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Peut-on déjà se réjouir de l'organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 ? Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, est l'invitée du Grand Entretien à 8h20.

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Transcription
00:00Comme en sport, attention à ne pas lever les bras avant la ligne d'arrivée, mais peut-on déjà se réjouir de l'organisation des Jeux de Paris 2024 ?
00:09On va en parler avec l'invité de France Inter ce matin, présidente LR de la région, île de France, Valérie Pécresse, bonjour !
00:15Bonjour !
00:16Vous avez, je crois comme moi, la voix un peu éraillée après avoir assisté à un combat de boxe, notamment hier, c'est ça ?
00:23Un combat de boxe où j'ai soutenu une jeune gargeoise, Davina, malheureusement qui a perdu, et puis le basket 3-3 où là on a gagné, donc effectivement,
00:31et puis le concert de Youssou N'Dour après, donc forcément ça casse un peu la voix.
00:35On va parler de ces Jeux de Paris 2024, on va parler de ce qui doit se passer après aussi, selon vous, sur le plan politique.
00:41Les questions, les réactions des auditeurs, comme d'habitude, au 01 45 24 7000 et sur l'application de France Inter avec l'onglet Réagir.
00:49Un petit mot d'abord de ce qui va un peu moins bien du côté de Paris 2024, c'est le feuilleton de la baignade dans la Seine.
00:56Les entraînements du triathlon mixte qui a lieu en ce moment ont été annulés ce week-end, samedi et dimanche.
01:04On voit que ça tient pour les compétitions, elles peuvent avoir lieu sur ces Jeux Olympiques, mais sur le fait de rendre baignable durablement la Seine pour les Parisiens,
01:16pour les Franciliens, pour les touristes, on voit qu'il y aura encore beaucoup de travail, on n'y est pas encore.
01:21Et pourtant c'est évidemment l'objectif, parce que cette question de la baignabilité de la Seine, ça doit être un héritage écologique pour la France, pour la France tout entière.
01:29Donc il faudra continuer d'y travailler.
01:31Vous y croyez vraiment ? A quelle échéance ?
01:33Je crois que dans toutes les capitales qui ont réussi à faire ça, je parlais l'autre jour avec des collègues danois,
01:40c'est vraiment quelque chose qui apporte un bien-être à la population et qui apporte aussi, évidemment, pour tout le territoire, une transition écologique très forte.
01:50Donc oui, c'est un objectif à tenir, pas seulement pour la Seine, pour tous les fleuves des grandes villes, pour tous les fleuves des grandes villes de France.
01:57Vous ne donnez pas d'échéance ?
01:59Moi je pense qu'il faut qu'on maintienne. On a gravi une bonne partie de la montagne, donc ce serait dommage de baisser les bras maintenant.
02:07Vous restez prudente aussi sur votre propre baignade dans la Seine, puisque vous avez dit que vous le feriez, mais sans caméra ?
02:13Moi j'ai dit que je le ferais quand le grand public le ferait, avec le grand public, puisque ce n'était pas ma responsabilité.
02:17Moi ma responsabilité, vous la connaissez, mon défi olympique à moi, c'est de réaliser des Jeux 100% accessibles en transport en commun, ce qui est une première mondiale.
02:28Et comme tous les grands sportifs, je reste extrêmement vigilante et concentrée sur l'objectif.
02:33Vous parlez effectivement de votre sujet prioritaire qui est celui des transports.
02:37Pour terminer sur la Seine, on ne vous sent pas totalement confiante, il y a une athlète belge qui est tombée malade mercredi.
02:43La Fédération internationale de triathlon a dit que c'était monnaie courante pour ce genre de compétition, mais on vous sent prudente pour l'instant.
02:51Écoutez, moi je fais confiance à l'État et à la mairie de Paris qui sont en charge de ce sujet-là.
02:56Sur les transports, votre sentiment 10 jours après la cérémonie d'ouverture ? Vous partagez l'enthousiasme des visiteurs ?
03:05Pour l'instant, il y avait beaucoup de craintes avant ces Jeux olympiques, le bilan semble pour l'instant très positif.
03:13Ce qu'il faut vraiment que tous les Français réalisent, c'est que c'est un petit exploit de faire des Jeux 100% accessibles en transport en commun.
03:21C'est un exploit évidemment d'organisation, mais c'est aussi un exploit écologique,
03:26parce que ce sont aussi des transports 100% décarbonés, on n'a mis en place que des transports électriques ou des transports au biogaz.
03:34Donc aujourd'hui cette médaille d'or, si jamais nous l'avons, parce qu'on a encore une semaine à bien fonctionner,
03:41à mon avis on ne sera pas détrôné par Los Angeles si vous voyez ce que je veux dire.
03:45Donc on va la garder pendant longtemps, on sera un exemple.
03:49Et moi, la joie des spectateurs, le bonheur dans le métro, dans les RER des spectateurs, c'est ma plus belle réconfortance.
03:56Vous dites déjà que Los Angeles ne pourra pas faire aussi bien en termes de transport ?
04:00Non, parce qu'en fait ils n'ont pas du tout le réseau de transport que nous avons.
04:03Et puis pour les Jeux, nous l'avons encore étoffé.
04:06La grande surprise des spectateurs qui arrivent, c'est de pouvoir arriver de l'aéroport d'Orly directement dans Paris en 20 minutes en métro,
04:14avec la nouvelle ligne 14, c'est de découvrir la gare de Saint-Denis-Play et l'RER.
04:18C'est de commencer à prendre, il ne sera vraiment en action complète qu'en décembre,
04:24le RERE de la Défense jusqu'à la gare du Nord en 11 minutes.
04:28Vous voyez, c'est des choses qui changent complètement le visage de l'île de France.
04:31Mais vous savez bien que le ressenti d'un voyageur qui a le temps, qui est en vacances, qui est là pour les Jeux Olympiques,
04:36qui va voir, je ne sais pas, un match de beach volley au champ de Mars,
04:40forcément n'est pas le même que celui d'un francilien qui se lève tous les matins à l'aube pour aller prendre son RER ou son métro.
04:47Est-ce que vous garantissez que ces Jeux Olympiques vont amener également une amélioration du service pour les franciliens au quotidien ?
04:56Alors, la réponse est bien sûr.
04:58Mais ce qui est vrai aussi, et je le dis parce que c'est important,
05:01c'est qu'on voit aujourd'hui des spectateurs qui non seulement effectivement sont de bonne humeur, mais aussi sont très disciplinés.
05:08J'insiste, parce qu'en fait...
05:10Vous voulez dire que si ça ne marche pas dans l'année, c'est aussi de la faute des franciliens ?
05:13Non, parce qu'on a donné beaucoup de consignes, et des consignes assez contraignantes.
05:16Ça m'a été reproché, mais j'ai dit, par exemple, pour le Stade de France, je vous invite à prendre la ligne 14,
05:22il faudra marcher 20 minutes, mais ce sera très confortable.
05:26Pour le Parc des Princes, je vous invite à prendre le RERC, il faudra marcher un peu plus, mais ce sera beaucoup plus capacitaire.
05:33Et les spectateurs ont suivi les consignes.
05:36Ils ont massivement téléchargé l'application, ils ont massivement téléchargé l'application,
05:41et ils ont vraiment suivi les consignes.
05:43Et c'est vrai aussi qu'on a renforcé la présence humaine, donc ça il faut qu'on y réfléchisse,
05:47pour pouvoir guider les flux, et ça nous aide énormément à ce que ça se passe bien, à ce que ce soit fluide.
05:53Par exemple, à faire en sorte que tout le monde se répartisse raisonnablement dans le train,
05:58au lieu d'être tout le temps vraiment cramé de monde au centre,
06:03avec des voitures qui sont mal équilibrées.
06:06Donc ça peut être des pistes d'amélioration, plus de personnel sur les quais, plus de fréquences aussi ?
06:12Vous avez augmenté sur certaines lignes la fréquence des trains ?
06:14Alors oui, on a augmenté, mais là...
06:16Vous pourriez le pérenniser à la rentrée ?
06:17Non, parce qu'en fait ça n'aurait pas de sens.
06:19On a en fait adapté notre plan de transport aux épreuves.
06:23Donc je ne vais pas remettre sur la ligne de métro 9, autant de métro que si je dois desservir Roland-Garros et le Parc des Princes.
06:31Ça n'a pas de sens non plus de calibrer...
06:36Le transport d'hiver n'est pas du tout le même.
06:39Le transport d'hiver, c'est un transport en heures de pointe.
06:41Aujourd'hui, notre défi, c'est de vider le Stade de France deux fois par jour.
06:45Ce ne sont pas du tout les mêmes défis.
06:46C'est de desservir Saint-Quentin-en-Yvelines.
06:48Sur les prix, le fameux ticket de métro, on est passé de la promesse de transport gratuit au ticket de métro à 4 euros.
06:55Vous n'en profiterez pas pour, peut-être pas le laisser à 4 euros, mais augmenter le prix pour les Français qui vivent à la rentrée ?
07:02Je rappelle que la promesse des transports gratuits avait été faite par le Cojo et le Président de la République,
07:06qui m'ont ensuite repassé le bébé en me disant qu'on n'a pas les 250 millions.
07:12En fait, le plan de transport que nous avons fait, avec les 125 plans B, avec la signalétique, avec la sécurité, avec l'information voyageur, avec tout ça,
07:20c'est un plan de transport qui coûte 250 millions.
07:23Et moi, je ne voulais pas laisser cette dette aux Franciliens en septembre.
07:26Donc, il fallait effectivement équilibrer le budget.
07:29C'est ça les tarifs J.O. !
07:30Mais je crois, et c'est important pour moi, que tous les spectateurs et les athlètes qui viennent aujourd'hui savent qu'ils en ont pour leur argent.
07:37Et en avoir pour leur argent, c'est quand même un sentiment important.
07:40Le ticket de métro repassera aux tarifs d'avant J.O. ou il sera plus important ?
07:43Bien sûr, bien sûr, bien sûr.
07:45Exactement au même ?
07:46Bien sûr.
07:47Vous ne l'augmenterez pas même de quelques dizaines de centimes ?
07:50Mais il repassera en septembre aux tarifs d'avant J.O.
07:53Une question, justement, sur les transports en Ile-de-France au standard de France Inter de Pierre.
07:59Bonjour Pierre !
08:01Est-ce que vous nous entendez Pierre ? Vous êtes avec nous ?
08:06Pierre, je crois qu'on vous entend. Bonjour !
08:08Oui, bonjour. Je voulais poser une question à Madame Pécresse, responsable avec la région Ile-de-France des transports en région parisienne.
08:16Qu'en est-il de l'accessibilité, en particulier du métro urbain, aux personnes à mobilité réduite ?
08:22Sachant qu'actuellement, c'est le zéro absolu.
08:25Oui, merci beaucoup Pierre. On sait qu'effectivement, l'accessibilité est un gros point noir, en particulier du métro et en général des transports en Ile-de-France. Valérie Pécresse ?
08:34Alors, je ne vous laisse pas dire en général, mais la question...
08:38Dans le métro, c'est une station sur dix à peu près qui est accessible.
08:41C'est ça, c'est absolument ça.
08:42Et en Ile-de-France, la moitié.
08:44Alors, on est aujourd'hui à 90% des personnes montantes dans les transports en commun d'Ile-de-France qui ont accès à un parcours accessible.
08:52Ça veut dire que tous les transports de surface sont accessibles, 100%.
08:56Ça a été un énorme travail.
08:57C'est pour ça, je ne veux pas minimiser l'énorme travail qui a été fait pour ces jeux par l'Ile-de-France Mobilité, par la RATP, par la SNCF, par SNCF Réseau.
09:06Parce que, par exemple, pour les gares de la SNCF, on s'était donné comme objectif 174 gares accessibles.
09:12La SNCF, SNCF Gare et Condition, nous en avons fait 180.
09:15Donc, moi, je voudrais qu'on soit positif quand même, parce que ce travail énorme qui a été fait par tout le monde pour justement aider à l'accessibilité, il existe.
09:25Les 150 navettes à petit prix qui ont été mises en place pour 4 euros par l'Ile-de-France Mobilité pour toutes les personnes en situation de handicap, elles existent.
09:37D'ailleurs, on peut encore les réserver pour aller aux épreuves.
09:40Donc, il y a eu un effort colossal sur l'accessibilité.
09:42Mais dans le métro, ça restera compliqué structurellement.
09:44La seule chose qui reste à faire vraiment aujourd'hui, on continue la mise en accessibilité des gares pour la Grande Couronne.
09:51Pierre a raison de le dire.
09:53Et pour le métro, pour le métro, moi, j'ai un plan.
09:56Depuis le début, je pense qu'il faut qu'on aille beaucoup plus loin.
09:59Les Jeux paralympiques vont être l'occasion d'une prise de conscience de cet enjeu de société qu'est le handicap.
10:06Et je pense qu'il faut qu'on fasse un plan.
10:08État, ville de Paris, région, un tiers, un tiers, un tiers et que d'ici 10 ans, on se mette en situation de rendre le métro accessible.
10:16C'est un énorme travail.
10:17C'est des chantiers énormes.
10:18C'est colossal.
10:19C'est 2 milliards d'euros.
10:20Et c'est aussi beaucoup de désagréments pour les Parisiens.
10:23Donc il faudra le faire progressivement.
10:25Mais je pense qu'on ne peut pas faire l'impasse sur l'accessibilité du métro historique.
10:28Mais toutes les nouvelles lignes qu'on ouvre de métro sont 100% accessibles.
10:3214, 15, 16, 17, 18.
10:34Toutes les nouvelles lignes qui vont ouvrir seront 100% accessibles.
10:37Et le A et le B aussi.
10:38Une question de Thierry, toujours sur les transports.
10:40Il souligne, Thierry, sur l'application de France Inter, que les transports sont très bons pendant les JO parce que des Parisiens sont en congé.
10:46Et d'autres jouent le jeu en faisant du télétravail.
10:49Comment vous envisagez la période des jeux paralympiques qui sera fin août, début septembre, jusqu'au 8 septembre, quand beaucoup de Parisiens seront revenus ?
10:57Les chiffres donnent tort à cette idée que les Parisiens sont partis.
11:01En réalité, on a regardé toutes les validations.
11:04On a regardé toutes les validations de tickets.
11:06Nous avons aujourd'hui 500 000 personnes de plus qu'en été normal.
11:10Et les Franciniens sont là.
11:12Alors ce n'est pas les mêmes.
11:13Effectivement, ceux qui travaillent sont beaucoup en télétravail.
11:16Mais il y a énormément de Franciniens qui sont restés pour voir les jeux.
11:19Donc en fait, on transporte autant de Franciniens qu'en été normal.
11:22Et on a rajouté 20% de touristes de plus.
11:26Donc pas d'inquiétude pour les jeux paralympiques.
11:28Aujourd'hui, on transporte 7 millions de personnes.
11:30Pour les jeux paralympiques, on sera en jauge d'hiver.
11:33Là, on peut aller jusqu'à 9 millions.
11:35Donc il y aura beaucoup plus de choses.
11:37Ce que j'ai dit aux transporteurs, à tous les opérateurs, c'est que je voulais une vigilance absolue sur les transports scolaires.
11:43Et notamment sur les transports de rentrée.
11:47On commence déjà à se projeter dans l'héritage de ces jeux.
11:50Héritage symbolique notamment.
11:52Est-ce que vous souhaitez, comme Anne Hidalgo, conserver la vasque olympique et son ballon ?
11:57C'est une évidence.
11:58Comme on a conservé la tour Eiffel à la fin de l'exposition universelle.
12:01Il faut qu'on conserve cette vasque.
12:03Pour moi, il n'y a même pas de question.
12:05Pas forcément au Tuileries.
12:07Je crois que le Louvre a dit qu'il n'était pas favorable.
12:11Il va falloir qu'on mette tout le monde d'accord.
12:13Il faut qu'on la garde.
12:14Moi, je pense que sa place est au Tuileries.
12:16Maintenant, s'il faut la déplacer, on trouvera bien un endroit.
12:19Moins positif, toujours sur la question de l'héritage, peut-être au parc de la Villette, dans le nord de Paris.
12:26Certaines associations ont aussi dénoncé un nettoyage social.
12:30Des SDF chassés de la capitale.
12:32Un pas de plus aussi vers une société de la surveillance.
12:35Est-ce que ça peut être ça aussi, l'héritage des Jeux olympiques ?
12:39Deux sujets.
12:40Sur l'hébergement d'urgence des SDF, la région avait mis à la disposition de l'État pour ces Jeux,
12:46pour mettre à l'abri un certain nombre de personnes sans abri, trois lycées.
12:51On avait trois lycées vides.
12:53On les a mis à la disposition de l'État pour pouvoir accueillir ces personnes sans domicile fixe.
12:58Il y a eu un gros gros effort qui a été fait aussi sur l'hébergement d'urgence dans Paris.
13:03C'est important de le dire.
13:05On a pris notre part de l'effort.
13:08Sur la question de la sécurité, c'est vrai qu'il y a des pas en avant qui ont été faits en matière de sécurité.
13:15Notamment avec une loi qui a permis la vidéosurveillance aidée par l'intelligence artificielle.
13:21Oui, absolument.
13:22Des drones de surveillance dont on a réussi à avoir...
13:26Est-ce que ça doit être pérennisé, tous ces systèmes de surveillance, d'après vous ?
13:29Moi, je vais vous dire, de toutes les façons, on n'aura pas la même présence policière à la rentrée.
13:33La présence policière est inédite, mais parce qu'il y avait un risque sécuritaire inédit.
13:38Je ne vous décris pas la situation du monde.
13:41Je pense qu'à France Inter, les auditeurs sont bien au fait des conflits mondiaux qui font que ces jeux se déroulaient sous très haute surveillance, très haute vigilance.
13:50Évidemment, il y aura beaucoup moins de présence policière, mais on va en garder.
13:54On va en garder notamment dans les transports en commun, ce qui est important pour nous.
13:57Ça va être un héritage des jeux.
13:59Et puis, en septembre, il va falloir trouver une majorité.
14:02Il va falloir trouver une majorité au Parlement pour maintenir un certain nombre des dispositifs des jeux,
14:07notamment les caméras GoPro dont nous avons équipé tous les contrôleurs et tous les agents de sécurité des transports.
14:13Normalement, ça s'arrête en octobre.
14:15On en a besoin.
14:16On en a besoin pour protéger ces personnels, mais on en a aussi besoin pour la déontologie policière.
14:21Donc, c'est important de maintenir ça.
14:23Important aussi de maintenir l'intelligence artificielle dans les transports,
14:26parce que ça permet, sur les colis suspects, sur les mouvements de foule, de faire d'énormes progrès.
14:30Le texte que vous appelez de vos voeux sur la sécurité et les caméras GoPro serait voté,
14:35si on fait de la politique fiction, par une majorité qui pencherait à droite.
14:39Alors, est-ce qu'Emmanuel Macron, dès la semaine prochaine, doit nommer un gouvernement de droite ?
14:44Vous savez, je ne pense pas que la sécurité soit de droite.
14:47J'espère qu'on trouvera aussi des personnalités de gauche qui seront capables de se rendre compte
14:52que c'est un enjeu pour la France d'avoir une capitale sûre,
14:56une capitale hospitalière à tous les Français et à tous les étrangers.
14:59Emmanuel Macron doit nommer un Premier ministre dès la semaine prochaine, après la fin des Jeux Olympiques.
15:03Et qui doit être ce Premier ministre, d'après vous ?
15:05Il y a un peu urgence à avoir un gouvernement, effectivement.
15:08Moi, j'ai appelé à une trêve olympique dès l'annonce de la dissolution,
15:11parce que je savais que cette dissolution allait aboutir à quelque chose d'assez catastrophique
15:16en termes d'éparpillement des forces politiques.
15:19Cette trêve olympique, aujourd'hui, va prendre fin dans une semaine.
15:24Et il y a deux urgences.
15:26Un, maintenir la même énergie pour l'organisation des Jeux Paralympiques et de la rentrée.
15:31Parce que, je vous le dis, les Jeux Paralympiques vont être vraiment l'occasion de changer de regard sur le handicap.
15:36Il faut que ce soit une réussite, tout autant que les Jeux Olympiques.
15:39Avec un gouvernement actuel qui continue à gérer les affaires publiques.
15:42Et le deuxième urgence, pardon monsieur le Baron,
15:46un autre défi, le bouclage du budget 2025,
15:50qui est là aussi un budget introuvable, avec 30 milliards d'économies à faire.
15:55Alors comment on fait ?
15:57C'est une bonne question qu'il faut poser au Président de la République.
16:00Je pense qu'il faut qu'il choisisse rapidement un Premier Ministre.
16:03Et il faut surtout qu'il y ait un esprit de responsabilité au sein de tous les partis politiques
16:08pour essayer de faire ces 30 milliards d'économies,
16:10sans lesquelles la France va être mise sous surveillance par la Banque Centrale Européenne, par le FMI.
16:17Et ce serait évidemment un drame pour notre pays.
16:19Mais vous ne donnez pas de nom pour Matignon ?
16:21Je ne suis pas Président de la République, c'est lui qui l'est.
16:24Et c'est à lui de trouver la voie de sortie.
16:27Certains dans votre famille politique évoquent Xavier Bertrand, Michel Barnier.
16:30Ce qui est sûr, c'est que si j'avais été élu Président de la République,
16:34ça n'a pas été le choix des Français, j'aurais sans doute choisi Xavier Bertrand.
16:37C'est un très bon candidat. Face à Lucie Castex, si vous me permettez, il n'y a pas de match.
16:41Emmanuel Macron ne doit pas nommer la candidate proposée par le Nouveau Front Populaire,
16:45qui représente aujourd'hui la première force politique à l'Assemblée Nationale.
16:49Mais la première force politique à l'Assemblée Nationale, c'est celle qui s'alliera avec Renaissance.
16:55Donc aujourd'hui, le sujet c'est la compétence, c'est l'expérience, c'est la capacité à gérer le pays.
17:02Là encore, je vous l'ai dit, il n'y a pas de match entre des grandes personnalités de la droite
17:07qui ont déjà géré des très grandes collectivités, des très grands ministères,
17:10qui ont eu des tas de responsabilités, y compris au plan international.
17:14Et Madame Castex, dont le bilan à la mairie de Paris est un programme politique en soi.
17:20Le groupe de droite dirigé par Laurent Wauquiez aujourd'hui doit s'allier avec Renaissance, avec la majorité d'Emmanuel Macron.
17:26L'ex-majorité, pardon.
17:28Je crois que la droite, pour représenter un espoir pour le pays, doit rester indépendante.
17:32Elle doit rester indépendante, on n'est pas les supplétifs de la macronie, la béquille de la macronie,
17:37mais on n'est pas non plus, évidemment, le marchepied du Rassemblement National.
17:41Donc on lutte contre la montée des extrêmes, ça doit être notre premier axe directeur.
17:48Le deuxième, c'est qu'évidemment on est responsable.
17:51On est responsable et quand le pays est vraiment dans la panade, on est à la hauteur de nos responsabilités.
17:57Donc il faut s'allier avec le camp d'Emmanuel Macron.
17:59Avec un grand P.
18:00Donc ça veut dire qu'il faut aider non pas un camp, mais un pays, la France, le nôtre.
18:04Mais concrètement ?
18:05Notre pays est sous surveillance aujourd'hui parce qu'on est en déficit excessif.
18:08Notre pays, il peut voir son économie s'effondrer.
18:10Donc le sujet aujourd'hui, il est social, il est économique, c'est de réussir à porter un budget pour la France,
18:15à porter un projet de loi de financement de la sécurité sociale et des aides sociales pour 2025.
18:20C'est de sauver la France.
18:22Pardon, je suis peut-être un peu grandiloquente, mais puisqu'aujourd'hui on est si fiers de notre maillot,
18:27si fiers de notre drapeau, je crois que cette question de la fierté patriotique,
18:32elle doit se ressentir aussi dans l'attitude qu'auront les partis politiques au Parlement à partir de la mi-août.
18:38Vous dites justement, comme Emmanuel Macron, on a vu sur ces Jeux Olympiques qu'on pouvait travailler main dans la main.
18:44Lui, le Président de la République, vous, Présidente de droite de la région,
18:49Anne Hidalgo, maire socialiste de Paris.
18:51Vous dites que c'est un exemple, ce travail que vous avez fait.
18:55Tous les trois avec des tensions parfois.
18:57Je serais moins enthousiaste que lui parce qu'en fait quand c'est facile,
19:03quand c'est des décisions de dépenses publiques comme les Jeux, on arrive à s'entendre.
19:08Même si parfois il y a des tensions, moi je voulais équilibrer le budget, je ne voulais pas du quoi qu'il en coûte,
19:12je ne voulais pas laisser de dettes, mais bon, après on peut avoir des divergences politiques, mais on peut s'entendre.
19:17Quand il s'agit de décisions très difficiles comme l'immigration, la fiscalité, les économies budgétaires,
19:24là on n'est d'accord sur rien.
19:26Et c'est là que c'est beaucoup plus difficile de s'entendre et beaucoup plus difficile de trouver une majorité.
19:31Et c'est là qu'il faut un sacré esprit de responsabilité et sortir des postures.
19:34Donc on n'y est pas encore si je vous entends bien.
19:36Ah mais non, on n'y est pas du tout, du tout.
19:38Merci beaucoup Valérie Pécresse, Présidente de la région Île-de-France
19:42et invitée ce matin du grand entretien du 6-9.
19:45La Revue de presse dans un instant.

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