MPOX - Notre journaliste, Virginie Garin, répond à vos questions

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L'Organisation mondiale de la santé a déclenché son plus haut degré d'alerte au niveau international face à la résurgence des cas de mpox en Afrique.
Regardez L'invité de RTL Midi avec Agnès Bonfillon du 15 août 2024.

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Transcript
00:00RTL midi. Agnès Bonfillon. Et donc cette alerte maximale de l'Organisation
00:05Mondiale de la Santé concernant les cas de mpox en Afrique. Le mpox c'est aussi
00:09ce que l'on appelle la variole du singe. Bonjour Virginie Garin. Bonjour à tous.
00:14Alors tout d'abord très simplement expliquez nous ce qu'est ce virus. Alors
00:17c'est un virus qui est connu en Afrique depuis la fin des années 50. Il a été
00:21identifié la première fois sur un singe donc c'est pour ça qu'on l'appelle la
00:24variole du singe. Il a un peu les mêmes symptômes que la variole, c'est un virus
00:28cousin mais il est beaucoup moins dangereux que la grande variole qui a
00:32fait des centaines de millions de morts au XXe siècle.
00:34Il a été identifié donc sur des singes la première fois mais il ne se transmet
00:38pas par les singes mais par des petits rongeurs au départ et puis ensuite les
00:42transmissions entre les humains. Alors les symptômes sont la fièvre, la fatigue,
00:47des maux de tête et puis des éruptions cutanées assez spectaculaires donc des
00:50petits boutons un peu partout. Il y a deux formes. Il y a deux, ce que les scientifiques
00:55appellent des clades, la variote d'Afrique du l'Ouest. Là les boutons
00:58sont localisés plutôt sur les mains, les parties génitales mais avec ce virus
01:02qui soucie l'OMS et bien il y a des boutons sur tout le corps.
01:05C'est assez désagréable, ça dure au moins trois semaines.
01:08C'est un virus bénin dans 97% des cas mais il peut être mortel effectivement.
01:13Alors rarement mais pour ce nouveau virus qui est apparu, le taux de létalité est de
01:193%. Il faut se rappeler que le Covid c'était 1% donc ça inquiète l'OMS.
01:24Donc il n'est pas plus contagieux mais il est un peu plus dangereux. Au Congo,
01:27sur 11 000 cas, il y a eu quand même 500 décès.
01:30Et quels sont les modes de transmission de cette maladie ?
01:32Alors surtout par contact, ce n'est pas une maladie comme le Covid qui se transmet
01:36par les voies respiratoires, par les relations sexuelles en fait. Les personnes les plus
01:40touchées sont les homosexuels hommes. C'est d'abord donc une maladie sexuellement
01:45transmissible mais pas que parce que dans les familles au Congo, on a constaté,
01:49quand les gens vivent de façon assez rapprochée, ils utilisent les mêmes serviettes pour s'essuyer,
01:55ils peuvent dormir dans les mêmes lits. Là, il y a des cas de transmission chez
01:59d'autres personnes de la famille et notamment chez les enfants. Donc contact rapproché ou
02:04parfois des gouttelettes mais il faut vraiment être très très proche de la personne.
02:07Et est-ce que l'on peut s'en protéger de ce virus ?
02:10Alors il n'y a pas de traitement spécifique mais il y a ce qu'on appelle des antiviraux
02:13aujourd'hui qui existent pour d'autres maladies qui peuvent alléger les symptômes. Et puis
02:16surtout, il existe un vaccin qui fonctionne, qui est efficace. Et les personnes qui ont
02:21été vaccinées dans leur enfance, peut-être vous Agnès, contre la variole, puisque la
02:25vaccination était obligatoire jusque dans les années 80.
02:28J'étais pas née, je vois pas de quoi vous parlez.
02:30Pardon, excusez-moi. Moi-même, j'ai été vaccinée contre la variole. Et donc ça confère
02:35une certaine immunité. Il y a 85% d'efficacité. Donc si vous avez été vaccinée dans votre
02:40enfance, vous êtes déjà protégée par rapport à ça. Et pourquoi ce niveau d'alerte en Afrique
02:45et quand même, on parle d'alerte maximale côté de l'OMS.
02:50Alors ce virus spécifique, il a été repéré en 2022, effectivement au Congo, en République
02:55du Congo. 11 000 cas ont été recensés. Mais il a tendance à s'étendre. Donc on
02:59l'a vu au Burundi, au Kenya, au Rwanda, jusqu'en Afrique du Sud. Donc l'idée de l'OMS, c'est
03:05d'alerter les États pour qu'ils se coordonnent, pour qu'ils mettent en place des mesures
03:08pour que ce virus soit contenu en Afrique et n'aille pas ailleurs. Donc coordonner
03:13des politiques de dépistage, mobiliser des fonds pour fabriquer des vaccins. Donc c'est
03:17vraiment état d'urgence, surtout en Afrique pour l'instant.
03:20Et est-ce que cela veut dire qu'il y a un risque de contamination sur le sol européen ?
03:24Alors oui, pour l'instant, évidemment, ce n'est pas le cas. Mais c'est la raison
03:27de cette alerte rouge de l'OMS. Donc évitez qu'il progresse. Alors le virus voyage avec
03:33les personnes. Il faut se souvenir que l'Europe, il y a deux ans, avait connu déjà une épidémie.
03:39On a eu en France une épidémie avec 5000 cas.
03:42Mais ce n'est pas rien, 5000 cas quand même.
03:43Non, c'était énorme. Beaucoup de cas étaient bénins. 95% de ces cas touchaient effectivement
03:48la communauté homosexuelle homme. Alors là, l'Europe a fait une analyse de risque. Il
03:52est jugé assez léger, mais il existe quand même. Alors en Europe, à cette époque-là,
03:58seulement 10 décès avaient été recensés. Ce virus, encore une fois, il a deux ans,
04:03il était moins dangereux. Donc c'est pour ça qu'il faut faire très attention là.
04:06Et il avait été bien pris en charge. Les personnes malades avaient été isolées. On
04:11leur avait donné des antiviraux. Les proches avaient été vaccinés. Donc si une épidémie
04:15revenait chez nous, il y a des stocks de vaccins et les personnels de santé, l'entourage
04:21des malades, les personnes à risque seraient vaccinées, sachant que ce virus-là était
04:25un peu plus dangereux pour les enfants.
04:27Pour en revenir à cette épidémie qui avait touché l'Europe, 5000 cas, je n'en reviens
04:31pas.
04:32Oui, en France.
04:33En France, oui. L'épidémie n'a pas duré longtemps.
04:35Alors l'épidémie, effectivement, elle avait été assez bien gérée grâce à toutes ces
04:38mesures. Donc moins d'une dizaine d'essais ont été recensés sur tout le continent.
04:43Alors ce virus, c'est pour ça qu'il ne faut pas paniquer. Il est connu. L'OMS cherche
04:47à sonner l'alerte, surtout en Afrique, on l'a compris, pour que les pays s'entendent,
04:52s'organisent.
04:53Et puis pour que les populations concernées les plus à risque fassent attention.
04:56Ça, c'est vraiment le message qu'il faut faire passer.
04:58Ça veut dire qu'une personne atteinte de la maladie, qu'elle n'ait plus de contact
05:02sexuel. Il faut qu'elle protège les autres.
05:05Une personne qui va avoir un contact sexuel, eh bien, fasse attention aussi.
05:09Je rappelle que sur ce virus-là, le corps est recouvert de boutons, donc ça se voit
05:14assez vite.
05:15Voilà.
05:16Et puis qu'un malade qui commence à avoir des symptômes un peu bizarres ou qui voit
05:20des boutons poussés sur son corps, eh bien, allez immédiatement voir un médecin.
05:23Ça, ça s'appelle de la prévention et c'est la meilleure solution pour lutter contre
05:27cette variole du singe.
05:29Merci beaucoup, Virginie Garin, pour toutes ces explications, ces informations sur ce
05:33que l'on appelle donc le M-POX, la variole du singe.
05:36Je crois que vous aimez beaucoup marcher, Virginie.
05:38Oui, j'aime bien.
05:39Eh bien, vous n'êtes pas la seule.
05:40En montagne, surtout.
05:41De plus en plus de personnes se mettent à la randonnée, on en parle dans un instant
05:45sur RTL.
05:46Agnès Bonfillon, RTL Midi.

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