Ces crimes célèbres adaptés au cinéma

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"SCENES DE CRIME : FAITS DIVERS ET CINEMA" / Alors que de plus en plus de faits divers sont transposés au cinéma, les protagonistes des affaires abordées et les créateurs qui s'en inspirent témoignent.
Les faits divers ont depuis toujours inspiré le cinéma. Comment ceux dont c'est l'histoire, ou celle d'un proche, vivent-ils cette mise en fiction ? Ce documentaire donne la parole aux protagonistes des affaires abordées et explore du côté des créateurs ce qui les a conduits à les raconter. Les avocats Jacques Vergès et Georges Kiejman, les anciens prévenus Omar Raddad et Alain Marécaux, les acteurs Sami Bouajila, Roschdy Zem ou encore Jérémie Renier, mais aussi des producteurs et des écrivains témoignent. Le cinéma français, qui s'était jusqu'alors peu illustré en la manière, s'intéresse à son tour aux adaptations d'affaires criminelles.

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00:007 septembre 2011 Paris quartier de la Bastille dans ce petit hôtel un homme lit les journaux
00:13l'air paisible pourtant il a toutes les raisons d'être fébrile aujourd'hui sort dans les salles
00:19un film sur sa propre vie sur l'affaire outreau présumé coupable et c'est Philippe Toretton
00:25qui reprend son rôle qu'est ce qui se passe vous êtes bien monsieur marécaud oui c'est moi
00:36pourquoi commissaire Duril à partir de maintenant vous êtes en garde à vue nous allons procéder
00:40à une perquisition qu'est ce que c'est que cette histoire vous avez une commission en gâteau à
00:43fabrice burgo jeu d'instruction qu'est ce que ça veut dire tout ça qu'est ce que vous me reprochez
00:48exactement vous et votre épouse est accusé de viol sur mineur de moins de 15 ans quoi mais c'est pas
00:52possible résumé coupable c'est quatre ans de la vie d'alain marécaud transformé en cauchemar
01:0123 mois passé en prison mais c'est surtout un scandale judiciaire sans précédent 18 personnes
01:07mises en examen et écroué pour viol sur mineur présumé coupable c'est l'affaire d'outreau
01:13raconté du point de vue d'alain marécaud un homme dont la vie a été détruite à force d'aveuglement
01:18et d'acharnement judiciaire mais depuis le temps qu'on disait qu'on disait qu'on n'avait rien fait
01:24j'ai tout perdu de cette affaire vous savez on a volé mes enfants ils ont tué ma mère j'ai dû
01:34vendre mon étude vendre ma maison j'ai plus rien comment voulez vous depuis son acquittement six
01:46ans se sont écoulés dans son hôtel parisien alain marécaud savoure ce moment privilégié le film a
01:52été très bien accueilli par la presse son nom et son portrait s'affiche dans tous les journaux et
01:57plus personne ne peut ignorer le calvaire qu'il a vécu mais celui que l'on a longtemps désigné
02:02comme l'huissier d'outreau refuse de se laisser enivrer par sa notoriété soudaine
02:09il n'y a rien de grisant moi j'ai hâte que ça s'arrête j'ai hâte de redevenir l'anonyme que
02:14j'aurais dû rester le travail qui est fait dix ans après moi je trouve ça bien je trouve ça bien
02:22parce que outreau il faut pas l'oublier même si nous victimes on essaye quelque part de l'oublier
02:31de se dire que outreau est derrière et outreau est derrière il faut que ça reste en mémoire il
02:36faut que ça reste dans les annales c'est à dire que en 2001 on a été capable en france d'arrêter
02:43des innocents de les jeter en prison et de les soupçonner des pires crimes le cinéma m'a respecté
02:51alors que tous les intervenants dans le dossier d'outreau la police les juges les gardiens parfois
02:59n'ont pas respecté après la sortie du film alain maréco ne parlera plus jamais à la presse dix ans
03:07après son arrestation il a décidé de retourner dans l'ombre son escale parisienne est donc
03:11l'occasion d'honorer encore quelques rendez-vous avec les médias directe radio en compagnie de
03:17celui qui l'incarne philippe toretton plateau télé avec l'un de ses deux fils et enfin avant
03:22première en banlieue parisienne il n'y a pas si longtemps son nom était traîné dans la boue
03:28aujourd'hui le public indigné mais conquis découvre cet homme en pleine reconstruction
03:33qui est entré malgré lui dans la lumière de ce que l'on appelle communément un fait divers
03:37justement qu'est ce qu'un fait divers voir qu'est ce qu'un bon fait divers on a pris l'habitude
03:48d'appeler fait divers des choses qui ne sont absolument pas ordinaire un fait divers ordinaire
03:54c'est les chiens écrasés comme on dit ce n'est pas un grand intérêt ni sur le plan pénal ni
03:59sur le plan cinématographique un fait divers c'est un peu comme un film c'est un peu comme au cinéma
04:05il faut un beau personnage beau je veux dire un personnage intéressant ou plusieurs protagonistes
04:12il faut un décor intéressant il a été retrouvé noyé dans la vologne une rivière des Vosges il
04:18avait les poignets liés et une cordelette autour du cou le petit grégory quatre ans a été assassiné
04:24et le meurtrier a téléphoné à la famille après avoir accompli son geste horrible l'affaire du
04:30petit grégory la rivière la vologne le village dans les Vosges le petit garçon noyé les lettres
04:37du corbeau il y avait tous les ingrédients pour un beau fait divers et contrairement à une idée
04:44reçue le cinéma français s'est assez peu souvent confronté à la matière brute du fait divers
04:49mourir d'aimer la liaison amoureuse est tragique d'une enseignante et de l'un de ses élèves en mai
04:5568 les blessures assassines le coup de folie de deux domestiques meurtrières en 1933 l'affaire
05:02de minissi le crime rural qui passionne la france de la quatrième république le pull over rouge
05:07l'affaire controversée du dernier homme avoir été condamné à la guillotine l'apa qui nous a révélé
05:12que même les gosses de riches peuvent tuer pour de l'argent l'adversaire cet homme qui s'était
05:17inventé une vie de médecin pendant 20 ans et qui a fini par assassiner parents femmes et enfants
05:22ces quelques films ont illustré la part sombre de chacun d'entre nous ce qui nous terrifie
05:29finalement c'est que ça nous donne un reflet de nous mêmes quelque part un reflet qu'on n'a
05:33surtout pas envie de voir l'art est plutôt en majorité dans une sublimation de la nature
05:39humaine et de l'homme en général mais parfois c'est aussi bien de démontrer l'autre versant
05:46aussi moi je suis que c'est des sujets très intéressants et j'ai l'impression et je pense
05:50que dans le cinéma français c'était un genre un peu méprisé je pense que ça l'est ailleurs peut
05:54être encore toujours en revanche la télévision et enregistre certaines de ses meilleures audiences
05:59téléfilm sur l'affaire villemin et le petit grégory sur francis holm sur la prise d'otages
06:05de neuilly toutes les chaînes petites et grandes ont maintenant leur magazine dédié au crime alors
06:10le cinéma français se met-il lui aussi à faire entrer l'accusé par pur opportunisme rien à
06:16foutre de faire rentrer l'accusé excuse moi on nous attribue ça le fait qu'il y aurait une
06:23vague donc on nous on se réunit dans un bureau on réfléchit puis on dit alors qu'est ce qui est
06:28à la mode en ce moment qu'est ce que que fait le marché qu'aime qu'est ce que les gens aiment
06:33qu'est ce qu'on peut faire pour aller dans le sens du poil mais pas de réunion comme ça ça
06:37fonctionne pas comme ça réfléchit au fait qu'il y aurait une vingt on a appris bien longtemps après
06:42qu'il y avait il y allait avoir romain comme on a appris bien longtemps après qu'il allait avoir
06:45présumé coupable une simple coïncidence donc mais pourquoi autant de crimes sur nos écrans
06:51qu'est ce qui nous fascine quand il y a un accident sur le périphérique intérieur ça provoque un
06:56bouchon sur le périphérique extérieur les gens s'arrêtent regarde c'est pas un crime c'est pas
07:01un fait dire c'est un accident peut-être un motard qui est par terre les gens s'arrêtent pour regarder
07:06ça c'est intéressant cet engouement pour les pour les faits divers ça a toujours existé il y a
07:14il y a de très grands romanciers qui n'ont traité que du fait divers quasiment comme cimenon stendhal
07:21dans l'angel noir c'est parti d'un fait divers dostoevsky crémé châtiment est parti d'un fait
07:26divers madame bovary c'est un fait divers donc je crois que ça a toujours existé tous ces faits
07:34divers c'est formidable pour un scénario parce que c'est une histoire toute cuite et puis finalement
07:39le truc à faire c'est d'en enlever un peu pour que c'est incrédible ce qui est intéressant pour les
07:45psychiatres dans la fascination c'est qu'elle suppose l'arrêt de la pensée quand on est
07:49fasciné on est comme l'oiseau devant le serpent on bouge plus et on reste scotché à l'image c'est
07:57pour ça d'ailleurs que c'est le cinéma qui a la voie royale pour déclencher la fascination pour
08:03reprendre l'effet divers sous l'angle de la fascination
08:1324 juin 1991 guylaine marchal riche héritière est retrouvée morte dans la chaufferie de sa
08:20propriété à mougins tué sauvagement à coups de bâton et d'armes blanches sur les murs une
08:25inscription émaillée d'une énorme faute homard m'a tué inscription dont tout porte à croire que
08:30madame marchal l'a elle-même écrit avec son sang elle désigne son jardinier homard radade
08:36arrêté mis en examen il crie son innocence homard est condamné à 18 ans de prison en 1994 grâcié
08:44par jacques chirac en 1996 il demande la révision de son procès en vain aujourd'hui l'ancien
08:51jardinier se bat toujours pour être innocenté il y a pas une justice pour tous moi ça fait
08:5720 ans je vous demande une justice 20 ans pour pas me le donner parce qu'encore une fois qu'est
09:04ce que je demande pas grand chose je demande une vérité pour tout le monde encore une fois
09:10une douzaine homard radade coupable ou innocent roche dix aimes a choisi de rebattre les cartes
09:18d'interroger la justice et de réhabiliter à sa manière le personnage d'homard radade
09:22bonjour madame gendarmerie nationale homard radade se trouve bien chez vous
09:28on m'a pas d'âge c'est bon oui oui nous suivons la gendarmerie
09:34évidemment j'ai pensé ça peut être lui mais je pense quand même
09:52au fond de moi que si c'était lui on aurait eu les preuves dans mon film je ne prouve pas son
09:57innocence non plus parce qu'on n'a pas de preuves non plus de son innocence donc voilà c'est il
10:03faut jongler avec tout ça mais s'il y a une chose que j'avoue et je l'assume complètement c'est
10:08d'avoir créé une forme d'empathie pour ce personnage ça c'est vrai cette vision de l'affaire
10:12par roche dix aimes s'oppose aux décisions rendues par la justice résultat les partis
10:18civils dans le procès radade sont furieuses et mettent en garde la production du film avant
10:22même que le tournage ne démarre dès qu'on a fait l'annonce on a reçu une lettre un peu
10:28combinatoire de monsieur vieilleux donc le fils de madame marchal nous enjoignant à faire très
10:35très attention à ce qu'on allait faire et surtout pas diffamé ce qui n'était pas notre intention
10:41il n'est pas question de rappeler ici le véritable procès de monsieur radade mais de vous mettre en
10:46garde à nouveau contre la tentative de faire croire à son innocence bafouant ainsi le courage
10:51inomptable de ma mère qui a désigné son meurtrier avec son propre sang et les dernières forces qui
10:56lui restaient tout ceci malgré mes avertissements ne vous a pas empêché de poursuivre la réalisation
11:02d'un film dont je suis en droit de craindre le pire on a tout de suite compris qu'il fallait
11:09qu'on soit extrêmement précis et qu'on fasse très attention à ce qu'on allait dire ce qu'on
11:15allait faire déjà très offensif au moment du procès d'homme à radade georges kageman l'avocat
11:21du fils de la victime se serait bien passé d'un film sur l'affaire j'ai fait dire à roche dix
11:26m que quand même il devait être assez prudent je lui ai quand même fait parvenir une note sur
11:31laquelle je m'étais appuyé quand j'avais plaidé devant la commission de révision qui a refusé le
11:35pourvoi de maradame donc je savais que roche dix m serait relativement prudent dans ses propos sa
11:42mise en scène mais je savais aussi que ce serait une tentative plus ou moins bien déguisé de
11:49réhabiliter homme à radade au début ce qui m'attrapait c'est que on n'avait pas commencé
11:54à écrire on n'a pas commencé à écrire et j'avais trouvé un peu choquant l'idée qu'on
11:59me menace de procédure si je faisais un film sur sur l'affaire à mesure où j'ai reçu le
12:07même pas encore bien qu'elle puisse me diriger colère mais aussi douleur dans le cas de la
12:14nièce de la victime profondément bouleversée à la sortie du film ça me serait jamais venu à
12:19l'esprit de dire à non vous n'avez pas le droit de faire un film sur l'affaire maradame jamais
12:24mais il n'empêche que c'est douloureux et que là il n'y a rien à faire et que on trimballe sa douleur
12:34et on trimballe sa douleur quand on voit les affiches qui sortent parce qu'il y a eu deux
12:39séries d'affiches et des affiches très violentes une première série d'affiches où il y avait juste
12:43un maître de sang homard m'a tué et ça pour moi ça a été d'une violence incroyable et ça ça a
12:50été vraiment douloureux et là je me suis dit le réalisateur il en a rien à faire des victimes il
12:59en a rien à faire de ceux qui ont vécu ça du côté des victimes faire un film ce qui
13:04c'est d'une histoire comme celle là c'est cette histoire n'appartient plus à personne elle a fait
13:09la une des journaux pendant des mois elle a fait objet de documentaires des missions etc le cinéma
13:15n'est que la continuité de tout ça si homard m'a tué le film existe c'est aussi parce que
13:20vingt ans après les faits et alors qu'omar a purgé sa peine l'affaire suscite encore la polémique et
13:25alimente les thèses les plus contradictoires on n'a pas fabriqué un coupable idéal on a fabriqué
13:31un innocent idéal c'est à dire un pauvre jardinier marocain c'est la thèse de jacques
13:37virges dont le talent ne s'est pas exprimé devant les juridictions mais toujours dans les caméras
13:42c'est la célébration du centenaire de l'affaire dreyfus il y a cent ans on condamnait un jeune
13:47officier qui avait le tort d'être juif aujourd'hui on condamne un jardinier parce qu'il a le tort
13:56d'être maghrébin c'était effectivement le centenaire l'anniversaire de l'affaire dreyfus
14:05et je me suis dit si je veux provoquer un débat à ce sujet la presse est installée si je tiens
14:15un discours modéré si je tape fort tout le monde en parlera et ça provoque effectivement un émoi
14:24dans toute la france suis convaincu que si omar addad est considéré comme innocent par une partie
14:28de l'opinion c'est sous l'influence des médias et une influence qui s'exerce en faveur du
14:33politiquement correct un jardinier marocain comme le capitaine dreyfus qui me parait une comparaison
14:39un peu rapide ne peut qu'être innocent mais je vous assure que quand on connaît le dossier il
14:44n'y a pas une zone d'ombre dans ce dossier les zones d'ombre c'est pourtant ce qui est au coeur
14:49des deux livres dédiés à l'affaire et qui sont à l'origine du film celui d'omar addad lui-même
14:54et celui écrit par l'académicien jean-marie roire à l'écran roire c'est denis podalides
14:59campé en roule tabille redresseur de tort film témoignage film enquête film à thèse surtout
15:06omar mathieu et spécule autour des faits et cultive le mystère on a désigné omar addad
15:13dès le départ puisqu'il était désigné par les inscriptions dans la cave mais sans se poser la
15:21question est ce qu'il n'y a pas d'autres possibilités est ce que c'est vraiment madame marshall qui a
15:27pu procéder à cette inscription ce que je ne crois pas les partis civils devaient chercher notre
15:34piste pourquoi est-ce qu'elles ont toujours toujours orienté l'enquête vers omar addad
15:41c'est ce que c'est ce qu'il me trouve relisez la moins une discussion rageuse s'engage il exige
15:49de l'argent elle refuse elle doit le chasser c'est là qu'omar décide de tuer madame marshall il va
15:54s'emparer d'un chevron elle se porte à sa rencontre il lui assène un coup sur la tête puis il va
15:58remonter chercher les cisailles dans le local pour l'achever laissant sa victime pour morte il éteint
16:03la lumière il va voler l'argent dans son sac à main rester dans la chambre avant de reprendre
16:07son cyclomoteur pour aller téléphoner à son épouse mais il ne savait pas que pendant ce temps là
16:12madame marshall employé ses dernières forces pour écrire sur la porte de la cave à 20 homard
16:17m'a tué et se barricader avec un lit pliant de 12 kilos qu'elle traîne sur toute la cave pendant
16:23que ses entrailles se vide sans qu'une goutte de sang soit versé au sol le peignoir aurait tout
16:27absorbé les pliants qu'elle s'emmerde à poser sur une barre de fer en le calant avec un chevron
16:32empêcher qu'ils bougent je suis pas une morte on ne sera sans doute jamais si au marada des
16:39coupables ou innocents reste un homme qui de façon quasi obsessionnelle désire qu'on cesse
16:44de pointer la faute d'orthographe pour mettre l'accent sur la faute judiciaire un homme qui
16:49n'attend pas non plus du cinéma à quelconque miracle pour preuve son dernier entretien filmé
16:54à ce jour moi j'aime pas trop trop trop le cinéma ça m'intéressait beaucoup à l'histoire
17:02vraie le film la remarque tu es c'est exactement qu'est ce qui s'est passé en réalité c'est pas
17:11quelque chose ensemble non c'est la réalité tout exactement comme c'est passé mais j'ai pas de
17:19l'autorisation pour à la justice pour garder le film à c'est comme ça à et nous sommes les
17:25pas innocents non la justice et c'est l'âme et l'âme et de garder de vérifier les joueurs nous
17:30sommes tous coupables il est dans le dossier moi je résiste pour le dossier mais qu'est ce qu'il
17:36y a dans le dossier ce geste tourner le dos à la prison omar raddad l'a rêvé très souvent depuis
17:52sept ans accueilli par maître vergès son avocat à la sortie de la centrale de muret omar raddad
17:58semble très calme presque serein avant d'affronter flash mitraux et caméra pour dire sa joie toute
18:04neuve et sa détermination intacte très très mal passé c'est pas facile pour quelqu'un de nous
18:14ça les derrière les barreaux c'est mal très très mal votre combat n'est pas terminé n'est pas terminé
18:19bien sûr vous tenez toujours à trouver votre innocence bien sûr parce que c'est moi je trouve
18:26c'est quelque chose c'est pareil n'importe qui faut tous ensemble on n'est pas la justice à
18:31faire des choses pareil c'est vrai je l'ai mais c'est d'un matin des problèmes d'un matin
18:39toujours derrière les barreaux toujours derrière les barreaux
19:0214 novembre 2001 alain maréco huissier de justice à saint-omère dans le nord de la france est
19:09arrêté chez lui avec sa femme odile soupçonné de faire partie d'un réseau pédophile ils sont
19:14mis en examen par le juge burgo l'accusatrice principale maryam badaoui les met en cause
19:19ainsi que d'autres notables dans le viol de ses quatre enfants qu'elle avoue prostituée en
19:24présence de son mari et d'un couple de voisins pour payer ses factures instructions à charge
19:29mensonges délire fantasmatique alain maréco est jeté en prison pendant trois ans il essaie
19:35d'alerter la justice tente de mettre fin à ses jours et recours en dernier lieu à la grève de
19:41la fin au terme d'une affaire qui va ébranler l'institution judiciaire alain maréco est
19:45finalement innocenté par maryam badaoui elle-même présumé coupable et l'histoire de ces quatre
19:51années d'enfer vécu par maréco il n'y en a pas de justice il n'y en a pas c'est terminé il n'y en a
19:56pas de justice c'est fini c'est honteux j'ai jamais vu ça de ma vie présumé coupable c'est
20:03pas la mère la meilleure façon de raconter l'affaire d'outreau d'ailleurs c'est pas ce
20:07qu'ils veulent faire mais je pense que c'est une très jolie façon de raconter j'allais dire la
20:13mésaventure il faudrait un mot beaucoup plus fort qui ne me vient pas à cet instant le drame le
20:17drame d'alain maréco ce type a flirter avec la mort quand même c'est une histoire dans l'histoire
20:22mais pour raconter l'histoire en fait ils sont servis d'un d'un personnage qui était peut-être
20:27le plus évolué de la bande qui les a pas empêché de revenir sur l'intégralité de l'histoire en
20:32servant d'un fil conducteur qui était maréco était-il imaginable de traiter une affaire aussi
20:37complexe et tentaculaire de façon globale ça non ça je sache si quelqu'un le fait qu'il le fasse
20:45et j'espère pour lui qui s'en sortira très bien mais non alain il avait beaucoup d'éléments
20:49cinématographiques c'est terrible de dire ça mais on peut se le permettre on se l'est dit avec
20:54alain il en était conscient beaucoup d'éléments cinématographiques dans son drame malheureusement
20:59son histoire elle était plus plus forte et plus plus plus émouvante et plus face était vraiment
21:04il ya un côté parcours il ya un côté chemin de croix et là vraiment le chemin de croix d'alain
21:08maréco il a été peut-être un peu plus loin que les autres plus loin plus cruel que tout c'est le
21:14sentiment qu'a sans cesse donné l'affaire outreau du jamais vu en matière de justice ou d'injustice
21:19et pourtant dans sa forme présumer coupable évite le sensationnel une brutalité dans le film il
21:26ya une brutalité il ya une froideur il ya une inhumanité il ya cette espèce de sentiment qu'on
21:34est dans une espèce de de nasse dont on va pas sortir et de laquelle personne ne va vous faire
21:41sortir un aspect sombre qui permet au film de ne pas se situer dans la constante dénonciation
21:48et de tabler sur l'authenticité ce film ne soutient pas de thèse il n'est pas à charge contrairement
21:55à ce qu'on pourrait croire mais parfois montrer la vérité ça fait ça fait film à charge mais
22:00non c'est pas la vérité la réalité plus que la vérité la réalité les décors sont des vrais
22:05décors le commissariat est un vrai commissariat les prisons sont des vraies prisons et je voulais
22:09pas que ça fasse stock que ça fasse faux c'était un des enjeux du film d'avoir des vraies prisons
22:13c'est pas très simple c'est pas simple du tout de tourner dans les prisons en france
22:16pas tricher quoi du tout pas d'effet il n'y a pas de la caméra fait pas des trucs incroyables c'est
22:28il n'y a pas de musique tout ce qui fait le liant un peu des films habituels là il n'y avait pas la
22:36lumière pas prêté je voulais pas que ce soit prêté je voulais j'ai demandé aux chefs que
22:40qu'on a l'impression je dis mais des fois tu as le droit que ce soit moche il faut que ce soit
22:43faut qu'on a l'impression d'y être que ce soit vrai quoi et donc il a fait tout un système de
22:47lumière au néon avec beaucoup de souplesse que permet la caméra l'épaule de se retourner
22:52etc tout ça y avait une sophistication mais mais c'était pas une c'était pas une lumière de cinéma
22:57avec le petit le petit contre jour dans les cheveux etc quoi c'était vraiment quelque chose de plus de
23:03plus brut quoi un détail suffit parfois qui vient renforcer cette matière singulière comme la séance
23:09de la garde à vue il y a un crochet au sol et il est menotté comme ça toute la journée alors
23:17aujourd'hui ce serait plus possible parce qu'il ya les avocats mais c'est ça c'est pas que
23:23alain maréco qui vit ça et ça a été courant c'est pas tolérable
23:29est-ce que je veux enfin savoir précisément pourquoi je suis là est-ce que tu connais ces
23:44gens non je connais pas sa femme là myriam badaoui non plus et les deux en bas david delplan
23:54corélie grenon pourtant les trois derniers disent que toi et ta femme avait régulièrement violé
24:00leurs enfants depuis l'hiver 99 quoi mais vous êtes malade que tu les as sodomisés avec ton
24:04sexe avec des godemichet tu t'es fait faire des fellations mais c'est n'importe quoi vous leur
24:08faisiez des manières avec des animaux dans une ferme en belgique et vous les filmiez pour
24:12alimenter un réseau pédophile international ils sont complètement cinglés de nous accuser de
24:15monstrosité pareil c'est forcément une erreur si tu crois maréco qu'on arrête les gens comme
24:19ça c'est là c'est pas trop loin des preuves adulté un enfant qui t'ont formellement identifié et
24:22accusé alors tu vas parler maintenant espèce d'enculé pourriture tu as l'air d'enfant
24:27j'ai beaucoup pleuré la première fois que j'ai vu le film et la première phrase que j'ai dit ça
24:46a été je m'y retrouve je ne suis pas trahi l'essentiel lié ça résume tout toute ma pensée
24:54c'est à dire que ce que j'ai vécu et dans le film qu'on n'est pas venu à rajouter des choses
25:05que le cinéma aurait aimé un peu de sang maricot tabassé en garde à vue tout ça n'a pas été même
25:13si au niveau cinéma soit peut-être été un plus je n'en voulais surtout pas donc je ne suis pas
25:19trahi et l'essentiel lié parce qu'on comprend comment on peut venir détruire la vie de quelqu'un
25:38le 12 avril 2003 au grand bornan en haute savoie la famille flactif le père promoteur immobilier
25:44sa femme et leurs trois enfants sont portés disparus leur maison est vide et tout indique
25:49dans un premier temps qu'ils ont pris la fuite propriétaire de chalet à la montagne soupçonné
25:54de petites escroqueries flactif à mauvaise réputation dans la région à tel point qu'un
25:59reportage de tf1 tourné quelques jours après leur étrange disparition additionne les témoignages
26:05allant du soupçonneux à la fureur à mon avis il s'est tiré la montée sans goût il s'est tiré
26:11ils ont retrouvé une douille ils ont retrouvé des éclats de dents tout ça bon ben ça c'est un
26:16coup monté de façon à c'est une ordure moi je c'est dommage qu'il ait pas été assez qu'il
26:22ait pas été descendu si elle peut être descendu ça aurait été bien d'un coup l'absence d'explications
26:31autour de cette disparition mais en oeuvre et ben j'ai envie de dire voilà le le pire de
26:37l'imaginaire le pire de la rumeur qui va salir ces gens alors même qu'ils sont morts peu de temps
26:43après la découverte de traces de sang dans leur maison oriente les enquêteurs sur la piste du
26:48meurtre quatre mois plus tard david otia 33 ans locataire des flactifs avoue le quintuple assassinat
26:55mobiles apparent du carnage la haine la jalousie et le sentiment d'humiliation david otia était
27:02en attente d'un chalet dont la construction tardait en permanence le crime de david otia
27:11c'est quelque chose mais de totalement fou type va tuer massacrer une famille entière parce qu'il
27:18n'a pas eu un chalet ce qui est extraordinaire en quelque sorte dans l'affaire flactif c'est
27:24comment est ce que des personnages ordinaires ou avec des comportements un petit peu à la
27:29marge finissent par faire un geste extravagant qui sort complètement de la voie normale ils ont
27:36une sortie de route en juin 2006 david otia est condamné à la réclusion à perpétuité assorti
27:44d'une peine de sûreté de 22 ans dénouement du fait divers le plus impressionnant de ces dernières
27:49années sorti en salle en mars dernier le film possession d'eric guirado se livre à une approche
27:58audacieuse de ce fait divers en adoptant le point de vue de l'assassin on découvre ainsi
28:03un david otia sympathique avant de vivre la montée en régime de sa colère possession
28:10humanise le bourreau et offre une explication aux sordides de ce drame
28:17j'ai fait un placard avec au moins 20 clés accrochées tout ça ça doit être à eux
28:23votre mari à trouver un travail alors moi aussi cherche mais j'attendais d'être sur place
28:26maintien pour le ménage on cherche quelqu'un il faut qu'il apprenne à respecter les gens moi je
28:32suis pas son larbin patrie vous expliquez mais il ya un petit changement à mon amour c'est juste
28:37un petit souci de famille je suis obligé de vous installer ailleurs il s'est bien foutu de ta
28:43gueule remarque qu'il aurait tort de s'y aîner
28:45il est complètement con il est un peu stupide ou un peu limite du plancher après des moments je
29:00me dis tiens mais il se laisse pas faire des moments il est écrasé des moments où justement
29:05il a une bonhomie et une simplicité qui peut être touchante mais mais ouais c'était le but
29:11d'eric c'était justement de pas de noircir tout de suite le personnage je vois bien qu'il y a
29:16plusieurs cinémas il ya celui qui vous dit clairement dès le début voilà dans quel camp
29:22on est qu'est ce qu'on montre etc moi mon choix c'était plutôt d'essayer de nous immerger dans
29:27cette relation là singulière entre ces deux familles d'essayer de plonger dedans depuis la
29:34racine du mal de la rencontre je me sentais un peu comme comme un photographe de guerre mais
29:41les photographes de guerre qu'on peut avoir actuellement qui sont pour moi des artistes
29:46parce qu'ils sont au coeur du champ de bataille et ils cherchent pas forcément le scoop mais
29:54ils cherchent une image qui rassemble à la fois les critères esthétiques d'une très belle image
30:00dans la composition dans la profondeur etc et qui du coup par le sujet et par cette image là nous
30:08racontent quelque chose d'autre ou en plus que ce qu'on sait sur sur le conflit en question
30:13l'affaire flactif a marqué les esprits pour deux raisons la boucherie orchestrée par david ottia
30:28cinq morts dont trois enfants et l'enquête menée par la télévision après la disparition
30:33mystérieuse de la famille flactif une suite de moments sidérant où l'on voit david ottia et
30:39sa compagne dénigrer les flactifs face à des journalistes qui n'imaginent pas un instant
30:44parler aux assassins on fait un reportage enquête sur la famille castan et on m'a dit que vous les
30:50avez bien connus bien non un petit peu quoi on peut rentrer deux minutes histoire de faire une
30:55petite interview oui avec sa femme il reçoit un jeu une équipe de tf1 je crois il est chez lui
31:02dans sa cuisine il se livre il parle un petit peu comme s'il voulait se se disculper de devant la
31:11france entière en disant bah si je dis ça ça on peut pas me soupçonner on peut plus me soupçonner
31:15on dit que la mafia aussi qui lui serait tombé dessus parce qu'elle c'est une italienne donc
31:20peut-être ils ont eu quelque chose avec la mafia après on dit qu'il y a eu des passes de drogue
31:24donc ça a tourné mal qu'il a dû partir on a dit que son père avait 20 boîtes de nuit en belgique
31:31donc que c'est lui qui lui aurait donné de l'argent pour qu'il puisse se barrer tout ça aurait été
31:35maquillé en crime pour faire croire que puis on entend des trucs vous pouvez pas savoir en voisin
31:43serviable et soucieux d'informer la presse otia l'assassin va même être la star rigolarde d'une
31:48visite guidée du chalet des flactifs j'imagine la surface du chalet des gens qui par rapport à la
31:54hauteur quoi déjà toute la longueur là c'est toute la salle séjour là bas c'est des fauteuils
31:59en cuir pour combien grand télé grand écran des images tellement fortes qu'elles ont servi de
32:09matériaux à la part du film imaginé par le réalisateur notamment certaines scènes du
32:14couple dans son intimité otia et sa femme ils sont passés à la télé dans 7 à 8 dans les infos
32:22après le drame comme simple témoin aux voisins et donc je me suis dit ils ont participé au massacre
32:31quinze jours après il passait à la télé qu'est ce qu'ils font ils se regardent c'est obligé qu'ils
32:36se regardent ils sont jamais passé à la télé et je me suis dit malheur donc ça veut dire qu'ils
32:40ont attendu que le reportage passe et quand bien même ils avaient tué les factifs ils ont quand
32:44même eu l'envie le désir de se regarder à la télé le plaisir de se regarder à la télé moi je suis
32:51certain qu'ils se sont regardés à la télé aux 20 heures ou aux 19 ans et qu'est ce qu'ils ont
32:56ressenti à ce moment là qu'est ce qui était le plus fort la honte d'avoir tué la plus que la
33:01honte mais l'horreur je sais pas en tout cas d'avoir tué ces gens là où tout d'un coup
33:06une espèce de jubilation d'exister à travers la télévision ça ça m'interrogeait
33:10c'est vraiment dégueulasse de profiter des gens comme ça
33:29j'ai entendu dire c'est à lui qu'ils avaient construit un tour de bras
33:34je sais sur la une sur la deux aussi c'est pas si c'est à lui
33:42voilà pourquoi j'ai eu envie de mettre en scène des moments que la justice le magazine
34:10les documentaires ne pouvaient pas mettre en scène et bel et bien que le cinéma qui peut
34:15faire ça et donc voilà comment ça m'a j'ai envie de dire conforté dans mon choix de n'être que
34:22c'est déjà beaucoup le réalisateur d'une fiction inspirée de cette affaire
34:33dans la galaxie du fait divers le serial killer est loin d'être une spécificité française
34:38pourtant c'est bien un tueur en série gui georges qui a terrorisé paris dans les années 90 dans le
34:4511e arrondissement de paris depuis quelques jours on ferme sa porte à double tour avant de se coucher
34:49on a retrouvé le week-end dernier le corps d'une jeune femme de 25 ans égorgé chez elle et on
34:55pense que son assassin pourrait être un tueur en série un serial killer comme on dit aux états
34:59unis les jeunes filles ont été violées égorgées et poignardées avec acharnement gui georges le
35:04tueur en série de l'est parisien a avoué le meurtre de cette femme entre 1991 et 1997
35:12un tueur étrangement souriant qui inspire quinze ans plus tard à patricia tourenchaux spécialiste
35:17des faits divers à libération un livre intitulé la traque aujourd'hui frédéric tellier réalisateur
35:24et david holofen scénariste souhaite en faire un film le metteur en scène de possession suivait
35:30pas à pas son meurtrier ici les deux hommes veulent faire de gui georges un tueur invisible
35:35il y a je pense pas un moment dans notre scénario pour le moment où gui georges est vraiment présent
35:43c'est pas un film sur gui georges c'est un criminel tellement trois guillemets spectaculaire incurable
35:49enfin c'est des crimes abominables etc machin c'est qu'on a du mal à le regarder en face du
35:53mal à voir ce mal là en face bien qu'il ait commis des actes atroces horribles le mal par excellence
36:00et ben gui georges sa part d'humanité et ses failles ses fissures depuis qu'il est petit
36:05ressortent quand même et sont sont sont émouvantes le détail de ses blessures de comment s'est clivé
36:13sa personnalité etc moi j'avoue que c'est intéressant dans le livre mais nous on s'y est
36:18pas du tout intéressé parce que c'est pas du tout le point de vue de mon impulsion de départ sur ce
36:23sujet c'était ma grande émotion pour le flic quoi le mec qui court après pendant sept ans le
36:31flic effectivement est bouleversant dans sa dans sa traque dans sa ténacité dans son dans dans
36:37sa torture mentale qui s'inflige parce qu'il n'y arrive pas parce qu'il a l'impression d'être con
36:41de pas y arriver de rater des trucs et ça c'est c'est pathétique c'est touchant et c'est génial
36:48et on parvient de cette façon à éviter la sauvagerie d'un film gore les meurtres des sept
36:54jeunes femmes qui se sont tous déroulés dans d'abominables conditions ne seront pas à l'écran
36:59ce flic comme tous les policiers ils arrivent toujours après quoi donc heureusement on voit
37:05pas les scènes de crimes il est jamais dans le point de vue de gilgeorges jamais toujours dans
37:10le point de vue des gens qui subissent les conséquences de ce que fait gilgeorges ne pas
37:15montrer les crimes ne pas entrer dans la psyché torturée de l'assassin ne pas évoquer son enfance
37:21ou son adolescence et recentrer son récit sur l'enquête de police est un choix de cinéma mais
37:27quelle que soit l'option narrative s'emparer d'un fait divers passe par la recherche de
37:32la vérité la tentation de recréer la réalité est grande
37:46une voie ferrée de banlieues parisiennes un ciel bas et gris richard berry réalisateur et morgan
37:53sport s romancier auteur du livre tout tout de suite sur le gang des barbares se rendent sur
37:59les lieux même de l'horreur ça il ressemble un peu non il était couché il était il était comme
38:13ça accroupi tourné vers vue de moisson tout rouge à l'additif avait une apparence rouge
38:18c'est la terre les brûlures le décor est vrai et servira pour le tournage c'est ici que le jeune
38:24ilan alimi a été retrouvé agonisant après avoir été séquestré et torturé durant trois semaines
38:29dans une cité voisine en 2006 ce crime raciste et sauvage va bouleverser la france le juif a
38:37de l'argent c'est semble-t-il avec ce cliché nauséeux en tête que les ravisseurs dylan alimi
38:42l'ont enlevé séquestré et torturé à mort cela s'appelle de l'antisémitisme par de l'amalgame
38:54il n'est pas besoin d'ergot et davantage ce pauvre petit cassez faire trois semaines sans que
39:00personne ne puisse intervenir c'est aussi un acte de solidarité à l'égard des juifs de france qui
39:06se sentent concernés par ce crime odieux et c'est vraiment lamentable il n'y a pas de mots
39:11dans cette affaire morgane arrête moi si je me trompe et après 27 protagonistes un 27 28
39:17protagonistes il n'y en a pas un qui a eu l'idée à un moment donné de dénoncer même de façon
39:22anonyme ça aussi c'est un schéma qui est intéressant quand même ils l'ont jeté ici
39:28dans ce bois comme un objet désormais inutile c'était un capital qui ne rapportait pas
39:32le grillage le long de la voie il existe non non 2006 c'est pas protégé par un grillage
39:44non si le grillage était là il a une seule n'a pas pu le franchir donc c'est soit faux
39:50fan à seul qu'il aurait fait passer par dessus ou alors ils étaient plusieurs le grillage était
39:54il là six ans auparavant youssef au fan à le cerveau du gang était il seul dans ces bois avec
40:01sa victime un questionnement en apparence secondaire mais qui confronte au fond la
40:05banalité du mal à l'extraordinaire des faits vous essayez de s'interroger pourquoi d'où ça
40:11vient comment ça fonctionne qu'est ce que cette société là produit comme monstruosité un moment
40:17donné moi j'essaye de faire passer ça voilà de dire voilà c'est là c'est ce grillage imaginer
40:22cet homme là ici c'est autre chose on est dans la réalité matérielle de deux on n'est plus dans
40:29les mots on est dans des voilà dans des images et ce qu'on va faire c'est cette grammaire aussi
40:34se substitue aussi aux verbes et peut être extrêmement éloquente cette quête de la vérité
40:44au détail près on la retrouve également chez les acteurs personnifiant omar radad samy boigilat
40:50s'est accoutré d'un faux nez incarnant david ottier jérémy régné a pris 18 kg et philippe
40:56doréton on a à l'inverse perdu 27 pour simuler la grève de la fin d'alain maréco j'ai dû me
41:01mettre dans des oui dans des conditions de d'isolement de drame de douleur maigrir et tout
41:08ça mais ça n'a rien à voir ce qu'il a vécu l'important c'est d'être fidèle à ce qu'on
41:15croit avoir été sa douleur ce qu'on croit être juste vis-à-vis de lui et plus important que ce
41:20qui est juste pour ne pas se sentir freiné par la figure forcément imposante d'omar radad
41:26samy boigilat n'a eu qu'un seul véritable contact avec lui
41:39je lui ai demandé qu'une seule fois une chose le jour de ou au tribunal le juge condamne omar
41:49je lui ai demandé juste qu'elle avait été sa réaction et c'était très touchant sa réponse
41:57parce que il sentait que c'était le moment peut-être pour lui de d'être là et d'intervenir
42:04fort sur le truc parce que c'est là que tout se joue donc le pauvre à la limite ça me desservait
42:11plus qu'autre chose parce que d'un coup il était d'un enthousiasme fou et il me disait alors comment
42:15c'est passé et il cherchait et puis me donner alors qu'en fait quand ça s'est passé c'était
42:19une bombe atomique pour lui mais il pouvait juste pas se lever et quand il s'est surpris à se lever
42:25il est sorti sans rien dire avec juste un regard pour sa famille et c'était ça que je voulais
42:29trouver enfin c'est c'est vers ça que je voulais aller c'est quoi c'est un détachement c'est une
42:35maîtrise c'est c'est quoi et en fait non c'est un c'est un coup de gourdin c'est un chaos sur place
42:42c'est ce qu'ils m'ont raconté quoi mais cette vérité cette réalité redécouverte ou recréée
42:48devient à l'écran celle du cinéaste elle ne plaira pas à toutes les parties en présence c'est
42:54complètement contraire à la vérité j'ai été déçu par ce film j'ai préféré ne pas voir le film c'est
42:59désastreux lamentable c'est pas ça l'art m'a dit que les avocats avaient réagi personnellement je
43:08et c'est possible de s'en moquer car la loi est claire un exemple le juge d'instruction de l'affaire
43:14d'outre eau fabrice burgo qui a maintenu alain maréco en prison durant quatre ans ne tenait pas
43:20on l'imagine à ce que son nom apparaissent d'en présumer coupable est ce que j'ai commis des
43:24erreurs d'appréciation peut-être d'ailleurs qui n'en commet pas il nous a fait une lettre pour
43:32dire que nous ne pouvions pas utiliser son nom et son prénom on lui a répondu que si son nom et
43:36son prénom lui appartiennent certes mais ils ont été mis sur la place publique et nous n'avons fait
43:43que reprendre ça à partir de là c'était pas le bon angle d'attaque là où ils pouvaient ou peuvent
43:48encore attaquer c'est s'ils considèrent qu'il ya diffamation c'est une règle on ne touche pas
43:54aux faits divers sans déplaire à certains et on a beau dans le cas du film possession ne pas
43:59utiliser les noms de l'affaire flactif et glissi en avant-propos ce film comporte des éléments de
44:04pure fiction ça n'y changera rien libre librement adapté soit vécu mais ça veut dire quoi est-ce
44:12qu'ils est-ce qu'ils disent en quoi c'est libre ils disent sur quel point il ya un écart avec
44:17la vérité le cinéma est dans une espèce de position ambiguë où vous avez des gens qui
44:24revendiquent une liberté de fiction mais en même temps pour que le film ait du succès pour que le
44:32film soit vu pour que le film intéresse disent voilà moi je vous raconte l'histoire tel qu'elle
44:37s'est passé tel qu'elle s'est passé même critique pour les avocats de la victime dans l'affaire
44:43radade je suis choqué parce que c'est un film totalement par partisans et qu'il uniquement un
44:52film à des charges alors que théoriquement le fonctionnement judiciaire c'est un fonctionnement
44:57à charge et à des charges on ne peut pas dans un film évoquer tous les arguments pour ou contre
45:03la culpabilité on choisit évidemment et on choisit non pas en faveur de la vérité objective on
45:12choisit en faveur de la thèse qu'on entend développer et on laisse de côté tous les arguments qui
45:18pourraient vous gêner ce qui fait peut-être peur à des avocats qui se conduisent dans une cour de
45:24justice exactement de la même façon qu'un cinéaste c'est tout simplement la puissance
45:29de l'image dans le cas du fait divers le cinéma fait office de catalyseur il illustre l'impensable
45:36et tant que cette image de l'impensable n'existe pas la réalité des faits n'existe pas non plus
45:41en voyant ce film les gens même ceux qui connaissent la ferme ce qu'ils l'ont étudié
45:48de près même des hommes politiques je me souviens de andré valigny quand même président de la
45:52commission outre-ausse donc il ya un homme en france qui connaît bien le dossier c'est lui
45:55entre autres pas il n'y a pas que lui mais et ben il dit mais je je savais pas ça ce que vous
46:03montrez dans le film je le savais pas retour aux principales intéressés le présumé coupable celui
46:16qui savait mieux que personne jusqu'à en mourir ou presque j'ai vécu pendant quatre ans tous les
46:25malheurs du qu'on peut connaître dans dans une vie je sais ce que c'est une prison je sais ce que
46:31c'est d'être privé de liberté je sais ce que ce que c'est la promiscuité et c'est pas à 20 mots
46:36de dire que non seulement on est privé de liberté mais aussi on est humilié je veux dire c'est la
46:41négation de l'être humain en prison j'ai réalisé qu'on était en train de raconter mon histoire moi
46:52un petit vivant alors que souvent fait des films historiques sur des grands personnages on allait
47:00raconter ma vie l'important dans le film c'est pas moi c'est ce qui est arrivé je veux dire c'est
47:08le système judiciaire on raconte pas vraiment l'histoire d'un homme on raconte l'histoire
47:15d'un système judiciaire d'une institution judiciaire qui vient dérailler et qui détruit la vie d'un
47:20homme je me rappelle un jour un journaliste m'a dit alain si on te connaissait pas si on connaissait
47:28pas les autres si on n'avait pas assisté à ce qu'on a vu jamais on aurait pu nous croire que
47:33c'est arrivé que ton histoire c'est du vécu et non pas une fiction n'ont pas une fiction
47:59nous sommes acquittés
48:00il ya longtemps qu'on l'attendait

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