L’échange historique de prisonniers entre l’Occident et la Russie, un succès diplomatique au goût amer

  • le mois dernier
Avec David Page, journaliste américain

On décrypte le monde, tous les samedi matin à 8h16.

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##ON_DECRYPTE_LE_MONDE-2024-08-03##

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00:00Le Grand Matin Sud, Radio Weekend, on décrypte le monde.
00:06Avec le consultant, notre consultant américain, David Petsch, bonjour David.
00:11Et bonjour Laurence.
00:12Alors avec vous, forcément, on va revenir sur l'échange de prisonniers entre l'Occident et la Russie.
00:17C'était jeudi, au total 24 personnes emprisonnées dans 7 pays différents.
00:22On a parlé d'échanges historiques, du jamais vu depuis la chute de l'empire soviétique en 91, on peut le dire.
00:30Exact, et en plus c'est une énorme victoire pour Joe Biden.
00:35Point de vue américain, c'est un énorme succès.
00:39Parce que Biden a toujours dit et répété qu'il ferait libérer Evan Gershkowitz,
00:46évidemment le reporter journaliste du Wall Street Journal et Paul Wheeler, l'ancienne marine.
00:52Et il a promis à l'Olympique qu'il ne va pas quitter l'Occident sans leur libération.
00:58Comme il l'a fait en 2022 avec Brittany Griner, la basketeuse, si vous vous souvenez Laurence qui était arrêtée,
01:05qui est actuellement à Paris et elle joue le basket pour l'équipe américaine.
01:11Ah oui c'est vrai, c'est vrai.
01:13Et c'était difficile à négocier parce qu'évidemment il y avait un grand problème.
01:19Et il y avait plusieurs problèmes, mais le plus grand problème était les Allemands et Olaf Schultz.
01:24C'est ça, parce que Poutine quelque part a embarrassé l'Allemagne puisqu'en contrepartie il a obtenu ce qu'il voulait,
01:31c'est-à-dire la libération de Vadim Krasikov, c'est un agent russe condamné à la réclusion en Allemagne.
01:38En Allemagne il a tué un leader tchétchène en 2004, il a été arrêté, il a été condamné à la perpétuité.
01:44Et les Allemands ne voulaient pas faire du jeu avec ça, on ne va pas lui laisser partir.
01:49Il y avait même question à un moment que peut-être si Vadim Krasikov a été libéré, que Navalny pourrait être libéré.
01:58Le pauvre qui est mort maintenant, l'opposant russe.
02:01Mais il y a des gens très proches de Navalny qui ont dit que ça n'aurait jamais changé rien,
02:06parce que Navalny ne voudrait pas être un opposant en exil et c'est pourquoi il s'est rendu lui-même de l'Allemagne en Russie
02:15avec plein de connaissances de ce qui lui attendait là, qui n'était pas très marrant évidemment.
02:20Donc là, ça c'était une chose.
02:24Donc ça c'était presque un cadeau d'Olaf Schulz à Joe Biden pour la fin de sa présidence,
02:31mais ce n'était pas le dernier obstacle, Laurence.
02:34Laurence, après Olaf Schulz a dit ok, on va laisser ce mec partir, tu veux un regard, je ne suis pas très content.
02:43Mais si ça peut sauver des autres vies et aussi aider un peu Biden, on va le faire.
02:50Il a dit il faut savoir faire un pacte avec le diable, le chancelier Schulz.
02:56Ça c'était ses mots.
02:58Mais les conséquences vont être positives.
03:02Mais après ça, Poutine a insisté, ça ce n'était pas le dernier obstacle,
03:09après ça il a insisté que cette famille bizarre des Russes en Slovénie qui ont prétendu d'être argentins,
03:18qui avaient des enfants qui ne savaient même pas qu'ils étaient russes et qui ne pouvaient pas parler le russe,
03:23qu'ils soient libérés aussi.
03:26Et il a fallu Biden, beaucoup d'efforts au téléphone en parlant avec le président et le premier ministre de Slovénie
03:36à obtenir le raccord pour lâcher ou échanger cette famille.
03:42Et ça c'était le dernier obstacle et il a réussi ça aussi.
03:45Vous dites victoire diplomatique pour Joe Biden, c'est vécu comme ça aux Etats-Unis ou dans la presse américaine ?
03:51Oui, oui, oui, parce que seulement on voulait voir ces Américains rentrer.
03:54Dès que Krasovets va rester en Russie, il ne peut jamais sortir de la Russie parce qu'il est déjà très collé.
04:02Et ça c'était quelque chose où les Américains ont obtenu quelque chose et rien n'est plus important que les vies des Américains pour les Américains.
04:10Imaginons que Kamala Harris, qui est en train de gagner un peu d'énergie là...
04:18Oui, puis là elle a été officiellement reconnue candidate démocrate hier soir.
04:23Oui, ça va être scellé d'ici une semaine je crois.
04:29Le fait est qu'elle parle évidemment beaucoup plus, elle est exposée beaucoup plus, elle commence à être assez populaire.
04:37Et s'il y a encore des victoires diplomatiques de l'équipe Biden-Harris avant l'élection présidentielle le 5 novembre,
04:47parce que Joe Biden voudrait trouver une fin ou une solution à la guerre en Ukraine et à Gaza.
04:56Ah carrément, en l'espace de quelques mois.
04:59Oui, ça serait un miracle. Mais on parle à Washington que peut-être les Russes et les Américains parlent que les Russes cèdent une partie de Donbass aux Ukrainiens.
05:15Ok, on échange. Évidemment l'Ukraine ne va pas rejoindre l'OTAN, en tout cas l'Ukraine ne serait pas dans une position pour faire partie de l'OTAN et de l'Union Européenne.
05:28Et puis si quelque chose de ce genre pourrait être négocié avant le 5 novembre, je laisse Trump dans une situation impossible.
05:39C'est sûr. Ce sera en tout cas à suivre aussi avec vous.
05:43Tout ce que je veux vous dire avant qu'on se sépare, ce n'est pas vrai forcément que Poutine préfère avoir Trump, qu'il a toujours décrit comme imprévisible, à la mise en blanche.
05:57Oui, ça sera l'objet d'un autre rendez-vous avec vous. Merci beaucoup David Page pour vos éclairages.

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