• il y a 3 mois
Un jeune homme de 18 ans d'origine bosnienne a été tué ce jeudi lors d'une fusillade avec la police de Munich. Les autorités le soupçonnent d'avoir planifié une attaque contre le consulat d'Israël. Christian Prouteau, fondateur du GIGN, revient sur les faits : «Ça a été un traumatisme pour l’ensemble des forces de police dans le monde».

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Transcription
00:00Incomplètement, et pas que pour le GGN, ça a été d'abord un traumatisme pour l'ensemble des forces de police dans le monde,
00:07parce qu'on ne pensait pas que la police allemande, compte tenu de l'image qui nous restait sur la Seconde Guerre mondiale,
00:15soit à ce niveau d'incompétence pour arriver à tel résultat. Je voudrais juste quand même souligner que si on peut reprocher l'incompétence,
00:26il faut mettre en exergue quelque chose qui est majeur dans cette affaire, c'est également le blocage politique qu'il y a eu.
00:33C'est-à-dire que Mme Goldamer a refusé totalement la négociation. C'est-à-dire qu'il fallait jouer l'esprit des...
00:41— Première ministre israélienne, à l'époque. — Pardon. Oui, j'aurais dû préciser. Je suis trop impliqué là-dedans.
00:48Mais il fallait absolument ne pas laisser faire une prise d'otage qui donnait l'impression qu'on pouvait céder à des exigences et qu'oublier complètement
00:58à quel point la géopolitique avait une place, comme elle l'a actuellement, dans tout ce qui se passait de ce qu'on qualifie maintenant de terrorisme,
01:07mais toutes les actions de l'époque. C'est une erreur fondamentale. Or, si vous avez les moyens de négocier, vous négociez.
01:15Si vous les avez pas et que vous voulez utiliser des moyens de force, il faut avoir ces moyens. Et quand le gouvernement allemand s'est retrouvé
01:24contraint de donner l'illusion qu'ils allaient donner un avion au commando, ce qui a été fait avec une opération menée sur ce leurre
01:35qu'était l'avion qu'on leur donnait, et que l'équipe allemande qui était dans l'avion, qui devait intercepter une partie de ce commando,
01:44a décidé, tout d'un coup, en faisant un pot, oh là là, c'est dangereux, on s'en va. Donc ils ont quitté. Il ne restait plus que 5 tireurs d'élite
01:51pour 8 preneurs d'otages. Même si vous n'êtes pas un spécialiste de l'opérationnel, vous avez compris qu'à partir du moment où ils allaient ouvrir le feu,
01:59il allait se passer quelque chose de terrible, dans la mesure où, en plus, ils étaient incapables de se répartir eux-mêmes les objectifs.
02:07Donc ils ont tiré plusieurs fois sur les mêmes.
02:10Déjà, il n'y avait pas de liaisons radio, je crois, entre les tireurs d'élite ?
02:13Il n'y avait pas de liaisons radio, il y avait une mauvaise connaissance du nombre de preneurs d'otages.
02:18Les tireurs d'élite, ce n'était pas réellement leur...
02:20Les tireurs d'élite étaient des volontaires que l'on avait pris dans les stands de tir policiers. On leur a demandé, vous vous entraînez au tir ?
02:28Oui, oui, bon ben venez. Et surtout, aucune coordination entre eux, comme vous le disiez, avec la radio, mais également avec l'équipe qui était dans l'avion.
02:36Donc vous aviez sur le tarmac un avion, l'hélicoptère qui arrivait, au moment, et c'est la coordination des différentes actions dans ce type d'opération,
02:46qui mène au succès ou à l'échec. À partir du moment où vous avez des gens qui ne sont pas volontaires, qui ne sont pas entraînés, qui sont mal équipés,
02:54vous ne pouvez avoir qu'un échec. Et décider d'une opération dans ces conditions-là, c'est criminel. Je le dis.
03:02Pas simplement parce que vous avez en face de vous des gens qui sont jusqu'au boutiste. Ils ont mis 45 minutes avant de se retourner vers les otages.
03:09Ouais... Des opérations comme ça, il n'y en a pas beaucoup. Donc tout ce qu'il ne fallait pas faire est dans l'affaire de Munich.

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