«Le RN n'est pas prêt à gouverner», affirme Bruno Retailleau

  • il y a 3 mois
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Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat et sénateur de Vendée répond aux questions de Laurence Ferrari.
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Transcription
00:00Europe 1 matin, 7h, 9h, Dimitri Pavlenko.
00:03Tout de suite sur Europe 1, Bruno Retailleau et l'invité de Laurence Ferrari.
00:12Et c'est votre grande interview sur CNews et Europe 1.
00:14Bonjour Bruno Retailleau.
00:15Bonjour Laurence Ferrari.
00:16Bienvenue dans notre matinale.
00:17Emmanuel Macron s'est adressé aux Français par le biais d'une lettre.
00:20Hier, il dit personne ne l'a emporté après les élections législatives.
00:24Il demande à l'ensemble des forces politiques qui se reconnaissent dans les institutions républicaines
00:28d'engager un dialogue sincère pour bâtir une majorité solide.
00:32Est-ce que vous êtes prêt à répondre à cet appel pour le pays, Bruno Retailleau ?
00:36Il ne s'agit pas de bloquer le pays, bien sûr.
00:38Cette lettre, elle ressemble beaucoup à Emmanuel Macron.
00:41Il n'y a pas de remise en cause, aucune remise en cause.
00:44Ce n'est pas de sa faute.
00:45Et c'est une lettre aux Français, alors que c'est une lettre aux partis politiques.
00:49J'aurais aimé, moi, qu'il donne un message aux Français,
00:51qu'il tire les enseignements, les leçons, qu'il a retirées des deux tours.
00:56Je pense qu'au premier tour, les Français ont exprimé un choix.
00:58Ils voulaient très clairement que l'immigration soit maîtrisée,
01:02moins d'insécurité, plus de pouvoir d'achat.
01:04Mais de tout cela, il ne dit rien.
01:05Bien, évidemment qu'on ne peut pas bloquer la France
01:09et on ne va pas laisser la France dans les mains de l'extrême gauche non plus.
01:13Donc, vous êtes prêt à faire un geste en sa direction ?
01:15Bien sûr, j'ai fait une proposition.
01:17Je lui ai envoyé une lettre hier, une lettre ouverte d'ailleurs,
01:21où je dis plusieurs choses.
01:22Je dis, première chose, monsieur le président de la République,
01:25ne considérez pas que le bloc de gauche est gagné
01:29et domine numériquement l'Assemblée nationale.
01:31Parce que, pour moi, il faut retrancher du bloc de gauche
01:35les députés de LFI, qui sont, à mon sens,
01:38en dehors de l'arc républicain, par leur comportement.
01:41Bien. Donc, ça fait qu'on n'a pas à prendre un premier ministre de gauche.
01:46Et je lui dis, puisque dans l'Assemblée nationale,
01:49le jeu politique est complètement verrouillé, complètement bloqué,
01:52vous devez nommer un premier ministre en dehors de l'Assemblée nationale.
01:55Technique, un profil technique ?
01:57Pas seulement technique, une stature apaisante,
02:00avec des compétences, une expérience qui en impose,
02:03une stature morale aussi, qui sorte du jeu politique.
02:07Et on peut parfaitement, avec ce profil-là de premier ministre,
02:11qui serait rassurant aussi pour les Français,
02:13établir un programme législatif d'une petite dizaine de textes.
02:17Je pense à l'immigration, je pense au pouvoir d'achat,
02:19je pense à la justice des mineurs, je pense à l'agriculture,
02:23je pense à quelques sujets qui peuvent être des sujets plus ou moins consensuels,
02:26mais dont la France a besoin pour se relever.
02:29Et alors, nous, les LR, la droite républicaine,
02:32nous serons prêts ne pas y aller.
02:34Même s'il y a les socialistes, les communistes, les écologistes ?
02:37Mais je doute. Alors, c'est là qu'il y a un problème.
02:39Les écologistes ?
02:40C'est là qu'il y a un problème.
02:41C'est que quand je vois les écologistes ou même les socialistes
02:45ont signé avec LFI un programme ultra-gauchiste
02:49et ce que je veux dire aux Français,
02:50c'est que nous, on ne peut pas nous associer à des mesures que nous réprouvons.
02:54Par exemple, sur l'immigration, nous, on veut la réduire.
02:57Eux, ils veulent l'augmenter.
02:58Ils veulent même créer un statut de réfugiés climatiques.
03:01Il y a 250 millions d'êtres humains en France qui pourraient en...
03:05Dans le monde.
03:06Sur la planète, qui pourraient en bénéficier.
03:07Ce n'est pas possible.
03:08Ils veulent donner le droit de vote aux élections locales, aux étrangers.
03:11Nous, on ne le veut pas.
03:12Ils veulent moins travailler, passer par exemple de 35 à 32 heures,
03:16abroger la réforme des retraites,
03:18ce qui créerait, en termes de pouvoir d'achat pour les retraités,
03:21une sorte de Big Bang, etc.
03:22Donc, on ne peut pas non plus gouverner entre la carpe et le lapin.
03:26Gouverner un gouvernement et un cap, ça nécessite une cohérence.
03:31Mais ça veut dire que, vous dites à Emmanuel Macron,
03:33surtout, il ne faut pas nommer un Premier ministre de gauche
03:36alors que le nouveau Pompidère clame sur tous les toits
03:38qu'il a le nombre de sièges le plus important à l'Assemblée.
03:41Non, parce qu'il faut retrancher.
03:42Et je vais vous dire pourquoi.
03:44L'ail et les filles.
03:44L'ail et les filles.
03:46L'ail et les filles est un gouvernement qui, depuis...
03:48C'est un pardon, justement.
03:49Justement, lapsus.
03:50... ne doit pas rentrer dans le gouvernement
03:51parce que, depuis longtemps, ils ont quitté l'arc républicain.
03:54C'est quand même un parti...
03:56Vous parlez de Jean-Luc Mélenchon ou de tous les députés ?
03:57Je parle de Jean-Luc Mélenchon et d'un très grand nombre de ses députés.
04:01Je pense, par exemple, à Benoît Bitho,
04:04les violences de Sainte-Seline, c'est lui.
04:07Je pense aussi à M. Émeric Caron,
04:09qui a déclaré qu'on avait surmédiatisé le viol de cette petite fille,
04:13parce qu'elle était juive, de 12 ans,
04:15et qui déclarait que ceux qui soutenaient Israël après le 7 octobre
04:19ne faisaient pas partie de la même espèce que lui.
04:21L'islamo-gauchisme, c'est eux.
04:23Comment dirais-je ? L'ébranlement de nos institutions, c'est eux.
04:26Ils prônent la désobéissance civile.
04:28Ça veut dire qu'ils ne reconnaissent pas la loi de la République.
04:30Une marche sur Matignon, même.
04:31Et une marche sur Matignon.
04:33Je l'ai qualifié de trumpisme de gauche, vous voyez ?
04:36Donc, pour toutes ces raisons-là, ils ont quitté le champ républicain.
04:38Pour toutes ces raisons-là, je pense que, numériquement,
04:41ils doivent être retranchés du nombre des députés du Bloc de gauche.
04:45Très clairement.
04:46Et si vos conditions n'étaient pas remplies, Bruno Retailleau ?
04:48Si Emmanuel Macron dit, non, non, je ne veux pas que des LR et des macronistes,
04:52je veux un arc républicain qui aille jusqu'aux socialistes,
04:55est-ce que vous prendriez la responsabilité,
04:58et je cite les mots de Franck Louvrier, de Gérald Darmanin,
05:00qui était mon invité aussi hier,
05:02de laisser la gauche arriver au pouvoir en France ?
05:06Les choses sont claires, et je l'ai dit dans la lettre ouverte à Emmanuel Macron.
05:09Si jamais il s'évertuait, il persistait,
05:13et qu'il nommait un ministre de gauche,
05:15la motion de censure tomberait.
05:16Immédiatement.
05:18Donc les choses sont claires.
05:19Je propose une méthode qui est, à mon avis, la seule à pouvoir tenir dans la durée.
05:24On se décale du jeu politique,
05:26on sort du chaudron de l'Assemblée nationale,
05:29on prend une personnalité, et il y en a.
05:32Il y en a en France.
05:32Par exemple, Christine Lagarde, Thierry Breton...
05:36Quelques noms, les Français ont besoin d'incarnation.
05:38Je vais vous donner peut-être un nom qui ne peut plus m'attendre,
05:41parce qu'il a été Premier ministre, mais Jean Castex,
05:43avant qu'il ne soit Premier ministre,
05:45il a été, donc il ne peut plus être cette personnalité-là,
05:48mais vous voyez bien...
05:49Rien ne l'empêche.
05:50Oui, mais comme il a été Premier ministre,
05:53il a perdu, si j'ose dire, la qualité de société civile.
05:56Il n'est plus complètement indépendant.
05:58Mais c'est ce profil-là,
06:00et il y en a sans doute beaucoup plus qu'une dizaine.
06:03Avec un programme, parce que moi, je veux bien gouverner
06:06avec M. Cazeneuve ou M. Valls, mais sur des choses précises.
06:09Je ne veux pas gouverner, moi, avec un gouvernement de gauche
06:12qui voudrait plus d'immigration,
06:13qui voudrait qu'on travaille moins en France,
06:15qui voudrait remettre en cause la filière nucléaire.
06:18Je ne veux pas travailler avec tel ou tel
06:21qui contredirait nos convictions.
06:22Ce n'est pas ça, un gouvernement,
06:23parce qu'il serait bloqué tout de suite.
06:25Et d'ailleurs, la première épreuve
06:27qu'aura affronté ce gouvernement,
06:29le premier acte législatif, ce sera le budget à l'automne.
06:32Et là, il y a le mur du budget qui se dresse devant nous ?
06:34Le mur du budget, c'est une falaise.
06:36C'est une falaise parce qu'on est en train de déraper à nouveau,
06:39malheureusement.
06:40On est parti pour avoir encore un record de déficit historique,
06:44plus de 180 milliards d'euros.
06:47Ça veut dire qu'on est à la merci d'une crise financière.
06:49Une crise financière, ce serait des taux qui partiraient,
06:53une dette souveraine qui deviendrait insoutenable
06:56et une crise qui toucherait d'abord,
06:58qui frapperait les Français les plus fragiles.
07:01Le problème, c'est que dans ce budget,
07:02il faut 20 milliards d'euros d'économie.
07:05Si on y met les 20 milliards d'euros d'économie,
07:07est-ce que le RN et tous les députés de gauche
07:10ne vont pas s'additionner pour déposer une motion de censure ?
07:13Donc, le premier risque pour ce gouvernement,
07:17ce sera l'automne et ce sera le risque de la crise financière.
07:20Bruno Retailleau, vous venez d'évoquer le Rassemblement national.
07:23Près de 11 millions de Français ont mis un bulletin,
07:25Rassemblement national, dans les urnes lors du premier tour.
07:29Qu'est-ce que vous dites à ce parti-là ?
07:32Est-ce qu'il doit être exclu de cette coalition républicaine
07:35que vous appelez de vos voeux,
07:36que Emmanuel Macron appelle de ses voeux, et à quel titre ?
07:39Moi, je pense qu'il faut entendre ce qu'ont dit les Français.
07:43Je pense qu'au premier tour, les Français ont porté
07:46beaucoup de candidats au Rassemblement national
07:49à un niveau que nous n'avions jamais vu.
07:51Parce que derrière ce message-là,
07:54c'était nous voulons moins d'immigration
07:56et on veut plus de sécurité.
07:57Ce message, on doit l'entendre.
07:59Jamais, moi, je n'ai utilisé l'argument moral
08:03contre le Rassemblement national.
08:05Toujours, je les ai combattus pour ce qu'ils sont.
08:07Non pas un parti anti-républicain.
08:10D'ailleurs, Emmanuel Macron a reçu à deux reprises,
08:13vous vous souvenez, pour les réunions de Saint-Denis,
08:15le président du Rassemblement,
08:16et il lui avait même tressé des couronnes de lauriers.
08:19Il faut s'en souvenir, quand même.
08:21Mais j'ai toujours dit que ce parti n'était pas prêt à gouverner.
08:24Et au deuxième tour, pardon, au second tour,
08:26qu'ont dit les Français ?
08:28Qu'ils ne faisaient pas confiance au Rassemblement national
08:30pour gouverner la France, parce qu'on l'a bien vu.
08:33Surtout, ils se sont contredits.
08:35Surtout, ils ont changé d'avis.
08:38Sauf sur l'immigration.
08:40Sauf sur l'immigration, et encore,
08:41quand on a passé le texte sur l'immigration.
08:44Vous savez qu'on l'a écrit au Sénat.
08:46Les sénateurs, Rassemblement national, ont voté contre.
08:50En commission mixte paritaire,
08:52les sept députés et les sept sénateurs, j'en étais.
08:54J'ai vu le représentant du RN lutter pied à pied contre les mesures.
08:58Et ensuite, ils l'ont voté. Vous vous rendez compte ?
09:00Cette inconstance montre qu'ils ne sont pas prêts à gouverner.
09:04Vraiment.
09:05Bruno Retailleu, les Français sont inquiets.
09:0777 % d'entre eux, selon un sondage CSA,
09:09CNEU Europe 1 pour le JDD,
09:11disent leur profonde inquiétude
09:13quant à la situation politique dans laquelle se trouve leur pays.
09:16Qu'est-ce que vous leur dites ?
09:17Qu'il y a un espoir que cette crise se résolve à un moment ou à un autre,
09:20ou vraiment, on va dans le mur, pour le coup ?
09:22Ah non, mais je dirais quand même que le responsable de cette crise,
09:25c'est Emmanuel Macron.
09:28Il a fait une dissolution totalement improvisée,
09:31dans une sorte de bouffée d'orgueil pour se venger des mauvais résultats
09:35que son mouvement avait accusés au niveau européen.
09:39Et il nous a proposé justement une dissolution pour clarifier.
09:42Et au total, cette dissolution apporte encore plus de confusion.
09:46Et ses propres amis, désormais, le tiennent à distance.
09:49Édouard Philippe, qu'ils l'accusent d'avoir dissous la majorité,
09:53voire tué même sa propre majorité.
09:55Gabriel Attal, son propre premier ministre,
09:58qui prend ses distances, etc.
10:01Donc, on voit bien que le premier fauteur, si j'ose dire, de troubles,
10:05et celui qui apporte la confusion, c'est Emmanuel Macron.
10:08Maintenant, on est dans une situation qui, aujourd'hui, est inédite.
10:11Elle est inestricable sur le plan de l'arithmétique.
10:14C'est la raison pour laquelle, je le redis,
10:16certains voulaient la coalition entre les centristes d'Emmanuel Macron,
10:21les macronistes et LR.
10:22Mais ça, ça fait quoi ? Ça fait 220-225 voix.
10:26On est loin du compte de la majorité absolue.
10:28La majorité absolue, c'est 289 voix.
10:30Donc, qu'est-ce qui se passerait ?
10:32Ce qui se passerait, c'est que ce gouvernement tomberait quasiment à la première minute.
10:36C'est pour ça que je propose, moi, de me décaler
10:39et d'avoir un profil, précisément, qui sera plus acceptable
10:42par un spectre plus large de partis politiques à l'Assemblée nationale.
10:47Avec certaines conditions, on les a entendues.
10:49Bruno Retailleu, vous êtes président du Comité de l'air au Sénat.
10:52Est-ce que les Républicains sont morts ?
10:55Qu'est-ce que vous allez reconstruire ?
10:57Est-ce que vous parlez ce matin en votre nom,
10:59au nom de Gérard Larcher, du groupe LR au Sénat,
11:02au nom de Laurent Wauquiez, au nom d'Aurélien Pradié,
11:05tous ceux qui ont des voix dissidentes, à droite ?
11:08Ah non, mais là, vous citez des gens, il y en a un qui a une voix dissidente.
11:11C'est sorti, Aurélien Pradié.
11:13Pradié, voilà, j'ai compris, d'ailleurs, qu'il voulait quitter LR.
11:16Très bien. Moi, je n'oblige personne.
11:18D'accord. Mais LR, c'est mort ?
11:19Non, justement, non. Je pense, précisément.
11:22Vous n'êtes pas d'accord avec Laurent Wauquiez ?
11:23Non. Alors, LR, je l'ai dit, la marque est morte.
11:27On est d'accord.
11:28Lance Ferrari, quand je me suis présenté, d'ailleurs, contre Éric Ciotti,
11:31dans les primaires, pour un terme, pour diriger le parti,
11:34je portais cette idée que c'était un astre mort,
11:38que la marque était morte, qu'il fallait tout refonder.
11:40J'en suis absolument persuadé.
11:41Mais quand je veux dire qu'il y a un espoir pour nous,
11:44c'est que quand je regarde la campagne récente,
11:47personne n'a porté ce que nous portons.
11:49Nous, on porte cette double idée d'une liberté pour l'économie,
11:53mais aussi d'une très grande fermeté sur le régalien,
11:55pour l'autorité, pour une révolution pénale,
11:57pour que les délinquants soient vraiment punis,
12:00pour qu'on maîtrise l'immigration,
12:01que le travail paye beaucoup plus que l'assistanat,
12:04que l'école transmette un héritage dont on est fier.
12:07On est fier des Français.
12:08Moi, je me sens profondément patriote.
12:10Seule la droite, le Rassemblement national, par exemple,
12:13porte cette idée du régalien,
12:15et encore avec une partie un peu girouette,
12:17comme je l'expliquais tout à l'heure.
12:18Mais ils ne portent pas cette idée de la liberté en matière d'économie.
12:22Ils veulent plus de dépenses et plus d'impôts.
12:24Mais c'est ce qui est en train de miner et d'affaiblir
12:26et d'appauvrir la France et les Français.
12:28Seuls, nous portons cela.
12:30Simplement, nous, on doit être modeste,
12:32on doit faire un travail...
12:33Et reconnaître les erreurs passées, faire un droit davantage.
12:36Faire un droit davantage, absolument.
12:38Mais surtout, inventer des idées nouvelles,
12:40se transformer complètement.
12:41Moi, je suis heureux que Laurent Wauquiez
12:44ait pris la tête du groupe à l'Assemblée nationale,
12:47parce que, d'abord, il est talentueux,
12:50mais il a montré qu'il était courageux.
12:52Il a quitté quand même une grande région.
12:55Ce n'est pas rien d'être président d'une région
12:56avec des millions d'habitants
12:58pour s'engager dans un combat dont l'issue était très incertaine.
13:01Et donc, avec Laurent Wauquiez, nous allons refonder,
13:04mais totalement, un parti de droite.
13:06Un grand parti de droite, populaire,
13:08capable de battre la gauche.
13:10Parce que ce que je vois revenir,
13:11c'est aussi un motif d'espoir.
13:13Moi, j'ai combattu le tripartisme qu'a imposé Emmanuel Macron,
13:16c'est-à-dire un grand bloc central, deux ailes radicales.
13:19Ça, c'est la mort de la démocratie.
13:21On le voit aujourd'hui, et de la Vème République,
13:22parce que ça impose le fait minoritaire.
13:24Quand vous découpez en trois un paysage politique,
13:27vous n'avez pas de majorité absolue.
13:28Moi, je suis pour le retour du clivage droite-gauche.
13:31C'est plus apaisant et on va reconstruire,
13:34bien sûr, ce grand parti de droite qui sera demain
13:36capable de donner un espoir, une espérance
13:38et de battre la gauche.
13:39Avec un candidat naturel qui se nomme Laurent Wauquiez pour 2027.
13:42Non, l'urgence, encore une fois, pour l'instant,
13:46c'est de reconstruire un grand parti politique de droite.
13:49Il y a aussi l'élection de la présidence de l'Assemblée nationale
13:53la semaine prochaine.
13:54On ne sait pas jusqu'à quand le gouvernement de Gabriel Attal
13:57sera en poste.
13:58Est-ce que ces ministres élus députés pourraient voter
14:01dans le cadre de cette élection de la présidence importante
14:04de l'Assemblée nationale ?
14:05Je pense que le gouvernement est en train de faire
14:07une erreur juridique assez grave.
14:10Je suis d'accord sur ce point qu'Emmanuel Macron présente
14:12dans la lettre, où il dit
14:14je vais finalement accepter la démission
14:17du gouvernement de Gabriel Attal et il restera en place.
14:20Ce sera un gouvernement démissionnaire chargé
14:22d'expédier les affaires courantes, c'est normal.
14:24Il y a les Jeux olympiques, Paris olympique qui arrive.
14:27C'est parfaitement naturel.
14:27Mais si ces ministres, qui resteront quand même
14:30démissionnaires, certes, mais ministres,
14:32s'imaginent qu'ils pourront être aussi députés
14:35et voter à l'Assemblée nationale comme députés,
14:38ils devraient relire la loi organique
14:41qui impose de faire un choix.
14:42Où on est ministre, où on est député.
14:44Il y a une incompatibilité entre les deux.
14:47Et je pense qu'aujourd'hui, je ne sais pas si le gouvernement
14:49a travaillé cette question juridique,
14:51mais c'est un vrai problème.
14:52Je sais que eux, la Macronie, ils ont besoin.
14:54Il y a 17 ou 18 ministres qui sont dans ce cas-là
14:57et ils ont besoin de ces voix-là pour élire
14:59le ou la président de l'Assemblée nationale.
15:01Qu'ils fassent bien attention à respecter les règles de droit.
15:04Mais on sait bien qu'un ministre ne peut pas démissionner
15:06sans l'accord du président de la République aussi.
15:08Oui, mais je pense qu'ils sont d'accord là-dessus.
15:11Je crois que ce que la gauche d'ailleurs et d'autres
15:14avaient mal pris, c'est qu'il n'y ait pas eu
15:16justement d'acceptation de la démission
15:18du gouvernement de Gabriel Attal,
15:20puisque au lendemain du second tour,
15:21Gabriel Attal avait présenté sa démission
15:23au président de la République, qu'il avait refusé.
15:25Non, la démocratie, on tire les conséquences d'un vote.
15:28Ils ont perdu.
15:29Il doit y avoir un gouvernement démissionnaire.
15:31Qu'il reste en place pour les Jeux olympiques
15:33et par olympique, ça me paraît naturel.
15:35Mais quand même qu'on respecte le droit,
15:37l'état de droit en France.
15:38Merci Bruno Retailleau.
15:40C'était votre grande interview sur CNews et sur Europe.

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