Elle est LA prétendante du Nouveau Front populaire (NFP) au poste de Première ministre. Lucie Castets, dont la candidature pour Matignon a été balayée par Emmanuel Macron peu après avoir été annoncée, a effectué son premier déplacement à Lille samedi auprès de commerçants et de militants, et elle était hier dans le Loiret chez Duralex. À peine quelques jours après le sauvetage de l'entreprise mythique de verrerie française. Plusieurs chez les Républicains et dans le camp présidentiel ne voient pas d'un bon œil le déplacement de la candidate du NFP à Matignon dans ce fleuron de l'industrie. Lucie Castets est l'invitée de RTL Matin.
Regardez L'invité de RTL avec William Galibert du 01 août 2024.
Regardez L'invité de RTL avec William Galibert du 01 août 2024.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00RTL Matin
00:04Bonjour Lucie Castey, on vous a vu hier aux côtés des employés de Duralex dans le Loiret qui s'organisent en coopérative pour sauver leur usine,
00:11vous continuez les déplacements pour vous faire connaître, vous revendiquez toujours le poste de Première Ministre pour le nouveau Front Populaire,
00:18je vais vous poser la question, comme cela pose peut-être les gens qui nous écoutent, mais à quoi bon faire tout ça, à quoi bon continuer,
00:25alors qu'Emmanuel Macron avant les Jeux vous a dit merci mais non merci Lucie Castey ?
00:30Notre objectif c'est de travailler pour être prêt au moment où le Président de la République reconnaîtra enfin le résultat des élections législatives
00:39et respectera la logique de nos institutions qui est d'appeler au gouvernement le groupe qui est parvenu en tête des élections.
00:47Pourquoi ce moment arriverait, vous espérez toujours un changement de ton, un changement de pied du Président de la République, pourquoi est-ce que ça arriverait ?
00:56Je pense que c'est surtout les Français qui l'espèrent, il y a eu un élan magnifique qui s'est levé pendant les élections,
01:02la gauche a réussi à être unie, c'est pas seulement un accord électoral, c'est aussi un accord qui est destiné à permettre de gouverner pour changer la vie des gens
01:11et c'est vraiment ce que j'entends partout quand je me déplace sur le terrain, les gens aspirent à un changement de politique,
01:15à un changement de méthode mais aussi à un changement de fond.
01:17Donc ces déplacements comme hier aux côtés des salariés du RALEX, c'est quoi, on se prépare à Matignon ou on joue un petit peu au Premier Ministre ?
01:28L'idée c'est vraiment d'aller à la rencontre des militants et la rencontre des salariés, c'est très important pour moi d'être sur le terrain,
01:34c'est très important à titre personnel parce que ça m'importe beaucoup mais c'est aussi écouter ce que disent les Français,
01:41écouter ce que disent les salariés, écouter ce que disent les représentants syndicaux et ils disent tous la même chose,
01:46on a besoin d'un changement, on a besoin enfin de parler des vrais sujets, des sujets qui préoccupent les Français,
01:51notamment la question du pouvoir d'achat, le fait de pouvoir vivre dignement de son travail ou alors des minima sociaux,
01:59le fait de pouvoir trouver du sens dans son travail, le fait de pouvoir avoir un prof devant son enfant lorsqu'il va arriver à l'école à la rentrée,
02:09le fait de pouvoir être soigné aux urgences dans de bonnes conditions, c'est vraiment ça que je fais, c'est d'aller voir ces gens pour les écouter.
02:15Ce que l'on cherche à comprendre c'est quelle serait la pression ou les moyens de pression suffisants sur le Président de la République
02:22pour le faire changer d'avis, pour vous nommer à Matignon ?
02:26Encore une fois ce sont les Français qui attendent ça et donc je pense que c'est impératif que le Président respecte la logique institutionnelle,
02:33dans toutes les démocraties parlementaires, on appelle à former un gouvernement de la couleur du groupe qui est arrivé, de la force politique qui est arrivée en tête aux élections.
02:42On a vu ce qui s'est passé avant les vacances ou la trêve olympique si on peut l'appeler comme ça, à l'Assemblée Nationale.
02:49Vous n'avez, le Nouveau Front Populaire n'a pas fait de coalition et résultat a perdu le perchoir, la présidence de l'Assemblée.
02:57Pas de coalition égale défaite dans ce cas là. Pourquoi ça serait différent en dehors de l'Assemblée ?
03:02Est-ce que vous discutez avec d'autres peut-être pour peser davantage, pour pouvoir imposer votre arrivée au gouvernement ?
03:12Je crois que j'ai toujours été très claire sur ce sujet. Il y a deux questions. Il y a la question de la composition du gouvernement.
03:17On a toujours dit qu'un gouvernement devait être formé sur la base d'un programme politique.
03:21C'est très important que l'ensemble des ministres soient d'accord sur une orientation politique.
03:25L'orientation politique c'est celle du Nouveau Front Populaire.
03:29Ensuite, on sera ouvert à intégrer des gens dans ce gouvernement.
03:32C'est difficile de s'ouvrir en disant on va rester très fixé et le programme, rien que le programme, tout le programme.
03:38Je n'ai pas dit tout le programme, rien que le programme. J'ai dit la base de travail, ce qui nous meut, nos orientations politiques,
03:44c'est ce qu'il y a dans le programme, c'est ce qui a fait consensus, c'est ce qui a fait que les gens ont voté pour l'Union de la Gauche.
03:48Ensuite, il y a la question du travail parlementaire. Là, on va proposer des éléments au Parlement.
03:53On va aller construire des coalitions texte après texte, évidemment avec tout le monde sauf le Rassemblement National.
03:59On déposera des textes dont l'objectif est de changer la vie des gens.
04:04Et là, on verra qui s'oppose à la revalorisation du travail de nuit des infirmières,
04:10au recrutement d'AESH pour accompagner les enfants en situation de handicap à l'école,
04:14qui s'oppose à l'ouverture de nouvelles places en crèche, qui s'oppose à la revalorisation des métiers de la petite enfance.
04:21Je pense que nous sommes en mesure de proposer un certain nombre de textes
04:25qui susciteront du consensus bien au-delà du Nouveau Front Populaire,
04:30parce que cela répond aux aspirations des Français.
04:33Vous ne m'avez pas répondu. Est-ce que vous menez des discussions avec d'autres au-delà du Nouveau Front Populaire,
04:38donc au-delà des socialistes, au-delà de la France Insoumise, au-delà des écologistes ?
04:42Est-ce que vous avez des gens au téléphone ?
04:44Est-ce que cet élargissement, il se matérialise dès maintenant ?
04:48Parce qu'on a vu 195 députés, c'est très nombreux, mais ça ne suffira probablement pas pour diriger la France.
04:55Déjà, hier matin, j'ai organisé une très longue visio avec toutes les forces de l'intersyndical,
05:01parce qu'il est extrêmement important de pouvoir renouer le dialogue syndical qui a été malmené ces dernières années.
05:07Par exemple, j'élargis la discussion avec les syndicats,
05:11et ça me semble très important d'entendre ce qu'ils ont à dire sur l'évolution du monde du travail
05:15et sur ce qu'eux attendent, sur ce qu'attendent les salariés.
05:17Je parle évidemment à la société civile organisée, à des représentants associatifs,
05:23et à de nombreuses personnes qui ont des choses à apporter dans la construction de ce programme de gouvernement.
05:28Hier, lors de votre visio avec les organisations syndicales, la CGT, la CFDT étaient présentes.
05:33Forces ouvrières, la CFTC avaient décliné, se sentent un peu utilisées par vous.
05:39C'est comme ça qu'ils l'expliquent.
05:41Ça montre aussi qu'il y a cette difficulté, malgré tout, à élargir un petit peu votre socle
05:46et à bâtir une forme de coalition ou à se trouver des alliés dans votre combat estival.
05:52Les messages que j'ai des organisations syndicales sont très positifs.
05:56Ils sont très attachés et ils ont raison à leur indépendance vis-à-vis des partis politiques.
06:01Mais ils sont tout à fait prêts à construire.
06:03Et ce que j'entends, c'est qu'ils sont extrêmement heureux qu'on essaye de renouer le dialogue avec eux.
06:07Dialogue qui a été malmené, je l'ai dit, ces dernières années.
06:10D'après le Canard Enchaîné, Lucie Castet, vous avez posé des congés à la mairie de Paris
06:15où vous êtes employée depuis que vous avez été désignée comme candidate pour Matignon par le NFP.
06:20Congé payé, mais vous ne vous êtes pas mise en disponibilité, c'est-à-dire un congé non rémunéré.
06:25Est-ce que c'est vrai ? Est-ce que c'est un problème ?
06:28Et vous savez peut-être que les élus de l'opposition parisienne ont écrit au procureur de la République
06:32pour dénoncer une faute et un manquement au devoir de réserve des fonctionnaires d'après eux.
06:37En effet, je suis actuellement en congé, c'était des congés qui étaient prévus de longue date.
06:42Vous êtes payée par la mairie de Paris en ce moment, malgré ce rôle politique que vous commencez à avoir.
06:48Je bénéficie actuellement du droit au congé payé.
06:50La situation est extrêmement claire, extrêmement simple avec mon employeur.
06:54Je suis heureusement libre de l'usage que je fais de mes congés.
06:58J'avoue que j'en ai connu des plus reposants.
07:01Être adversaire en politique ne justifie pas tout.
07:05Je vois bien que l'opposition de droite parisienne essaye de chercher des points d'appui contre le nouveau Front populaire
07:12qui est arrivé en tête aux élections.
07:14Ça détourne le débat des vraies questions, la question démocratique
07:17qui est celle de « il faut former un gouvernement issu de la force politique arrivée en tête »
07:22et de la situation sociale du pays, c'est ça dont j'ai envie de parler.
07:25S'agissant de ma situation personnelle, elle est très claire.
07:28Et évidemment, je me suis assurée que tout était en ordre.
07:32J'ai le droit d'avoir des opinions et des activités politiques en tant que fonctionnaire.
07:36Vous pourriez vous mettre en réserve ensuite puisque, visiblement, vos congés ne sont pas extensibles à loisir
07:42comme chaque salarié français et que vous avez l'intention de continuer votre combat politique.
07:48S'il le faut, le moment venu, je me mettrai en disponibilité.
07:51Que les choses soient claires, qui paye en ce moment les déplacements, la logistique, les billets de train
07:55comme quand vous allez dans le Loiret, c'est qui ? C'est le parti socialiste ?
07:58Comment ça se passe ? C'est vous qui payez vos billets de train ?
08:00C'est le Nouveau Front Populaire. Ce sont les forces politiques du Nouveau Front Populaire.
08:04Donc ce sont les partis qui vous donnent de l'argent.
08:07Lucie Casté, le secrétaire général de l'ONU s'inquiète d'une escalade très dangereuse
08:13après les frappes qui ont visé tuer, éliminer le chef du Hamas sur le territoire iranien.
08:20Est-ce que vous pensez qu'Israël n'aurait pas dû frapper en territoire étranger ?
08:25Est-ce que vous pensez que c'était une erreur, notamment dans le contexte inflammable que l'on connaît ?
08:30Je m'inquiète moi aussi de ce danger d'escalade.
08:33Je pense que l'action de Benyamin Netanyahou est extrêmement dangereuse pour la région
08:39et pour la sécurité de la région, y compris pour Israël.
08:42Donc je suis effectivement extrêmement inquiète de ce danger d'escalade.
08:46Je pense qu'on devrait tous l'être.
08:48Et moi ma priorité c'est évidemment la paix et pas la guerre.
08:52Et donc je pense qu'il faut tourner tous nos efforts dans cette direction.
08:55Hier Marine Tondelier, la patronne des Verts, disait à propos de vos déplacements
09:01ça durera aussi longtemps qu'il le faut.
09:03On n'est pas près de vous voir disparaître.
09:06Lucie Casté, on vous verra encore à la rentrée quoi qu'il arrive.
09:09J'ai accepté cette mission avec beaucoup de détermination et d'enthousiasme.
09:13Et donc en effet nous attendons que le président de la République prenne ses responsabilités.
09:18Et c'est ce que la population française attend également.
09:21Et donc je suis tout à fait mobilisée le temps qu'il faudra.