Charlotte d’Ornellas, réagit après les votes pour désigner le président et les membres du bureau de l’Assemblée nationale : «On a un sketch qui est pitoyable».
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00:00Ça va au-delà de la France insoumise, parce que j'entends bien l'opposition qui se crée en permanence dans le débat.
00:07Les deux forces, la France insoumise, le RN qui est le plus méchant, qui est le moins poli, qui est le mieux habillé, qui je ne sais pas quoi.
00:14On a un sketch qui est pitoyable au-delà de la question des urnes.
00:19On a des députés et tout le monde défile en disant non mais bien sûr, attendez, on respecte les électeurs, ça n'a rien à voir.
00:25On a des députés qui sont bien sûr élus, c'est légitime.
00:28Et on a d'autres députés qui refusent de leur serrer la main.
00:31Madame Pannier-Runacher, parce qu'on a la version ricanante.
00:35Madame Pannier-Runacher qui passe, qui est très gênée de ne pas le faire, mais quand même qui ne le fait pas.
00:39Et la version racaille avec Sébastien Delogu qui tense carrément.
00:45On avait vraiment cru que ça allait finir physiquement, par un affrontement physique.
00:49On a cette question-là.
00:51Derrière, dans la précédente mandature, on a jusqu'à la majorité présidentielle cette fois-ci,
00:56on explique au moment de la loi immigration que bien sûr on pourrait voir différemment, faire un autre vote, je ne sais pas quoi,
01:02si par hasard le texte passe avec des voix du RN.
01:05C'est-à-dire s'il faut compter sur les voix du RN pour que le texte passe.
01:08Donc les voix de certains députés valent moins que d'autres.
01:11Donc à partir de ce moment-là, évidemment dans la distribution des postes,
01:16on explique qu'on a fait barrage à des députés que par ailleurs on estime élus légitimement
01:21et dont par ailleurs bien sûr on respecte les électeurs.
01:24Tout ça est grotesque, mais je rappelle quand même que l'invisibilisation,
01:28ce n'est pas tellement la place dans tel ou tel truc de vice-présidence,
01:31parce que franchement je pense que les trois quarts des Français ont lâché l'affaire il y a déjà une semaine,
01:34tellement c'est incompréhensible.
01:36C'est l'invisibilisation des ressorts de ce vote-là.
01:39Or cette semaine-là, dans le point info, on a deux morts à Bobigny hier.
01:45Plus personne ne fait attention.
01:47Deux morts à Bobigny.
01:48Sept morts à Nice il y a trois jours.
01:50Sept morts sur fond de trafic de drogue.
01:52Avec des mecs qui sont capables de venir cagouler la nuit,
01:54de mettre le feu dans un immeuble et d'avoir sept morts.
01:57On a un policier qui se fait poignarder sur les Champs-Elysées.
01:59Et tout ça n'a rien à voir.
02:01Rien à voir avec le message qui passe dans les urnes.
02:04Donc non seulement il y a une question de place, de représentativité,
02:07mais il y a une invisibilisation très largement organisée
02:10de l'inquiétude et de la colère d'un nombre croissant de Français
02:14qui sont réellement inquiets et qui ont une inquiétude nettement plus légitime
02:18et nettement plus sincère que je ne sais pas quel député
02:21qui refuse d'aller serrer la main à l'autre mais qui demain comptera sur ses voix.
02:24Parce qu'hier c'était sur la loi immigration
02:26et demain le Front Populaire comptera largement sur les voix du RN
02:29s'ils veulent abroger la réforme des retraites.
02:31Ils l'ont déjà dit.
02:32Donc c'est quand ça m'arrange, ça marche.
02:34Quand ça ne m'arrange pas, ça ne va pas.
02:35Mais à part ça, on respecte tout le monde, bien sûr.
02:37Et surtout la démocratie.
02:38C'est franchement pitoyable en réalité.