles qu'elles ont été définies par décret en Conseil d'État
00:20:41sont remplies, le pétitionnaire n'a pas à démontrer,
00:20:45à faire une démonstration de cette RIPM.
00:20:52Alors, les conditions, la loi, notamment le Conseil d'État
00:20:57a quand même été très vigilant lors de l'examen du projet de loi
00:21:01pour l'accélération des énergies renouvelables
00:21:03et également pour le nucléaire
00:21:06pour ne pas laisser une trop grande attitude aux législateurs
00:21:11et donc raison pour laquelle il a prévu que des conditions
00:21:14devaient être définies par décret en Conseil d'État.
00:21:19Donc, les conditions devant prendre en compte
00:21:23à la fois le type de source d'énergie renouvelable,
00:21:26la puissance prévisionnelle totale de l'installation protégée,
00:21:30projetée, pardon,
00:21:31et la contribution attendue des installations
00:21:34à la programmation pluriannuelle de l'énergie,
00:21:37que ce soit en distinguant le territoire métropolitain
00:21:41et chacune des collectivités d'outre-mer.
00:21:46Donc, ça, c'est la loi du 23 mars 2023.
00:21:49On a une disposition similaire par la loi du 22 juin 2023
00:21:54tendante à l'accélération des procédures
00:21:57liées à la construction de nouvelles installations nucléaires.
00:22:02Donc là, on a une disposition dans la loi
00:22:03qui n'a pas été codifiée,
00:22:06mais qui reprend le même principe.
00:22:09Donc, l'application duquel la réalisation
00:22:11d'un réacteur électronucléaire
00:22:13répondant à des conditions notamment de puissance
00:22:16et de type de technologie,
00:22:17également par défini en Conseil d'État,
00:22:20est constitutive d'une raison impérative
00:22:22d'intérêt public majeur,
00:22:24qui permet de satisfaire cette 1re condition
00:22:27prévue à l'article 412 du Code de l'environnement.
00:22:32Un 1er décret a été pris en fin d'année 2023
00:22:37qui fixe les seuils de puissance
00:22:40au-delà desquels les productions d'énergie renouvelable
00:22:43électronucléaire pour la France métropolitaine
00:22:45sont réputées répondre à cet RIPM.
00:22:49Et donc, vous avez toute une série de seuils
00:22:51qui sont fixés dans le décret par type de technologie.
00:22:55Donc, pour le photovoltaïque, pour l'éolien, le biogaz,
00:22:59le thermique, l'hydroélectricité,
00:23:01le transfert d'énergie par pompage
00:23:03et enfin pour les réacteurs électronucléaires.
00:23:07Et un 2e décret est en cours de préparation
00:23:10pour l'application de ces mêmes dispositions des 2 lois
00:23:14qui vont concerner les territoires d'outre-mer.
00:23:17Et donc, ce 2e décret est en cours d'examen
00:23:19par le Conseil d'État
00:23:20et normalement ne devrait pas trop tarder à être publié.
00:23:26Donc ça, ce sont les 2 dispositifs
00:23:29où l'RIPM est présumé
00:23:32dès lors que les conditions qui sont fixées
00:23:34par le décret au Conseil d'État sont remplies.
00:23:38Et donc, par la suite,
00:23:40ça a donné des idées aux législateurs
00:23:45qui s'est dit que c'est quand même assez pratique
00:23:48cette présomption de la RIPM
00:23:51puisqu'on n'a plus...
00:23:52le pétitionnaire n'a plus à la démontrer.
00:23:56Et donc, c'est la raison pour laquelle,
00:23:59lors de la discussion du projet de loi
00:24:02relative à l'industrie verte,
00:24:05l'idée a poursuivi son chemin,
00:24:11mais d'une façon un petit peu différente.
00:24:16Alors, en fait, au sein de la loi industrie verte,
00:24:20il y a 3 articles qui nous intéressent
00:24:23et qui concernent la RIPM.
00:24:27D'une part, il y a l'article 17 de la loi
00:24:29sur la déclaration de projet,
00:24:31qui ouvre le champ de cette déclaration de projet
00:24:33aux installations industrielles
00:24:36relevant des secteurs favorables au développement durable.
00:24:40Et donc, il est prévu que la déclaration de projet
00:24:44peut reconnaître un de ces projets
00:24:47le caractère de projet répondant à une RIPM.
00:24:50Alors là, c'est quand même un petit peu différent.
00:24:53On n'est pas dans une présomption
00:24:54puisque là, effectivement, il faut faire la démonstration
00:24:57que le projet va répondre à remplir
00:25:00une raison impérative d'intérêt public majeur.
00:25:04La différence par rapport au régime de dérogation
00:25:07que nous connaissons, c'est que cette démonstration
00:25:10se fait au stade de la déclaration de projet.
00:25:14Et l'un des avantages qui sécurise un petit peu les pétitionnaires,
00:25:19c'est qu'une telle reconnaissance ne peut être contestée
00:25:23qu'à l'occasion d'un recours qui sera dirigé
00:25:25contre la déclaration de projet,
00:25:27et non à l'occasion d'un recours ultérieur
00:25:30concernant la dérogation espèce protégée
00:25:33une fois qu'elle a été accordée.
00:25:39Le 2e article, c'est l'article 19 de la loi industrie verte,
00:25:44qui lui introduit une nouvelle notion, un nouveau statut,
00:25:48qui est celui de projet d'intérêt national majeur
00:25:52qui est prévu au code de l'urbanisme.
00:25:56Et donc, là aussi, il est prévu que les projets
00:26:01qui sont reconnus d'intérêt national majeur
00:26:03le sont par un décret,
00:26:05et ce décret peut également qualifier ce projet
00:26:08comme un projet répondant à une RIPM.
00:26:11Donc là aussi, c'est une démonstration anticipée.
00:26:15Il y a des 1ers projets d'intérêt national majeur
00:26:19qui sont en cours de reconnaissance
00:26:23de cette qualité actuellement,
00:26:25et les décrets ne sont pas encore publiés,
00:26:28mais vont bientôt l'être.
00:26:29Et donc, ces décrets reconnaissent également
00:26:31que ces projets répondent à une raison impérative
00:26:33d'intérêt public majeur.
00:26:36Mais les dossiers doivent également faire cette démonstration
00:26:40de la RIPM.
00:26:42Alors, comme pour la déclaration de projet,
00:26:44il y a un dispositif qui permet de sécuriser le pétitionnaire,
00:26:51puisque la qualification de RIPM ne peut être contestée
00:26:55qu'à l'occasion d'un recours qui pourrait être dirigé
00:26:57contre le décret qualifiant le projet
00:26:59d'intérêt national majeur,
00:27:01et non plus à l'occasion de l'acte
00:27:05que ce soit une autorisation environnementale
00:27:08ou un arrêté de dérogation à espèces protégées.
00:27:12Enfin, la dernière disposition contenue dans l'article 21 de la loi
00:27:18qui concerne la déclaration d'utilité publique
00:27:20d'un projet industriel ou d'un projet d'infrastructure
00:27:24directement lié à ce projet,
00:27:27ou d'un projet de création de modification d'ouvrage
00:27:29du réseau public de transport d'électricité
00:27:31ayant pour objet le raccordement au réseau de ce projet.
00:27:37Là aussi, dès le stade de la déclaration d'utilité publique,
00:27:42la déclaration peut reconnaître également à l'opération
00:27:45le caractère d'opération répondant à une raison impérative
00:27:50d'intérêt public majeur.
00:27:52Là aussi, la loi précise que des conditions
00:27:58de cette reconnaissance anticipée
00:28:00doivent être précisées par un décret en Conseil d'État.
00:28:08Le décret a été préparé.
00:28:12Il est en cours de discussion avec le Conseil d'État.
00:28:16Il est même passé en section la semaine dernière.
00:28:20Donc, pour ces conditions,
00:28:24en fait, l'une des grandes difficultés que l'on a eues,
00:28:28puisque c'est notre bureau qui a eu la responsabilité
00:28:31de préparer ce décret en Conseil d'État,
00:28:35la difficulté a été de...
00:28:37On s'est heurtés à la difficulté de définir des conditions générales
00:28:42qui pourraient s'appliquer à la grande variété de projets
00:28:46que cela peut concerner.
00:28:49Donc, en fait, ce qu'on a fait, c'est qu'on s'est inspiré
00:28:52notamment de la jurisprudence du Conseil d'État
00:28:55pour en dégager, en fait, plutôt des critères
00:28:59qui permettent d'évaluer le projet
00:29:04au regard de cette raison impérative
00:29:07d'intérêt public majeur.
00:29:09Mais quoi qu'il en soit, de toute façon,
00:29:12la démonstration doit toujours être faite
00:29:16et ce doit être vraiment une démonstration au cas par cas.
00:29:20Et donc, il revient vraiment au pétitionnaire
00:29:23de démontrer que son projet,
00:29:28que ce soit dans le cadre d'une déclaration de projet,
00:29:30que ce soit un projet d'intérêt national majeur
00:29:32ou que ce soit dans le cadre d'une DIP,
00:29:34c'est au pétitionnaire de démontrer
00:29:38que les conditions sont...
00:29:41Enfin, que son projet répond à une RIPM.
00:29:47Alors...
00:29:50Donc, voilà pour cette question de la RIPM.
00:29:56Autre sujet qui est celui de la durée de validité des inventaires.
00:30:01Alors, c'est un débat assez ancien
00:30:05qui a été lancé à la fois d'un côté par les pétitionnaires
00:30:13pour qui les études, bien évidemment, ont un coût
00:30:20et les inventaires s'inscrivent dans un processus qui est assez long.
00:30:26La durée de validité des inventaires,
00:30:29c'est une critique qu'on retrouve assez fréquemment
00:30:32dans les avis du CNPN,
00:30:34qui reproche bien souvent des inventaires un petit peu anciens.
00:30:42Et c'est à l'occasion des discussions
00:30:45du projet de loi d'industrie verte
00:30:48que ce sujet a été à nouveau abordé.
00:30:52Il avait été question éventuellement
00:30:53de fixer une telle durée dans la loi,
00:30:56mais finalement, il a été jugé préférable
00:30:58plutôt de renvoyer un texte réglementaire.
00:31:03Et donc, c'est la raison pour laquelle
00:31:05il y a un projet de décret en Conseil d'État
00:31:07qui est pris en application de la loi industrie verte.
00:31:11Et dont l'article 85 prévoit une durée de validité de 4 ans.
00:31:19Certains auraient préféré 5 ans,
00:31:21mais 4 ans, c'est la durée qui a été finalement fixée.
00:31:29Donc, l'examen est en cours au Conseil d'État.
00:31:34Le texte que j'ai reproduit à l'écran,
00:31:38c'est le projet de texte.
00:31:41Il n'est pas certain que ce texte soit finalement adopté
00:31:47dans les termes que vous pouvez lire à l'écran.
00:31:52Mais a priori, c'est la durée et le texte
00:31:56que l'on retiendra pour cette durée de validité des inventaires.
00:32:02J'en viens maintenant aux autres projets
00:32:08qui sont en cours depuis quelques mois.
00:32:12Là, effectivement, on est tenus par le contexte politique actuel.
00:32:20Puisque les dissolutions de l'Assemblée nationale
00:32:24a stoppé l'examen des projets de loi qui était en cours,
00:32:28notamment à l'Assemblée nationale.
00:32:32Il s'agissait notamment du projet de loi AUSARGA,
00:32:34le projet de loi d'orientation pour la souveraineté agricole
00:32:36et le renouvellement des générations en agriculture,
00:32:41dans lequel deux articles, essentiellement,
00:32:43avaient retenu notre attention.
00:32:46C'est un projet de loi qui est porté par le ministère de l'Agriculture
00:32:51et de la Souveraineté alimentaire,
00:32:54mais qui, malgré tout, a des impacts sur le code de l'environnement.
00:32:59Notamment l'article 13 du projet de loi
00:33:06qui prévoyait de modifier un peu le régime prépressif
00:33:10du code de l'environnement
00:33:11pour les activités agricoles ou forestières.
00:33:16Le projet de loi tel qu'il avait été déposé à l'Assemblée nationale
00:33:20prévoyait un renvoi à des ordonnances du gouvernement.
00:33:26Le MASA, lui, a présenté des amendements visant à inscrire
00:33:33directement dans la loi ce qu'il souhaitait,
00:33:36un régime de répression quelque peu allégé.
00:33:41L'idée générale, c'est d'adapter l'échelle des peines
00:33:46et notamment de pouvoir substituer des sanctions administratives
00:33:50à des sanctions pénales
00:33:53pour certaines activités agricoles ou forestières.
00:33:57Les premiers débats qui ont commencé autour de cet article
00:34:06ont été assez houleux parce qu'il est évident que ça représente
00:34:12une régression de la protection de l'environnement
00:34:18avec un régime répressif allégé.
00:34:22Mais bon, on ne sait pas du tout si ce projet sera repris tel quel
00:34:29ou abandonné ou si un nouveau projet de loi sera étudié
00:34:36par la prochaine législature.
00:34:38Mais il était quand même important d'avoir ces idées en tête.
00:34:42Le deuxième article, c'est l'article 14 qui, lui, prévoyait
00:34:46un régime de protection des haies à la suite du plan haie
00:34:51qui avait été publié par le MASA à l'automne dernier.
00:34:55Effectivement, l'idée générale, là aussi, comme rien n'est prévu
00:35:00dans le Code de l'environnement pour le régime des haies,
00:35:04et sur le constat aussi que beaucoup de destructions de haies
00:35:09échappent complètement à toute dérogation.
00:35:13L'idée générale, c'était de prévoir, en fait, de déclarer
00:35:19toute destruction de haies qui doit faire l'objet d'une déclaration.
00:35:28Toute destruction doit également faire l'objet d'une compensation,
00:35:33d'une compensation linéaire égale à ce qui a été détruit.
00:35:39Et enfin, il était prévu un régime d'autorisation qui comprenait
00:35:46qui comprenait tout un tas de régimes, tout un tas de dispositions
00:35:50relevant du Code de l'urbanisme, du Code rural ou forestier et
00:35:55comprenant également le régime de dérogation.
00:35:59Alors, la difficulté, une des difficultés de ce texte, c'était
00:36:05de prévoir comment passer d'un régime de déclaration à un régime
00:36:10d'autorisation.
00:36:12Donc, l'idée était de fixer des seuils.
00:36:14Mais bon, cette question des seuils était en cours d'examen
00:36:20lorsque la dissolution est intervenue.
00:36:25Donc, je pense que le régime de protection des haies, même s'il
00:36:28est actuellement suspendu, devrait probablement revenir
00:36:35revenir en actualité, puisque effectivement, pour nous,
00:36:40ça nous paraît assez essentiel, d'une part, de protéger les haies
00:36:46et de protéger les espèces abritées dans ces haies.
00:36:58Alors, un autre projet de loi qui est également suspendu,
00:37:05c'est un projet de loi de simplification, de simplification
00:37:08de la vie économique, qui a été un peu présenté aussi comme un
00:37:12projet de loi industrie verte numéro 2.
00:37:15Et donc, là, on retrouve à nouveau la RIPM qui a été, qui a
00:37:23revenu dans l'idée du législateur et notamment l'article 16 de ce
00:37:27projet de loi de simplification, qui, en fait, dont l'objectif
00:37:33était de pouvoir qualifier les centres de données de projets
00:37:38d'intérêt national majeur et donc, par ricochet, de pouvoir faire
00:37:43profiter ces centres de données d'une qualification anticipée de
00:37:48raisons impératives d'intérêt public majeur.
00:37:52Donc, c'est la raison pour laquelle il était prévu d'introduire
00:37:56dans le Code de l'urbanisme une disposition qui permet de
00:37:59comprendre les centres de données dans les projets d'intérêt
00:38:04national majeur.
00:38:06Alors, autre article dans le projet de loi de simplification,
00:38:10c'est l'article 19 qui prévoyait une réécriture de l'article L163.1
00:38:16qui est donc un des articles fondateurs du principe de
00:38:23compensation.
00:38:25Et donc, l'idée du législateur était de pouvoir traiter la question
00:38:29des pertes nettes temporaires de biodiversité et de les compenser
00:38:33dans un délai raisonnable.
00:38:35Donc, en fait, l'idée générale, c'était vraiment de pouvoir dire
00:38:39que les mesures de compensation effectives à la biodiversité ne
00:38:45sont pas forcément, ne doivent pas forcément être effectives dès
00:38:49le début des atteintes, mais c'est de pouvoir qu'elles puissent
00:38:53être compensées dans un délai raisonnable.
00:38:55Alors, il est évident que, bon, je crois que cet article posait
00:39:03pas mal de problèmes, des problèmes juridiques.
00:39:05Je crois qu'on avait interrogé la direction des affaires juridiques,
00:39:08notamment sur la question de l'exigence de la permanence de la
00:39:13fonction écologique des sites et puis également sur la notion
00:39:19de délai raisonnable, qui est assez ambiguë.
00:39:23On ne sait pas exactement ce que c'est qu'un délai raisonnable.
00:39:27Donc, on ne sait pas s'il devrait être défini par la loi ou par
00:39:31un règlement.
00:39:33Mais bon, encore un projet de loi qui est suspendu, mais avec des
00:39:39idées qui peuvent très bien revenir dans des futurs projets de loi.
00:39:45Enfin, le dernier projet de loi en cours d'examen, c'est le
00:39:51projet DADU.
00:39:52DADU, ce sont des projets de loi qui reviennent régulièrement,
00:39:57qui portent toujours le même nom, parce qu'en fait, ce sont des
00:40:00projets de loi qui sont relatifs à des dispositions d'adaptation
00:40:07du droit de l'Union européenne.
00:40:09Donc, ce sont des régulièrement, régulièrement, les Etats membres
00:40:14doivent adapter leur législation en fonction des textes communautaires
00:40:19qui sont adoptés petit à petit.
00:40:22Et donc, là, il y a notamment la directive REDD3.
00:40:26Je n'ai pas mis la date, elle date de fin 2023.
00:40:31Dont l'article 16 R, qui nous pose aussi question, puisqu'il
00:40:37concerne les projets d'énergie renouvelable.
00:40:39Et donc, cet article 16 R prévoit que lorsqu'un projet d'énergie
00:40:45renouvelable comporte les mesures d'atténuation nécessaires,
00:40:49toute mise à mort ou perturbation des espèces protégées n'est pas
00:40:52considérée comme intentionnelle.
00:40:55Alors, ces mesures d'atténuation nécessaires, elles font un peu
00:41:00écho à la jurisprudence récente du Conseil d'Etat et notamment
00:41:06à l'avis du 9 décembre 2022 sur les conditions de déclenchement
00:41:11d'une dérogation qui prend en compte les mesures d'évitement
00:41:16et de réduction et qui permettent éventuellement de ne pas avoir
00:41:21à entrer dans le régime de dérogation si ces mesures d'évitement
00:41:25et des réductions sont suffisantes pour ne pas caractériser le risque
00:41:32sur les espèces protégées.
00:41:34Mais bon, les termes de la directive sont un petit peu différents.
00:41:41Mais l'idée générale de la directive communautaire, c'est d'essayer
00:41:47d'éviter que les projets d'énergie renouvelable tombent dans le
00:41:52champ d'application des dérogations.
00:41:58Donc, j'ai parlé de cet écho à la jurisprudence du Conseil d'Etat,
00:42:04ce qui me permet une transition vers la direction des affaires juridiques
00:42:08qui va nous dresser un peu un panorama de la jurisprudence qui a découlé
00:42:14notamment de cet avis du Conseil d'Etat.
00:42:17Merci Guillaume pour cette présentation très claire.
00:42:19Juste Corentin, je suis désolé, je vais te presser un tout petit
00:42:22peu, pas être trop trop long pour laisser un peu de temps aux questions
00:42:25avant notre pause.
00:42:26Donc voilà, je suis désolé.
00:42:28Oui, je vais essayer d'être rapide.
00:42:30Bonjour à toutes et à tous.
00:42:31Je m'appelle Corentin Goupier, je suis chef du Bureau des affaires
00:42:34juridiques de l'eau et la nature.
00:42:36On a peut-être été en contact avec certains parce qu'on vous sollicite
00:42:39pour tout ce qui est opportunité d'appel et de cassation.
00:42:42C'est un lien que vous pouvez avoir directement avec les directions
00:42:45des affaires juridiques.
00:42:46Mais sinon, effectivement, vos interlocuteurs naturels,
00:42:48c'est plus ET4 sur ces questions-là.
00:42:51Je rebondis sur ce que disait Guillaume.
00:42:54Effectivement, il y a eu une activité législative et réglementaire
00:42:57assez importante cette dernière année sur les questions qui nous
00:43:01occupent d'espèces protégées de dérogation.
00:43:04De manière générale, j'ai quand même envie de dire que les
00:43:07modifications qui ont pu être apportées à des textes sont plutôt
00:43:10à la marge parce que le socle qui existe, c'est vraiment celui qui
00:43:14est issu de la directive Habitat 92 et même dans une certaine
00:43:18mesure au niveau national de la loi pour la protection de la nature
00:43:21de 1976.
00:43:22Et donc, on a quand même des assouplissements de certains
00:43:27critères.
00:43:28Mais la base, elle est là depuis très longtemps.
00:43:30Et ce qui n'est pas inintéressant, c'est que même si les textes ont
00:43:32pu ne pas évoluer pendant des années, on a vraiment une vision,
00:43:36une analyse du juge qui s'est affinée de manière très importante
00:43:40au fur et à mesure des années.
00:43:42Moi, j'ai commencé à faire du droit de l'environnement il y a à
00:43:44peu près une quinzaine d'années et les questions de dérogation
00:43:48espèce protégée intéressaient beaucoup moins les porteurs de
00:43:50projets.
00:43:52Tout ce qui était raison impérative d'intérêt public majeur,
00:43:54on considérait que c'était juste un peu de noir à mettre sur une
00:43:59feuille blanche et qu'on pouvait tout justifier.
00:44:01Aujourd'hui, ça n'est vraiment plus du tout le cas.
00:44:04Le Conseil d'État souligne même que la raison impérative d'intérêt
00:44:08public majeur constitue désormais un verrou.
00:44:10C'est la première condition qui est regardée quand il y a une
00:44:14dérogation espèce protégée qui est soumise à l'appréciation du
00:44:19juge dans le cadre d'un contentieux.
00:44:20Donc, les conditions sont de plus en plus difficiles pour obtenir
00:44:26une dérogation espèce protégée.
00:44:28D'où l'évolution des textes qu'on vient d'évoquer.
00:44:34J'en profite en quelques mots peut-être pour parler un peu de
00:44:37l'office du juge parce que je pense que c'est important.
00:44:41Je pense que la plupart d'entre vous ne sont pas forcément juristes.
00:44:43Globalement, le juge administratif, il a une mission qui est assez
00:44:46simple, c'est d'annuler ou ne pas annuler un acte.
00:44:49Mais dans tout ce qui est dérogation espèce protégée, notamment,
00:44:53principalement quand elles sont couplées à une autorisation
00:44:55environnementale, vous avez un juge administratif qui est beaucoup
00:44:57plus actif, qui est proactif.
00:44:59C'est non seulement un juge administratif, mais c'est un juge
00:45:01administrateur, c'est-à-dire qu'il peut lui-même délivrer des
00:45:04autorisations.
00:45:05Il peut modifier directement les autorisations, ajouter des
00:45:08prescriptions complémentaires, des prescriptions techniques.
00:45:11Et donc, vous avez un débat devant le juge qui va être beaucoup
00:45:14plus actif.
00:45:15Et le juge administratif sur ces sujets-là étant un juge qu'on
00:45:19appelle de plein contentieux, il va également examiner la légalité
00:45:24de la décision, non pas au moment où elle a été prise, mais au
00:45:26moment où il se prononce.
00:45:28Il fera utilisation des textes applicables au jour où il statue.
00:45:32C'est intéressant parce que nous, on a beaucoup de dossiers
00:45:35contentieux qui ont démarré il y a quelques années.
00:45:39Et dans le cadre du débat contentieux, nous, on a pu faire
00:45:41valoir les textes sur les présomptions de RIPM pour tout ce
00:45:44qui touchait à les énergies renouvelables.
00:45:45Et alors que le sujet pouvait être fortement contesté par notamment
00:45:49des associations, l'intervention de ces nouveaux textes, même s'ils
00:45:53n'étaient pas en vigueur au moment où la décision initiale a été
00:45:57adoptée, viennent en quelque sorte changer le débat devant le
00:46:03juge administratif qui va prendre en compte ces différents textes.
00:46:06Gardez ça à l'esprit.
00:46:07Et aussi, une des grandes différences qu'il y a entre le droit
00:46:13administratif général et les dérogations espèces protégées,
00:46:16c'est que par principe, en droit administratif général, la liberté
00:46:20et la règle et la mesure de police, c'est l'exception.
00:46:23Ça veut dire que vous avez des systèmes d'autorisation ou de
00:46:26déclaration qui peuvent être mis en oeuvre.
00:46:27Ce n'est pas le cas des dérogations espèces protégées où là,
00:46:30le principe, c'est l'interdiction d'atteinte.
00:46:32Et vous avez des exceptions à ces interdictions d'atteinte.
00:46:36Mais comme c'est une exception à un principe d'interdiction,
00:46:39toutes ces exceptions, tous les critères sont appréciés de
00:46:43manière extrêmement stricte par à la fois le juge de l'Union
00:46:46européenne, le Conseil d'État et en découlant par les juges du fond.
00:46:51Ces quelques éléments ayant été précisés, effectivement, le Conseil
00:46:56d'État, dans un avis très important du 9 décembre 2022 Sud,
00:47:00Artois Environnement, est venu préciser les conditions dans
00:47:03lesquelles un porteur de projet doit demander une dérogation
00:47:10espèce protégée.
00:47:11On avait beaucoup de décisions auparavant.
00:47:12Le Conseil d'État précisait les critères qui devaient être retenus
00:47:15par l'administration pour délivrer ou non une dérogation.
00:47:18Mais il y avait un débat, un doute sur à partir de quel moment
00:47:23un pétitionnaire doit demander une dérogation espèce protégée.
00:47:27Et donc, le Conseil d'État, dans cet avis, nous dit que dans
00:47:30un premier temps, dès lors qu'il y a un spécimen d'espèces protégées
00:47:33sur la zone du projet, le porteur de projet doit s'interroger et se
00:47:36demander s'il doit déposer une demande de dérogation espèce
00:47:40protégée.
00:47:41Et par la suite, il doit affiner son analyse et une telle demande
00:47:45doit être déposée uniquement quand il y a un risque considéré
00:47:49comme suffisamment caractérisé pour les espèces protégées.
00:47:53Qu'est-ce que c'est qu'un risque suffisamment caractérisé ?
00:47:55C'est un risque déjà qui n'est pas brut, mais qui est net,
00:47:58donc qui va tenir compte de ce qui est proposé par le pétitionnaire
00:48:01et validé ou non par l'administration.
00:48:04Et pour apprécier ce risque résiduel, ce risque net, on va
00:48:09prendre en compte les mesures d'évitement et de réduction qui
00:48:12sont proposées.
00:48:13Et le Conseil d'État nous dit qu'il faut non seulement qu'il y ait
00:48:15des mesures d'évitement et de réduction qui soient proposées,
00:48:17mais qu'il y ait des garanties d'effectivité.
00:48:20Donc, ça aussi, c'est des choses qui sont appréciées par le juge.
00:48:22En revanche, vous comprenez en creux que tout ce qui touche aux
00:48:25mesures de compensation ne peuvent pas être prises en compte pour
00:48:29déterminer s'il y a lieu ou non de demander une dérogation
00:48:32espèce protégée.
00:48:33Ça sera pris en compte dans la troisième étape du raisonnement,
00:48:36c'est-à-dire quand vous savez que vous devez déposer une demande
00:48:38pour savoir si l'administration va ou non vous autoriser à déroger
00:48:42au principe de dérogation.
00:48:44Donc, c'est un avis qui est vraiment très, très important.
00:48:47Je vous invite aussi, si vous avez le temps, à lire les
00:48:50conclusions du rapporteur public Nicolas Agnew sur cet avis.
00:48:54Ce n'est pas une décision.
00:48:55Globalement, je ne sais pas si vous êtes au courant, mais sur le site
00:48:58Ariane Web du Conseil d'État, vous avez accès non seulement aux
00:49:02décisions du Conseil d'État, comme vous pouvez avoir accès depuis
00:49:05l'IGIFrance, mais également aux conclusions du rapporteur public.
00:49:08Le rapporteur public, c'est une sorte de procureur devant la
00:49:11juridiction administrative qui, lors de l'audience, prend position
00:49:16à titre personnel en toute impartialité, en toute indépendance.
00:49:20Il est ou non suivi par la formation de jugement.
00:49:23Mais ce qui est très intéressant, c'est qu'il vient éclairer le
00:49:26débat et on peut comprendre ce que la formation de jugement avait
00:49:31en tête quand elle a adopté sa décision.
00:49:33Je pense notamment aussi à une décision belle Normandie du
00:49:36Conseil d'État du 30 avril dernier, qui est très importante.
00:49:39J'espère avoir quelques secondes pour vous en parler tout à l'heure.
00:49:42La décision du Conseil d'État en tant que telle ne dit rien,
00:49:44car c'est un désistement.
00:49:45En revanche, dans les conclusions du rapporteur public, vous avez
00:49:48tout un début de raisonnement qui va beaucoup nous occuper.
00:49:53Notamment parce que le rapporteur public, Nicolas Agnew, c'est le
00:49:56même qui avait conclu sur Sudarto Environnement, est en train de
00:49:58définir tout un nouveau système juridique.
00:50:02Il appelle ça des séquences contentieuses, où il va considérer
00:50:06qu'en fonction des actes qui sont contestés, certains moyens,
00:50:09notamment la méconnaissance de l'article L411-2 du code de
00:50:13l'environnement, est ou non opérant.
00:50:15C'est peut-être un peu complexe, mais en tout cas, Sudarto
00:50:18Environnement a apporté des réponses, des clarifications qui
00:50:21sont bienvenues.
00:50:22Ce n'est pas la fin du débat juridique sur les dérogations
00:50:26espèces protégées.
00:50:27Ce n'est même pour nous, à la Direction des affaires juridiques,
00:50:28que le début.
00:50:29On se pose beaucoup plus de questions qu'on a de réponses.
00:50:31Et il y a tout un mouvement de précision qui va être apporté
00:50:34par le Conseil d'État.
00:50:36Le Conseil d'État a admis énormément de pourvoi ces derniers
00:50:39mois, preuve qu'il souhaite clarifier, apporter des précisions
00:50:43sur un grand nombre de questions.
00:50:45Donc nous, on suit ça avec beaucoup d'intérêt.
00:50:48Il y a une décision qui va tomber 8 juillet prochain sur la
00:50:52spécificité des arrêtés complémentaires.
00:50:54Dans quelle mesure un préfet peut, par arrêté complémentaire,
00:50:56venir prescrire plus spécifiquement le fonctionnement d'une
00:51:00installation pour faire en sorte que le risque aux espèces protégées
00:51:04soit insuffisamment caractérisé.
00:51:06Beaucoup de débats.
00:51:08Mais sinon, ce retour d'expérience, retour au regard de la jurispréhence
00:51:13du Conseil d'État à la suite de Sudarto Environnement.
00:51:16Le Conseil d'État a cassé énormément d'arrêts de cours
00:51:19administratifs d'appel.
00:51:21Déjà, tout simplement parce que les revirements de jurispréhence
00:51:24ont une portée rétroactive et donc, il y avait énormément de cours
00:51:27administratifs d'appel qui n'ont évidemment pas suivi la méthodologie
00:51:30qui est décrite dans l'avis Sudarto Environnement parce qu'elles
00:51:33avaient adopté elles-mêmes leurs arrêts avant les précisions par
00:51:36le Conseil d'État.
00:51:37Donc, le Conseil d'État a cassé énormément d'arrêts antérieurs,
00:51:43mais il est venu apporter certaines précisions.
00:51:47Notamment, il a appliqué Sudartois.
00:51:49Donc, il a annulé pour erreur de droit les cours qui avaient pris
00:51:53en compte les mesures de compensation pour savoir si ou non il fallait
00:51:57une dérogation espèce protégée, celles qui n'ont pas pris en compte
00:52:00les mesures d'évitement, celles qui ne sont pas assurées que
00:52:04les mesures qui étaient prévues étaient suffisamment effectives.
00:52:07Vous avez énormément d'exemples.
00:52:10Je vous prie de m'excuser, mais je n'ai pas eu le temps de préparer
00:52:12de slides comme a pu le faire Guillaume.
00:52:15Mais la Direction des affaires juridiques tient à votre disposition.
00:52:18On a un petit motus opérandi qu'on pourra, à l'issue de votre journée
00:52:22de formation, vous communiquer avec les décisions importantes de ces
00:52:27dernières années, surtout cette dernière année, avec toutes les
00:52:31références juridiques qui pourront vous aider.
00:52:35Précision importante, le Conseil d'État a rappelé il y a quelques
00:52:38semaines que l'appréciation suffisamment ou insuffisamment
00:52:42caractérisée du risque devait se faire dès l'origine et il a mis fin
00:52:46à une pratique de certains opérateurs éoliens qui ne demandaient
00:52:49pas de dérogation à l'espèce protégée en indiquant qu'ils mettaient
00:52:52en oeuvre des suivis et qu'à l'issue de ces suivis, un retour
00:52:57d'expérience serait fait et ils décideraient si ou non il faut
00:53:01déposer une dérogation à l'espèce protégée ou alors venir encadrer
00:53:07plus spécifiquement le fonctionnement de leur installation.
00:53:10Et le Conseil d'État a censuré ce point en disant que l'appréciation
00:53:14du risque devait se faire dès l'origine et qu'on ne pouvait pas
00:53:17renvoyer à des mesures de suivi ultérieures.
00:53:21Et sinon sur cette appréciation de risque suffisamment ou
00:53:25insuffisamment caractérisée, c'est vraiment une question qui est
00:53:28très casuistique qui s'est vraiment en fonction des éléments du dossier.
00:53:34Donc évidemment l'étude d'impact, la vie de l'autorité environnementale,
00:53:38la réponse à la vie de l'autorité environnementale
00:53:41et donc nous on a essayé en reprenant toutes les jurisprudences
00:53:48de voir s'il y avait des lignes directrices qui apparaissaient.
00:53:51C'est vraiment au cas par cas.
00:53:54Donc c'est vraiment votre travail en tant que service instructeur
00:53:58qui est ici et révélateur, permet de caractériser ce risque ou non.
00:54:05Et Nicolas Agnus dans ses conclusions sur celui d'Artois Environnement
00:54:08vous rend hommage en disant que c'est vraiment les services instructeurs
00:54:13qui, sur ces points là, sont les maîtres de l'instruction.
00:54:19Mais donc globalement, même si le Conseil d'État nous parle
00:54:23de risque suffisamment ou insuffisamment caractérisé, ce qu'on peut
00:54:26comprendre en creux, c'est qu'un risque résiduel net considéré
00:54:31comme faible ou inférieur à faible passe le filtre du Conseil d'État.
00:54:35Si c'est moyen, ça va être très difficile à ne pas se faire annuler.
00:54:45Et pour le reste, voilà, c'est ce que je vous disais tout à l'heure.
00:54:49Nous, on est dans l'attente d'énormément de décisions du Conseil d'État
00:54:52dans les prochaines semaines, prochains mois, qui vont venir clarifier
00:54:55les différentes séquences contentieuses.
00:54:57Aujourd'hui, en fait, la question sous-jacente de la protection
00:55:01des espèces, elle peut se retrouver à l'occasion de la contestation
00:55:04de nombreux actes.
00:55:05Donc, ça peut être une dérogation à l'espèce protégée, une autorisation
00:55:10environnementale en tant qu'elle ne comporte pas de dérogation à l'espèce
00:55:13protégée, en tant qu'elle comporte une dérogation à l'espèce protégée,
00:55:16mais qui serait pour certains insuffisante.
00:55:18Les associations peuvent également solliciter du préfet qu'il fasse
00:55:22usage de ses pouvoirs qu'il détient en application de l'article L171-7
00:55:27du Code de l'environnement.
00:55:28C'est de mettre en demeure un pétitionnaire qui n'a pas de titre,
00:55:32donc pas eu de dérogation à l'espèce protégée, de régulariser sa
00:55:36situation.
00:55:37Vous avez la problématique que j'ai évoquée des arrêtés complémentaires.
00:55:40Tout ça, en fait, ce sont les mêmes sujets de dérogation à l'espèce
00:55:44protégée, mais en fait, le juge est en train de dessiner un office,
00:55:50donc une manière de fonctionner assez différente et il ne va pas
00:55:53regarder les moyens qui sont invoqués devant lui de la même manière.
00:55:56C'est toute la question de ce qu'on appelle l'opérance des moyens.
00:55:59Alors, je ne veux pas vous perdre, je ne rentrerai pas trop dans le
00:56:03détail, mais effectivement, on va avoir beaucoup de clarifications
00:56:07dans les prochaines semaines et les prochains mois et place aux
00:56:11questions.
00:56:12Exactement.
00:56:13Merci.
00:56:14Merci, Quentin.
00:56:14Merci, Guillaume, pour ces présentations très claires.
00:56:16Je vous propose de passer aux questions.
00:56:19On va les prendre peut-être par groupe de questions pour que ce soit
00:56:21plus simple pour y répondre.
00:56:23Et peut-être si vous pouvez vous présenter en amont pour que ce soit
00:56:27plus simple pour tout le monde.
00:56:28Merci.
00:56:32Bonjour.
00:56:33Déjà, merci pour ce paquet d'informations de la matinée.
00:56:37C'était très intéressant.
00:56:39Bastien Moreira Pelé, de la DRIE-EAT, le chef du département
00:56:42Fauné-Flore-Sauvage.
00:56:44Bonjour à tous.
00:56:46On a eu le cas d'un photovoltaïque où on a travaillé pendant deux
00:56:50ans pour avoir des mesures de réduction d'emprise parce qu'il
00:56:53était limite avec des espaces à forte valeur environnementale.
00:56:57Et donc, il y avait pas mal de mesures d'évitement, de réduction
00:57:00qui étaient assez techniques, mais on aboutissait avec la doctrine
00:57:04du Conseil d'État à éviter et réduire, qui était suffisant
00:57:07finalement pour que le projet photovoltaïque s'insère un petit
00:57:11peu en dentelle dans un espace ouvert à forte valeur écologique.
00:57:17On a posé notre question à notre service juridique.
00:57:20Là, on va vers ce que nous, on appelle une lettre d'exonération,
00:57:23de dérogation, mais c'est juste une lettre administrative.
00:57:26On leur a dit, il n'y avait pas d'autorisation environnementale
00:57:29unique, donc on n'a pas de véhicule réglementaire.
00:57:32On a posé la question à notre service juridique.
00:57:34Est-ce qu'on ne peut pas faire quand même un acte sans déclencher
00:57:37la dérogation espèces protégées, mais pour pérenniser les mesures
00:57:41d'évitement et de réduction et pour les transmettre à nos
00:57:44successeurs, etc.
00:57:45Parce qu'on sait très bien que la mémoire administrative d'une
00:57:48lettre, dans notre monde actuel, c'est 5 ans, 7 ans maximum.
00:57:55C'est assez faible.
00:57:57Et notre service juridique nous a répondu, mais tout à fait,
00:58:00vous pouvez tout à fait prendre un acte qui applique le droit
00:58:06dans sa forme actuelle.
00:58:08Donc, je voulais vous poser cette question parce que pour l'instant,
00:58:11moi, j'ai la réponse d'un service juridique, on va dire interne
00:58:14à la DRIE-EAT, mais c'est une question, à mon avis, qui intéresse
00:58:18le réseau globalement.
00:58:19Alors, on ne va pas se donner du travail parce qu'on en a déjà
00:58:22beaucoup.
00:58:23L'idée, ce n'est pas de faire un acte à chaque fois qu'on fait
00:58:25une non-nécessité de dérogation.
00:58:27Mais est-ce que vous êtes d'accord ?
00:58:29Ma question, c'est est-ce que vous êtes d'accord avec ce principe
00:58:31que de temps en temps, on peut enteriner E et R par un acte ?
00:58:37Alors, merci de votre question.
00:58:39Plusieurs éléments.
00:58:40Ou alors, il y a une autre question ?
00:58:42Je ne sais pas s'il y a d'autres questions à ce stade ou si tu réponds
00:58:45à la première pour permettre à chacun de réfléchir.
00:58:47Vas-y, je ne t'entends pas.
00:58:49Je réponds.
00:58:51Donc, si pour vous, le risque est insuffisamment caractérisé,
00:58:55effectivement, le pétitionnaire n'a pas besoin de vous solliciter.
00:58:59Donc, en tant que tel, vous n'avez pas l'obligation de formaliser
00:59:02votre réponse qui, en fait, n'est pas forcément une réponse,
00:59:05qu'il n'y a pas de demande qui vous est faite.
00:59:06Vous n'avez pas besoin de le faire.
00:59:07Après, rien ne vous empêche de venir préciser les éléments
00:59:12qui ont été portés à votre connaissance et les raisons pour lesquelles
00:59:14vous avez considéré qu'il n'y avait pas besoin de dérogation
00:59:17espèce protégée.
00:59:18Maintenant, je souhaite juste attirer votre attention sur le fait
00:59:21que ne pas avoir besoin de dérogation espèce protégée à un instant T
00:59:25ne veut pas dire que dans un an, deux ans ou trois ans,
00:59:28cette dérogation ne sera pas au besoin nécessaire.
00:59:31Ça, le Conseil d'État le dit de manière assez précise
00:59:33parce que c'est des choses qui sont mouvantes.
00:59:35Si vous avez une nouvelle espèce qui vient s'installer sur le site
00:59:39et que les mesures d'évitement et de réduction que vous avez prévues
00:59:43sont pour elle indifférentes, dans ces cas-là,
00:59:45vous pourrez avoir besoin d'une dérogation.
00:59:48Le pétitionnaire pourra avoir besoin de déposer une dérogation espèce
00:59:51protégée.
00:59:53Et donc, il y a beaucoup de cas où, au départ, des autorisations
00:59:59environnementales, notamment et pas forcément, sont délivrées.
01:00:03Il n'y avait pas besoin de dérogation espèce protégée,
01:00:05mais quelques années plus tard, on se rend compte que ça devient
01:00:08nécessaire.
01:00:09Donc, formaliser un courrier, moi, je n'y vois aucun inconvénient
01:00:13et au contraire, ça peut être intéressant pour montrer le sérieux
01:00:15de votre démarche.
01:00:16Mais ça ne sera pas un blanc-seing pour le pétitionnaire, lui permettant
01:00:20de dire que, dans le futur, il n'aura jamais besoin de dérogation
01:00:23espèce protégée.
01:00:28On a souvent été sollicité par des gens qui disaient
01:00:34que nous ne comprenons pas.
01:00:35Nous avons eu une autorisation administrative qui est définitive
01:00:38parce que, où il n'y a pas eu de recours, où les recours étaient
01:00:40purgés.
01:00:41Et on vient nous revoir quelques années plus tard sur des problématiques
01:00:44espèces protégées.
01:00:46Dans ces hypothèses-là, sur tout ce qui est autorisation
01:00:50environnementale, on est vraiment sur des arrêtés administratifs
01:00:53qui sont vivants, qui doivent s'adapter aux impacts, aux enjeux,
01:00:57notamment espèces protégées.
01:00:59Et donc, il n'y a pas de franchise qui vous permet de dire mon acte
01:01:05est définitif et donc, je n'ai plus besoin de me poser de questions.
01:01:09Sudartois nécessite, même quand une installation est en fonctionnement,
01:01:12de se poser la question si on se rend compte qu'un nouveau spécimen
01:01:16est présent sur le site, ce qui peut être complexe à gérer
01:01:21pour les pétitionnaires.
01:01:25Merci à la fois pour la réponse et pour la question.
01:01:28Moi, je trouve ça très intéressant ce que vous proposez.
01:01:30Ça rejoint une des questions sur lesquelles on est souvent sollicité,
01:01:33qui est le fameux rescrit environnemental, où on rêve de transférer
01:01:37la responsabilité à l'administration du fait de dire qu'on est en règle.
01:01:42Alors ça, ça arrange évidemment beaucoup les porteurs de projets.
01:01:46Ça nous met nous plutôt en risque et ça nous inquiète, d'autant que
01:01:49on a des obligations de résultats.
01:01:50Nos textes européens, à la base, sont des obligations de résultats,
01:01:54pas de moyens.
01:01:55Donc, on est un peu prudent sur ces histoires de rescrit,
01:01:58mais je trouve intéressant de bien travailler.
01:02:01Je pense que ça fait partie des sujets qu'il faut qu'on creuse,
01:02:03du matériau que vous allez créer dans cette journée et qui servira
01:02:07à réfléchir parce que cette entrée dans l'ADEP, c'est une des questions
01:02:11que vous avez posées cet après-midi, elle est extrêmement importante.
01:02:13On a des stratégies d'évitement de la dérogation espèce protégée.
01:02:16On a des spécialistes, je l'ai vu dans le domaine éolien,
01:02:19de ceux qui vous expliquent et vont vous démontrer qu'il n'y a absolument
01:02:21pas besoin de DEP.
01:02:23Et puis après, ils se retrouvent avec des mortalités d'oiseaux
01:02:25au pied de leurs éoliennes.
01:02:27Et puis là, ça devient plus compliqué parce que, dans l'urgence,
01:02:30dans la pression médiatique, on leur impose des prescriptions
01:02:32qui sont finalement peut-être plus gênantes que ce qu'ils auraient
01:02:37dû avoir au départ.
01:02:38Et donc, je pense que la question de l'entrée dans l'ADEP,
01:02:40elle est assez centrale et que peut-être le jalonnement par l'acte
01:02:45que vous expliquez n'est pas inintéressant.
01:02:47D'autant que, si je pousse le sujet un peu loin, c'est ce qu'on a
01:02:51poussé dans l'approche obligation légale de débroussaillement
01:02:56et espèces protégées en disant, si vous faites tout, tout, tout bien,
01:03:00un pacte insuffisamment, je ne le dis jamais, insuffisamment
01:03:03caractérisé, c'est ça, vous n'avez pas besoin de DEP.
01:03:07C'est en fait, c'est le fondement de nos arrêtés OLD et c'est
01:03:09le fondement de choses qu'on voudrait pouvoir développer.
01:03:12Parce que si on veut sécuriser et pas emboliser, on a quand même
01:03:17intérêt à trouver de l'encadrement suffisant pour dire, si vous faites
01:03:21tout ça, ce n'est pas suffisamment caractérisé et vous ne rentrez
01:03:23pas dedans.
01:03:24Ça, c'est pour nous une piste extrêmement importante.
01:03:26Ça concerne beaucoup de choses.
01:03:28C'est en réflexion sur la gestion des posidonies sur les plages.
01:03:31C'est en réflexion sur un certain nombre de sujets, sur les travaux
01:03:34courants d'entretien qu'on aurait sur les forêts.
01:03:36C'est un peu notre entrée.
01:03:38Savoir s'il faut la mettre dans un arrêté ou dans des lignes
01:03:41directrices, c'est un sujet un peu plus.
01:03:43Enfin voilà, jusqu'où va-t-on dans la formalisation?
01:03:45Mais je trouve que l'idée de le traduire à un moment dans un acte
01:03:48de jalon, entre guillemets, de la procédure est quand même pas
01:03:51inintéressant.
01:03:52Je reviens aussi sur ce qu'a dit Corentin sur la durée.
01:03:57C'est stressant pour un maître d'ouvrage quand on lui dit ça.
01:03:59Donc ça, il faut savoir pouvoir l'écrire sans donner l'impression
01:04:03qu'on crée de l'insécurité pour lui.
01:04:05Mais en fait, cette insécurité, elle doit être contrebalancée par
01:04:08les mesures de suivi que l'on demande, la bancarisation et leur
01:04:12exploitation.
01:04:13Les observatoires de mortalité, les observatoires sur l'éolien,
01:04:15tous ces sujets qu'on monte et qu'on développe, doivent permettre
01:04:19justement de sécuriser les gens en disant voilà, vous avez un
01:04:21système d'autocontrôle, ce qu'on a dans les ICPE, très clairement,
01:04:25et votre autorisation, elle sera revue le cas échéant.
01:04:28Mais si vous avez votre suivi, vous serez monitoré, vous ne serez
01:04:32pas pris au dépourvu et vous pourrez démontrer que vous avez
01:04:35bien fait vivre votre autorisation dans le temps.
01:04:40Merci beaucoup.
01:04:41Je crois qu'il y a des questions là-haut.
01:04:43Bonjour, Tony Ménard de la DDT de l'Oise.
01:04:47La DDT fait partie d'un réseau d'instructeurs avec la DREAT
01:04:50Île-de-France, la DREAT Haute-France, ainsi que l'ensemble
01:04:55des DDT du projet Canal Seine Nord Europe que l'on suit et que
01:04:59l'on instruit.
01:05:00Et le porteur de projet fait part de nombreuses demandes de
01:05:04modifications de l'arrêté qu'il a obtenu, notamment sur le secteur
01:05:071.
01:05:08Et je voulais savoir si vous avez des précisions jurisprudentielles
01:05:10sur cette notion de modification substantielle ou notable.
01:05:14Est-ce qu'il y a eu des avancées ?
01:05:15Parce que c'est vrai que vu certains impacts, et le porteur
01:05:18du projet qui dit tout de suite qu'il y a très peu d'impact,
01:05:21on se pose pas mal de questions sur, finalement, la reprise de
01:05:26toute la procédure si les impacts sont bien trop importants.
01:05:30Merci pour ces précisions.
01:05:38Oui, c'était plus une précision par rapport à la précédente
01:05:42question.
01:05:43Moi, ce que j'avais compris de cette question, c'était justement
01:05:45la...
01:05:46En absence de dérogation espèce protégée, les mesures qui sont
01:05:50prescrites, est-ce qu'elles peuvent être pérennisées justement
01:05:55par l'acte ?
01:05:56Et quelle sécurité on a ?
01:05:57Est-ce que ces mesures seront mises en place ?
01:05:58Et je n'ai pas aperçu cette réponse-là.
01:06:01Donc, voilà, moi, cette question m'intéresse en tout cas.
01:06:14Donc, sur la première question sur les modifications notables et
01:06:17substantielles, le dossier canal sénat, moi, je le connais
01:06:23assez mal.
01:06:24C'est du IOTA ou il y a aussi de l'ICPE ?
01:06:29C'est tout un ensemble.
01:06:31Vous avez aussi la dérogation espèce protégée.
01:06:33Vous avez aussi du défrichement.
01:06:35On est vraiment sur l'ensemble des champs sur un dossier complet.
01:06:39Je prends un exemple.
01:06:40On a eu un APC.
01:06:41C'est pour ça que ce que vous nous avez dit tout à l'heure sur
01:06:42le retour sur les APC, la société du canal avait oublié un dépôt
01:06:46temporaire de déchets.
01:06:49Donc, il a fallu modifier l'ARETE.
01:06:51Et puis là, on est dans une phase vraiment pro, une phase projet.
01:06:54Et là, on a de nombreuses modifications.
01:06:56Donc, en termes de lisibilité, la société nous dit voilà, on est
01:07:01vraiment sur du mineur et on s'interroge vraiment sur cette
01:07:04caractérisation des modifications.
01:07:06Je ne sais pas si vous avez eu de la jurisprudence.
01:07:09De la jurisprudence, on en a, mais à chaque fois, c'est comme
01:07:13pour les dérogations espèces protégées, ça va être du cas par cas.
01:07:17Vous avez, vous devez le connaître, des dispositions du Code
01:07:20de l'environnement qui viennent vous donner des précisions sur ce
01:07:23qu'on doit entendre par modification notable, modification
01:07:26substantielle.
01:07:27Globalement, la modification substantielle, dès lors que vous
01:07:30êtes dans une rubrique et que vous dépassez les seuils, il faut
01:07:34refaire, c'est considéré comme substantiel.
01:07:36Donc, il faut reprendre toute la procédure de zéro.
01:07:38Après, il va y avoir du cas par cas.
01:07:41C'est assez, ça peut être effectivement assez complexe à gérer.
01:07:46Mais en tout cas, moi, je n'ai pas en tête de décision du
01:07:49Conseil d'État qui va vous donner des précisions clés en main pour
01:07:54apprécier de manière générale ce qu'est une modification
01:07:57substantielle autre que ce que les textes peuvent prévoir les
01:08:01dispositions réglementaires du Code de l'environnement.
01:08:03Et sur la deuxième question, si j'ai bien compris, vous étiez en
01:08:08train de souligner le fait que si un porteur de projet ne demande
01:08:12pas de dérogation espèce protégée, justement parce qu'il prévoit
01:08:16de mettre en oeuvre des mesures d'évitement et de réduction,
01:08:18comment recueillir ces mesures pour être sûr qu'il les met
01:08:22en oeuvre ?
01:08:23Effectivement, ça va aussi dépendre de la situation dans laquelle
01:08:29vous êtes.
01:08:30Si on peut le rattracher à une ICP ou un IOTA et qu'il y a déjà
01:08:34un arrêté d'autorisation, vous pourrez, via un arrêté de
01:08:38prescription complémentaire, prendre acte de ces éléments.
01:08:42Sinon, l'hypothèse du courrier peut être quelque chose d'intéressant.
01:08:50On n'a pas réfléchi en tant que tel à cette question.
01:08:52Mais ce qu'il faut savoir, c'est qu'en tout cas, quand un
01:08:55pétitionnaire, dans une demande d'autorisation, tout ce qu'un
01:08:58pétitionnaire met en avant l'engage.
01:09:01Donc, quand vous avez une autorisation qui est contestée,
01:09:06le juge va regarder non seulement l'arrêté d'autorisation en tant
01:09:10que tel, mais tout le dossier de demande.
01:09:12Et c'est des choses qu'on considère que c'est opposable au pétitionnaire.
01:09:17Donc, si le pétitionnaire vous a envoyé un courrier pour vous dire
01:09:20qu'il ne demande pas de dérogation espèce protégée,
01:09:22parce qu'il va mettre en oeuvre un certain nombre de mesures,
01:09:26ça, c'est des choses qui lui sont opposables.
01:09:30En fait, concrètement, ce qui va se passer, c'est que si un jour,
01:09:32il y a une atteinte à un spécimen d'espèce protégée et qu'on
01:09:36considère que les atteintes étaient suffisamment caractérisées,
01:09:40on va considérer qu'il était en tort dès le début parce qu'il n'a
01:09:44pas respecté ce qu'il avait proposé de mettre en oeuvre.
01:09:47Et donc, là, on va même tomber dans les sanctions pénales
01:09:50administratives et ou pénales d'atteinte aux espèces protégées.
01:10:00Merci.
01:10:01Rémi Saintier pour l'ADREAL Grand Est.
01:10:04Je voulais déjà rebondir sur ce qui s'était dit avant,
01:10:07sur la question de l'entrée, du déclenchement de la dérogation.
01:10:10En fait, il y a les questions de l'exonération de dérogation
01:10:13et comment on la formalise, mais aussi la question qui se pose
01:10:16de temps en temps, c'est à partir de quel moment on peut
01:10:18imposer une demande de dérogation quand le pétitionnaire, a priori,
01:10:22n'en veut pas ?
01:10:22Hors autorisation, en fait, quel pouvoir a le préfet pour
01:10:27décider que le risque est suffisamment caractérisé pour
01:10:30justifier une dérogation ?
01:10:32Ça, c'est quelque chose qui pourrait nous simplifier la vie.
01:10:34Sinon, j'avais deux questions par rapport aux actualités qui ont
01:10:37été présentées juste avant.
01:10:38La première, c'était sur la durée de validité des inventaires
01:10:41de 4 ans, qui fait écho à une circulaire qu'on avait eue il y a
01:10:45quelques temps, mais qui nous disait qu'en dessous de 3 ans,
01:10:49on n'avait pas à se poser la question.
01:10:50Maintenant, le décret définit une durée de 4 ans.
01:10:52Est-ce qu'il faut comprendre qu'au-delà de 4 ans, les inventaires
01:10:55sont automatiquement caduques et doivent automatiquement être
01:10:58refaits ?
01:10:59Ou est-ce qu'on a quand même la possibilité de les considérer
01:11:00valides, malgré une durée, une ancienneté supérieure ?
01:11:04Et ma deuxième question, c'était par rapport à la notion de risque
01:11:09suffisamment caractérisée.
01:11:10J'ai un débat récurrent avec un bureau d'études qui m'explique
01:11:15que le Conseil d'Etat, dans son avis, parle de risques
01:11:17suffisamment caractérisés pour les espèces protégées.
01:11:20Et donc, dans la mesure où la destruction de quelques spécimens
01:11:24ne fait peser aucun risque sur l'espèce dans son ensemble,
01:11:29me dit que la dérogation n'est donc pas nécessaire.
01:11:31Est-ce que c'est bien l'interprétation qu'il faut avoir
01:11:33de cette phrase du Conseil d'Etat ?
01:11:35Merci.
01:11:45Laetitia Star-Bernard, à la direction départementale des
01:11:57territoires d'Indre-et-Loire.
01:11:58C'était par rapport à l'interrogation concernant le portage des mesures
01:12:02liées au parc photovoltaïque.
01:12:05Je ne sais pas si on fait correctement les choses.
01:12:08On n'est pas les seuls à faire ça.
01:12:10Nous, dans les DDT en région Centre-Val-de-Loire, on instruit
01:12:15les dérogations espèces protégées et il se trouve que les mesures
01:12:18ERC ont l'effet porté par le permis de construire qui, de toute
01:12:23façon, a fait l'objet, qui a expliqué la raison pour laquelle
01:12:26il y a eu une étude d'impact.
01:12:28Et donc, on trouve sa logique, effectivement, que ces mesures
01:12:30soient reprises à l'occasion de cet acte administratif-là.
01:12:36C'était juste une remarque.
01:12:37Oui, pas les mesures de compensation.
01:12:43Oui, bien sûr.
01:12:50Pour répondre sur la durée des inventaires, il y avait une circulaire,
01:12:53je crois, de 2020 qui prévoyait une durée, c'était un peu différent,
01:12:57une durée minimale de trois ans.
01:13:00Alors que là, dans le projet de décret, on est vraiment sur une
01:13:02durée maximale de quatre ans.
01:13:05Donc, qui dit durée maximale, je ne sais pas si on peut dire que
01:13:11les inventaires sont caducs, mais certains peuvent être, peuvent faire
01:13:16l'objet d'une mise à jour qui peut être relativement aisée à conduire.
01:13:22Mais il doit y avoir une mise à jour.
01:13:30C'est un des éléments qui a été en débat dans la discussion sur ce texte.
01:13:34Nous, on a des jurispondances du Conseil d'État qui nous disent que
01:13:37pour certains projets, une étude d'impact qui a plus de 10 ans est
01:13:40toujours valide et valable si on comprend que sur le terrain,
01:13:44les choses n'ont pas changé.
01:13:45Et donc, on avait même mis en avant le côté potentiellement risqué
01:13:49pour des porteurs de projets.
01:13:50Si au bout de quatre ans, on leur dit votre inventaire n'est pas
01:13:53valide, si en fait, dans les faits, il est encore valide.
01:13:57Rien ne les empêcherait de prendre une sorte de modification en disant,
01:14:01un petit document, disons qu'après analyse, tout ce qui a été dit dans
01:14:06le précédent inventaire est toujours d'actualité.
01:14:09Mais effectivement, c'est potentiellement un petit risque pour
01:14:11les porteurs de projets.
01:14:13Sur le deuxième point, sur les atteintes aux espèces ou aux spécimens.
01:14:18Effectivement, si on lit un peu vite Sud Artois, on nous parle de risques
01:14:21pour les espèces protégées, mais il faut bien le lire comme un risque
01:14:25pour les spécimens en cause.
01:14:27On voit bien qu'aujourd'hui, si vous voulez avoir une dérogation
01:14:30pour un tir simple, des farouchements pour un seul loup, vous avez besoin
01:14:34d'une dérogation espèce protégée.
01:14:36Or, l'atteinte à un seul loup ne va pas venir remettre en cause le bon
01:14:40état de conservation de l'espèce dans sa globalité.
01:14:43Dans ses conclusions sur Sud Artois Environnement, Nicolas Agnous commence
01:14:49en disant que la dérogation espèce protégée, par principe, doit être
01:14:54obtenue dès lors qu'un spécimen est atteint.
01:14:58Et après, il va parler d'aléas et des projets pour lesquels on ne sait
01:15:03pas, lorsqu'on est en phase de conception ou de développement,
01:15:05s'il va vraiment y avoir des atteintes.
01:15:07Mais le principe, ça serait vraiment détourner l'ensemble du dispositif
01:15:12de considérer qu'on a besoin d'une demande que si ça va porter atteinte
01:15:15à l'espèce dans sa globalité, parce que ça serait d'une toute autre
01:15:22dimension.
01:15:23Bon, peut-être une dernière.
01:15:38Bonjour, Pierre Mallet de l'Adriale-Bourgogne-Franche-Comté.
01:15:43Si je comprends bien ce qui vient d'être présenté à l'instant sur
01:15:47votre réponse, dans les parcs, dans les instructions de parcs éoliens,
01:15:52où on a une couverture de l'activité qui optère par des mesures de
01:15:56bridage qui n'attapent pas 100% de l'activité, on a des risques de
01:16:00mortalité d'un individu, donc nécessairement une dérogation
01:16:04espèce protégée.
01:16:06Et du coup, tant que j'ai le micro, j'en profite aussi pour une autre
01:16:10remarque.
01:16:11Vous avez parlé au cours de la présentation du partage de la
01:16:15jurisprudence et de votre travail qui est fait en centrale sur la
01:16:24compilation de cette jurisprudence et son analyse au sein des différents
01:16:28services espèces protégées au sein de toute la France.
01:16:31Je pense qu'on est particulièrement preneurs de ce genre de choses,
01:16:36et pas uniquement sur la jurisprudence.
01:16:39On se rend compte, entre nous, qu'on n'instruit pas du tout de la
01:16:42même manière les différents projets.
01:16:43On a beaucoup, beaucoup parlé de cas par cas.
01:16:45C'est effectivement une problématique de notre thématique.
01:16:49Mais on se rend compte qu'on n'instruit pas de la même manière,
01:16:52avec les mêmes manières de faire des projets de restauration,
01:16:57des projets photovoltaïques qui ont pourtant les mêmes impacts et qui
01:17:00se basent sur la même réglementation.
01:17:02Je pense qu'il y a un travail d'homogénéisation à faire qui est
01:17:05apporté par la centrale qui est particulièrement important.
01:17:08Merci.
01:17:09En réponse à votre premier commentaire, le Conseil d'État va
01:17:19se positionner, je pense, plutôt à la rentrée sur la problématique
01:17:24que vous mentionnez.
01:17:25On a un dossier où c'est un porteur de projet éolien qui n'a pas
01:17:30demandé dérogation à l'espèce protégée.
01:17:32Il avait des obligations de suivi et en deux ans, il y a eu 15
01:17:37spécimens d'espèces protégées, notamment des rapaces pour lesquels
01:17:42il y a une certaine sensibilité, qui ont été détruits par les pâles
01:17:45de son éolienne.
01:17:47Le préfet en a été informé et n'a pas pris d'arrêté complémentaire
01:17:52et a refusé de mettre en œuvre ses pouvoirs de police en ordonnant
01:17:57aux pétitionnaires de déposer un dossier de dérogation à l'espèce
01:18:01protégée et le Conseil d'État a spécifiquement admis le pourvoi sur
01:18:10ce point.
01:18:11On a un débat en interne, en tout cas, moi et mon adjoint et je suis
01:18:18très preneur de la réponse du Conseil d'État qu'on pourra vous
01:18:21communiquer quand on l'aura.
01:18:22Mais effectivement, on va avoir des précisions.
01:18:29Merci beaucoup Corentin.
01:18:30Merci beaucoup Youm.
01:18:31Ça montre que les choses sont encore évolutives et que ça donnera
01:18:34lieu à d'autres débats, d'autres présentations.
01:18:37Je vous propose, on a un petit 10 minutes de pause.
01:18:40Je raccourcis un tout petit peu la pause pour ensuite avoir un échange
01:18:43avec le CNPN.
01:18:45Merci à vous de revenir.
01:18:4811h05 s'il vous plaît.
01:18:49Merci.
01:19:00Merci.