Tirailleurs africains "morts pour la France" : "Cette reconnaissance [...] est une avancée fondamentale"
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00:00On va maintenant écouter la réaction de Carfa Diallo, fondateur de l'association Mémoire et Partage et fils d'ancien tirailleur.
00:07« Je crois que cette reconnaissance, cette déclaration que la France vient d'annoncer,
00:12qui consiste effectivement à déclarer mort pour la France six tirailleurs africains,
00:18est une avancée importante, une avancée fondamentale.
00:22Il faut savoir que pendant 80 ans, quelques rares historiens,
00:25beaucoup de militants, d'activistes africains, d'Afrique de l'Ouest d'une manière générale,
00:29se battaient dans l'indifférence la plus générale pour pouvoir démontrer véritablement
00:34qu'un crime contre l'humanité a été commis le 1er décembre 1944.
00:38Et effectivement, le fait que 80 ans après, la France vienne aujourd'hui dire
00:43que ceux qu'elle a présentés dans son roman national comme étant des mutins
00:48ont été assassinés par son état-major est une avancée fondamentale, il faut le reconnaître. »
00:54« Justement, ces tirailleurs ont été reconnus morts pour la France,
00:58mais morts pour la France, ça ne veut pas dire morts du fait de la France, il y a une nuance ? »
01:04« Alors, il pourrait y avoir une nuance, effectivement, mais 80 ans après,
01:07on accepte, on reconnaît qu'ils sont morts pour la France.
01:10C'est un aveu de culpabilité, véritablement, de la part de la France qui reconnaît bien
01:15que le récit qu'elle a fait du meurtre, de l'assassinat de ces tirailleurs sénégalais
01:19est un récit totalement faux, qui ne correspond pas à la réalité,
01:23un récit irrespectueux de notre mémoire, mais véritablement aussi de la contribution
01:27et du sacrifice de tous ces tirailleurs sénégalais pour la liberté de ce pays,
01:32pour la liberté de la France. »