"Moi Claude Empereur" est une mini-série britannique basée sur les romans de Robert Graves. L'épisode 1, intitulé "Un parfum de meurtre" (A Touch of Murder), introduit l'histoire de l'Empire romain à travers les yeux de l'empereur Claude. Voici les principaux éléments de cet épisode :
L'empereur Claude, âgé, commence à écrire ses mémoires, promettant de révéler tous les secrets de sa famille.
L'histoire débute lors du septième anniversaire de la bataille d'Actium, sous le règne de l'empereur Auguste.
Auguste est présenté comme un personnage remarquable, mais manipulé par sa femme Livia, qui complote pour que son fils Tibère hérite du pouvoir impérial.
On observe une rivalité entre Marcus Agrippa, ami d'Auguste et vainqueur d'Actium, et Marcellus, le gendre de l'empereur.
Agrippa, exaspéré par les critiques constantes de Marcellus à la cour, décide de s'exiler en Asie.
Livia, souhaitant que Julia (fille d'Auguste) épouse Tibère, profite de l'occasion pour empoisonner Marcellus.
Auguste part en Asie pour convaincre Agrippa de revenir, ce que ce dernier accepte à condition d'épouser Julia.
Cet épisode pose les bases de l'intrigue complexe qui se déroulera tout au long de la série, mettant en lumière les machinations politiques et les ambitions personnelles qui façonnent l'histoire de l'Empire romain.
L'empereur Claude, âgé, commence à écrire ses mémoires, promettant de révéler tous les secrets de sa famille.
L'histoire débute lors du septième anniversaire de la bataille d'Actium, sous le règne de l'empereur Auguste.
Auguste est présenté comme un personnage remarquable, mais manipulé par sa femme Livia, qui complote pour que son fils Tibère hérite du pouvoir impérial.
On observe une rivalité entre Marcus Agrippa, ami d'Auguste et vainqueur d'Actium, et Marcellus, le gendre de l'empereur.
Agrippa, exaspéré par les critiques constantes de Marcellus à la cour, décide de s'exiler en Asie.
Livia, souhaitant que Julia (fille d'Auguste) épouse Tibère, profite de l'occasion pour empoisonner Marcellus.
Auguste part en Asie pour convaincre Agrippa de revenir, ce que ce dernier accepte à condition d'épouser Julia.
Cet épisode pose les bases de l'intrigue complexe qui se déroulera tout au long de la série, mettant en lumière les machinations politiques et les ambitions personnelles qui façonnent l'histoire de l'Empire romain.
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00:00Moi, Tibère, Claude, Drusus, Néron, Germanicu,
00:29et Patatier Patata, qui fut, il n'y a pas si longtemps encore,
00:36mieux connu de mes amis et de mes parents sous le sobriquet de Claude le Simplet,
00:41ou cet imbécile de Claude, ou Claude le Bègue.
00:46J'ai décidé d'écrire l'étrange histoire de ma vie.
00:51Êtes-vous là? Oui, oui, vous êtes là, je le sens.
01:02Je peux sentir votre présence, oui.
01:05Je savais que vous viendriez à la seconde où je commencerais à écrire.
01:10Et c'était inévitable. Cela avait été prédit par la Sibyl.
01:21Des espions, des espions partout, qui me surveillent jusque dans mon lit, dans mes prières, dans la rue.
01:39Même pendant ma toilette, des espions.
01:42Je les bernerais, les uns comme les autres.
01:47La Sibyl m'avait fait une prédiction.
01:51J'étais allé la consulter à Cume, il y a des années et des années.
01:56Elle était particulièrement connue.
01:59Ses prophéties lui avaient apporté une célébrité mondiale,
02:02et elle n'acceptait pas toutes les demandes de rendez-vous.
02:05Contrairement à toutes mes craintes, elle consentit à me voir.
02:09J'étais terrifié.
02:13Oh, Sibyl, ai-je dit, je suis venu t'interroger sur le destin de Rome et sur le mien.
02:22Entends-moi, Claude, répondit-elle, se moquant de mon bégayement.
02:28Apollon s'adresse à toi par ma voix.
02:31Écoute attentivement.
02:35La malédiction punique avec force sévira,
02:39et l'Empire, sous son opulence, s'ensevelira,
02:43et avant de renaître, un jour, périra.
02:47Dans dix ans et cinquante-trois jours, Claude recevra sans détour
02:53ce dont tous, à part lui, rêvent depuis toujours.
02:58Et quand il sera muet et disparu depuis longtemps,
03:03dans mille-neuf-cents ans,
03:07Claude sera entendu clairement.
03:16Oui, voilà ce qu'elle a voulu dire.
03:20Dans mille-neuf-cents ans, on me lira.
03:24Mais pas avant.
03:27Non.
03:30Un coffret. Il me faut un coffret.
03:35Je vais tout raconter.
03:37Mon histoire, l'histoire de la famille, oui,
03:41et la fin de la République, oui.
03:43Et quand j'aurai terminé, je scellerai le coffret et l'enterrerai.
03:46Personne ne le trouvera.
03:48Non, personne.
03:51Pas avant mille-neuf-cents ans, au moins.
03:54Puis il ressurgira, brusquement.
03:57Les hommes me liront. Ils connaîtront la vérité.
04:00Ma voix, comme l'a dit la Sibyl, comme elle l'a prédit,
04:04résonnera pour eux, pas pour ces imbéciles à Rome,
04:07mais pour les autres, là-bas, dans la nuit des temps.
04:11Oui, pour vous.
04:15Oui, tout va être à l'abri là-dedans.
04:18Sceller.
04:20Vous le retrouverez. Je vous le promets.
04:34Moi, Claude,
04:37j'entreprends de vous conter l'étrange histoire de ma vie,
04:41de ma famille,
04:44de Livia, ma grand-mère,
04:46de César Auguste,
04:48de Marcus Agrippa, oui,
04:51et de sa haine pour Marcellus.
06:05Excellent. Remarquable.
06:08Danus.
06:11On leur offre une belle récompense. C'était remarquable. Vraiment.
06:14Bien, César.
06:16Qu'ils soient convenablement nourris, qu'on ne leur donne pas les restes et les déchets.
06:19Ils mangeront mieux encore que le personnel des cuisiniers.
06:22C'est ce qu'on leur offre.
06:25C'est ce qu'on leur offre.
06:28C'est ce qu'on leur offre.
06:31C'est ce qu'on leur offre.
06:33C'est ce qu'on leur offre.
06:36C'est ce que le personnel des cuisiniers.
06:39Ce n'est pas la peine de trop en faire. Mieux que nous, ce sera bien suffisant.
06:42Tu sais, Marcus,
06:44j'aime dîner en me restreignant.
06:47Rome est devenu le royaume de la gloutonnerie, particulièrement pendant les festivités.
06:50Mais cette journée entre tout est très spéciale,
06:53alors je m'autorise une exception.
06:56Et j'ai même une surprise pour toi.
06:59Qu'on apporte le gâteau.
07:01Mais il était prévu à la fin du pas.
07:03Je ne peux plus attendre. Il faut que la famille le découvre.
07:06Tu sais ce que je te réserve encore?
07:08Aristarchus d'Athènes est à Rome.
07:11Marcus!
07:13On prétend que c'est le plus grand conteur de notre époque
07:16et je lui ai demandé de nous préparer un discours
07:18pour célébrer le septième anniversaire de la bataille d'Axium.
07:21Oh, non!
07:23Que se passe-t-il? Tu trouves cela fastidieux?
07:25Nous y avons eu droit l'an dernier.
07:27Cela fait déjà un an et de toute manière, le rateur était lugubre.
07:30Cet homme a ce qu'on dit, il fait rêver en plus.
07:32Il y a sept ans, aujourd'hui, Antoine et tous ses espoirs
07:35sombraient dans les eaux du port d'Axium.
07:38Tu vois, les jeunes se moquent bien des cicatrices de leurs aînés.
07:42Des cicatrices?
07:43Des hommes sont morts dans cette bataille
07:45et d'autres tremblent encore en y pensant.
07:47On ne peut pas en parler à la légère.
07:49Non, ils te provoquent, c'est tout.
07:51Ce n'est pas tout. Je crois qu'on exagère un peu trop son importance.
07:53Allons, allons, Marcellus. Ce n'est pas le jour d'en discuter.
07:56Marcus...
07:57Non, non, une minute. Écoutons ce que ce jeune génie a à dire.
08:01Alors, regarde le cadre.
08:04Il y en a un pour chacun.
08:06Julia, je t'en prie.
08:09Alors, Marcus, tu le reconnais?
08:11Oui, c'est mon avion.
08:13C'est sur celui-ci que tu avais établi ton quartier général.
08:15C'est peut-être un bon avion.
08:17Tu es représenté, Marcus.
08:19Cette cerise confite à la proue.
08:22Allons, Marcellus, je t'en prie.
08:24Ces événements ont marqué notre vie.
08:26Tu ne trouves pas que nous sommes un peu trop sérieux, ce soir?
08:29Nous ne sommes pas assez.
08:31Livia, est-ce que ce gâteau n'est pas magnifique?
08:33Magnifique?
08:35Comment ça, magnifique? Il ne te plaît pas?
08:37Pourquoi ne fais-tu pas venir le Grec?
08:39Si tu le fais attendre plus longtemps, il faudra l'envoyer se faire raser.
08:42Ce n'est pas de chance, il porte une barbe.
08:44Talus, appelle donc le Grec.
08:46Laisse le gâteau.
08:48Emporte le gâteau.
08:51Tu sais, Marcus, on raconte qu'il écrit des hymnes en prose.
08:54Qu'est-ce que ça veut dire?
08:56C'est une forme dont je n'ai jamais entendu parler.
08:58Encore une invention de ces Grecs.
09:00Ils inventent toujours quelque chose.
09:02Pourquoi sont-ils si intelligents?
09:04S'ils le sont autant que tu le penses,
09:06pourquoi est-ce que la Grèce, qui est une province romaine, n'est pas l'inverse?
09:10Ah, Aristarchus, sois le bienvenu.
09:13Je te salue, Auguste.
09:15On ne t'a pas fait attendre trop longtemps?
09:18Nous t'écoutons.
09:28Allons, allons, on commence.
09:31Je suis prêt à commencer, mais quand tes invités auront terminé.
09:34Ah oui, bien sûr, pardon.
09:36Talus.
09:44Auguste réclame le silence.
09:46Quelle voix!
09:48Nous pourrions peut-être échanger nos places.
09:50Seuls les Romains peuvent s'offrir des annonceurs avec une telle voix.
09:53Tu l'as travaillée?
09:55Autrefois, j'étais acteur.
09:57Ah, cela explique tout. Et pourquoi autrefois?
10:00J'ai décidé d'abandonner ce métier.
10:02Tout le monde joue la comédie à Rome.
10:04Il n'y a plus assez de travail pour ceux qui en vivent.
10:06Et le peu qui reste est réservé aux parents ou aux amis.
10:08Rassure-toi, c'est la même chose partout.
10:10Le théâtre n'est plus ce qu'il était.
10:12Non, et je peux te faire une autre confidence.
10:14Le théâtre n'a jamais été ce qu'il était.
10:16Nous te serions reconnaissants, Talus,
10:18d'exposer tes problèmes personnels en d'autres lieux.
10:28Que ce jour soit un jour d'ivresse et de danse.
10:33Rivalisons de festin avec les prêtres de Mars
10:36et pavoisons les lits de nos dieux.
10:40Il y a sept printemps maintenant,
10:42la farouche reine Cléopâtre,
10:45égarée dans ses rêves les plus fous,
10:47crut pouvoir ruiner votre empire.
10:49Elle embarqua ses espoirs pour le grand port d'Axiome.
10:53Et là, aux côtés du noble Antoine,
10:55ce répandit en malédiction et maudissant César,
10:58octat sombre Rome et entraîne tes protégés.
11:03L'Égypte ne sera jamais conquise.
11:06L'Égypte ne sera jamais conquise.
11:10Mais les maux n'ont jamais tué
11:12et les sorts n'ont jamais coulé de bateaux.
11:15Avant que le vent ne tournât et qu'elle ne pût déceler sa présence,
11:18le puissant Agrippa...
11:20Marcus Vipsanius Agrippa,
11:22l'ami de longue date,
11:24le commandant des armées d'Auguste,
11:26empereur de Rome,
11:28un homme remarquable.
11:30Mais plus remarquable encore,
11:32Livia, sa seconde femme.
11:34Si Auguste régnait sur le monde,
11:36Livia régnait sur Auguste.
11:38Octavie, la soeur d'Auguste,
11:42la mère de Marcellus.
11:45Et aux côtés de Marcellus,
11:47Julia, sa femme,
11:49fille unique d'Auguste.
11:51Auguste maintenant préférait ostensiblement Marcellus à Agrippa.
11:57Et Agrippa le savait.
12:01Et Antoine,
12:03celui qui fut redouté et admiré,
12:06craignant la solitude,
12:08l'a poursuivi
12:10jusqu'aux portes même des cieux.
12:13Romains,
12:15ne les oubliez jamais.
12:17Leurs morts prédestinées,
12:19aujourd'hui, honorent vos vies
12:22d'une légende indestructible.
12:24Vos noms et les leurs
12:27resteront
12:29à tout jamais.
12:32Entrelacés.
12:38Magnifique.
12:40Magnifique.
12:46Oui, magnifique.
12:50Vous êtes bénie des dieux, vous, les Grecs.
12:54Toutefois, cette bataille ne s'est pas déroulée comme ça.
12:57Non ?
12:58Non, pas du tout.
13:01Mais tu l'as décrite poétiquement, je l'ai bien compris.
13:04Les poètes ont tous les droits. Je suis le premier à leur connaître.
13:07Et puis, d'ailleurs,
13:09il m'arrive d'écrire des poèmes de temps en temps.
13:11Je pourrais te les montrer ?
13:12Ce serait un honneur.
13:13Ce n'est certainement pas à ta hauteur,
13:15mais je crois que ce n'est pas mauvais, même si ce n'est pas à mon sujet.
13:18Ah, Talus, t'as trouvé une place de choix.
13:21Je t'en prie, nous en reparlerons plus tard.
13:24Alors, ce n'était pas magnifique ?
13:26On ne connaît pas grand-chose aux batailles navales.
13:29Alors, on ne peut quand même pas appeler ça une bataille.
13:32Qu'est-ce que tu viens de dire ?
13:34Voyons, contre une outre-plaine de vin et une putain égyptienne,
13:37j'aurais pu mettre un meilleur spectacle sur pied, je n'étais qu'un enfant.
13:40Alors, allons, Marcellus.
13:42Ce n'est pas parce que nous abusons le peuple qu'il faut nous jouer la comédie.
13:44Parce que toi, tu détiens la vérité.
13:46Mais oui, j'ai étudié cette bataille et ça ne m'impressionne pas du tout.
13:49Tu nous en parles comme si c'était une victoire bouleversante
13:51alors qu'elle n'est due qu'à un heureux concours de circonstances.
13:53Nous allons admirer les acrobats.
13:55Ah, non, un minute.
13:56Je commençais à être fatigué d'entendre parler d'art militaire
13:58par un gamin qui fait encore dans le pot.
14:00Je crois qu'il aura enfin fait quelque chose au lieu de l'avoir étudié.
14:04Nous pourrons peut-être en reparler.
14:06Si tu veux bien m'excuser.
14:07Oh, Marcus, il est bientôt.
14:09Il est bien tard pour moi, trop tard.
14:11Mais c'est peut-être parce que je suis un vieillard.
14:22Thallus !
14:26Débarrasse-moi d'eux.
14:28Marcus !
14:44Ma grand-mère Livia, le cerveau toujours en éveil,
14:49complotait sans cesse.
14:53Et moi, Claude, vous vous demandez où je suis ?
14:59Je ne suis pas encore né, mais ça ne saurait tarder.
15:05Pour l'instant, je dois poursuivre le récit de la rivalité
15:08entre Marcellus et Acrypa.
15:13Oui ?
15:22Auguste souhaite te voir.
15:24Oui, je vais venir.
15:26Il a dit tout de suite.
15:28Marcus Acrypa est avec lui.
15:42Il ferait bien de te lever.
15:45Tu attendras dehors.
15:48Mais non, je ne comprends pas.
15:51Tu veux quitter Rome, mais tu ne veux pas dire pourquoi.
15:54Je t'ai dit pourquoi. Tu n'as plus besoin de moi maintenant.
15:57Laisse-moi seul, juge, s'il te plaît.
15:58Je peux être plus utile dans l'Empire.
16:00Nomme-moi gouverneur de Syrie et je m'occuperai de ce roi de part.
16:03Il est bien que quelqu'un s'en occupe.
16:05Il voudrait quitter Rome.
16:07Pourquoi, Marcus ?
16:08Je lui ai dit pourquoi. Il n'a plus besoin de moi à Rome.
16:11Ce n'est pas la raison, Marcus. Tu n'es pas franc avec moi.
16:14Pas franc ?
16:16Ah non, tu n'as pas le droit de me dire ça.
16:19Je n'ai pas toujours été franc avec toi.
16:21Cet homme, c'est Marcus Vipsanus Agrippa.
16:26À cause de Marcellus ?
16:27Marcellus ?
16:29Qu'est-ce qu'il vient faire là ?
16:30Je ne sais pas.
16:31Je me disais que tu n'approuvais pas sa nomination comme magistrat.
16:34Ça n'a rien à voir avec Marcellus.
16:37Quoi que ce soit d'un jeune homme très capable,
16:39donc une autre raison de mon inutilité ici.
16:42Allons, Marcus, nous sommes amis.
16:45Nous avons mené des campagnes ensemble.
16:47Si Marcellus t'a manqué de respect...
16:49Il vient expliquer qu'il croit que je déteste Marcellus.
16:51C'est faux, je l'aime bien.
16:52Comme nous tous.
16:53Si ses amis sont quelquefois autoritaires,
16:55eh bien, moi aussi, j'ai été jeune et j'ai eu des amis.
16:58Oui, le plus grand ami qu'un homme puisse souhaiter.
17:01Marcus...
17:02Mais oui, je le reconnais.
17:03Je ne suis pas un homme à cacher ce que je peux penser.
17:05Tu sais très bien que moi non plus.
17:06Je le sais.
17:07Je t'aurais quitté depuis longtemps si j'avais cru le contraire.
17:09C'est pour ça que je peux te dire aujourd'hui
17:11que je n'ai absolument rien contre Marcellus.
17:14Rien du tout.
17:17C'est un jeune homme très brillant.
17:20Evidemment, tu lui as fait brûler quelques étapes.
17:22Mais je trouve ça tout à fait naturel.
17:24Tant mieux, tu me rassures.
17:26Je sais qu'il y a eu quelques frictions.
17:28Oh, pas entre lui et toi, ce n'est pas ce que je veux dire,
17:31mais tout au moins entre ses partisans et les tiens.
17:33Des partisans ?
17:34Qui peut prétendre en avoir ?
17:36Oh, il peut y avoir des partisans, je ne sais pas.
17:38J'avoue que je ne prête pas attention à ça.
17:39Mais moi, j'aurais des partisans.
17:42Alors, montre-les-moi où sont mes partisans.
17:44Livia, qu'est-ce que tu en vois ?
17:46Bon, disons que le mot partisan ne convient pas,
17:48mais les cabales fleurissent facilement
17:50et elles peuvent créer plus d'aigreur que des asperges bouillées.
17:53Oh, non, je ne suis pas aigri, franchement.
17:55Bien, ça me préoccupait depuis quelque temps.
17:57Enfin, si tu penses qu'il faut que tu quittes Rome...
17:59Je n'ai pas dit que je pensais qu'il le fallait.
18:01Je crois seulement pouvoir être plus utile en Orient.
18:09Evidemment, si tu penses, toi, que tu as vraiment besoin de moi...
18:13Non, non, non, je suis sûr que tu as raison.
18:15Comme d'habitude, d'ailleurs, à croire que tu as un sixième sens.
18:20Quand veux-tu partir ?
18:26Dans quelques jours.
18:28Allons, nous demanderons à Rome de te faire une haie d'honneur jusqu'au port.
18:32Pour le Sénat et le peuple de Rome.
18:35Pour le Sénat et le peuple de Rome.
18:41Au revoir, brave amie.
18:44Au revoir.
18:58Que la peste m'emporte !
19:00Et pour qui je prends-t-il ?
19:02Nous le savons très bien tous les deux, pour ton successeur.
19:04Il est trop âgé.
19:06J'ai besoin d'un homme plus jeune.
19:08Nous ne pouvons pas nous passer de Marcus à Grippa.
19:11Laisse-le dépérir quatre ou cinq mois, et puis tu le rappelles.
19:14Non !
19:15Je te le conseille pourtant.
19:16Il vaut mieux le rappeler quand il ne t'est pas indispensable,
19:18plutôt que de ramper quand il te le sera.
19:20Non ! Je sais ce que j'ai à faire.
19:25Mon fils attend pour te présenter ses respects avant son départ.
19:28Tu vas le recevoir ?
19:30Je veux le recevoir.
19:42Ah, Tibère !
19:44Tu pars rejoindre nos troupes en Germanie ?
19:46Oui, César.
19:47Je suis certain que tu serviras bien.
19:49N'oublie pas qu'il nous faut de bons généraux.
19:51L'Empire ne peut survivre sans vous.
19:53Alors, écris-moi, raconte-moi ce que tu fais.
19:56J'aime avoir différents points de vue.
19:58Cela m'aide à gérer les affaires de l'État.
20:01Oui.
20:02Et excuse-moi, j'ai du travail.
20:05Oui, beaucoup de travail.
20:07Bien.
20:08Je te souhaite toute la chance du monde et toutes les muses.
20:20J'aurais pu m'épargner cet effort.
20:22Tu cherches toujours à t'épargner le moindre effort.
20:25Est-ce que c'était donc si pénible une accolade et un au revoir ?
20:28Ils ne m'aiment pas.
20:29Nous ne pouvons pas être aimés de tout le monde,
20:31mais nous pouvons au moins essayer de plaire.
20:34C'est ma nature, je ne peux pas la changer.
20:36Tu pourrais si tu pouvais, n'est-ce pas ?
20:37Tu as une bien haute opinion de toi-même.
20:39Cela pourrait te nuire.
20:40Autrement dit, tu as transféré tes espoirs sur mon frère.
20:43J'aurais pu le faire, en effet, depuis fort longtemps,
20:46s'il n'avait pas partagé les utopies grotesques de ton père,
20:49ramener la République.
20:50Mais surtout, j'ai interrogé les hospices quand tu es venu au monde
20:54et ils t'étaient favorables.
20:56Ah non, ne ressors pas cette histoire de poule.
20:58Tu peux ricaner tant que tu voudras,
21:01mais j'avais dessiné un zodiaque sur le plancher du poulailler
21:04et quelques secondes après, une poule est venue pondre sur ton cygne.
21:08Alors j'ai pris l'oeuf, je l'ai chauffé avec mes mains et il a éclot.
21:12C'était un jeune coq et il avait, déjà assez visible,
21:15les bouches d'une crête.
21:19Tu n'as jamais eu beaucoup de patience.
21:21Il te faut toujours tout, et tout de suite.
21:25Il y a vingt ans aujourd'hui,
21:27Auguste régnait avec Marc-Antoine,
21:29mais je savais que ça ne pourrait durer.
21:30Je savais que bientôt, l'un disparaîtrait,
21:33et l'autre deviendrait roi.
21:35Alors j'ai divorcé de ton père, j'ai épousé Auguste.
21:38Et puis j'ai attendu.
21:40Alors où serais-je aujourd'hui, si j'avais tout voulu, tout de suite?
21:44Et toi, l'impatient, où est-ce que tu serais maintenant?
21:47Et où est-ce que je suis maintenant, malgré ta patience et tes poules pondeuses?
21:51Tu es mon fils et je suis la femme d'Auguste.
21:54Tu vois où tu es aujourd'hui?
21:55A longue échéance, tu es mieux placé que quiconque.
21:58Mieux même que Marcellus ou Marcus Agrippa.
22:03Maintenant, tu peux m'embrasser et te retirer.
22:11N'oublie jamais ma prophétie et sois patient.
22:16Sois brillant sur le rein.
22:18Ton frère semble se couvrir de gloire en Illyricum,
22:20il ne faut pas qu'il t'éclipse.
22:21L'a-t-il déjà fait?
22:24Non.
22:25Quand l'imagination n'a pas le moindre rôle à jouer,
22:28je sais que je peux compter sur toi.
22:31Maintenant, ma grand-mère songeait de plus en plus
22:35au remplacement de Marcellus.
22:38Pour qui passes-tu ton temps à broder?
22:40Pour mon oncle.
22:41Il a déjà suffisamment de vêtements en réserve pour habiller toute une armée.
22:44Il aime beaucoup mes broderies, n'est-ce pas mère?
22:47Il dit que j'ai les doigts très agiles.
22:49Pourquoi ne brodes-tu rien pour les autres?
22:51Est-ce qu'Auguste serait le seul à s'habiller par hasard?
22:53Antonia, viens ici.
22:55J'arrive, mon oncle.
22:56Regarde donc cette petite bête, qu'est-ce que ça peut faire?
23:00Elle est très belle.
23:02Tout le portrait de son père.
23:04Lui aussi, il était beau.
23:06Trop beau.
23:07Voyons, c'est agréable quand il s'agit de son mari.
23:11Il n'y avait rien de bien agréable à être la femme de Marc-Antoine.
23:14Bonjour mère.
23:16Tu as l'air bien pâle. Est-ce que tu te sens bien?
23:19Lydia?
23:20J'ai très mal dormi la nuit dernière.
23:22Il semble qu'il y ait beaucoup de bruit dans les rues la nuit.
23:25Est-ce qu'on ne peut pas y remédier?
23:27Il faut bien se déplacer à une heure ou à une autre.
23:29Tu veux nous obliger à circuler le jour, les rues seront vite engorgées.
23:32Il y a bien trop de monde à Rome.
23:34Tous les jours, on voit de nouveaux arrivants débarquer d'un peu partout.
23:37De Syrie, de Gaule, de Germany.
23:39Ils sont la sève même de notre cité. Rome existe par et pour eux.
23:42Ils sont tapageurs, excessifs et infréquentables.
23:45Je serais heureuse de les fuir.
23:47Et ce sera plus pénible encore au moment des jeux.
23:49Regardez-moi ça, une pure beauté.
23:52Elle vient de ton arbre?
23:53Bien sûr.
23:54Tu devrais manger davantage de poire, Lydia.
23:56Elles sont excellentes pour la peau.
23:58Comment pourrais-je en manger? Tu les cueilles à peine mûres.
24:00Je peux t'en faire expédier de la campagne.
24:02Marcellus, si nous parlions un peu des jeux que tu organises.
24:05Bien sûr. Je voudrais innover cette année.
24:08J'ai déjà entendu cette phrase.
24:10Si je dois fêter ma nomination comme magistrat de la cité,
24:12il faut que le peuple s'en souvienne.
24:14Et quelle innovation bouleversante nous réserves-tu?
24:17Des girafes chevauchant des éléphants?
24:19Je voudrais couvrir les théâtres et les pavoisiers de tapisseries.
24:22Et je voudrais que le marché soit protégé
24:25par une chicantesque tante marquise bariolée.
24:27Qu'elle couvre tout.
24:28Rien d'autre?
24:29Si, si, si, j'ai une autre idée.
24:31Je verrais bien une bataille rangée entre 50 germains
24:33et 50 noirs du Maroc.
24:35Ah oui? Et qui va payer pour tout ça?
24:38J'y participerai.
24:40Et toi aussi.
24:42Oui, je m'en doutais un peu.
24:44Alors, marchandon,
24:46tu pourrais te contenter de 20 germains
24:48contre 20 marocains noirs, par exemple.
24:50Il le gâte bien trop.
24:51Il n'est pas facile de lui résister.
24:53Il sait si joliment présenter les choses.
24:55Oui, il sait se montrer irrésistible.
24:57Quand il désire quelque chose,
24:59on ne peut lui refuser sans avoir de remords.
25:01Il faut que je rentre.
25:02Il fait trop chaud.
25:04Viens, Antonia.
25:05Toi aussi, tu devrais te reposer.
25:07Bien, j'arrive.
25:10Je crois qu'il y a eu une certaine opposition au Sénat
25:12pour la nomination de Marcellus comme magistrat de la cité.
25:15Oh non, rien de bien important.
25:16Quelques amis d'Agrippa, c'est tout.
25:19Il n'aura jamais eu l'occasion de rappeler à ton père
25:21qu'il n'y a pas de monarchie à Rome.
25:23Je ne vois pas pourquoi il persiste à jouer
25:25cette comédie d'un sénat responsable.
25:27Ton père respecte certaines formes et c'est très important.
25:30Les Romains aiment croire qu'ils se gouvernent eux-mêmes.
25:33Oh, les plus âgés, sans doute,
25:35mais ce n'est pas vrai pour les autres.
25:38Si tu entendais les amis de Marcellus...
25:41Il est très populaire à Rome.
25:43Ah oui, il est chez lui.
25:45Pourquoi demandes-tu ça?
25:47Eh bien, vous n'avez toujours pas d'enfants.
25:50Je crois que vous n'avez pas d'héritiers, mon père et toi.
25:53Et vous êtes pourtant mariés depuis 25 ans.
25:56C'est vrai.
25:58Mais je suis parfaitement comblée avec mon père.
26:02Comme moi avec Marcellus.
26:03Eh bien, j'ai plaisir à t'entendre dire,
26:05rien ne pourra jamais remplacer une union heureuse.
26:07Non.
26:10Remarque, elle semble de moins en moins nombreuse aujourd'hui.
26:15Je crois pourtant que Thibert a eu beaucoup de chance avec Vipsania.
26:19Oui.
26:21Oui, elle s'aime tendrement depuis toujours.
26:24Tu sais, il y a bien longtemps,
26:27quand j'ai épousé ton père, tu n'étais qu'une petite fille
26:29et Thibert te met à peine debout.
26:31Vous jouiez des heures, tous les deux, tu t'en souviens?
26:33Oui, je m'en souviens.
26:35Et ensuite, vous avez grandi ensemble.
26:37Vous sembliez si bien vous entendre que...
26:40J'ai longtemps eu l'espoir...
26:42Oui, je l'ai adoré à une époque.
26:46C'est fou comme on est ça, t'es tant jeune.
26:53Je préférerais attendre l'arrivée de Marcellus.
27:13Tu ne vas quand même pas lire ses lettres et ses pétitions
27:16pendant le spectacle?
27:17Je ne vois pas pourquoi je resterais à ne rien faire
27:19puisque nous devons attendre.
27:20Cela fait mauvais effet.
27:21Mais cela paraît urgent, cesse de...
27:23Mon grand-oncle Jules César les lisait aussi en public,
27:25ça déplaisait à la foule.
27:36Tu sais ce que Marcellus nous a réservé?
27:38Il a trouvé un rhinocéros.
27:40Qu'est-ce que c'est?
27:41C'est un animal ahurissant.
27:42Il a une corne sur le nez.
27:44Comme la femme de Scipio, il aurait dû l'exhiber.
27:50Oh, Marcellus, nous t'avons attendu
27:53et le peuple t'attend.
27:55Marcellus.
28:10Je t'avais dit qu'il était très populaire.
28:40Et maintenant que les Jeux commencent!
29:11Tu ne te sens pas bien?
29:13Un peu de migraine.
29:15Quel dommage.
29:16Les Jeux sont une réussite.
29:18Tu ne reviens pas?
29:20Non.
29:21Marcellus remporte un succès éclatant.
29:23Oui.
29:24Oui, je m'en suis rendue compte.
29:27Bon.
29:29Je suis obligé d'y retourner, moi.
29:32Je ne peux plus.
29:34Je ne peux plus.
29:36Je ne peux plus.
29:38Je suis obligé d'y retourner, moi.
29:44Tu ne t'inquiètes pas pour mon absence, au moins.
29:47Tu auras Marcellus.
29:49Il sera très bien remplacé.
29:51Combien de temps seras-tu absent?
29:54Peut-être quatre ou cinq mois.
29:56Je n'ai pas parcouru nos provinces de l'Orient depuis des années.
29:58Il est bien temps.
30:00Verras-tu Agrippa?
30:02Non.
30:03Pourquoi?
30:04Il n'est jamais allé au-delà de Lesbos.
30:06Il a envoyé son second gouverneur à Syrie.
30:08Il a un toupet.
30:10Enfin, je peux me passer de lui, maintenant.
30:12Et il s'en rend compte.
30:14Laissons-le croupir.
30:16Je n'ai pas besoin de lui.
30:20Je peux te laisser?
30:24Bon.
30:26Je retourne voir les jeux.
30:36Oui?
30:56Pilade, y a-t-il des lettres de notre empereur?
30:58Pas pour toi.
31:00Mais il en est arrivée une pour Marcellus.
31:02Alors, quand tu iras lui porter,
31:04il verra s'il veut bien accepter de venir me voir avant le souper.
31:06Il y a certaines affaires dont j'aimerais débattre avec lui.
31:08On lui a déjà porté la lettre.
31:10Mais il semble que Marcellus soit allité.
31:12On ne l'a pas vu aujourd'hui.
31:14Que se passe-t-il? Il est souffrant.
31:16Une petite douleur à l'estomac.
31:18Il est bien dommage que sa femme et sa mère soient absentes.
31:20Oui?
31:34L'impératrice souhaiterait te voir, maître.
31:36Fais-la entrer, je t'en prie.
31:42Je ne peux pas rester au lit jusqu'au soir. J'ai tellement à faire.
31:44Si tu te lèves maintenant, demain tu passeras ta journée au lit.
31:46Sois raisonnable.
31:48Ecoute, Musa, c'est la sagesse qui parle.
31:52Marcellus.
31:54Ce n'est rien de grave.
31:56Un simple chaud et froid qui me tord l'estomac.
31:58J'ai tout de même déjà surmonté d'autres dangers.
32:00As-tu mangé?
32:02Il ne peut rien garder.
32:04C'est normal, c'est même tout à fait normal.
32:06Oui, c'est normal si la nourriture ne lui convient pas.
32:08J'ai soigné Auguste tout l'été, mon petit, tu t'en souviens.
32:10Et il a avalé tout ce que je lui préparais, absolument tout.
32:12Je serai vite guéri, dès demain.
32:14Ces coups de froid peuvent parfois être dangereux.
32:16Il a juste à faillir être emporté autrefois.
32:20Je ne suis certainement pas aussi disposé que lui.
32:22Je ne me pardonnerai jamais s'il devait arriver quelque chose.
32:24Qu'est-ce qui peut m'arriver?
32:26Je ne veux même pas y penser.
32:28Ma mère et Julia seraient trop...
32:30Exactement, ta mère et Julia.
32:32Aurais-je le droit, je te le demande,
32:34de me présenter devant elles si tu ne t'en mettais pas?
32:42J'installe ma chambre près de la tienne.
32:44Et je vais te préparer tous tes repas moi-même.
32:46Et tu verras que je connais les recettes des meilleurs friandises,
32:48pour tenter les appétits les plus paressés.
32:50Mais ce n'est qu'un coup de froid.
32:52Rien de plus de monde n'en camuse.
32:54Je ne prêterai pas trop attention à ce qu'il peut raconter, si j'étais toi.
32:56Il croit avoir guéri Auguste avec ses potions.
32:58Mais ce sont mes soins qui y sont parvenus.
33:00Et je vais te soigner.
33:02Olivia.
33:04Non, ne discute pas.
33:06Pourquoi te donner tout ce mal?
33:08J'insiste.
33:10C'est vraiment trop gentil.
33:12La gentillesse n'a rien à voir.
33:14C'est mon devoir.
33:42Musa.
34:00Excuse-moi.
34:02C'est Musa.
34:04Son état empire.
34:06Ça devient grave.
34:08Bien.
34:10Il faudrait prévenir.
34:14Il faudrait prévenir sa femme et sa mère.
34:16Elle devrait être à son chevet.
34:18Mais non.
34:20Tu exagères.
34:22Il faut toujours que la maladie empire avant de régresser.
34:26Oui, mais il ne peut rien garder.
34:28Rien du tout.
34:32C'est préoccupant.
34:36Et de plus, depuis quelque temps,
34:38il bave.
34:40Je n'ai jamais vu ça.
34:42Il a de la bave verte.
34:44Verte, tu es sûr?
34:46Oui.
34:48Tu as déjà vu de la bave verte?
34:50Non.
34:52Je n'ai jamais vu de bave verte.
34:54Peut-être que c'est bon signe.
34:56Peut-être.
34:58Excuse-moi.
35:08Tu as maigri.
35:10Mais cela te va mieux.
35:12La vie de la Légion semble te convenir.
35:14Est-ce que je me suis jamais plaint de la vie de la Légion?
35:16Franchement, je préfère encore camper sur le Rhin
35:18que d'épérir ici.
35:22Il fallait que je te rappelle.
35:24Auguste est en Grèce.
35:26Il parcourt nos provinces et Marcellus...
35:28Comment va-t-il?
35:30Je crois qu'il pourrait m'aider.
35:32Je ne sais pas.
35:34Comment va-t-il?
35:36Je crois qu'il pourrait mourir.
35:38Auguste a été prévenu?
35:40Mais oui, bien entendu.
35:42Quand nous avons compris que le mal était grave.
35:44Quand a-t-il tombé malade?
35:46Cela remonte à un mois maintenant.
35:48Musa laissait croire que c'était un coup de froid à l'estomac
35:50mais je sentais bien qu'il était plus sérieusement atteint.
35:52Alors j'ai décidé de le soigner moi-même.
35:54Et oui, sa femme et sa mère étaient absentes.
35:56J'ai passé mes nuits et mes jours à son chevet.
35:58Je préparais chaque plat moi-même.
36:00Et je veillais à ce qu'il soit bien.
36:02Franchement, je pensais que tu te souciais peu
36:04de savoir s'il mourrait ou non.
36:06Au contraire, je me soucie beaucoup de savoir s'il mourra ou non.
36:08Et Julia et sa mère ont été prévenus?
36:10Oui, oui, bien sûr. Elles sont auprès de lui.
36:12Elles sont rentrées aussitôt.
36:14Julia est au bord de la crise d'hystérie, bien sûr.
36:16Et sa mère enchaîne prière sur prière.
36:18Eh bien, espérons que ses prières seront entendues.
36:20C'est ça, espérons-le.
36:22Les miennes aussi.
36:24Dis-moi...
36:26Est-ce que c'est vrai?
36:28Est-ce que c'est vrai?
36:30Dis-moi,
36:32que penses-tu de Julia?
36:34Je n'en pense rien. Pourquoi?
36:36Ça, personne ne pourra jamais t'accuser
36:38de ne pas être franc.
36:40Je crois qu'elle t'aime bien.
36:42Où est-ce que tu veux en venir?
36:44Nulle part. Elle t'aime bien, c'est tout. Et depuis toujours.
36:46Mère,
36:48je suis marié, parfaitement heureux.
36:50Julia ne m'intéresse pas.
36:52Elle ne m'intéresserait pas, même si tu l'accrochais
36:54nue au plafond de ma chambre.
36:56Elle pourrait peut-être s'offrir comme ça, si je le lui demandais.
36:58Tu es sûre de ne rien oublier?
37:00Elle est toujours mariée avec Marcellus,
37:02et Marcellus n'est pas encore mort.
37:04Quand je commencerai à oublier quelque chose,
37:06tu pourras allumer mon bûcher funéraire et me placer dessus,
37:08vivante ou morte.
37:10Ne me demande pas de divorcer de Vipsania,
37:12parce que je refuserai.
37:14Oh, un amoureux, il en existe encore.
37:16Tu lui as rapporté mille poèmes inspirés par l'aimé Andro Durin.
37:18Tu peux te moquer de moi.
37:20Vipsania est le seul être au monde qui ait de l'importance à mes yeux.
37:22Une mère n'a pas d'importance aux yeux de son fils.
37:24Mais si, évidemment.
37:26Mais elle aussi.
37:28Alors ne me demande pas de la repousser.
37:30Je pourrais te demander encore bien plus dans peu de temps.
37:34De toute manière, c'est une discussion stérile.
37:36Il n'y a pas que Marcellus.
37:38Il y a Agrippa.
37:40Et Auguste les préfère tous les deux, tu le sais bien.
37:44Par les dieux!
37:46Qu'est-ce que c'est?
37:50Tout laisse croire que maintenant, il ne reste qu'Agrippa.
37:52Il est mort!
37:54Il est mort!
37:56Julia!
37:58Julia!
38:00Non!
38:02Non!
38:04Il est mort!
38:06Non!
38:08Non!
38:10Une femme romaine ne peut se conduire de cette manière.
38:12Il est mort!
38:14Il a poussé un gros gré.
38:16Il s'est levé.
38:18Il est retombé.
38:20Il était mort!
38:22Il est mort!
38:24Tibère, va t'occuper de Julia.
38:26Il faut absolument faire prévenir Auguste immédiatement.
38:32Tibère!
38:34Je t'ai dit de t'occuper de Julia.
38:44J'ai fait tout ce que j'ai pu.
38:46Tout.
38:48Oui, j'ai fait tout ce que j'ai pu.
38:52Tout ce que j'ai fait pour Auguste.
38:54Je l'ai fait pour lui.
38:56Mais ça n'a rien changé.
38:58Il est mort?
39:00Tu es bien sûr qu'il est mort?
39:02Mon fils est mort.
39:04Tu peux en être sûr.
39:06Pauvre Auguste.
39:08Cela va lui briser le cœur.
39:10Il doit s'agir d'un empoisonnement par la nourriture.
39:12Comment un empoisonnement par la nourriture?
39:16Oui, il a fait une chaleur épouvantable cet été.
39:18Ça a pu altérer la nourriture.
39:20Oui, évidemment.
39:22Nous avons tous été quelque peu malades.
39:24J'ai cru que c'était un coup de froid.
39:26Mais je me suis sûrement trompé.
39:30C'est probablement quelque chose qu'il a avalé.
39:32Oui.
39:50Il y aura certainement une enquête, n'est-ce pas?
39:52Je n'en vois pas l'utilité.
39:54Nous connaissons tous la cause de sa mort.
39:56Vraiment?
39:58En empoisonnement.
40:00Voyons, tu viens de le dire toi-même.
40:02Ah oui, j'ai dit, oui.
40:08Mais je ne pourrais pas le jurer.
40:10Non.
40:12Mais moi, si.
40:14Thibet, conduis Julia à sa chambre et réconforte-la.
40:22Reste quelque temps auprès d'elle.
40:30Je vais faire prévenir ta femme.
40:32Je lui expliquerai.
40:34Je ne peux pas.
40:36Je ne peux pas.
40:38Je ne peux pas.
40:40Je ne peux pas.
40:42Je vais faire prévenir ta femme.
40:44Je lui expliquerai.
40:52Mon cher Auguste,
40:54il me faut apprendre
40:56un événement
40:58bien regrettable.
41:00Marcellus, ton fils adoptif,
41:02vient de succomber inexplicablement
41:04après une courte maladie.
41:06Personne n'est certain de la cause de la mort.
41:08On soupçonne cependant un empoisonnement
41:10de la nourriture avariée.
41:12Je dois reconnaître que cela me semble
41:14l'explication la plus plausible.
41:18Rome entra en fureur.
41:20La mort suspecte de Marcellus
41:22provoqua de nouvelles demandes
41:24pour le retour à la République,
41:26ce que ne voulait surtout pas ma grand-mère.
41:28Ils dévalent dans les rues.
41:30Ils brisent les statues. Ils pillent les échottes.
41:32Tous les surveillants de la cité parlementent avec eux.
41:34C'est du temps perdu. Qu'on leur envoie la garde tout de suite.
41:36Si nous faisons couler le sang, je ne réponds pas des conséquences.
41:38Non, tu n'as jamais répondu de rien.
41:40Tu préfères te faire massacrer dans ton sommeil ?
41:42Bon, alors, retourne-leur parler.
41:44Es-tu folle ?
41:46Non, et je n'ai pas peur de cette racaille.
41:48Je ne tremble pas, moi.
41:52Non, non, ne reste pas plantée là.
42:02Qu'est-ce que vous voulez ?
42:04La République !
42:06La République des Pays commencera !
42:10Vous voulez revivre l'époque des guerres civiles ?
42:12Vous voulez retrouver le temps des famines ?
42:14Vous voulez que les Gaulois et les Huns reviennent frapper à vos portes ?
42:18Vous pleurez toujours après Jupiter !
42:22Allons, retournez-vous de l'Ouest et chez vous !
42:24Racaille !
42:26Vous osez vous proclamer Romain ?
42:28Vous osez vous proclamer Romain ?
42:36Vous en profitez parce que l'Empereur n'est pas là !
42:46Je souhaiterais que, pour une fois,
42:48tu te comportes comme une femme normale.
42:50Pour se comporter en femme normale,
42:52il faut avoir des hommes normaux autour de soi.
42:54Il faut ramener Agrippa à Rome.
42:56C'est le seul à parler leur langage,
42:58si on peut employer ce terme.
43:00Je ne sais plus ce qu'en pense Auguste,
43:02mais il doit faire taire ses griefs
43:04et rappeler Agrippa, quel qu'en soit le prix.
43:06Je vais lui faire parvenir un message.
43:08Mais entre-temps,
43:10qu'on envoie les gardes nettoyer les rues !
43:16Marcus !
43:18Marcus !
43:20Marcus !
43:22Ça fait bien longtemps.
43:24Trop longtemps.
43:26Je n'y peux rien, Auguste.
43:28Ce n'est pas moi qui l'ai souhaité.
43:30Marcus, pourquoi laissons-nous des babioles fissurer notre amitié ?
43:32Pourquoi ?
43:34Tu aurais pu me voir plus tôt.
43:36Comment pouvais-je venir ?
43:38Tout le monde savait ce qui nous opposait.
43:40Mais moi, je serais venu.
43:42Un mot, un signe suffisait.
43:44Est-ce que je serais resté en exil
43:46si j'avais été sûr d'être bien accueilli ?
43:48Tu as fait bon voyage ?
43:50Ta mère était forte.
43:52Mais je ne l'ai pas trop remarqué.
43:54Je pensais trop à toi.
43:56Moi, autant heureux que nous étions, jeune.
43:58N'y pensons surtout pas.
44:00Il n'est pas bon de se pencher sur sa jeunesse.
44:02Nous avons fait un long chemin ensemble.
44:04Non, non, pas toujours ensemble.
44:06Marcus, pas une seconde.
44:08Je n'ai cessé de penser à toi.
44:10Excuse-moi, mais ça n'a pas toujours été évident.
44:12Non, non, non, sois franc avec moi.
44:14Il fut une époque, je m'en souviens très bien,
44:16et il m'insultait.
44:18Tu ne lui adresses le moindre reproche.
44:20Toi, mon vieil ami, pas un seul mot.
44:22Marcus,
44:24voyons, c'était un fils pour moi.
44:26Tu as des enfants, tu comprends ce que je veux dire.
44:28J'étais peut-être un peu trop admiratif devant lui,
44:30un peu trop indulgent.
44:32Mais cela me paraissait de bons mots d'esprit, c'est tout.
44:34Il te taquinait un peu.
44:36As-tu jamais taquiné tes amis ?
44:38Peut-être.
44:40Il est mort, je le regrette.
44:42Ça m'a bouleversé,
44:44bien que je ne l'ai jamais trop aimé.
44:46Oui.
44:52J'ai besoin de mon vieil ami de nouveau.
44:54Aujourd'hui, Marcellus n'est plus là,
44:56alors tu as besoin d'agrément.
44:58Non, non, non, il faut me croire, je t'en prie.
45:00J'avais déjà pris la décision de venir te voir.
45:02Est-ce que je serais passé à Lesbos sans te rendre visite ?
45:04Je suis impensable.
45:08Non, non, Marcus,
45:10tu dois rester avec moi à Rome.
45:14Je ne sais pas.
45:16Je ne sais pas si je peux t'être utile maintenant.
45:22Tu as des difficultés à ce qu'on m'a dit ?
45:24Non, non, rien de bien sérieux. Il y a eu quelques troubles.
45:26Mais ce n'est pas pour ça que je te veux à mes côtés.
45:28Je veux que tu reviennes, Marcus,
45:30parce que ta place est à Rome.
45:32Mon vieil ami doit être à Rome près de moi.
45:34J'ai besoin de nouveau de mon bras droit.
45:38Qu'est-ce que tu en dis ?
45:44Il est à toi.
45:46Oh, Marcus !
45:50Mais...
45:52Mais ?
45:54C'est long, cette union,
45:56plus étroitement, plus solidement que jamais.
45:58Comment ?
46:00Quoi de plus solide que les liens familiaux ?
46:02Les liens du sang ou, à défaut du mariage,
46:04me paraissent la meilleure preuve
46:06de l'authenticité de nos sentiments.
46:08Tu penses à tes enfants ?
46:10Non, non, eux, ils sont très bien. Non, je pense à moi.
46:12Tu sais, peut-être que je ne m'entends pas avec ma femme.
46:14Non, non, je ne savais pas.
46:16Bien, nous n'avons plus dormi ensemble depuis des années.
46:18Bien sûr, j'en parle un peu tôt, je le sais.
46:20Il est indispensable de respecter les convenances.
46:22Mais Juliette est encore bien jeune.
46:24Elle se remariera de nouveau.
46:26Pourquoi pas avec moi ?
46:28Avec toi ?
46:30Pourquoi pas ?
46:32Ne me dis pas que je ne suis pas
46:34d'assez haut rang pour ta famille.
46:36Pourquoi pas ?
46:38Oui, c'est entendu.
46:40Tu deviens mon gendre.
46:42Est-ce que tu y avais pensé ?
46:44Je n'ai pensé qu'à ça depuis que j'ai reçu ta lettre.
46:46Pourquoi ?
46:48Pourquoi as-tu accepté ?
46:50Parce qu'il l'exigeait.
46:52J'étais son prix.
46:54Son prix ?
46:56Qu'est-ce que je pouvais faire pour lui ?
46:58Pourquoi ?
47:00Pourquoi as-tu accepté ?
47:02Parce qu'il l'exigeait.
47:04J'étais son prix.
47:06Son prix ?
47:08Qu'est-ce que je pouvais dire ?
47:10Tu aurais pu dire non.
47:12Non, je ne pouvais pas dire non.
47:14Je n'ai vu aucune raison de dire non.
47:16Et j'ai compris pourquoi il le voulait.
47:18Ce n'était vraiment pas très sorcier.
47:20Et qu'est-ce que tu aurais fait, toi ?
47:22J'aurais su le convaincre.
47:24Comment ?
47:26Je lui aurais rappelé qu'il n'était pas du même rang que ta famille.
47:28Et espérer en faire partie un jour
47:30prouve à l'évidence son manque de modestie.
47:32Tu l'aurais perdu.
47:34Et puis, cette expression est absurde. Je t'interdis de l'envoyer.
47:36C'est mon expression. Je l'emploie quand je veux.
47:40D'ailleurs, pourquoi es-tu
47:42si opposé à ce mariage ?
47:44Tu n'as aucune raison de l'être.
47:46C'est tout simplement lui offrir plus qu'il ne mérite.
47:48Ce n'est pas la seule raison. Il y en a une autre. Laquelle ?
47:50Il n'y a aucune autre raison.
47:54Sinon,
47:56que tu aurais pu voir Julia
47:58et lui demander son avis ?
48:00Est-ce que nous devons ignorer les sentiments de nos enfants ?
48:02Les vendre en place du marché
48:04comme s'ils étaient des esclaves ?
48:06Est-ce que tu n'aurais plus de cœur ?
48:16Mais elle parvint à ses fins.
48:18Oui.
48:20Elle patiente à neuf ans,
48:22mais elle parvint à ses fins.
48:24La fourberie fait femme.
48:30Qu'est-ce que c'est ?
48:32Des vents.
48:34Je me le demande.
48:36Je crois qu'ils essaient de se débarrasser de moi.
48:38Ils essaient de m'empoisonner.
48:42Il faut que je mette tout par écrit,
48:44vite, avant qu'ils ne m'aient supprimé.
48:48Je n'ai plus beaucoup de temps.
49:00Je n'ai plus beaucoup de temps.