Dans Europe midi, Mickael Dorian et ses invités débattent de dernières informations.
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00:00Vous écoutez Europe 1 13h jusqu'à 14h sur Europe 1, il est 13h18 et c'est l'heure du débat,
00:06Mickaël Dorian avec vos invités, l'avocate Sarah Salmane et l'écrivain et journaliste Vincent Roy.
00:10Bonjour Sarah Salmane, bonjour Vincent Roy, bonjour Mickaël, durant près de trois semaines la France
00:14a rayonné dans le monde entier avec ses Jeux Olympiques, quel bilan pouvons-nous faire de
00:18cet événement ? Mais d'abord, on en parlait parce qu'on ne cache rien à nos auditeurs,
00:21on en parlait pendant la pub, qu'avez-vous pensé de cette cérémonie de clôture hier soir depuis
00:26le Stade de France à Paris ? Écoutez, j'ai trouvé ça, pour être franc avec vous, j'ai trouvé ça très
00:33très long, très très long, très très long et très très ennuyeux, prodigieusement ennuyeux. Alors
00:40en plus on ne comprenait pas grand-chose, c'est la raison d'ailleurs pour laquelle il y avait une
00:43voix off pour nous expliquer, alors il y avait le Golden Voyager, on nous a sorti la victoire de
00:51Samothrace, enfin en tous les cas un ersatz de la victoire de Samothrace, après on a eu droit à
00:55l'hymne de Dionysos ou l'hymne d'Apollon, je ne sais plus, on nous expliquait ça parce qu'on
01:01voulait retracer, c'est ce que j'ai compris, mais il faut dire que je l'ai compris parce que ça a
01:05été expliqué, il y avait un sous-texte, on voulait nous refaire l'histoire des Jeux Olympiques et
01:13par conséquent de la Grèce antique, voilà j'ai trouvé ça très très ennuyeux et alors à la fin,
01:19bon tout le monde attendait, ils ont bien fait de le mettre à la fin d'ailleurs, tout le monde
01:22attendait Tom Cruise, qu'on a vu grosso modo une minute trente, qui est arrivée,
01:26avant on a dû se cogner le karaoké, avec Emmenez-moi d'Aznavour, et puis les Champs-Elysées,
01:38alors on voyait pas Emmenez-moi au bout de la terre, donc je vois pas le rapport ni avec les
01:42Jeux Olympiques, ni avec la Grèce antique, sur les Jeux Olympiques, alors Paris, la chanson
01:49aux Champs-Elysées, bon là, ça collait encore, j'ai trouvé ça oui, parfaitement, vraiment
01:56parfaitement ennuyeux, mais il y avait, non, la montée des anneaux par exemple était très belle,
02:00ça c'était très belle, ça durait juste une heure vingt, bon, c'était très très belle,
02:06on avait le temps d'aller au frigo chercher le glaçon comme il faisait très chaud, remettre un
02:11coup de ventilateur, on pouvait faire plein de choses, alors ce qui était pratique, c'est que
02:15pendant ce temps-là, comme on dit dans les films muets, on pouvait faire plein de choses, je vous
02:19trouve sévère tout de même, surtout que c'est une cérémonie qui détonnait, finalement, la cérémonie
02:23d'ouverture, Sarah Salmane. C'était pas si mal, à part 2-3 walkistes, 2-3 couacs, je dirais que ça
02:29durait quoi, 2 heures, il y avait 20 minutes qui n'allaient pas du tout, le trouble, etc, bon, on va
02:32pas revenir là-dessus, mais la cérémonie de clôture, moi je la regardais uniquement pour les
02:36besoins de l'émission, sinon je me serais pas infligé ça, très clairement. C'est vrai qu'il y avait
02:39des longueurs, c'est-à-dire qu'ils avaient prévu des trucs qui avaient été polémiques lors de la cérémonie d'ouverture et qu'ils ont viré au dernier moment.
02:47Sur WhatsApp, quand vous recevez un vocal, vous pouvez l'écouter en vitesse x 1,5, x 2, là c'est ce qu'il aurait fallu faire, c'était interminable, j'en pouvais plus, c'était pas très intéressant, en fait, vous voyez.
02:58Pareil, vous êtes sévère, Sarah, il y avait de belles choses quand même.
03:01Mais comment vous expliquez que tout le monde soit sévère, c'est peut-être qu'il y a un principe de réalité.
03:04Pour le moment, vous êtes les deux seules personnes à qui j'en parle encore.
03:07Ah d'accord, bah en tout cas, sur la durée, le fait que ce soit interminable, je pense que ça c'est, comme dit Vincent, on avait le temps d'aller faire ses courses.
03:14Pour revenir maintenant sur le bilan de ces jeux, le bilan de cet événement, on va pas polémiquer sur, même pas polémiquer, mais on va pas parler de l'aspect sportif, parce que je crois que vous n'êtes pas là pour ça, mais même si on a quand même, on peut se féliciter.
03:26On est contents quand même.
03:27On est-ce contents ?
03:28Ouais, on est contents.
03:29C'était une belle réussite.
03:30Et l'objectif était d'être dans le top 5, on est dans le top 5.
03:32C'est une belle réussite, on a fait quand même moisson de médailles.
03:36Alors faut-il ajouter, pour être complètement correct et complètement complet, que lors des précédents JO, c'est-à-dire il y a 4 ans, on avait présenté une délégation composée de 378 athlètes.
03:48Aujourd'hui, lors de ces JO de Paris, on en a présenté en délégation 200 de plus.
03:55Ça veut dire qu'entre les deux JO, il y a des efforts considérables qui ont été faits, qui expliquent, pour part, cette moisson de médailles.
04:03Et puis deuxième chose que je voudrais dire à propos de cela, chose dont je suis étonné, parce qu'on a vanté l'Allemagne pour le fait qu'à l'école, les enfants, beaucoup plus tôt, se consacrent bien davantage que nous au sport, etc.
04:17Or, je remarque que l'Allemagne est dixième, que la moisson de médailles allemande est moins importante que la nôtre.
04:23Ça veut dire qu'on a fait de réels efforts, d'où, sans doute, une part de notre succès, qui s'explique, comme je vous le disais, par une augmentation du nombre des athlètes,
04:31et deux, par le fait qu'on a dû renforcer certaines fédérations pour arriver à ce résultat.
04:36Donc c'est complètement positif.
04:38Non mais sur le plan sportif, c'est un succès, c'est incontesté, incontestable.
04:41Maintenant, c'est de quoi ? Qu'est-ce qu'on va retenir de ça ? Le sport, évidemment.
04:45Alors, il y a le sport, évidemment.
04:48Maintenant, on peut aussi dire que sur le plan de l'organisation et sur le plan sécuritaire également de cet événement, c'était une réussite.
04:56Voilà, je me mets dans le panier, on a tous été à critiquer.
05:00Moi, j'étais très sceptique, franchement.
05:02On a tous été très sceptiques avant l'organisation de cet événement.
05:06Finalement, tout s'est bien passé.
05:08La délinquance a même baissé quand on écoute M. Darmanin, donc c'est tout à fait positif.
05:12On voit que l'uniforme est dissuasif et on a aussi la solution, même si en réalité, on ne peut pas mettre autant de policiers à l'année.
05:19Là, il faut quand même qu'ils prennent des vacances.
05:20On le rappelle, ils n'ont pas pris de vacances, ils ont sacrifié leur vie de famille.
05:23Mais on voit que c'est quand même dissuasif et qu'il y a eu un respect des forces de l'ordre.
05:27Et ça, c'est positif.
05:28Et on voit aussi que quand on veut très fort quelque chose, on peut y arriver aussi.
05:31Quand il y a une vraie volonté politique.
05:33On a mis beaucoup de moyens, on a mis 35 000 policiers.
05:3645 000 policiers.
05:37Et surtout, on en a mis en province à Paris.
05:39Donc, on ne peut pas faire ça à l'année et qu'il n'y ait plus personne en province et tout le monde à Paris.
05:43Ça veut dire qu'il faut autant de moyens pour que les Français aient le sourire, pour que les villes soient propres.
05:48Moi, je suis pour parce que j'habite à côté du Champ de Mars.
05:51Ça fait des années que je ne peux plus y aller parce que l'insécurité gangrène tellement le Champ de Mars qu'on a vraiment peur d'y aller.
05:56Là, tout était revenu.
05:57Il n'y avait même pas un sentiment de sécurité, une sécurité.
06:00Donc, si c'est le prix à payer d'avoir de la police partout quand on n'a rien à se reprocher.
06:04Moi, je ne vois pas le problème.
06:05Si c'était possible, je suis pour.
06:07Mais après, 45 000, c'est impossible.
06:09C'est impossible en termes d'effectifs.
06:10En termes d'effectifs, vous ne pouvez pas.
06:12Non, surtout, on avait, certes, on avait une police en nombre considérable, en nombre d'effectifs et surtout une police visible.
06:20C'est-à-dire que tout à la fois, elle était présente et pouvait agir.
06:24Et deuxième effet, si j'ose dire, elle sécurisait la population.
06:29Le fait de voir...
06:30Bien sûr.
06:31Et elle insécurisait du même coup ceux qui voulaient faire un mauvais coup.
06:34Vous avez raison, mais sur les trafics de stupéfiants, il n'y a pas eu de baisse.
06:38Parce que les trafics de stupéfiants, ils ne se sentent pas du tout concernés par la police.
06:42Que la police soit là ou pas là, c'est pareil pour eux.
06:44Mais sur les violences, même les cambriolages, là, en revanche, évidemment, c'est tout à fait dissuasif.
06:49Et Jean-Christophe Couvy, qui était du syndicat de police Unité,
06:53qui était l'invité d'Europe 1 et Essay News ce matin, s'en félicitait évidemment
06:58et se félicitait également de l'image de la police qui a redoré son blason aussi pendant cet événement.
07:04Et on a pu voir aussi toutes ces images de policiers et de Français, de touristes,
07:09qui étaient là et qui célébraient ensemble cet événement.
07:12Mais c'est normal.
07:13Qu'est-ce que la police, pour vous, quel contact le citoyen moyen a-t-il de la police ?
07:17C'est qu'on vous arrête parce que vous n'êtes plus à 80 km heure, mais vous êtes à 85.
07:21Et là, vous avez une police qui est là, d'abord formidablement sympathique, formée pour l'occasion,
07:27qui est là pour vous renseigner, pour vous protéger et pour vous renseigner si vous avez besoin.
07:31Donc évidemment, ça change complètement l'image de la police.
07:34C'est tout à fait normal.
07:35Et puis les Français ont aussi eu un sentiment de reconnaissance et de gratitude envers eux
07:38parce qu'on sait tous qu'ils sacrifient leur vie de famille, leurs vacances,
07:41qu'ils ne sont pas très bien payés.
07:42Donc c'est plutôt de leur dire merci.
07:44Et ça, ce n'est pas quelque chose qu'on leur dit souvent,
07:46surtout quand on voit une partie de La France Insoumise vous expliquer que la police tue,
07:49qu'il faut s'en méfier, qu'ils sont responsables des violences policières.
07:52Ça leur fait aussi un peu de bien.
07:54J'ai discuté avec un policier qui m'a gentiment accompagné chez moi à 23h,
07:57qu'il se sente parfois piétiné.
07:59Et là, pour une fois, la population française leur disait merci, merci d'être là.
08:04Et ça, c'est très important.
08:05Sur le plan du tourisme à présent, parce qu'on a beaucoup entendu ces derniers jours
08:08que le bilan était en demi-teinte pour les hôteliers, pour les restaurateurs,
08:11pour les commerçants également.
08:13Que faut-il garder de ces Jeux Olympiques, Vincent ?
08:17D'abord, il faut garder une chose, c'est qu'on a eu un tourisme de niche,
08:22si j'ose dire, mais pléthorique bien sûr,
08:24puisqu'on a 11 millions de touristes qui sont venus.
08:27Mais ce n'était pas un tourisme culturel, par exemple.
08:30D'ailleurs, vous avez remarqué que dans les quartiers de Paris
08:33qui ne recevaient pas de site olympique,
08:35ils étaient totalement déserts pendant toute la période des Jeux.
08:38Et l'un des problèmes, il y a à différencier deux problèmes lorsqu'on parle,
08:43vous évoquiez à un moment les commerçants et notamment les restaurateurs.
08:47Il y a une partie des restaurateurs qui se sont plaints du fait
08:51qu'on ait mis des barrières pour la cérémonie,
08:54qu'il y avait des QR codes pour aller chez eux.
08:56Par conséquent, c'était très difficile pour les gens d'aller dîner chez eux
09:00et donc ils ont une baisse de chiffre d'affaires.
09:02Ça, c'est le premier cas.
09:03Et puis, vous avez un second cas qui est très important aussi,
09:05dont on m'a beaucoup parlé moi parce que j'ai interrogé des commerçants,
09:08des restaurateurs sur cette question.
09:10Il y a des quartiers qui n'avaient pas de barrières,
09:12où on n'avait pas besoin de QR code, etc.
09:14Et les restaurateurs pensant qu'il y avait une manne ont ouvert au mois d'août
09:19alors que les autres années, ils fermaient.
09:22Et ils n'ont vu personne non plus,
09:24puisqu'il ne s'agissait pas des quartiers qui étaient impactés
09:27au sens positif du terme par les choses de l'impact.
09:30Ils s'emploraient que tout ça se soit assoupli sur la deuxième partie des JO
09:33après notamment la cérémonie d'ouverture et que les restaurateurs...
09:36Oui, vous parlez du QR code...
09:38Vous avez raison, je n'étais pas sur place,
09:40mais quand je discutais avec des taxis, ils me disaient
09:42pendant les JO, on pensait vraiment avoir un gros chiffre d'affaires
09:45et parfois à 15h, ils me disaient
09:46écoutez, on n'a fait que 70 euros, on ne peut pas circuler,
09:48les touristes prennent le métro.
09:50Nous n'avions pas du tout anticipé comme ça
09:52et c'est pareil pour tout, c'est pareil pour les hôteliers,
09:54c'est pareil pour les AirBnB.
09:55Je me souviens, j'en discutais avec des gens qui me disaient
09:57je vais mettre mon appartement AirBnB à 1000 euros par jour
10:00pendant les JO, qu'ils disaient ça 6 mois avant.
10:02Résultat, ils ne l'ont pas loué du tout.
10:04Beaucoup de gens ont espéré faire du profit
10:06et en fait, ils n'ont pas fait de profit.
10:07Alors après, la question, c'est ce qu'au niveau économique,
10:09il y aura des retombées à plus long terme.
10:11Ça, je ne sais pas, mais les restaurateurs,
10:13pour la plupart d'entre eux,
10:15ils font une grosse partie du chiffre d'affaires au mois d'août.
10:17On peut peut-être arguer quand même qu'il y a des touristes
10:19qui, même s'ils sont restés chez eux,
10:21qu'ils ne sont pas venus,
10:23qui ont vu les images et qui ont été tellement charmés
10:25par les images qu'ils auront peut-être envie de découvrir Paris.
10:27Ils seront peut-être un peu déçus du voyage
10:29parce que la propreté, ça ne va pas rester.
10:31C'est comme Emeline Paris.
10:33Après, on parlera du bilan.
10:35Oui, cette image hyper romantique de Paris.