Le secteur du luxe n'échappe à la crise des consommateurs - L'info éco +

  • le mois dernier
Avec Didier Testot, fondateur de la Bourse et la Vie TV.

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##L_INFO_ECO_PLUS-2024-08-24##

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Transcript
00:00Sud Radio, le grand matin au week-end, l'info éco plus, Didier Testo.
00:06Bonjour Didier.
00:07Bonjour Laurence.
00:08Fondateur de la Bourse et la Vie TV.
00:09Alors Didier, cette semaine on continue avec vos carnets de l'écho de l'été et ce matin
00:13vous commencez par le secteur du luxe qui n'échappe pas à une crise de consommateurs,
00:17même les plus fortunés.
00:18Alors oui, c'est un exemple donné par le Financial Times avec les magasins phares de
00:22Louis Vuitton, de Chanel ou encore de Gucci qui sont situés dans le quartier de Ginza,
00:27c'est au centre de Tokyo et qui offrent, on le sait, de somptueuses vitrines avec des
00:32produits de luxe.
00:33Ces derniers mois, ils se sont remplis de chasseurs de bonnes affaires, on pourrait
00:37dire des touristes chinois qui ont pris l'avion pour la capitale japonaise afin d'acheter
00:41tout simplement des articles moins chers que chez eux.
00:43Avec la faiblesse du Yen qui leur a offert cette opportunité et c'est aussi un changement
00:47d'habitude pour ceux qui auraient peut-être autrefois fait leurs emplettes soit en Chine
00:51continentale ou alors à Hong Kong et également en Europe.
00:55Les consommateurs chinois ont largement contribué, on le sait, à la croissance importante de
00:59l'industrie du luxe au cours des 20 dernières années mais ils surveillent désormais leurs
01:03dépenses car l'économie chinoise ne se porte pas bien.
01:05Résultat, les ventes en Asie-Pacifique de marques telles que Burberry, Gucci par exemple
01:09se sont effondrées en dehors du Japon.
01:11Kering, le groupe de François Pinault et la société maire de Gucci a été particulièrement
01:15touché par ce changement d'humeur des consommateurs et la valeur de Kering qui possède également
01:20des marques telles que Yves Saint Laurent ou Balenciaga est tombée à son plus bas
01:23niveau depuis 7 ans.
01:24Chez LVMH qui est lui propriétaire de 75 maisons dont Louis Vuitton Dior, le choc a
01:29aussi été ressenti avec une faible croissance de ses ventes et sa valeur a aussi baissé
01:33en bourse.
01:34Le directeur financier du groupe a déclaré que sa société comptait sur l'attrait intemporel
01:38de ses marques phares.
01:40Seule Hermès, convoité en son tour d'ailleurs par Bernard Arnault, a pu défier l'amorosité
01:44en annonçant à elle une hausse de 13% de ses ventes au cours du deuxième trimestre.
01:48D'accord.
01:49Alors Didier, même si les ventes sont moindres, on peut dire que quand même les grands groupes
01:51résistent.
01:52Oui, il faut rappeler que chez LVMH, avec ses marques, particulièrement Louis Vuitton
01:56qui est la plus grande marque de luxe au monde, le bénéfice avant intérêt et impôts comme
01:59disent les financiers est de 12 milliards d'euros pour un chiffre d'affaires de 23
02:03milliards d'euros.
02:04Alors une marge bénéficiaire de plus de 50%, ça ferait envie à beaucoup d'autres
02:08entreprises.
02:09Alors pour les marques de plus petite taille, c'est plus compliqué comme pour Burberry
02:12qui vient de déclarer ce mois-ci qu'il a remplacé son directeur général.
02:14Et puis selon AFT, c'est un peu une leçon de ce marché plus difficile, ce que l'industrie
02:18appelle l'élévation de la marque, le brand elevation technique qui consiste à rendre
02:23les marques de luxe plus exclusives et encore plus chères, et bien c'est de plus en plus
02:27difficile.
02:28Le président de Burberry a admis qu'il était probablement allé un peu trop loin et trop
02:33vite en augmentant les prix.
02:34Alors même LVMH, son savoir-faire historique peut caler.
02:37La marque avait payé récemment 16 milliards de dollars, 14 milliards d'euros pour la
02:41chaîne de bijouterie Tiffany & Co et c'était en 2020 et elle avait investi massivement
02:46pour aménager les magasins, vendre des articles plus coûteux.
02:48Les ventes de montrées de bijoux ont chuté au cours du premier semestre et Bernard Arnault
02:52lui-même a rappelé que l'on ne peut pas faire les choses instantanément.
02:55Les entreprises en tout cas incapables d'une tête de patience se retrouvent dans une posture
03:00pas facile.
03:01Beaucoup espèrent tout de même que la croissance reprendra en 2025.
03:04On sait que tout de même que ce marché des produits de luxe personnel a plus que doublé
03:08en valeur depuis 2010 selon le cabinet Bain.
03:11Voilà et puis toujours dans vos carnets d'écho de l'été Didier, des entreprises qui suscitent
03:16l'inquiétude aux Etats-Unis, les start-up, pour quelles raisons alors ?
03:19Il y a eu cette forte hausse des taux d'intérêt, l'univers de ces jeunes entreprises, leur
03:23pérennité a pris un coup et c'est encore le FTI qui rapporte que les échecs de start-up
03:27aux Etats-Unis ont bondi de près de 60% cette année, au cours de l'année écoulée pardon,
03:31les fondateurs étant à court de liquidités qui ont été levées pendant ce qu'on a appelé
03:36le boom technologique de 2021-2022.
03:38Alors ça menace tout de même des millions d'emplois avec ces entreprises financées
03:42par le capital risque, le risque donc de se répercuter sur l'ensemble de l'économie.
03:47Les données de Carta qui est une entreprise qui fonde des services aux entreprises privées,
03:51elle dit que les fermetures de start-up augmentent fortement, des milliards de dollars de capital
03:56risque affluent vers des entreprises tout de même d'intelligence artificielle mais
03:59les taux de faillite selon Carta est aujourd'hui sept fois plus élevés que lorsque la société
04:06a commencé à suivre les faillites en 2019 donc les investissements de capital risque
04:09dans les entreprises en phase de démarrage ont largement chuté.
04:12Voilà, puis une grosse opération cette fois-ci dans l'agroalimentaire, Mars qui rachète
04:16Keylanova.
04:17Oui, il faut toujours se méfier de la pause estivale, il ne faut pas croire que les entreprises
04:20s'arrêtent de travailler, de réfléchir à des opérations, il y a de très belles
04:24opérations financières.
04:25Celle-ci est énorme dans l'agroalimentaire, Mars donc avec les sucres que l'on connaît
04:31très bien, ce dernier est spécialisé dans les snacks mais Keylanova et qui est spécialisé
04:37dans les knacks détient notamment les marques Pringles, il y en a peut-être ici qui connaissent.
04:40C'est tout simplement une des plus grandes opérations financières dans le secteur puisque
04:43c'est à peu près une vente de 36 milliards de dollars avec un chiffre d'affaires de
04:48l'ensemble constitué de 63 milliards et Mars rentrerait ainsi dans le top 5 des plus
04:53grandes sociétés de l'agroalimentaire derrière Unilever, Nestlé ou PepsiCo et une des raisons
04:58de ce rachat serait liée à la flambée des prix du cacao, vous savez on a eu l'occasion
05:03de parler de la crise climatique et puis ça peut représenter pour le groupe Mars une
05:07opportunité de diversification de son offre, du sucré vers le salé, ce dernier étant
05:13un peu moins exposé selon les spécialistes pour l'instant par les autorités qui luttent
05:17vous savez contre la junk food, reste que l'inflation a pu elle aussi toucher les ventes
05:21de snacks salés, en tout cas pour le consommateur dans les rayons cette concentration est en
05:25marche avec un risque inflationniste qui va avec.
05:27Voilà, justement un sujet qui reste d'actualité en France, l'inflation mais à des niveaux
05:31plus faibles désormais Didier.
05:33Alors oui c'est dans une interview au journal du dimanche que Dominique Schellcher le président
05:36de la coopérative U estime que l'hyperinflation est derrière nous, ce qui est une bonne nouvelle
05:41mais selon lui les prix restent élevés, on le sait les français sont préoccupés
05:45par leur pouvoir d'achat, la tendance ne s'est pas inversée et une incertitude persiste,
05:49on ne sait pas quel sera le prochain gouvernement, quelle sera la politique dans la matière,
05:54cette incertitude pousse les français à être prudents, à économiser, peut-être
05:57dans l'attentisme.
05:58Pour Dominique Schellcher, en tout cas dans son réseau U, le prix moyen des produits
06:02des fournitures scolaires est en baisse de près de 2%, il y a eu de meilleures ventes
06:05de produits de papeterie notamment à prix coûtant.
06:07Alors reste que pour les français cette progression des prix a été sensible au cours des deux
06:11dernières années, difficulté à boucler les fins de mois pour beaucoup d'entre eux,
06:15ça reste donc un sujet majeur pour le prochain gouvernement et il faut le noter du côté
06:18des entreprises, notamment des PME, des délais de paiement ont été signalés créant aussi
06:22des difficultés.
06:23Alors le prochain gouvernement sera sur surveillance du FMI, de la BCE, de l'UE, personne ce jour
06:28chez les candidats à ce poste ne parle austérité, ce ne serait pas très vendeur, c'est pourtant
06:33vers cela qu'on se dirige tout droit à l'an prochain mais il ne faut peut-être pas en
06:36parler encore.
06:37Oui c'est ça, peut-être encore un petit peu trop tôt.
06:38Bon on verra en tout cas ce qu'il en est aussi des investisseurs la prochaine fois.
06:43Merci beaucoup mon cher Didier Testot-Lecan et Leco, numéro 4 à réécouter en podcast
06:48sur sudradio.fr, merci.

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