Valérie Pécresse, la Présidente de la Région Ile-de-France, est l'invitée d'Olivier Bost.
Regardez L'invité de RTL avec Olivier Bost du 27 août 2024.
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00:00RTL Matin
00:04A 7h45 sur RTL, Olivier Bost vous recevez Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France.
00:08Avant d'évoquer l'ouverture des Jeux Paralympiques dans la région demain,
00:12Valérie Pécresse, voyez-vous une solution pour sortir de la paralysie politique actuelle ?
00:16Avant de répondre à votre question, je voudrais profiter de cette antenne
00:20pour adresser mes condoléances, si vous me le permettez, à la famille
00:24du gendarme du peloton autoroutier de Montdelieu
00:28qui a été tué cette nuit de manière totalement tragique
00:32et dire aussi toute ma reconnaissance à ses collègues et ses frères d'armes
00:36C'était lors d'un délit de fuite. C'était un délit de fuite, c'était encore
00:40une tragédie liée à l'insécurité dans notre pays
00:44mais ça me permet aussi de dire toute ma reconnaissance en tant que présidente
00:48de l'Île-de-France à tous les gendarmes, toutes les forces de l'ordre, tous les militaires
00:52tous les policiers, les milliers de policiers qui sont venus faire la sécurité des Jeux Olympiques
00:56à Paris. Et vous le savez, on ne s'est jamais sentis autant en sécurité
01:00à Paris, donc je voudrais leur dire aussi un immense merci.
01:04Pour revenir à la situation politique, nous avons un ministre de l'Intérieur notamment démissionnaire
01:08mais un gouvernement dans sa totalité. Quelle solution, je vous repose la question, voyez-vous
01:12pour sortir de cette paralysie politique ?
01:16La situation, je vous l'ai dit, elle est grave à cause de cette majorité de blocage à l'Assemblée.
01:20Une majorité de blocage à l'Assemblée avec un risque qui est celui
01:24du désordre et du chaos institutionnel. Et on l'a vu ces derniers jours
01:28avec la pression inouïe qu'a mis Jean-Luc Mélenchon
01:32pour faire désigner comme Premier ministre sa candidate
01:36on a vu qu'on avait des partis de gauche qui, sous l'influence
01:40de la France Insoumise, veulent en réalité un chaos institutionnel.
01:44Ils parlent de destituer le président de la République, ça n'existe pas dans la République
01:48qu'on destitue un président lorsqu'il a manqué à l'honneur, à la dignité
01:52de sa fonction. C'est évidemment pas le cas d'Emmanuel Macron. Donc on voit bien
01:56qu'on a une extrême gauche qui veut le désordre
02:00et dont le programme conduirait la France à la faillite.
02:04Après ses premières consultations, Emmanuel Macron l'a écarté. Donc aujourd'hui
02:08quelle solution ? Par exemple, est-ce que les Républicains
02:12sont prêts à un pacte législatif ? Expliquez-nous, ça veut dire quoi la différence
02:16entre un pacte législatif avec un gouvernement
02:20et soutenir un gouvernement ? C'est quoi la différence ? Ce que je crois, c'est qu'il faut
02:24déminer cette majorité de blocage.
02:28Et trouver une voie de passage. La voie, ça va être extrêmement
02:32étroite. L'attitude de la droite, ça doit être
02:36d'être responsable. Je veux dire, on ne peut pas être le parti qui
02:40laisse la France aller dans le mur. Et l'impasse
02:44budgétaire, parce qu'il nous faut un Premier ministre très rapidement, parce que nous avons un budget
02:48à faire voter, une loi de financement de la Sécurité sociale à faire voter d'ici décembre
02:52dans une situation financière que vous connaissez, celle de la France, qui est
02:56extrêmement délicate. Donc il va falloir mettre en place
03:00ce gouvernement, et la droite, en responsabilité,
03:04doit, moi je le pense, voter ce qui va dans le bon sens.
03:08Et elle l'a toujours fait. Elle l'a fait depuis...
03:12Depuis 5 ans, elle l'a fait. On l'a fait sur les retraites,
03:16on l'a fait sur la loi éminence. Mais ne pas participer au gouvernement. Ça, c'est exclu.
03:20Je ne pense pas que nous soyons là pour être des supplétifs
03:24de la Macronie. Ce n'est pas notre rôle. En revanche, nous devons porter des idées
03:28fortes pour la France, des projets forts pour la France, de remise en ordre. Remise en ordre
03:32des comptes, remise en ordre aux frontières, remise en ordre dans la rue, remise en ordre
03:36des services publics qui doivent bien fonctionner. C'est ça le rôle d'une droite républicaine
03:40indépendante. Après son premier tour de piste de consultation, Emmanuel Macron annonce
03:44un nouveau cycle, notamment en recevant des personnalités se distinguant
03:48c'est ce qu'il écrit par l'expérience du service de l'Etat et de la République.
03:52Avez-vous reçu une invitation de l'Elysée ?
03:54Écoutez-moi, ça fait 5 ans que je n'ai pas eu de tête-à-tête avec le Président de la République.
03:58Donc, voilà. Je ne sais pas s'il s'intéresse
04:02au regard que peuvent porter les présidents de région. Peut-être.
04:06L'avenir le dira. Mais si Emmanuel Macron vous propose de devenir Premier ministre, vous accepteriez ?
04:10Certains ont refusé dans le passé.
04:12Écoutez-moi, je ne suis vraiment candidatariat. Je ne suis vraiment candidatariat parce qu'en ce moment
04:16j'ai une mission pour laquelle je travaille depuis 8 ans
04:20qui est que la région capitale, la première région de France
04:24soit à la hauteur d'un enjeu, les Jeux Olympiques et les Jeux Paralympiques.
04:28Et ces deux enjeux sont des outils
04:32de transformation très puissants et de la région et du pays.
04:35Alors justement, les Jeux Paralympiques s'ouvrent demain avec un constat
04:38que tout le monde fait. Les lignes de métro historiques ne sont toujours pas accessibles
04:42aux personnes à mobilité réduite. Vous proposez de rendre toutes les stations
04:46accessibles d'ici 20 ans. 20 ans, ça semble déjà un horizon
04:50extrêmement lointain. Mais soyons réalistes.
04:54D'abord, ce qu'il faut dire, c'est que c'est Jeux Paralympiques. Les Jeux Olympiques
04:58étaient déjà un défi énorme. C'était celui de recevoir la planète et de faire
05:02une fête du sport extraordinaire. C'était un défi énorme.
05:06Mais là, le défi des Jeux Paralympiques est différent, mais il est presque plus
05:10important. C'est un projet de société, les Jeux Paralympiques. Il va y avoir 90%
05:14de Français dans les stades. Donc en réalité, c'est le regard de la France
05:18et des Français sur la question du handicap qui va changer. Et on va
05:22voir avec le parcours des para-athlètes, on va voir des parcours de vie qui vont
05:26être tellement inspirants. En fait, c'est réparer les vivants. C'est voir
05:30qu'une personne en situation de handicap, ce qu'elle demande, ce n'est ni de la compassion
05:34ni de la charité, c'est de la dignité et un droit au bonheur.
05:38Pour revenir à la question que vous me posiez, derrière, quel est l'héritage
05:42de ces Jeux Paralympiques ? Déjà, 240 stations qui ont été rendues accessibles.
05:46On a rattrapé Londres, on est à 56% d'accessibilité. Mais il faut avoir
05:50une vision de demain, de l'île de France. C'est quoi une île de France qui est véritablement
05:54accessible ? C'est celle qui s'attaque au problème du métro historique. Ce métro
05:58historique, il n'est pas accessible aujourd'hui.
06:00C'est un budget de 20 milliards d'euros. Vous qui avez dit en 2022
06:04Emmanuel Macron a cramé la caisse. Malheureusement, c'est vrai.
06:08C'est absolument colossal. Non, la richesse de l'île de France
06:12c'est 650 milliards d'euros par an.
06:16Donc, 20 milliards d'euros sur 20 ans, on peut les trouver. Le problème,
06:20c'est une question de priorité. Quelle est la priorité que nous donnons en termes
06:24d'investissement ? Est-ce que c'est l'accessibilité ? Moi, je crois que oui, ça doit être dans notre
06:28priorité. Pourquoi ? Parce qu'on a deux grands défis. L'allongement de la durée
06:32de la vie et la transition écologique. Paris sans voiture.
06:36Donc, si on enlève la voiture et si on allonge la durée de la vie,
06:40que ce soit pour les familles, que ce soit pour les personnes âgées, on aura besoin de ce métro
06:44accessible. Sinon, on réduira la vie et l'attractivité
06:48de la ville. Je vais sur un terrain plus personnel, mais vous avez assisté aux
06:52obsèques d'Alain Delon. Est-ce que vous pouvez nous raconter ces obsèques et votre lien
06:56avec Alain Delon ? Alors, Alain Delon et moi, c'est une amitié
07:00de 20 ans. Vous savez qu'il était passionné de politique
07:04et qu'il avait les mêmes convictions que moi. Il vous a soutenu ? Il m'a soutenu à la présidentielle.
07:08C'était un homme d'un courage exceptionnel.
07:12Ce n'était pas le genre qui vous lâche dans les mauvais jours.
07:16Il aimait discuter politique. C'était vraiment sa passion.
07:20La première fois qu'il m'a appelé, d'ailleurs, je lui ai raccroché au nez parce que j'ai
07:24entendu quelqu'un qui, au téléphone, me disait « C'est Alain Delon ». J'ai répondu « Oui, et moi,
07:28c'est Napoléon ». C'est comme ça que nous avons fait connaissance.
07:32Mais c'était une personnalité hors du commun. Et je vous le dis parce que
07:36moi qui ai traversé des épreuves politiques, je sais ce que c'est
07:40que les amis qui se détournent. Et Alain Delon ne s'est jamais détourné.
07:44Et cette cérémonie, qu'est-ce que vous pouvez nous raconter ?
07:48Elle était d'une immense émotion parce que justement,
07:52Anoushka, Anthony et Alain Fabien ne l'avaient invité que les
07:56vrais proches, les vrais amiceux qui avaient un vrai lien
08:00d'affection avec Alain Delon. Donc ça changeait tout. Moi, j'ai assisté à beaucoup
08:04d'hommages nationaux. C'est très très beau, les hommages nationaux.
08:08Et je pense que les Français les aiment aussi parce que ça leur permet de rendre hommage
08:12à leurs idoles. Mais dans les hommages nationaux,
08:16il y a quand même une bonne part d'hypocrisie. Tout le monde vient. Alors que là,
08:20c'était extraordinairement émouvant. Les enfants en parlaient
08:24de lui avec vraiment une
08:28sincérité, une authenticité très forte. Et Vincent Lannon a fait un discours
08:32absolument magnifique. Vous étiez la seule personnalité politique présente ? Avec Rachida Dati.
08:36Mais là encore, je pense qu'on n'était pas là en tant que personnalité politique,
08:40on était là vraiment en tant qu'amis personnel d'Alain.
08:44Merci beaucoup Valérie Pécresse. Valérie Pécresse, vous
08:48parlez d'une extrême gauche qui veut le chaos institutionnel. Vous appelez votre famille politique
08:52la droite à être responsable, même avec un gouvernement qui n'aurait pas de ministre
08:56issu de votre rang. Merci d'avoir été avec nous sur RTL. Bonne journée à vous.