Air Crash – Disparition troublante – Vol Varig 254 [Français]

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Transcript
00:00Demande à descendre pour approche finale.
00:02Un Boeing 737 se dirige vers un aéroport brésilien proche de l'Amazone.
00:07On n'était pas censé atterrir à Belém ?
00:09On y est presque.
00:11Mais le vol 254 de la Varig n'atteindra jamais sa destination.
00:15Quelque chose a été complètement de travers.
00:18Il n'y a pas d'éclairage.
00:1954 personnes et un avion de ligne ont disparu sans laisser de traces.
00:23Quand l'avion ne s'est pas présenté, l'alerte a été lancée.
00:28Ils ont rejoint la zone où ils s'étaient signalés, mais ils n'étaient pas là.
00:32La traque de l'avion disparu...
00:34Voici le secteur de recherche.
00:36...va mener à une découverte stupéfiante.
00:39Je n'arrive toujours pas à y croire.
00:58À la fin des années 1980, le Brésil est un pays en transition.
01:02La plus grande nation d'Amérique du Sud se prépare à sa première élection présidentielle
01:07en près de 30 ans.
01:09Mais aujourd'hui, tous les regards se tournent vers une autre compétition.
01:15Des millions de Brésiliens croisent les doigts pour que leur équipe de football
01:19l'entoure à la fin de l'année.
01:21Le Brésil est un des pays les plus éloignés de l'Amérique du Sud.
01:25Ils croisent les doigts pour que leur équipe de football l'emporte sur le Chili
01:29en match de qualification pour la Coupe du Monde.
01:35Ce match était très important.
01:37Si le Brésil perdait, le pays allait manquer pour la première fois une Coupe du Monde.
01:49À Rio, le match est sur toutes les lèvres.
01:52Il en va de même à plus de 1500 kilomètres sur l'aéroport de Maraba
01:56où l'équipage du vol 254 de la Varigue s'apprête à décoller.
02:00Vérification extérieure effectuée.
02:03Alors, Nilsson ?
02:05Vous pensez que le Chili a une chance ?
02:07Quand il y a une Coupe du Monde au bout, personne n'a ses chances contre le Brésil.
02:14Le vol 254 fait la liaison entre la ville minière de Maraba et Belém
02:19sur l'estuaire de l'Amazone, dans le nord du Brésil.
02:23L'équipage vérifie les données météo et enregistre le cap à suivre.
02:28Les 737-200 étaient des avions d'ancienne génération.
02:32Ils ne disposaient pas des calculateurs de gestion de vols modernes.
02:36Ils avaient recours à des aides à la navigation depuis des stations radio basées au sol.
02:43Il y a 48 passagers à bord.
02:45Parmi eux, Carlos Siqueira.
02:49J'étais en congé.
02:51Je travaillais pour une société minière à Maraba.
02:56Et je rentrais chez moi, à Belém.
03:10César Garcés est aux commandes, assisté de son copilote Nilsson Zil,
03:14qui surveille les instruments de vol.
03:19Rotation.
03:22À 17h35, le Boeing 737 quitte le sol.
03:29C'était un vol de routine.
03:32Le ciel était dégagé.
03:35Il n'y avait aucun souci de météo.
03:38Il n'y avait aucune raison d'être inquiet.
03:41Le vol doit durer moins d'une heure.
03:44Depuis que je travaillais à Maraba,
03:47je prenais cet avion à peu près toutes les trois semaines.
03:52Au bout de 23 minutes, l'ordinateur de vol indique aux commandants de bord qu'ils approchent de Belém.
03:58Cet avion disposait d'un calculateur de performance
04:02dans lequel ils pouvaient entrer la distance à parcourir et ce qui leur permettait d'économiser du carburant.
04:08On y est presque.
04:12Les pilotes essaient de contacter les contrôleurs au sol.
04:14Belém, ici Varig 254. Demandons à descendre.
04:19Bizarrement, la tour de contrôle ne répond pas.
04:23Belém, ici Varig 254.
04:28Belém, vous me recevez ?
04:34Je vais essayer.
04:35Belém, ici Varig 254.
04:41Les pilotes ont dû être surpris.
04:44Leur radio était-elle en panne ?
04:46Pourquoi ne pouvaient-ils pas parler au contrôle aérien ?
04:50C'est bizarre.
04:51Quoi ?
04:53On ne reçoit pas de signal.
04:57Les aéroports sont équipés de stations de radios phares omnidirectionnelles VHF,
05:01aussi appelées stations VOR.
05:03Elles émettent des signaux que les avions suivent jusqu'aux pistes d'atterrissage.
05:07Je ne capte rien.
05:09Le Varig 254 ne reçoit pas de signal en provenance de Belém.
05:13Je vais appeler la tour en HF.
05:16Le commandant fait passer sa radio en haute fréquence et réessaie d'établir le contact.
05:21Tour de Belém, ici Varig 254.
05:25Ils n'arrivaient pas à contacter le contrôle aérien avec leur système de communication VHF.
05:31Ce sont des choses qui arrivent.
05:33Et dans ces cas-là, il faut utiliser des systèmes à portée beaucoup plus longue.
05:37Tour de Belém, ici Varig 254.
05:40La stratégie fonctionne.
05:43Varig 254, ici tour de Belém.
05:46Quand vous approchez de votre destination,
05:49vous réglez votre système de navigation sur ce radio phare au sol.
05:54Belém, on est en approche, mais on n'a pas de station VOR. Elle est en panne ?
05:58Négatif, 254. Ça doit venir de vous.
06:02Là, leur avion ne recevait pas de signal.
06:05Entendu.
06:06Et ils ont fait ce qu'on appelle de la navigation à l'estime.
06:11Le commandant consulte son calculateur de performance
06:14et calcule à quelle heure ils arriveront à destination.
06:17Belém, on est à 25 minutes. Demande à descendre pour approche finale.
06:225 sur 5, Varig 254. Passage au niveau de vol 2-0-0 autorisé.
06:29Le contrôleur autorise l'équipage à descendre à 20 000 pieds.
06:33Niveau de vol 2-0-0, Varig 254.
06:37En l'absence de radar, les contrôleurs aériens séparent les avions par horaire.
06:42Du coup, les comptes rendus de position ont une importance capitale.
06:46Et si vous vous apercevez que votre estimation doit être révisée de plus de 3 minutes,
06:51vous devez informer la tour de contrôle de cette évolution.
06:55L'avion ne devrait pas tarder à rejoindre l'aéroport.
06:59Pendant que l'avion descendait, tout semblait normal.
07:04Une fois l'avion sous les nuages, le commandant cherche les lumières de Belém.
07:11En sortant des nuages, il s'attendait à voir un terrain familier.
07:17Où sont les éclairages ?
07:18Il pensait voir l'aéroport.
07:20Où sont les pistes ?
07:22Et aligner l'avion avec la piste d'atterrissage visuellement.
07:25Mais il ne voyait rien.
07:27Il n'y a qu'une masse obscure, à perte de vue.
07:32Tout le monde a commencé à se demander où il comptait atterrir s'il n'y avait pas de piste.
07:37Belém n'était pas là.
07:39On n'était pas censé atterrir à Belém ?
07:41La panique a commencé à envahir l'avion.
07:44Les gens demandaient pourquoi on n'atterrissait pas à Belém.
07:47Qu'est-ce qu'il se passe ?
07:54Attendez un peu.
07:56Il y a un problème.
07:59Attendez un peu.
08:01Je crois qu'on a dépassé l'aéroport.
08:03Les pilotes pensent avoir identifié le problème.
08:06Le calculateur de performance indique qu'ils ont dépassé l'aéroport d'une cinquantaine de kilomètres.
08:11Vous voulez faire un 180 ?
08:13Oui.
08:14Virez à droite en mettant le cap à 0-9-0.
08:18Virage à droite.
08:20Cap à 0-9-0.
08:24Les pilotes se sont rendus compte qu'ils avaient fait une erreur de navigation.
08:29A présent, il fallait qu'ils trouvent l'aéroport et qu'ils atterrissent.
08:33Le pilote ne nous a rien expliqué.
08:36Il s'est contenté de faire demi-tour.
08:39Mais il faisait déjà nuit.
08:43Belém, nous sommes tout prêts.
08:45Demandons autorisation de descendre au niveau de vol 4-0.
08:48254, autorisation accordée. Niveau de vol 4-0.
08:54Le contrôleur aérien autorise l'avion à descendre à 4 000 pieds.
09:01Le commandant s'attendait à atterrir à Belém dans les 5 minutes.
09:06Sur le terrain, le Brésil a pris l'avantage.
09:09La qualification pour la Coupe du Monde est en vue.
09:14Mais dans les airs...
09:16Toujours pas d'éclairage.
09:17L'équipage du Varig 254 ne voit toujours pas la piste d'atterrissage.
09:24Leurs actions indiquent qu'ils ont mis du temps à comprendre
09:28qu'ils n'étaient pas là où ils croyaient.
09:30Niveau de carburant ?
09:34Maintenant, la question est de savoir comment ils vont réagir.
09:41À l'aéroport de Belém, le contrôleur aérien s'inquiète.
09:45Le vol 254 devrait avoir atterri depuis 10 minutes.
09:49Pas d'éclairage, commandant.
09:54À ce moment, ils ont compris qu'il y avait un gros problème.
09:58Quand l'avion ne s'est pas présenté, l'alerte a été lancée.
10:04À bord de l'avion, la situation se tend.
10:08Il faut vite se poser, le carburant va manquer.
10:11On y est presque.
10:13Quand il est passé au-dessus de l'endroit où il a été atterri,
10:17quand il est passé au-dessus de l'endroit où il pensait trouver Belém,
10:20il n'y avait rien.
10:21Pourtant, Belém est très visible.
10:22Il ne comprenait pas ce qui se passait.
10:24On va essayer de capter une radio de Belém.
10:29Le commandant essaie de se régler sur le signal d'une radio locale.
10:32Il espère qu'elle pourra les guider vers la ville.
10:37Le radio combat automatique est capable de se régler
10:40sur des fréquences de stations de radio commerciales.
10:44Et pour eux, c'était capital.
10:47Car il s'agissait d'une zone très peu peuplée.
10:50Il y avait très peu de repères visuels.
10:52C'est l'Amazonie, là-bas.
10:56Le match coupe près et diffusé par des stations de tout le pays.
11:00Le Brésil mène 1 à 0 à 20 minutes de la fin,
11:03quand soudain, une polémique s'empare du terrain.
11:09Un supporter a lancé un fumigène
11:11qui a atterri juste à côté du gardien chilien.
11:18Il a fait comme si le fumigène l'avait touché.
11:20Et il s'est discrètement tailladé avec un bistouri.
11:27Il avait le visage couvert de sang.
11:30Et l'équipe chilienne a quitté le terrain.
11:33En abandonnant le match pour raisons de sécurité,
11:36le Chili pouvait être déclaré vainqueur.
11:42Dans leur cockpit,
11:43les pilotes ont réussi à capter une radio locale qui diffuse le match.
11:47On va suivre le signal jusqu'à Bel-Aim.
11:51Tirage à droite, cap à 1, 6, 5.
11:56Les passagers ne comprennent pas pourquoi l'avion fait cette nouvelle manœuvre.
12:01On était très inquiets.
12:05L'avion faisait des allées et venues.
12:08Les étoiles et la Lune étaient d'un côté.
12:11Et maintenant, elles étaient de l'autre.
12:14Il y avait un problème.
12:16Qu'est-ce qu'il se passait ?
12:18Le commandant est persuadé qu'il tient le bon cap.
12:21Il a identifié un point de repère sur son radar.
12:29Bel-Aim se trouve sur l'estuaire de l'Amazone.
12:32En suivant la rivière, l'avion devrait atteindre la ville.
12:35Mais un sérieux problème apparaît.
12:38Alerte carburant !
12:40Le vol 254 manque de carburant.
12:44Les pilotes se rendent compte qu'ils ne pourront pas rejoindre Bel-Aim.
12:47Vous voulez que je prépare les volets ?
12:50Oui.
12:51Ils doivent se poser en catastrophe dans la forêt amazonienne.
12:56Volet à 2.
12:58Il faut faire une descente contrôlée.
13:02Je dois prévenir les passagers.
13:04Mesdames et messieurs, nos instruments de navigation ont eu un dysfonctionnement.
13:08Nous allons effectuer un atterrissage forcé.
13:12Il a dit qu'on allait faire un atterrissage forcé
13:16et qu'on devait se mettre en position de sécurité,
13:20tête baissée et jambes serrées.
13:22Et que Dieu nous aide.
13:24Ce sont ses propres mots.
13:26Et que Dieu nous aide.
13:34En cabine, c'est la panique.
13:38Certains priaient.
13:40D'autres buvaient tout ce qui traînait.
13:44Et d'autres encore cherchaient le meilleur endroit
13:46où se placer en cas de crash.
13:50Un passager s'est assis à la dernière rangée
13:52avec tout un tas de coussins
13:54et il s'est emmitouflé dedans.
14:00A 20h45, le vol 254 arrive.
14:02A 20h45, le vol 254 tombe à court de carburant.
14:08Le réacteur gauche est le premier à lâcher.
14:12On a perdu un réacteur.
14:14Ça va aller.
14:16Je vais nous faire atterrir.
14:22L'autre lâche aussi.
14:24Son deuxième réacteur HS,
14:26l'avion de 37 tonnes,
14:28s'approche peu à peu du sol.
14:32Vous fermez les yeux.
14:34Votre vie défile.
14:38Et vous demandez à Dieu
14:40de vous pardonner toutes vos mauvaises actions.
14:44L'impact est imminent.
14:48Sol en approche. Redressez.
14:50Je vais nous poser
14:52proprement
14:54et doucement.
14:56Ensuite, on a commencé
14:58à toucher la cime des arbres.
15:04Et là,
15:06on s'attend au pire.
15:26Il a réalisé
15:28l'atterrissage le plus difficile
15:30de l'histoire de l'aviation.
15:36Dieu soit loué.
15:40Une fois l'avion arrêté,
15:42je me suis tâté tout le corps
15:44pour voir si j'avais des coupures
15:46ou pas.
15:48Je me suis dit
15:50que j'allais le faire.
15:52Je me suis tâté tout le corps
15:54pour voir si j'avais des coupures
15:56ou des fractures.
16:00Et après, je me suis demandé
16:02si j'étais au paradis.
16:04Peut-être que j'étais mort
16:06et que j'étais déjà au ciel.
16:10Des 54 passagers et membres d'équipage,
16:1248 ont survécu.
16:14Mais beaucoup sont gravement blessés,
16:16notamment le copilote Nilsson Zil.
16:18Le copilote avait le côté perforé
16:20par une branche d'arbre.
16:22Et en plus,
16:24il avait une jambe cassée
16:26et la clavicule aussi.
16:28Le commandant Garces
16:30prend les choses en main.
16:32Je vais revenir, mais je dois aller voir les passagers.
16:34Le commandant Garces
16:36en est sorti totalement indemne.
16:38Il n'avait pas la moindre égratignure.
16:48À partir de ce moment,
16:50il a fait tout ce qu'on peut attendre
16:52d'un commandant de bord.
16:54Il a aidé ceux
16:56qu'il pouvait aider
16:58et il a dégagé des débris
17:00tous ceux qui pouvaient l'être.
17:02Il faut qu'on vous sorte de là.
17:04Vous m'entendez ?
17:06Avoir survécu au crash
17:08apparaît comme un miracle
17:10à beaucoup de passagers.
17:12Mais à présent,
17:14ils sont face à un nouveau péril.
17:16Au milieu de la forêt amazonienne
17:18sans nourriture, sans eau
17:20et sans la moindre garantie
17:22qu'on puisse les retrouver un jour.
17:32Le fuselage disloqué
17:34du Boeing 737
17:36est l'unique abri des survivants
17:38du vol 254 de la Varig.
17:40Au même moment,
17:42les autorités brésiliennes
17:44ont décidé cette disparition soudaine
17:46au-dessus de la forêt amazonienne.
17:48Elle se tourne vers le colonel
17:50Ronaldo Jenkins,
17:52un enquêteur de l'armée de l'air.
17:56Ils m'ont appelé en me disant
17:58qu'un avion commercial censé atterrir
18:00à Belem n'était pas arrivé
18:02à destination.
18:04Et personne ne savait
18:06ce qui lui était arrivé.
18:10Ils sont partis de Maraba à l'heure
18:14mais ils ne sont pas
18:16arrivés à Belem.
18:18Voici le secteur de recherche.
18:22L'urgence absolue
18:24c'était de localiser l'avion
18:26et de trouver
18:28le meilleur moyen de le rejoindre
18:30parce qu'au début
18:32on ne savait pas où il était.
18:38Les enquêteurs interrogent la dernière personne
18:40à avoir été en contact avec le vol 254
18:42le contrôleur aérien de Belem.
18:44À angoire les contrôleurs
18:46les communications avaient été
18:48plutôt normales.
18:50En dehors du fait que l'avion ne captait pas
18:52de signal en provenance du radio phare
18:54au sol, la station VOR
18:56de Belem.
18:58Il a dit qu'il approchait
19:00et il a demandé à descendre.
19:02L'aéroport de Belem ne dispose pas d'un radar.
19:04Le contrôleur ne peut donner
19:06aux enquêteurs que la dernière position
19:08transmise par le pilote.
19:10Quand il n'y a pas de radar
19:12le contrôle aérien s'en remet aux techniques
19:14de navigation des pilotes
19:16et aux données qu'ils transmettent.
19:18Avec aussi peu à se mettre
19:20sous la dent, les sauveteurs
19:22concentrent leur recherche sur un petit
19:24périmètre autour de Belem
19:26mais aucun signe du vol 254.
19:28Il ne faut jamais
19:30débuter une enquête avec une idée
19:32préconçue de ce qui s'est passé.
19:34Explosion en vol,
19:36perte d'un moteur ou autre chose.
19:38En d'autres termes,
19:40on part simplement à la recherche d'un avion.
19:44Les enquêteurs passent aussi
19:46les données satellites au peigne fin
19:48dans l'espoir de trouver un signal en provenance
19:50de l'émetteur de secours de l'avion.
19:52Cette balise de détresse s'active en cas d'accident
19:54pour guider les secours jusqu'à l'avion.
19:58Le choc a dû déclencher la balise.
20:00Il suffit qu'on arrive
20:02à définir laquelle est celle
20:04du vol 254.
20:06Mais le signal de ces balises
20:08est sur la même fréquence que d'autres transmissions
20:10d'urgence et complique
20:12la localisation de l'avion.
20:14A chaque fois que vous utilisez
20:16cette fréquence ou que vous parlez
20:18dessus, le satellite
20:20reçoit ces messages.
20:22Et donc il faut beaucoup de travail pour définir
20:24lequel indique la vraie position
20:26de l'avion.
20:30Pendant ce temps,
20:32quelque part dans la forêt amazonienne,
20:34les rescapés du vol 254
20:36luttent pour leur survie.
20:40J'ai fait
20:42partie d'un groupe
20:44qui est parti
20:46chercher de l'eau.
20:48Il y avait un ruisseau
20:50pas très loin. On a bu
20:52et on a ramené de l'eau aux gens
20:54qui étaient dans l'avion.
20:56Buvez.
20:58Tenez.
21:00Malgré ces efforts,
21:02Carlos Siqueira n'arrivera pas
21:04à sauver tout le monde.
21:06Certaines personnes étaient gravement blessées
21:08et souffraient atrocement.
21:10Des passagers ont commencé à succomber.
21:12Si les secours n'arrivent
21:14pas rapidement, le bilan
21:16s'alourdira.
21:18Le commandant espérait que les secours les trouveraient
21:20en quelques heures.
21:22Mais une journée s'est déjà
21:24écoulée et il commence à craindre
21:26que la balise de détresse ne se soit pas
21:28déclenchée.
21:30Elle fonctionnera si j'arrive à l'immerger.
21:32Certaines balises
21:34ne sont conçues pour s'activer que si
21:36l'avion s'abîme en mer.
21:38Dans le cas de l'avion
21:40de la Varig, c'était une
21:42radiobalise qui n'émettait que si
21:44elle était immergée.
21:46L'eau est rare
21:48et précieuse,
21:50mais Garcés a une solution.
21:56Ils ont uriné dessus
21:58pour qu'elle soit immergée
22:00et qu'elle s'active.
22:06Je veux qu'on envoie un hélicoptère
22:08confirmer l'identité
22:10de ce signal.
22:12On fait tout pour trouver
22:14l'avion rapidement, parce qu'on sait
22:16que les gens ont leur meilleure chance de survie
22:18au cours des premières 48 heures.
22:20Après, le risque de décès des rescapés augmente.
22:24Après deux nuits passées dans la jungle,
22:26les rescapés comprennent qu'ils ne peuvent pas
22:28se contenter d'attendre les secours.
22:30Les gens étaient faibles.
22:32Parce qu'on avait de l'eau,
22:34mais rien à manger.
22:36Bonne chance.
22:38Un petit groupe s'enfonce dans la jungle
22:40pour chercher de l'aide.
22:50Plusieurs heures plus tard,
22:52ils tombent sur une ferme.
22:54La recherche a finit.
22:58On a des survivants.
23:00Ça a été un soulagement de voir
23:02que le scénario était moins tragique
23:04qu'on ne l'imaginait.
23:06On avait hâte de se rendre sur place
23:08et de se mettre au travail.
23:10Mais une information abasourdit les enquêteurs.
23:12Où sont-ils ?
23:14L'accident n'a pas eu lieu près de Belem.
23:16On l'a retrouvé ici.
23:18L'épave se trouve en pleine forêt tropicale
23:20à plus de 1000 km.
23:24Comment ils ont fait pour se retrouver là-bas ?
23:28Ça nous a stupéfaits d'apprendre
23:30que l'avion était dans cette zone.
23:34Il était très loin au sud-ouest
23:36de là où on aurait dû retrouver l'épave.
23:42Je comprends pourquoi on ne localisait pas la balise.
23:44Elle était à l'opposé de la destination.
23:46Pendant que les équipes de secouristes
23:48se rendent sur les lieux du crash,
23:50les enquêteurs font face à une question pressante.
23:54Il n'était pas censé être à cet endroit.
23:56Il s'était perdu en vol.
24:00Et la raison pour laquelle il s'était perdu
24:02était un mystère.
24:08L'armée brésilienne rejoint le lieu du crash
24:10du Varig 254.
24:12Les survivants sont inquiets.
24:14Cinq personnes sont mortes
24:16en attendant l'arrivée des secours
24:18et une sixième succombe peu après.
24:22Certains passagers sont morts
24:24non pas dans l'accident mais après
24:26parce qu'ils n'ont pas reçu de soins médicaux.
24:32Beaucoup pensent que le bilan
24:34aurait été bien plus lourd
24:36sans la compétence du commandant Garcez.
24:38C'est promis, d'accord ?
24:40Garcez a été éliminé.
24:42Garcez a été érigé en héros
24:44par les Brésiliens.
24:46Il avait réussi à faire atterrir
24:48son avion dans le noir
24:50et il avait sauvé la vie
24:52de 42 des 54 personnes à bord.
25:00Je connais cet homme.
25:02C'est un bon pilote.
25:04Je vais nous faire atterrir.
25:06Les enquêteurs n'arrivent pas à comprendre
25:08comment un pilote aussi chevronné que Garcez
25:10a pu dévier autant de son cap.
25:14Quand je travaillais comme inspecteur chez Varig,
25:16j'avais supervisé Garcez
25:18à deux reprises.
25:22Et j'avais pu constater que c'était un pilote discipliné
25:24et extrêmement professionnel.
25:28Il connaissait l'avion et il connaissait les procédures.
25:30Il faisait les choses comme il fallait.
25:36Nos instruments de navigation ne fonctionnaient plus.
25:40C'était très bizarre.
25:42Ça ne m'était encore jamais arrivé.
25:44Le commandant explique que les instruments de l'avion
25:46ont eu une défaillance et que pour naviguer,
25:48il a été contraint de se régler
25:50sur une station de radio locale.
25:52Il a fallu improviser.
25:54On va essayer de capter une radio de Bel-Aim.
25:58En apprenant que l'équipage s'était réglé
26:00sur une radio commerciale,
26:02les médias se mettent à spéculer sur le fait
26:04que les pilotes se seraient perdus
26:06parce qu'ils étaient distraits par le match.
26:10On entend beaucoup de choses
26:12pendant une enquête.
26:14Beaucoup d'hypothèses s'enfondrent.
26:18Pour moi,
26:20cette accusation est insuffisante et non étayée.
26:24Sur les lieux du crash,
26:26les enquêteurs avancent.
26:28Ils récupèrent les deux boîtes noires de l'avion.
26:32L'enregistreur de données de vol
26:34contient des informations détaillées sur le cap de l'avion.
26:36Les enquêteurs espèrent qu'elles révéleront
26:38pourquoi le vol 254 a autant dévié.
26:44On avait les deux boîtes noires de l'avion.
26:46Les deux pilotes étaient en vie.
26:50On était donc persuadés
26:52qu'on trouverait une explication.
26:56Ils récupèrent aussi un grand nombre
26:58de documents dans le cockpit.
27:02À cette époque,
27:04les éléments les plus importants
27:06c'étaient les cartes de navigation,
27:08les manuels,
27:10les registres,
27:12tout ce qui pouvait aider les pilotes
27:14à diriger leur avion.
27:18Chaque page est soigneusement photographiée.
27:24En parallèle, les enquêteurs se servent
27:26des données de navigation pour reconstituer
27:28l'itinéraire de l'avion.
27:30Ils sont partis plein ouest
27:32avec un cap à 270.
27:36L'enregistreur
27:38de données de vol
27:40a joué un rôle essentiel.
27:42Il nous a donné
27:44le chemin emprunté par l'avion,
27:46les positions,
27:48les horaires,
27:50tout le trajet de l'avion.
27:52Mais ces données dressent un tableau déroutant.
27:54Au lieu de partir au nord
27:56vers Belem, l'avion a mis le cap
27:58à l'ouest et a fait fausse route
28:00pendant tout le vol.
28:02Ils ont fait fausse route
28:04tout du long.
28:06C'était devenu
28:08maintenant le principal objectif
28:10de l'enquête.
28:12Comprendre pourquoi l'avion avait autant
28:14dévié de son cap.
28:16Pourquoi ?
28:18Une panne du système de navigation pourrait être en cause.
28:20Mais quand les enquêteurs tentent d'en savoir
28:22plus auprès des pilotes,
28:24ils rencontrent un obstacle inattendu.
28:26Le syndicat des pilotes
28:28a envoyé Garcez Ezil à Rio
28:30et empêche tout interrogatoire
28:32pendant plusieurs jours.
28:38Le syndicat pensait
28:40que les enquêteurs voulaient faire porter le chapeau
28:42aux pilotes.
28:46Pour entendre les pilotes,
28:48les enquêteurs doivent se contenter
28:50des enregistrements du cockpit.
28:52Fais voir.
28:56On a perdu un réacteur.
28:58Je vais nous poser
29:00proprement
29:02et doucement.
29:04C'est la partie la plus difficile du travail
29:06pour les hommes qui enquêtent sur ce type d'accident.
29:08Entendre la peur dans la voix
29:10des pilotes.
29:12Et écouter encore et encore
29:14la tragédie qui se déroule.
29:16Je vais nous faire atterrir.
29:18Les enquêteurs
29:20espèrent que les 30 minutes d'enregistrement
29:22leur diront pourquoi les pilotes sont partis
29:24dans la mauvaise direction.
29:26Mais la chance n'est pas de leur côté.
29:28C'est bon.
29:30On est au-dessus de l'Amazone.
29:32Au moment où l'enregistrement
29:34commence, les pilotes sont
29:36déjà égarés.
29:38Ce qui les a fait
29:40se tromper de cap s'est produit plus tôt.
29:42Les enregistreurs de
29:44conversation ne restituaient que les
29:4630 dernières minutes de vol.
29:48La durée d'enregistrement n'est passée
29:50à deux heures que depuis ces dernières années.
29:56Le problème est survenu
29:58au tout début du vol.
30:00Et à cause de la capacité limitée
30:02des enregistreurs de conversation,
30:04on n'avait pas d'enregistrement.
30:06Les enquêteurs manquent cruellement
30:08de pistes. Ils examinent
30:10les instruments de navigation récupérés
30:12dans le cockpit.
30:14On a entamé une analyse complète
30:16de tout le système
30:18de navigation de l'avion.
30:20Le commandant a fait état d'un
30:22dysfonctionnement de son système de navigation
30:24qui aurait complètement fait perdre le cap
30:26à son avion.
30:28C'est bizarre. On ne reçoit pas
30:30de signal.
30:32Les enquêteurs doivent trouver l'origine de ce dysfonctionnement.
30:34S'ils échouent,
30:36la vie d'autres passagers pourrait être
30:38en danger.
30:42Nous étions très inquiets
30:44car il y avait au moins 13 avions du même type
30:46en activité rien qu'au Brésil.
30:48Si ça s'était produit
30:50une fois, ça pouvait recommencer.
30:52Douglas Machado et son équipe
30:54ont une pression énorme sur les épaules.
30:58Les enquêteurs envisagent
31:00la possibilité qu'une défaillance du système
31:02de navigation ait fait faire fausse route
31:04au pilote.
31:08Dans une situation
31:10où il y a une telle
31:12confusion sur l'endroit où il se
31:14trouvait, on est forcé de se demander
31:18quels équipements ont pu être défaillants.
31:20Il soupçonne
31:22la cargaison de l'avion d'être en cause.
31:26La queue du 737
31:28contient un détecteur magnétique
31:30qui lui sert de boussole.
31:32Il identifie la direction dans laquelle l'appareil se dirige
31:34et transmet ses informations
31:36aux instruments du cockpit.
31:38Si en soute un bagage dégagé
31:40est un puissant champ magnétique,
31:42il est possible qu'il ait embrouillé le détecteur.
31:44On a examiné
31:46toute la cargaison.
31:48On a tout passé au peigne fin
31:50pour tenter de trouver un élément qui aurait pu avoir
31:52une influence.
31:54Il teste tous les composants
31:56du système de navigation
31:58et cherche des signes de défaillance.
32:02Mais il ne trouve aucun bagage susceptible
32:04d'avoir affecté la boussole
32:06et tous les instruments fonctionnent parfaitement.
32:10On a vérifié
32:12que rien ne pouvait avoir provoqué
32:14d'interférences électromagnétiques.
32:18Et que rien dans la cargaison
32:20n'avait pu entraîner un changement de cap.
32:26Mais les enquêteurs ont un coup de chance.
32:28Le plan de vol est retrouvé intact
32:30à l'intérieur du cockpit.
32:32Les compagnies aériennes en fournissent à tous leurs équipages.
32:34Ils contiennent des informations
32:36détaillées sur l'itinéraire à emprunter
32:38et sur le cap à suivre.
32:42Merci. Voyons ce que ça dit.
32:44La compagnie donne une impression
32:46du plan de vol aux équipages.
32:52Et il donne une série de points
32:54de la trace au sol à suivre
32:56pendant le vol.
33:00Et si la compagnie avait fourni aux pilotes
33:02un plan de vol défectueux?
33:06C'est peut-être la piste qu'ils attendaient.
33:10Je crois savoir ce qui a cloché.
33:12L'examen détaillé du plan de vol
33:14est révélateur.
33:18Dans le cas de la Varig,
33:20le système de plan de vol informatique
33:22était assez surprenant.
33:24Il y avait quatre chiffres.
33:28C'était très rare.
33:30Habituellement, il n'y en avait que trois.
33:34Les chiffres 0, 2, 7, 0
33:36signifiaient 27,0 degrés.
33:42Quand on a remarqué ça,
33:44on s'est dit que peut-être
33:46qu'au lieu d'entrer 0, 2, 7,
33:48le cap à suivre pour Belém,
33:50il avait tapé 2, 7, 0.
33:54Il devait partir au nord
33:56à 0, 2, 7.
33:58Le capitaine l'a lu
34:002, 7, 0 degrés,
34:02soit un cap à l'ouest
34:04au lieu d'aller au nord-est.
34:06Ils sont partis vers l'ouest
34:08à 2, 7, 0.
34:10Il s'est trompé de cap.
34:14Il a orienté son avion vers l'ouest.
34:18Ce cap à 270 degrés,
34:20soit plein ouest sur une boussole,
34:22est à plus de 240 degrés
34:24des 27 degrés qui devaient le mener au nord.
34:28Le moment de vérité arrive
34:30quand ils font venir le commandant Garcez
34:32pour qu'il donne sa version des faits.
34:36Je vais essayer de vous aider,
34:38c'est tout ce que je savais.
34:42On a dit à Garcez,
34:44regardez, on a les plans de vol,
34:46les enregistrements,
34:48et on a épluché tous les documents.
34:52Où est la vérité ?
34:54Dans un premier temps,
34:56le commandant Garcez rechigne
34:58à admettre qu'il a commis une erreur.
35:00Dites-nous la vérité.
35:02Il n'y a pas eu de problème
35:04avec les instruments de navigation, n'est-ce pas ?
35:06Mis sur le grill,
35:08Garcez admet finalement qu'il a mal lu
35:10le plan de vol.
35:12Écoutez, c'était une erreur involontaire.
35:16À partir de là,
35:18on avait la cause,
35:20ou du moins le contexte
35:22de l'accident.
35:24Les enquêteurs découvrent que la compagnie Varig
35:26a commencé à imprimer les plans de vol
35:28de cette nouvelle manière pendant que Garcez
35:30était en vacances.
35:32On comprend mieux la confusion.
35:34La Varig venait d'acheter
35:36des avions plus sophistiqués.
35:38Ils étaient équipés d'instruments
35:40qui acceptaient les décimales.
35:44Mais ça n'avait pas de sens pour ce vol,
35:46car les Boeing 737-200
35:48ne prenaient pas les décimales.
35:52Une autre question émerge.
35:54Le copilote doit aussi entrer le cap
35:56donné dans le plan de vol.
35:58Alors, Nilsson,
36:00vous pensez que le Chili a une chance ?
36:02Pourquoi a-t-il commis exactement la même erreur
36:04que le commandant de bord ?
36:06Psychologue spécialiste de l'aéronautique,
36:08Kathleen Mausier a une réponse.
36:10Le copilote, après des années à travailler
36:12avec des commandants de bord qui ne se trompaient jamais
36:14et qui n'avaient pas à contredire,
36:16s'est contenté de rentrer les données du commandant.
36:18Le copilote était persuadé
36:20qu'elles étaient justes et un degré de sécurité a disparu
36:22parce qu'il n'a pas contre-vérifié.
36:26Il aurait pu remarquer l'erreur
36:28avant le décollage.
36:30Après le décollage,
36:32le pilote automatique fait ce que vous lui dites de faire.
36:36Le vol 254 de la Varig
36:38part plein ouest au lieu du nord,
36:40droit vers le soleil couchant.
36:42Rentrez le train.
36:44C'est une erreur incompréhensible.
36:46Ne se sont-ils pas rendus compte
36:48qu'ils volaient vers le soleil ?
36:50Ça aurait dû les alerter.
36:52Ils devaient être
36:54très confiants en ce qu'ils faisaient.
36:56Les deux pilotes offrent
36:58des versions divergentes des faits.
37:00Il faut vite se poser.
37:02Le carburant va manquer.
37:04On y est presque.
37:12Le copilote se protégeait.
37:14Il sous-entendait
37:16qu'il avait tout bien fait
37:18et que la faute revenait à Garcez.
37:22L'erreur de navigation initiale
37:24est venue du capitaine.
37:26Mais l'absence
37:28de vérification indépendante
37:30est une faute du copilote.
37:34Ce qui est affligeant,
37:36c'est que les deux pilotes
37:38se soient trompés.
37:40Il est à présent
37:42on ne peut plus clair
37:44que l'avion est parti
37:46dans une mauvaise direction
37:48dès son décollage.
37:50Une erreur que même
37:52on s'est dit
37:54que la personne à qui se fier
37:56c'était le commandant.
37:58Au moins trois passagers
38:00ont prévenu les hôtesses
38:02que l'avion volait dans la mauvaise direction.
38:06Mais elles se sont dit
38:08que le commandant savait ce qu'il faisait.
38:10Et elles ne sont pas allées le prévenir
38:12qu'il faisait fausse route.
38:16On s'est dit qu'en vol,
38:18le commandant était mettre à bord.
38:20Mais c'est ce que le commandant
38:22a fait ensuite qui a transformé
38:24une erreur en catastrophe.
38:32L'équipe du vol
38:34254 de la Varig
38:36a commis une terrible erreur de jugement.
38:38On s'est réglé sur une station de radio
38:40pour trouver notre chemin.
38:42Au lieu d'appeler
38:44pour demander de l'aide,
38:46ils essaient de rétablir le cap
38:49Son orgueil l'a empêché
38:51de demander de l'aide à son collègue
38:53parce qu'il s'était mis dans le pétrin.
38:55Ça aurait été une meilleure approche.
38:57Et leur tentative d'utiliser une radio commerciale
38:59pour trouver l'aéroport n'arrange rien.
39:02Ils croient à tort
39:04que le signal vient de Belem
39:06et le suivent en s'éloignant de leur destination.
39:08Quand vous vous réglez
39:10sur une radio commerciale,
39:12il est possible que vous receviez
39:14des contenus en provenance
39:16de différents endroits.
39:20C'est incroyable.
39:22Ils ont toujours pas repris le match.
39:26Il faut vérifier qu'il s'agit bien
39:28de la station en question.
39:30Il faut vérifier son indicatif.
39:32Cette validation est indispensable.
39:36Ils sont incroyables, ces mecs.
39:38Bien qu'aucune preuve ne puisse le corroborer,
39:40certains continuent de croire
39:42que les pilotes ont été distraits par le match.
39:46Des gens ont dit qu'ils écoutaient le match Brésil-Chili
39:48et que c'est pour ça
39:50qu'ils ne s'étaient pas rendus compte de leur erreur.
39:52Mais les enquêteurs penchent plutôt
39:54pour une explication psychologique.
39:56Une bizarrerie de la nature humaine
39:58capable de piéger
40:00même les pilotes les mieux entraînés.
40:02C'est bon.
40:04On est au-dessus de l'Amazon.
40:06Le commandant a vu une rivière
40:08qu'il a prise pour l'Amazon,
40:10au nord de Belem.
40:12Vous partez d'un postulat initial
40:14que vous estimez juste,
40:16puis vous cherchez des éléments
40:18pour confirmer ce point de vue.
40:20L'équipage cherchait des signes
40:22qu'ils étaient proches de Belem.
40:24Il a décidé de suivre
40:26cette rivière vers le sud
40:28pour rejoindre Belem.
40:30Mais la rivière qu'ils ont repérée
40:32n'était pas l'Amazon.
40:34C'était le Xingu,
40:36à plus de 900 km au sud de Belem.
40:40Ils ont suivi la mauvaise rivière.
40:42Comment on peut être désorienté
40:44aussi longtemps ?
40:46Ils ont été victimes
40:48de ce que l'on appelle
40:50un biais de confirmation,
40:52la tendance qu'ont les personnes
40:54à favoriser les informations
40:56qui confirment leurs idées préconçues.
40:58On approche.
41:00Le biais de confirmation
41:02est l'une des déviations
41:04du jugement les plus fréquentes.
41:06Son aspect le plus insidieux,
41:08c'est qu'en général,
41:10on ne se rend pas du tout compte
41:12qu'on en est victime.
41:14Quand j'ai vu la rivière,
41:16j'étais persuadé qu'on approchait
41:18de Belem.
41:20C'est la preuve que n'importe qui
41:22peut se faire piéger.
41:24Même les experts doivent
41:26rester sur leur garde.
41:30En plus de 30 années passées
41:32à enquêter sur des accidents,
41:34c'est l'un des plus insolites
41:36dont j'ai entendu parler.
41:40Le rapport d'accident rend les deux pilotes
41:42responsables de la catastrophe.
41:46Quand les détails du vol
41:48et son énorme erreur ont été mis au jour,
41:50le capitaine est passé de héros
41:52à salaud.
41:54Les deux hommes sont jugés
41:56coupables de négligence
41:58et condamnés à des travaux d'intérêt général.
42:00Le rapport reproche aussi
42:02au contrôleur aérien de ne pas avoir lancé
42:04l'alerte plus tôt.
42:06Le contrôleur de la tour de Belem
42:08était trop préoccupé par le match
42:10entre le Brésil et le Chili.
42:12Il avait une oreille
42:14sur la diffusion de la rencontre
42:16et l'autre sur son travail.
42:18254, autorisation accordée.
42:20Il aurait dû comprendre
42:22qu'il y avait un problème
42:24quand l'avion n'a plus été capable de contacter la tour
42:26autrement que sur haute fréquence.
42:28Un indice que l'avion devait être très loin.
42:32Tout le monde commet des erreurs.
42:34On ne peut pas totalement les prévenir.
42:36Alors, pour faire face à cela,
42:38il faut être conscient de la menace,
42:40essayer de repérer les erreurs
42:42quand on en commet et les réparer.
42:46Ces deux pilotes n'ont pas fait preuve
42:48du professionnalisme
42:50qu'on était en droit d'attendre d'eux.
42:52Ils n'ont tout simplement
42:54pas été au niveau.
43:00Après le crash du Varig 254,
43:02la compagnie a changé ses plans de vol
43:04de façon à ce que la décimale
43:06soit clairement marquée.
43:10La formation des pilotes a aussi été améliorée
43:12et le système de radar du Brésil
43:14a été modernisé et étendu
43:16à l'ensemble du territoire
43:18afin de réduire le risque de disparition d'avions.
43:20Un an après l'accident,
43:22en 1990,
43:24le Brésil a été éliminé en huitième de finale
43:26de la Coupe du Monde, gagnée par l'Allemagne.
43:30Le scandale du match Brésil-Chilie
43:32a peu disparu des mémoires,
43:34mais l'héritage du Vol 254 perdure.
43:40C'est un cas d'école.
43:42L'étude et la compréhension
43:44de ce que cet équipage a fait
43:46est un exemple parfait
43:48pour aider les futurs pilotes
43:50à ne pas commettre les mêmes erreurs.

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