• le mois dernier
Nous continuons la série d'épisodes en partenariat avec le Centre NUTRISS - Nutrition, santé et société. Pour cette épisode, nous discutons avec Julia Lévy-Ndejuru, étudiante au doctorat en nutrition. Cet épisode traite de l'importance d'avoir du plaisir en mangeant, et on aborde également l'alimentation intuitive. Vous reconnaissez peut-être Julia pour ses nombreuses implications dans le domaine. Elle est même auteure du livre « Au-delà de la grossophobie: redéfinir son bien-être et habiter son corps » avec Marilou Morin-Lafferière.
Transcription
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00:00:14Salut!
00:00:15Salut!
00:00:16Ça va bien?
00:00:17Oui, et toi?
00:00:18Oui.
00:00:19On profite de l'air climatisé
00:00:20du studio dans cette vague de
00:00:22canicule.
00:00:23Encore.
00:00:24Oui.
00:00:25On a hâte que ça finisse.
00:00:26Mais, sur une note plus positive,
00:00:28on a un autre épisode qui va être
00:00:29financé par le Centre de
00:00:31Recherche Nutrice, Nutrition,
00:00:32Santé et Société.
00:00:33Oui.
00:00:34Fait qu'en fait, juste à titre
00:00:35de rappel, si vous vous demandez
00:00:37c'est quoi le Centre de
00:00:39Recherche Nutrice, c'est un
00:00:40centre dans lequel il y a à peu
00:00:41près une cinquantaine de
00:00:42chercheurs, environ 200
00:00:43étudiants.
00:00:44Puis, dont les thématiques de
00:00:45recherche vont être, en fait,
00:00:46entre...
00:00:47C'est trois axes.
00:00:48Donc, on a l'axe 1, Nutrition
00:00:50et précision, l'axe 2,
00:00:51Alimentation et comportement,
00:00:53et l'axe 3, Nutrition et
00:00:55Société.
00:00:56Puis, en fait, c'est...
00:00:57On reçoit un étudiant pour
00:00:59chaque thématique.
00:01:00Oui.
00:01:01Hum...
00:01:02Je sais pas si je vais le dire.
00:01:03En fait, je vais le dire.
00:01:04On a un bug.
00:01:05C'était l'axe 3, la dernière
00:01:06fois.
00:01:07Puis là, c'est l'axe 2.
00:01:08Oui, Amélie Loisel, c'était
00:01:09l'axe 3, qui était plus
00:01:10Nutrition et Société.
00:01:11On s'est compris.
00:01:12Et aujourd'hui, on reçoit une
00:01:13étudiante de l'axe 2, qui est
00:01:14vraiment Alimentation et
00:01:15comportement.
00:01:16On va vraiment parler de
00:01:17comportement aujourd'hui.
00:01:18On reçoit Julia Lévy-Déjourou,
00:01:20qui est étudiante au doctorat
00:01:22en Nutrition.
00:01:23Salut.
00:01:24Allô.
00:01:25Ça va?
00:01:26Merci de me recevoir.
00:01:29Tu nous parles de
00:01:30comportement aujourd'hui et
00:01:31d'alimentation?
00:01:32Oui.
00:01:33Exact.
00:01:34Moi, c'est vraiment
00:01:35comportement.
00:01:36Disons, le comportement
00:01:37alimentaire est vraiment au
00:01:38centre de mon projet.
00:01:39Est-ce que je dis tout de
00:01:40suite?
00:01:41Vas-y.
00:01:42C'est ça, mon projet.
00:01:43En fait, c'est que je m'intéresse
00:01:45au plaisir alimentaire comme
00:01:47levier de scène alimentation.
00:01:49Je développe une intervention
00:01:51axée sur le plaisir pour
00:01:53favoriser la scène
00:01:54alimentation.
00:01:55C'est ça, mon projet.
00:01:56On utilise une forme, un cadre,
00:01:58si on veut, assez spécifique
00:02:00pour nous aider à vraiment
00:02:02développer notre intervention
00:02:04de façon systématique pour
00:02:06l'optimiser et espérer qu'elle
00:02:08ait le meilleur effet possible
00:02:10si on veut.
00:02:11OK.
00:02:12Le plaisir.
00:02:13C'est ça, je m'en allais.
00:02:15C'est quoi?
00:02:16C'est quoi, le plaisir de manger
00:02:18ses drapes?
00:02:19Oui.
00:02:20Ça a l'air évident, mais en
00:02:22termes...
00:02:23Mais vous, c'est quoi qui vous
00:02:25intéresse au plaisir alimentaire?
00:02:27Ben, manger ce qui nous plaît,
00:02:29mais en même temps, je me dis...
00:02:31J'aime bien manger des chips,
00:02:33mais je mangerais pas ça
00:02:35tout le temps.
00:02:36Donc, manger des aliments qui
00:02:38sont de haute qualité alimentaire,
00:02:40mais qui te plaisent aussi.
00:02:42OK.
00:02:43Prendre le temps de savourer ce
00:02:45qu'on mange.
00:02:46Donc, le goût, la façon aussi,
00:02:48le comportement.
00:02:49La façon de la traiter aussi.
00:02:51Oui.
00:02:52Ben, c'est ça.
00:02:53Le plaisir alimentaire, en fait,
00:02:55c'est vraiment multidimensionnel.
00:02:57Puis moi, mon projet, c'est de
00:02:59développer, comme je dis, une
00:03:01intervention, mais mon équipe de
00:03:03recherche, ça fait des années
00:03:05qu'elle s'intéresse au plaisir.
00:03:07Puis elles ont développé...
00:03:09D'abord, elles ont fait une
00:03:11revue de la portée où elles ont
00:03:13vraiment essayé de définir un
00:03:15petit peu comment, dans la
00:03:17recherche, est-ce que le plaisir
00:03:19alimentaire a été utilisé pour
00:03:21donner du plaisir?
00:03:2222?
00:03:23Oui.
00:03:24Mais demandez-moi pas de les
00:03:25nommer toutes, s'il vous plaît.
00:03:26Est-ce que tu peux en nommer
00:03:27genre quelques-uns?
00:03:28Quelques-uns?
00:03:29Un peu.
00:03:30Je dirais genre 21.
00:03:31OK.
00:03:32Par exemple, il y en a un que je
00:03:34trouve vraiment cool, c'est les
00:03:36souvenirs alimentaires.
00:03:37Donc, comment est-ce qu'on peut
00:03:39utiliser les souvenirs?
00:03:40Comment ça peut nous procurer du
00:03:42plaisir alimentaire, la
00:03:43nostalgie?
00:03:44Ça, ça me fait penser dans le
00:03:46film Ratatouille, quand il y a
00:03:48la critique de cuisine.
00:03:50Oui.
00:03:51Oui, oui, exact, exact.
00:03:52Quoi d'autre?
00:03:53Il y a des aspects plus sociaux
00:03:55aussi.
00:03:56Donc, le plaisir de manger
00:03:58ensemble.
00:03:59Oui.
00:04:00Quoi d'autre?
00:04:01C'est sûr que je suis on the
00:04:03spot, alors je vais tout
00:04:05oublier.
00:04:06Ce qui est le plus, auquel on
00:04:08pense le plus rapidement, c'est
00:04:10les propriétés caractéristiques
00:04:12sensorielles des aliments.
00:04:14Comment ça peut nous procurer du
00:04:16plaisir?
00:04:17La texture aussi, je imagine.
00:04:18La texture, le goût, l'odorat.
00:04:20L'odorat, oui.
00:04:21Oui.
00:04:22Par exemple, les caractéristiques
00:04:24autres que sensorielles des
00:04:26aliments, ça peut être par
00:04:28exemple nos aliments culturels.
00:04:30C'est ça qui nous rapporte à
00:04:32notre culture, qui sont importants
00:04:34à notre culture.
00:04:35Puis c'est ça, par exemple.
00:04:36Il y en a plein d'autres.
00:04:37Il y en a plein d'autres, oui,
00:04:38oui.
00:04:39Puis le plaisir de manger, je
00:04:40pense que dans le fond, c'est
00:04:41inclus dans le guide alimentaire
00:04:43canadien.
00:04:44Oui.
00:04:45Ils ont commencé à l'inclure
00:04:46sans trop le dire.
00:04:47Oui.
00:04:48Mais c'est juste de manger en
00:04:49famille.
00:04:50Oui.
00:04:51De partager des repas.
00:04:52Oui.
00:04:53De savourer, prendre le temps.
00:04:54C'est ça.
00:04:55Savourer, exact.
00:04:56Oui, ça a été...
00:04:57Oui, puis pour nous, c'est
00:04:58intéressant, là, évidemment,
00:04:59parce que c'est comme...
00:05:00Ah, bien, même le guide
00:05:01alimentaire canadien aborde
00:05:02cette dimension-là du fait de
00:05:03l'acte de manger.
00:05:04Donc, ça prouve un petit peu
00:05:05que ce qu'on fait, c'est
00:05:06pertinent.
00:05:07Puis tu utilises le plaisir de
00:05:08manger pour...
00:05:09Favoriser notre alimentation.
00:05:10Favoriser notre alimentation.
00:05:11Oui.
00:05:12Exact.
00:05:13Donc, comment on peut utiliser
00:05:14ça comme levier, comme peut-être
00:05:15source de motivation pour
00:05:16développer, oui, une alimentation
00:05:17saine?
00:05:18OK.
00:05:19Puis comment tu fais ça?
00:05:20Comment je fais quoi?
00:05:21Comment tu utilises...
00:05:22Bien, là, je développe mon
00:05:23intervention.
00:05:24Oui, c'est ça.
00:05:25Donc, là, il faudra que tu me
00:05:26réinvites quand ça va être fait.
00:05:27Je vais pouvoir tout t'expliquer
00:05:28parce que, dans le fond,
00:05:29j'utilise la cartographie
00:05:30d'intervention.
00:05:31C'est-à-dire que j'utilise
00:05:32la cartographie de
00:05:33l'intervention.
00:05:34C'est-à-dire que j'utilise
00:05:35la cartographie de l'intervention.
00:05:36C'est-à-dire que j'utilise
00:05:37la cartographie de l'intervention.
00:05:38Je vais pouvoir tout t'expliquer
00:05:39parce que, dans le fond,
00:05:40j'utilise la cartographie
00:05:41d'intervention pour développer
00:05:42notre intervention.
00:05:43Donc, la cartographie
00:05:44d'intervention, c'est un cadre
00:05:45avec plusieurs étapes qui te
00:05:46guident dans le développement
00:05:47d'une intervention.
00:05:48OK.
00:05:49Puis, dans le fond,
00:05:50une des premières étapes,
00:05:51c'est un peu de faire...
00:05:52Regarder dans la littérature
00:05:53puis aussi dans les premières
00:05:54études aussi que j'ai faites
00:05:55dans mon doc pour un peu
00:05:56mettre la table pour voir
00:05:57qu'est-ce qu'il y a
00:05:58d'intéressant,
00:05:59qu'est-ce qu'il y a
00:06:00d'intéressant,
00:06:01qu'est-ce qu'il y a
00:06:02d'intéressant,
00:06:03c'est quoi les déterminants
00:06:04de la saine alimentation
00:06:05qu'on devrait utiliser
00:06:06dans notre intervention.
00:06:07Donc, tu sais,
00:06:08je peux pas...
00:06:09J'ai comme pas la réponse
00:06:10parce que j'ai pas encore
00:06:11fini de développer
00:06:12mon intervention.
00:06:13Donc, je peux pas te dire
00:06:14qu'est-ce qu'on a décidé
00:06:15de choisir
00:06:16et puis c'est quoi,
00:06:17tu sais, la logique derrière
00:06:18parce que c'est ça
00:06:19que j'aime en fait
00:06:20de la cartographie
00:06:21d'intervention,
00:06:22c'est que t'as une raison,
00:06:23t'as tout un raisonnement
00:06:24qui explique pourquoi
00:06:25c'est une bonne option
00:06:26pour développer
00:06:27notre intervention
00:06:28et de donner une bonne
00:06:29réponse.
00:06:30Et j'ai beaucoup
00:06:31d'études que je fais
00:06:33tu choisis une certaine façon d'intervenir.
00:06:36C'est pas « je me fais une tête avec la littérature »,
00:06:40ce qui est très bien aussi,
00:06:41on peut avoir des bonnes conclusions,
00:06:43je pense qu'on fait ça.
00:06:44Mais là, on a vraiment un système qui nous aide
00:06:46de « oui, avec la littérature,
00:06:48mais clairement, c'est quoi les flèches ? »
00:06:50Tu fais une flèche entre « voici ce qu'on a lu,
00:06:52voici ce qu'on a conclu »,
00:06:53flèche, donc on va faire ça.
00:06:55Puis c'est vraiment comme,
00:06:56c'est pas juste une conclusion qu'on fait
00:07:00parce qu'on a lu,
00:07:01c'est vraiment, on fait des liens clairs
00:07:02entre chaque déterminante
00:07:03et chaque chose qu'on va faire.
00:07:04Je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire.
00:07:05Oui, oui, oui.
00:07:06Tu fais juste à la littérature,
00:07:07des fois ça ne s'applique pas nécessairement
00:07:08à ta population sinon.
00:07:09Oui, exact.
00:07:10Puis dans le fond,
00:07:12une de mes premières,
00:07:13la première étude que j'ai faite,
00:07:16moi-même,
00:07:17bref, disons une des premières études que j'ai faite,
00:07:20c'est avec les dénutritionnistes,
00:07:22justement,
00:07:23parce qu'il y avait la revue de la littérature
00:07:25qui avait été faite,
00:07:26mais nous, on se demandait
00:07:27comment les cliniciennes emploient le plaisir de manger.
00:07:31Oui, sur le terrain.
00:07:32Puis ça, c'est une étude,
00:07:33c'est ça que je suis en train de faire l'analyse maintenant,
00:07:36une étude qualitative d'entretien que j'ai faite.
00:07:38Puis, donc c'est ça, exact.
00:07:40On avait besoin de plus que la revue de la littérature
00:07:43pour informer ce qu'on allait faire.
00:07:45À quel point, justement,
00:07:46le plaisir de manger est utilisé en clinique?
00:07:49Moi, je pense qu'il est beaucoup utilisé.
00:07:51Oui?
00:07:52Oui, à mon avis, oui.
00:07:53Tu sais, dans la pratique,
00:07:56on parle beaucoup d'alimentation intuitive aussi.
00:08:00Puis de faire des choix alimentaires
00:08:02basés un peu sur des motivations intrinsèques
00:08:05plutôt que de se baser sur des pressions externes,
00:08:08des chiffres, des kilos qu'il faut peser
00:08:11ou des grammes de choses qu'il faut consommer, mettons.
00:08:14J'ai l'impression qu'en tout cas, moi,
00:08:16depuis le moment où j'ai commencé comme nutritionniste,
00:08:19puis aujourd'hui, j'ai vu un gros...
00:08:22J'ai l'impression que quand j'ai gradué,
00:08:24ça marquait vraiment le début d'un changement très clair
00:08:28dans ce qui était reconnu
00:08:30ou ce que beaucoup de personnes faisaient par rapport à ça.
00:08:33Donc, moi, ce que j'ai vu,
00:08:34c'est vraiment l'alimentation intuitive
00:08:36qui est vraiment devenue super populaire
00:08:38quand j'ai commencé.
00:08:39C'est quoi, l'alimentation intuitive?
00:08:41Je pense que je connais des bouts de ça,
00:08:43mais pas totalement.
00:08:44Peux-tu nous l'expliquer?
00:08:45Oui.
00:08:46Bien, l'alimentation intuitive,
00:08:48c'est une façon de s'alimenter
00:08:51qui cherche à, justement, nous reconnecter avec nous-mêmes.
00:08:57Donc, nos signaux de faim et de rassasiement,
00:09:00nos préférences.
00:09:02Puis aussi, il y a tout un pan de l'alimentation intuitive
00:09:04qui veut, disons, développer des façons
00:09:08de se défaire de la pression de la culture des diètes.
00:09:11La culture des diètes,
00:09:12c'est vraiment vu comme une grosse barrière
00:09:15à l'alimentation intuitive.
00:09:16OK.
00:09:17Donc, en alimentation intuitive,
00:09:18on travaille beaucoup la relation à la nourriture.
00:09:21Comment se défaire de nos règles pour...
00:09:24Parce qu'en fait, on a beau dire, je veux m'écouter,
00:09:27je veux accepter que la satisfaction, c'est important,
00:09:30mais si, en même temps, je me sens tirée d'un côté
00:09:33par beaucoup de règles, par beaucoup de pression
00:09:35que je me donne,
00:09:36beaucoup de préoccupations par rapport à mon poids, par exemple,
00:09:38bien, ça peut être vraiment dur.
00:09:39Donc, il faut travailler ça pour ensuite essayer
00:09:42de se rendre à quelque chose de plus intuitif
00:09:44puis de plus simple,
00:09:45puis d'axer sur nos préférences,
00:09:47puis vraiment ce qui nous convient à nous
00:09:50en tant que personnes individuelles.
00:09:52C'est quasiment de la psychologie rendue là.
00:09:55Bien, c'est vraiment le comportement alimentaire.
00:09:58Donc, je pense qu'il y a des nutritionnistes
00:10:01qui sont bien formés.
00:10:02T'as pas besoin d'être psychologue
00:10:04pour travailler l'alimentation intuitive, disons.
00:10:06OK.
00:10:07Mais il y a, en nutrition,
00:10:09quand on sort de l'école, en tout cas dans mon temps,
00:10:11c'est certain qu'il fallait des formations de plus
00:10:13pour pouvoir adresser différents, justement,
00:10:16différentes choses qu'on adresse en alimentation intuitive
00:10:18comme la relation à la nourriture.
00:10:19C'est vrai que c'est pas un sujet qui...
00:10:22Il faut s'informer.
00:10:23On peut pas juste intervenir là-dessus
00:10:25sans comprendre un petit peu
00:10:27comment la restriction peut avoir un effet
00:10:29sur les comportements,
00:10:31puis comment parler de ça avec la clientèle.
00:10:33Hum.
00:10:34Ouais.
00:10:35Est-ce que tu pourrais nous donner peut-être
00:10:37un exemple d'alimentation intuitive?
00:10:39Mettons, ça pourrait être juste comme...
00:10:41Ah, t'sais, mettons, toute ma vie,
00:10:44j'ai dû manger mes brocolis, mais j'haïs ça,
00:10:46fait qu'à la place, je vais le substituer
00:10:47avec un autre légume.
00:10:49Hum.
00:10:50J'ai pas d'exemple, mais...
00:10:51On connaît pas.
00:10:52Non, non, mais juste pour donner un exemple
00:10:54vraiment comme concret,
00:10:55pour qu'on comprenne peut-être mieux,
00:10:56mais es-tu un exemple?
00:10:58Hum...
00:11:01OK.
00:11:02Ben, disons, quelqu'un qui viendrait
00:11:05développer un petit peu ses compétences
00:11:08de mangeur ou mangeuse intuitive, mettons,
00:11:11puis qui dit, ben, moi, j'haïs manger ces légumes,
00:11:14mais je me force à les manger.
00:11:16Ben, le but en alimentation intuitive,
00:11:18c'est toujours de viser la satisfaction.
00:11:21Hum-hum.
00:11:22Donc, OK.
00:11:23Donc, manifestement, t'sais, en discussion,
00:11:25on voit que c'est une entrave à la satisfaction,
00:11:27au plaisir, au fait d'écouter,
00:11:28de manger des choses qu'on aime pas.
00:11:29Ouais.
00:11:30Donc là, ça peut être de voir, ben,
00:11:32pour quelle raison est-ce que tu te forces?
00:11:34T'sais, c'est quand même important de savoir
00:11:36pourquoi on fait des choses.
00:11:37Ouais.
00:11:38Puis après, des fois aussi,
00:11:41il y a des gens qui peuvent décider de,
00:11:43par exemple, je sais pas,
00:11:44plus manger un certain légume,
00:11:45mais je pense pas que le but
00:11:46de l'alimentation intuitive,
00:11:47c'est de le substituer.
00:11:48Si la personne dit pas, je veux le substituer.
00:11:52C'est comme, c'est quoi le but de la personne?
00:11:54Est-ce que c'est juste de viser la satisfaction
00:11:56ou c'est de découvrir des nouveaux légumes?
00:11:59Ou, t'sais, c'est comme, c'est plus large que ça,
00:12:02si tu veux.
00:12:03Moi, j'ai une question.
00:12:04Ouais.
00:12:05Admettons, là, que quelqu'un dit,
00:12:06ben, moi, je vais arrêter de manger des brocolis.
00:12:08On est parti là-dessus.
00:12:09Ben, écoute, c'est vraiment partir les brocolis.
00:12:11J'aime pas les brocolis,
00:12:12mais sa raison, c'est parce qu'elle s'est toujours fait dire
00:12:14qu'il fallait qu'elle mange des brocolis.
00:12:16Ça vient de l'extérieur.
00:12:17Versus, elle trouve ça important,
00:12:19ou on s'en fout,
00:12:20trouve ça important de manger des brocolis
00:12:22parce que c'est bon pour la santé.
00:12:24Fait que si ça vient d'elle-même
00:12:26et qu'elle aime pas ça,
00:12:27mais qu'elle sait que c'est important
00:12:28et qu'elle veut être en santé,
00:12:29est-ce que c'est correct?
00:12:31De se forcer?
00:12:32Ben, en fait, c'est pas...
00:12:33Ben, t'sais, je pense, c'est comme,
00:12:34c'est pas à moi de dire
00:12:35qu'est-ce qui est correct ou pas.
00:12:36C'est plus, ben, la personne vient me voir
00:12:39et elle veut me parler de ça.
00:12:41Donc, d'accord, parlons-en.
00:12:42T'sais, c'est pas nous qui menons.
00:12:44C'est pas mes objectifs.
00:12:46C'est l'objectif de la personne.
00:12:47Fait que, mettons, si elle dit,
00:12:48ben là, je me force,
00:12:49mais est-ce que je suis vraiment obligée
00:12:50de manger mes brocolis?
00:12:51Là, je vais être comme, non.
00:12:55Pis là, on va voir,
00:12:56OK, ben, si j'en mange plus,
00:12:58comment je me sens par rapport à ça?
00:13:00Est-ce que je veux découvrir autre chose?
00:13:01Est-ce que je veux substituer?
00:13:02Pourquoi est-ce que je me force à en manger?
00:13:04Ah ben, c'est important de manger des légumes, d'accord,
00:13:06mais est-ce que tu veux explorer d'autres...
00:13:07sources de légumes?
00:13:08Ou qu'est-ce qui t'inquiète?
00:13:10Est-ce que c'est les fibres, mettons?
00:13:11Ah, c'est important de manger.
00:13:12OK, ben, il y a d'autres sources de fibres, t'sais.
00:13:14Mais je pense que l'alimentation intuitive,
00:13:17pourquoi ça...
00:13:19Les gens ont vraiment été attirés par ça.
00:13:22C'est surtout l'aspect que...
00:13:25Un des principes,
00:13:26parce qu'il y a dix principes
00:13:27en alimentation intuitive,
00:13:29pis un des principes,
00:13:30c'est la permission inconditionnelle de manger.
00:13:33Donc, de lever toutes les règles alimentaires
00:13:36et de vraiment se reconnecter à...
00:13:39Ben, pourquoi...
00:13:40Faire des choix parce qu'on veut les faire
00:13:42et pas parce qu'on doit les faire.
00:13:44Et donc, ça a donné lieu, par exemple,
00:13:46sur les réseaux sociaux,
00:13:47à beaucoup de publications
00:13:49où les gens allaient mettre comme des...
00:13:51Je sais pas, des donuts
00:13:52ou comme des aliments
00:13:53qu'on n'associe pas à la nutrition traditionnelle
00:13:55pis dire, oui, t'sais, on a le droit de manger ça.
00:13:58Pis là, tout le monde était comme,
00:13:59ah, mon Dieu, quoi?
00:14:00Pis là, je pense que c'est une des choses
00:14:02qui a peut-être attiré l'attention du grand public,
00:14:04c'est-à-dire des nutritionnistes
00:14:05qui me disent de manger genre des donuts.
00:14:07Qu'est-ce qui se passe?
00:14:08J'ai le droit de manger ça, t'sais.
00:14:10Fait que je pense que ça, ça a beaucoup...
00:14:13Je sais pas.
00:14:14Je pense que ça a touché l'imaginaire des personnes.
00:14:17Pis c'est vrai qu'on a le droit de manger des donuts.
00:14:19Fait que là...
00:14:20Pis tout ça aussi,
00:14:21avec le changement de discours des nutritionnistes,
00:14:24même dans l'espace public,
00:14:25je pense que ça a vraiment intéressé les gens
00:14:28de se faire dire par des nutritionnistes
00:14:30qu'on peut manger, t'sais, des donuts.
00:14:33Par exemple.
00:14:34Ouais.
00:14:35Mais c'est vrai que, t'sais,
00:14:36on peut enlever les barrières
00:14:37parce qu'après, si on se connecte à son corps, à soi,
00:14:40c'est sûr, j'ai le droit de manger des beignes.
00:14:42Mais si j'en mange huit,
00:14:43je me sentirais vraiment pas bien.
00:14:45Fait que c'est ça, l'alimentation,
00:14:47et tu sais, une fois j'ai envie d'en manger,
00:14:49c'est correct, mais quand je me sens pas bien,
00:14:51il faut que j'arrête.
00:14:52Fait que...
00:14:53Ouais, c'est ça.
00:14:54Mais dans le sens, t'sais,
00:14:55si t'as pas de barrière que c'est interdit,
00:14:57tu voudras pas nécessairement binge
00:14:59ou en manger vraiment beaucoup
00:15:00parce que c'est pas nécessairement interdit,
00:15:02ensuite, si t'es plus à l'écoute de ton corps,
00:15:04tu vas faire
00:15:05« Ah, ben quand j'en mange, je me sens pas nécessairement bien. »
00:15:07« Quand j'en mange huit, c'est mal au ventre. »
00:15:09Ouais, fait que la prochaine fois,
00:15:10j'ai juste même pas envie moi-même.
00:15:12Ouais.
00:15:13Mais c'est vrai, hein?
00:15:14Ouais, ouais.
00:15:15Et si on se met une restriction,
00:15:16c'est comme « Je sais que j'ai pas le droit,
00:15:18fait que je veux en manger,
00:15:19même si je sais que je vais être malade. »
00:15:20C'est ça, t'sais,
00:15:21tu regardes ton sac de tube que t'as acheté,
00:15:22« J'ai pas le droit à manger ça, j'ai pas le droit. »
00:15:24Ouais, c'est ça.
00:15:25Fait que là, c'est ça si tu manges au complet,
00:15:26fait que t'as pas bien, t'sais.
00:15:27Ça prend beaucoup de place dans ton cerveau, là.
00:15:29« Faudrait sûr que j'en mange, faut pas que j'y pense. »
00:15:31Là, t'y penses de plus en plus.
00:15:32C'est ça.
00:15:33Exact, ouais.
00:15:34À part que si t'as le droit tout le temps,
00:15:35pis t'en manges, t'es comme « Ben, je me sens pas bien. »
00:15:36Ouais.
00:15:37Pis c'est des apprentissages,
00:15:38parce que je pense que c'est important de...
00:15:40T'sais, comme tu dis,
00:15:41« Si j'en mange huit, je vais me sentir mal. »
00:15:43Mais c'est important de se donner le droit d'en manger huit.
00:15:45C'est ça.
00:15:46Pis après d'être comme,
00:15:47« Ah, wow, c'était vraiment une erreur. »
00:15:49Ouais.
00:15:50« Ça, c'était bon, mais comme, plus jamais. »
00:15:52Ouais, c'est ça.
00:15:53Fait que t'sais, huit ou peu importe combien,
00:15:55mais l'idée, je pense, c'est de...
00:15:57J'ai jamais mangé huit beignes.
00:15:58Ben, j'ai jamais mangé huit beignes.
00:16:01Ben, les beignes Krispy Kreme, là,
00:16:02ça peut être dangereux, parce que ça fond.
00:16:04Ouais, mais honnêtement, non.
00:16:05Huit, non.
00:16:06Quatre, peut-être, là, mais huit, non.
00:16:07Huit, c'est beaucoup.
00:16:08Ça peut...
00:16:09Moi, je connais quelqu'un qui a développé une aversion, là,
00:16:11à cause des beignes Krispy Kreme,
00:16:12parce qu'il en avait mangé, oui, beaucoup trop.
00:16:15C'est difficile.
00:16:16Il s'est senti super mal.
00:16:17Pis après, il n'en a pas mangé pendant comme trois ans.
00:16:21Ouais.
00:16:22Alors, souvenez-vous, chère audience,
00:16:23de ne pas manger huit beignes.
00:16:26Ou essayez-vous,
00:16:27pis vous allez voir ce que votre corps vous dit.
00:16:29Vous le referez plus.
00:16:31Fait que toi, t'es nutritionniste de formation.
00:16:33Oui.
00:16:34OK.
00:16:35Est-ce que tu peux nous parler de ton parcours un petit peu?
00:16:36Comment tu t'es rendue au doctorat?
00:16:38Oui.
00:16:39Donc, en fait, moi, j'ai fait...
00:16:41La nutrition, c'était mon deuxième bac.
00:16:43OK.
00:16:44Donc, j'ai fait un bac en psychologie.
00:16:46Oui, c'est vrai.
00:16:47Ensuite, j'ai fait...
00:16:48Ensuite, j'ai pris un an de...
00:16:50Je me cherche.
00:16:52Pis ensuite, j'ai décidé d'aller en nutrition.
00:16:56Dans le fond,
00:16:57quand j'ai décidé d'aller en nutrition,
00:16:59ça venait pas nécessairement d'un endroit très sain,
00:17:02parce que j'étais très préoccupée par la nourriture.
00:17:04C'est ça qui m'a amenée en nutrition.
00:17:06Et puis ensuite,
00:17:07quand j'ai commencé mes études tranquillement,
00:17:09j'ai découvert justement l'alimentation intuitive.
00:17:14Pis j'ai vraiment travaillé sur moi-même
00:17:17avec ces approches-là.
00:17:19Et c'est comme ça finalement que j'ai un peu trouvé ma passion
00:17:24pis ma...
00:17:25Ouais.
00:17:26Toute ma pulsion de vouloir aller plus loin, mieux comprendre.
00:17:31Pis aussi, ça m'a donné un peu...
00:17:33Comme un sens un peu à ma carrière.
00:17:35Parce que quand j'ai commencé mes études,
00:17:38on parlait pas vraiment d'alimentation intuitive.
00:17:41On parlait pas vraiment non plus de l'approche inclusive
00:17:43à l'égard du poids.
00:17:44Donc, c'est l'approche moins axée sur la perte de poids,
00:17:47vraiment plus axée sur d'autres variables,
00:17:51facteurs de santé, mettons.
00:17:54Et puis, quand j'ai découvert ces approches,
00:17:57j'étais étudiante.
00:17:58J'étais étudiante,
00:17:59et puis, quand j'ai découvert ces approches,
00:18:01j'étais étudiante.
00:18:02Pis je comprenais pas pourquoi on en parlait pas vraiment
00:18:05pis c'était très axé sur le poids, le poids, le poids.
00:18:08Donc, ça m'a...
00:18:10C'est ça.
00:18:11En tout cas, je trouvais qu'il fallait que ça change.
00:18:14Fait que là, ça m'a comme donné une vocation.
00:18:16Là, j'ai commencé un blog quand j'étais étudiante.
00:18:19Pis ça a continué après.
00:18:21J'ai découvert l'organisme équilibre
00:18:24pis j'ai été faire mon stage avec eux.
00:18:27J'étais la première de McGill.
00:18:29D'ailleurs, si vous allez à McGill,
00:18:30vous faites votre stage chez Équilibre,
00:18:31parce que c'est un endroit où vous pouvez faire des stages,
00:18:33c'est peut-être un peu grâce à moi.
00:18:35Parce que j'aurais dit, moi, c'est là que je vais.
00:18:37Parce que personne...
00:18:38T'sais, cette approche-là, c'était beaucoup chapeau.
00:18:40Équilibre m'en parlait,
00:18:41c'était un peu eux qui, au Québec, parlaient de ça.
00:18:43Pis moi, je voulais absolument me former avec eux.
00:18:46C'était un incontournable.
00:18:48Donc, j'ai vraiment demandé, demandé d'aller là.
00:18:50Pis là, finalement, ça a marché.
00:18:52Mais tant mieux pour vous.
00:18:53Oui.
00:18:54C'est vraiment cool.
00:18:55C'était vraiment le fun.
00:18:56Pis ça m'a permis de rencontrer des gens.
00:18:58Maintenant, j'écris encore pour le blog de mon Équilibre.
00:19:01Je collabore avec Équilibre encore aujourd'hui.
00:19:03J'ai travaillé un été avec eux.
00:19:05Donc, c'est ça.
00:19:07C'est vraiment un bel organisme que j'aime beaucoup
00:19:10et qui fait des trucs vraiment super pertinents
00:19:12et importants au Québec.
00:19:14Mais c'est ça.
00:19:15Fait que j'ai un peu décidé que moi,
00:19:18j'allais aller de l'avant
00:19:19pis vraiment pousser dans cette direction-là,
00:19:21ce type d'approche, faire la promotion,
00:19:23faire les réseaux sociaux et tout.
00:19:25Puis aussi, la grossophobie,
00:19:26on n'en parlait vraiment pas dans le temps.
00:19:28C'est vrai.
00:19:29Vraiment pas du tout.
00:19:30Pis il y avait un blog 10 octobre.
00:19:32Je ne sais pas si vous connaissez Gabrielle Lesacollard.
00:19:35C'est une miettante anti-grossophobie.
00:19:38Mais c'est ça.
00:19:39Maintenant, elle est moins...
00:19:40Elle est quand même beaucoup sur les réseaux,
00:19:41mais pendant longtemps,
00:19:42elle a eu le blog 10 octobre
00:19:43où elle parlait de grossophobie.
00:19:45Elle a écrit un livre là-dessus, justement,
00:19:48qui se basait un peu sur les écrits de son blog.
00:19:51Elle a beaucoup commencé à parler de la grossophobie.
00:19:54Moi, je lui ai écrit un petit message à un moment donné.
00:19:57C'est comme ça qu'on est devenus amies
00:19:58parce que j'étais comme...
00:19:59Oh mon Dieu!
00:20:00Je m'intéresse à ça aussi.
00:20:01Mais moi, dans le fond,
00:20:02beaucoup de choses que j'apprenais,
00:20:03je les apprenais en anglais.
00:20:04Parce qu'aux États-Unis, c'était pas...
00:20:06On était ailleurs.
00:20:07Ils en parlaient déjà beaucoup.
00:20:09Donc, c'est ça.
00:20:11Puis avec...
00:20:12Je me suis formée une petite communauté avec Gabrielle.
00:20:15Puis là, éventuellement,
00:20:16ça a pris vraiment de l'ampleur.
00:20:17C'est devenu beaucoup plus mainstream.
00:20:20Puis là, ça fait quelques années
00:20:21que je suis un peu moins sur les réseaux sociaux
00:20:24parce que c'est bon.
00:20:25Il y a plein de...
00:20:26Tu sais, maintenant, c'est cool.
00:20:27Il y a plein de gens qui parlent de ça.
00:20:29Ça fait que je peux...
00:20:31Pour moi, c'est un peu compliqué,
00:20:32ma relation avec les réseaux sociaux.
00:20:34Donc, j'accueille le fait de me sentir forcée
00:20:37de devoir être connectée puis publier.
00:20:40Oui, c'est ça, les réseaux,
00:20:41pour que ça marche, il faut que tu sois constante.
00:20:44S'il y a des gens qui commandent, il faut que tu répondes.
00:20:47C'est vraiment une joie temporelle.
00:20:49Oui, c'est difficile pour l'anxiété aussi.
00:20:51Ce n'est pas facile.
00:20:52Oui, puis aussi la concentration.
00:20:54La pression.
00:20:55Parce que j'ai des petits défis de concentration.
00:20:58Puis les notifications, pour moi, c'est impossible.
00:21:01Depuis que j'ai un téléphone,
00:21:03je le mets sur silence,
00:21:04mes amis n'arrivent pas à m'appeler.
00:21:06Parce que ça me...
00:21:07Genre, ça m'agresse.
00:21:08C'est ça.
00:21:09Ça m'agresse, les notifications.
00:21:11Puis c'est ça, les réseaux sociaux.
00:21:13J'aime vraiment entrer en contact avec les gens,
00:21:15mais c'est...
00:21:16Je n'aime pas...
00:21:17Je suis heureuse de ne plus me forcer.
00:21:19Parce qu'avant, j'aimais ça.
00:21:21Puis je me disais, c'est important.
00:21:23Justement, il n'y avait pas personne qui en parlait,
00:21:26mais je sentais que ma voix pouvait avoir un impact
00:21:28parce qu'il n'y en avait pas tant.
00:21:30Mais là, maintenant que c'est ça, je me sens moins...
00:21:33Je ne me mets plus cette pression-là.
00:21:35Alors, quand je publie, je publie.
00:21:37C'est le fun.
00:21:38J'ai des petits échanges et tout.
00:21:39Puis quand je décide que je disparais, je disparais.
00:21:41Puis ça ne me dérange pas.
00:21:42Ce n'est pas grave.
00:21:43Oui.
00:21:45Tu as fait ton bac...
00:21:46Tes deux bacs à McGill.
00:21:47Oui, c'est ça.
00:21:48Parfait.
00:21:49Puis ensuite, tu as fait une maîtrise.
00:21:50Oui, c'est ça.
00:21:51J'ai fait une maîtrise avec Véronique Provencher de l'INAF.
00:21:54Oui, à Laval.
00:21:55À Laval.
00:21:56OK.
00:21:57Puis, elle, je l'ai découverte
00:21:58parce que j'ai vu, en fait, des articles
00:22:00qu'elle a publiés dans le cadre de son doctorat
00:22:03sur l'approche inclusive à l'égard du poids.
00:22:05Puis c'était une intervention.
00:22:06Puis là, j'ai comme, oh mon Dieu!
00:22:08Incroyable!
00:22:09Puis au début, je n'avais même pas vu
00:22:10que c'était des Québécois.
00:22:11Puis c'est quand j'ai vu les auteurs...
00:22:13Les noms.
00:22:14Les noms.
00:22:15Puis là, je me suis dit, oh mon Dieu!
00:22:16Est-ce possible?
00:22:18Un rêve!
00:22:19Genre, ils sont juste à Québec.
00:22:21Parce qu'au départ, moi, quand je pensais à ma maîtrise,
00:22:23je me disais...
00:22:24Je savais déjà que je voulais faire des trucs
00:22:25reliés à ces sujets-là.
00:22:26Oui.
00:22:27Je me disais, oh!
00:22:28Je vais devoir déménager aux États-Unis
00:22:29puis tout ça.
00:22:30Puis je me disais, oh non!
00:22:31Ça ne me tentait pas vraiment.
00:22:32OK.
00:22:33Non, mais c'est quand tu n'as pas envie d'aller loin,
00:22:34tu sais.
00:22:35Oui.
00:22:36Je ne sais pas...
00:22:37Non, non.
00:22:38Quand j'ai vu que c'était à Québec,
00:22:39j'étais comme, oh mon Dieu!
00:22:40La chance!
00:22:41Fait que là, je lui ai écrit.
00:22:42Puis c'est ça.
00:22:43Elle a accepté de me superviser pour ma maîtrise.
00:22:46Puis ensuite, j'ai continué parce que...
00:22:49Dans le fond, Simone Lemieux, c'est ma directrice de doc.
00:22:53C'était ma co-directrice pour ma maîtrise.
00:22:56Puis elle avait un projet.
00:22:58Elle m'en a parlé.
00:22:59Parce que je pense que j'ai dû dire, à un moment donné,
00:23:01que j'avais peut-être un intérêt pour un docteurat.
00:23:03Puis elle me l'a proposé.
00:23:04Puis là, je ne pouvais pas dire non,
00:23:05parce que c'était trop cool.
00:23:07Fait que c'est ça qui s'est passé.
00:23:09C'est quoi qui t'a attiré vers la recherche en tant que telle?
00:23:11C'est vraiment juste un peu la continuité
00:23:13de ce que tu avais déjà commencé?
00:23:15J'ai toujours aimé la recherche
00:23:18ou le concept de recherche avant même d'être en recherche
00:23:21parce que je trouvais que ça me donnait des réponses.
00:23:24Et moi, j'aime beaucoup les réponses.
00:23:26J'aime comprendre.
00:23:27Et j'aime le processus scientifique
00:23:29qui permet d'avoir des conclusions
00:23:31avec un certain degré de confiance.
00:23:33Donc moi, c'est ça.
00:23:34Donc j'aime ce côté juste en général de la recherche,
00:23:37de chercher des réponses avec vraiment...
00:23:39C'est ça.
00:23:40Puis ensuite, c'est sûr que quand j'ai découvert
00:23:43un peu mon domaine d'intérêt comportement alimentaire
00:23:46en relation à la nourriture,
00:23:47puis que j'ai vu que c'était quand même relativement neuf,
00:23:50il y avait beaucoup d'interventions en perte de poids,
00:23:53des études là-dessus,
00:23:54mais l'approche plus inclusive
00:23:55ou même des études d'observation
00:23:57en relation à l'alimentation, le poids...
00:24:02Non, non, non.
00:24:03C'était moins...
00:24:04Il y en avait moins.
00:24:05Puis moi, ça m'intéressait de contribuer à ça
00:24:07pour qu'il y en ait plus,
00:24:08parce qu'il faut des données pour épauler
00:24:12ou justifier nos interventions.
00:24:14Donc c'était... c'est ça.
00:24:16Je voulais contribuer à ça.
00:24:18Est-ce que ton bac en psycho te sert?
00:24:22Oui.
00:24:23Là, maintenant, oui.
00:24:24Mais à l'époque, ça n'a pas été facile pour moi, ce bac.
00:24:28Je ne savais pas trop ce que je faisais.
00:24:31Je n'avais pas de plan, en fait.
00:24:33Je ne savais pas ce que je voulais faire après.
00:24:35Je ne me voyais pas justement
00:24:37faire de doctorat en psychologie,
00:24:39parce que ça doit dépendre des universités,
00:24:42mais à McGill, on commence, on est 600.
00:24:45Puis genre...
00:24:46Plus ça va, moins il y en a.
00:24:48Plus ça va, moins il y en a.
00:24:49Puis genre, pour le doctorat,
00:24:50je pense qu'il y avait 10 places.
00:24:52C'est pareil.
00:24:53Oui, c'est comme ça aussi.
00:24:54J'ai mes deux anciennes scolos, c'était ça.
00:24:57Ça commence entre 200 et 300.
00:24:59Plus ça va, plus ça diminue.
00:25:01Mais encore là, il n'y a quasiment pas de place.
00:25:03Il faut que tu aies énormément de bénévoles.
00:25:06Il faut que tu aies des notes de l'amour.
00:25:08Il faut que tu aies des A+.
00:25:10Il faut que tu aies énormément de sages en recherche.
00:25:12Il faut que tu aies énormément de bénévoles,
00:25:14de relations d'aide.
00:25:15Je ne sais pas si c'était pareil pour toi.
00:25:17Je pense que je n'ai pas été plus loin que de me dire...
00:25:20J'ai vu cet esprit de compétition.
00:25:24En fait, j'ai choisi le bac en psycho un peu...
00:25:30pas à reculons, mais presque.
00:25:32Mes parents m'avaient dit que c'était important de faire un bac.
00:25:37Donc, il fallait choisir quelque chose.
00:25:42En plus de l'alimentation intuitive,
00:25:44recherche d'emplois intuitifs.
00:25:46Des fois, c'est de la pression.
00:25:48Tu te dis qu'il faut que je fasse un bac.
00:25:49Qu'est-ce que je choisis?
00:25:50Oui, exact.
00:25:51Ma mère était psychologue.
00:25:53Donc, je pense que peut-être que je me suis dit...
00:25:56Allons-y.
00:25:57C'est une solution facile.
00:25:59Oui, ça semblait cool.
00:26:01Rendu au bac, j'ai trouvé ça super dur.
00:26:04J'ai trouvé l'esprit de compétition.
00:26:06Je ne connaissais personne.
00:26:08Je n'ai vraiment pas aimé ça.
00:26:11Je pense que si j'avais été à une autre université,
00:26:14ça aurait pu être différent.
00:26:16Je pense que l'atmosphère peut changer d'une université à l'autre.
00:26:19Mais là, malheureusement,
00:26:20on dirait que je suis en train de bâcher mes guilles psychologiques.
00:26:22Ce n'est vraiment pas mon but.
00:26:24Mais c'est mon expérience que j'ai eue subjective dans le temps.
00:26:28Ça n'a pas été facile de terminer mon bac.
00:26:32Je n'avais pas des super notes.
00:26:34Ce n'était pas motivant pour moi.
00:26:36J'avais des hautes attentes envers moi-même.
00:26:38Je n'avais pas des bonnes notes
00:26:40parce que je n'étais pas super motivée.
00:26:42Je devrais avoir des bonnes notes.
00:26:44Je me mettais cette pression d'avoir des bonnes notes,
00:26:46mais je n'arrivais pas à atteindre mes objectifs.
00:26:48Parce que finalement, bof.
00:26:50C'est un service.
00:26:52Si je n'ai pas des bonnes notes, ça motive encore moins.
00:26:54Exact.
00:26:55Aussi, je n'ai pas choisi mes cours.
00:26:57Comme j'étais moyen motivée,
00:27:01je n'ai pas été très intentionnelle dans les choix de cours.
00:27:04Je ne me suis pas dit qu'est-ce qui pourrait bien m'intéresser.
00:27:07Oui, c'est ça.
00:27:09J'ai pris des cours.
00:27:11Je lisais.
00:27:13Ça te rend le moins pire.
00:27:15Il y a moins de travail.
00:27:17Peut-être pas moins de travail,
00:27:19mais c'est comme si j'allais avec...
00:27:22Je ne me cassais pas la tête.
00:27:24Je prenais les cours.
00:27:26Tu n'étais pas vraiment motivée.
00:27:28Par contre, j'ai fait une mineure en biologie.
00:27:30Puis là, j'ai pris un cours de génétique.
00:27:32Puis là, c'était le meilleur cours de mon bac.
00:27:37Pour vrai?
00:27:39Mais là, j'ai capoté.
00:27:40J'ai trouvé ça fascinant.
00:27:42Tout ce que je voulais faire, c'était étudier pour ce cours
00:27:44parce que je trouvais ça trop fascinant.
00:27:46J'aurais pu devenir généticienne, finalement.
00:27:48Oui.
00:27:50Oui, un cours que tu as aimé.
00:27:52Non, mais ce n'est pas vrai.
00:27:53Il y a plusieurs cours que j'ai aimés,
00:27:55mais j'ai trouvé les méthodes d'évaluation difficiles.
00:27:59C'était beaucoup de par-coeur, par-coeur, par-coeur,
00:28:01de remplissage de codes.
00:28:03Puis quand tu n'es pas motivée, ça ne rentre pas.
00:28:05Non, ça ne rentre pas.
00:28:06Ça rentre difficilement.
00:28:07Même si j'ai une très bonne mémoire.
00:28:09Si tu ne fais pas l'exercice d'essayer d'apprendre par coeur
00:28:12et que tu fais juste lire les choses, ça ne va pas rentrer.
00:28:15En tout cas pour moi.
00:28:16Non, mais quand il y a vraiment quelque chose qui m'intéresse,
00:28:19je me rappelle de chaque détail, de chaque chiffre.
00:28:22Exact.
00:28:23Du texte au complet, je me rappelle de tout.
00:28:25Quand ça ne m'intéresse pas, je peux lire la phrase dix fois,
00:28:28je ne sais même pas de quoi il parle.
00:28:30Exact. On se comprend. Même chose.
00:28:32Mais c'est ça.
00:28:34J'ai eu certains moments dans mon bac de psycho que j'ai bien aimés,
00:28:38mais quand j'ai terminé, j'étais juste comme...
00:28:41Tu sais, j'ai réussi.
00:28:42J'ai terminé mon bac.
00:28:44Une bonne chose de faite.
00:28:45Puis ensuite, j'ai pris mon année off.
00:28:49Mais quand j'ai commencé en nutrition,
00:28:51là j'étais vraiment motivée.
00:28:53Puis c'était comme le jour et la nuit.
00:28:55Tu tentais vraiment à ta place.
00:28:57Oui. J'étais vraiment intéressée par tous mes cours.
00:29:00Puis éventuellement, je me suis rendue compte
00:29:03de la pertinence de mes études en psycho.
00:29:05En plus?
00:29:06Oui. Puis j'ai même fait un...
00:29:08Quand j'étais en psychologie,
00:29:09je n'aurais pas pu travailler vraiment dans un labo.
00:29:11C'était super compétitif et tout.
00:29:13Mais là, j'ai fait un...
00:29:14J'ai travaillé dans un labo de psychologie de la santé
00:29:17quand j'étais en nutrition.
00:29:19Donc, tu sais, j'ai fini par retrouver un petit peu cet intérêt-là.
00:29:23Puis même en continuant dans mes études,
00:29:26le comportement alimentaire, ça me fascine, ça me passionne.
00:29:29En fait, tous les comportements de santé,
00:29:31tout ce qui est, c'est ça, la prise de décision,
00:29:33le type de motivation, c'est des choses qui me passionnent.
00:29:36Mais pendant que je le faisais...
00:29:38Puis aussi, il faut dire, j'ai pas pris de cours de motivation.
00:29:41Peut-être que ça m'aurait vraiment allumé
00:29:43si j'en avais pris quand j'étais en psycho.
00:29:45Mais aussi, peut-être que c'est juste à la donnée
00:29:47que j'ai pas pris des cours qui ont déclenché cette étincelle.
00:29:50Mais maintenant, c'est ça.
00:29:52Maintenant, je vois tous les liens,
00:29:53puis j'aime vraiment ça encore, la psycho.
00:29:55Puis je trouve que ça me donne quand même...
00:29:57C'est intéressant pour moi d'avoir fait un bac de psycho maintenant,
00:30:00dans mon histoire, si on veut.
00:30:02Mais à l'époque, c'était pas facile.
00:30:04Je pense qu'il y a jamais rien qui est perdu.
00:30:06Tu sais, même si on s'écarte un peu de notre chemin,
00:30:09ça fait quand même qu'on a un bagage plus riche, plus unique.
00:30:12Puis finalement, c'est impossible que t'aies fait quelque chose
00:30:15qui soit perdu.
00:30:16Le pire qui arrive, t'as appris des choses,
00:30:18t'as eu de l'expérience.
00:30:19Sur toi-même, au pire.
00:30:20Oui, c'est ça.
00:30:21Rien ne se perd, rien ne s'est perdu.
00:30:23Ça se transforme.
00:30:25Ça s'applique même à nos études universitaires.
00:30:29Une journée typique, une recherche,
00:30:31ça ressemble à quoi pour toi?
00:30:33Donc moi, je travaille à Montréal.
00:30:36J'habite à Montréal.
00:30:37Et donc, je travaille beaucoup à distance.
00:30:40Donc, une journée typique, c'est je vais dans mon sous-sol
00:30:44puis je vais à mon ordi.
00:30:46On dirait que tu te gagnes toute la journée.
00:30:48C'est ça.
00:30:49Je vais dans mon sous-sol.
00:30:51Mais c'est ça, j'ai des rencontres avec mon équipe.
00:30:55Mais sinon, je suis à mon ordi, puis j'analyse des données.
00:30:59Ou par exemple, l'étude avec les nutritionnistes,
00:31:01je fais des entretiens.
00:31:03C'était quand même en virtuel.
00:31:05Ça fait que je suis à mon ordi.
00:31:07Je fais plein de choses, mais sur l'ordi la plupart du temps.
00:31:10Puis des fois, je viens à Québec pour faire des rencontres.
00:31:13Je m'implique dans certains comités.
00:31:15Donc, il y a des rencontres auxquelles je n'assiste en personne.
00:31:18Ça fait que je viens à Québec.
00:31:20Tout le monde fait juste de l'ordi.
00:31:22On pose la question à tout le monde, tout le monde est comme...
00:31:24On fait de l'ordi.
00:31:25Je lis, j'écris, je fais de l'analyse.
00:31:27Oui, exact. C'est à peu près ça.
00:31:29Est-ce que tu t'es un peu loin de ton équipe des fois?
00:31:31Ou est-ce que tu es toujours à distance?
00:31:33Oui, je trouve ça...
00:31:35Des fois, je trouve ça un peu difficile d'être loin.
00:31:38Parce que je trouve que...
00:31:40Mais en même temps, je pense que maintenant,
00:31:42avec la COVID, il y a eu beaucoup...
00:31:44Il y a beaucoup de gens finalement qui travaillent.
00:31:46Oui, ça s'est beaucoup amélioré.
00:31:48Puis c'est rendu un outil maintenant.
00:31:50Tu sais que tu as un rendez-vous, ou peu importe.
00:31:52Aujourd'hui, ça fait un peu moins bien.
00:31:54Mais tu peux être autant efficace des fois.
00:31:57Puis honnêtement, une fois de temps en temps,
00:31:59ça fait du bien d'être à la maison.
00:32:01Oui, mais moi, je trouve qu'à l'inverse,
00:32:03ça fait du bien de faire ça de temps en temps.
00:32:05Aller sur ton lieu de travail.
00:32:07Ça te rappelle.
00:32:09Oui, ça te rappelle pourquoi tu fais ça.
00:32:11Ça te motive. Tu vois les gens, tu te partages.
00:32:13Ça fait un petit boost.
00:32:15Puis après, quand tu retournes chez toi,
00:32:17t'es motivée. Parce que tu peux tout le temps être chez soi.
00:32:19On ne se rappelle plus pourquoi on fait ça.
00:32:21Je pense que ce serait facile que...
00:32:23Admettons que je reste toujours chez moi.
00:32:25Ça, c'est vraiment personnel à moi.
00:32:27Je me mets tout le temps à finir un peu plus tôt.
00:32:29Commencer un peu plus tard.
00:32:31Prendre mes routines plus longues.
00:32:33Au final, je travaille trois heures.
00:32:35Tu vois pas l'importance.
00:32:37À un moment donné, je veux faire ça demain.
00:32:39Je suis chez moi. Je me mets un peu plus tôt.
00:32:41Ça serait absolument mon problème de procrastination.
00:32:43C'est différent de la COVID.
00:32:45Parce que la COVID, tout le monde était chez eux.
00:32:47Tout le monde vivait les mêmes choses.
00:32:49C'était pas grave.
00:32:51Je n'étais plus motivée pendant la COVID.
00:32:53Alors que là, quand je suis chez nous,
00:32:55c'est différent.
00:32:57La COVID...
00:32:59Moi, j'ai eu mon enfant.
00:33:01Mon enfant avait six mois quand ça a commencé.
00:33:03La pandémie.
00:33:05Donc, j'ai fait...
00:33:07En fait, je devais déménager à Québec.
00:33:09Quand mon fils avait genre...
00:33:11Parce que l'idée, c'était que
00:33:13j'ai fait une année de maîtrise plus à distance.
00:33:15Puis ensuite, que je ferais ma deuxième année
00:33:17ici.
00:33:19On avait trouvé un appartement.
00:33:21Mon chum fait travailler à distance de Québec.
00:33:23On allait amener mon fils.
00:33:25Puis là, la pandémie a commencé.
00:33:27Évidemment, on a dû annuler
00:33:29notre bail. Puis là, on était comme...
00:33:31Ça va finir, le proprio. On était comme... Non.
00:33:33On va vraiment annuler notre bail.
00:33:35Fait que c'est ça.
00:33:37On devait déménager.
00:33:39Puis comme... En fait, je sais plus
00:33:41si c'est toi ou toi. Je pense que c'est toi qui disais ça.
00:33:43Pendant la COVID, tout le monde était
00:33:45chez eux. Donc, c'était différent.
00:33:47Donc là, j'ai eu aucun FOMO.
00:33:49J'avais aucune impression de manquer des choses.
00:33:51Ben, je pense que c'est ça.
00:33:53Peut-être ça.
00:33:55Puis je me suis impliquée parce que c'était facile pour moi de m'impliquer.
00:33:57J'ai fait partie de... J'étais représentante
00:33:59étudiante au sein du
00:34:01comité scientifique de Nutris.
00:34:03Est-ce que c'est... Oui, Nutris.
00:34:05C'est bien ça. Puis, c'était simple
00:34:07pour moi parce que tout était à distance.
00:34:09Donc, j'ai pu m'impliquer puis j'ai été chanceuse
00:34:11de pouvoir m'impliquer
00:34:13de cette façon-là. Mais éventuellement,
00:34:15quand les choses ont commencé à être
00:34:17de plus en plus en personne, j'ai senti
00:34:19justement que je manquais
00:34:21des choses, plus de choses. C'est comme des activités
00:34:23entre étudiants. J'aimerais ça, moi,
00:34:25rencontrer les autres étudiants et tout, mais
00:34:27je ne veux pas. C'est ça.
00:34:29Je ne veux pas l'aller-retour pour
00:34:31un barbecue.
00:34:33Une pizza avec
00:34:3510 personnes.
00:34:37C'est ça. Mais
00:34:39je viens quand même. Puis c'est cool, quand j'ai des rencontres,
00:34:41j'essaie de rester un peu plus longtemps.
00:34:43Je fais toujours une rencontre en personne avec ma directrice
00:34:45ou mon équipe.
00:34:47Puis, j'y dîne avec des étudiants que je connais
00:34:49déjà.
00:34:51Donc, c'est ça. J'essaie toujours
00:34:53d'avoir aussi du social avec les gens de
00:34:55Nutrice. Pour rentabiliser ta journée.
00:34:57Oui. Parce que c'est vraiment
00:34:59un bel environnement. Ce n'est pas pour faire de la pub, mais
00:35:01c'est comme le meilleur endroit.
00:35:03C'est vraiment beau.
00:35:05J'aimerais ça que ce soit Montréal.
00:35:07C'est beau, c'est tranquille.
00:35:09Tu as le jardin, tu as le centre de la chambre.
00:35:11Tout le monde est vraiment gentil.
00:35:13C'est comme une atmosphère.
00:35:15Je n'ai pas l'impression d'être en compétition.
00:35:17C'est comme une grande famille.
00:35:19Il y a une cohésion.
00:35:21Moi, j'adore.
00:35:23Beaucoup de collaboration.
00:35:25J'ai vraiment l'impression que c'est un milieu de recherche unique.
00:35:27Je n'en ai pas fait beaucoup, mais
00:35:29c'est rare que j'entende d'autres
00:35:31dire qu'ils ne ressentent pas la compétition.
00:35:33Il y a beaucoup
00:35:35d'empathie. Les gens sont là vraiment
00:35:37pour toi, pour t'écouter si tu ne vas pas bien.
00:35:39C'est pas grave, prends ton temps.
00:35:41C'est juste pour t'aider, toi.
00:35:43Pas pour qu'eux
00:35:45utilisent ton travail
00:35:47ou ta production.
00:35:49C'est vraiment centré sur
00:35:51chaque personne.
00:35:53Ça, c'est le fun.
00:35:55C'est beau en plus.
00:35:57Oui, c'est super beau. C'est lumineux.
00:35:59Plus que ton sous-sol.
00:36:01Vraiment, ça, c'est un gros problème.
00:36:03Le manque de lumière.
00:36:05Tu ressens-tu une pression
00:36:07de performance?
00:36:09Oui, je ressens quand même, mais ça ne vient pas de mon milieu.
00:36:11Ça revient de toi.
00:36:13Ça vient de moi, je pense.
00:36:15Quand même,
00:36:17d'avoir toujours été dans des milieux
00:36:19compétitifs à l'école
00:36:21depuis le plus jeune âge. J'ai toujours été dans
00:36:23des écoles compétitives.
00:36:25Je pense que c'est...
00:36:27C'est pour ça que quand je faisais mon bac et que je n'avais pas
00:36:29des bonnes notes,
00:36:31c'était comme inconcevable. Je ne sais pas comment
00:36:33expliquer, mais c'était tellement
00:36:35en contradiction avec mes
00:36:37attentes.
00:36:39Sauf que maintenant, avec
00:36:41le temps, je pense que
00:36:43je suis vraiment meilleure pour nuancer.
00:36:47Je sais ce qui est important
00:36:49pour moi. Je pense que
00:36:51ça, c'est avec l'âge. Parce qu'il faut dire
00:36:53que justement, j'ai fait un bac.
00:36:55J'ai pris un an.
00:36:57J'étais déjà plus vieille que tout le monde quand j'ai commencé en nutrition.
00:36:59Après ça, j'ai fait ma maîtrise.
00:37:01J'ai eu la COVID, j'ai eu un enfant.
00:37:03Je n'ai pas fait ma maîtrise en deux ans.
00:37:05Je suis plus vieille que...
00:37:07Il y a plein de personnes qui ont des
00:37:09enfants et qui sont plus vieilles.
00:37:11Je pense que l'étudiant gradué moyen.
00:37:13D'avoir un enfant aussi,
00:37:15je pense que ça m'a vraiment aidée à
00:37:17savoir ce qui est important
00:37:19pour moi.
00:37:21Mettre une distance entre cette
00:37:23pression de performance que je peux ressentir
00:37:25et mon day-to-day.
00:37:27J'ai beau me dire qu'il fallait
00:37:29que je fasse ça, mais je sais que
00:37:31je vais aller chercher mon fils.
00:37:33Je ne vais pas travailler le soir.
00:37:35Je vais chercher mon fils à la garderie. Je vais le souper.
00:37:37Je priorise
00:37:39si je vais aller m'entraîner.
00:37:41C'est très important pour moi, ma santé mentale.
00:37:43Je vais prioriser ça.
00:37:45Ensuite, je me repose le soir.
00:37:47C'est aussi la clé
00:37:49de s'écouter comme ça
00:37:51pour être plus productive
00:37:53au travail après ça.
00:37:55De rester motivée.
00:37:57On s'épuise aussi.
00:37:59On en parle souvent au podcast.
00:38:01Est-ce que tu veux parler de la réalité
00:38:03d'être justement un parent étudiant?
00:38:05Oui, bien sûr.
00:38:07Je pense que
00:38:09justement,
00:38:11comme je disais,
00:38:13je me suis sentie un petit peu
00:38:15en retard
00:38:17ou lente dans mon
00:38:19parcours.
00:38:21C'est quelque chose
00:38:23que j'ai dû accepter.
00:38:25Finalement, je n'avançais pas
00:38:27au rythme habituel
00:38:29ou attendu.
00:38:31Entre autres,
00:38:33évidemment parce que j'ai eu mon enfant.
00:38:35Une fois que tu as ton enfant,
00:38:37ce n'est pas tout d'avoir pris un an de maternité
00:38:39parce qu'après, il continue d'être là.
00:38:41On le souhaite qu'il soit là.
00:38:43C'est très positif.
00:38:45Ce n'est pas ça. Tu prends ton congé maladroit
00:38:47et tu es de retour à 1000 %.
00:38:49Exactement. Ce n'est pas ton année.
00:38:51C'est vraiment toute ta vie à partir de là.
00:38:53Donc,
00:38:55ça a été un exercice
00:38:57d'accepter que je n'avais plus
00:38:59le temps que j'avais.
00:39:01J'avais plus l'espace mental que j'avais.
00:39:03Mon espace mental est occupé
00:39:05par beaucoup d'autres choses
00:39:07importantes qu'il faut avoir en tête
00:39:09pour s'occuper d'un enfant.
00:39:11Aussi, la fatigue.
00:39:13Ça a été très dur pour moi au début.
00:39:15Le retour au travail, la fatigue.
00:39:17Il y avait la pandémie.
00:39:19Nous, on l'a gardé.
00:39:21Ses grands-parents ont gardé...
00:39:23Ses grands-parents.
00:39:25Les grands-parents de mon enfant.
00:39:27C'est drôle de dire comme ça.
00:39:29Pendant un an...
00:39:31Au lieu de commencer à garder
00:39:33à un an après mon congé,
00:39:35il a commencé à garder à deux ans.
00:39:37Pendant un an,
00:39:39c'est mon père ou mes beaux-parents
00:39:41qui le gardaient.
00:39:43Ce n'est pas la même flexibilité que la garderie.
00:39:45Ce n'était pas du 7h à 18h
00:39:47en théorie l'ouverture.
00:39:49C'était des vraies personnes
00:39:51qui ont une autre vie.
00:39:53C'était moi
00:39:55qui devais gérer tout ça.
00:39:57Étant à la maîtrise,
00:39:59j'étais plus flexible que mon partenaire.
00:40:03Ça a été difficile.
00:40:05J'avais moins de temps en plus
00:40:07à cause de ça.
00:40:09Tu penses toujours à ça.
00:40:11Un petit message.
00:40:13Demain, je vais devoir
00:40:15te le ramener à 2h.
00:40:17Évidemment, merci juste
00:40:19de le garder.
00:40:21Ça, c'était super stressant.
00:40:23Maintenant, quand j'y pense,
00:40:25la pandémie a beaucoup affecté
00:40:27mon expérience de jeune mère.
00:40:29Il y avait toutes ces pressions
00:40:31et ce stress d'attraper des choses.
00:40:33C'était vraiment
00:40:35angoissant.
00:40:37J'étais moins productive.
00:40:39Je n'avais pas un bébé qui dormait
00:40:41particulièrement bien.
00:40:43J'ai entendu des histoires pires,
00:40:45mais ça a pris vraiment du temps
00:40:47avant de finir ses nuits.
00:40:49Le sommeil, c'est vraiment important.
00:40:51Je m'en suis particulièrement rendue
00:40:53compte à ce moment-là.
00:40:55Je me sentais un peu...
00:40:57Je me sentais plus lente.
00:40:59Je me sentais comme
00:41:01retardée,
00:41:03tirée vers l'arrière,
00:41:05mais vraiment par rapport
00:41:07à cette question de performance.
00:41:09Mais en même temps,
00:41:11ça ne me donnait pas...
00:41:13Je n'avais pas de regrets.
00:41:15Je remarquais ça et je me disais
00:41:17que c'était plat.
00:41:19Je ne pouvais pas aller comme
00:41:21ça.
00:41:23Je trouvais ça quand même dur,
00:41:25mais sans me dire que je regrettais
00:41:27tout ou quoi que ce soit.
00:41:29Aussi, j'ai eu des directrices
00:41:31vraiment super compréhensives.
00:41:33Elles aussi ont des enfants.
00:41:35Ce n'est pas elles qui allaient
00:41:37mettre la pression de quoi que ce soit.
00:41:39J'ai eu cette chance,
00:41:41mais c'est dur
00:41:43d'accepter ça, d'accepter
00:41:45qu'on a juste moins de temps.
00:41:47Même si on voudrait,
00:41:49je n'ai pas l'énergie,
00:41:51mais j'ai des choses plus
00:41:53importantes à faire.
00:41:55Mais on s'habitue.
00:41:57Maintenant, je n'ai plus de temps.
00:41:59Mon enfant est plus grand,
00:42:01donc j'ai plus de temps,
00:42:03j'ai beaucoup plus d'espace
00:42:05mental. Mais au début,
00:42:07les premières années,
00:42:09ça a été vraiment tough.
00:42:11Apprendre à être une maman aussi.
00:42:13C'est vraiment impressionnant.
00:42:15C'est gentil.
00:42:17J'ai du mal à me gérer.
00:42:21Faire ce travail
00:42:23de soi-là.
00:42:25Aujourd'hui, j'ai pas eu le temps,
00:42:27mais c'est pas grave,
00:42:29je m'occupe d'autres choses.
00:42:31Parfois, je trouve ça un peu dur.
00:42:33Mais ça te force.
00:42:35C'est là que tu t'en rends compte
00:42:37que quand j'arrête,
00:42:39à 5h, c'est bizarre,
00:42:41ça va peut-être un peu mieux.
00:42:43Retour à la vraie réalité.
00:42:45Nos études, c'est pas 100% la réalité.
00:42:47Non, c'est vrai.
00:42:51Je pense qu'on a aussi...
00:42:53Une fois que tu acceptes,
00:42:55oui, j'ai ces émotions-là,
00:42:57je suis déçue,
00:42:59je sens la pression de performance.
00:43:01Mais pour moi,
00:43:03ce qui aide, je me rattache toujours
00:43:05au fait que je voulais avoir un enfant.
00:43:07C'est un choix.
00:43:11J'ai toujours voulu avoir au moins un enfant.
00:43:13C'est ça le prix.
00:43:15C'est ça que je me disais.
00:43:17Oui, c'est tough et tout,
00:43:19mais j'ai un enfant.
00:43:21Je veux avoir un enfant.
00:43:23Je me ramenais toujours à ça.
00:43:25Ça m'a vraiment aidée à voir
00:43:27c'est quoi qui est important.
00:43:29Oui, j'ai moins de temps,
00:43:31je suis moins productive.
00:43:33Les heures que j'ai maintenant,
00:43:35je suis productive parce que j'ai
00:43:37beaucoup moins de temps.
00:43:39Mais les plus beaux moments de ma vie,
00:43:41maintenant.
00:43:43Avant, j'étais tellement passionnée.
00:43:45Je suis encore.
00:43:47J'aime beaucoup ce que je fais,
00:43:49mais c'était différent.
00:43:51Toute l'énergie ou la passion
00:43:53ou toute l'excitation que je pouvais vivre,
00:43:55les pics, c'était vraiment de mon travail
00:43:57ou de la sensibilisation que je faisais.
00:43:59C'est vraiment attaché au travail.
00:44:01C'est comme ça que je me valorisais
00:44:03aussi beaucoup.
00:44:05Quand j'ai eu un enfant,
00:44:07ça a mis vraiment
00:44:09beaucoup de choses en perspective.
00:44:11Je pense que ça a été un cadeau pour moi.
00:44:13Parfois, je me dis que c'est quand même dommage
00:44:15parce que ça aurait été bien que je me rende compte
00:44:17que je n'ai pas eu besoin
00:44:19d'avoir tel choc
00:44:21dans ma vie qui me force.
00:44:23C'est littéralement la chose
00:44:25qui me tire le plus fortement.
00:44:27Qui te rattache au terre à terre.
00:44:29Oui, exactement.
00:44:31Ça aurait été bien que je puisse
00:44:33quand même avoir certaines notions avant.
00:44:35Mais pour moi, ça a été ça
00:44:37qui m'a vraiment rattachée
00:44:39au terre à terre.
00:44:41C'est quoi qui est important?
00:44:43Je ne vais pas regretter
00:44:45d'avoir passé plus de temps
00:44:47avec mon enfant, mais je peux regretter
00:44:49d'avoir passé plus de temps
00:44:51à travailler alors que j'aurais pu
00:44:53être avec mon fils ou ma famille.
00:44:55Peu importe.
00:44:57Tantôt, tu disais
00:44:59que ce qui t'a drivé un peu en nutrition,
00:45:01c'est qu'il n'y avait pas assez de place
00:45:03sur les réseaux.
00:45:05Tu vois, ce qui me drive,
00:45:07c'est qu'on ne parle pas assez
00:45:09du fait de normaliser
00:45:11que les étudiants gradués,
00:45:13leur fin de semaine et leur soirée,
00:45:15il faut qu'ils prennent ça off.
00:45:17C'est un travail.
00:45:19Ce n'est pas vrai qu'on met de la pression
00:45:21qu'il faut travailler les soirs,
00:45:23finir tard, rentrer au laboratoire
00:45:25la fin de semaine.
00:45:27Je trouve ça terrible parce qu'il y a plein
00:45:29de gens qui peuvent passer à côté
00:45:31plein de choses.
00:45:33C'est vraiment difficile d'être jeune
00:45:35et avoir un enfant.
00:45:37Parce qu'on se rend compte,
00:45:39tu fais un doctorat, un postdoctorat,
00:45:41tu as un poste à 35 ans,
00:45:43mais toute ta vie personnelle
00:45:45surpose pour faire mal
00:45:47à commencer plus tard.
00:45:49C'est vrai, on voit nos amis
00:45:51qui commencent à avoir des maisons,
00:45:53qui commencent à avoir des enfants,
00:45:55mais nous, on n'est pas là encore
00:45:57parce qu'on ne peut pas,
00:45:59on est nous deux.
00:46:01Mais aussi, je dois dire que
00:46:03dans mon cas, j'ai été vraiment chanceuse
00:46:05parce que mon partenaire
00:46:07avait une bonne stabilité,
00:46:09un emploi stable.
00:46:11Donc, nous,
00:46:13avec nos bourses et tout, tu ne sais jamais
00:46:15quand tu commences si tu vas avoir une bourse.
00:46:17Même ta bourse,
00:46:19ça dure 3 ans, 4 ans.
00:46:21Après ça, qu'est-ce qui se passe?
00:46:23Pour avoir un enfant, c'est quand même
00:46:25utile d'avoir un certain
00:46:27sentiment de stabilité.
00:46:29Évidemment.
00:46:31Je pense que
00:46:33si on avait été deux dans ma situation,
00:46:35on n'aurait peut-être pas fait les mêmes
00:46:37choix.
00:46:39Je dois dire ça quand même.
00:46:41Moi, ça me fait de la peine. Je trouve ça dommage
00:46:43que des gens qui veulent faire des études,
00:46:47c'est des choix qu'ils doivent faire pour mettre
00:46:49un peu sur pause leur vie,
00:46:51retarder leur vie. Je trouve ça dommage.
00:46:53Je suis d'accord.
00:46:55Justement, ça pénalise
00:46:57beaucoup les femmes. Mais maintenant,
00:46:59même dans les demandes de bourse, on peut dire un peu
00:47:01ce qui explique
00:47:03pourquoi, pendant telle période,
00:47:05on n'a pas publié.
00:47:07Oui.
00:47:09On parlait avec, je ne sais plus quelle étudiante,
00:47:11qui disait de normaliser les trous dans les CV.
00:47:13Pas nécessairement si tu es
00:47:15en congé de maternité, mais juste un an que tu es comme
00:47:17« Moi, j'ai besoin
00:47:19de prendre une pause, d'aller travailler. »
00:47:21Ou tu as fait autre chose. Pourquoi on n'aurait pas le droit
00:47:23d'essayer autre chose et de revenir?
00:47:25Exactement. De normaliser juste des fois.
00:47:27Oui.
00:47:29C'est une chose que j'ai appris
00:47:31à valoriser de mon parcours.
00:47:33C'est correct d'avoir un parcours atypique
00:47:35ou pas étape
00:47:37attendue ou standard.
00:47:39Ça donne des forces d'apprendre des choses.
00:47:41Finalement,
00:47:43tu es au doc à mon âge,
00:47:45mais ça a des avantages aussi.
00:47:47En fait, plus je rencontre des gens,
00:47:49plus je me rends compte que tout le monde a un parcours atypique.
00:47:51Oui, ça doit être ça. C'est vrai.
00:47:53Je me dis « C'est qui qui fait le parcours atypique? »
00:47:55À chaque fois que je rencontre du monde, c'est comme
00:47:57« Moi, j'ai pris une pause. Un fois, je suis allée travailler,
00:47:59puis je suis revenue. Finalement, moi, je n'aimais pas ça.
00:48:01J'ai fait un an de telles choses. Je suis échangée. »
00:48:03C'est vrai. Tout le monde fait ça.
00:48:05Comme il n'y en a pas de parcours atypique,
00:48:07je pense que c'est vraiment plus rare.
00:48:09Le parcours atypique.
00:48:11Finalement, ça n'existe pas.
00:48:13La plupart des parcours sont atypiques.
00:48:15Tout le monde est atypique.
00:48:17Oui, c'est ça.
00:48:19C'est bien, en fait.
00:48:21C'est quand même une grosse décision
00:48:23de faire un doctorat.
00:48:25Une maîtrise, mais un doctorat encore plus souvent.
00:48:27C'est plus long.
00:48:29C'est bien d'avoir fait un petit peu de zigzag avant.
00:48:31Tu ne veux pas regretter ça.
00:48:33Il faut être certain.
00:48:35Tu n'as pas envie de lâcher ton doc après trois ans.
00:48:37C'est beaucoup de travail.
00:48:41C'est correct.
00:48:43Tu as le droit.
00:48:45Si tu as besoin, il faut.
00:48:47Ce serait dommage.
00:48:49C'est beaucoup de travail.
00:48:51Mais sachez-le.
00:48:53Si vous avez besoin de lâcher votre doc, lâchez-le.
00:48:55Vous avez le droit.
00:48:57Les équipements sont plus importants que ton doc.
00:49:01Est-ce que des fois, tu ressens
00:49:03le syndrome de l'imposteur?
00:49:05Oui.
00:49:07Absolument.
00:49:09Je pense que
00:49:11quand on est en recherche,
00:49:13en tout cas moi, ce que j'ai réalisé,
00:49:15plus j'avançais en recherche,
00:49:17c'était des choses que je ne savais pas.
00:49:19Oui, ça fait peur.
00:49:21On sort du bac et on est comme
00:49:23« je connais plein d'affaires ».
00:49:25Là, tu arrives en maîtrise et c'est comme…
00:49:27Tu lis quelques articles et tu es comme
00:49:29« attendez une seconde ».
00:49:31Là, tu essaies de faire une synthèse dans ta tête
00:49:33pour essayer de comprendre réellement.
00:49:35Ça demande beaucoup de travail aussi,
00:49:37comprendre les statistiques.
00:49:39C'est une tendance.
00:49:41C'est tellement complexe.
00:49:43Au début, j'ai été un peu atterrée
00:49:45par cette réalisation.
00:49:47J'étais comme « oh mon Dieu, je voulais des réponses finalement ».
00:49:49Tu avais plus de questions.
00:49:51Il y avait beaucoup plus de questions à répondre.
00:49:53Exact.
00:49:55Mais c'est ça,
00:49:57j'ai oublié la question de quoi on parlait.
00:49:59Syndrome de l'imposteur.
00:50:01Syndrome de l'imposteur.
00:50:03Comme j'ai réalisé qu'il y a beaucoup de choses
00:50:05que je ne comprenais pas
00:50:07et que je ne savais pas,
00:50:09ça fait que quand je parle…
00:50:11En fait, c'est très rare que je parle de mon doctorat.
00:50:13Comme là, justement, c'est un peu la première fois
00:50:15que je m'aventure.
00:50:17Que j'en parle, disons,
00:50:19j'en fais comme de la communication, comme vous faites.
00:50:21Parce que j'ai l'impression
00:50:23que je ne sais pas grand-chose.
00:50:27Oui.
00:50:29Syndrome de l'imposteur de parler de ton projet
00:50:31parce que tu ne le connais pas assez.
00:50:33Qui d'autre est mieux?
00:50:35Finalement, j'en connais quand même beaucoup.
00:50:37Plus ça avance, plus t'en connais.
00:50:39Même pendant ma maîtrise,
00:50:41j'ai appris beaucoup de choses,
00:50:43mais j'ai aussi appris qu'il y avait
00:50:45beaucoup de choses que je ne savais pas.
00:50:47Je trouve que…
00:50:49J'ai eu longtemps peur
00:50:51de parler de recherche
00:50:53parce qu'il faut toujours mettre une nuance.
00:50:55C'est vrai.
00:50:57Justement, rajouter des paramètres
00:50:59pour que ce qu'on dit ne soit pas faux.
00:51:03Parce que c'est toujours des tentatives
00:51:05de réponses.
00:51:07Donc moi,
00:51:09même encore aujourd'hui,
00:51:11je trouve ça compliqué.
00:51:13De venir ici, pour moi,
00:51:15je me suis forcée parce que je me suis dit
00:51:17qu'il faut que j'apprenne à parler de mon doc,
00:51:19qu'il faut que j'apprenne à parler de ma recherche
00:51:21parce que je veux le faire.
00:51:23Quand je parle plus de l'aspect clinique,
00:51:27j'ai co-écrit un livre.
00:51:29Oui.
00:51:31Je voulais qu'on en parle.
00:51:33Pour ça aussi, c'est sûr que
00:51:35c'est un drôme d'imposteur d'écrire un livre.
00:51:37C'est quand même tout un projet.
00:51:39Mais c'était quand même…
00:51:41C'était aussi basé sur notre expérience clinique.
00:51:43C'était pas juste un ouvrage de recherche.
00:51:45Donc,
00:51:47mon expertise clinique,
00:51:49je suis à l'aise d'en parler parce que c'est moi.
00:51:51Mais je trouve que tout l'aspect recherche,
00:51:53ça donne…
00:51:55Ça tend à me faire sentir
00:51:57un peu plus incertaine quand je tiens des propos.
00:51:59Donc, c'est ça.
00:52:01C'est vrai que dans la recherche,
00:52:03on se pose des questions.
00:52:05Il y a pas beaucoup de réponses.
00:52:07Mais c'est parce que toutes les réponses qu'on donne
00:52:09sont jusqu'à preuve du contraire.
00:52:11C'est de la science.
00:52:13Tu peux jamais vraiment prouver quelque chose.
00:52:15C'est ça.
00:52:17Ce qui était vrai il y a 20 ans,
00:52:19c'est justement en nutrition et alimentation
00:52:21que c'est beaucoup centré sur la perte de poids.
00:52:23Ça change énormément.
00:52:25Encore là, c'est toujours en train de bouger.
00:52:27C'est beau.
00:52:29On parle de recherche,
00:52:31tout est faux.
00:52:33C'est ça.
00:52:35Mais normalement, c'est ça.
00:52:37On souhaite qu'on prenne…
00:52:39Je sais pas, qu'on ait une direction,
00:52:41une tendance dans notre réponse.
00:52:43Puis là, ça s'accumule en espérant que ça continue.
00:52:45Mais à un moment donné, quelque chose va arriver
00:52:47et tout va faire éclater.
00:52:49Mais c'est ça qui est cool de la recherche quand même.
00:52:51C'est qu'on peut toujours re-questionner
00:52:53et on n'a pas besoin de faire semblant de tout connaître.
00:52:55Parce que pour moi, c'est tellement clair
00:52:57que je ne sais pas tout.
00:52:59Je sais bien aussi avec qui je suis
00:53:01et ma personnalité, mais c'est ça.
00:53:03Je pense que ça nous rend plus…
00:53:05En même temps, il ne faut pas avoir peur de parler
00:53:07parce qu'on est très bien placé
00:53:09pour parler de beaucoup de sujets.
00:53:11Puis il y a beaucoup de gens
00:53:13sans les connaissances qui en parlent
00:53:15avec beaucoup d'assurance.
00:53:17Donc si nous, on n'en parle pas,
00:53:19qu'est-ce qui va se passer?
00:53:21C'est le même sujet qu'on aborde souvent.
00:53:23De la désinformation.
00:53:25Les gens qui ne connaissent pas grand-chose,
00:53:27ils vont être très contents de le partager partout.
00:53:29De le dire avec beaucoup de confiance.
00:53:31Puis les gens qui sont en recherche depuis 40 ans
00:53:33sont comme « On ne peut pas dire
00:53:35que pour l'instance, ça c'est bon pour la santé. »
00:53:37« On ne sait pas encore. »
00:53:39« Il y a des études qui disent que peut-être. »
00:53:41C'est sûr que les gens aiment mieux
00:53:43des réponses claires.
00:53:45Oui, c'est rassurant.
00:53:47« Peut-être. »
00:53:49Exact.
00:53:51C'est bien aussi ce que vous faites
00:53:53de parler un peu des sujets
00:53:55qui comprennent un peu
00:53:57notre place en communication.
00:53:59Absolument.
00:54:01Parler des projets de recherche,
00:54:03parler du parcours,
00:54:05les parcours atypiques de tout le monde.
00:54:07Le livre que tu as co-écrit, ça parle de quoi?
00:54:09Est-ce que ça nous en parle un petit peu?
00:54:11Veux-tu faire un petit peu de pub?
00:54:13Oui. Le titre, c'est
00:54:15« Au-delà de l'agorosophobie,
00:54:17redéfinir son bien-être et habiter son corps. »
00:54:19C'est un livre qui
00:54:21vise à d'abord informer les gens
00:54:23sur
00:54:25comment je peux dire,
00:54:27sur toutes les pressions
00:54:29qu'on peut avoir
00:54:31par rapport à notre corps.
00:54:33Nous, on appelle ça sur la culture
00:54:35de l'oppression corporelle, parce qu'on a beaucoup parlé
00:54:37de la culture des régimes,
00:54:39qu'on connaît, l'idée qu'on nous vend
00:54:41beaucoup de régimes, qu'on nous vend un corps mince.
00:54:43« Mangez de telle façon, vous aurez
00:54:45un corps mince et vous serez heureux. »
00:54:47Heureuse. Mais nous,
00:54:49dans notre livre, on voulait
00:54:51y aller un peu plus large, parler
00:54:53d'autres formes d'oppression
00:54:55qui peuvent avoir un impact sur notre
00:54:57relation à notre corps.
00:54:59Donc, on parle,
00:55:01par exemple, des standards eurocentriques.
00:55:03Pas seulement de l'aspect minceur,
00:55:05mais aussi de... Eurocentrique.
00:55:07C'est-à-dire,
00:55:09les standards de beauté sont pas seulement
00:55:11par rapport à la minceur,
00:55:13mais c'est aussi sur les traits physiques.
00:55:15C'est quoi qui est considéré beau en Occident,
00:55:17mais ça va être des traits plus typiquement
00:55:19occidentaux, par exemple.
00:55:21Puis on parle aussi de...
00:55:23des origines de l'agro-sophobie.
00:55:25Donc, il y a une sociologue
00:55:27qui a écrit tout un livre sur
00:55:29le fait qu'il y a
00:55:31des origines racistes à l'agro-sophobie.
00:55:33Donc, par exemple, le corps
00:55:35des femmes noires, qui était considéré comme plus gros,
00:55:37c'est devenu
00:55:39un peu comme un trait qui était dévalorisé.
00:55:41Parce que pendant la période
00:55:43de la traite et de l'esclavage
00:55:45des personnes noires,
00:55:47des personnes africaines
00:55:49aux États-Unis,
00:55:51on voulait faire véhiculer
00:55:53le message comme quoi c'est pas
00:55:55des vrais humains. Donc, les caractéristiques
00:55:57qu'on leur associait étaient dévalorisées
00:55:59nécessairement, puis on les contrastait
00:56:01aux caractéristiques des bonnes
00:56:03personnes anglo-saxonnes, minces,
00:56:05qui se restreignent.
00:56:07Donc, on a parlé...
00:56:09On n'a pas seulement parlé des régimes,
00:56:11on en a parlé aussi, mais on a parlé aussi
00:56:13d'autres...
00:56:15dimensions, si tu veux,
00:56:17de la culture de l'oppression corporelle.
00:56:19On a aussi parlé
00:56:21d'autres choses qui peuvent affecter
00:56:23la relation au corps et à la nourriture,
00:56:25comme le stress. Donc, on voulait vraiment
00:56:27faire comme un tableau
00:56:29d'aller un peu plus loin que
00:56:31des choses qu'on sait un peu plus, je pense,
00:56:33dans la culture populaire, d'aller un peu plus loin par rapport
00:56:35aux choses qui affectent notre relation
00:56:37à notre corps et à la nourriture.
00:56:39Et ensuite, l'idée,
00:56:41c'est redéfinir son bien-être
00:56:43et habiter son corps. Donc, donner
00:56:45plein de stratégies pour aider
00:56:47les gens à...
00:56:49se recentrer sur
00:56:51leur corps. Qu'est-ce qui est important pour eux?
00:56:53Puis, comment arriver
00:56:55à cultiver son propre bien-être?
00:56:57Et super important,
00:56:59c'est qu'on a fait beaucoup d'entrevues pour notre
00:57:01livre. Donc, on a interviewé...
00:57:03Mon Dieu!
00:57:05Genre 30 personnes, je pense. Je sais pas.
00:57:07Vraiment beaucoup. Il y avait des experts,
00:57:09dont Benoît Arsenault,
00:57:11il y avait des chercheurs
00:57:13à l'Université Laval.
00:57:15Donc, chercheurs, mais il y avait des
00:57:17cliniciens, cliniciennes. En fait, c'est surtout des
00:57:19cliniciennes, psychologues.
00:57:21Bref, on a
00:57:23interviewé Boulan. Et pas seulement ça, on a aussi
00:57:25interviewé des personnes qui pouvaient aussi
00:57:27être des professionnels, mais qui avaient l'expérience
00:57:29du vécu de la grossophobie.
00:57:31Donc, des personnes grosses qui avaient différents
00:57:33vécus. Puis, on a comme
00:57:35essayé d'intégrer aussi leur
00:57:37récit à travers
00:57:39notre livre pour
00:57:41faire ressortir différentes choses
00:57:43à travers le livre. Donc, on voulait
00:57:45que ça regroupe beaucoup de
00:57:47gens. Puis, on voulait faire connaître
00:57:49plein de personnes qui font plein de choses
00:57:51vraiment intéressantes au Québec par rapport
00:57:53à ces sujets-là. Donc,
00:57:55c'est ça en gros.
00:57:57Est-ce que tu peux nous parler rapidement, c'est quoi la grossophobie?
00:57:59Oui.
00:58:01La grossophobie, c'est une forme de discrimination
00:58:03envers les personnes grosses.
00:58:05Donc, c'est
00:58:07tous les attitudes ou les comportements
00:58:09discriminatoires envers
00:58:11les personnes grosses. Dans le fond,
00:58:13l'idée, c'est, la grossophobie,
00:58:15c'est, comme je dis,
00:58:17c'est une forme de discrimination. Puis,
00:58:19on peut l'avoir à différents niveaux dans la société.
00:58:21Donc,
00:58:23tu sais, juste en termes
00:58:25très simples d'accessibilité,
00:58:27il y a beaucoup d'endroits dans la société
00:58:29qui ne sont pas accessibles aux personnes grosses.
00:58:31Il y a des limites de poids sur plein
00:58:33de choses, parfois même pour faire un sport,
00:58:35aller au gym,
00:58:37puis faire, je ne sais pas s'il y a des limites
00:58:39de poids pour certaines choses, ou même
00:58:41médicalement, ce qui est encore plus grave,
00:58:43par exemple,
00:58:45des appareils où il y a une limite de poids.
00:58:47Donc, par exemple, une personne grosse ne pourrait
00:58:49pas facilement aller à l'hôpital
00:58:51puis faire un test, parce que là, il y a une limite
00:58:53de poids, par exemple, pour le scan, pour faire
00:58:55un certain scan. Donc ça,
00:58:57c'est un problème
00:58:59parce que c'est de la discrimination, parce que
00:59:01ces personnes-là n'ont pas accès. C'est comme de dire,
00:59:03il n'y a pas de rampe d'accès pour entrer à l'hôpital.
00:59:05Ça fait aucun sens,
00:59:07mais c'est aucun sens pareil.
00:59:09Tout le monde devrait pouvoir avoir
00:59:11accès aussi facilement
00:59:13à des soins de santé.
00:59:15C'est de base. Puis en plus de ça,
00:59:17les personnes grosses sont souvent blâmées
00:59:19pour comme ayant
00:59:21une mauvaise santé, entre guillemets, par leur faute.
00:59:23Mais déjà, à la base, on peut
00:59:25tout à fait remettre ça en question.
00:59:27Évidemment, ce n'est pas vrai. On peut être gros
00:59:29et avoir de très bonnes habitudes de vie, mon Dieu,
00:59:31je ne suis pas proche de dire ça.
00:59:33Mais aussi,
00:59:35c'est qu'en fait, ils vivent une discrimination médicale.
00:59:37Donc qui peut très bien
00:59:39expliquer certaines différences qu'on voit entre une personne mince
00:59:41et une personne grosse. S'il y en a une qui a accès à des bons services,
00:59:43des bons traitements, puis l'autre qui n'a pas accès,
00:59:45c'est sûr qu'il y en aura une qui va avoir plus de problèmes
00:59:47de santé. Puis même
00:59:49la peur d'aller voir un médecin
00:59:51qui peut empêcher les personnes grosses d'aller
00:59:53consulter, qui évidemment peut avoir
00:59:55un impact sur leur santé à long terme
00:59:57parce qu'ils risquent de se faire
00:59:59blâmer de leurs problèmes sur leur poids.
01:00:01C'est tellement documenté.
01:00:03Mais là, je pense qu'on se mobilise beaucoup
01:00:05dans le système médical
01:00:07pour changer
01:00:09les choses. On en parle vraiment plus là
01:00:11de la discrimination à l'égard des personnes grosses
01:00:13puis la stigmatisation à l'égard du poids et tout.
01:00:15Donc c'est
01:00:17en changement.
01:00:19Puis il faut que ça continue parce que
01:00:21c'est ça. Mais je pense qu'en tant
01:00:23que nutritionniste, on est quand même aux premières
01:00:25loges pour voir
01:00:27les impacts
01:00:29de la pression que les gens se mettent
01:00:31de changer leur poids,
01:00:33de perdre du poids.
01:00:35Donc je pense que c'est un peu normal qu'il y en ait
01:00:37beaucoup de nutritionnistes qui sont impliqués à ce niveau-là
01:00:39parce qu'on nous voit comme
01:00:41les professionnels de la perte de poids.
01:00:43On reçoit tellement
01:00:45de demandes
01:00:47puis on voit tellement aussi de détresse
01:00:49reliée à ça.
01:00:51Je pense que ça nous...
01:00:53Puis aussi on nous apprend.
01:00:55On est à mon avis... Pour moi, c'est très
01:00:57clair, c'est normal que ce soit nous
01:00:59entre autres qui parlent ou
01:01:01qui veuillent absolument changer
01:01:03les choses parce que ça nous affecte
01:01:05dans notre... On voit notre clientèle qui souffre
01:01:07finalement.
01:01:09C'est tellement intéressant.
01:01:11On pourrait faire un épisode juste sur ça.
01:01:13Je peux revenir.
01:01:15À la fin de ton doctorat.
01:01:17C'est ça, exact. Puis aussi,
01:01:19un dernier truc que je n'ai pas dit, mais c'est que mon doctorat,
01:01:21la population cible de mon doctorat,
01:01:23c'est que personne n'ait un poids élevé.
01:01:25Donc, il y a une dimension aussi associée
01:01:27à ça qui va être
01:01:29incluse
01:01:31dans mon doctorat.
01:01:33C'est ça.
01:01:35Donc,
01:01:37les prochaines étapes pour toi, je te mets
01:01:39dans ton doigt. Qu'est-ce que tu fais un peu?
01:01:41Oui, c'est ça. On est en développement.
01:01:43J'ai un comité
01:01:45aviseur. Ça, c'est vraiment
01:01:47le fun. Donc, il y a des chercheuses
01:01:49qui sont impliquées. Il y a des citoyens-citoyennes
01:01:51partenaires aussi qui sont impliqués.
01:01:53Donc, on co-construit
01:01:55l'intervention avec eux.
01:01:57Là, on est encore
01:01:59en train de développer.
01:02:01Comme je disais, on est encore en train de cibler
01:02:03nos déterminants. Qu'est-ce qu'on va
01:02:05faire et tout. Donc, on va valider ça
01:02:07beaucoup avec eux.
01:02:09Et on a aussi des nutritionnistes,
01:02:11dans notre comité.
01:02:13Donc, on valide ça avec eux et on continue
01:02:15finalement le développement. Puis, j'espère qu'on va
01:02:17commencer
01:02:19à recruter en 2025.
01:02:21Début, j'espère.
01:02:23Pour l'étude.
01:02:25Puis, c'est une étude pilote aussi.
01:02:27Donc, je teste
01:02:29la faisabilité de l'intervention.
01:02:31Surtout.
01:02:33Vous visez combien de personnes?
01:02:37Oui.
01:02:39Je ne sais pas encore. On ne l'a pas encore déterminé.
01:02:41Il y a eu, évidemment, au départ, il y avait
01:02:43un chiffre. Mais je ne vais pas le répéter
01:02:45parce qu'on n'a pas encore
01:02:47fait des décisions là-dessus.
01:02:49C'est comme en bas de 20
01:02:51ou plus 100 personnes?
01:02:53Oui. Non, non, non. Plus comme...
01:02:55Oui, c'est ça. Peut-être autour de 20.
01:02:57Oui. 20-30, je ne sais pas.
01:02:59Oui. Ou 40, je ne sais pas.
01:03:0120, plus ou moins, je suis
01:03:03faite à déterminer. 20, plus ou moins 20.
01:03:05Mais ça ne va pas être des centaines parce que c'est une étude
01:03:07pilote. Puis en fait, mon projet, c'est
01:03:09beaucoup de développer. Ça prend beaucoup de temps.
01:03:11Je ne pourrais pas faire comme une étude de
01:03:13phase 3 immense parce que ça, c'est
01:03:15un autre doc. Moi, c'est vraiment
01:03:17le développement puis toutes les phases en amont.
01:03:19Exact. J'ai une question.
01:03:21Vu que tu fais ton doc à l'Université Laval,
01:03:23mais que tu vas rester à Montréal,
01:03:25l'étude, quand vous allez le recruter,
01:03:27ça sera-t-il à Québec ou c'est à Montréal?
01:03:29Ça va être à Québec. Tu vas être plus souvent à Québec?
01:03:31Certainement. Tu n'auras pas le choix?
01:03:33Oui. On ne sait pas, encore une fois,
01:03:35est-ce que ça va être en ligne, est-ce que ça va être hybride?
01:03:37On n'a pas décidé.
01:03:39Mais je vais faire
01:03:41ce qu'il faut. Est-ce qu'il y a des effets
01:03:43d'une intervention, par contre, d'un nutritionniste
01:03:45que ce soit en ligne ou en présentiel?
01:03:47Est-ce qu'il y a les mêmes résultats?
01:03:49Non, c'est vraiment une bonne question
01:03:51et c'est le genre de questions qu'on se pose.
01:03:53On est en train de se poser et de regarder
01:03:55c'est quoi dans la littérature, mais d'après ce que
01:03:57j'ai vu, et ce n'est pas
01:03:59avec des nutritionnistes,
01:04:01mais disons des études en scènes d'alimentation,
01:04:03je voyais qu'il pouvait
01:04:05y avoir un certain avantage à le faire
01:04:07en face-à-face par rapport à entièrement
01:04:09virtuel,
01:04:11mais hybride, par exemple,
01:04:13je n'ai pas encore de réponse, puis encore là,
01:04:15je n'ai pas lu l'imposteur.
01:04:17Mais là, je ne peux vraiment pas tirer
01:04:19de conclusion, je ne suis vraiment pas rendue là
01:04:21à vous dire si c'est mieux ou pas mieux,
01:04:23mais je pense que hybride,
01:04:25ça a l'air intéressant
01:04:27comme format, mais on va voir.
01:04:29Parce que je sais qu'il y a des psychologues
01:04:31qui font ça en ligne aussi.
01:04:33Moi, je me dis, je ne sais pas à quel point,
01:04:35c'est super le contact humain,
01:04:37en psychologie, c'est peut-être autre chose,
01:04:39c'est moins bien. En nutrition,
01:04:41tu as quand même un côté humain aussi.
01:04:43Je ne sais pas si ça se paire.
01:04:45Moi,
01:04:47cliniquement, je travaille
01:04:49en virtuel.
01:04:51En ce moment, je ne vois plus de clients,
01:04:53mais j'en ai fait, puis ça allait
01:04:55vraiment bien.
01:04:57On est arrivés à établir un bon lien.
01:04:59Mais j'imagine que ça dépend des gens aussi.
01:05:01Il y a des gens en ce moment qui veulent
01:05:03être en personne, qui préfèrent ça,
01:05:05qui vont aller chercher ça.
01:05:07On a pas mal
01:05:09de temps.
01:05:11Ça passe tellement bien, je viens de le voir.
01:05:13Est-ce que,
01:05:15avant qu'on se quitte,
01:05:17pour en savoir un peu plus, mettons, sur ton sujet
01:05:19ou sur ce que tu travailles, aurais-tu
01:05:21des ressources,
01:05:23outre ton livre, connais-tu
01:05:25justement le blog Équilibre?
01:05:27Oui, j'ai écrit justement un article
01:05:29de blog sur
01:05:31les différentes dimensions du plaisir, je pense,
01:05:33pour Équilibre.
01:05:35Oui, j'ai nommé les 22, puis j'ai fait des petites définitions.
01:05:37C'est très intéressant, très vulgarisé.
01:05:39Mais non, c'est un peu
01:05:41plus résumé.
01:05:43Mais c'est ça, j'ai fait ça.
01:05:45Sinon, pour les gens peut-être
01:05:47qui sont intéressés par
01:05:49la littérature scientifique,
01:05:51il y a la revue de la portée dont j'ai parlé.
01:05:53Mais là, il faudra que j'aille rechercher le titre pour vous,
01:05:55parce que je ne me rappellerai pas.
01:05:57On l'ajoutera plus tard, si il y a pas de stress.
01:05:59Parfait.
01:06:01Merci vraiment, Nadine, c'était super intéressant.
01:06:03C'était un plaisir, merci à vous.
01:06:05On te réinvitera dans à peu près
01:06:07deux ans, plus ou moins, on ne sait pas quand.
01:06:09Il y en a d'autres qu'on ne sait jamais si on va rencontrer.
01:06:11Mais avec les résultats que tu vas avoir,
01:06:13ce serait vraiment cool.
01:06:15On a hâte de voir les résultats.
01:06:17Je serais contente de revenir.
01:06:19On demandera à Nutrisse du financement.
01:06:21Oui, Nutrisse, tenez-vous prêts.
01:06:23On remercie encore Nutrisse,
01:06:25d'ailleurs, d'avoir permis
01:06:27d'inviter les étudiants.
01:06:29Est-ce qu'il y avait autre chose
01:06:31que tu avais pas le temps de partager
01:06:33ou tu as fait le tour?
01:06:35Non, j'ai fait le tour.
01:06:37Si les gens veulent me suivre,
01:06:39ils peuvent me suivre, c'est mon nom.
01:06:41C'est julialevinedesjour sur Instagram.
01:06:43Merci encore.
01:06:45Merci.

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