Succès des JO aussi pour les photographes de l’AFP

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Transcript

00:00qui font le tour du monde à l'occasion de ces Jeux Olympiques.

00:03Les vraies voix sud radio.

00:05Et on est en ligne, on le remercie avec Martin Bureau, bonsoir.

00:09Bonsoir.

00:10Rédacteur en chef Photo France pour l'agence France Presse.

00:14Alors j'imagine que le travail de vos photoreporteurs s'est décuplé depuis le démarrage de la compétition.

00:22Déjà de manière très factuelle, il y a combien de photographes qui travaillent pour l'AFP

00:26sur l'ensemble des compétitions pour ces Jeux ?

00:3070.

00:31Vous avez 70 photoreporteurs répartis sur tous les sites à tous les moments.

00:35Qu'est-ce que vous retenez déjà de tout ce qui a été publié

00:41et tout ce qui est repris finalement, présenté comme des photos qu'on présente cultes ou iconiques,

00:47même si le mot est un petit peu trop galvaudé.

00:50Qu'est-ce que vous en retenez ?

00:52Ce qu'on retient déjà, c'est déjà la cérémonie d'ouverture qui était grandiose, qui était inédite.

00:58Le fait qu'elle se passe en dehors d'un stade, ça change complètement la physionomie de cet événement.

01:05C'est-à-dire que d'habitude, nous, c'est une douzaine de photographes qui sont dans un stade

01:08et qui assistent au même show depuis différentes positions.

01:11Et là, nous, on s'est retrouvés avec 48 photographes déployés le long de la scène,

01:16sur différents endroits, que ce soit sur certains bateaux de certaines délégations,

01:20certaines positions au bord de l'eau, sur les ponts, mais aussi sur des toits ou même dans un hélicoptère.

01:28Ça a mobilisé beaucoup plus de monde.

01:30Là, on parlait de 48 photographes, en plus des positions qu'on a récupérées de d'autres agences constituées en poule.

01:38Donc, ça change tout.

01:39Et c'est vrai que sur ces images iconiques, il y en a une première déjà,

01:41je pense que c'est le pont d'Austerlitz qui s'enflamme en bleu blanc rouge.

01:47C'était vraiment un moment très joli.

01:49Vous étiez au courant de ça ? Vous saviez que ça allait se passer ?

01:52Non, on n'était pas au courant de cette époque qui allait se passer.

01:57On savait qu'il y avait des choses qui allaient se passer, mais on ne savait pas quoi.

02:00Donc, c'était très compliqué à organiser.

02:03D'accord. Et là, vous aviez positionné combien de photographes pour ne pas rater cet instant ?

02:11Ce soir-là, on en avait 48.

02:1348, mais sur le pont d'Austerlitz ?

02:15Sur le pont d'Austerlitz, il y en avait 3 ou 4 qui étaient dans le coin.

02:22D'accord, donc à l'affût de la bonne photo.

02:26Martin Bureau, qu'est-ce que c'est qu'une...

02:28Parce qu'après, derrière, il y a un filtre.

02:30Vos photographes vous envoient vos photos et vous faites un filtre.

02:34Quels sont les critères que vous définissez pour dire que c'est une bonne photo,

02:38c'est celle-là qu'il faut publier, qu'il faut proposer, plutôt qu'une autre ?

02:43Le filtre qu'on va avoir, c'est-à-dire que les photographes au bord du terrain,

02:46leur appareil est relié à une connexion Internet, que ce soit en Wi-Fi ou un câble.

02:52Et eux font déjà un premier choix.

02:54C'est-à-dire que sur une épreuve, si on prend la natation, par exemple,

02:58sur un 100 m papillon, ils vont travailler sur ce 100 m, faire les photos,

03:04et à la fin du 100 m, entre deux courses, ils vont regarder dans leur appareil photo

03:09ce qu'ils estiment être les meilleures photos.

03:11Donc forcément, c'est un choix un peu plus large que ce que nous, on va en faire derrière.

03:15Et après, ça arrive au bureau de l'AFP, où là, on a une trentaine d'éditeurs

03:20qui vont s'occuper, en fonction des sports, de choisir les photos,

03:25en fonction de l'événement, de l'importance, de ce qui s'est passé,

03:29et puis d'appliquer une légende pour expliquer aux clients ce qui se passe sur la photo.

03:34Et donc, si on fait une bonne photo, ça va être le côté esthétique,

03:38ça va être aussi le côté émotion, parce qu'il y en a beaucoup dans le sport.

03:44Et quelquefois, les deux sont réunis sur la même photo.

03:47Il y a Sébastien Delègne qui a une question à vous poser.

03:50Combien vous êtes pour juger la photo, en fait ?

03:53Est-ce que c'est le regard d'une personne ou plusieurs ?

03:55Vous avez une commission pour sélectionner la photo ?

03:58Non, c'est le regard d'une personne, ça va très vite.

04:01Pour vous donner un ordre d'idée, une finale de 100 m, par exemple,

04:04la photo du vainqueur quand il lève les bras au moment du passage de la ligne d'arrivée,

04:10cette photo-là, elle arrive 50 secondes après, légendée,

04:15comme un produit remis chez les clients,

04:18avec le coureur identifié et la bonne légende.

04:23Donc il faut le coup d'œil, l'expérience.

04:25Ce ne sont que des fans de sport que vous avez au bord des terrains, Martin Bureau ?

04:30Pas du tout. On a des photographes qui font des conflits,

04:34il y en a qui font de la politique, de la mode,

04:37il y en a qui font de tout, c'est vraiment très éclectique.

04:40Pour vous, il y a un autre paramètre sur ces Jeux Olympiques,

04:43il y a les athlètes, les compétitions, mais il y a Paris aussi.

04:46Ce qui change aussi certainement le point de vue

04:51ou le côté esthétique que recherchent peut-être vos photographes ?

04:55Ce qui est fabuleux sur des Jeux Olympiques, c'est que d'habitude de sport,

04:59il y a souvent des sponsors derrière, de la pub.

05:02Et là, en fait, sur des Jeux Olympiques, la seule pub qu'on a, c'est des anneaux olympiques.

05:07Donc les photographes vont commencer à jouer avec les anneaux un peu partout.

05:10Mais là, en plus, ça se passe à Paris,

05:13qui est une des villes les plus visitées au monde, si ce n'est la plus visitée au monde,

05:16et ça devient un décor. Donc on se retrouve avec des photos de sport

05:20qui sont des cartes postales.

05:22Oui, c'est clair. Un podium face à la Tour Eiffel, c'est exceptionnel.

05:26C'est du jamais vu, en fait.

05:28L'arrivée du triathlon avec le Dôme des Invalides derrière, c'est magnifique.

05:32On va voir ce qui se passe pour la course de cyclisme sur route.

05:39Où ils sont censés passer à Montmartre, Place du Tertre,

05:43au pied de la Basinique, devant le Goulin Rouge.

05:46Tout ça, c'est des cartes postales magnifiques.

05:48Et que vous demandent vos clients, justement ? C'est ce mix de tout ?

05:52Les clients, ils veulent avoir des photos qui soient aussi bien des cartes postales,

05:58mais ils veulent aussi avoir un résultat de la course.

06:00C'est-à-dire, qui a gagné ?

06:02Il y a aussi beaucoup de monde, une vraie compétition en termes de placement des photographes,

06:09parce que vous êtes contingenté par le CIO, on est d'accord ?

06:14Oui.

06:15Et donc, il y a des emplacements qu'on ne choisit pas forcément dans un stade ?

06:20Déjà, on ne choisit pas les emplacements où on va gêner la télé, ça c'est la règle d'or.

06:25Et puis après, les emplacements sont faits quand même pour qu'on ait une belle image.

06:31Après, il se trouve qu'on arrive aussi sur certaines disciplines.

06:34Ça a été le cas, là, par exemple, au plongeon, où on a trouvé une position

06:38où il se trouve qu'au plongeon du 10 mètres, il y avait un faisceau de lumière

06:43qui tombait sur les plongeurs, c'était vraiment joli.

06:46Donc, les photographes, ils sont allés, ils se sont fait éjecter de cette position.

06:51Et puis, on a bataillé auprès du CIO en disant,

06:53cette position-là est vraiment importante pour nous, ça fait vraiment une belle photo,

06:56parce que du coup, ça nous fait un fond humide noir, ça fait une photo qui est très graphique.

07:00Où il y a quand même marqué Paris 2024, parce que c'est les Jeux de Paris,

07:04et qu'on doit pouvoir différencier cette photo-là des Jeux de Rio.

07:07Et on a bataillé, finalement, on l'a eue.

07:10Donc, ça se joue aussi à ça par moments.

07:12Alors, il y a Gilles Gansman qui nous écoute, journaliste média Sud Radio,

07:15et qui a une question pour vous sur les utilisateurs de smartphones, de téléphones portables.

07:21On voit aujourd'hui sur Instagram, etc., tout le monde veut faire son cliché d'une compétition

07:27ou d'un lion iconique de Paris.

07:29Est-ce que ce sont des concurrents directs, où vraiment, vous ne faites absolument pas le même métier,

07:33et que la photo, le photoreportage de sport, de compétition comme les Jeux,

07:37a encore de beaux jours devant elle ?

07:42Des concurrents ? Non, j'espère pas !

07:45Si vous me dites oui, c'est embêtant, oui !

07:47Non, les appareils photo, il y en a toujours eu dans les familles.

07:50Et j'ai toujours défendu le fait que les photographes ont un savoir-faire, une technique,

07:57et un œil qui, pour moi, est comme un muscle qu'on entraîne toute l'année

08:03pour le sortir dans les grandes occasions.

08:06Et là, les vidéos en font partie.

08:09Oui, mais ces photos-là, elles n'étaient pas likées.

08:12Là, aujourd'hui, vous avez des photos sur les réseaux,

08:15elles sont likées à je ne sais pas combien de personnes ?

08:18De milliers de personnes, on va dire.

08:21C'est dans ce sens, la concurrence, je pense.

08:23C'est ce qui est arrivé d'ailleurs, Martin Bureau, à cette fameuse photo

08:26d'un de vos photographes sur le site de Surf,

08:29qui a fait le tour du monde dans l'espace de deux heures,

08:32et repris par tous les médias.

08:33Mais c'est une photo d'un photographe de l'AFP.

08:35C'est une photo d'un photographe de l'AFP,

08:37faite avec un vrai appareil photo, avec un objectif, par un smartphone.

08:41Dans l'eau ?

08:42Oui, il n'était pas dans l'eau, il était sur un bateau.

08:46Et en quelques heures, il est passé de 3 000 followers à plus de 100 000.

08:52C'est ça.

08:53On vous souhaite de beaux Jeux Olympiques.

08:55Pour vous, quelle est la plus belle photo que vous ayez faite, sans donner de nom ?

08:59Est-ce qu'il y en a une que vous aimez plus que les autres, Martin Bureau ?

09:02Non, il y en a plusieurs que j'aime beaucoup.

09:04La cérémonie d'ouverture restera dans ma mémoire.

09:06Et puis, c'est pas fini, donc j'attends de voir les prochaines.

09:08Les plus belles restent à venir, absolument.

09:11Martin Bureau, merci beaucoup.

09:12On voulait effectivement faire ce petit coup de projecteur au travail de vos équipes.

09:16Vos près de 70, 80 photographes qui sillonnent les terrains de CGO.

09:22Vous êtes le rédacteur en chef photo France, pour l'agence France Post.

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