S'appuyant sur la bande dessinée "Il est où le patron ?", Laurence Richy-Mourre, de la Draaf Aura, et Sabrina Gasser, de l'Inra Clermont-Aura, montrent le travail encore à faire sur le statut des agricultrices, leur retraite, et pour lever les freins à leur installation et à l'exercice du métier.
Il faut communiquer plus, sensibiliser l'enseignement agricole, où certaines filières sont encore très genrées, et améliorer la confiance des femmes en soi pour qu'elles osent davantage.
Il faut communiquer plus, sensibiliser l'enseignement agricole, où certaines filières sont encore très genrées, et améliorer la confiance des femmes en soi pour qu'elles osent davantage.
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00:13 Nous avons organisé avec la DRAF Auvergne Rhône-Alpes, VETAGRO-SUP et INRAE
00:18 une table ronde qui s'intitulait "25% qui sont-elles ? La place des femmes en agriculture".
00:23 25% pourquoi ? Parce que 25% des chefs d'exploitation sont des femmes en Auvergne-Rhône-Alpes,
00:30 mais c'est aussi un chiffre national.
00:33 Et nous avons toutes les trois organisatrices une casquette de référentes "égalité, diversité" dans nos missions,
00:40 pour porter ces politiques au sein de nos structures.
00:43 Et nous avions envie de mener une action à destination d'un public qui est au cœur de notre activité,
00:50 donc les hommes et les femmes qui font l'agriculture en France.
00:55 Nous avons eu l'idée d'organiser une table ronde à l'occasion du Sommet de l'élevage,
00:59 qui est quand même un événement d'envergure pour notre région.
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01:06 On s'est inspiré d'une bande dessinée qui s'appelle "Il est où le patron ?"
01:10 Elle a été rédigée et illustrée par Maude Bénézy et le collectif des femmes en polaire.
01:17 Nous avons trouvé ce support ludique intéressant pour rendre notre événement vivant.
01:23 Et on pense qu'on a bien choisi notre objet,
01:27 car les agricultrices qui étaient autour de notre table ronde se sont retrouvées dans les planches qu'on a choisies en illustration.
01:34 Donc on peut dire que c'était un bon élément pour lancer des discussions qui ont ensuite été très riches.
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01:49 Les échanges furent multiples et diverses.
01:52 On avait six personnes autour de la table, donc trois femmes agricultrices, un agriculteur,
01:57 parce qu'on a été vraiment intéressés par avoir la position d'un agriculteur.
02:02 On avait le directeur adjoint de la drafe Auvergne-Rhône-Alpes, qui est M. Jean-Marc Calloir,
02:07 et Mme Dock, qui était de l'Institut de l'élevage.
02:10 L'ensemble de ces échanges ont permis de dégager des grandes idées qui ont été,
02:15 qu'il faut vraiment travailler encore sur le statut des femmes en agriculture.
02:20 La mise en place et l'ouverture des gaëques entre époux a été un point important pour qu'elles aient enfin un statut,
02:28 mais pour autant il reste quand même pas mal de situations encore complexes,
02:31 et surtout des situations qui sont historiques dans le sens où il y a des femmes
02:35 qui arrivent maintenant comme chefs d'exploitation alors qu'elles ont un passé qui n'a pas été pris en compte
02:39 et elles "luttent" au niveau de la reconnaissance de la retraite.
02:44 On s'est aussi aperçus que les jeunes filles avaient beaucoup de difficultés à s'installer à la sortie de l'école
02:50 et qu'elles manquaient de confiance en soi, et de ce fait-là elles partaient faire différents postes ailleurs avant de s'installer,
02:56 donc il faudra travailler sur cette confiance que les jeunes femmes ont moins,
03:00 et qui implique aussi le fait qu'elles s'installent beaucoup plus tard.
03:04 La difficulté aussi d'être aussi maman et agricultrice n'est pas toujours évidente,
03:08 notamment par rapport aux intervenants et aux prestataires extérieurs
03:12 qui considèrent que quand on est une jeune femme qui veut s'installer et qu'on est enceinte,
03:16 on n'est pas "un public crédible",
03:18 donc la difficulté pour avoir des devis et pour s'installer.
03:21 On s'est aussi aperçus qu'au travers des échanges,
03:25 il y avait aussi un travail important à faire au niveau de l'enseignement,
03:28 parce que même si dans les chiffres on semble avoir un équilibre de parité,
03:33 les filières sont très hétérogènes,
03:36 c'est-à-dire qu'on a des filières qui sont à peu près mixtes,
03:38 mais des filières où ce n'est pas du tout le cas,
03:40 donc il y a vraiment besoin de travailler là-dessus,
03:42 comme par exemple en agro-équipement, où les jeunes filles sont quasiment absentes,
03:46 donc il y a vraiment un relais et une communication importante à faire sur ce sujet-là.
03:51 Je pense que dans le futur, ce sera la communication,
03:54 s'apercevoir que les femmes sont un atout dans l'agriculture,
03:57 qu'on s'aperçoit que les sociétés, où c'est des sociétés mixtes,
04:01 il y a une valeur ajoutée supérieure,
04:03 et qu'il y a des profits et un équilibre relationnel plus important,
04:08 des bénéfices financiers plus importants,
04:11 donc voilà, chacun a trouvé sa place,
04:13 ce n'est pas avoir qu'un monde agriculteur ou qu'un monde agricultrice,
04:17 mais une mixité, c'est vraiment intéressant pour tous,
04:20 donc il faut travailler sur la formation, sur la communication,
04:23 pour casser toutes ces idées reçues,
04:25 et pour faire évoluer notre société en général,
04:27 parce que l'objectif aussi du ministère de l'Agriculture,
04:29 c'est que ces idées percolent et se diffusent dans l'ensemble de la société,
04:32 tout le monde trouve sa place,
04:34 et donc c'était l'objectif aussi de notre table ronde,
04:37 c'est qu'on puisse mettre la lumière sur les femmes,
04:40 pour qu'elles soient acceptées, reconnues,
04:42 et prises en compte dans l'agriculture,
04:44 comme dans notre société, au même titre que les hommes.
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