Le patronat rassuré après la nomination de Michel Barnier à Matignon

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Michel Barnier a promis "des changements et des ruptures" jeudi lors de sa passation de pouvoir avec Gabriel Attal à Matignon, le nouveau Premier ministre affichant sa volonté de "davantage agir que parler" et de "dire la vérité" sur "la dette financière et écologique".

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00:00Guillaume, on parlait ici même, il y a quelques jours, de l'inquiétude des patrons parce qu'il n'y avait pas de Premier ministre.
00:06Que disent-ils de la nomination de Michel Barnier ?
00:08Les patrons, je ne vais pas vous raconter d'histoire, ils sont soulagés.
00:11Ils ne sont pas euphoriques, mais ils sont rassurés parce que Michel Barnier, gaulliste social, élu d'extraction libérale,
00:19les patrons sont rassurés parce qu'évidemment, pour eux, vous comprenez bien que le cauchemar, l'épouvantail absolu,
00:24c'était un profil de gauche, un Premier ministre de gauche,
00:26alors qu'il n'aurait sans doute pas pu décliner tout le programme du Nouveau Front Populaire
00:31avec les mesures repoussoires pour les patrons qui étaient le SMIC à 1600 euros,
00:34l'abrogation de la réforme des retraites ou encore l'alourdissement de la fiscalité,
00:37mais qui auraient sans doute demandé des gages en ce sens.
00:40Et là, les patrons, du coup, se disent « Bon, ben, Michel Barnier, comme on dit, ça durera ce que ça durera ».
00:45Mais au moins, pour l'instant, on y échappe.
00:47Et ça, c'est important parce qu'on avait des signaux, nous, depuis deux mois sur BFM Business,
00:50beaucoup de patrons qui disaient « Moi, je ne sais pas comment ça va se passer,
00:53donc j'ai dû geler des investissements, j'ai dû geler des embauches ».
00:57Et ça, forcément, c'est très très important finalement.
00:59Oui, mais avec Michel Barnier, on a quand même des gages.
01:02On a des gages, mais on n'a pas des certitudes.
01:05C'est-à-dire que, sur le fond, qu'est-ce que pense Michel Barnier sur le plan économique ?
01:09On est allé refouiller, vous savez, dans son programme,
01:11il était candidat aux primaires en 2022 pour Les Républicains.
01:14Alors là, vous avez des thèmes très très forts de droite, il n'y a pas d'ambiguïté.
01:17Voilà, baisser la pression fiscale sur les entreprises, c'est clair.
01:20Simplification administrative, moins de normes, moins de paperasses pour les entreprises,
01:24ça les empoisonne au quotidien.
01:25Sur les retraites, il ne disait pas 64 ans, il disait 65 ans.
01:29Il parle, je cite, de « lutte contre la cistana ».
01:31Et là, c'est très cash, on dit « au bout de deux offres non acceptées par un chômeur,
01:35deux offres raisonnables, on supprime les allocations chômage ».
01:38Qu'est-ce qu'on appelle une offre raisonnable ?
01:39Évidemment, là, on peut débattre.
01:40Et puis, il y a cette idée de travailler plus,
01:42faire en sorte qu'il y ait plus de Français en âge de travailler qui travaillent véritablement
01:46et que même ceux qui travaillent déjà travaillent un petit peu plus.
01:49Donc là, vous voyez, vous avez des gros marqueurs, pour le coup.
01:51Sur le papier, clairement, c'est un programme très libéral.
01:53Oui, sauf qu'il ne pourra pas l'appliquer.
01:55Un, parce qu'évidemment, on n'arrête pas de le répéter,
01:58il va être sous l'emprise du Rassemblement national.
02:00Donc, il faudra qu'il donne des gages au Rassemblement national,
02:03notamment sur le pouvoir d'achat.
02:04Puis, il y aura un sujet retraite à un moment donné.
02:06Et puis, au-delà de ça, on le disait, il y a un budget 2025 qu'il va falloir faire très, très vite.
02:10Et là, il va falloir faire des économies très clairement.
02:12Et là, les patrons savent très bien que dans la circonstance actuelle,
02:15même eux vont devoir faire des efforts pour l'an prochain.
02:19Et ils se disent, on sait bien qu'au fond, ça va être difficile d'obtenir,
02:23dans les prochains mois, plus que ce qu'on a obtenu ces dernières années
02:26en termes d'allègements de cotisations en baisse d'impôts, évidemment.
02:30Eux aussi savent qu'ils vont devoir faire des efforts.
02:32Tout ça pour dire qu'en leur fort intérieur, les patrons,
02:35je vous disais, ils sont rassurés, pas euphoriques.
02:37Ils se disent, si déjà, on ne détricote pas tout ce qui a été mis en place depuis dix ans,
02:40ça a commencé sous François Hollande,
02:41politique pro-business, favorable aux entreprises.
02:44Déjà, si on ne touche pas à tout ça, ça sera déjà pas mal finalement.
02:47– Merci Guillaume.

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