Aujourd'hui, l'équipe de Télématin reçoit Damien Seguin, double champion paralympique en voile, deux médailles d’or à Athènes et Rio, ainsi qu’une médaille d’argent. L’athlète, qui a également été porte-drapeau 2012, s’exprime à propos de la décision de ne pas avoir mis cette année sa discipline, la voile paralympique, au programme des jeux. Aujourd'hui il accompagne et conseille les athlètes paralympiques.
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00:00Bonjour Damien Seguin, vous êtes double champion paralympique en voile et porte-drapeau 2012.
00:05On a aussi avec nous notre consoeur d'espoir Cécile Gré. Bonjour Cécile.
00:10Bonjour, je n'ai pas de médaille paralympique.
00:12Vous avez la médaille de notre cœur, ce qui est déjà pas mal.
00:15Mais à côté de vous, on a une médaillée.
00:17Justement, c'était à Pékin en 2008 pour le taekwondo, c'était la médaille de bronze Gladys Epang.
00:22Merci d'être là, vous êtes notre consultante para-taekwondo.
00:24Tout à fait.
00:25Bonjour à vous.
00:26Première question pour vous, Damien. Votre discipline, la voile paralympique, n'est plus au programme des Jeux paralympiques dans cette édition 2024 à Paris.
00:37Est-ce que ça vous met en colère ce choix ?
00:40En colère, non. Je peux juste le regretter.
00:43Après, c'est la vie des Jeux olympiques, des Jeux paralympiques.
00:46Il y a des nouvelles disciplines qui rentrent tous les quatre ans.
00:49Malheureusement, il en faut qui sortent.
00:51Cette fois-ci, c'était la voile, mais on travaille d'arrache-pied pour que ça revienne.
00:53Cette discipline-là, ça paraît quand même étonnant de sortir la voile des Jeux paralympiques.
00:58Ça peut paraître étonnant, d'autant que c'était une des rares disciplines à être sur une totale mixité.
01:02Les hommes, les femmes et différents types de handicap pourraient courir ensemble.
01:05C'était très symbolique.
01:08Ça nous a permis de nous poser les bonnes questions, de retravailler sur l'équipe de support qui était adaptée, adaptable pour tout le monde,
01:17et sur le nombre de nations qu'on pouvait engager présentes.
01:22C'est nécessaire, je pense, de se remettre en cause de temps en temps pour mieux revenir et revenir plus fort.
01:27Ce qui est nécessaire aussi, c'est de rappeler votre super palmarès, qu'on soit d'accord.
01:31Vous avez deux médailles d'or olympiques.
01:33C'était à Athènes, c'était à Rio.
01:35Il y a aussi une médaille d'argent.
01:37Est-ce que c'est les plus belles émotions du sport, les médailles olympiques ?
01:40Clairement, c'est quand même pas mal du tout.
01:43Si on fait du sport de haut niveau, c'est aussi pour gagner des titres.
01:46Quand on a la chance de représenter son pays, c'est déjà exceptionnel.
01:50Quand on ramène des titres, et a fortiori des médailles d'or,
01:54c'est quelque chose qui apporte énormément de fierté,
01:58qui se partage aussi avec sa famille, ses amis, le public.
02:02Ce petit goût-là, il manque.
02:04Tous les quatre ans, il y a quand même un manque à chaque fois qui dure assez longtemps.
02:09J'ai continué le sport du niveau.
02:11Je continue aujourd'hui sur des bateaux un petit peu plus grands,
02:14sur des parcours un petit peu plus lointains aussi,
02:16pour retrouver aussi ces émotions-là.
02:18Les émotions, c'est aussi l'accompagnement et la transmission.
02:22Je sais que vous allez accompagner des athlètes du village paralympique
02:25pour partager avec eux votre expertise, votre expérience.
02:29Est-ce que, d'une certaine manière, vous êtes un peu Damien,
02:32le grand frère de cette édition des Jeux paralympiques, le grand sage ?
02:37Plutôt le grand frère que le grand sage.
02:39Je ne sais pas si je suis le plus sage du village paralympique.
02:41Il va falloir nous raconter pourquoi vous dites ça dans un instant.
02:44Je vous le dis tout de suite.
02:45L'idée, c'était de faire bénéficier toute mon expérience.
02:48J'ai participé à quatre Jeux paralympiques et j'ai réussi à être performant.
02:52Donc, d'aider les athlètes pour qui c'est les premiers Jeux,
02:55c'est quand même un enjeu de pouvoir être performant dès ses débuts
02:58et de mettre les athlètes dans les meilleures conditions possibles.
03:01Les Jeux, le village paralympique, tout ça, c'est une ambiance extraordinaire,
03:05mais qui n'est pas forcément tout le temps propice à la performance.
03:08Et sur ces questions, sur ces conseils que vous allez donner,
03:10par exemple, on pense à Kilian Portal, il a 19 ans,
03:12Heidi Gauguin, 19 ans, elle qui est en paracyclisme.
03:15C'est quoi le conseil, l'ultime, celui que vous donneriez à ces néos paralympiques ?
03:20Surtout de prendre du plaisir.
03:22Il n'y a pas de performance si on ne prend pas de plaisir, clairement.
03:24Et il faut savoir profiter de l'instant présent, de savoir le partager.
03:28Et encore une fois, s'ils sont présents aujourd'hui sur les Jeux paralympiques,
03:32c'est qu'ils méritent leur place.
03:33Donc, c'est à eux de jouer, tout simplement.
03:36Vous avez porté le drapeau paralympique, là aussi.
03:40C'est une nouvelle émotion, à défaut de pouvoir concourir dans votre discipline.
03:44Porte drapeau, j'imagine que l'émotion est immense et la responsabilité aussi.
03:49Oui, oui, c'était un bel honneur qui m'a été fait.
03:52Le drapeau paralympique représente les agitos.
03:54Les agitos, c'est l'esprit en mouvement.
03:56C'est vraiment les valeurs du paralympique.
03:58C'est quelque chose qui me ressemble bien.
04:00Ça fait des années que j'essaie de porter ces valeurs-là au plus haut niveau
04:04dans le sport et dans le quotidien.
04:07En plus, j'étais avec John McFaul, peut-être le premier en disport à aller dans l'espace.
04:14Donc, il y avait beaucoup de symboliques.
04:16Moi, j'étais le premier à faire le Tour du Monde en solitaire.
04:18Et voilà.
04:20Il y a beaucoup de choses, beaucoup de symboles qui s'en dégagent.
04:23Et puis, vraiment une énorme fierté.
04:24Justement, Damien, vous vous consacrez à la course au large.
04:27Maintenant, vous avez un petit rendez-vous qui arrive bientôt.
04:30Le 10 novembre, c'est le Vendée Globe.
04:32Oui, je vais prendre le départ de mon deuxième Tour du Monde en solitaire
04:35et sans escale.
04:36Le Vendée Globe, c'est un peu notre Everest des mers.
04:38Sur des bateaux, on voit les images, c'est des bateaux extraordinaires.
04:42Je vais passer quasiment 80 jours tout seul à bord pour faire le tour de la planète.
04:47Donc, c'est une autre façon de se mettre en danger.
04:50C'est une autre façon de mettre le corps en mouvement aussi.
04:52Et voilà, c'est un challenge permanent.
04:54C'est un sport mécanique.
04:56Donc, voilà.
04:58Personne ne peut dire avant ce qui va se passer sur l'eau.
05:00Ça va être une belle découverte, encore une fois.
05:02C'est une façon particulière de découvrir notre jolie planète.
05:05Vous nous rappelez juste un peu comment on s'entraîne pour un Vendée Globe comme ça en solitaire ?
05:09Déjà, il faut aimer être seul, on est d'accord ?
05:11Oui, il vaut mieux aimer être seul.
05:13Ça, c'est sûr.
05:14C'est sûr, mais c'est particulier parce qu'on est dépendant forcément de la météo.
05:21On va dans des endroits du monde et surtout les océans
05:25où c'est difficile de prévoir ce qui va se passer.
05:27Et c'est ça toute la beauté au titre de ce sport-là.
05:30Vous avez dit que vous n'étiez pas le plus sage du village olympique.
05:32Est-ce qu'on peut savoir pourquoi ?
05:34Il n'a pas oublié.
05:35C'est une vraie question, je n'oublie rien.
05:37Je vois ça.
05:38Non, ce qui se passe dans le village reste dans le village.
05:40Très bonne réponse.
05:41Voilà, ce sera votre conclusion.
05:42Merci.
05:43Merci, Damien.
05:44Beaucoup, Damien Seguin.
05:45Cécile Gray, dans un instant, vous allez nous donner le programme du jour.
05:48On marque une pause et on vous retrouve juste après.
05:50À tout de suite.