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Emmanuel Macron reprend ses consultations ce lundi matin. C'est Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre socialiste qui ouvrira ces consultations. 

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00:00Et c'est donc Bernard Cazeneuve qui ouvre le bal tout à l'heure, l'ancien Premier ministre socialiste, c'est le premier donc après il y aura François Hollande, Nicolas Sarkozy et Xavier Bertrand.
00:10Faut-il y voir un signe, Léopold, le fait que ce soit Bernard Cazeneuve qui vienne en premier ce matin, c'est quoi, il va fixer ses conditions et puis les autres en débattront ensuite ?
00:21Alors moi j'y vois d'abord un signe de procrastination encore de la part du chef de l'État, Adeline, ça fait huit semaines, huit semaines qu'on attend ce nom du côté de Matignon.
00:31Alors effectivement il coche plusieurs cases assez positives, Bernard Cazeneuve notamment on va dire le facteur premier qui est de potentiellement ne pas être censuré à l'Assemblée Nationale
00:41parce que certains membres du Parti Socialiste pourraient ne pas le renverser tout comme le bloc de droite et le Rassemblement National.
00:48Mais attention, il faut vraiment prendre en compte un autre facteur ce matin, c'est le facteur psychologique.
00:53La psychologie d'Emmanuel Macron, va-t-il accepter le chef de l'État d'avoir en face de lui à Matignon un interlocuteur qui prend quand même beaucoup de place,
01:00qui est reconnu comme étant quelqu'un qui a de l'autorité ? Ce n'est pas vraiment le style et l'habitude d'Emmanuel Macron depuis maintenant plusieurs années.
01:08Je vais même vous apporter un terme ce matin que j'ai appris il y a quelques jours, le terme de coalition.
01:15Coalitation, mélange de cohabitation et de coalition.
01:18C'est le terme employé par l'entourage du chef de l'État pour vous montrer à quel point on est à la recherche d'une sorte de mélange,
01:24un personnage avec de l'autorité mais pas trop non plus parce qu'Emmanuel Macron ne veut pas par exemple que sa réforme des retraites soit détricotée.
01:31Bref, on cherche un mouton encore à cinq pattes ce matin et ce n'est pas franchement simple.
01:36Au moins cinq pattes. Bernard Cazeneuve d'abord, Laurent Neumann et puis Xavier Bertrand à la fin de cette série de consultations et au milieu Nicolas Sarkozy et François Hollande.
01:46Cazeneuve, Bertrand, c'est la finale ?
01:48Oui, sans doute. Ce sont les deux dernières solutions qui restent à Emmanuel Macron et si Emmanuel Macron reçoit Bernard Cazeneuve en premier, ce n'est pas par hasard.
01:56Léopold disait à juste titre la psychologie d'Emmanuel Macron. La psychologie de Bernard Cazeneuve est au moins aussi fondamentale.
02:04D'abord, un, pour tous ceux qui nous regardent, ça n'est pas Bernard Cazeneuve qui a lancé son nom dans le débat en disant je suis candidat, si vous avez besoin de moi, je suis là.
02:13C'est bien l'Élysée qui a parlé en premier de l'hypothèse Bernard Cazeneuve et Bernard Cazeneuve, lui, il n'ira pas parce qu'il est candidat.
02:21Il ira parce qu'il a le sens du devoir, l'intérêt général, le sens de l'État. Il voit bien que la France est quand même dans une situation bloquée, compliquée, sans majorité à l'Assemblée.
02:31On parle, vous vous souvenez, avant l'été, d'une chambre ingouvernable, introuvable, une majorité introite.
02:37Donc s'il y va, c'est vraiment à ces conditions, mais il y a un rapport de force qui va s'installer. C'est pour ça que le rendez-vous de ce matin est fondamental.
02:44Mais Bernard Cazeneuve, il a pris du champ ces dernières années. On rappelle qu'il était le premier ministre de François Hollande.
02:49Il a disparu en quelque sorte du paysage politique. C'est quoi sa vie aujourd'hui ?
02:54Il a changé de vie. D'abord, il continue à s'intéresser évidemment à la politique. Il a monté sa propre plateforme, la Convention.
03:02Mais sa vraie vie, c'est d'être avocat. Il travaille dans un des plus grands cabinets d'avocats à Paris. Il a changé de vie.
03:07Et je vais même vous révéler un petit secret. Avant, en 2022, la gauche lui a fait quelques appels du pied pour savoir s'il accepterait d'être candidat à l'élection présidentielle.
03:16Non, ça ne m'intéresse pas. C'est fini, ce qui s'est passé. Vous n'avez plus besoin de moi. Débrouillez-vous avec la jeune génération.
03:23Ce n'est pas moi qui serai candidat, etc. Et là, s'il y va, ce n'est pas parce qu'il est candidat à nouveau. C'est parce qu'on l'appelle.
03:30Mathieu, il va fixer donc des conditions. Quelles sont les conditions ? Quelles sont ces lignes rouges ?
03:35Alors, il a dit à ses proches qu'il ne serait pas le premier ministre de gauche d'un gouvernement de droite.
03:39Autrement dit, s'il y va, c'est pour mener une politique qui est cohérente avec ses valeurs d'homme de gauche.
03:44Il est décrié aujourd'hui au sein du Parti socialiste, mais c'est un homme de gauche, Bernard Cazeneuve. Il y a passé 37 ans au Parti socialiste.
03:49Mais LFI compatible ou pas ?
03:51Non, clairement non. Il a rompu à cause de l'accord de la NUPES. Vous vous souvenez, c'était avant le nouveau Fonds populaire.
03:57Il ne peut pas voir Jean-Luc Mélenchon et ses camarades en peinture. Donc, ça sera sans LFI.
04:02Après, il a expliqué à son entourage qu'il y aurait forcément quelque chose sur la réforme des retraites.
04:07Alors, on ne dira pas forcément abrogation, mais adaptation. Qu'est-ce que ça peut être ?
04:11Suspension.
04:12Suspension. On peut la suspendre pendant un an. On peut reconvoquer les partenaires sociaux.
04:16Parce que même dans la méthode, il va s'opposer à Emmanuel Macron.
04:18Bernard Cazeneuve, il envisage, comme tout bon socialiste au gouvernement, une grande conférence sociale, de tendre la main aux partenaires sociaux.
04:24C'est exactement le contraire de ce qu'a fait Emmanuel Macron, qui ne croit pas à ces grands messes.
04:27Donc, sur le fond, comme sur la forme, ça serait une complète rupture avec les sept années du macronisme.
04:33On va se demander si le macronisme n'aura pas été une parenthèse, puisqu'on revient avec des recettes, entre guillemets, de l'ancien monde honni par Emmanuel Macron.
04:40Mais est-ce qu'on est vraiment certain qu'un gouvernement Cazeneuve passe les filtres de la censure ?
04:43Oui, c'est même l'énorme avantage pour Emmanuel Macron.
04:47Emmanuel Macron a justifié de ne pas prendre Lucie Castex à Matignon au nom de, je mets des guillemets, la stabilité institutionnelle.
04:55On peut contester d'ailleurs, à la lecture des institutions, cette décision du président de la République.
05:00Mais pour le coup, Cazeneuve, c'est une forme de stabilité pour deux raisons.
05:04D'abord, parce qu'il a déjà exercé le job.
05:06Donc, quand il va arriver à Matignon, il ne va pas découvrir le fonctionnement de l'État, le fonctionnement de l'administration, le rôle de Matignon.
05:12Matignon, c'est comme le ministère de l'Intérieur, ce sont deux jobs où vous travaillez 20 heures sur 24.
05:17Ça n'est pas donné à n'importe qui.
05:19Et puis, deuxième élément de stabilité, oui, il ne sera pas censuré dès le 1er octobre, dès le début de la prochaine session parlementaire.
05:27Pour deux raisons.
05:28D'abord, parce que la droite l'a promis.
05:30Et c'est pour ça que le terme de coalition, comme disait Léopold, moi aussi j'ai découvert ce terme, n'a aucun sens.
05:36Ça n'est pas une coalition, cohabitation.
05:39Bernard Cazeneuve, il ne rentre pas dans une coalition.
05:41D'ailleurs, même la droite ne veut pas d'une coalition.
05:43Ils veulent d'un pacte législatif, se mettre d'accord sur quelques textes.
05:47Et puis, l'autre élément, c'est que le Rassemblement national a dit, nous, on est des gens responsables.
05:52On attend de voir.
05:53On attend de voir ce que Bernard Cazeneuve va proposer.
05:56Et à ce moment-là, on décidera s'il y a censure ou pas censure.
05:59Donc, ça veut dire que Bernard Cazeneuve peut gouverner quelques temps.
06:02Le rendez-vous, c'est le budget.
06:04C'est le budget.
06:05Il n'y a que ça qui est important.
06:06Pour Xavier Bertrand, c'est fini ?
06:07Non.
06:08Il faut comprendre.
06:09Ce n'est pas forcément fini.
06:10Parce qu'on ne sait pas quelle sera la conclusion de cet échange entre Emmanuel Macron et Bernard Cazeneuve,
06:13qui n'ont pas échangé directement cet été.
06:15Donc, là, ils vont devoir se confronter.
06:17Ils peuvent stopper ce matin.
06:19Et derrière, Emmanuel Macron a annulé les autres rendez-vous de la journée.
06:22Tout est tellement possible.
06:23Emmanuel Macron recevra tout le monde, ne serait-ce que pour mettre les formes.
06:26Xavier Bertrand, lui, a un handicap.
06:29Enfin, il a un avantage.
06:30C'est qu'il a aussi une forme de sens de l'intérêt général et de l'État.
06:33Mais il a un handicap.
06:34C'est qu'il ne fait pas autorité dans son propre camp.
06:37On sait que Laurent Wauquiez et Xavier Bertrand, ce n'est pas vraiment la même mayonnaise.
06:40Et puis, il n'apporte aucune voix supplémentaire.
06:42Ou aucune chance de ne pas être censuré supplémentaire.

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