• il y a 3 mois
« Sans avoir de connaissances pointues ni de passion particulière pour le machinisme, les femmes peuvent apporter leur pierre à l’édifice en termes d’organisation et de communication », estime Aline Catoir, éleveuse de vaches laitières en Seine-Maritime, vice-présidente de sa Cuma. La seule administratrice depuis 60 ans qu’elle existe ! Lors de son installation hors cadre familial en 2010, le cédant recherchait à la fois des repreneurs pour sa ferme et son engagement au sein de la coopérative de matériel.

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00:00Donc c'est vrai que je ne pense pas avoir la qualité première en matière de connaissance du matériel agricole.
00:07Ce n'est pas non plus une passion pour moi la mécanique ni le machinisme.
00:12Par contre, je pense que les femmes peuvent apporter leurs pierres à l'édifice en matière d'organisation, de communication.
00:22Ça fait un an que je suis investie au sein de l'Acumade et au Plateau sur un poste de vice-président.
00:28Donc cette année, j'ai surtout passé l'année à apprendre le fonctionnement de l'Acuma,
00:33mais aussi à m'investir sur des tâches de communication et d'administratif.
00:40Donc même si c'était déjà quelques années que je fais de la saisie de carnet, tous les six mois au semestre.
00:46Et puis là, cette année, j'ai regardé pour la mise à jour du document énigme et quelques tâches sur la gestion des salariés.
00:53Donc c'est vrai qu'il y a beaucoup à faire au sein de cette Acuma qui est quand même relativement importante en Seine-Méritier.
01:02C'est la première fois qu'une femme est administratrice au sein de l'Acuma qui fait tester 60 ans.
01:08Mais je ne pense pas que ce soit ni un frein ni une égalité.
01:13Je pense que c'est d'abord le temps qu'on passe et la volonté de s'investir qui doit primer au sein d'un groupe.
01:20J'ai été bien accueillie par l'ensemble des autres administrateurs et l'ensemble des adhérents,
01:25également par les salariés qui communiquent volontiers avec moi sur ce qui va ou sur ce qui ne va pas.
01:35L'Acuma Déoplateau a fêté ses 60 ans en 2023.
01:39Nous sommes plus de 100 adhérents avec un chiffre d'affaires sur l'exercice écoulé de 850 000 euros de chiffre d'affaires.
01:49C'est une Cuma initialement d'éleveur avec une grosse activité sur l'ensilage de maïs, l'ensilage d'herbe.
01:56Et puis ensuite qui s'est développée sur une activité moisson, beaucoup d'activités travail du sol.
02:03Il y a plusieurs des chômeurs, que ce soit des chômeurs à dents, des chômeurs à disques, l'activité récolte de l'herbe,
02:10donc aussi la fauche et l'activité pressage.
02:14Donc pressage de paille en prestation complète avec nos chauffeurs qui interviennent sur le pressage,
02:20mais également sur l'épandage de lisier et sur l'épandage de fumier.
02:28Donc l'Acuma regroupe un atelier avec trois salariés dont un chef d'atelier, deux chauffeurs.
02:36Nous avons également un apprenti et un stagiaire actuellement.
02:40Je ne pense pas avoir la qualité première en matière de connaissance du matériel agricole.
02:46Ce n'est pas non plus une passion pour moi la mécanique ni le machinisme.
02:51Par contre je pense que les femmes peuvent apporter leur pierre à l'édifice en matière d'organisation, de communication.
02:58Bien sûr sur la partie administrative où on retrouve souvent les femmes sur ces postes,
03:06en matière de gestion de trésorerie, même si nous au sein de l'Acuma on a un trésorier qui fait très bien son travail.
03:17Au sein de l'Acuma je trouve qu'il est important que les adhérents puissent communiquer entre eux.
03:20Donc cette année on a mis en place un groupe WhatsApp au sein du conseil d'administration mais aussi un groupe au sein du bureau.
03:26Et de plus en plus j'aimerais qu'on fasse des réunions par groupe d'activités
03:33pour que les adhérents qui utilisent le même matériel puissent communiquer entre eux sur le fonctionnement et sur leurs engagements au sein de l'Acuma.
03:43Notre investissement dans l'Acuma est historique puisque le sédan de l'exploitation était déjà président d'une Cuma.
03:52Et donc il a souhaité que son repreneur continue à reprendre ses engagements au sein de l'Acuma.
03:57Donc c'est chose que nous avons faite et ce qui nous a permis aussi d'alléger le coût de reprise
04:02puisqu'en reprenant les 10 500 euros de capital social qu'il possédait au sein de l'Acuma,
04:07nous avions accès à un grand nombre de matériels ce qui a limité le coût de reprise à l'installation.
04:17Donc sur l'exploitation nous disposons du matériel d'élevage quotidien et ensuite la grosse partie du reste du matériel est en Cuma.
04:27L'exploitation travaille avec l'Acuma pour le travail du sol, la moisson, la récolte de l'herbe, les ensilages de maïs
04:35mais aussi pour la prestation complète, par exemple le pressage de paille
04:39où l'Acuma vient avec la presse, le tracteur et le chauffeur pour presser la paille en saison estivale.
04:47Je suis investie au sein de l'Acuma mais également au sein de la Chambre d'agriculture de Seine-Maritime.
04:52Donc ça fait plusieurs enjeux à gérer en matière de priorité de temps puisque deux enfants, une exploitation avec des vaches laitières
05:00et de l'investissement professionnel.
05:02Donc c'est vrai qu'au quotidien de faire l'agenda ça peut être parfois un casse-tête entre définir ses priorités
05:09et c'est vrai que j'aime bien définir d'abord les enfants en priorité puis l'exploitation et enfin la responsabilité professionnelle
05:17ou les responsabilités professionnelles puisque les réunions peuvent être nombreuses à certaines périodes de l'année.
05:25Donc l'investissement professionnel peut se faire aussi maintenant depuis le Covid,
05:30beaucoup plus en réunions visio ce qui permet aussi de gagner du temps en route
05:34parce que c'est vrai que j'habite dans un secteur géographique relativement proche de la capitale du département qui est Rouen.
05:40J'ai une heure de route pour aller à la Chambre d'agriculture départementale
05:45et ça pèse dans une journée où il y a les contraintes de la traite, la traite du matin, la traite du soir
05:51et j'essaie de concilier tout sachant que c'est moi qui fais toutes les traites sur l'exploitation.
05:57Donc il arrive très régulièrement que je me lève à 16h de la réunion pour faire mon temps de route et pouvoir être en traite pour la traite.
06:16Depuis deux ans, j'ai développé une activité de vente directe de lait cru en bouteilles consignées
06:24pour la clientèle de quartier, pour les gens du village qui voudraient consommer un produit local
06:31puisque à force de nous dire qu'il faut consommer local, je me suis rendu compte qu'on n'avait pas la possibilité
06:36sur un village où il y avait plusieurs fermes laitières d'acheter directement du lait cru.
06:41Donc sans beaucoup d'investissement, j'ai proposé ce service dans un frigo avec des bouteilles consignées.
06:47Je suis très satisfaite de l'engouement que ça a eu auprès des voisins qui sont heureux de trouver ce lait
06:56qui a un goût différent de ce qu'ils peuvent trouver en supermarché.
06:59Donc par rapport au temps que j'y passe, c'est satisfaisant.
07:04Après, je n'ai pas un objectif de développement outre mesure, je veux vraiment que ça satisfasse le quartier et les voisins.

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