« Que les agricultrices soient reconnues comme toute femme dans notre société »

  • il y a 7 mois
S'appuyant sur la bande dessinée "Il est où le patron ?", Laurence Richy-Mourre, de la Draaf Aura, et Sabrina Gasser, de l'Inra Clermont-Aura, montrent le travail encore à faire sur le statut des agricultrices, leur retraite, et pour lever les freins à leur installation et à l'exercice du métier.

Il faut communiquer plus, sensibiliser l'enseignement agricole, où certaines filières sont encore très genrées, et améliorer la confiance des femmes en soi pour qu'elles osent davantage.

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Transcription
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00:13 Nous avons organisé avec la DRAF Auvergne Rhône-Alpes, VETAGRO-SUP et INRAE
00:18 une table ronde qui s'intitulait "25% qui sont-elles ? La place des femmes en agriculture".
00:23 25% pourquoi ? Parce que 25% des chefs d'exploitation sont des femmes en Auvergne-Rhône-Alpes,
00:30 mais c'est aussi un chiffre national.
00:33 Et nous avons toutes les trois organisatrices une casquette de référentes "égalité, diversité" dans nos missions,
00:40 pour porter ces politiques au sein de nos structures.
00:43 Et nous avions envie de mener une action à destination d'un public qui est au cœur de notre activité,
00:50 donc les hommes et les femmes qui font l'agriculture en France.
00:55 Nous avons eu l'idée d'organiser une table ronde à l'occasion du Sommet de l'élevage,
00:59 qui est quand même un événement d'envergure pour notre région.
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01:06 On s'est inspiré d'une bande dessinée qui s'appelle "Il est où le patron ?"
01:10 Elle a été rédigée et illustrée par Maude Bénézy et le collectif des femmes en polaire.
01:17 Nous avons trouvé ce support ludique intéressant pour rendre notre événement vivant.
01:23 Et on pense qu'on a bien choisi notre objet,
01:27 car les agricultrices qui étaient autour de notre table ronde se sont retrouvées dans les planches qu'on a choisies en illustration.
01:34 Donc on peut dire que c'était un bon élément pour lancer des discussions qui ont ensuite été très riches.
01:38 [Musique]
01:49 Les échanges furent multiples et diverses.
01:52 On avait six personnes autour de la table, donc trois femmes agricultrices, un agriculteur,
01:57 parce qu'on a été vraiment intéressés par avoir la position d'un agriculteur.
02:02 On avait le directeur adjoint de la drafe Auvergne-Rhône-Alpes, qui est M. Jean-Marc Calloir,
02:07 et Mme Dock, qui était de l'Institut de l'élevage.
02:10 L'ensemble de ces échanges ont permis de dégager des grandes idées qui ont été,
02:15 qu'il faut vraiment travailler encore sur le statut des femmes en agriculture.
02:20 La mise en place et l'ouverture des gaëques entre époux a été un point important pour qu'elles aient enfin un statut,
02:28 mais pour autant il reste quand même pas mal de situations encore complexes,
02:31 et surtout des situations qui sont historiques dans le sens où il y a des femmes
02:35 qui arrivent maintenant comme chefs d'exploitation alors qu'elles ont un passé qui n'a pas été pris en compte
02:39 et elles "luttent" au niveau de la reconnaissance de la retraite.
02:44 On s'est aussi aperçus que les jeunes filles avaient beaucoup de difficultés à s'installer à la sortie de l'école
02:50 et qu'elles manquaient de confiance en soi, et de ce fait-là elles partaient faire différents postes ailleurs avant de s'installer,
02:56 donc il faudra travailler sur cette confiance que les jeunes femmes ont moins,
03:00 et qui implique aussi le fait qu'elles s'installent beaucoup plus tard.
03:04 La difficulté aussi d'être aussi maman et agricultrice n'est pas toujours évidente,
03:08 notamment par rapport aux intervenants et aux prestataires extérieurs
03:12 qui considèrent que quand on est une jeune femme qui veut s'installer et qu'on est enceinte,
03:16 on n'est pas "un public crédible",
03:18 donc la difficulté pour avoir des devis et pour s'installer.
03:21 On s'est aussi aperçus qu'au travers des échanges,
03:25 il y avait aussi un travail important à faire au niveau de l'enseignement,
03:28 parce que même si dans les chiffres on semble avoir un équilibre de parité,
03:33 les filières sont très hétérogènes,
03:36 c'est-à-dire qu'on a des filières qui sont à peu près mixtes,
03:38 mais des filières où ce n'est pas du tout le cas,
03:40 donc il y a vraiment besoin de travailler là-dessus,
03:42 comme par exemple en agro-équipement, où les jeunes filles sont quasiment absentes,
03:46 donc il y a vraiment un relais et une communication importante à faire sur ce sujet-là.
03:51 Je pense que dans le futur, ce sera la communication,
03:54 s'apercevoir que les femmes sont un atout dans l'agriculture,
03:57 qu'on s'aperçoit que les sociétés, où c'est des sociétés mixtes,
04:01 il y a une valeur ajoutée supérieure,
04:03 et qu'il y a des profits et un équilibre relationnel plus important,
04:08 des bénéfices financiers plus importants,
04:11 donc voilà, chacun a trouvé sa place,
04:13 ce n'est pas avoir qu'un monde agriculteur ou qu'un monde agricultrice,
04:17 mais une mixité, c'est vraiment intéressant pour tous,
04:20 donc il faut travailler sur la formation, sur la communication,
04:23 pour casser toutes ces idées reçues,
04:25 et pour faire évoluer notre société en général,
04:27 parce que l'objectif aussi du ministère de l'Agriculture,
04:29 c'est que ces idées percolent et se diffusent dans l'ensemble de la société,
04:32 tout le monde trouve sa place,
04:34 et donc c'était l'objectif aussi de notre table ronde,
04:37 c'est qu'on puisse mettre la lumière sur les femmes,
04:40 pour qu'elles soient acceptées, reconnues,
04:42 et prises en compte dans l'agriculture,
04:44 comme dans notre société, au même titre que les hommes.
04:46 [Musique]

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