Avec Didier Testot, fondateur de la Bourse et la Vie TV.
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00:00Sud Radio, le grand matin week-end, l'Info & Co+, Didier Testo.
00:05L'Info & Co+, avec Didier Testo, fondateur de la Bourse et la VTV.
00:09Bonjour Didier.
00:10Bonjour Jules.
00:11Alors Didier, le Salon de l'Agriculture a ouvert ses portes et on en parle avec vous
00:14de l'état de ce secteur fondamental pour la France.
00:17Dans quelles conditions est-ce qu'il ouvre ce Salon ?
00:19Alors on peut être fier que l'agriculture française soit toujours la première en Europe
00:23mais les sujets ne manquent pas au-delà des revenus des agriculteurs,
00:26celui aussi de la génération à venir.
00:29Comment attirer de nouveaux jeunes agriculteurs et agricultrices ?
00:32Un chiffre édifiant pour ce Salon.
00:34La moitié des 496 000 chefs d'exploitation et co-exploitants qui sont recensés en 2020
00:40vont atteindre ou dépasser l'âge de retraite d'ici 2030.
00:43Donc le sujet du non-renouvellement des générations pour la souveraineté alimentaire est important.
00:48Au-delà, bien sûr, l'agriculture reste confrontée à une multiplication des intempéries,
00:52des sécheresses, des épisodies comme la grippe aviaire
00:55et également désormais l'instabilité géopolitique.
00:58Alors si on s'intéresse à la production, au cours de l'année 2024,
01:01on a vu que pour les blétandes par exemple, elle avait dégringolé de 25%,
01:05jamais vu depuis 40 ans, même moins 30%.
01:08Ça c'est en Nouvelle-Aquitaine par exemple.
01:10Alors chute des rendements, des pluies abondantes,
01:13des surfaces en semencées en baisse pour cette raison.
01:15Alors pour le tonneau de sol et le maïs, ça n'a pas été plus favorable.
01:18On a pu voir côté prix une légère amélioration pour certains prix agricoles,
01:22en tout cas une hausse de prix,
01:24mais un peu moins de pression sur le revenu des agriculteurs,
01:27en tout cas pour certaines filières.
01:28Mais cela n'enlève rien à l'inquiétude d'une grande partie du monde agricole.
01:32Les besoins ne sont pas les mêmes, il faut le rappeler,
01:34entre les petites structures et les grandes.
01:35Et d'ailleurs à ce sujet, on a vu lors des élections syndicales
01:38la montée de la coordination rurale par rapport à la FNSEH
01:41qui représente traditionnellement plutôt les grands acteurs.
01:43Oui les chiffres sont quand même inquiétants,
01:44mais alors comment est-ce qu'on peut faire évoluer les choses dans le secteur ?
01:47Alors tous les acteurs n'ont pas les mêmes besoins.
01:49D'autres pays que la France ont fait par exemple le choix d'une spécialisation
01:53ou une focalisation sur certains types de produits agricoles.
01:56Les normes européennes, on le sait, sont plus exigeantes par rapport à d'autres zones du monde.
02:00Certains ont pu dire lors des débats sur les accords du Mercosur
02:03que c'était un peu les voitures allemandes contre les produits agricoles brésiliens.
02:06Alors même si des plafonds ont été fixés sur des quantités importées,
02:09le sujet demeure.
02:10Ce qu'il en est sorti, c'est que la compétition n'est pas toujours loyale
02:13entre les agriculteurs français et d'autres zones de production.
02:16Un peu comme dans l'industrie, on va retrouver le sujet
02:18de quelle gamme de produits fait-on par rapport à la concurrence.
02:22Est-ce que c'est du bas de gamme avec plus de contraintes sanitaires
02:25ou du haut de gamme comme l'AOP ?
02:27Et puis, les fameuses « close miroirs », les normes équivalentes
02:30ou les contraintes équivalentes ne sont toujours pas là.
02:32Rien n'est donc réglé.
02:33Côté risque à venir, vu l'attitude de Donald Trump,
02:35il faut s'attendre à des attaques, notamment pour la viticulture.
02:38Pour rester positif, le sujet de souveraineté alimentaire
02:41qui a fait l'objet de discussions parlementaires
02:43montre aussi qu'on peut produire beaucoup de choses en France,
02:45ce qu'on verra dans ce salon.
02:47Il y a aussi des innovations, ce qu'on appelle l'agri-tech,
02:50pour apporter de nouvelles solutions aux agriculteurs.
02:52Côté transition énergétique aussi,
02:54il y a aussi des initiatives en ce sens,
02:55positives pour les revenus des agriculteurs.
02:57Et puis, parce que c'est un sujet tabou en France,
03:00nos agriculteurs ont d'abord besoin de consommateurs,
03:02vous, moi, mais de consommateurs qui ont les moyens financiers,
03:06les moyens de privilégier une agriculture de proximité, de qualité.
03:09Si on prend l'exemple du poulet,
03:11la belle rouge locale, plutôt qu'un filet de poulet
03:13qui a parcouru 10 000 km,
03:15la volaille, c'est aujourd'hui 96% des ménages
03:18qui en consomment régulièrement,
03:19et c'est la viande la plus consommée par les Français.
03:21Une bonne alimentation, c'est un atout pour une bonne santé,
03:23mais il faut en avoir les moyens.
03:25Ce n'est pas avec le budget voté que la donne a changé
03:27dans le bon sens en France, sur ce point.
03:29Justement, puisque la Cour des comptes tire la sonnette d'alarme.
03:31Les dépenses publiques sont hors de contrôle.
03:33Oui, j'ai envie de dire que la Cour des comptes nous dit
03:35ce que les Français savent depuis longtemps.
03:37Nous vivons au-dessus de nos moyens.
03:38L'État mammouth reste en place,
03:39mais pendant ce temps, l'État lui dépense sans compter.
03:41Dernier rapport met en évidence le dérapage budgétaire de 2024.
03:45Pour la deuxième année consécutive,
03:47le déficit public s'est fortement dégradé d'environ 20 milliards
03:50pour atteindre près de 175 milliards d'euros.
03:52La séquence 2023-2024 est donc préoccupante pour la Cour des comptes.
03:562025, malgré le vote du budget,
03:58peut être aussi une année critique, sans changement de logiciel,
04:00parce qu'il pèse pour la Cour des comptes.
04:02C'est notamment le sujet retraite, le sujet des revalorisations.
04:04Tout pousse vers un déficit aggravé.
04:07Les réflexions vont commencer avec les partenaires sociaux.
04:09Là aussi, quelques mesures nouvelles pour changer ce déséquilibre,
04:12mais peu de chance de voir des idées émerger.
04:16Interrogez la jeune génération,
04:17elle sait qu'elle devra déjà se constituer sa retraite.
04:19Pour terminer, Didier, il y a aussi la spéculation
04:21sur les cryptos actifs, avec le médiatique président argentin
04:24en flagrant délit de légèreté.
04:26Ah oui, alors ça c'est en une nuit,
04:28Javier Milei qui a fait disparaître des milliards de dollars
04:31appartenant aux investisseurs cryptos.
04:33On sait que Donald Trump avait créé son MemeCoin à son effigie,
04:36une crypto active qui n'a pas d'utilité économique transactionnelle,
04:39donc c'est de la pure spéculation.
04:41Il y avait eu de l'effervescence sur le secteur.
04:42Eh bien lui, il avait lancé, le président argentin,
04:44il a fait un communiqué pour célébrer la Libra,
04:47pour dynamiser l'économie et les petits commerçants d'Argentine.
04:50Alors à 17h, ça a été lancé,
04:52et en moins d'une heure, ça a atteint 4,5 milliards de dollars.
04:55Et puis après des mouvements techniques,
04:57on ne va pas rentrer dans le détail,
04:59on est passé à 100 millions de dollars,
05:01comme si 4 milliards avaient disparu en quelques heures.
05:03Le président Milei a dû s'excuser de cette promotion malencontreuse.
05:06Alors si cet univers fait rêver, il n'est pas sans risque.
05:09Et puis un commentaire sur les taux d'intérêt, Didier ?
05:12Il faudra suivre ce dimanche aussi les élections en Allemagne,
05:15avec le PIB allemand qui stagne depuis 3 ans,
05:18capacités de production qui ont subi leur première baisse depuis la réunification.
05:21L'Allemagne, ça reste la troisième économie du monde,
05:23et la première en Europe.
05:25Merci beaucoup Didier Testo, on le rappelle,
05:27vous êtes le fondateur de la Bourse et la Vie TV.
05:29On vous retrouve la semaine prochaine.
05:31Merci beaucoup.