Fred Chesneau, la cuisine dans des lieux insolites

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Avec Fred Chesneau

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##SUD_RADIO_MEDIA-2024-09-04##

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Transcript
00:00Le 10h30, Sud Radio Média, Valérie Expert, Gilles Gansman.
00:05Bonjour à toutes et à tous, bonjour Gilles.
00:07Bonjour Valérie.
00:08Bonjour à notre invité Fred Cheneau, bonjour.
00:10Je suis arrivée ce matin, c'était « Oh tu reçois Fred Cheneau, mais je l'adore ! »
00:15La jeune femme à l'accueil me dit « Ah mais je l'adore ! »
00:18Évidemment Fred Cheneau, on le connaît depuis longtemps, surtout les gourmands.
00:21Ce soir sur Canal+, à 22h50, ne manquez pas Cuisine hors de portée, à bord d'un sous-marin nucléaire.
00:29C'est un doc incroyable, vous avez passé une semaine à bord d'un sous-marin nucléaire
00:36et à regarder comment se passait la cuisine et à vivre la vie de ces officiers.
00:41On va en reparler avec vous dans un instant, vous vivez désormais en Grèce,
00:45donc vous avez bonne mine, ça vous change le temps là aux gentrillons ?
00:48Oui, c'est le grand écart là on va dire.
00:49Voilà, mais en tout cas, on est ravis de vous recevoir ce matin.
00:53C'est oppressant d'être dans un sous-marin, le côté confiné.
00:57À un moment on se dit « Allez, je cherche… »
01:00Je dirais, ça dépend des personnes, je crois que là il n'y a pas de règle.
01:05Moi personnellement, même pas mal, mais pour tout vous dire, je devais partir avec un caméraman
01:11et pourtant on s'était préparé, on avait préparé le sujet, on avait préparé le film pendant des semaines, etc.
01:17On avait fait un repérage et 8h avant le départ, crise de panique attaque, il n'a pas pu rentrer.
01:23Et donc c'est vraiment, même si on joue sur le mental et autres, on peut lâcher l'affaire.
01:31J'ai eu un petit moment d'oppression quand même, au moment où vous devez mettre les masques sur le genre.
01:36Voilà, quand je dois mettre le masque à oxygène parce qu'exercice ascendi,
01:41alors je dirais, ça aurait pu m'arriver dans les studios de Sud Radio aussi.
01:44Si je mets un masque à oxygène, je peux paniquer, mais vraiment dans le sous-marin…
01:48Sauf qu'il y a la fenêtre et la porte et que vous savez que vous pouvez sortir, là vous êtes en huis clos.
01:53Mais on va y revenir et on va parler de cette cuisine à bord, ils ne s'emmerdent pas pour parler poliment.
01:59Il y a quand même, on mange bien, il y a même du homard.
02:03Oui, alors ça c'était mon petit plaisir, c'est moi qui leur ai fait plaisir avec du homard.
02:07Non, mais il y a beaucoup de produits frais.
02:09Quand vous dites qu'ils ne s'emmerdent pas, en fait, ce n'est pas du luxe, c'est juste une nécessité.
02:14C'est-à-dire que dans un sous-marin, l'idée c'est de partir sous l'eau, c'est de jamais refaire surface.
02:19Donc il n'y a rien qui change, il n'y a plus de jour, il n'y a plus de nuit, il n'y a surtout pas de communication avec l'extérieur.
02:24Donc rien ne change et il n'y a qu'une seule chose qui change, c'est la cuisine, c'est la bouffe.
02:29Et du coup, ça devient un peu le centre d'intérêt de tout le monde et tout le monde est rivé là-dessus.
02:33La première chose qu'un sous-marinier demande quand il se lève le matin, qu'est-ce qu'on mange aujourd'hui ?
02:37Qu'est-ce qu'il y a ce midi ?
02:39Exactement, et ce soir.
02:40Et ce soir, c'est ce qui lui donne le moral, en fait.
02:42C'est ça, c'est vraiment, je pense que la cuisine est le garant du bon moral des troupes.
02:48Allez, on va reparler de cette expérience hors normes, de ce doc incroyable
02:53et puis de votre présence joyeuse et sympathique à bord de ce sous-marin.
03:00Mais là, c'est le zapping.
03:06Alors Valérie, sauf mon premier son, mais le reste, c'est vraiment un zapping que j'ai fait vraiment pour vous, Fred Cheneau.
03:13Je pense qu'on va bien s'amuser, mais après, c'est des vrais extraits d'émissions de télé.
03:18C'est un vrai zapping avec des extraits récents, mais vous allez voir, il y a quelque chose.
03:22Mais je devais démarrer par l'actualité.
03:24Hier, on en parlait, Valérie, avec Jean-Jacques Bourdin, qui réagissait au fait que Quotidien n'aurait plus d'invité politique, sauf événements.
03:32Eh bien, bing !
03:33A près de trois jours après cette déclaration, François Hollande était hier dans Quotidien pour la sortie de son livre.
03:39Il a réagi au petit jeu du président Emmanuel Macron.
03:43Il n'y a pas de tactique, je pense, de la part d'Emmanuel Macron.
03:46Vous pensez qu'il n'y en a pas ?
03:47Si c'était ça, on pourrait saluer.
03:49Franchement, 50 jours à faire croire qu'on va décider, tout en ayant déjà décidé, sans donner la décision.
03:58Non, ça serait de grand art.
03:59Est-ce qu'il y a...
04:00Non, je pense qu'il y a un problème chez le président de la République, c'est son rapport à la décision.
04:05Pour avoir exercé cette fonction, gouverner, puisque je pose cette question dans le livre, gouverner, c'est nommer.
04:11C'est le premier acte de président, c'est de nommer.
04:16J'ai été élu en 2012, la première décision que j'ai prise, c'est de nommer le premier ministre.
04:21Une fois que vous avez nommé le premier ministre, il faut nommer des membres du gouvernement.
04:25Il faut nommer vos entourages.
04:27Et donc, cette fonction-là de nommer est essentielle.
04:31Il y en a d'autres, heureusement.
04:33Est-ce qu'il y a la photo du président dans le sous-marin ?
04:35Absolument, tout à fait.
04:37Je me suis posé la question, vous l'avez vu, donc il y a Emmanuel Macron...
04:41Oui, il est à l'entrée de la cabine du commandant.
04:43Une photo dédicacée, puisque notre président Emmanuel Macron s'est rendu sur le sous-marin où j'étais, le terrible,
04:49en même temps que moi, mais quelques années avant.
04:55Nous passons au zapping spécial, Fred Cheneau.
04:57Sur les réseaux sociaux, je voulais juste dire que, évidemment, sur les réseaux sociaux,
05:02beaucoup ont moqué Yann Barthez, puisqu'au bout de trois jours, il est un homme politique,
05:06mais il avait dit qu'en cas d'événement, il y aurait un homme politique.
05:09Alors, sur les réseaux sociaux, restons-y.
05:11Je ne sais pas si vous regardez tout ce qu'on voit en cuisine sur les réseaux sociaux,
05:16mais il y a en ce moment des vidéos qui cartonnent.
05:19C'est la trash cuisine.
05:20Vous savez, ces Américaines qui mélangent tout, qui mettent tout dans un plat.
05:24J'en ai vu des trucs dégueulasses.
05:25Exactement, BFM Business a fait un petit sujet là-dessus.
05:28Un litre d'huile, une bouteille entière de sauce barbecue, un saucisson de viande hachée.
05:33Ses parents américains postent les recettes qu'ils préparent à leurs enfants sur TikTok
05:37et les internautes sont terrifiés.
05:39Ça fait des mois que des vidéos de mamans américaines qui préparent à manger à leurs enfants
05:43font le tour de TikTok, mais la vidéo de cette assistante maternelle,
05:47qui a atteint les 10 millions de vues, a beaucoup fait réagir ces derniers jours.
05:51Et la raison, c'est ça.
05:56Des boulettes de viande surgelées, assaisonnées avec un pot entier de sauce barbecue,
06:00ou encore ce sandwich et ses 75 tranches de viande et de fromage industriel.
06:04Et côté commentaires, les gens ne sont pas hyper hyper fans.
06:07En Norvège, tu irais en prison pour ce repas.
06:10Genre là, c'est un repas ?
06:1375 tranches de jambon et de fromage.
06:17Le fameux fromage, vous savez, à Croque-Monsieur et tout ça.
06:21Mais il le mange vraiment ?
06:23Ouais.
06:24Parce que j'en ai vu une dans une espèce de bac transparent
06:27qui mélangeait de la glace, des marshmallows, du fromage.
06:31Vous avez regardé ça ou pas ?
06:33Je me sens très vite vieux con là.
06:35Parce que là, j'ai lâché l'affaire.
06:36Ah oui, elle n'a pas vu ça ?
06:37Je vous enverrai mes vidéos.
06:39Non, je ne me sens plus trop concerné là.
06:42Il y a des vidéos, je ne sais pas si vous le voyez souvent Valérie,
06:44vous qui êtes sur les réseaux,
06:46ceux qui réinventent le couscous aussi.
06:48Qui mettent des chipolatas dans le couscous.
06:50C'est quelque chose.
06:51Vous êtes réseaux sociaux sur votre livre ?
06:54Vous regardez ? Vous venez au courant de l'actualité ?
06:56Je ne suis pas totalement déconnecté.
06:57J'ai le téléphone, j'ai l'électricité.
06:59Je suis sorti du sous-marin, j'ai une voiture unique, c'est bon.
07:01Non, ce n'est pas ce que je veux dire.
07:03Est-ce que vous êtes accro ?
07:05Non, je ne suis pas accro, mais je regarde.
07:07Mais après, je cible en fonction de ce qui m'intéresse.
07:09Clairement, je n'ai pas envie de perdre de temps avec la trash food.
07:13Je vous le dis franchement.
07:14Et la télé, vous la regardez ?
07:16En Grèce, non.
07:18En Grèce, non, jamais.
07:19Mais à Paris, oui, je me rattrape un petit peu.
07:21On est d'accord, aucune radio, aucune télévision dans le sous-marin.
07:25Aucun portable.
07:26Aucune communication n'est possible.
07:28Tout ce qui est connecté, en fait, ça n'est pas possible.
07:30Ça n'est pas possible.
07:31Votre iPhone, vous le laissez bien sûr à quai.
07:33Donc, on ne peut pas du tout communiquer avec l'extérieur.
07:37Pour que le sous-marin soit indétectable.
07:39C'est le principe de l'éducation.
07:41D'être indétectable.
07:42Autre scandale cette semaine.
07:44Je ne sais pas si vous l'avez vu, c'était dans la presse.
07:46Ça va être un reportage de Bonjour, de TF1.
07:49La sortie, vous l'avez vu, ça va dérire.
07:51Des pâtes carbonara en boîte.
07:53Oui, j'ai vu, scandale.
07:55Je vous en ramènerai, comme je vais à Londres bientôt.
07:57Je vous en ramènerai si vous voulez.
07:59C'est sorti à Londres et aussi en Italie.
08:01Et donc, évidemment, ça a choqué les Italiens.
08:04Carbonara en boîte.
08:06Pour ce jeune Britannique, c'est une révolution.
08:09Oh mon Dieu, c'est incroyable.
08:11La plus belle chose qui me soit jamais arrivée.
08:14Oui, il parle bien de cette nouveauté.
08:16Des spaghettis carbonara en concert.
08:19Vendus moins de 2,50 euros au Royaume-Uni,
08:22cela fait un carton.
08:23La marque américaine à l'origine du produit
08:25vise les jeunes,
08:27ceux qui souhaitent manger sans cuisiner,
08:29et rapidement.
08:30Il y a juste un problème avec ça,
08:32ça énerve les Italiens.
08:33Forcément, dans le pays des pâtes,
08:35on est loin de l'explosion de saveurs,
08:37mais bien de colère.
08:39Qu'est-ce que vous faites ?
08:41La trash food, c'est devenu quand même un énorme problème.
08:44Moi, je suis partisan du fait
08:46qu'on a un peu la cuisine qu'on mérite.
08:49C'est pas par hasard, on ne nous l'impose pas.
08:52Donc, ça reste quand même un choix.
08:54Oui, il n'y a pas de mystère.
08:56Comme par hasard, je crois que vous me dites
08:58que c'est sorti en Angleterre.
09:00Bon ben, c'est QFD.
09:02Non, vous ne pouvez pas dire ça.
09:03On mange très bien en Angleterre.
09:05Non, on ne mange pas très bien en Angleterre.
09:07On peut se la raconter.
09:08On ne mange pas très bien en Angleterre.
09:09Qu'est-ce que vous racontez ?
09:10Il y a votre copine qui cuisine.
09:11Mais elle est française.
09:12C'est une mauvaise foi.
09:14Elle est française.
09:15C'est de la cuisine française.
09:16C'est pas bon.
09:17La cuisine anglaise basique, elle n'est pas bonne.
09:19Je suis désolé de vous contredire,
09:21mais il ne faut pas exagérer.
09:23Je ne lancerai pas le débat.
09:25On va finir à 48.
09:27On continue donc ce voyage culinaire
09:30dans les émissions télé.
09:32Je ne sais pas.
09:33On s'en parlera,
09:34mais vous avez dû manger des choses bizarres ou incroyables.
09:36Absolument.
09:37Je sais que vous avez mangé des araignées,
09:38parce que j'ai lu un peu votre bio.
09:40Est-ce que vous avez déjà mangé des roubignoles ?
09:42Des roubignoles ?
09:43Oui, bien sûr.
09:44C'est-à-dire des testicules ?
09:45Oui, oui, oui.
09:46D'agneaux au Liban.
09:48Eh bien, il y a CM6 qui s'est rendu,
09:50le journal d'info,
09:52au festival des roubignoles
09:54de Domevranhe.
09:56Ils étaient très contents de manger des roubignoles.
09:58Parce qu'il faut expliquer.
09:59Roubignoles, c'est quand même un mot
10:01un peu désuet aujourd'hui.
10:03On écoute.
10:04Il paraît que les roubignoles,
10:05ça a des vertus aphrodisiaques.
10:06Qu'est-ce que vous en pensez ?
10:08Je vous dirai ça ce soir.
10:10Il a l'habitude.
10:12Tous les ans, on vient manger des roubignoles.
10:14Après tout, autant appeler les choses par leur nom.
10:16À Domevranhe, près de Toul,
10:17une fois par an,
10:18on fait la fête
10:19et on déguste des testicules de taureau.
10:21Ce qui attire beaucoup de monde.
10:22Cette année, 2000 repas servis.
10:24Ce qui représente 800 kg de roubignoles.
10:26Certaines sont déçues.
10:28D'autres se délectent.
10:29Surtout la sauce qui est bonne.
10:31Mais les roubignoles, c'est pas vraiment...
10:33Je sais pas, ça n'a pas de goût.
10:35Ça ressemble un petit peu, si vous voulez,
10:37entre du riz de veau,
10:39de la cervelle.
10:40C'est quelque chose qui est extrêmement tendre.
10:42Très goûteux.
10:43Surtout avec la façon qu'on a de l'assaisonner.
10:45Avec la sauce à l'avoido.
10:47S'il y a tant de monde,
10:48c'est aussi que l'on prête à la roubignole
10:49certaines vertus.
10:50Comment dire ?
10:51Enfin, vous imaginez.
10:52C'est la nature.
10:53Moi, j'ai eu 9 enfants.
10:54Alors c'est pour vous dire que j'ai jamais craché dessus.
10:58Et vous Valérie, vous avez déjà mangé des roubignoles ?
11:00Je crois que j'ai dû y goûter.
11:01Mais le souvenir que j'en ai, ça m'a pas...
11:03Je pense que c'est la sauce.
11:04Il n'y a franchement pas de quoi écrire à sa grand-mère.
11:06Après, je pense que l'opération camouflage
11:09avec une bonne sauce, ça le fait.
11:10Oui, c'est ça.
11:11C'est la sauce qui fait le truc.
11:12Parce que j'ai pas le souvenir de quelque chose.
11:13Moi, j'adore les abats.
11:14J'adore les abats.
11:15C'est quelque chose d'absolument transcendant.
11:16On est d'accord.
11:17Un auditeur demande, quel est le plus terrible,
11:20le goût le plus terrible que vous ayez mangé ?
11:22Clairement, je me souviens, c'était à Madagascar,
11:26à l'occasion d'une circoncision.
11:28Il y avait une grande fête.
11:33Grande fête avec grand déjeuner.
11:36Je ne sais pas comment on appelle ça.
11:37Et l'idée, c'était de sacrifier un zébu,
11:40de le faire griller.
11:44La chose qu'on réserve à l'invité d'honneur,
11:46il se trouve que c'était moi à l'occasion de cette fête,
11:48c'était de lui faire boire de la bile de zébu.
11:54Ça doit être horrible.
11:55Oui, clairement.
11:56Mais eux, ils aiment ça ?
11:57Non, mais c'est plus...
11:59C'est une tradition.
12:00C'est plus une tradition.
12:01Mais après, ça résonne à la cuisine.
12:02Il faut en boire beaucoup ou pas ?
12:03Non, mais quand même un bon petit déjeuner.
12:06Et le meilleur ?
12:07Je ne sais pas s'il peut y avoir un...
12:09Là, c'est dur.
12:10C'est pas suffisant.
12:12Non, c'est terrible.
12:13Non, après, le meilleur, ça se passe quand même,
12:15pour moi, en Asie du Sud-Est.
12:18Après, que ce soit Vietnam, Cambodge, Thaïlande, machin.
12:21J'ai cru qu'ils vous auraient fait goûter le prépuce.
12:24Oui, moi aussi.
12:25C'est ça ?
12:26Moi aussi, j'ai cru ça.
12:27Moi aussi, j'ai cru.
12:28Dans la vraie vie, ça arrive.
12:30Enfin, on goûte.
12:31Et Brigitte a raison.
12:32Elle nous dit que ça s'appelle des rognons blancs,
12:33des roubignoles, comme vous dites.
12:35Ah, ben voilà.
12:36Et pour finir, c'est sur Paramount.
12:39Ça sort demain.
12:40C'est le nouveau Zorro, Valérie, avec Jean Dujardin.
12:43Mais on se souvient tous de la chanson du Zorro de Disney,
12:47la série créée en 1957.
12:49Ah, terminé.
12:50Il y en a un qui surgit lors de la nuit
12:54Louvert l'aventure au galop
12:59Son nom, il le signe à la pointe de l'épée
13:04Vingt mètres qui veulent le rejoindre
13:08C'est difficile d'échapper à Jean Dujardin.
13:10C'est compliqué.
13:12Vous avez vu que dans la chanson, il y a écrit
13:14Renard rusé qui fait sa loi.
13:16Vous savez pourquoi ?
13:17Parce que Zorro, il s'appelle Zorro
13:19parce que c'est un renard en espagnol.
13:21On dit Zorro.
13:23Le renard en espagnol, c'est Zorro.
13:25Voilà pourquoi il s'appelle Zorro.
13:27On aura appris quelque chose aujourd'hui
13:28avec la bile de Zébu.
13:29Mais non, on n'a pas fini.
13:30On va apprendre encore plein de choses avec vous, Fred Cheneau.
13:32On est ravis de vous avoir, je le redis, ce matin.
13:35Vous avez sillonné la France pendant près de 20 ans
13:38à la découverte des traditions françaises.
13:40Et puis là, vous avez décidé de vous lancer
13:42dans une aventure un peu plus insolite.
13:44Vous avez passé quelques jours à bord d'un sous-marin nucléaire.
13:47A tout de suite.
13:58L'invité du jour, c'est Fred Cheneau.
14:00Évidemment, vous le connaissez.
14:01Il a sillonné le monde, la France
14:03pendant près de 20 ans.
14:04Vous avez été à la recherche, à la découverte
14:07de toutes les traditions culinaires.
14:08Mais vous vous intéressez aussi aux hommes et aux femmes.
14:11C'est ça qui est intéressant dans votre parcours.
14:13Et puis arrive sur Canal+, une série de documents.
14:17Pour l'instant, c'est le premier.
14:18Vous avez décidé d'aller explorer des cuisines
14:21insolites et inaccessibles.
14:23Et on va vous retrouver à bord d'un sous-marin nucléaire.
14:26Juste avant, deux réactions aux zappings.
14:29Marie vous dit, aux Zorro, j'adore.
14:31Gilles aurait pu faire le sergent Garcia.
14:33Oh super, c'est agréable.
14:35Et Pascal nous dit, il n'y a que moi que ça choque
14:37d'entendre parler d'800 kilos de roues bignoles.
14:39Combien de taureaux martyrisés pour faire ça ?
14:41Il y a toujours cet aspect-là aujourd'hui
14:43du bien-être animal.
14:45Après, vous allez dans les boucheries,
14:47il y a des vaches, des taureaux, des bœufs
14:50qui sont tués pour la nourriture.
14:54Mais je voulais donner ces deux réactions.
14:56C'était primordial de me traiter de l'abruti de la série.
14:59Mais c'est pas l'abruti, c'était le physique.
15:02Oui, mais il était dur le sergent Garcia.
15:05Oui, mais c'était plus par rapport au physique.
15:07Je préfère faire le mieux.
15:09C'est pas par rapport.
15:11Je suis désolée si je vous ai...
15:13Ah non, non, pas du tout.
15:15Alors Fred Cheneau, dans un sous-marin nucléaire,
15:17c'est dingue, c'est vraiment un document,
15:19ça dure 52 minutes,
15:21vous êtes scotché du début à la fin.
15:23Ça vous est venu d'où cette idée d'aller explorer
15:25des cuisines insolites et inaccessibles ?
15:27En fait, c'est une idée qui me trotte
15:29dans la tête depuis longtemps.
15:31Moi, ça fait 18 ans que je fais
15:33de l'exploration des cuisines d'ailleurs.
15:35Et c'est vrai que pas mal de gens me disaient
15:37« Oh, t'as de la chance d'aller au bout du monde,
15:39moi je pourrais jamais y aller. »
15:41Je dis « Bah si, après tout, peut-être que tu n'y seras
15:43un peu de moyen, mais de se payer un billet d'avion,
15:45c'est encore accessible. »
15:47Ensuite, j'ai fait ces mêmes explorations à Paris,
15:49au travers des communautés étrangères.
15:51Pour le coup, un ticket de métro,
15:53et on vivait la même expérience que moi.
15:55Je vais prendre au mot, et là je vais vraiment les emmener
15:57là où ils ne pourront jamais aller.
15:59J'ai commencé par le sous-marin nucléaire,
16:01et puis bien sûr, ça va suivre.
16:03Je ne peux pas en dire plus maintenant,
16:05je suis en égo avec ces des lieux toujours marqués
16:07du saut du secret défense ou de la confidentialité.
16:09Et là, combien de temps pour avoir
16:11l'accord des armées ?
16:15Pour tout vous dire,
16:17ça fait pile deux ans que je travaille
16:19sur le projet.
16:21Finalement, j'ai eu l'accord,
16:23pas rapidement, mais voilà,
16:25un certain temps.
16:27Le projet a été retardé par
16:29tous les événements géopolitiques
16:31qui font qu'à un moment donné,
16:33on m'a dit « ok, maintenant c'est bon ».
16:35Moi, c'est la première fois que je le vois,
16:37il y a déjà eu des reportages sur les sous-marins,
16:39mais la cuisine des sous-marins,
16:41c'est un événement ?
16:43Effectivement, il y a eu pas mal de reportages,
16:45mais c'est surtout d'embarquer quelqu'un
16:47pendant aussi longtemps, ça, ça ne s'est jamais fait.
16:49Et surtout de toucher
16:51relativement à l'intimité,
16:53on va dire, la vie des hommes,
16:55c'était une première.
16:57Parce qu'il y a une question de sécurité,
16:59Gilles, vous nous raconterez après peut-être l'anecdote
17:01que vous nous avez racontée hors antenne,
17:03mais il y a une question de sécurité aussi,
17:05dans la nourriture, dans l'alimentation,
17:07surtout avec des militaires.
17:09Alors, vous mettez le doigt sur le fait
17:11qu'il est hors de question
17:13qu'on puisse empoisonner l'équipage,
17:15parce que là, vous mettez en danger la mission,
17:17et pour le coup,
17:19tout est contrôlé. Vous imaginez bien,
17:21c'est l'arme ultime à un sous-marin nucléaire, lanceur d'engin.
17:23Oui, il y avait 12 ogives, c'est ça, nucléaire ?
17:2516 ogives.
17:27Chaque ogive fait l'équivalent de...
17:29Enfin, c'est bien, bien,
17:31bien supérieur à la bombe d'Hiroshima.
17:33Deux fois la bombe enrichie.
17:35Et il y en avait 16 avec vous.
17:37Il y en a 16, comme tout, sur les 4 sous-marins nucléaires
17:39lanceurs d'engin de la Marine Nationale.
17:41Mais alors, après, pour revenir effectivement
17:43sur la nourriture, sur le contrôle,
17:45tout est extrêmement contrôlé, c'est-à-dire qu'avant,
17:47déjà, il faut que le chef de cuisine ait planifié
17:49tous ses menus. Tous ses menus vont
17:51déterminer les commandes à passer.
17:53A dire, ça représente 34 tonnes de nourriture.
17:55Et ensuite, il passe commande
17:57auprès d'une sorte de centrale d'achat,
17:59c'est une sorte de ringiste dédiée à la Marine,
18:01on va dire, si je peux schématiser comme ça.
18:03Et là, bien entendu, tout est contrôlé,
18:05tout est mis dans des cartons scellés,
18:07et tout est décelé à quai.
18:09Donc, je peux dire que c'est...
18:11On ne peut pas avoir, on ne peut pas les empoisonner,
18:13ou mettre une bombe, ou mettre un objet
18:15à l'intérieur.
18:17C'est justement pour ça que tout le circuit
18:19est contrôlé,
18:21de A à Z.
18:23Et même nous, en tant que civils,
18:25les sous-marins partent de l'Île-Longue,
18:27c'est la zone la plus sécurisée
18:29de France. Et là, je peux vous dire
18:31qu'il ne faut montrer pas de blanche, et vous passez plus d'un portique
18:33électronique pour rentrer.
18:35Il y a Stéphane qui nous dit que les germes doivent être contrôlés,
18:37une équipe ne mange pas pareil, je crois,
18:39en cas d'intoxication. Est-ce que c'est vrai ?
18:41Non, ils mangent tous pareil.
18:43Les officiers
18:45et tout le reste de l'équipage
18:47mangent exactement la même chose. Seule la vaisselle
18:49diffère pour les officiers, mais c'est vraiment le même.
18:51Alors après, quand même,
18:53vous savez, ils ont six mètres carrés
18:55pour cuisiner, donc si en plus on leur imposait un deuxième
18:57menu, là je crois que ça grognerait un peu.
18:59La vaisselle, moi, qui m'a fascinée.
19:01C'est des tout petits...
19:03À un moment, vous devez avoir un plat dans un tout petit
19:05évier.
19:07Ah oui, et l'évier bouge d'ailleurs.
19:09C'est-à-dire que... Moi, j'ai été
19:11impressionné.
19:13On découvre, on ne va pas raconter tout,
19:15parce qu'il faut le découvrir, le doc, mais
19:17il y a des choses pour caler les
19:19casseroles aussi. En fait, le gros problème, effectivement,
19:21c'est la prise d'assiette. Prise d'assiette,
19:23ça veut dire quand le sous-marin monte ou descend.
19:25Donc là, il faut
19:27tout arrimer, c'est-à-dire que
19:29si vous n'arrimez pas, vous
19:31mettez en danger le repas, parce que vous faites tomber votre sauce,
19:33ça devient vite une catastrophe.
19:35Et puis vous pouvez même vous mettre en danger,
19:37vous brûlez, etc. Donc, tout est arrimé
19:39et on pense à tout, il faut fermer tous les placards.
19:41Donc, c'est vraiment une gymnastique à laquelle
19:43moi, je ne suis pas habitué dans mon restaurant. Non seulement, je dispose
19:45plein d'espace, mais là, il y a six mètres carrés
19:47pour cuisiner. Donc, ils envoient
19:49quand même pour
19:51130 personnes.
19:53C'est quand même quelque chose. Et ils sont trois en cuisine.
19:55Moi, j'ai été le quatrième, le quatrième commis, on va dire.
19:57Et
19:59par là même, ça devient
20:01une vraie complexité.
20:03C'est-à-dire que cuisiner dans un restaurant, c'est déjà dur.
20:05C'est un métier de chien. Et là, rajouter à ça la
20:07complexité avec toutes les normes de
20:09sécurité. Par exemple, il y a
20:11des choses que vous ne pouvez pas cuisiner. C'est-à-dire
20:13que, imaginez que vous
20:15vouliez faire un super cheesecake,
20:17vous ne pouvez pas. Ou une quiche. Un appareil
20:19liquide, ça ne peut pas. Dans le four, ça évite la
20:21catastrophe. Les fritures interdites.
20:23Imaginez une prise d'assiette avec
20:25de l'huile qui vous tombe dessus. Donc, il y a pas mal
20:27de choses où on est contraint et on doit faire avec.
20:29Est-ce que le goût est différent, là aussi ? C'est une question
20:31d'auditeur. Non. Est-ce que, comme dans l'espace,
20:33on dit que... Non, le goût n'est pas
20:35différent. Le goût ne change pas. Est-ce que vous êtes
20:37descendu à quelle...
20:39Je ne pourrais pas vous répondre
20:41parce que, non seulement, je ne sais pas où je suis allé.
20:43Il n'y a que cinq personnes du
20:45sous-marin qui savent où on est allé.
20:47Et bien sûr,
20:49la profondeur reste
20:51confidentielle. Donc ça, je suis incapable
20:53de vous le dire. Piano électrique ?
20:55La cuisinière est électrique ou à gaz ?
20:57Bien sûr, un sous-marin nucléaire,
20:59c'est une centrale nucléaire.
21:01Elle est alimentée à la ville de Paris.
21:03Bien sûr qu'on ne va pas
21:05abouder notre plaisir à utiliser de l'électricité.
21:07Donc, effectivement, tout est. Il n'y a pas de gaz, bien entendu.
21:09Il n'y a pas de feu.
21:11Et bien sûr, tout est à induction. Tout est électrique.
21:13Ce qu'on découvre aussi dans le doc, c'est l'importance
21:15de la cuisine, l'importance du goût,
21:17l'importance du repas pour ces
21:19officiers. C'est plus qu'important.
21:21C'est essentiel. C'est vital. C'est crucial.
21:23En ce sens où, dans un sous-marin,
21:25il n'y a pas de changement.
21:27Il n'y a plus de jour. Il n'y a plus de nuit.
21:29Il n'y a pas de communication.
21:31En plus, c'est un métier
21:33assez répétitif. En fait, ils ont
21:35chacun leur tâche. Tout est vraiment précis.
21:37Et du coup, il n'y a qu'une seule chose
21:39qui change, c'est la nourriture.
21:41Et c'est vrai que
21:43la première chose
21:45qu'un sous-marinier
21:47a en tête quand il se lève, c'est « Qu'est-ce qu'on va manger ? »
21:49C'est vraiment ça. C'est une vraie préoccupation.
21:51Et puis, c'est aussi, je dirais,
21:53entre guillemets, un des
21:55« rares plaisirs ».
21:57La cuisine, on sait tout ce que c'est,
21:59notamment étant français,
22:01c'est vachement important pour le moral.
22:03Donc oui, la cuisine est vraiment le garant du moral des troupes.
22:05Qu'est-ce que vous avez pensé du chef
22:07du sous-marin ? Parce que j'imagine
22:09qu'il y a des choses en 50 minutes
22:11que vous n'avez pas pu monter.
22:13C'est un héros. Je ne peux pas mieux
22:15vous dire. Et je le dis
22:17sans flagornerie. C'est vraiment un héros,
22:19le mec. C'est-à-dire que non seulement
22:21il faut savoir bien cuisiner.
22:23C'est quand même le minimum
22:25vital. Mais de
22:27le faire dans des conditions vraiment extrêmes,
22:29c'est extrêmement compliqué d'envoyer un repas
22:31pour 130 personnes dans 6 mètres carrés.
22:33Et la dimension humaine,
22:35c'est-à-dire qu'il
22:37sait précisément
22:39que c'est lui qui va apporter
22:41du baume au cœur à ses sous-mariniers.
22:43Et il n'a pas le droit à l'erreur.
22:45Il a une obligation de résultat.
22:47Et puis, sans révéler, j'imagine
22:49que chaque militaire,
22:51chaque homme a une histoire. À un moment, vous discutez
22:53avec une personne qui a
22:555 enfants. Et pendant
22:57ces voyages, qui peuvent durer jusqu'à 4 mois
22:59ou 5 mois,
23:013 mois, sa femme fait tout, en fait.
23:03Avec ses 5 enfants. Et puis après,
23:05il faut qu'il se raccorde à la vie
23:07du quotidien.
23:09Pendant ces 3 mois,
23:11c'est leurs épouses qui doivent tout assurer
23:13et sans avoir
23:15un backup.
23:17C'est-à-dire qu'à un moment donné, quand on a les bras, on s'appelle.
23:19Là, c'est impossible.
23:21C'est-à-dire que son enfant a un accident,
23:23il ne sera pas prévenu.
23:25En fait, si vous voulez,
23:27il y a une petite séquence dans le film
23:29qui explique que chaque semaine, ils ont le droit
23:31à ce qu'on appelle des familigrammes.
23:33C'est-à-dire, c'est une petite carte postale sur laquelle
23:35il y a maximum 40 mots, et il n'y a que des
23:37bonnes nouvelles. Et ce qui est logique,
23:39parce qu'apporter une mauvaise nouvelle,
23:41ça ne sert à rien, puisqu'on ne peut pas refaire surface.
23:43Donc l'idée, effectivement, c'est
23:45de caviardiser tout ça
23:47et de ne donner que des bonnes nouvelles.
23:49On marque une pause et on se retrouve avec vous
23:51dans un instant, pardon Fred Cheneau,
23:53pour continuer d'évoquer ce doc incroyable
23:55à voir sur Canal+.
23:57Évidemment, il y a le replay
23:59pour découvrir
24:01cette expérience à bord d'un sous-marin nucléaire,
24:03la cuisine hors de portée.
24:05À tout de suite.
24:07Le 10h midi, Sud Radio Média
24:09Valérie Expert
24:11Gilles Gansman, de Radio
24:13Le Supplément Média
24:15Le Supplément Média avec Fred Cheneau,
24:17Fred Cheneau, que vous connaissez depuis...
24:19Ça fait combien de temps ? Parce que moi, je me souviens que je vous avais reçu
24:21pour vos livres.
24:23C'est la préhistoire.
24:25Les livres, c'était
24:27il y a 23 ans,
24:29mais Canal+, c'était il y a
24:3118 ans. Ça a commencé il y a 18 ans.
24:33Il y a Joseph, qui travaille
24:35ici à Sud Radio, qui est fan,
24:37qui fait partie de ceux qui vous ont suivis
24:39depuis qu'ils sont...
24:41Depuis le début, en fait.
24:43Ça vous arrive souvent ?
24:45Des gens comme ça, qui vous interpellent
24:47en disant, j'ai suivi
24:49tous vos voyages, tout ce que vous avez fait.
24:51Aujourd'hui, c'est un peu plus
24:53ma grand-mère est fou de vous.
24:55Non, ma mère. Ma mère est fou de vous.
24:57C'est sympa. C'est sympa pour moi
24:59qu'il dit que je vous ai connu avec vos livres
25:01qui étaient révolutionnaires à l'époque.
25:03Vous avez toujours eu... Non, mais c'est vrai, je me souviens très bien.
25:05C'était une cuisine simple,
25:07accessible.
25:09Ça s'appelait Épaté vos Amis.
25:11Absolument. Vous vous rendez compte ?
25:13Je suis ravi que vous m'en parliez.
25:15J'étais seule de rire.
25:17Qu'est-ce qui a changé depuis ces 18 ans
25:19de la façon de s'alimenter ?
25:21Je dirais...
25:23Je suis bien placé pour le savoir.
25:25Premièrement, l'ouverture à la cuisine du monde.
25:27Je me souviens,
25:29il y a 25 ans, j'ai lancé
25:31une école de cuisine. J'étais vraiment pionnier
25:33dans ce domaine-là. J'ai encore souvenir
25:35d'élèves qui regardaient des racines de gingembre
25:37comme si ça venait de l'espace.
25:39Alors qu'aujourd'hui,
25:41ça se vend au même titre que l'ail et les shallots.
25:43Vous voyez, il y a eu
25:45une montée
25:47et une explosion de l'accès
25:49à la cuisine du monde. Et tant mieux.
25:51Et puis après, on est bien placé pour le savoir.
25:53Les réseaux sociaux n'ont fait que démultiplier tout ça.
25:55Est-ce que la dame de l'accueil
25:57qui vous a accueilli ici, parce que je suis allé
25:59parler avec elle ce matin, vous a dit
26:01que pour elle, elle est évidemment
26:03de partie prise, mais que la cuisine marocaine
26:05était la meilleure cuisine au monde ? Elle vous a dit ça ?
26:07Elle m'a d'ailleurs dit que c'était Gordon Ramsay
26:09qui avait décrété ça. Et je lui ai dit
26:11qu'il n'y a pas besoin d'être Gordon Ramsay pour savoir que la cuisine marocaine
26:13est la meilleure du monde.
26:15Vous pensez ça aussi ?
26:17Ça fait partie des fleurons.
26:19Vous avez la cuisine thaïlandaise, marocaine.
26:21C'est quand même
26:23deux gros cadeaux de la cuisine.
26:25Et qu'est-ce que vous pensez de la starisation des chefs ?
26:27C'est-à-dire aujourd'hui,
26:29avec Top Chef,
26:31avec ce genre d'émissions,
26:33ce sont devenus des vrais stars.
26:35Moi, je trouve ça bien parce que
26:37je suis né en 68 et je me souviens que
26:39quand j'étais adolescent, ceux qui faisaient cuisine,
26:41c'était vraiment les cancres.
26:43Toi, tu as fini en cuisson.
26:45Aujourd'hui,
26:47peut-être que c'est à l'effet inverse et un peu le mythe
26:49de devenir footballeur professionnel.
26:51Peut-être. Mais moi,
26:53je trouve ça bien. Après,
26:55il ne faut pas se leurrer.
26:57C'est peut-être ça dont les jeunes n'ont peut-être pas conscience.
26:59La cuisine, ça reste un métier dur.
27:01Ce n'est pas la solution
27:03de facilité. Mais je suis ravi
27:05maintenant de voir que la cuisine
27:07a trouvé ses lettres de noblesse.
27:09Pas que la cuisine, la pâtisserie aussi.
27:11Avant, dans les restaurants,
27:13c'était vraiment en fond de cale, la pâtisserie.
27:15Ils étaient traités comme des chiens.
27:17Là, c'est devenu très noble.
27:19Pour le coup, il y a aussi des stars.
27:21Vous accepteriez
27:23d'être dans ce style d'émission,
27:25d'être juge dans Top Chef
27:27ou d'être dans le plus grand pâtissier ?
27:29Franchement,
27:31chacun a son job.
27:33Il y en a qui font ça très bien.
27:35Je préfère vraiment
27:37me cantonner
27:39à ce que je sais faire, c'est-à-dire d'aller découvrir,
27:41d'être curieux et surtout d'être
27:43en relation avec les
27:45hommes et les femmes
27:47qui font la cuisine. C'est ça mon truc.
27:49Petit jeu, je vais à Paris, l'endroit
27:51où je dois aller absolument.
27:53C'est dur.
27:55Un petit endroit.
27:57Je vais me faire des ennemis là-bas. Vous pouvez m'en dire un.
27:59Vous êtes content d'aller ?
28:01À Pinouille,
28:03il y a des lamian, c'est-à-dire des nous
28:05qui sont étirés. 95 rue Beaubourg,
28:07dans le troisième.
28:09À Marseille,
28:13là aussi, je vais me faire des ennemis.
28:19C'est trop compliqué.
28:21Je ne sais pas.
28:23Vous n'avez jamais été à Toulouse ?
28:25Pour le coup,
28:27je ne connais pas super bien la France.
28:29C'est un peu mon problème, c'est que
28:31je voyage énormément à l'étranger et la France,
28:33je suis un petit peu à la ramasse.
28:37Revenons dans notre sous-marin.
28:39Votre sous-marin nucléaire.
28:41Qui reste la France.
28:43Vous avez passé huit jours à bord.
28:45La préparation,
28:47elle a été importante pour pouvoir
28:49monter à bord de ce sous-marin ?
28:51Je n'ai pas eu de préparation
28:53physique ou psychologique.
28:55Non.
28:57Je pense que
28:59l'état-major,
29:01un, me connaissait.
29:03C'est comme ça qu'ils m'ont autorisé à rentrer.
29:05Ils connaissaient un peu mon pédigré.
29:07Ils savaient comment je travaillais.
29:09Ça a été le premier sésame.
29:11Après, moi,
29:13je me suis préparé
29:15une auto-préparation
29:17mentalement.
29:19Je me suis préparé au fait que
29:21j'allais être enfermé pendant huit jours.
29:25Je n'avais pas le droit à l'erreur.
29:27Le principe même,
29:29c'est de tout anticiper, de tout prévoir.
29:31Une fois que vous êtes dans le sous-marin
29:33et qu'il part, c'est foutu.
29:35Vous n'avez pas de plan B. C'est impossible.
29:37En termes d'anticipation,
29:39je l'avais bien en tête
29:41et j'avais bien tout checké.
29:43Deux douches pour 130 ?
29:45Oui.
29:47Ça va.
29:49Il y a un planning ?
29:51Je me suis posé la question.
29:53Non.
29:55Ça va.
29:57C'est tout à fait jouable.
29:59Déjà,
30:01on est sûr de ne pas être
30:03en manque d'eau.
30:05Ils produisent leur air, leur eau,
30:07leur électricité.
30:09C'est de l'eau de mer qui est désalinisée.
30:11Là-dessus,
30:13c'est assez pépouze.
30:15Stéphane pose la question des déchets.
30:17C'est évoqué dans le doc
30:19de ce soir.
30:2134 tonnes de nourriture,
30:23presque autant de déchets.
30:25Les déchets, ça prend de la place.
30:27Surtout, si on les stocke
30:29pendant trois mois, ça peut être source de germes,
30:31de microbes.
30:33Il faut absolument s'en débarrasser.
30:35Pour ça, il y a tout un protocole qui est mis en œuvre.
30:37C'est ça qui est intéressant dans un sous-marin.
30:39Votre ordinaire à vous devient
30:41extraordinaire dans un sous-marin.
30:43Si vous, vous ouvrez le couvercle de la poubelle,
30:45vous le mettez, c'est fini.
30:47Là, il faut dix hommes pour pouvoir vider
30:49un sac de poubelle
30:51dans lequel il y a des déchets organiques.
30:53C'est tout un protocole.
30:55Bien sûr, faire sortir
30:57des déchets d'un sous-marin,
30:59ça veut dire faire une ouverture
31:01dans le sous-marin.
31:03C'est un risque énorme.
31:05Il y a un protocole de dingue.
31:07On a l'impression de faire décoller une fusée spatiale.
31:09Ce que vous n'hésitez pas,
31:11c'est que tout ce qui est
31:13nourriture,
31:15comme les fruits, les légumes,
31:17les pelures, ça, ça va dans la mer.
31:19Il y a un tuyau
31:21qui fait dans la mer un sac
31:23pour envoyer tout ce qui est biodégradable.
31:25Exactement.
31:27Le retour, comment ça se passe ?
31:29On est déphasé ?
31:31Moi, personnellement,
31:33je ne vais pas parler au titre des sous-mariniers,
31:35mais moi, ne serait-ce que huit jours,
31:39totalement sonné.
31:41J'ai eu cette chance pendant ces huit jours.
31:43Je crois que j'ai vécu
31:45l'expérience la plus dense et intense de ma vie
31:47en aussi peu de temps.
31:49Parce que tout est extraordinaire.
31:51C'est vrai qu'on ressort de là.
31:53Déjà, on essaie de dire
31:55« Est-ce que je n'ai pas rêvé tout ça ? »
31:57Parce que c'est tellement dingue.
31:59Et après, le retour à la vraie vie,
32:01notamment le bruit.
32:03Il n'y a pas de bruit dans le sous-marin,
32:05hormis quand il y a des exercices.
32:07Mais il n'y a pas de bruit, tout est silencieux.
32:09Ça fait partie aussi de la dissuasion.
32:11Il faut pas qu'il soit détecté par tout.
32:13Parce que moins il y a de bruit,
32:15et plus on sera indétectable.
32:17Donc, c'est vrai que le retour à la vraie vie,
32:19ça nous paraît épouvantable.
32:21Parce que le bruit est insupportable.
32:23Donc, le prochain, c'est quand ?
32:25Quelqu'un évoque l'ISS ?
32:27L'ISS, pour tout vous dire.
32:29C'est pas intéressant.
32:31Déjà, je suis trop vieux pour aller là-haut.
32:33Mais franchement, je ne tiens pas 52 minutes dans l'ISS.
32:35Il n'y a rien à raconter.
32:37Vous êtes trop vieux, vous m'avez dit.
32:39Les 56 baleines, ils ne feront jamais monter là-haut.
32:41Non, mais c'est vrai qu'il n'y a pas grand-chose.
32:43Il n'y a pas de cuisine, en fait.
32:45Moi, je ne sais pas quoi raconter
32:47dans l'ISS pour 52 minutes.
32:49Alors, le prochain ?
32:51Le prochain, je suis en discussion
32:53avec plusieurs lieux.
32:55Je n'en dirai pas plus.
32:57Parce que là, vous avez placé la barre très haut.
32:59Après, on va dire que c'est des problèmes de riches.
33:01Mais voilà, là, je suis en négociation
33:03avec plusieurs lieux.
33:05Tous ces lieux, bien sûr,
33:07c'est sous le seau du secret défense
33:09de la financialité.
33:11Donc, je révélerai le lieu
33:13une fois qu'il y aura le clap de fin du tournage.
33:15Écoutez, en tout cas,
33:17on conseille vraiment de regarder
33:19ce doc formidable,
33:2152 minutes,
33:23à bord d'un sous-marin nucléaire,
33:25cuisine hors de portée.
33:27Comment cuisine-t-on à bord d'un sous-marin nucléaire ?
33:29Il n'y a pas que la cuisine, il y a l'humain.
33:31Et je conseille ce livre qu'on a évoqué en antenne
33:33qui s'appelle Comment nourrir les dictateurs,
33:35qui est paru aux éditions Noir sur Blanc
33:37d'un cuisinier à un dictateur
33:39qui est absolument passionnant
33:41et vous m'avez dit que vous l'aviez lu et adoré.
33:43Fantastique !
33:45Et pour les impatients, Valérie, c'est également disponible
33:47sur MyCanal, vous pouvez déjà vous connecter
33:49et le regarder.
33:51Vous pouvez voir le doc à bord de ce sous-marin nucléaire.
33:53Merci Fred Cheneau et bon retour sur votre île.
33:55Nous, on se retrouve dans un instant
33:57pour parler de l'actualité.
33:59A tout de suite !

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