Les Couturiers de l'église

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l'histoire et l'évolution des vêtements sacerdotaux, ainsi que l'artisanat et les techniques spécifiques liés à leur création.
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00:00L'art, de toute façon, est un chemin à privilégier pour témoigner de l'amour de Dieu dans notre
00:29monde.
00:30Une âme d'artiste est une âme proche de Dieu.
00:37Alors, Saint-Ferdinand, c'est une église assez récente qui a été construite entre
00:551937 et 1957, dans un style néo-byzantin.
01:01La première chose qu'on voit quand on est dans le chœur, c'est ce grand Christ en
01:07mandorne, la fresque avec cette croix qui représente la Seine, et puis ces lignes courbes.
01:15Donc je me suis inspirée pas mal de ces lignes-là, déjà, pour créer la chasuble, sachant que
01:21la chasuble de présidence reprend cette forme aiguë de la mandorle, voilà, ce Christ
01:28en gloire.
01:29En tonalité, on a ce beige et ce bois, et en particulier sur l'autel, des traits un
01:38petit peu dorés que j'ai voulu reprendre sur mon tissu, c'est-à-dire que j'ai pris
01:45un tissu en faille de laine, avec un lurex, qui est assez similaire à ce qu'on peut
01:53trouver sur l'autel.
01:54Alors là, pour le coup, j'ai vraiment réalisé totalement ce qui était prévu au départ.
02:00Autour de la chasuble de présidence, on a en général la dalmatique, voilà, avec ces
02:09deux bandes verticales, et puis son rappel de bandes rouges, sa croix, et puis ses petites
02:15croix au niveau des manches.
02:17Après, on a les accessoires, puisqu'avec une chasuble, il faut toujours une étole.
02:28Ce qui fait le vêtement liturgique, ce n'est pas la chasuble, c'est l'étole.
02:35Un prêtre peut célébrer en étole sans chasuble.
02:38Mais c'est quand même beaucoup plus beau de les voir en chasuble.
02:42Il faut penser à leur manière de célébrer.
02:52Il faut beaucoup les interroger pour savoir ce qui les touche quand ils célèbrent.
03:00Le vêtement, ce n'est pas d'abord ostentatoire, c'est un usage, c'est une fonction.
03:08Il faut que le prêtre qui la porte se sente bien dedans, il ne faut pas qu'il se sente
03:14déguisé.
03:15Cette chasuble dorée est très différente de celle que j'ai faite pour Saint-Ferdinand.
03:30C'est une chasuble que j'ai faite pour un prêtre de la paroisse, qui a l'avantage
03:36de faire 2 mètres de haut.
03:39Le seul cahier des charges qu'il m'avait donné, c'était « je veux porter ma croix ».
03:44Alors, je lui ai fait une énorme croix dans le dos, et comme il est grand, j'ai pu faire
03:50une croix très ample.
03:51J'ai trouvé cet or froid qui est un pélican.
03:56C'est un prêtre qui, comme beaucoup aujourd'hui, aime les chasubles très enveloppantes.
04:04Il m'avait dit « je voudrais être couvert de charité ».
04:06En ce moment, nous travaillons un projet pour la GMG, à Cracovie, et c'est un projet
04:36à Cracovie, pour la messe de Pape François, à le sanctuaire de Jean-Paul II.
04:45Pour ce projet, nous travaillons avec l'inspiration des mosaïques de Rupnik, à côté de la
04:56relique de Jean-Paul II, dans le sanctuaire de Cracovie.
05:03Ces mosaïques sont en fond rouge, avec des petits morceaux dorés.
05:10Nous travaillons avec deux mesures de ces mosaïques-là, pour différencier la chasuble
05:19du pape dans la chasuble du cardinal, et aussi dans la dalmatique de l'édiacre.
05:24Nous travaillons pour la messe, qui est à les 30, et nous avons deux semaines pour faire
05:32tout ça.
05:33Nous travaillons tous les jours pour ce projet, et j'espère que tout sera bien préparé
05:41pour la messe du pape, les 30.
05:44Ici, ils sont en cours de réalisation, il y a la chasuble du pape, qui est un peu plus
05:54grand qu'en comparaison avec la chasuble du cardinal, avec les petits morceaux dorés,
06:06avec deux mesures.
06:07Une mesure pour la chasuble du cardinal, et une mesure plus petite pour la dalmatique
06:18de l'édiacre.
06:19Une autre chose, c'est le tissu que le prêtre de Cracove a choisi, c'est le tissu de la
06:26première messe, de la chasuble de la première messe du pape François, que nous avons réalisé
06:32en 2013, pour la messe à Saint-Pierre.
06:49En 2001, quand j'ai décidé de fonder cet atelier, je suis revenu d'une expérience
07:07d'étudiant à Rome, et j'ai reçu ce téléphone de mon ami, qui était en train de devenir
07:16prêtre pendant quelques mois, et j'ai dit à lui de ne pas acheter rien, parce que
07:25je pensais à ça.
07:26Et alors j'ai commencé à dessiner, mais ma chance a été d'avoir à côté et
07:30à la maison un laboratoire, un atelier déjà en marche, avec mes deux soeurs qui travaillaient,
07:37et mes soeurs qui travaillaient, ce sont des merveilleuses sartes qui encore aujourd'hui
07:41travaillent avec moi, et grâce à eux, j'ai commencé à produire les premiers prototypes,
07:48qui sont devenus effectivement les symboles et le fondement de cet atelier.
08:11La notre inspiration, avant tout, c'est la beauté de l'art médiéval, donc tout
08:31ce qui est médiéval est pour nous une source d'inspiration, donc notre recherche iconographique
08:37se base sur le style, sur les monuments, sur les peintures, sur les peintures représentant
08:44les paramètres liturgiques et non les paramètres liturgiques, et à la fois, ce style contamine
08:50aussi la recherche des tissus, la recherche des matières premières, et l'utilisation
08:55que le médiéval faisait des pierres dures, qui aussi dans ce cas offrent une symbologie
09:01claire et précise, parce que la liturgie demande des symboles bien précis et bien
09:06codifiés.
09:07C'est évident que ce travail ne peut pas être fait par des personnes qui ne sont pas
09:31sensibles à un certain type de spiritualité, c'est aussi évident que ceux qui ne croient
09:40ou ceux qui n'ont pas croit ne peuvent pas se permettre de faire un travail de ce genre,
09:44sinon il ne devient qu'un costume théâtral, il y a un subtil conflit entre la costumerie
09:50théâtrale et le paramètre sacre, donc il faut faire beaucoup d'attention, et qui
09:55peut faire ces choses, qui peut générer un paramètre sacre ? Seulement ceux qui sont
09:59pleinement conscients de ne pas faire un costume, mais une sorte d'habit qui personnalise
10:07ceux qui le portent.
10:08Ils doivent représenter une maison bien plus grande, c'est le monde de la beauté,
10:14c'est le monde de Dieu, c'est le monde de la spiritualité plus haute.
10:18Pour remonter le fil du temps, contempler les prières textiles des religieuses et percer
10:25quelques secrets de l'histoire, ouvrant les tiroirs du musée de la Visitation avec
10:30leurs conservateurs.
10:31Moi, ce qui m'a d'abord touché, c'est la rencontre avec les religieuses, je les
10:34ai rencontrées à 15 ans à Chartres et puis à Mâcon, j'ai été aller pour leur
10:39donner un coup de main et j'ai rencontré une autre vie, une vie un peu hors du temps,
10:42et c'est vrai que dans tous ces objets, c'est avant tout le travail des religieuses
10:45qui parlent, qui est là, c'est des objets qui sont éminemment spirituels, au moins
10:50parce qu'il y a toute leur vie dedans, toute leur passion, et c'est ça qui me passionne
10:54avant l'œuvre d'art.
10:55C'est ces femmes, finalement, qui m'accompagnent au quotidien.
10:58Cette magnifique chasuble, vous voyez qu'on découvre ici, entièrement brodée d'or,
11:06est une création des visiteurs indignes de Grenoble, et elles la réalisent, comme on
11:10va le voir dans le dos, pour la canalisation de François de Sales, donc on est en 1665,
11:18et en 1665, elles ont l'idée de créer cette chasuble complètement folle, avec un décor
11:24vraiment saisissant, qui est la seule que l'on connaisse avec ce genre de décor, vous
11:29voyez cette croix qui est faite vraiment en petits anneaux, des anneaux qui ont été
11:34presque constitués avec de la bande de fils d'or, pour porter ces broderies, et puis
11:40cette peinture à l'aiguille de François de Sales, et puis à l'avant, la scène équivalente,
11:47de la Vierge à l'enfant, une magnifique broderie d'or et de soie, qui donne vraiment
11:52un côté catholique, j'allais dire, à cet ensemble de broderies, autant utilisées
11:56dans le monde civil que dans le monde religieux.
11:57Toutes les broderies sont d'époque, elles n'ont pas été restaurées, elles ont gardé
12:01leur luminosité grâce à l'ingéniosité des soeurs qui ont reçu les protégés de
12:05la poussière, de la lumière, et qui fait qu'aujourd'hui on a vraiment une œuvre magnifique,
12:09et qui n'existe plus beaucoup en France, la plupart de ces chasubles ont été passés
12:12au feu à la Révolution, pas pour détruire le sacré, mais pour en récupérer la matière,
12:16une fois passées au feu, l'argent et l'or étaient récupérables au fond du foyer.
12:20Une des pièces phares, j'allais dire, historiques de nos collections, c'est cette chasuble,
12:33toujours dans un tissu réemployé, et qui a un réemploi prestigieux, puisqu'elle
12:39a été taillée dans une robe de la Reine Marie-Antoinette.
12:42Alors les religieuses n'ont pas fait grand chose, elles ont fait uniquement le petit
12:45galon qui court pour dessiner la croix, le fond est un tissage lyonnais, dans son
12:51jus, c'est-à-dire que là où on a l'impression qu'il est usé, en fait il s'agit de
12:54saut de fil pour apporter des jeux de lumière, un peu comme un effet moiré, le tissu était
13:00orné de petites paillettes qui étaient brodées vraiment par le tisserand, donc on est vraiment
13:04sur un magnifique tissu à la cour de Louis XV, que les soeurs gardent dans leur jus sans
13:08rien changer, à part la christianisation par la croix qui est apportée.
13:15Vous voyez le col, vous voyez les dentelles, etc., etc., et tout cela ensuite est remis
13:27aux soeurs de la visitation par une tante, par une cousine, alors c'est un gros travail
13:32bien entendu lorsque les visitandines récupèrent tout cela pour utiliser au maximum chaque
13:39centimètre carré, chaque centimètre carré représente de l'argent, et les soeurs ayant
13:44fait voeux de pauvreté, il est important pour elles de ne rien gaspiller. Tout cela
13:47nécessite vraiment beaucoup beaucoup de travail, beaucoup de dextérité, mais nous en avons la
13:53preuve ici avec cette chaise duble taillée dans une robe de la princesse de Noailles avec 27 petits
14:00morceaux. Au XXe siècle va se développer une nouvelle technique qui vient du
14:13monde civil, c'est la peinture sur tissu. Grâce à cela, les religieuses finalement gagnent du temps
14:18par rapport à la broderie qui est un art qui est extrêmement lent. L'avantage de ce travail
14:23rapide, c'est aussi son coût. En travaillant la peinture, elle propose finalement des ornements
14:27premier prix, de belles qualités, mais qui permettent comme ça aux prêtres, aux communautés,
14:31aux paroisses d'acheter plus facilement de beaux ornements. Maintenant c'est un travail qui doit
14:35être vu de loin, de loin ça donne vraiment l'impression d'avoir une oeuvre brodée ou tissée
14:40à l'envie, un peu étonnante.
15:01Inspirée du plafond de la Sagrada Familia de Gaudi, c'est la première création liturgique de
15:06Filippo. Des centaines d'heures de travail minutieux pour Jean-Paul II, qui vient en 2004
15:12célébrer en Romagne. Si le pape n'aura pas le temps de la porter, la chasuble ouvre la voie.
15:18Je n'ouvre jamais cette boîte-là, mais quand je l'ouvre, c'est émouvant, c'est émouvant.
15:29Je parcours ma vie avec ça, c'est ma origine, c'est ma origine et c'est très mouvant.
15:43Par terre c'est beau, mais c'est beau aussi encore plus beau comme ça, comme ça. Je suis,
15:51c'est la couverture de l'Eglise sur le prêtre, c'est ça. Je suis couverte de l'Eglise,
15:59de la spiritualité, de l'art. C'est Christ qui part, non ?
16:11J'ai commencé à jouer l'organe quand ma mère nettoyait la chambre de ma paroquie.
16:18Et là, j'ai senti le besoin de m'approcher de cette tablature si belle, si ancienne,
16:25si poudreuse. Et depuis là, c'est un chemin qui m'a amené jusqu'à aujourd'hui, dans toutes les
16:33choses que je cultive, parce que la musique a fait partie de moi, la liturgie de la même manière,
16:38les paramiens sacrés dans la chambre, l'odeur de l'incendie, etc. Donc tout ce monde,
16:43je l'ai pris avec moi, je l'ai alimenté.
17:48Le prêtre sous la chasuble
18:06Les visites en digne n'ont pas seulement brodé les chasubles, elles se sont occupées aussi de
18:10tous les vêtements des prêtres. Et le prêtre sous la chasuble porte une aube,
18:12et là on a un exemple absolument fabuleux de travail à l'aiguille qui a été réalisé par
18:18une visite indigne de Caen, la sœur Grècelin, Marie-Mélanie Grècelin de son petit nom,
18:22et qui a passé plus de douze ans de sa vie à broder, alors deux heures par ci, trois heures
18:27par là, pour avancer petit à petit en réalisant en dentelle à l'aiguille l'intégralité de ce
18:33décor. Tout ce que vous voyez là, on a presque l'impression que c'est du tissu découpé, non,
18:36tout a été fait à l'aiguille avec des dégradés. On serre plus ou moins les fils et en fait on
18:41espace peu à peu en laissant le fil passer et donc la lumière passer. C'est une prière continue,
18:48c'est une longue prière de milliers de fils entremêlés avec des dizaines de
18:53points différents, tout cela à l'aiguille et pour rien d'autre que l'éternité.
19:11C'est une chasuble d'ordination qui va être portée le jour de l'ordination, elle est rouge,
19:19et le futur prêtre m'a demandé des palmes de martyre. Le rouge c'est la couleur des martyres,
19:29de toute façon, il y a du doré dessus, mais les palmes représentent effectivement ce que les
19:37martyres tenaient. Vous entendez le bruit ? Il faut toujours que ça fasse clac quand on pose un
19:45jaseron, ça veut dire que le fil est bien rentré entre les ressorts. Je me concentre beaucoup. En
19:54général, j'ai aussi la carte d'ordination de celui pour qui je travaille, qui m'accompagne,
20:05et je prie pour lui, je prie à ses intentions, je prie aux intentions qu'il m'a confiées,
20:11et puis je demande au Seigneur de guider ma main pour faire du beau travail.
20:17Et j'ai déjà brodé le dos.
20:19Voilà ce que donnera le dos.
20:28Pourquoi je fais ce métier ? Je pense que je ne l'ai pas choisi,
20:32il m'a été donné, parce que j'ai été mère au foyer pendant 15 ans, puis il a fallu que je
20:37travaille, je suis divorcée avec mes quatre enfants, et j'ai d'abord fait des chasubes
20:44bénévolement pour certains prêtres, et puis petit à petit, il y en a d'autres qui m'ont
20:49demandé, puis quand il a fallu que j'aie un revenu, je me suis mise à mon compte. J'ai
20:55toujours aimé la couture et la broderie, donc ça c'est génial, et puis l'impression de faire
21:00quelque chose pour l'église. Et j'ai toujours l'impression, quand je suis à l'église,
21:05qu'il y a quelque chose de moi qui est à l'hôtel, ça c'est génial. C'est un cadeau.
21:14Il y avait à la cathédrale un atelier de broderie, où il y avait des brodeurs qui étaient employés à
21:21l'année pour confectionner et pour ravoder, réparer tous les ornements qui étaient régulièrement
21:27portés. Il y avait un petit poêle, enfin ils étaient très bien, il y avait une très très
21:32belle lumière, et cet atelier de broderie a travaillé jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.
21:38Il s'agit d'une des plus belles pièces du vestiaire liturgique de la cathédrale. Une
22:01chape qui est coupée, qui est taillée dans ce qu'on appelle une persienne, c'est un très
22:06beau tissu des années 1720, avec un fond évidemment de soie, comme la majorité des
22:12étoffes pour les vêtements liturgiques, tissé en or, en argent, et rebrodé en or.
22:20Il y a probablement eu, dans l'histoire de l'église, des excès, et il y a une volonté
22:31de simplification, de sobriété en contrepoids. Et maintenant on revient à un juste équilibre,
22:39parfois on utilise des choses très dorées, très chargées, parce que c'est possible,
22:46parfois on souhaite que ce soit plus simple. Je crois que c'est aussi une histoire à la
22:52fois de goût, mais aussi d'intelligence, de bonne intelligence de la liturgie.
22:58Tous ces ornements sont présentés dans des tiroirs de chasubliers bien à plat,
23:05pour que le poids des fibres ne vienne pas casser les fibres,
23:10et donc provoquer des cisaillements du textile à terre.
23:14Ici, j'ai mon placard, le placard de l'archiprêtre, avec les différentes chasubles,
23:25qui sont dans le style plus moderne d'aujourd'hui, donc l'étole rouge, la chasuble,
23:36donc les différentes couleurs liturgiques, par exemple celle-ci, c'est une chasuble personnelle,
23:45qui m'a été faite par des religieuses à Rome, où j'ai effectué mes études,
23:51et donc je l'ai depuis mon ordination. Donc il y a quelques ornements qui m'appartiennent,
23:57comme je célèbre la cathédrale, donc j'aime bien de temps en temps,
24:01le dimanche par exemple, célébrer avec des ornements qui sont à moi.
24:05Les Vésitandines ne sont pas les seuls à avoir fait des ornements liturgiques.
24:14Évidemment il y a des maisons spécialisées qui se développent
24:17pratiquement à Lyon et à Paris au XIXe siècle, des maisons chez qui on vient passer commandes,
24:22et qui exécutent toujours à l'envie les mêmes motifs, qui sont d'inspiration médiévale.
24:27La différence parfois, c'est que le bienfaiteur qui vient aider les sœurs à acheter,
24:35a parfois des moyens de réunir des sommes plus importantes, et à ce moment-là,
24:42on va pouvoir proposer aux religieuses des motifs adaptés à leur congrégation.
24:48En l'occurrence ici, on découvre une chasuble où on retrouve les mêmes fleurs stylisées,
24:52les mêmes arcatures gothiques, mais où les sœurs ont passé commande d'une apparition du Sacré-Cœur
24:57à Marguerite-Marie à la coque, qui est honorée dans ce pluvial qui est écrit en 1920 pour sa canalisation.
25:02Les maisons émettaient des catalogues de vente, par correspondance, dans lequel la comtesse qui
25:08aidait à payer le père abbé de l'abbaye ou la supérieure, venait choisir les modèles divers et
25:14variés proposés par cette maison. Donc on pouvait choisir le style, choisir le type de vêtements,
25:19chasuble, pluvial, d'almatique. On pouvait bien entendu choisir la différente qualité possible,
25:25on pouvait la choisir en satin de soie, en drap d'or, en armure plus particulière,
25:28qui coûtait à chaque fois un petit peu plus cher. Donc c'était vraiment suivant les moyens de la
25:31maison. Et on va pouvoir s'adapter également jusque dans les motifs qui viennent illustrer,
25:36orner la pièce qui est un pélican, un agneau, une arche d'alliance. Et pour vraiment motiver et aider
25:42à la vente ces maisons, en plus des catalogues, fabriquent même des échantillons, des chasubles
25:49qu'on appelait des chasubles locards, qui viennent montrer que la maison est capable de faire de très
25:53beaux damas et également de belles broderies. Et forts de ces échantillons, des VRP font le tour
25:58de la France et viennent proposer le savoir-faire de la maison en question et motiver l'acheteur
26:02potentiel. Cette technique de vente par correspondance par catalogue commence dans
26:08les années 1840-1850 et va tenir quasiment un siècle, jusqu'à la réforme liturgique ou juste
26:13avant, où cette mode des ornements brodés disparaît pour des choses beaucoup plus épurées.
26:32A travers la beauté que nous faisons, à travers nos ornements,
26:52il y a aussi cette présence de notre foi en Dieu.
26:57C'est une chasuble pour la Vierge, pour les fêtes de la Vierge. Et ici,
27:04je suis juste en train d'entamer le col. C'est difficile ? Oui, il faut se concentrer surtout.
27:16Surtout, il ne faut pas trop mélanger les cartons. Ça arrive. Quand il y en a beaucoup, ça arrive.
27:30La prière et le travail peuvent être un. Le travail pour la beauté nous renvoie vraiment
27:47que nous travaillons pour la liturgie, pour la prière. C'est peut-être plus facile,
27:53de vivre une intériorité avec un travail de tissage. Nous avions un saint indonésien et
28:02la technique du batik vient de son pays. Le batik donne aussi des possibilités autres que
28:09seulement le tissage. Et nous avons pensé que ce serait beau pour la liturgie d'utiliser le batik.
28:18C'est extrêmement compliqué de dessiner sur du tissu qui est souple. Quand on dessine au pinceau
28:37avec de la cire, c'est aussi très aléatoire les traits. Il suffit que ce soit des beaux traits.
28:42La place du trait est excellente. Le batik en plus, on n'a pas le droit de le repentir.
28:51Sur ce tissu, vous avez ici une bande de 15 centimètres qui va servir d'étoile sous la
29:13chasuble. Tout le tissu est utilisé pour la chasuble, sauf des petits angles comme ça,
29:20les épices arrondis qu'on enlève. On nous demande d'avoir un vêtement liturgique. Tant qu'à faire,
29:28autant que ce soit beau. On collabore à l'œuvre de Dieu. Beaucoup de gens sont touchés par les
29:42belles couleurs de la chasuble qu'on fait. Il y a des gens qui viennent chez nous à la messe.
29:46J'ai un bain vert, vert clair, que je vais laisser dix minutes.
30:16Il va servir simplement à foncer un peu le bain ocre que j'avais avant.
30:25Travailler avec sa main, c'est-à-dire notre travail, il faut quelqu'un par exemple qui
30:40teigne, il faut quelqu'un qui tisse, il faut la couture, donc ça demande énormément de
30:45travailler ensemble. Donc c'est très joli parce qu'on apprend à accepter que ce n'est pas mon
30:53travail. Je peux faire un dessin, mais celle qui tisse a son interprétation. Celle qui fait la
31:00couture, voilà, elle coupe dedans. Donc on apprend à accepter que le travail est un travail communautaire.
31:15Cet atelier est né en 1931 et en fait deux jeunes pères de 21 et 24 ans, qui s'appellent le père
31:27Courbet et le père Sironval, vont partir de la simple constatation qu'un vêtement n'est pas une
31:35carapace, ce n'est pas une armure. Un vêtement est destiné à être porté, donc il doit suivre les
31:42mouvements du corps. Ces deux frères vont puiser leur inspiration. Vous doutez bien que les moyens
31:48de communication de l'époque ne sont pas ceux de maintenant, donc en fait ils vont chercher dans la
31:52bibliothèque de l'abbaye, qui est une bibliothèque qui se reconstitue. On a les gros catalogues de
31:57l'exposition universelle de 1925, qui viennent d'être publiés en 1935, et donc ça va être une véritable
32:03mine dans laquelle ils vont puiser énormément de décors, mais ça peut même être du décor
32:08architectural, qu'on va retrouver sur des vêtements liturgiques. Et puis il y a aussi
32:12leur propre création, où ils vont inventer, j'allais dire, des choses complètement non figuratives,
32:19si vous voulez. Cette dalmatique en bourrette de soie et en velours également de soie appartient
32:26à un ensemble liturgique constitué d'une chaise huble, de deux dalmatiques et de trois chapes.
32:33Sachant que cet ornement date des années 1945-1947, les petits décors qui sont ici sont des trois
32:39quarts de cercle, et une fois assemblés, vous font des petites fleurs que l'on retrouve sur les étols.
32:46Les motifs de cette dalmatique sont très intéressants dans l'histoire de Saint-Vendrée,
32:52parce qu'en fait, en 1945, on vient de redécouvrir le passé très ancien, c'est-à-dire de l'époque
32:58carolingienne du IXe siècle de notre monastère, qui est une période d'apothéose pour la communauté,
33:03et on va reprendre à cette époque-là un motif que l'on qualifierait presque de carolingien,
33:09pour ne pas dire de byzantin, qui consiste en deux aigles affrontées, séparées par l'arbre de vie.
33:15Alors ce vêtement liturgique, qui est une chaise huble rouge, bien évidemment, qui est plus utilisée
33:24pour les fêtes de martyr, est une des premières réalisations de l'atelier liturgique après 1931.
33:31Elle est très intéressante parce qu'on voit qu'à cette époque-là, les frères qui ont créé l'atelier
33:38se sont inspirés de véritables artistes de l'époque, et là, ce dessin d'entre-là, avec une
33:45alternance de demi-cercle en velours noir et libre sur le fond rouge, est directement copié sur le
33:51fameux rythme sans fin de Robert Delaunay. Autre particularité de cette chaise huble, c'est sa doublure,
33:59parce que, regardez, elle n'est non pas en soi naturelle, mais c'est la fameuse rayonne qui va
34:05envahir le marché de la mode à partir des années 1925-1930, et le décor, ici, c'est un décor de
34:12bambou qui n'est pas sans rappeler la mode orientaliste ou japonisante de l'époque, à une époque où
34:19évidemment, la France avait encore un certain nombre de colonies, et ce qui est très original aussi,
34:24regardez, ce sont les très jolies franges, et en même temps très originales, parce que, voyez,
34:28elles sont composées de petits cercles de velours noir qui sont emboîtés les uns dans les
34:35autres grâce à un fil doré, et qui donnent un très grand raffinement à ce vêtement liturgique.
34:41Nous avons ici le patron en papier craft d'une dalmatique, et ce qui est très intéressant,
34:49c'est de voir qu'en fait, plusieurs types de décors sont proposés. Voyez, regardez, l'extrémité de
34:55la manche, là, avec un décor rouge et bleu, de ce côté-ci, le rouge aura disparu. Donc, en fait,
35:01on essaye un peu, on teste qu'est-ce qu'il y a de plus intéressant dans l'effet visuel. Et puis,
35:07on se rend compte aussi qu'on a différents tons de bleu qui sont testés pour voir un petit peu,
35:13un peu comme un nuancier de couleurs, pour voir qu'est-ce qui sera le plus chantant de loin,
35:18parce que telle est vraiment la motivation de nos créateurs de vêtements liturgiques. S'inspirant
35:25du théâtre, il faut, dit le père Courbet, qu'à plus de 25 mètres, avec un éclairage moyen,
35:30ce soit vraiment visible, d'où la nécessité de couleurs vraiment très intenses.
35:38Cette chaise huble rouge va chercher son inspiration à la boutique du bathycle français à l'exposition
35:45de Paris de 1925, puisque en vitrine, vous avez une robe qui a exactement ce décor arlequin,
35:51que Saunier de Launay avait elle-même déjà créée. Donc, on voit qu'il y a une mode pour ce
35:56décor arlequin qui, ici, va reprendre une alternance de tissus art déco, dont on reconnaît
36:04très bien les motifs, et puis qui est un peu plus soyeux, avec un côté un peu plus sec du velours
36:10gris clair. Mais, comme à Saint-André, on ne se satisfait pas de l'extérieur, eh bien, l'intérieur
36:17de la doublure va lui-même reprendre, de façon très chic, cet ensemble de tissus art déco en
36:25tout petit carré, en alternant avec des petits carrés de velours gris clair, ce qui expliquera
36:32pourquoi les frères, qu'on invitait à servir de mannequins, dans cet atelier de couture,
36:40eh bien, pouvaient poser dans le cloître, où il ne se passe jamais de liturgie eucharistique,
36:45pour voir vraiment comment ça tombait.
36:49Ça vous montre combien l'ouverture d'esprit d'un monastère, dans le premier tiers du XXe siècle,
36:57est vraiment très réelle. Et ce que je trouve d'autant plus intéressant, c'est qu'on ne parle
37:03pas du tout, à cette époque-là, de concile Vatican II. On célèbre encore la messe selon le rite
37:09dit de Saint-Pycinque, et en même temps, on va créer des vêtements liturgiques quasiment
37:13avant-gardistes. Ce décor de fleurs brodées, qu'on pourrait peut-être qualifier de marguerite,
37:18est ni plus ni moins emprunté à des bas féminins brodés, issus de la maison Gérard Fortier,
37:26frère, qui a été exposé en 1925 à l'exposition de Paris. Et alors, je trouve ça d'un culot,
37:33si vous me permettez l'expression, d'un véritable culot, que d'aller mettre sur un vêtement
37:38liturgique des bas féminins brodés, qui vont finalement servir de décor au dos et au devant
37:46de la chaise d'humeur, dans un très grand raffinement.
37:56Cette chasuble est encore portée aujourd'hui, bien sûr. Tous les vêtements que vous voyez
38:00sont actuellement encore portés.
38:07Alors, nous sommes ici dans le tiroir, si on peut parler ainsi, des chasubles noires,
38:13qui étaient autrefois les chasubles de deuil. Et c'est pour vous montrer combien une inhumation
38:19dans le contexte monastique peut être en même temps très atypique, dans la mesure
38:24où ce décor n'a rien de dramatique, de larmoyant, de triste et peut-être même pas
38:29de funèbre, je dirais. Parce qu'il suffit de regarder ce décor absolument superbe de
38:34cette chasuble noire, ou tout comme celle de plus loin, là, ici, qui a un décor carrément
38:41japonisant presque. On pourrait presque trouver ça sur un dos de kimono, cette alliance comme
38:47ça de cercles et de grandes lignes. Et ce qui est très intéressant, c'est qu'à la
38:52même époque, Madeleine Vionnet, la grande couturière, réalise pour les femmes des
38:57pullovers avec ce même décor. Donc, on ne sait pas trop qui a copié qui, mais toujours
39:04pareil avec une très grande alliance de couleurs, tant dans la doublure, vous voyez, ou alors
39:10cette autre doublure rose, qui est en fait un tissu très chic, je trouve. Dans nos vêtements
39:20liturgiques, même des cérémonies funèbres, eh bien, la paix monastique est présente
39:28et même une grande joie aussi.
39:29Ça, c'est une chasuble que je commence pour un futur prêtre, qu'il va porter pour sa
39:45première messe. Donc, il a choisi un modèle volontairement festif qu'il pourra mettre
39:52pour les messes du dimanche. Il a choisi un tissu d'amassé, vert, et l'idée, c'est
40:00d'avoir une chasuble complètement ton sur ton, c'est-à-dire qu'on ne va pas chercher
40:04à trouver d'autres couleurs, on va travailler sur des jeux à la fois de vert et de doré.
40:09Un doré assez ocre, une soie verte, du velours.
40:31Pour cerner les deux, ce qu'on appelle de la sous-tache.
40:38Dans les médaillons, dans le dos, une croix que je suis en train de broder, et devant,
40:44un agneau que j'ai trouvé qui est ancien, mais que je vais devoir complètement démonter
40:51parce qu'il n'est pas très beau autour. L'agneau lui-même est beau, mais les rayons
41:01autour n'ont pas été très bien faits. C'est quelque chose du début du siècle certainement.
41:06En revanche, toute la cantille en argent qui représente l'agneau est belle.
41:13Je vais y passer une dizaine de jours de travail.
41:19Après, il y a tout le montage de la chasuble, des accessoires.
41:25Il y a encore plusieurs jours de travail dessus. Il faut compter trois semaines en tout à peu près.
41:31Pour une chasuble de fête, oui.
41:36Monseigneur le Cigier
41:47En 1997, Monseigneur le Cigier me dit « Est-ce que vous acceptez d'être le directeur artistique des CGMJ ? »
41:53C'était surtout un challenge complexe parce que la masse, la quantité de pèlerins attendus,
42:00parce que le sujet, la jeunesse. Et je lui ai dit « Ecoutez, Monseigneur, j'avais fait quelques petits croquis.
42:09J'avais fait une figure en haut d'une pyramide qui était le pape.
42:13Ensuite, j'avais fait une ligne avec l'arc-en-ciel.
42:16Ensuite, j'avais fait une autre ligne avec une multitude de rayures de couleurs.
42:20Et j'ai dit « Ecoutez, mon projet, c'est l'arc-en-ciel. »
42:24C'était déjà un événement en soi parce que historiquement, ça n'était jamais arrivé
42:28qu'un créateur intervienne sur des vêtements liturgiques.
42:32Je crois que c'était vraiment lié à l'amitié qu'il y ait ces deux hommes, Monseigneur le Cigier et Jean-Paul II.
42:40Et à quatre mois des CGMJ, je n'avais toujours aucune demande du Vatican concernant la chasu papale.
42:50Et j'ai dit « Écoutez, je voudrais recevoir un vêtement du Saint-Père. Je voudrais au moins la forme qu'il aime. »
42:56Donc on a copié tout à fait la forme circulaire de la chasuble et j'ai commencé à tracer des croix, des croix convergentes.
43:05Des croix qui étaient comme des astéroïdes, qui étaient comme un cosmos de la liturgie, comme un cosmos de la prière.
43:15Puisqu'il devait être le point d'orgue et tout en haut est le plus proche de Dieu, je me suis dit que c'était le bon sens.
43:23Et je dessine ça, on brode chez le sage, le sage me fait des croix byzantines absolument magnifiques, multicolores.
43:33Et enfin le vêtement est emmené par Monseigneur le Cigier à Rome.
43:39Et là, devant les cardinaux, le Saint-Père enfile cette chasuble et me la montre et me dit « C'est ce que je porterai à Paris. »
43:50Le grand jour arrive et soudain sur les tribunes de Longchamp, je vois cette espèce d'arc-en-ciel extraordinaire.
43:57Il y avait un million de pèlerins, il y avait le Saint-Père qui était comme une étoile filante, il y avait les 500 évêques en arc-en-ciel,
44:05il y avait cent mille prêtres avec des couleurs de l'arc-en-ciel et surtout un million de jeunes avec ces couleurs.
44:10Et c'était bouleversant.
44:14Le lendemain, le Saint-Père est venu vers moi avec Monseigneur le Cigier et le Pape, dans une fulgurance extraordinaire, m'a dit « Vous avez utilisé la couleur comme ciment de la foi. »
44:24Et le Cigier a jeté « et de l'espérance. »
44:28Ainsi s'achevait ma mission.
44:43Les lunettes.
45:07Pardon ?
45:08Les lunettes.
45:13Je ne suis pas nécessairement tout de suite force de proposition pour la réalisation.
45:19J'ai besoin éventuellement, et je trouve que ça s'est un peu fait comme ça avec Anne-Sophie, d'avoir des propositions, de pouvoir réagir à des propositions.
45:29Après j'avais quelques idées par rapport précisément à l'idée que je me faisais aussi du pasteur et de ce qu'était la célébration eucharistique, de ce que je voulais voir apparaître sur cette chasuble.
45:40Ça fait bizarre avec ce qu'il y a en dessous, forcément le contraste est un peu...
45:45Ce qui m'a beaucoup plu dans ce travail aussi, à deux, c'est à la fois, bien que je n'ai pas forcément exprimé, toujours très explicite certains désirs, une capacité d'écoute par laquelle elle pouvait aussi me proposer des choses qui, la plupart du temps, souvent me plaisaient déjà, me correspondaient un peu à ce que je voulais.
46:08Oui, c'est un mode d'échange de travail que j'ai beaucoup aimé.
46:14Oui, ça va, ça ne casse pas, le pli arrive, c'est ce que je ne voulais pas, c'est que ça dépasse de trop.
46:20J'accorde beaucoup d'importance à la lisibilité du motif de loin, parce que s'il y a trop de détails, on ne les voit pas.
46:28C'est fait pour être vu, c'est fait pour celui qui le porte, bien sûr, ça correspond à sa sensibilité, mais c'est aussi pour ceux qui voient la chasuble, ça doit aider à prier, ça doit être beau.
46:46Je suis évidemment très content de cette chasuble, de ce qu'elle exprime, mais elle n'est pas encore mienne.
47:06Elle n'a pas rempli son office et moi non plus.
47:16J'aime bien ressentir physiquement les choses.
47:26Moi j'aime bien ressentir physiquement les choses.
47:46Et l'étole, je le sens, je le perçois comme un once, même si elle ne fait pas 10 kilos, mais c'est ce joug, cette acceptation joyeuse de porter ma croix et de porter aussi le peuple que le Seigneur me confiera.
48:08Et la chasuble qui vient par-dessus l'étole, c'est un vêtement assez ample qui vient prendre toute la personne, qui me rappelle que le ministère que je vais exercer doit d'abord me laisser revêtir par le Christ, envelopper de sa miséricorde pour pouvoir la vivre et l'exprimer.
48:38La communauté attend un pasteur et en même temps le pasteur vient avec ce qu'il est, mais il vient avec ce qu'il est pour donner le Christ, pour manifester la présence de Jésus.
49:04C'est vraiment ce que j'avais moi aussi à cœur après la réalisation de cette chasuble, c'est la présence de l'agneau qui signifie pour moi autant ma vie de chrétien, c'est-à-dire que je suis une brebis conduite par le Christ, et en même temps l'agneau c'est Jésus lui-même qui conduit son peuple.
49:24Donc c'est cette double dimension-là aussi que je voulais voir manifester dans ce vêtement.
49:31Seigneur Jésus, tu te tiens au milieu des croyants rassemblés dans ton nom. Écoute les supplications de ta famille et daigne répondre à ses appels. Toi qui règnes pour les siècles d'ici.
50:01Seigneur, je t'en prie, réponds-moi.
50:15Oui, c'est très émouvant. Surtout qu'après je ne suis pas sûre de la revoir.
50:37Donc voir sur la personne, c'est vraiment quelque chose qui me touche, et c'est comme ça que j'aime voir mes chasubles, qu'elles soient portées, qu'elles vivent.
51:07C'est magnifique.
52:07Abonne-toi !

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