• il y a 7 mois

Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, l'attaque au couteau à Bordeaux, la vie au camping, la fin HLM à vie et une incroyable hypothèse.
Retrouvez "La revue de presse" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse2

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Transcription
00:00 8h41, la revue de presse d'Europe 1, Olivier Delagarde.
00:05 Mais à quoi bon lire plusieurs journaux le matin ?
00:07 Mais c'est une très bonne question Dimitri, question légitime si on considère que tous les canards racontent la même chose.
00:13 Eh bien un jour comme aujourd'hui, je peux attester qu'il y a des différences.
00:16 Prenons cette attaque au couteau à Bordeaux qui a fait, rappelons-le, un mort et un blessé,
00:21 l'assailant reprochant à ses victimes de boire de l'alcool un soir de fin de ramadan.
00:25 Eh bien il y a d'abord ceux qui n'en parlent pas du tout, qui estiment que l'affaire n'existe pas.
00:30 Ceux qui ensuite l'évoquent en quelques lignes sous la rubrique "faits divers",
00:34 comprenez, les faits se sont bien déroulés mais il ne faut surtout pas y voir de signification sociétale.
00:39 Il y a ensuite le Parisien qui d'habitude aime bien les faits divers,
00:42 mais qui là ne consacre à l'affaire qu'un petit quart de page, mystère.
00:46 Et puis il y a le Figaro qui lui consacre sa une et les deux pages suivantes.
00:51 Et il faut reconnaître que le sujet est hautement inflammable.
00:54 "La France confrontée à la violence islamiste du quotidien",
00:59 titre le journal qui estime qu'en quelques jours la succession d'affaires auxquelles nous assistons
01:03 ne permet plus de les cataloguer comme de simples faits divers.
01:06 Il y a donc cet assassinat de Bordeaux pour consommation d'alcool,
01:09 il y a eu le meurtre de Shams Eddin, l'agression de Samara à Montpellier,
01:14 et à chaque fois, écrit le Figaro, des agresseurs qui justifient leurs actes
01:18 par la transgression des règles traditionnelles islamiques.
01:21 Et voilà pourquoi certains préfèrent regarder ailleurs.
01:25 Mais il faut pourtant lire l'interview de Pierre Vermeren.
01:28 Cet historien spécialiste des sociétés arabes est interrogé par Martin Bernier.
01:33 Les islamistes expectifs ont érigé le Ramadan en grand moment de mobilisation
01:37 pour rappeler les normes islamiques de manière drastique.
01:41 Ils le font dans les pays où ils sont à l'offensive, au Moyen-Orient, au Maghreb,
01:45 et désormais en France et en Belgique.
01:48 Ce qui devrait être un moment de prière et de fête familiale
01:51 devient pour ces rigoristes un prétexte à la mobilisation identitaire et communautaire.
01:56 Invisibilisation des femmes sous le voile, interdits alimentaires, séparation des sexes,
02:02 l'islam rigoriste minoritaire veut devenir la norme,
02:06 et c'est donc cela que certains journaux ne veulent pas voir.
02:09 On parle également en logement ce matin.
02:11 Eux non plus, on ne veut pas les voir.
02:13 Ils sont pourtant 100 000 Français à vivre à l'année dans des campings,
02:18 car ils n'ont pas les moyens de faire autrement.
02:20 C'est un beau reportage que vous lirez dans les quotidiens de l'Est de la France du groupe Ebra.
02:25 Dans ce camping de l'Oise, qui compte 150 emplacements, raconte Delphine Banco,
02:29 50 sont ainsi occupés par des résidents à l'année.
02:32 Ce sont souvent des couples ou des familles monoparentales,
02:35 un phénomène en expansion depuis les années 2000,
02:38 que ce soit dans les territoires périurbains ruraux,
02:40 ou en périphérie des villes marquées par la flambée de l'immobilier
02:44 et par le développement d'Airbnb.
02:46 Pour ces personnes, le camping s'avère être la dernière solution,
02:49 avant souvent de se retrouver à la rue.
02:52 Certains travaillent, mais c'est compliqué de se loger dans le privé,
02:55 et le logement social, il n'y en a pas, explique la gérante,
02:57 qui préfère garder l'anonymat, et qui a demandé à la journaliste
03:01 que l'on ne cite pas le nom de son camping.
03:03 Le signe écrit-elle, d'une réalité qui dérange et que l'on préfèrerait cacher.
03:08 Mais pourtant, logement social, on va en parler.
03:10 Aujourd'hui, Dimitri, les Echos se sont procurés le projet de loi sur le logement abordable,
03:15 projet qui veut mettre un terme au logement social à vie.
03:18 A partir d'un certain niveau de revenu, il faudra déménager.
03:21 8% des locataires de HLM pourraient être contraints de faire leur valise.
03:26 - Que nous avez-vous trouvé, Olivier, pour conclure cette revue de presse ?
03:29 - Eh bien, un fait divers, puisqu'on en parlait tout à l'heure.
03:32 Et même le fait divers des faits divers.
03:35 L'affaire de la disparition du petit Émile.
03:37 Laurent Vadiguet, l'enquêteur très chevronné de Marianne,
03:41 s'est rendu sur place et s'est intéressé à l'enquête.
03:43 Sa conclusion ? Il y a eu des énormes loupées de la gendarmerie.
03:47 Aujourd'hui qu'on a retrouvé les ossements, à lire les cartes IGN et les courbes de niveau,
03:52 l'endroit de la découverte semble tristement évident, écrit-il.
03:56 Et le procureur admet désormais qu'il ne peut affirmer que chaque mètre carré dans cette zone a été fouillé.
04:02 En fait, les enquêteurs et leurs chiens, qui ont perdu la piste de l'enfant après la fontaine du village,
04:07 n'ont pas été bien perspicaces.
04:10 Alors, pour l'heure, aucune hypothèse n'est abandonnée,
04:13 mais à 80%, il semble s'agir d'un accident, affirme le journal.
04:17 Bon, mais comment expliquer que la piste de l'enfant se soit interrompue ?
04:22 Eh bien, tenez-vous bien, un loup, il y en a ici, explique le maire, sur tout l'été, avec les troupeaux.
04:30 Alors, pas d'emballement, mais s'il n'y a personne.
04:33 Un loup peut très bien attraper un enfant à la fontaine du village,
04:36 courir une demi-heure sans relâcher sa pression et sans faire couler de sang,
04:41 explique l'un des spécialistes comportementalistes canins.
04:45 Et là, si effectivement, c'est un loup qui a fait le coup,
04:49 ce n'est plus un fait divers, c'est le petit chaperon rouge,
04:52 avec en prime le débat sur la réintroduction de la grosse bête dans les alpages
04:56 et dans notre imaginaire collectif.
04:58 - Très intéressant, très très intéressant.
05:00 Merci beaucoup Olivier Delagare, la revue de presse d'Europe 1.

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