L'Union européenne a fixé un objectif de 20% de ventes de véhicules électriques en 2025, soit une voiture sur cinq. Un objectif que le PDG de Renault remet en question à cause de la stagnation des ventes en France et des parts de marché trop faibles dans la majorité des autres pays européens.
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00:00Bon, Pierre, dans une interview au journal Les Echos, le PDG de Renault lance un nouveau cri d'alarme au sujet de l'interdiction des voitures thermiques au sein de l'Union Européenne, donc en 2035.
00:14Oui, Luca De Moos s'exprime au nom de Renault, bien sûr, mais aussi au nom de l'Association des constructeurs automobiles européens, dont il est le président.
00:22Son constat, c'est quoi ? C'est que les ventes de voitures 100% électriques n'évoluent pas à un rythme suffisant pour atteindre les objectifs fixés par l'Union Européenne,
00:31notamment parce que ces ventes, elles restent très faibles dans un certain nombre de pays, alors qu'on demande aux constructeurs d'être à plus de 20% en moyenne l'an prochain.
00:40C'est un objectif impossible à atteindre ?
00:43Franchement, très difficile. Sur les six premiers mois de cette année, les ématriculations de voitures électriques en Europe, elles ont progressé de plus de 50%, c'est pas mal,
00:50mais elles ne représentent toujours qu'une voiture neuve sur huit, et dans un pays comme la France, qui est plutôt en avance grâce au bonus écologique,
01:00on constate une stagnation des parts de marché pour les voitures électriques, 17% sur les six premiers mois de l'année, c'est-à-dire, en fait, ni plus ni moins que le niveau de l'année dernière.
01:11Donc même en France, ça va être compliqué d'atteindre ces 20%, une voiture sur cinq, l'année prochaine.
01:16Mais Pierre, est-ce que l'on sait pourquoi les ventes ne progressent pas au rythme souhaité ?
01:21Ça tient d'abord au manque de modèles à prix abordable. Pour vendre davantage aux voitures électriques, il faudrait que les automobilistes puissent trouver dans les concessions des modèles à 25 000 euros.
01:33Et ça, c'est la responsabilité des constructeurs.
01:35Oui, bien sûr, le cas des méos demande cependant aussi à l'UE qu'elle fasse preuve de souplesse dans le calendrier de la transition,
01:43notamment dans cette baisse progressive des émissions moyennes de CO2 des véhicules que les concessionnaires vendent chaque année,
01:50parce qu'en fonction des achats des clients, des constructeurs, ils doivent payer ces constructeurs de grosses amendes s'ils ne respectent pas les plafonds qui sont prévus.
01:59Alors que, par définition, ils ne peuvent pas forcer les automobilistes à acheter des véhicules moins polluants.
02:04Et donc, l'une de leurs préoccupations, c'est cette question des hybrides rechargeables qui, vous le savez, en France, vont être financièrement pénalisées,
02:11puisqu'en 2025, ils vont subir un malus au poids.
02:14Donc, les constructeurs, ils aimeraient qu'on continue à donner leur chance à ces voitures qui, sans être 100% électriques, consomment quand même moins...
02:23Et qui permettent une transition.
02:24Voilà, et émettent moins de CO2 que les voitures 100% thermiques.
02:27Ils demandent aussi, et c'est très important, une accélération des créations de stations de chargement, notamment dans les grandes villes,
02:33où les places de stationnement dans les parkings sont rares.
02:37Et donc, on n'a pas la possibilité de disposer de sa propre borne de rechargement.
02:42Et ça, évidemment, c'est un énorme frein à l'achat.
02:44Et pour le coup, ce n'est pas une responsabilité des constructeurs.
02:48Merci beaucoup, Pierre.