Le programme du NFP serait fatal pour l'économie française et une France ingouvernable
Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Christophe Bordet scrute et analyse la presse du jour.
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00:008h41, la revue de presse d'Europe, Christophe Bordet, on commence avec un mot à la une ce matin,
00:08Belgicisation.
00:09Oui, nos amis d'outre-Kévrin se mobilisent, figurez-vous, avec un objectif, nous aider, nous les Français,
00:15à mettre en œuvre une coalition gouvernementale.
00:18Ils sont sympas ces Belges quand même, hein ?
00:20Alors c'est vrai que nous ne sommes pas du tout habitués aux coalitions,
00:24et ce n'est pas du tout notre culture, chacun le sait.
00:27Dans le journal Le Soir de Bruxelles, on découvre ainsi, écoutez bien,
00:31un petit tutoriel des gouvernements de coalition à l'usage des Français.
00:36Alors c'est vrai que nos amis Belges, pays fédéral, sont habitués aux coalitions et autres accouchements difficiles,
00:42puisqu'il leur a fallu, jusqu'à, tenez-vous bien, 541 jours,
00:47pour constituer un gouvernement, un record mondial.
00:50Bref, le principal conseil distillé par le journal Le Soir,
00:54trouver un arbitre pour faire dialoguer les uns avec les autres.
00:58En Belgique, ce rôle revient au roi qui désigne une sorte de grand sage,
01:03ancien ministre, ancien président d'assemblée par exemple,
01:06chargé de dégager un compromis.
01:09Alors bon, merci les Belges, mais nous le roi, on lui a quand même coupé la tête il y a quelque temps.
01:14Aujourd'hui, son équivalent, j'ai envie de vous dire, c'est Macron.
01:18Donc évidemment, ça ne va pas le faire.
01:20Mais ça veut dire quoi, Christophe, que l'idée d'une coalition à la française ne verra pas le jour ?
01:24Si l'on en croit le politologue belge Pascal Deluit, interrogé par L'Express,
01:29en l'état actuel des choses, la France ne s'en sortira pas sans une révision en profondeur des institutions de la Ve République.
01:37La France est un pays unitaire, centralisé, à la différence de la Belgique,
01:42royaume fédéral, composé de gouvernements régionaux aux pouvoirs étendus,
01:46qui font tourner le pays, même par temps de crise.
01:50Alors justement, les patrons français sont très inquiets de voir arriver aux commandes le Nouveau Front Populaire.
01:55Le programme du Nouveau Front Populaire serait fatal pour l'économie française,
02:00estime le patron des patrons, Patrick Martin, dans les Echos ce matin.
02:03Le président du MEDEF dénonce pêle-mêle la hausse du SMIC à 1600 euros,
02:08voulue donc par le Nouveau Front Populaire,
02:11l'abrogation de la réforme des retraites, le retour de l'impôt sur la fortune,
02:15« Halte au slogan de campagne ! » s'exclame-t-il.
02:18Certes séduisant, mais dangereux, il appelle la gauche à ne pas s'affranchir des réalités économiques du pays.
02:25Justement, dans la série « Comment faire prendre des vessies pour des lanternes ? »,
02:30ce dessin a la une du journal l'Opinion ce matin.
02:33On y voit un Mélenchon sur scène, face à une foule compacte,
02:36regard profond, main tendue, déclarant « Vos paupières sont lourdes ! »
02:42ou « Comment endormir les Français façon Messmer, le célèbre hypnotiseur ? »
02:46Ce à quoi Nicolas Béthoud répond, dans le même journal,
02:48« Réveillez-vous ! Le Nouveau Front Populaire ne pourra pas gouverner !
02:53Quand allez-vous cesser de gober le scénario rouge vif
02:56que vous vend Jean-Luc Mélenchon et sa cohorte de petits chefs galvanisés par l'odeur du pouvoir ?
03:02Non, le Nouveau Front Populaire n'a pas gagné les élections !
03:06Non, dit Béthoud, il ne peut revendiquer le droit à diriger un gouvernement !
03:10Au mieux, cette gauche est arrivée première en nombre d'élus,
03:14mais elle est loin de la majorité absolue et loin du nombre de voix obtenues par l'ERN.
03:21À lire maintenant dans Le Point, Christophe Bordet,
03:24une France ingouvernable à cause d'Emmanuel Macron.
03:27Oui, le directeur du Point, Etienne Gernel, n'y va pas avec le dos de la cuillère.
03:30Si je puis dire, dans un dossier étoffé qui revient sur le parcours du chef de l'État,
03:35on y voit cette photo, Emmanuel Macron, hyper détendu,
03:39presque nonchalant, chemise ouverte, assis derrière une table en extérieur,
03:43légèrement abritée par des orangers du Mexique.
03:46Une très belle espèce, je vous la recommande, chez vous dans votre jardin.
03:48Etienne Gernel se rappelle avoir entendu le président reprocher à ses prédécesseurs
03:53de ne pas avoir le sens de l'histoire, le sens du tragique.
03:58C'est pourtant lui, rappelle-t-il, lui Emmanuel Macron,
04:01qui aujourd'hui préside au grand déclassement de la France,
04:04le même qui deveillissait le pays au niveau des meilleurs standards internationaux.
04:09Non seulement la France est désormais ingouvernable, écrit Gernel,
04:13mais elle est également insolvable.
04:15Emmanuel Macron, parti au sommet de l'OTAN à Washington,
04:19qui ne s'est exprimé pas du tout, on ne l'a pas du tout entendu depuis dimanche,
04:24relève le Parisien, déterminé à ne pas se précipiter en fait,
04:27à rester tant bien que mal maître des horloges.
04:31Même sous la pression de Jean-Luc Mélenchon et de ses amis menaçants,
04:34prêts à marcher sur l'Elysée s'il le faut.
04:37Pour sa défense, un proche du chef de l'État ouvre les livres d'histoire
04:42et rappelle à toutes fins utiles qu'en 1936, la victoire du Front populaire avait eu lieu le 3 mai.
04:49Mais Léon Blum n'avait été nommé président du Conseil qu'un mois plus tard, le 4 juin.
04:55Comprenez qu'au château, la Macronie a bien l'intention de prendre son temps.
04:59Le temps, vous le savez, c'est de l'argent.
05:01Le mouvement du Président, ensemble Renaissance, Pécache, son échec aux législatives.
05:07Une bonne centaine d'élus en moins égale 8 millions d'euros de subventions perdues,
05:12raconte Le Figaro, qui a fait les comptes.
05:15Pour le RN, c'est le jackpot.
05:17124 élus, ça correspond selon Le Quotidien à une quinzaine de millions d'euros
05:21bientôt versés dans les caisses du parti de Jordan Bardella.
05:25Pour rappel, chaque voix rapporte un peu plus d'un euro.
05:29Plus vous obtenez suffrage, plus la tirelire se remplit.
05:33Pas d'inquiétude, c'est l'État qui paye.
05:35Oui, c'est vous, c'est moi. Que voulez-vous ? La démocratie a un prix.
05:39Et pour conclure cette revue de presse, Christophe Bordet,
05:41crise politique, crise footballe et footballistique également.
05:44Décidément, rien ne va plus.
05:45Les hommes de Deschamps éliminés de l'Euro hier soir,
05:48battus par les Espagnols deux buts à un en demi-finale.
05:51Les feux du 14 juillet vont avoir un goût de pétard mouillé pour les Bleus,
05:57écrit le Parisien aujourd'hui en France.
05:59L'Espagne a démasqué l'équipe de France et l'a renvoyée à la maison,
06:03écrit Le Quotidien, qui pointe du doigt l'influence déclinante de Griezmann et Mbappé.
06:08Leur forteresse s'est écroulée comme un château de cartes
06:11devant le génie, oui le génie, offensif des Espagnols.
06:15Alors moi je suis bon joueur et j'ai envie de dire ce matin,
06:18bravo aux Espagnols et viva España !
06:28Vous n'êtes pas rancunier Christophe Bordet.
06:30On leur souhaite de gagner le titre maintenant aux Espagnols
06:33et à leur flamboyant jeune génie de 16 ans, la mini-Yamal.
06:37Il avait fait la même chose en demi-finale au U17 l'année dernière, un but incroyable.
06:41Il est spectaculaire.