"Paris romantique, Paris érotique" est un documentaire français réalisé en 2020 par Mathilde Damoisel, co-écrit avec Dominique Kalifa. Ce film de 95 minutes explore l'évolution de Paris comme capitale mondiale de l'amour et des plaisirs sur une période d'environ un siècle. Le documentaire retrace l'histoire de la réputation amoureuse et érotique de Paris, depuis le Second Empire jusqu'à l'après-guerre. Il couvre différentes époques et aspects de la vie parisienne, notamment :
Les boudoirs des grandes courtisanes du Second Empire
Les nuits interlopes des cabarets pendant l'Occupation
Les amours libres dans le quartier Saint-Germain-des-Prés après la guerre
Le film utilise des archives et raconte les destins de divers amoureux de Paris pour illustrer la transformation des pratiques amoureuses et la construction de l'imaginaire romantique et érotique de la ville. Il offre un voyage à travers les lieux emblématiques de l'amour à Paris, des grands boulevards aux quais de Seine, en passant par les cabarets et les portes cochères. "Paris romantique, Paris érotique" a été produit par Program 33 en coproduction avec France Télévisions, avec la participation du CNC (Centre National du Cinéma et de l'image animée). Il a été sélectionné dans la catégorie Catleya au Festival du film de Cabourg en 2021. Ce documentaire propose une exploration fascinante de l'histoire sociale et culturelle de Paris à travers le prisme de l'amour et de l'érotisme, montrant comment la ville a acquis et maintenu sa réputation de capitale de l'amour au fil du temps.
Les boudoirs des grandes courtisanes du Second Empire
Les nuits interlopes des cabarets pendant l'Occupation
Les amours libres dans le quartier Saint-Germain-des-Prés après la guerre
Le film utilise des archives et raconte les destins de divers amoureux de Paris pour illustrer la transformation des pratiques amoureuses et la construction de l'imaginaire romantique et érotique de la ville. Il offre un voyage à travers les lieux emblématiques de l'amour à Paris, des grands boulevards aux quais de Seine, en passant par les cabarets et les portes cochères. "Paris romantique, Paris érotique" a été produit par Program 33 en coproduction avec France Télévisions, avec la participation du CNC (Centre National du Cinéma et de l'image animée). Il a été sélectionné dans la catégorie Catleya au Festival du film de Cabourg en 2021. Ce documentaire propose une exploration fascinante de l'histoire sociale et culturelle de Paris à travers le prisme de l'amour et de l'érotisme, montrant comment la ville a acquis et maintenu sa réputation de capitale de l'amour au fil du temps.
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VoyagesTranscription
00:00On peut flâner sur les bords de la Seine, quand on s'aime à Paris.
00:07On peut rêver tous les jours de la semaine, du dimanche au samedi.
00:14S'aimer à Paris, quelle histoire !
00:17Les années passent, la ville change, mais le charme persiste.
00:23On veut y croire.
00:26Paris, c'est une promesse jamais trahie de plaisir et de romance.
00:33Ville sensuelle, capitale de l'amour pour le monde entier.
00:43D'où tient-elle cette réputation, tour à tour charmante et sulfureuse ?
00:52Des générations d'amants anonymes et d'amoureuses célèbres ont façonné cette idée qu'on se fait de Paris.
01:00Leurs idylles, leurs passions sont restées gravées sur les murs.
01:06Ensemble, ils ont écrit le mythe de Paris.
01:14Leur histoire commence sous le Second Empire.
01:18Elle s'emballe à la belle époque, s'encanaille avec les années folles.
01:25Elle se compromet parfois, résiste aux guerres.
01:31Et tourbillonne jusqu'aux sixties qui, à leur tour, chambardent la ville.
01:38Tout un siècle, un grand siècle parisien qui a vu la ville se transformer comme jamais
01:44et résolument s'imposer capitale des plaisirs du monde et de l'amour.
01:51Ville lumière, romantique et érotique.
01:57Ce Paris du plaisir et de l'amour est né dans l'effervescence des grands travaux entrepris au milieu du XIXe siècle.
02:10L'Empereur Napoléon III l'a voulu, le Baron de Paris l'a rejeté.
02:16Mais l'histoire n'est pas terminée.
02:21L'Empereur Napoléon III l'a voulu, le Baron Haussmann, préfet de la Seine, l'a mis en oeuvre dès 1853.
02:30C'est une métamorphose. Elle fait entrer Paris dans la modernité et lui donne son nouveau visage.
02:39Les Champs-Elysées, rive gauche, rive droite.
02:44Haussmann perce et transperce la ville et change à tout jamais son visage.
02:51Le boulevard est la vitrine flamboyante de ce nouveau Paris.
02:56Embellie, illuminée, élargie, dédiée au plaisir.
03:03De la madeleine au temple, la vie parisienne bat son plein.
03:08C'est un tourbillon de luxe et de volupté.
03:12On se précipite dans les nouveaux grands magasins, au bon marché ou au printemps boulevardant.
03:16Le chic parisien, déjà fameux, descend dans les rues.
03:20Les élégantes se l'arrachent.
03:28Boulevard des Capucines, ou des Italiens, on se sert au terrasse des cafés, où il faut être vu.
03:37Et en cours, dès la nuit tombée, l'Empereur Napoléon l'emprisonne.
03:42Et en cours, dès la nuit tombée, au théâtre.
03:47Du boulevard Montmartre au boulevard du Temple, il s'aligne côte à côte pour le plaisir de tous, mondains et gens ordinaires.
03:58Mélodrame ou opérette, il y en a pour tous.
04:02Le théâtre fait frissonner Paris.
04:11Le théâtre fait frissonner Paris.
04:29Un homme met en musique cette nouvelle vie parisienne.
04:32Haussmann a peut-être redessiné Paris, mais Jacques Offenbach, le plus parisien des compositeurs allemands, lui fait tourner la tête.
04:41Du plaisir à faire perdre haleine, c'est cela vraiment la promesse de ce nouveau Paris.
05:07Jacques Offenbach en compose la bande originale.
05:11Créée en 1866, son opérette La vie parisienne est un triomphe.
05:18Ses refrains censurent toutes les lèvres, repris à tous les carrefours, dansés dans tous les bals.
05:24On la joue en province, dans l'Europe entière et jusqu'en Amérique.
05:30Offenbach forge le mythe et offre au monde un Paris de rêve, léger et hédoniste, sans autre but que la quête du plaisir.
05:42Au cœur de ce Paris nouveau, la parisienne rayonne, figure mythique qui excite l'essence.
05:59De New York à Moscou, on la fantasme, chic et déluré, un peu goyeuse, mais toujours voluptueuse.
06:11Et de toutes les femmes du boulevard, ce sont les actrices qui l'incarnent le mieux.
06:19Offertes sur la scène des théâtres, baignées de la lumière chaude des becs de gaz,
06:26elles aimantent tous les regards, suscitent tous les désirs.
06:34Objet érotique, reine du boulevard, la parisienne par excellence.
06:42Et s'il fallait n'en retenir qu'une, ce serait elle, Hortense Schneider, la muse de Jacques Offenbach.
06:56Les critiques de l'époque, pourtant féroces, sont subjuguées.
07:00Elle a tout pour elle, la beauté, le charme, l'originalité, l'entrain, la malice.
07:07Avec sa voix cascadante et ses déhanchés fameux, Hortense Schneider met Paris et le monde à ses pieds.
07:24Toutes les têtes couronnées d'Europe, du tsar au roi de Prusse, accourtent à Paris et font le siège de sa loge.
07:31Jalouse, une rivale la surnomme le passage des princes.
07:45C'est ainsi qu'à l'accord d'ou non ses faveurs, l'actrice parisienne est toujours suspecte.
07:55Suspecte d'enchaîner les amants, ou même de se faire entretenir par les plus fortunés.
08:02Artiste ou courtisane, l'époque ne fait pas la différence.
08:07Ce sont les deux facettes d'une même parisienne.
08:18Qu'on les appelle demi-mondaines ou prostituées de haut vol, les courtisanes font corps avec le Paris impérial.
08:25Comme l'actrice Cora Pearle.
08:28Elle règne sur les nouvelles avenues de l'étoile, affichant un luxe tapageur et les fortunes insolentes dont elle dépouille leurs amants.
08:40Les grands travaux d'Haussmann ont laissé libre cours à une spéculation effrénée.
08:45À Paris, des fortunes colossales se font et se défont.
08:49Et se ruinent pour une courtisane que l'on n'épousera jamais.
08:54C'est un signe extérieur de richesse.
09:05Sulfureux Paris, dont le plan même évoque une carte des plaisirs sensuels, des plus joyeux aux plus dévoyés.
09:19Paris ville érotique, mais ville romantique aussi.
09:24Dont les toits de zinc, les quais de Seine ou les bancs discrets des jardins invitent à des émois plus sages.
09:41Paris voluptueux.
09:43Il y flotte un parfum entêtant, une substance qui donna tous l'envie d'aimer et de jouir.
09:50Un chroniqueur lui a trouvé un nom.
09:53La Parisine.
10:05Paris rayonne.
10:07Ville plaisir, ville sensuelle, transgressive et libre.
10:12Le mythe est en place.
10:14Paris s'impose.
10:16Ville lumière.
10:20Mais la fête tourne court.
10:24Déclarée le 19 juillet 1870, la guerre contre la Prusse est un désastre.
10:30En quelques semaines, le Second Empire s'effondre.
10:35Paris est assiégée par l'armée prussienne tout l'hiver, quatre mois durant.
10:40Affamée, meurtrie.
10:42Elle se révolte au printemps.
10:45C'est la révolte des oubliés de l'Empire.
10:48Le petit peuple laborieux que les grands travaux haussmanniens ont relégué au marge de la ville et condamné à la misère.
10:58Ceux qui ont bâti Paris de leurs mains veulent la reconquérir.
11:03Les barricades s'élèvent.
11:05Les barricades s'élèvent.
11:07Les barricades s'élèvent.
11:09Les barricades s'élèvent.
11:12L'insurrection est victorieuse.
11:15Le 18 mars 1871, la commune de Paris est proclamée.
11:22Éphémère.
11:24Fin mai 1871, la commune est écrasée.
11:35Paris tourne vite la page.
11:38Le temps d'élever une basilique du Sacré-Cœur.
11:41Censée expier le péché révolutionnaire.
11:47Et surtout de bâtir une tour.
11:51Inutile et monstrueuse pour les uns.
11:55Monument au progrès pour les autres.
11:58La tour Eiffel est le clou de l'exposition universelle de 1889.
12:03Le poète Louis Aragon y voit une géante
12:06dont les quatre jambes de fer écartées laissent voir un sexe féminin.
12:12Elle va incarner Paris.
12:22L'ascension de ses 321 mètres de métal devient un nouveau rituel pour les amoureux.
12:29Prendre de la hauteur.
12:30Se croire seul au monde.
12:33Contempler ensemble la ville qui s'étend.
12:49Le second empire a laissé place à la troisième république.
12:54Bientôt la France retrouve stabilité, prospérité, puissance.
13:01Et Paris, plus que jamais, danse.
13:20Paris danse, place blanche.
13:23Au Moulin Rouge, qui vient d'ouvrir ses portes.
13:26Là où s'élevaient les barricades de la commune.
13:29La goulue et Valentin le désossé sont les stars du cancan.
13:35Les jupons virevoltent, les jambes se lèvent, les culottes se dévoilent.
13:43Et Paris danse au bal.
13:46Il s'en ouvre dans tous les quartiers.
13:48On en compte jusqu'à 200.
13:51C'est là que les amoureux se rencontrent pour une danse ou pour la vie.
13:59Paris danse au Moulin de la Galette, sur la butte Montmartre.
14:05Au bal Musette des Gravilliers, un peu malfamé derrière le Sébastos.
14:11Au bal Bullier, le long du Jardin du Luxembourg.
14:18Et bien sûr, Paris danse dans ses rues, tous les 14 juillet.
14:23Depuis que la république en a fait sa fête nationale, en 1880.
14:29Combien d'histoires d'amour est-ce qu'on est ?
14:44Flamboyant Paris de la belle époque.
14:47C'est une ville effervescente, moderne, séduisante.
14:52L'exposition universelle de 1900, la sacrée capitale du monde.
14:57Plus de 50 millions de visiteurs y accourent pour célébrer le siècle nouveau.
15:03Et prendre part à cette valse des plaisirs que promet Paris.
15:09Plaisir des yeux.
15:11Plaisir des sens.
15:14Plaisir charnel.
15:16Le sexe accessible, en effet, est l'une des attractions phares de la capitale française.
15:23Le Paris 1900 est la destination d'un véritable tourisme sexuel.
15:30Des guides entiers y sont consacrés.
15:35Et c'est là qu'on découvre l'ampleur de l'exposition.
15:39A Paris, la prostitution est non seulement légale mais aussi strictement encadrée.
15:47Les filles de joie sont des filles soumises, mises en carte à la préfecture de police.
15:51À Paris, la prostitution est non seulement légale, mais aussi strictement encadrée.
16:00Les filles de Joie sont des filles soumises, mises en carte à la préfecture de police.
16:07Pour protéger leurs clients, leur santé est contrôlée sévèrement.
16:14On les accuse de diffuser la syphilis.
16:16Officiellement, 6000 prostituées sont ainsi encartées, figure incontournable qui érotise
16:32la ville.
16:33Fille inscrite, prostituée ? Ma foi oui, je me suis prostituée, assez souvent.
16:42Et je n'ose pas promettre que je ne me prostituerai plus.
16:46C'est une question d'entraînement.
16:49Amélie Ely n'avait que 15 ans quand elle a rejoint le monde des marcheuses, des arpenteuses,
16:58des gigolettes qui vendent leur charme sur le boulevard.
17:00Pouvait-elle y échapper ?
17:03Dans les quartiers populaires de Paris, une fille sur dix devient prostituée.
17:12Question de survie.
17:14Le travail des femmes est tellement précaire.
17:17La prostitution occasionnelle passe alors pour être le cinquième quart de la journée
17:24d'une femme.
17:25Gamine de la Bastille, la belle Amélie se vend sans honte et aime à la folie.
17:35Pour ses boucles blondes, deux hommes s'entretuent en plein Paris, Manda et Leca, deux Apaches,
17:44mauvais garçons des faubourgs de l'Est.
17:46C'est le fait d'hiver de l'année 1902.
17:49La petite prostituée fait la une et gagne pour la postérité un surnom, casque d'or.
17:58Elle est entrée dans la légende amoureuse de Paris, Paris qui en ces années 1900 ne
18:09songe semble-t-il qu'à aimer et à jouir.
18:11Sur les boulevards, une nouvelle invention fait courir les foules.
18:20C'est le cinématographe.
18:22Les frères Lumière l'ont breveté en 1895.
18:30Moins d'un an après, Léard, un photographe pornographe, s'en empare et met en scène
18:36le coucher de la mariée.
18:37C'est le premier strip-tease de l'histoire du cinéma, le premier film érotique fait
18:48à Paris, bien sûr.
18:52Léard est condamné pour outrage aux bonnes mœurs, mais qu'importe, le genre fait des
18:58émules.
18:59Le vaudeville qui a fait les beaux jours du théâtre de boulevard fait lui toujours
19:20recette.
19:21À mon cachet, maîtresse coupable, ciel, mon mari, l'adultère se joue au grand jour.
19:28C'est pourtant un délit sanctionné par la loi.
19:48Une femme mariée prise en flagrant délit d'infidélité risque la prison.
19:53Son amant, lui, une simple amende.
20:04Décidément, l'amour à Paris ne se conjugue pas à l'égalité des sexes.
20:11La ville reste le territoire des hommes, terrain de chasse où l'on part conquérir
20:16une femme plutôt que la rencontrer.
20:19Les marcheurs des boulevards connaissent leur âge d'or.
20:23Suivre une femme à Paris n'a jamais cessé d'être un passe-temps prisé et tout à
20:27fait toléré.
20:38Paris a conservé la nostalgie de ses années 1900, années érotiques qui l'ont sacré
20:43capitale des plaisirs.
20:46Mais le rage menace.
20:49Le 3 août 1914, la France entre en guerre.
20:54Elle va durer quatre ans.
20:56La mobilisation générale sépare les amoureux.
20:5812 novembre 1918.
21:17Depuis hier, 11 heures, on ne tue plus.
21:20La guerre est morte.
21:22J'entends les salves de la fête populaire.
21:23Mireille avait à tout confier à son journal.
21:31L'angoisse des jours de guerre, la fièvre de l'armistice et Paris qui renaît.
21:37Elle a 21 ans, elle écrit des poèmes et prépare un roman.
21:40Après les deuils, après les pertes, elle a soif de vivre sans limite.
21:46Paris est à elle.
21:48La période la plus heureuse de ma vie, la plus libre, la plus folle, la plus
21:53imprudente sans doute.
21:5521 ans, l'univers fardé de Paris, ses femmes, ses orchestres, ses thés, ses
22:00drogues, ses rumeurs et l'avenir qui me conseille, prends ton bon temps.
22:11Nuque rasée, costume d'homme, androgyne en diable.
22:15Mireille avait, n'a pas attendu le livre scandale de Victor Marguerite,
22:19La Garçonne, publié en 1922.
22:22La Garçonne, c'est elle, avant tout le monde.
22:29Elle devance la mode que dessinent les grands couturiers comme Gabriel
22:32Chanel et Paul Poiret.
22:35Silhouettes nouvelles, longilignes, libérées du corset sans courbe, ni taille,
22:40ni poitrine et des jupes raccourcies pour danser le charleston.
22:46La rue l'adopte et l'adapte, La Garçonne est la nouvelle parisienne.
22:59Née de la guerre, libérée, ambiguë, transgressive.
23:09Je n'aime que les femmes, je ne pense qu'à leur bouche et à leur corps.
23:14Et à leur nid.
23:17Je m'habille le plus possible en jeune homme.
23:19Je leur baise les mains à chaque fois que je peux.
23:22C'est idiot, je n'y peux rien.
23:27Lesbienne flamboyante, Mireille avait chasse l'amour dans tout Paris.
23:35Le matin au bois de Boulogne, où le Paris mondain parade toujours.
23:44L'après-midi sur les Champs-Elysées, en quête d'une rencontre.
23:55Le soir, place de la Concorde,
23:58au terricamier où le tout Paris lesbien prépare ses nuits.
24:07Les siennes, vénéneuses, c'est à Montmartre qu'elles les passent,
24:11affichant au grand jour ses amours homosexuels.
24:17Privilège de l'avant-garde, car, en réalité, Paris n'est pas si tolérant.
24:24Les agents de la brigade mondaine veillent.
24:28Incitation à la débauche, ou outrage à la pudeur.
24:35Tous les prétextes sont bons pour rafler les homosexuels.
24:42Dans la ligne de Mire, les Vespasiennes.
24:47En argot parisien, on les appelle les tasses, les ginettes, les pisseautières.
24:54On en compte plus de 4000 à Paris.
24:57C'est le premier lieu de dragues homosexuelles, clandestines.
25:02A Paris, les hommes ordinaires qui s'aiment entre eux le font en secret,
25:07dans l'ombre, sur les toits, à l'abri des regards.
25:12Au petit matin, un paris s'endort, quand un autre s'éveille.
25:20Le jour de la mort.
25:24Le jour de la mort.
25:27Le jour de la mort.
25:30Le jour de la mort.
25:33Le jour de la mort.
25:36Le jour de la mort.
25:39Quand un autre s'éveille.
25:45Les cabarets de Pigalle s'éteignent.
25:51De l'autre côté de la Seine, les cafés de Montparnasse sortent leur chaise.
26:01Un peu excentrée, un peu provinciale, Montparnasse a longtemps été ignorée.
26:07Plus pour longtemps.
26:14Si l'on en croit Kiki, la plus fameuse des modèles, Montparnasse serait même le centre du monde.
26:20Un royaume, le sien.
26:24Me voilà de retour à Montparnasse, qui me paraît le pays de la liberté.
26:29Elle règne sur le carrefour Vavin.
26:32Entre la rotonde, le dôme et le sélect.
26:45Pourquoi aller plus loin ? Le monde entier accourt à Montparnasse.
26:50C'est dans ses ateliers que s'invente l'art moderne, et Kiki l'inspire.
26:56Tous les artistes se l'arrachent.
26:59L'amour se réinvente.
27:04J'ai fait la connaissance d'un Américain qui fait des jolies photos.
27:08Je vais poser pour lui.
27:11Un jour, à la rotonde, Kiki croise les yeux de Man Ray, un photographe venu de New York.
27:19Je l'ai regardé, l'ovale parfaite de son visage, ses yeux très écartés, son long cou, sa poitrine, haute et ferme.
27:30Il a un accent qui me plaît, et un petit air mystérieux.
27:34Il me dit « Kiki, ne me regarde pas comme ça, vous me trouble. »
27:41Dans la chambre de Man Ray, à l'hôtel Istria,
27:44Kiki se prête à une première séance de pause.
27:49Je l'ai invité à venir s'asseoir près de moi.
27:52Je l'ai entouré avec mes bras, elle a fait pareil.
27:56Nos lèvres se sont trouvées, et nous nous sommes étendus.
28:00Ce jour-là, je n'ai pris aucune photo.
28:08Maintenant, il est mon amour.
28:11Ils écrivent ensemble, l'une des plus belles pages de l'histoire de la photographie.
28:16Bonjour !
28:17Comment allez-vous ?
28:19Ici, je m'appelle Ami.
28:21Et vous ?
28:23Je m'appelle Alice.
28:25Je suis l'épouse de Kiki.
28:27Je suis l'épouse de Man Ray.
28:29Et vous ?
28:31Je m'appelle Mum.
28:33Je vous ai envoyé la photo.
28:37Ok.
28:39J'ai pensé que vous étiez en Angltérritorne,
28:41puis vous m'avez opposée.
28:43L'amour à Paris.
29:09Man Ray n'est pas le seul Américain à en faire l'expérience.
29:12Après la Grande Guerre, Paris est devenu l'horizon de tous ceux qui étouffent dans l'Amérique puritaine.
29:21Le franc a été dévalué.
29:23Pour un Américain des années 20, vivre à Paris ne coûte rien.
29:28Le rêve est à portée de main pour les audacieux.
29:35Scott et Zelda Fitzgerald, les magnifiques, s'y aiment à la folie.
29:41Et un tout jeune journaliste de 20 ans, Ernest Hemingway, y fait ses premiers pas d'écrivain.
29:50Quelques années plus tard, Josephine Baker les rejoindra,
29:54laissant derrière elle les Etats-Unis de la ségrégation, pour triompher sur les scènes de Paris.
30:11Entre ces Américains bohèmes et la ville-lumière, une grande histoire d'amour commence à s'écrire.
30:26Oui, c'était le bon temps, comme le chante Kiki.
30:31Mais le bon temps a une fin.
30:34Les années ont finit son amour.
30:42Le 29 octobre 1920, le jour de la mort de Josephine Baker.
30:48Le 29 octobre 1929, la bourse de New York s'effondre,
30:53et entraîne le monde dans une crise sans précédent.
30:57Le même jour, Mireille Havet écrit pour la dernière fois dans son journal.
31:02Oui.
31:04Oui, je voulais dire seulement comment c'était beau ma visite à la Madeleine ce soir,
31:09et ensuite la descente des grandes marches au milieu de la ville.
31:12Et surtout, Paris au crépuscule.
31:21Nuits interlopes, opium et héroïne.
31:25Mireille Havet a brûlé sa jeunesse.
31:28Elle ne survit pas à ces années folles.
31:32Et pour Paris aussi, l'avenir s'assombrit.
31:4314 juin 1940, Paris a fermé ses volets.
31:47Les trois quarts de ses habitants ont fui.
31:50Sur les Champs-Elysées, l'armée allemande, la Wehrmacht, défilent, ou pas de loin.
31:56La France a perdu la guerre.
31:59Paris est occupée.
32:04Le jour de la mort de Josephine Baker.
32:07Le jour de la mort de Mireille Havet.
32:09Paris est occupée.
32:27Le guet Paris s'est vite remis de la débâcle.
32:30Dès le mois de juillet 1940, les premiers cabarets ont rouvert et traduit leur programme en allemand.
32:37Wohin in Paris ?
32:40Ou sortir à Paris ?
32:43Chaque soldat de la Wehrmacht a son exemplaire en poche.
32:46Maisons closes, cabarets et petites femmes.
32:49La réputation de Paris lui colle à la peau.
32:52Pour le pire.
32:58Qu'est-ce qu'elles sont maquillées les femmes ici, tu n'as pas d'idée.
33:02On dirait vraiment que la France entière est un immense bordel.
33:07Le Lupinard de l'Europe.
33:10C'est la fonction que l'occupant a assignée à Paris.
33:14La prostitution est mise en coupe réglée.
33:18Pour le bien-être de la troupe, les filles sont soumises à des contrôles sanitaires rigoureux.
33:23Les maisons closes rouvrent leurs portes.
33:26Elles vont vivre leur ultime âge d'or.
33:29Aux 122 rues de Provence, le One to Two est réservé aux officiers.
33:33C'est l'une des plus fameuses maisons de Paris.
33:36Dirigée par Fabienne Jamais et son mari Marcel.
33:40L'occupation, pour eux, s'annonce joyeuse.
33:48Je me souviens de ces SS, tout en noir, si jeunes, si beaux.
33:57Ils ne levaient jamais leur verre sans crier « Heil Hitler ».
33:59J'avais fini par demander aux femmes s'ils ne hurlaient pas aussi « Heil Hitler » au bon moment.
34:16Ces soirées.
34:18J'ai presque honte de le dire, je ne m'étais jamais autant amusée de toute ma vie.
34:24Pourtant, c'est la vie.
34:26Ces nuits de l'occupation ont été fantastiques.
34:35Non, rien de rien.
34:38Madame Fabienne ne regrettera rien de sa joyeuse occupation.
34:42Et avec elle, un certain Paris, qui s'en fait une raison.
34:57Combien sont-elles, ces Parisiennes, à avoir succombé à l'occupant qu'elles côtoient chaque jour, dans les rues de la ville ?
35:09On ne le sait.
35:12Mais les souvenirs que les soldats allemands ont immortalisés sont éloquents.
35:16Simple passade ou grande passion.
35:21Affichées ou secrètes.
35:25Ces amours franco-allemands dont existaient en nombre.
35:29200 000 enfants en seraient nés, dans toute la France.
35:34Les soldats allemands ont été les meilleurs soldats de l'époque.
35:39Les soldats allemands ont été les meilleurs soldats de l'époque.
35:41200 000 enfants en seraient nés, dans toute la France.
35:59Loin, très loin des nuits fétides du one to two,
36:02une jeune Parisienne a consigné dans son journal sa vie sous l'occupation,
36:06au temps des rationnements, des rafles, de la peur.
36:12Elle a 22 ans.
36:14Elle étudie l'anglais à la Sorbonne.
36:16Elle aime Paris,
36:18et en dépit de la guerre, un garçon aux yeux gris.
36:21Jean.
36:2914 septembre 1942.
36:32Je suis allée avec lui à Saint-Séverin,
36:35puis nous avons erré sur les quais,
36:37nous nous sommes assis dans le petit jardin,
36:39qui est derrière Notre-Dame.
36:41Il y avait une paix infinie.
36:45Mais nous avons été chassés par le gardien,
36:48à cause de mon étoile.
36:52Elle se nomme Hélène Baer,
36:54et elle est juive.
36:56Depuis le 1er juin 1942,
36:59elle doit porter l'étoile jaune.
37:02Si je la porte,
37:04je veux toujours être élégante et très digne,
37:06pour que les gens voient ce que c'est.
37:08Bientôt,
37:10elle devra aussi voyager dans le dernier wagon du métro,
37:13renoncer à ses études,
37:15éviter les rafles.
37:22Il n'y avait personne.
37:24Je pensais à Jean.
37:27La scène pailletée de lumière,
37:29c'était d'une beauté irréelle.
37:32Je me souviens,
37:34quand j'étais jeune,
37:35de cette beauté irréelle.
37:38Elle est déportée à Auschwitz.
37:41Elle ne reviendra pas.
37:44Paris aussi trahit ceux qui s'aiment.
37:5726 août 1944.
37:59À l'aube,
38:01la 2e division blindée du général Leclerc
38:03est entrée dans Paris par la porte d'Orléans.
38:05Les Américains arrivent.
38:07Paris est libéré.
38:17Les Parisiennes sont au rendez-vous, fidèles à leur mythe.
38:36Où sortir à Paris ?
38:38Cette fois, le guide est en anglais.
38:40Depuis des mois,
38:42le magazine de l'armée américaine Yank
38:44vante les charmes de Paris.
38:47Tous ses charmes.
39:05Paris, une nouvelle fois s'offre au vainqueur
39:08et rebaptise ses boîtes de nuit.
39:13Montmartre, les boîtes de nuit.
39:15En voici une.
39:17Jeep, c'est un mot fétiche pour les Parisiens.
39:21Les Jeeps ont apporté à Paris le bonheur.
39:24Il est bien juste que la Jeep soit aujourd'hui
39:26le porte-bonheur de Paris.
39:30Les Parisiennes, elles,
39:32sont rattrapées par leur réputation.
39:35Jolies, légères,
39:37forcément consentantes.
39:40Dans la liesse de la libération,
39:42les flirtes ne tournent pas toujours à l'idylle.
39:45Et l'armée américaine va reconnaître jusqu'à 3600 cas de viol.
39:55Le corps des femmes reste un champ de bataille.
39:58Et la collaboration horizontale se paie, au prix fort.
40:03La fête bat encore son plein
40:05quand la libération commence.
40:07Les filles à Boche
40:09sont rasées, en public.
40:17Quant à Fabienne et Marcel Jamais,
40:19ils sont en sursis.
40:22En 1946,
40:24une ex-prostituée tournée femme politique,
40:26Marthe Richard,
40:28fait fermer définitivement les maisons closes.
40:36C'est une page entière
40:38de l'histoire de Paris qui se tourne.
40:40Maisons closes, cabarets et petites femmes.
40:42Les plaisirs que Paris a trop vendus
40:44se sont frelatés.
40:46La ville s'est abîmée dans son mythe.
40:49Tout est à réinventer.
40:52Dans la fièvre de l'après-guerre,
40:54une nouvelle génération s'en charge
40:56et change les règles du jeu amoureux.
40:58On s'aimera toujours plus à l'amour.
41:00On s'aimera toujours plus à l'amour.
41:02On s'aimera toujours plus à l'amour.
41:03On s'aimera toujours à Paris,
41:05mais plus comme avant.
41:13Nouvelle ère, nouveau quartier.
41:15Montparnasse laisse la place.
41:17C'est à Saint-Germain-des-Prés
41:19que bat désormais le cœur de Paris.
41:21C'est un village.
41:23Une église, une place, quelques rues,
41:25un morceau de boulevard et deux cafés.
41:27Le flore et les deux magots.
41:34Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre,
41:36philosophes en vogue,
41:38y ont élu domicile pendant la guerre.
41:44Tout le monde n'a pas lu
41:46le dernier essai de Sartre,
41:48l'Être et le Néant,
41:50mais chacun ici se dit comme lui, existentialiste.
41:55Complice et libre,
41:57affranchi du mariage,
41:59le couple qu'il forme avec Simone de Beauvoir
42:00inspire.
42:02Dans leur sillage,
42:04des jeunes afflus,
42:06avides de vivre
42:08et d'aimer autrement.
42:19La rue Dauphine est pour eux
42:21le centre du monde.
42:23Au 33, c'est le tabou.
42:25Une jeune fille à la dégaine de garçon
42:27en a fait son quartier général.
42:28Elle se nomme Juliette Gréco.
42:47Toutes les filles de Saint-Germain-des-Prés
42:49voudraient lui ressembler.
42:59Fillette,
43:01fillette,
43:03ce que tu t'avoues.
43:08Nais-toi, ma petite.
43:11Un soir de printemps, en 1949,
43:14Juliette Gréco assiste à un festival de jazz,
43:16Salle Pleyel.
43:19Le trompettiste américain Miles Davis
43:21et son groupe sont à l'affiche.
43:23L'amour est dans l'air.
43:28J'étais debout dans les coulisses
43:30et j'ai rencontré Miles.
43:32Et voilà.
43:34Elle était juste là,
43:36longs cheveux noirs,
43:38visage magnifique,
43:40petite, stylée,
43:42si différente de toutes les femmes
43:44que j'avais connues.
43:48C'était un homme d'une très, très grande beauté.
43:52Il était assez magique.
43:55Il avait l'air d'une statuette égyptienne.
43:59On se promenait sur la quai de la Seine,
44:02on se tenait les mains,
44:04on s'embrassait,
44:06on se regardait dans les yeux,
44:08on s'embrassait encore.
44:10C'était magnifique.
44:12C'était un avril à Paris, yeah.
44:14Et j'étais amoureux.
44:16Je n'avais jamais ressenti ça dans ma vie.
44:19C'était cette liberté aussi d'être en France
44:22et d'être traité comme un être humain.
44:29L'amour à Paris.
44:31Mais pas seulement.
44:34Miles Davis le découvre.
44:36La ville est un refuge pour les artistes afro-américains
44:39discriminés aux États-Unis, toujours ségrégationnistes.
44:43Il y vit
44:45ce que Josephine Baker avait vécu avant lui.
44:48Une expérience de liberté et de tolérance.
44:52Paris à là-bas.
44:53Adulé ici.
44:57Une belle histoire
44:59qui ne saurait faire oublier
45:01que Paris met aussi à l'écart ses indésirables.
45:12Ceux venus après la guerre des colonies françaises d'Afrique
45:15et du Maghreb
45:17pour reconstruire la France.
45:18Et que la ville repousse à sa périphérie.
45:22Étranges étrangers
45:24jugés menaçants.
45:34Les rumeurs racistes les accusent de corrompre les jeunes filles.
45:39Juliette et Miles sont l'exception.
45:48Même à Paris,
45:50les amours qui s'affranchissent des origines sont rares.
45:53Et mon trait du doigt
45:55pour longtemps encore.
46:19Paris n'a rien perdu de son aura.
46:22Le voyage n'est plus une aventure
46:24maintenant qu'on peut traverser l'océan en avion.
46:26Dès les années 50,
46:28les touristes affluent en masse.
46:31Que viennent-ils y chercher ?
46:35La tour Eiffel
46:37reste un must.
46:39La virée à Pigalle fait toujours recette
46:42mais les cabarets n'ont plus rien d'interlope.
46:49C'est autre chose qui séduit à Paris.
46:52L'espoir d'une romance
46:55que seule la ville peut promettre.
47:01Dans les yeux de ceux qui l'aiment
47:03et qui s'aiment dans ces rues,
47:05Paris a changé.
47:07Moins érotique, moins transgressive,
47:10plus romantique.
47:14Sous les portes cochères
47:16ou sur les bancs publics,
47:18les amoureux de Paris sont entrés dans la légende.
47:27Le photographe Robert Doisneau
47:29les a immortalisés place de l'hôtel de ville.
47:34Hollywood les met en scène.
47:49Entre Paris et les Américains,
47:51la romance décidément n'en finit pas.
47:56Après les artistes des années folles,
47:58Hollywood revisite le mythe
48:00en technicolor.
48:06Sous les projecteurs,
48:08c'est un pari de carte postale
48:10que consacre Hollywood.
48:12Gentiment amoureux,
48:14sagement bohème,
48:16léger comme il faut.
48:19Et réel.
48:37Dans Charade,
48:39Cary Grant y succombe
48:41sans résister à Audrey Hepburn.
48:43Comme Gary Cooper,
48:45Humphrey Bogart,
48:49Peter O'Toole
48:52et Fred Astaire.
49:02La jeune idole des studios
49:04ne tourne pas moins de 8 comédies à Paris.
49:13Avec sa drôle de frimousse,
49:15pétillante,
49:17un brin mélancolique,
49:19mais chiquissime en Givenchy,
49:21Audrey Hepburn incarne,
49:23sans y avoir jamais vécu,
49:25la Parisienne.
49:29On la surnomme
49:31Miss Capital.
49:38Paris a peu changé en un siècle.
49:40Depuis les grands travaux
49:42d'Henry Kissman.
49:44Vue du ciel,
49:46elle semble éternelle.
49:48Mais au ras du trottoir,
49:50elle implose.
49:52Et l'accroissement cataclysmique
49:54de la population parisienne.
49:56Chaque année,
49:58200 000 personnes
50:00et 180 000 voitures
50:02viennent gaucher
50:04une fourmilière
50:06que la paralysie menace.
50:08La vieille ville craque.
50:13Paris doit se métamorphoser,
50:15à nouveau.
50:26Des quartiers entiers,
50:28insalubres,
50:30sont détruits.
50:35On crée
50:37l'assassinat de Paris.
50:42Les voies surberges sont percées.
50:48Le périphérique se déroule.
50:53Les bulldozers
50:55ont pris possession de la ville
50:57et pulvérisent une certaine idée
50:59qu'on pouvait s'en faire.
51:08C'est la fin d'une époque,
51:10la fin d'un siècle
51:12amorcé sous le Second Empire
51:14et qui a écrit
51:16une grande histoire amoureuse de Paris.
51:18Au fil des années,
51:20la ville a changé de visage
51:22et les jeux de l'amour
51:24ont changé de règle.
51:34Et vous,
51:35vous l'aimez, ce garçon ?
51:37Quel genre de type est-ce ?
51:39Je lui ressemble ?
51:41Vous avez peur qu'il soit jaloux
51:43parce que je vous parle,
51:45mais il faut le rendre jaloux.
51:47S'il vous trouve avec moi,
51:49vous verrez, c'est ce que vous avez de mieux à faire.
51:51Allez, soyez méchante avec les hommes.
51:53Ça leur dresse le poil.
51:55Si c'est une fille que j'attends.
51:57Tant reste à faire,
51:59mais en un siècle,
52:01pas à pas,
52:03les femmes se sont imposées dans la ville.
52:05Il n'est plus question de naître
52:07que des objets de désir,
52:09convoités, suivis, contraints, conquises.
52:25Sous les pavés de la ville qui se transforment,
52:27une révolte gronde.
52:32Un mois de mai 68.
52:34Jeunes et rebelles.
52:40Sur les murs de Paris, un slogan apparaît.
52:43Une autre révolution sexuelle, cette fois.
52:46S'apprête à bouleverser la société toute entière.
52:57Tout a changé en un siècle.
53:01Et l'amour est Paris.
53:04Mais le mythe qui s'est forgé sur ces boulevards,
53:07dans ces balles, sous ces toits,
53:09a tenu bon.
53:11Les murs ont conservé la trace des passions du passé.
53:15Ils flottent toujours dans l'air un brin de Parisine.
53:19Une romance de Paris qui ne demande encore une fois
53:23qu'à se réinventer.