Les invités de Thierry Cabannes débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche
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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Punchline sur CNews avec au sommaire cet après-midi
00:00:06un employé municipal tué à Strasbourg ce matin, la victime qui tentait d'empêcher
00:00:11l'auteur d'un accident de la circulation de s'enfuir s'est fait tirer deux balles
00:00:15dans le thorax.
00:00:16Le suspect possède une plaque d'immatriculation polonaise, il venait de percuter un autre
00:00:20véhicule.
00:00:21Il est activement recherché, plus de détails dans un instant.
00:00:26Il veut incarner un espoir pour la France, les premières confidences de Michel Barnier
00:00:30à nos confrères du JDD, il livre un entretien exclusif, entretien dans lequel le nouveau
00:00:34premier ministre esquisse sa méthode, le respect et l'écoute, on en débat avec mes
00:00:39invités.
00:00:40Et puis un homme a été interpellé hier pour avoir vandalisé une église à Nice,
00:00:44il s'agit de l'église Sacré-Coeur, plusieurs statues ont été brisées, une femme a été
00:00:48menacée avec un couteau, nous serons en direct avec le recteur du sanctuaire diocésain
00:00:52du Sacré-Coeur à Nice, le père Jean-Baptiste Punim.
00:00:55Je vous présente mes invités dans un instant, mais juste avant il est 17h, il est l'heure
00:00:59de retrouver Adrien Spiterri pour le rappel des titres de l'actualité.
00:01:02Adrien.
00:01:03Bonjour Michel et bonjour à tous, Michel Barnier poursuit les consultations à Matignon,
00:01:10le premier ministre a reçu Edouard Philippe ce matin, l'un de ses prédécesseurs, puis
00:01:14François Bayrou cet après-midi, le président du Modem, en jeu le casting gouvernemental
00:01:18mais aussi l'élaboration de sa feuille de route pour les prochaines semaines.
00:01:22Un nouveau refus d'obtempérer a tourné au drame hier soir à Mulhouse, un automobiliste
00:01:26est décédé après avoir percuté un tramway, l'homme fuyait un contrôle de la police
00:01:30municipale, il roulait sans phare et sans ceinture, pour éviter un accident, les policiers
00:01:35municipaux avaient cessé la poursuite.
00:01:37Et puis deux personnes ont été tuées à Soumis en Ukraine cette nuit, quatre ont été
00:01:41blessées après une nouvelle frappe aérienne russe, le Kremlin a surprogressé dans l'est
00:01:46du pays et tente toujours de repousser l'offensive ukrainienne dans la région de Kursk.
00:01:53Merci beaucoup Adrien Spiteri, on vous retrouve dans 30 minutes pour un nouveau point sur
00:01:57l'actualité.
00:01:58Punchline Weekend, nous sommes avec Anne Coffinier, présidente de l'association Créer Son École.
00:02:03Bonjour.
00:02:04Bonjour.
00:02:05Merci d'être avec nous cet après-midi.
00:02:06Bonjour aussi à Bernard Cohen, à date président du Cercle de Réflexion Etienne Marcel.
00:02:09Bonjour Bernard.
00:02:10Bonjour Michael.
00:02:11Bonjour à Luc Legras, politologue, Jonathan Cixou est également autour de la table.
00:02:14Bonjour Jonathan.
00:02:15Et puis bonjour à Florian Tardif du service politique de CNews.
00:02:18On va commencer d'abord avec ce drame à Grenoble, un employé municipal a été tué.
00:02:24Il s'est fait tirer dessus alors qu'il tentait de retenir l'auteur d'un accident de la circulation
00:02:29qui cherchait à prendre la fuite.
00:02:31D'abord, les précisions avec notre journaliste Corentin Alanzo.
00:02:34Les faits se sont déroulés ce matin à 7h30, il y a d'abord un accident de la route qui
00:02:40implique deux véhicules qui se produisent boulevard Jean Jaurès à Grenoble, à quelques
00:02:44mètres de l'hôtel de ville, un agent municipal témoin de la scène intervient et c'est à
00:02:49ce moment qu'un conducteur d'une des deux voitures, une Audi RS3 immatriculée en Pologne,
00:02:55tire plusieurs coups de feu sur l'employé municipal avant de prendre la fuite.
00:02:59L'agent municipal est touché à deux reprises au thorax, il est transporté ensuite au CHU
00:03:05de Grenoble.
00:03:06On a appris cet après-midi qu'il était décédé de la suite de ces blessures.
00:03:10Le parquet a saisi de l'enquête les policiers du SLPJ de Grenoble qui recherchent activement
00:03:17le tireur dont l'identité n'est pas connue pour le moment.
00:03:20D'abord, une réaction après ce nouveau crime, parce que c'est un crime clairement
00:03:24dont il faut parler à présent Bernard.
00:03:26Déjà, il y a une multiplication, on l'a bien vu en deux jours à Paris, on a volé
00:03:32une voiture, on a failli tuer sa passagère et on a à Grenoble à peu près la même
00:03:36chose, si ce n'est que là, c'est un employé municipal.
00:03:39Moi, je voudrais rendre hommage à ce que j'appelle les héros du quotidien, parce
00:03:43que ce n'est pas son métier à cet homme, ce n'était pas son métier.
00:03:46Donc, il s'est surpassé, il s'est transcendé, il s'est dépassé pour pouvoir faire en
00:03:52sorte de courir après ou d'illimiter un vol avec une voiture étrangère qui a été
00:04:01immaculée en Pologne, c'est-à-dire ces véhicules qu'on loue, on va revenir tout
00:04:04à l'heure.
00:04:05C'est un homme qui tentait de prendre la fuite après avoir percuté cet autre véhicule.
00:04:08Il faut préciser que la conductrice du véhicule qui a été percutée à l'arrière a quand
00:04:14même pris six jours d'ITT.
00:04:15Ces jours ne sont pas en danger, mais il y a eu quand même un accident visiblement
00:04:20assez violent.
00:04:22Cet homme a cherché à prendre la fuite et puis cet employé municipal qui s'est interposé.
00:04:27La ville de Grenoble, l'ensemble de ses agents et élus sont sous le choc devant cet acte
00:04:32inqualifiable d'une violence extrême qui a visé l'un de ses agents qui exerçait
00:04:35sa mission municipale.
00:04:37Ce dimanche matin avait réagi un peu plus tôt la ville dans un communique.
00:04:41Jonathan Cixous, une réaction peut-être ?
00:04:43Oui, c'est assez effrayant de voir que cet agent municipal qui en plus je crois était
00:04:50préposé à la propreté de la ville, de la chaussée de Grenoble, soit mort cet après-midi.
00:04:57Ce qui me frappe aussi, c'est qu'il se soit fait tirer dessus.
00:05:01Ça me démontre aussi qu'il y a un port d'armes manifeste qui semble régulier à Grenoble.
00:05:09Je vous rappelle que cette ville témoigne régulièrement de victimes de fusillades,
00:05:15de règlements de comptes.
00:05:16Et la politique municipale est plus que laxiste en la matière.
00:05:21Et je ne sais combien de drames, encore une fois, la municipalité de Grenoble devra simplement
00:05:29constater, pleurer ses morts avant de réagir.
00:05:32Je vous signale que le maire de la ville s'oppose notamment à l'armement de sa police municipale.
00:05:37Grenoble qui malheureusement fait souvent la une des médias nationaux pour des faits
00:05:43d'insécurité.
00:05:44L'année dernière, Valeurs Actuelles avait réalisé un classement à partir de données
00:05:47du ministère de l'Intérieur.
00:05:49Il avait classé Grenoble 7ème ville la moins sûre de France Anne Coffinier.
00:05:53Oui, on voit bien qu'il y a une multiplication à la fois des faits avec couteau et des faits
00:05:59aussi par balle.
00:06:00Et il me semble que cette multiplication des agressions doit nous interroger sur la question
00:06:06de l'armement de la police municipale de manière générale.
00:06:08Et aussi doit peut-être nous donner un autre regard sur la fuite et aussi les refus d'obtempérer.
00:06:17C'est un peu le même type de situation où on a des citoyens qui refusent la règle du
00:06:23jeu de base de l'ordre public.
00:06:25Ça peut arriver à tout le monde de faire quelque chose de très grave.
00:06:28La première des choses c'est d'assumer sa responsabilité, de ne pas fuir.
00:06:31Il faut revoir cette question plus largement.
00:06:34Il y a évidemment le choc et l'inquiétude des habitants de Grenoble parce que Jonathan
00:06:39Cixous le rappelait, cet homme était armé puisqu'il a tiré sur sa victime et il est
00:06:46toujours en fuite.
00:06:47On va écouter le témoignage d'un collègue de la victime qui s'est exprimé peu après
00:06:50que la victime a été transportée à l'hôpital.
00:06:53On l'écoute et on réagit juste après.
00:06:54Ce matin, il y a eu un accident de circulation, deux voitures sont rentrées dedans et mon
00:07:01technicien est intervenu dans son rôle de travail pour aider une personne à sortir
00:07:06d'une voiture.
00:07:07Et l'autre voiture s'est mal passée, le conducteur apparemment est sorti et lui a
00:07:13tiré deux balles dans le thorax à coups portables.
00:07:14On ne vient pas au travail pour se faire tirer dessus et ça commence à bien faire.
00:07:19Au bout d'un moment, il faut arrêter.
00:07:20La municipalité prend ses responsabilités.
00:07:24Le gras, on ne vient pas au travail pour se faire tirer dessus, ces mots sont très forts
00:07:30mais ils dénotent clairement d'un ras-le-bol et d'une crainte aussi de ces personnes.
00:07:35Alors c'est certain que d'abord, condoléances à la famille, première chose pensée pour
00:07:41l'agent municipal parce que c'est non seulement une vie qui est prise mais probablement
00:07:45toute une famille qui est broyée.
00:07:46Après, ce qui est intéressant, ces deux points, c'est à Grenoble et c'est une
00:07:52plaque d'immatriculation, j'ai bien compris, polonaise.
00:07:54Donc Grenoble, c'est une ville qui a été très connue dans les années 60 par le seul
00:07:59fait qu'il y avait un élu municipal, je reviens à mes fondamentaux, qui s'appelait
00:08:04Hubert Dubedou et qui a été un peu dans la vie politique française le précurseur
00:08:08du municipalisme social et vraiment beaucoup axé sur la prévention.
00:08:14Et en cela, pourquoi pas, ça avait évidemment ses qualités.
00:08:18Ça me pose quand même la question de dire que je vois que dans cette municipalité,
00:08:23les successeurs ont été encore plus loin dans cette démarche-là, la prévention en
00:08:26elle-même probablement ne suffit pas.
00:08:28Et donc autant les laudateurs de la répression à tout craint n'ont pas raison, mais autant
00:08:35ceux qui parlent de prévention à tout craint n'ont pas non plus raison.
00:08:39C'est-à-dire que la République s'appuie sur à la fois l'exemplarité, mais une fois
00:08:44que les gens deviennent des voyous, il faut évidemment avoir un volet préventif, mais
00:08:48il faut également avoir un volet répressif.
00:08:50Comment se fait-il qu'un homme ait pu passer les différentes étapes ?
00:08:54Un, être armé.
00:08:56Deux, sortir son arme sur un agent municipal pour le tuer et cela sans aucune limite.
00:09:02Manifestement, cette personne a agi ainsi.
00:09:04Et j'en viens au caractère polonais.
00:09:07Je ne vais pas parler des travailleurs polonais, mais c'est intéressant de savoir à travers
00:09:12l'enquête si cette personne était à Grenoble, logée à Grenoble, trafiquée à Grenoble
00:09:18ou s'il était de passage.
00:09:20Il faut savoir quelle est la dimension de ce grand malheur.
00:09:23On ne sait pas non plus si la personne était polonaise non plus.
00:09:26Pour le moment, c'est la plaque d'immatriculation.
00:09:28Mais la conclusion qu'on pourrait en tirer, c'est que malheureusement, la voyoutocratie
00:09:32est sans limite, sans borne et que ce n'est pas forcément quelqu'un de Grenoble qui a
00:09:37agi à Grenoble, tant les réseaux de trafic de drogue, parce qu'à Grenoble, c'est connu
00:09:41comme une ville où il y a beaucoup de trafic.
00:09:42Les réseaux sont maintenant malheureusement internationaux.
00:09:45La ville de Grenoble ouvrira demain une cellule de veille psychologique.
00:09:48Elle se tient à l'écoute des proches de l'agent, se mobilise pour offrir au plus vite
00:09:52des temps d'échanges et de liens avec les agents en tant que représentants du service
00:09:56public, collègues de l'agent et représentants du personnel.
00:10:00Ce sont également les mots de la ville qui se sont exprimés.
00:10:04Jonathan Cixous, il y a évidemment le choc des habitants de cette ville, trop,
00:10:09malheureusement, trop souvent habitués à des faits d'insécurité.
00:10:13Mais oui, et on ne cesse malheureusement de les commenter autour de cette table.
00:10:16Bien souvent, Grenoble étant, comme Luc vient de le rappeler, une ville tristement
00:10:20célèbre pour ses trafics en tout genre et principalement de stupéfiants.
00:10:25Une situation qui n'est absolument pas enrayée, loin de là et qui peine.
00:10:29On voit quand la police, quand des opérations sont menées, peinent à pouvoir casser
00:10:35cette spirale infernale.
00:10:37J'entends, je comprends.
00:10:38Évidemment, je conçois que les habitants de Grenoble soient sous le choc.
00:10:43Après, j'aimerais entendre autre chose que la création, l'ouverture de cellules de
00:10:47soutien psychologique. Comme je vous le disais, la situation est suffisamment grave pour
00:10:51qu'on passe peut être à une étape supérieure.
00:10:54Soutenir psychologiquement les personnes sous le choc, c'est ça, c'est important, c'est
00:10:57une chose.
00:10:59Absolument pas. Faut le faire.
00:11:00Vous avez raison. Mais il y a, en matière de respect de l'ordre public et de respect
00:11:05de la loi, comme vous le soulignez, une urgence absolue, me semble-t-il, à Grenoble
00:11:10comme dans tant d'autres villes en France.
00:11:12Et puis, l'urgence absolue aussi, Bernard Cohen, à date de retrouver le fuir.
00:11:15Bien entendu. Et ce n'est pas M.
00:11:18Piolle qui est maire écologiste, qui aujourd'hui reconnaît et fait en sorte que sa
00:11:23ville soit une ville plus sécurisée. Il faut quand même aussi le dire.
00:11:25On va l'écouter justement d'une minute à l'autre.
00:11:28Eric Piolle, le maire de Grenoble, il va s'exprimer dans quelques secondes.
00:11:33On l'attend et on attend effectivement cette prise de parole après ce drame et sur
00:11:38ce qu'il va peut être apporter des éléments nouveaux à l'enquête qui est en cours.
00:11:43On l'espère parce que, comme ça a été bien dit à l'instant, Grenoble est en
00:11:48décringolade depuis un certain nombre d'années.
00:11:50On évoquait tout à l'heure Hubert Dubedou.
00:11:52Il y a aussi Alain Carignan qui a été maire de Grenoble.
00:11:54Ne l'oublions pas, c'était une ville, une ville miroir en matière sociétale et
00:11:59d'engagement. Aujourd'hui, c'est une ville où les vandales et les voyous font ce
00:12:04qu'ils veulent dans la rue.
00:12:05Tirer sur un argent de propreté qui est là pour aider quelqu'un à sortir d'un
00:12:10véhicule accidenté, c'est inadmissible et il faut la plus grande fermeté.
00:12:15Ce qu'on attend aujourd'hui, c'est que cet individu soit rapidement attrapé et
00:12:18puis, bien entendu, qu'il soit soumis à la justice le plus vite possible et qu'il
00:12:23soit condamné.
00:12:24On va partir donc à Grenoble pour écouter le maire Eric Piolle qui va s'exprimer
00:12:28après ce drame.
00:12:41Aujourd'hui, le service public est en deuil.
00:12:44Nous avons une tristesse infinie d'avoir perdu un agent du service public dans
00:12:50l'exercice de ses missions.
00:12:54Je pense à sa famille en premier lieu, ses collègues que nous avons été rencontrés
00:12:59en début d'après-midi avec le directeur général des services et des membres de la
00:13:02direction générale et des élus.
00:13:06Puis, j'ai aussi une colère, évidemment, devant cette violence totalement débridée
00:13:16pour un geste citoyen, un geste citoyen que vous pourriez faire aussi, qui m'est
00:13:21arrivé encore très récemment, de faire se porter sur un accident parce qu'on est
00:13:26là et qu'on peut aider, porter secours.
00:13:32C'est intolérable et les mots manquent.
00:13:39Je crois que l'ensemble du service public aujourd'hui en France est en deuil.
00:13:44Nous avons ouvert une cellule psychologique pour ses collègues aussi parce que
00:13:52évidemment, il faut d'abord de l'écoute qu'on puisse exprimer notre colère, notre
00:13:56tristesse. C'est important.
00:14:01Et puis aussi, nous serons évidemment aux côtés de la famille à qui j'ai écrit quand
00:14:08ils en auront besoin. Voilà ce que nous pouvons dire aujourd'hui.
00:14:13Je sais. D'abord, je veux remercier aussi les services de secours et l'hôpital.
00:14:20Ils se sont portés rapidement sur les lieux.
00:14:23Je sais qu'à l'hôpital, ils ont fait tout ce qu'ils pouvaient.
00:14:26Ils sont face aussi, eux, il ne faut pas l'oublier, le réceptacle des conséquences de
00:14:33cette violence débridée.
00:14:35Merci à eux. Et puis, je sais, pour être en contact depuis ce matin avec Monsieur le
00:14:40préfet, Monsieur le procureur, le directeur de la police, que tout est fait pour
00:14:44arrêter l'auteur de ce crime atroce.
00:14:49Qu'est ce qu'ils ont dit ? C'est quoi l'idée ? Qu'est ce qu'ils retiennent de cet homme ?
00:14:56C'était une figure de la propreté urbaine, quelqu'un que je connaissais personnellement
00:15:01parce que c'était un homme de dialogue très respecté et donc ils sont marqués
00:15:09évidemment avec ce mélange de colère et de tristesse.
00:15:12Il faut bien être conscient que les agents du service public, aujourd'hui, sont le
00:15:20réceptacle aussi de cette violence qui monte dans la société.
00:15:24Ils sont souvent dans des situations compliquées.
00:15:28Là, il se trouve que c'est un accident de la circulation et que vous auriez pu faire la
00:15:32même chose et vous retrouver dans la même situation.
00:15:35Mais évidemment, il y a tout ce mélange de sentiments qui est là.
00:15:44C'est important que nous le voyons dès aujourd'hui.
00:15:47Est-ce que c'est correct pour changer de travail ?
00:15:50Ce n'est pas notre objectif.
00:15:52Je crois qu'on n'est pas dans cet état d'esprit là.
00:15:54On est plutôt dans une logique de se dire comment marquer ce deuil du service public,
00:15:59comment se retrouver.
00:16:02Nous avons la cellule psychologique, mais nous avons aussi proposé en un temps pour
00:16:07nos agents. Mais je sais que ça débordera ce cas.
00:16:11Je sais que le préfet m'a déjà dit qu'il souhaitait y participer et que sans doute
00:16:17beaucoup de gens y participeront parce qu'il y a un besoin d'être ensemble face à ce
00:16:22drame.
00:16:23Pouvez-vous nous dire un mot sur lui ?
00:16:25Vous le connaissez depuis longtemps, vous dites qui était-il ?
00:16:29Je n'ai pas envie de m'exprimer.
00:16:30Mais j'ai une pensée profonde pour sa famille.
00:16:34Ce que je peux vous dire, c'est qu'il était extrêmement engagé.
00:16:39C'était extrêmement engagé dans le dialogue avec un souci du service public local très
00:16:45fort et qui était éminemment respecté dans son cadre professionnel.
00:16:50Et je n'en doute pas à l'extérieur aussi.
00:16:52C'est une figure. Il est vraiment connu de beaucoup, beaucoup de monde.
00:16:58Il est le responsable du service de propreté ?
00:17:01Il avait des fonctions d'encadrement.
00:17:02Il avait été nommé formateur de notre école de la propreté.
00:17:08Une école que nous avons lancée parce que nous voulons transmettre des valeurs, une
00:17:11exigence dans l'engagement du travail.
00:17:15Tout le monde le sait, avec les nouvelles générations, les pratiques sont bousculées.
00:17:20C'était un pilier de la propreté urbaine et donc aussi un formateur, un point d'appui
00:17:27et un modèle pour les jeunes générations.
00:17:29On le sait, il y a beaucoup de faits divers à Grenoble, dans les cités, les règlements
00:17:33de comptes, même si on ne sait pas si la personne est connue des services de justice.
00:17:37Là, cette fois, c'est un civil.
00:17:39Par rapport à cela, comment vous voulez réagir ?
00:17:44D'abord, encore une fois, ça peut vous arriver.
00:17:48Au début de l'été, je me suis porté sur les lieux de deux accidents et on ne sait
00:17:55jamais ce qui peut arriver quand on se porte comme ça, cet acte citoyen.
00:18:00Donc là, il se trouve que ça n'a à la fois rien à voir avec les règlements de
00:18:11comptes au sein du trafic et à la fois, ça a tout à voir parce que comment se fait-il
00:18:19qu'on soit armé dans la rue et qu'on soit suffisamment décérébré pour tirer à 7
00:18:27heures du matin sur quelqu'un qui est venu vous porter secours ?
00:18:31Évidemment que la colère, elle est énorme et que cette diffusion des armes dans la société
00:18:41française génère des accidents dramatiques comme celui-là et la mort de quelqu'un qui
00:18:54était au service de l'intérêt général.
00:18:58En France, c'est beaucoup à Bonhomme ?
00:19:01Partout.
00:19:03Vous savez, nous avons tous, en tant que maire, et je sais, j'ai reçu plein de messages de
00:19:08plein de maires de partout en France, j'ai reçu aussi un message du Président de la
00:19:14République qui témoignait de son soutien dans ce service public en deuil.
00:19:22Nous savons que personne n'est à l'abri d'une balle perdue et c'est notre peur quotidienne
00:19:27dans les règlements de comptes.
00:19:28Il y a évidemment, personne ne mérite de mourir, y compris pour le trafic de drogue.
00:19:33Il faut que la justice passe.
00:19:36Mais c'est notre peur.
00:19:37Vous avez vu ailleurs en France qu'il y a eu parfois dans ces règlements de comptes des
00:19:42balles perdues.
00:19:43Mais là, il se trouve que c'est un sujet totalement déplacé, décalé puisqu'il s'agit
00:19:47d'un accident de la circulation.
00:19:49Que vous disiez-vous d'ici, justement, les forces de police par rapport à cet événement ?
00:19:52Je ne diffuse pas ce que, depuis le début de la matinée, évidemment, j'ai été informé
00:19:57d'abord par nos canaux internes d'astreinte, puis par l'astreinte de la préfecture.
00:20:02Nous sommes en lien, comme nous le sommes toujours.
00:20:05Lorsqu'il y a des situations pas gérées, je ne divulguerai pas.
00:20:13Je sais juste que la police et la justice font ce qu'il faut avec toute l'énergie nécessaire
00:20:19pour attraper la personne qui a fait cet acte terrible.
00:20:25Vous êtes inquiet que ce tireur armé soit en fuite ?
00:20:32Non, je suis terrifié qu'il ait tiré comme ça, à 7 heures du matin, c'est indicible.
00:20:44Et je suis convaincu que la police et la justice vont l'attraper.
00:20:49En tout cas, j'ai une grande confiance dans leur capacité à l'identifier et à l'attraper.
00:20:54La victime était mise en service ce matin.
00:20:56Quelle était sa mission au moment de l'accident ?
00:20:58Elle était en service, effectivement.
00:21:00C'est un agent de la propriété urbaine, il faut le rappeler.
00:21:03Le service public marche 7 jours sur 7, et une grande partie du service public, 24 heures sur 24.
00:21:11C'est un agent qui est passé là, devant, parce que c'est une tournée,
00:21:18et qui s'est arrêté parce qu'il est venu, un, voir s'il pouvait porter secours,
00:21:22et deux, après, voir qu'est-ce qu'il y avait à faire pour la propriété urbaine.
00:21:26C'est peut-être des missions qui sont invisibles pour nos concitoyens,
00:21:29mais qui, en fait, sont là, partout.
00:21:33Depuis le nettoyage des marchés, jusqu'au nettoyage des rues,
00:21:35jusqu'au nettoyage de tous les incidents.
00:21:40Et c'est dans ce cadre-là qu'il est intervenu.
00:21:43Il a voulu s'interposer à votre conclusion ?
00:21:44Je n'irai pas là-dessus.
00:21:45Le fait qu'il soit venu pour porter secours, ça montre un peu sa personnalité.
00:21:49Tous les gens qu'on a pu contacter nous disent que c'était quelqu'un d'assez engagé et d'assez exceptionnel.
00:21:52Très engagé, très engagé, très attaché au service public, toujours dans le dialogue.
00:21:58Oui, tout à fait.
00:22:00Vous n'avez pas d'autres collègues, justement ? Qu'est-ce qu'ils vous disent ?
00:22:07Mélange de colère et de tristesse.
00:22:10Enfin, comment on pourrait... de stupéfaction, aussi.
00:22:14Vous vous inquiétez, justement, que ça puisse vous arriver ?
00:22:17Forcément, parce que tout le monde, y compris moi, on se retrouve...
00:22:21Enfin, ça peut vous arriver encore une fois.
00:22:24Donc, ce n'est pas la question.
00:22:29On sait qu'ils sont au service de leur mission.
00:22:33Mais évidemment qu'on se projette tous.
00:22:35On a à la fois ce deuil infini pour cet agent et pour sa famille.
00:22:42Et puis, on se dit qu'on aurait pu être à sa place, oui.
00:22:45Est-ce qu'un temps dommage, des signes dommages, sont prévus par la ville ?
00:22:48Oui, c'est ce que j'ai indiqué.
00:22:50Ce sera à 14 heures pour nos agents en premier lieu.
00:22:54Mais je sais que beaucoup de gens, c'est à l'arrière de l'hôtel de ville,
00:22:57comme on le fait dans ces cas-là.
00:23:01Et je sais que nombreuses personnes seront là
00:23:05pour manifester ce deuil du service public.
00:23:09Partout en France, je crois qu'il faut le dire.
00:23:11Il était à combien de temps à la mairie ?
00:23:15Fort longtemps.
00:23:18Je n'ai pas envie de m'étendre là-dessus.
00:23:20On peut vous dire qu'il était là depuis très longtemps,
00:23:23très reconnu, encadrant, formateur.
00:23:28Le fait qu'un homme sorte une arme et tire en plein rue,
00:23:34est-ce que c'est la conséquence de la guerre des gangs infances
00:23:36par les procureurs au Moyen-Orient ?
00:23:37Non, c'est la conséquence d'une diffusion des armes à feu.
00:23:41Là, il n'a pas tiré sur un dealer,
00:23:44il a tiré sur quelqu'un qui est venu lui porter secours.
00:23:46C'est la conséquence.
00:23:48Ils sont décérébrés ou drogués,
00:23:54on en saura plus quand on le rattraper.
00:23:57Mais en tout cas, cette absence totale de règles de vie,
00:24:04de quoi que ce soit, qui conduit à des actes tellement aberrants,
00:24:13tellement tristes et qui ont des conséquences terribles
00:24:17pour toute une famille, pour tous ses collègues,
00:24:20pour nous tous et toutes.
00:24:29Voilà pour cette prise de parole du maire l'écologiste de Grenoble,
00:24:34Éric Piolle, qui s'est exprimé après ce crime
00:24:36survenu ce matin à Grenoble.
00:24:39Cet employé municipal qui a été tué
00:24:41alors qu'il tentait de retenir un homme
00:24:45qui venait de percuter un autre véhicule.
00:24:48Il s'est fait tirer deux balles dans le thorax.
00:24:51Il a succombé à ces blessures.
00:24:55Un mélange de colère et de tristesse.
00:24:57Florian Tardif, ce sont les premiers mots d'Éric Piolle.
00:25:00Il parle de colère devant cette violence
00:25:03totalement débridée pour un geste citoyen.
00:25:06Oui, on peut comprendre ces premiers mots
00:25:08de la part du maire de Grenoble,
00:25:10qui vraisemblablement, selon ses dires,
00:25:11connaissait la personne décédée.
00:25:15En revanche, c'est quand ça sort de son cadre.
00:25:18Son cadre de raisonnement, c'est la prévention,
00:25:20la prévention, toute la prévention, rien que la prévention.
00:25:23Mais hélas, quand on est maire, on est un exécutif local
00:25:27qui doit s'emparer des problèmes locaux.
00:25:30À Grenoble, sans faire de polémiques outrancières,
00:25:33il y a des problèmes de sécurité,
00:25:34il y a des problèmes de trafic.
00:25:36On y viendra.
00:25:36Évidemment, il a commencé à l'amorcer.
00:25:38D'ailleurs, il a concédé la phrase suivante.
00:25:40La violence monte dans la société,
00:25:43mais elle monte dans la société.
00:25:45Mais Grenoble n'est pas exemple de la société,
00:25:48voire même est presque emblématique.
00:25:50À Grenoble, il y a une violence qui monte très fort.
00:25:53Le rôle de l'exécutif de Grenoble,
00:25:56c'est de s'emparer des problèmes de ses concitoyens.
00:25:58C'est vrai qu'il est, à ce moment-là, embarrassé
00:26:01puisque toute sa focale, comme disent les photographes,
00:26:04est sur la prévention.
00:26:06Or, un maire, aujourd'hui, en 2024,
00:26:09doit à la fois marcher sur ses deux jambes,
00:26:11la prévention et la répression.
00:26:13On le sent embarrassé dès lors qu'on l'emmène sur ce terrain-là.
00:26:16Effectivement, à ce moment-là, il part dans des généralités.
00:26:18– Bernard Cohen, Adane.
00:26:19– Écoutez, moi, j'ai vu un maire qui nie toute réalité.
00:26:24C'est ça que j'ai compris, avec des mots qui sont maladroits
00:26:27et à côté de la plaque.
00:26:29Mais ces mots, on les avait déjà entendus,
00:26:31il y a un an, au moment des dégradations de commerce,
00:26:35où il avait aussi déclaré que ce n'était pas grand-chose,
00:26:38ce qui s'était passé au moment des émeutes de l'été 2023,
00:26:41où une partie de la ville avait été incendiée.
00:26:44Donc, il laisse sa ville aux voyous, aux mafias,
00:26:49et il trouve que c'est tout simplement un problème de société,
00:26:54mais c'est un problème tout simplement d'organisation,
00:26:56de sécurisation de sa ville.
00:26:58C'est qui le premier magistrat de Grenoble ?
00:27:02Ce n'est pas le préfet de la région, c'est le maire de la ville.
00:27:07La politique du maire vise tout simplement à déconstruire
00:27:11toute la sécurité, toute l'organisation qui peut être mise en place,
00:27:16parce qu'ils ont une politique, tout simplement,
00:27:19de soutien des associations, et aujourd'hui, on le voit bien,
00:27:24ils ne font rien pour lutter contre ces mafias,
00:27:27et on le verra bien, parce que ce qui est arrivé là,
00:27:29avec une voiture qui est banalisée,
00:27:31parce que, comme le disait Lucrat tout à l'heure,
00:27:34cette voiture, c'est une voiture de location,
00:27:36immatriculée en Pologne pour ne pas payer les amendes
00:27:39que certains louent au moins,
00:27:40comme on l'avait vu au moment de l'affaire Nahel,
00:27:42on en reparlera dans quelques jours.
00:27:44Donc, le maire, qui est un homme de gauche,
00:27:47et qui n'a pas envie tout simplement d'apporter des réponses
00:27:50à la sécurité et à l'immigration dans sa ville,
00:27:53aujourd'hui, nous tient un discours d'émotion,
00:27:56mais pas un discours de réalité.
00:27:58Alors, évidemment, on ne connaît pas encore grand-chose du profil,
00:28:02on ne sait pas si c'était un véhicule loué,
00:28:05si ce véhicule appartenait effectivement à cette personne.
00:28:10Il y a ces mots qui viennent d'être prononcés par Éric Piolle,
00:28:14par le maire de Grenoble,
00:28:16on va les réécouter justement, ces mots,
00:28:18je crois qu'on a récupéré un extrait
00:28:20lorsque le maire de Grenoble parle, justement, de cette balle perdue.
00:28:28Voilà, on l'écoute.
00:28:30Nous savons que personne n'est à l'abri d'une balle perdue,
00:28:34et c'est notre peur quotidienne dans les règlements de comptes.
00:28:37Il n'y a évidemment personne de mérite de mourir,
00:28:40y compris pour le trafic de drogue, il faut que la justice passe.
00:28:45Mais c'est notre peur, vous avez vu ailleurs en France
00:28:48qu'il y a eu parfois, dans ces règlements de comptes, des balles perdues.
00:28:52Voilà, Éric Piolle qui s'exprimait tout à l'heure,
00:28:55on entendait aussi ce témoignage de cet homme
00:28:57qui était visiblement un collègue de la victime,
00:29:00il disait, on ne va pas travailler pour aller se faire tirer dessus,
00:29:04Jonathan Cixous, c'est terrible d'entendre ça.
00:29:07C'est évidemment qu'on peut parfaitement et légitimement comprendre,
00:29:10encore une fois, cette façon de nier, de dénier le réel,
00:29:14c'est très bien que vous repassiez cet extrait-là,
00:29:17parce que non, ce n'était pas un règlement de compte,
00:29:18c'est quelqu'un qui a été assassiné à bout portant.
00:29:21Ça n'est pas, comme vous le soulignez très bien tout à l'heure,
00:29:25une balle perdue, c'est vraiment un assassinat.
00:29:27Et c'est là qu'il y a un vrai problème,
00:29:32c'est-à-dire que le maire de la ville refuse même de nommer le caractère de cette mort,
00:29:39prouve que malheureusement, il va y en avoir d'autres à Grenoble,
00:29:43de balles perdues, pour reprendre son expression.
00:29:45Évidemment, on ne l'espère pas.
00:29:47Il ne semble pas, Florian Tardif,
00:29:50y avoir pour le moment de réaction au niveau national.
00:29:53Le ministre de l'Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin,
00:29:55qui a l'habitude de réagir assez rapidement
00:29:59lors de drames ou d'événements comme celui-ci,
00:30:04n'a pour le moment pas réagi.
00:30:05Oui et non.
00:30:06Après, vous savez assez régulièrement, je le dis sur ce plateau,
00:30:10je ne suis pas enclin à résumer la politique d'un tel ou d'une telle
00:30:15à un simple tweet.
00:30:16Heureusement, trop souvent, on commente le fait
00:30:21qu'un tel ou une telle a réagi parce qu'il a réagi avant tel autre.
00:30:26Il est plus enclin à comprendre que ce sujet est plus important qu'un autre.
00:30:31Je pense que le ministre de l'Intérieur démissionnaire,
00:30:34je ne suis pas du tout là pour le défendre.
00:30:36Ce n'est pas une critique, Florian Tardif,
00:30:38c'est un constat simplement.
00:30:39Pour le moment, il n'y a pas eu de complains d'enquête.
00:30:41Pareil, c'est-à-dire que assez régulièrement,
00:30:44et ce que je peux dénoncer aujourd'hui,
00:30:46c'est qu'on est entré dans une société du commentaire permanent.
00:30:51Ce qu'attendent les Français,
00:30:53ce n'est pas que le ministre de l'Intérieur démissionnaire
00:30:55ou qui que ce soit, ou que le maire de Grenoble tweete en premier.
00:30:58Ce qu'ils attendent, les Français qui nous écoutent,
00:31:01c'est que le président de la République,
00:31:04le ministre de l'Intérieur démissionnaire
00:31:07ou le futur ministre de l'Intérieur,
00:31:08que le maire de Grenoble ainsi que les futurs maires de Grenoble
00:31:12se saisissent du problème et tentent de le résoudre.
00:31:15Ensuite, que bien évidemment, et comme je le disais tout à l'heure,
00:31:18que le maire de Grenoble puisse faire part de sa compassion,
00:31:23puisse faire part de sa tristesse, on peut le comprendre.
00:31:26Mais ensuite, effectivement, on attend des responsables politiques.
00:31:29Plutôt que d'être dans le commentaire
00:31:31et d'être dans l'affichage d'une compassion qui est réelle
00:31:35et que l'on peut comprendre, on attend des politiques.
00:31:38Et je poursuis l'échange que nous pouvions avoir tout à l'heure,
00:31:43qu'ils aient la tête froide et qu'ensuite,
00:31:45ils prennent des décisions en conséquence de ce qui s'est passé
00:31:48pour que ce terme de « personne est à l'abri d'une balle perdue »
00:31:51ne soit pas un terme qu'on puisse utiliser en France. C'est tout.
00:31:55Les mots manquent, c'est ce que disait tout à l'heure
00:31:57Éric Piolle, Anne Coffinier.
00:31:59On attend évidemment, et c'est ce que dit Florian Tardif,
00:32:01plus que des mots et plus que des réactions
00:32:03de la part de la municipalité et même au-dessus.
00:32:07Moi j'ai peur qu'on cherche, d'une manière ou d'une autre,
00:32:10à nous habituer au drame.
00:32:12Déjà en les sous-qualifiant, on les appelle souvent des « faits divers »
00:32:16ou en les nommant mal.
00:32:17Vous savez qu'on augmente le malheur du monde
00:32:19en nommant mal les problèmes.
00:32:20Une balle perdue alors que là on a un assassinat,
00:32:23alors je ne sais pas exactement comment il se qualifie,
00:32:24mais en tout cas, ce n'est pas une balle perdue, c'est un crime.
00:32:28Donc, ce que j'ai envie de dire,
00:32:31c'est que ça me fait un petit peu penser à d'autres cas
00:32:34où par exemple, lors des attentats islamistes,
00:32:36Manuel Valls avait dit qu'il va falloir s'habituer à vivre avec ça.
00:32:41On ne peut pas s'habituer à vivre avec des balles perdues,
00:32:43on ne peut pas s'habituer à vivre avec des attentats islamistes,
00:32:46on ne peut pas s'habituer avec un niveau de dégradation
00:32:49de la sécurité publique et on n'a pas à s'habituer à ça.
00:32:52Je pense que c'est très important de faire attention d'abord
00:32:55au glissement des mots et ensuite au fait qu'on s'habitue
00:32:58à des choses auxquelles on ne doit pas s'habituer.
00:33:00Le premier devoir de l'État est, dans une ville,
00:33:03le représentant pour l'ordre public, c'est le maire.
00:33:07Donc, le premier devoir du maire en tant que représentant
00:33:08de l'ordre public, c'est d'assurer la sécurité.
00:33:11C'est la première des choses.
00:33:13Sans ça, il n'y a pas de démocratie, il n'y a rien qui se peut.
00:33:16Et c'est ce qu'on attend effectivement d'un maire
00:33:19et du maire de Grenoble, Lugra.
00:33:22Oui, je pense qu'il y a deux dimensions.
00:33:23Il y a une dimension psychologique et une dimension d'action.
00:33:27La dimension psychologique, c'est qu'effectivement,
00:33:30le maire, je ne sais plus qui l'a rappelé,
00:33:31mais c'est le premier des citoyens de la commune,
00:33:33c'est le premier magistrat.
00:33:35Et donc, il doit montrer l'exemple.
00:33:37Et à partir de là, quand il y a une situation comme ça,
00:33:40alors sans tomber dans l'extrême,
00:33:42je me rappelle Charles Pasqua qui voulait terroriser les terroristes.
00:33:45Il ne s'agit pas de ça, vous voyez, terroriser les terroristes
00:33:48face à un événement dramatique, c'est peut-être un peu fort.
00:33:50Mais de l'autre côté, on ne demande pas non plus de dire
00:33:53que c'est une balle perdue, que c'est la vie,
00:33:55que ça aurait pu être ailleurs, etc.
00:33:56Qu'est-ce qui va rassurer les citoyens ?
00:33:58Rassurer les citoyens d'avoir un maire qui dise,
00:34:00écoutez, c'est un drame.
00:34:02Très bien, toute cette partie, cette séquence-là était très bien,
00:34:04désemparée, mais ensuite, de peut-être donner quelques informations.
00:34:09On va mettre les moyens qu'il faut pour arrêter ce voyou.
00:34:13Il ne faut pas que ça recommence.
00:34:15Vous voyez, alors il ne s'agit pas d'incantation,
00:34:17il s'agit de montrer que des décisions sont prises.
00:34:20Le Grenoblois qui écoute le maire,
00:34:22il est quand même un peu, il a quoi avoir un peu peur
00:34:25en rentrant chez soi, en se disant, bon, finalement,
00:34:28c'est une balle perdue, il peut y en avoir d'autres,
00:34:29on peut rentrer chez soi.
00:34:31C'est vraiment, et je crois que c'est une période
00:34:33de notre vie nationale où les gens ont besoin d'apaisement.
00:34:38Et pour qu'il y ait de l'apaisement, il faut rassurer.
00:34:40Il manque cette dimension-là.
00:34:41C'est sûr que les Grenoblois qui écoutent Éric Piolle
00:34:44ne sont pas rassurés puisque, pour rappel,
00:34:47il y a un homme armé qui est, pour le moment, en cavale.
00:34:53Éric Piolle n'a pas dit grand-chose.
00:34:54Alors après, on peut imaginer aussi qu'il y a des raisons
00:34:56de secret, d'enquête.
00:34:59Il y a des choses qu'il ne peut pas dévoiler,
00:35:00mais c'est vrai que pour le moment,
00:35:01on ne sait pas grand-chose de l'enquête.
00:35:03Est-ce que la police a des pistes pour retrouver cet homme ?
00:35:06Pour le moment, c'est quand même assez flou, Jonathan.
00:35:09J'ai été marqué par une chose, c'est le fait
00:35:11qu'il taise le nom de la victime.
00:35:12Alors, est-ce que c'est une volonté de la famille
00:35:14ou est-ce que c'est une décision prise par le maire ?
00:35:17Mais ça m'a beaucoup surpris que le nom de la victime
00:35:20ne soit pas évoqué, alors même que le maire,
00:35:23dans son émotion légitime, a voulu marquer sa mémoire.
00:35:31Qu'il y ait un silence qui entoure une enquête en cours,
00:35:33ça va de soi, me semble-t-il.
00:35:35Surtout, on en parlait avec les réseaux sociaux,
00:35:38les infos qui circulent très vite, etc.
00:35:40Ça peut très vite desservir l'enquête.
00:35:42Exactement.
00:35:43Ça peut très vite desservir l'enquête
00:35:44et ça arrive malheureusement souvent.
00:35:46Donc, tant mieux si pour le moment,
00:35:48on ne sait pas grand-chose et que cet homme soit en cavale,
00:35:51pourra peut-être être retrouvé le plus tôt possible.
00:35:56Je vous disais que, malheureusement,
00:35:59Grenoble n'en a sûrement pas fini avec ses affaires.
00:36:02Le Graal parlait tout à l'heure que le maire était dans la prévention.
00:36:07Mais je ne sais même pas s'il est dans la prévention.
00:36:09Il n'est pas du tout dans la répression, là je suis d'accord,
00:36:11mais je ne sais même pas s'il est d'accord dans la prévention.
00:36:14Quand on est incapable de faire un constat,
00:36:18ça veut dire qu'on n'a même pas vu la situation initiale.
00:36:21En tous les cas, toujours est-il que quand il est interrogé
00:36:23sur les problèmes d'insécurité dans sa ville,
00:36:26effectivement, il pointe du doigt, il botte en touche
00:36:29et puis il finit par pointer du doigt la circulation des arbres.
00:36:33Écoutez ce que disait tout à l'heure Éric Piolle.
00:36:36Comment se fait-il qu'on soit armé dans la rue
00:36:40et qu'on soit suffisamment décérébré pour tirer à 7h du matin
00:36:47sur quelqu'un qui est venu vous porter secours ?
00:36:50Évidemment que la colère, elle est énorme
00:36:55et que cette diffusion des armes dans la société française
00:37:01génère des accidents dramatiques comme celui-là
00:37:07et la mort de quelqu'un qui était au service de l'intérêt général.
00:37:17Bernard Cohen, un dernier mot sur ce que vient de dire Éric Piolle ?
00:37:21Bien entendu, il faut limiter la circulation des armes
00:37:24mais encore faut-il, quand on est maire des plus grandes villes de France,
00:37:27faire en sorte qu'on ait une police municipale efficace,
00:37:30armée, avec des moyens et non pas les désorganiser
00:37:33comme il le fait depuis qu'il est arrivé à la mairie.
00:37:37C'est bien ça la réalité.
00:37:38Donc aujourd'hui, on ne peut pas faire,
00:37:40tout simplement reposer la responsabilité sur l'État,
00:37:43c'est un peu trop facile.
00:37:44Il y a une police municipale à Grenoble,
00:37:46c'est au maire de Grenoble de lui en donner les moyens.
00:37:48Il a refusé qu'elle soit armée,
00:37:50il refuse tous les moyens de coercition.
00:37:52On a tout simplement des voyous qui se déplacent dans la ville
00:37:55avec des armes comme si on était au Far West.
00:37:58On peut comprendre, Michaël,
00:37:59que les grenoblois, quelles que soient leurs origines,
00:38:02quels que soient leurs moyens, ne soient pas sécurisés.
00:38:04Quant à l'apologie du service public qui a été fait là,
00:38:07je trouve que c'est un peu indécent
00:38:09parce que j'aurais préféré, je vous le dis sincèrement,
00:38:12qu'on nous parle de cet homme qui, par son abnégation,
00:38:15par sa générosité, malheureusement a perdu la vie.
00:38:19Régine Delfour vient de nous rejoindre sur ce plateau.
00:38:21Bonsoir, Régine.
00:38:22Bonsoir, Michaël.
00:38:23On va parler à présent de cette affaire,
00:38:25cette histoire absolument sordide,
00:38:28l'histoire de Gisèle Pellicot, droguée, violée
00:38:31et livrée à des inconnues par son propre mari.
00:38:34Le procès a débuté lundi, procès que vous suivez, Régine,
00:38:38qui va durer quatre mois en raison du nombre très important
00:38:41de personnes qui se retrouvent dans le box des accusés.
00:38:4451 personnes, je crois.
00:38:4651, 5 sont marées et 50 hommes,
00:38:51mais il y en a plus qui, eux, n'ont pas encore été identifiés.
00:38:54Plus de 80.
00:38:56Oui, là, c'est 51 hommes qui ont été identifiés.
00:38:59Ce début de procès, Régine, il a été marqué cette semaine
00:39:02par le témoignage très fort de la victime,
00:39:05le témoignage de Gisèle Pellicot.
00:39:07Oui, c'est un témoignage que tout le monde attendait
00:39:10puisque c'était la première fois qu'elle prenait la parole
00:39:12depuis quatre ans.
00:39:13C'est un témoignage, on voit une femme extrêmement digne,
00:39:18extrêmement courageuse.
00:39:20Pendant plus d'une heure quinze, elle va nous livrer
00:39:22ce témoignage avec beaucoup de retenue, d'ailleurs.
00:39:25Elle ne demande même pas de pause et elle raconte.
00:39:28Elle va raconter le mois de septembre,
00:39:31où elle est dans la région parisienne en train de s'occuper
00:39:33de ses petits-enfants et que son mari l'appelle pour lui dire
00:39:36« Écoute, j'ai fait une bêtise ».
00:39:38C'est quand il a été surpris dans l'hypermarché de Carpentras,
00:39:41en train de filmer sous les robes des femmes.
00:39:45Et là, elle lui dit « Bon, écoute, c'est très grave,
00:39:48tu vas devoir t'excuser auprès de ces femmes,
00:39:50mais il va falloir que tu sois suivie psychologiquement,
00:39:53je serai à tes côtés ».
00:39:55Elle décide quand même de l'accompagner.
00:39:57Et le 2 novembre, elle est convoquée au commissariat de Carpentras
00:40:00et elle pense que l'enquêteur va lui parler de cette affaire.
00:40:03Et en fait, c'est là que l'enquêteur qui,
00:40:05avec l'arrestation au mois de septembre de M. Pellicot,
00:40:09a fait des investigations et a trouvé du matériel,
00:40:12des photos, des vidéos,
00:40:14décide de lui apprendre qu'en fait,
00:40:16elle a été victime de son propre mari pendant des années.
00:40:21Et là, c'est le choc.
00:40:22Elle dit que sa vie s'effondre, tout s'effondre.
00:40:24Elle voit des images, elle parle de viols, d'actes de barbarie.
00:40:29Et puis, elle parle de son mariage, 50 années de mariage.
00:40:37Elle parle d'un couple fusionnel quand l'enquêteur lui dit
00:40:39« Mais comment vous définiriez votre mari ? »
00:40:41Elle dit « C'est un chic type, quelqu'un d'attentionné ».
00:40:44À aucun moment, elle n'a pu imaginer ça.
00:40:46Et puis, elle va raconter ses pertes de mémoire
00:40:50dont elle a souffert pendant près de 10 ans,
00:40:52à tel point qu'elle a cru qu'elle était atteinte de la maladie d'Alzheimer.
00:40:55Elle consulte, neurologue, elle fait des scanners.
00:40:57Et en fait, évidemment, il n'y a rien.
00:40:59Des problèmes de santé aussi.
00:41:01Des problèmes de santé, mais personne ne trouve quoi que ce soit.
00:41:04On ne comprend pas.
00:41:06Et elle a ses phrases.
00:41:09Elle dit « J'ai été sacrifiée sur l'hôtel d'Uvis. »
00:41:11À aucun moment, ces hommes, puisqu'il la livrait à des dizaines d'inconnus,
00:41:16avec une méthodologie extrêmement précise,
00:41:20se garer à quelques mètres de la maison,
00:41:25se déshabiller dans la salle de bain,
00:41:27ne pas porter de parfum, ne pas avoir fumé,
00:41:30avoir les mains trop froides,
00:41:32et puis surtout, avoir les mains bien chaudes,
00:41:35puisque si elle se réveillait, elle pensait que c'était son mari, en fait.
00:41:38Donc c'est assez terrible.
00:41:41Et elle dit « Aucun homme ne s'est demandé. »
00:41:45« J'étais inerte et pour eux, j'étais une poupée de chiffon
00:41:49et une sorte de sac poubelle. »
00:41:52Et avant son témoignage, le mardi,
00:41:54il y a eu la lecture des actes d'accusation.
00:41:56Donc un à un, ces hommes se sont levés
00:41:59et ont dit s'ils reconnaissaient les faits ou pas.
00:42:02Eh bien, il y en a 35 qui ne reconnaissent pas les faits.
00:42:04Et donc, ils ne reconnaissent pas la notion de viol.
00:42:07Ça va être un peu la défense,
00:42:09qui va être celle de…
00:42:12En fait, c'était un jeu d'un couple libertin.
00:42:15Et cette femme, Gisèle Pellicot,
00:42:18elle voulait absolument que ce procès ne soit pas à huis clos
00:42:21pour que le public, pour que les médias,
00:42:23parlent de cette soumission chimique
00:42:25pour alerter les femmes et certainement aussi des hommes
00:42:28qui sont sûrement victimes aussi de cela
00:42:30et pour lever le tabou sur la soumission chimique.
00:42:33C'était extrêmement fort et très courageux.
00:42:36Anne Coffinier, ce qui est effrayant dans cette affaire,
00:42:38et Régine peut nous le confirmer aussi,
00:42:41c'est le profil des 50 personnes qui se retrouvent aujourd'hui,
00:42:45des 51 personnes qui se retrouvent aujourd'hui
00:42:47dans le box des accusés,
00:42:50d'anciens pompiers, d'anciens policiers, je crois,
00:42:53des journalistes,
00:42:54toute la société est représentée.
00:42:58C'est effrayant.
00:43:00Oui, malheureusement, ça fait penser à cette phrase d'Anna Arendt
00:43:04sur la banalité du mal.
00:43:06Et même son mari, je ne sais pas si vous avez vu son visage,
00:43:10c'est, j'ai envie de dire, vous et moi.
00:43:13Et c'est ça qui est terrible.
00:43:16Et donc, ça nourrit une sorte de suspicion généralisée.
00:43:20On se dit qu'on est entouré de bourreaux,
00:43:23que soi-même, on peut peut-être se transformer en monstre,
00:43:25je ne sais pas.
00:43:26Je trouve que cette affaire,
00:43:28elle est vraiment incroyablement dérangeante.
00:43:30Mais moi, je voudrais surtout rendre hommage à la fois
00:43:33à cette femme qui est d'un courage exceptionnel
00:43:36et qui, je crois, fait un travail qui va servir
00:43:39à toutes les victimes.
00:43:41C'est-à-dire qu'elle fait changer la honte de camp.
00:43:44Elle se tient digne, elle est belle,
00:43:46elle est droite
00:43:48et elle fait face avec un courage qui, vraiment,
00:43:50ce n'est pas les tremblements qu'on a vus précédemment
00:43:54de quelqu'un qui dit qu'il est débordé.
00:43:55Non, cette femme, elle a tout pour être à terre
00:43:57et aller debout.
00:43:58Et ça, je pense qu'il faut vraiment rendre hommage
00:44:01à cette femme, aussi bien les hommes que les femmes,
00:44:03rendre hommage au courage.
00:44:04Quand on rencontre du courage,
00:44:06quand on rencontre de la résilience,
00:44:08il n'y a qu'une chose à faire, c'est admirer
00:44:10et vraiment essayer de faire sa petite part.
00:44:13Et la deuxième personne à laquelle je voudrais aussi
00:44:15rendre hommage, c'est un métier qui n'est peut-être
00:44:17pas assez connu, c'est à la médecin légiste du vivant,
00:44:21Anne-Martina St-Beuve, qui a été aux côtés de cette femme
00:44:25et qui l'a aidée à reconstituer tout ce processus.
00:44:29C'est un travail qui nécessite une immense attention,
00:44:33une immense finesse.
00:44:35Vous imaginez bien qu'un mot peut débloquer la mémoire
00:44:39comme un autre mot peut la reverrouiller.
00:44:42Donc, il faut énormément, vraiment, de savoir-faire.
00:44:46Et je trouve que ces métiers-là, qui sont des métiers
00:44:48souvent très mal payés, les experts des tribunaux
00:44:50sont très mal payés, c'est un métier qui est absolument
00:44:53fondamental pour faire émerger vraiment la vérité
00:44:56à travers la mémoire.
00:44:57Et puis, je pense qu'il faut aussi rendre hommage
00:44:58à la fille de Gisèle Pellicot, qui s'est tenue depuis le début
00:45:02aux côtés de sa mère, qui l'a soutenue et qui doit aussi
00:45:05affronter le regard de son père.
00:45:07Vous disiez que c'était un homme, a priori, normal.
00:45:11Et quand elle parle de son père, elle le dit.
00:45:13C'était un père au quotidien aimant qui l'amenait à l'école,
00:45:18l'amenait aux cours de danse.
00:45:19Et il y a cette suspicion qui règne aussi du côté
00:45:23de cette fille, Régine, puisqu'on a retrouvé
00:45:25dans l'ordinateur de Dominique Pellicot
00:45:28des clichés assez inquiétants concernant la fille,
00:45:33à présent, de Dominique Pellicot.
00:45:35Oui, et Caroline Darrian, puisqu'elle a écrit un livre,
00:45:38et c'est son nom de plume, explique ça.
00:45:41Elle dit déjà que sa vie s'est arrêtée le 2 novembre
00:45:44à 20h25, quand sa mère l'appelle pour lui dire
00:45:48ce qui s'est passé.
00:45:48Et le 3 novembre, en fait, elle va au commissariat
00:45:51et un enquêteur lui montre un cliché.
00:45:54Elle dit, mais je ne reconnais pas cette personne.
00:45:56Et l'enquêteur lui dit, c'est bien vous
00:45:57qui avez une petite tache brune sur le visage.
00:45:59Et elle comprend qu'en fait, son père l'a photographiée
00:46:04à son insu.
00:46:05Et lors du 2e jour, il y a eu ce dossier
00:46:08où on voit des photos et elle a été prise de tremblement.
00:46:11Elle a dû quitter la salle, puisqu'elle était très...
00:46:17Evidemment, c'était extrêmement douloureux.
00:46:20Juste une chose, Gisèle Pellicot, avant de témoigner,
00:46:23elle a voulu rendre hommage à l'enquêteur,
00:46:24puisqu'il lui a sauvé la vie.
00:46:26Et elle dit que sans cela, elle serait encore dans cet enfer.
00:46:30C'est très juste.
00:46:31Bernard Cohen Haddad, il y a évidemment le drame
00:46:34autour de cette victime, mais c'est toute une famille,
00:46:37on le voit avec cette fille également,
00:46:39c'est toute une famille qui est fracassée aujourd'hui.
00:46:42Bien entendu, mais c'est l'effroi dans la famille
00:46:46qui peut envisager, lorsque vous êtes mariés,
00:46:49ce type de relation.
00:46:50Ça vient à personne de...
00:46:54normalement constituée.
00:46:56Et on voit bien que cette femme elle-même a été
00:46:57complètement retournée quand elle a pris ça de manière fortuite.
00:47:01Parce que finalement, c'est une sorte d'esclavage.
00:47:03C'est une mise en esclavage d'un autre être.
00:47:07Mickaël, c'est de la perversité avec un double visage.
00:47:11C'est à la fois le bon visage du mari et d'un autre côté,
00:47:13le pervers qui n'hésite pas à monnayer
00:47:17ce type de rendez-vous.
00:47:19Non, il ne l'a pas.
00:47:19Non, mais monnayer, je parle de manière...
00:47:22Et puis, il y a aussi du machiavèle.
00:47:25Tout ça, et fortement, vous l'avez dit, Régine,
00:47:28organisé, on se gare loin, on se dévétille.
00:47:31Et moi, je crois que ça a été dit à l'instant.
00:47:35Beaucoup de courage.
00:47:35Je ne sais pas si j'aurais eu ce courage-là, je le reconnais.
00:47:38Il faut vraiment beaucoup de courage, Mickaël.
00:47:40Et c'est ça que je retiens.
00:47:42Et on comprend, j'en termine là,
00:47:44aussi la façon dont la fille de Gisèle Pénicaud
00:47:47est soudée avec sa maman parce que c'est une belle personne.
00:47:50Toute la famille.
00:47:51Et vous disiez, Régine, tout à l'heure,
00:47:53vous parliez effectivement de ces hommes qui ne reconnaissent pas
00:47:56le caractère de non-consentement qui leur est reproché.
00:48:01Quand on voit effectivement tout le cérémonial qui était prévu autour,
00:48:05que vous décriviez, ça paraît totalement surréaliste.
00:48:09Régine, juste un mot sur ce qui va se passer
00:48:12dans les jours qui viennent pour la semaine prochaine.
00:48:14Demain, ce sont les experts et les psychiatres
00:48:16qui ont déjà examiné Dominique Pellicot,
00:48:19qui vont être auditionnés.
00:48:20Et puis, mardi après-midi, ce sera l'audition de Dominique Pellicot,
00:48:24qui est extrêmement attendue.
00:48:25Je voulais juste citer une phrase de Gisèle Pellicot
00:48:28quand le président de la Cour criminelle lui demande comment elle va.
00:48:31Elle dit la façade est solide, mais l'intérieur est un champ de ruines.
00:48:36Merci beaucoup, Régine Delfour,
00:48:39de nous avoir raconté cette histoire sordide.
00:48:42On va marquer une courte pause.
00:48:43On va revenir dans un instant sur le décès
00:48:46de cet employé municipal tué à Strasbourg ce matin.
00:48:50La victime qui tentait d'empêcher l'auteur
00:48:52d'un accident de la circulation de s'enfuir,
00:48:54s'est fait tirer deux balles dans le thorax.
00:48:57Le suspect possède à Grenoble, pardon.
00:49:00Oui, j'ai dit Strasbourg, visiblement.
00:49:01C'est à Grenoble, effectivement.
00:49:03Le suspect possède une plaque d'immatriculation polonaise.
00:49:06Il venait de percuter un autre véhicule.
00:49:07Il l'est activement recherché.
00:49:10Restez avec nous, on en parle dans un instant
00:49:11dans la suite de Punchline sur CNews.
00:49:16De retour sur CNews pour la suite de Punchline Week-end
00:49:20avec au sommaire de cette deuxième partie d'émission,
00:49:23un employé municipal tué à Grenoble ce matin.
00:49:26La victime qui tentait d'empêcher l'auteur
00:49:28d'un accident de la circulation de s'enfuir,
00:49:30s'est fait tirer deux balles dans le thorax.
00:49:32Le maire de Grenoble s'est exprimé.
00:49:34Nous l'écouterons dans un instant.
00:49:36Il veut incarner un espoir pour la France.
00:49:37Les premières confidences de Michel Barnier
00:49:39à nos confrères du JDD.
00:49:40Il livre un entretien exclusif.
00:49:42Entretien dans lequel le nouveau Premier ministre
00:49:44esquisse sa méthode, le respect et l'écoute.
00:49:48Et puis, le festival du film israélien
00:49:49Shalom Europa de Strasbourg, annulé pour des raisons de sécurité.
00:49:52Il devait se tenir dès aujourd'hui jusqu'à mardi
00:49:55et a été annulé en raison des menaces
00:49:57proférées par certaines associations.
00:49:59Sophie Cohen-Elbaz, vice-présidente du CRIF Alsace,
00:50:03sera avec nous en plateau pour en parler.
00:50:07Mais d'abord, 18h, c'est l'heure du rappel des titres de l'actualité
00:50:10avec Adrien Spiteri.
00:50:11Adrien.
00:50:14Personne n'est à l'abri d'une balle perdue.
00:50:16Ce sont les mots d'Éric Piolle.
00:50:18Le maire de Grenoble a réagi à la mort d'un agent municipal.
00:50:20Il a été tué par balle ce matin dans la ville
00:50:23alors qu'il tentait d'arrêter l'auteur d'un accident
00:50:25de la circulation qui prenait la fuite.
00:50:27Plus de détails avec vous dans un instant.
00:50:29Mickaël.
00:50:30Le pape François a effectué ce matin un déplacement historique
00:50:33dans la jungle de Papouasie, Nouvelle-Guinée.
00:50:35Le souverain pontife a présidé une messe devant 35 000 fidèles.
00:50:39Sur place, sa visite de trois jours a suscité une grande ferveur.
00:50:42Le pape se rendra au Timor-Oriental demain.
00:50:45Et puis, clap de fin pour les Jeux paralympiques.
00:50:47La cérémonie de clôture aura lieu ce soir au Stade de France.
00:50:5060 000 spectateurs sont attendus dès 20h30.
00:50:5340 000 para-athlètes défileront pour la dernière fois.
00:50:56La France a remporté un total de 75 médailles,
00:50:59dont 19 en or dans la compétition.
00:51:02Merci beaucoup, Adrien.
00:51:03On vous retrouve dans 30 minutes pour un nouveau point sur l'actualité.
00:51:06Punchline Weekend avec toujours Anne Coffinier,
00:51:09Bernard Cohen Haddad avec Luc Gras, Jonathan Cixous
00:51:12et puis Xavier Lacoveli qui vient de nous...
00:51:14Yacoveli.
00:51:16Avec un I.
00:51:16Avec un I, Yacoveli.
00:51:17Oui, je ne sais pas pourquoi j'ai dit Yacoveli.
00:51:19Vous êtes sénateur Renaissance des Hauts-de-Seine.
00:51:21J'ai du mal avec les noms.
00:51:22Vous avez remarqué, avec un J, il sera un peu plus à droite.
00:51:27C'est ça, donc on va éviter de faire le...
00:51:29Yacoveli, sénateur Renaissance des Hauts-de-Seine.
00:51:32Bonsoir, merci d'être avec nous sur ce plateau.
00:51:34On commence avec ce crime survenu ce matin à Grenoble.
00:51:38Un employé municipal a été tué.
00:51:41La victime, qui tentait d'empêcher l'auteur d'un accident de la circulation
00:51:44de s'enfuir, s'est fait tirer deux balles dans le thorax.
00:51:47Le maire de Grenoble s'est exprimé il y a quelques instants.
00:51:51Je vous propose d'écouter les premiers mots d'Éric Piolle,
00:51:54maire, les écologistes de Grenoble, tout à l'heure.
00:51:58Aujourd'hui, le service public est en deuil.
00:52:01Nous avons une tristesse infinie
00:52:03d'avoir perdu un agent du service public
00:52:07dans l'exercice de ses missions.
00:52:11Je pense à sa famille, en premier lieu,
00:52:14ses collègues que nous avons été rencontrés en début d'après-midi
00:52:16avec le directeur général des services
00:52:18et des membres de la direction générale et des élus.
00:52:23Puis j'ai aussi une colère,
00:52:27évidemment, devant cette violence totalement débridée.
00:52:32Un mélange de colère et de tristesse, disait tout à l'heure
00:52:35Éric Piolle, Xavier Yacovelli.
00:52:37Un premier mot, une réaction après ce drame.
00:52:40D'abord, terrible survenu, alors qu'un agent municipal
00:52:46cherchait à venir en aide, finalement,
00:52:48à une personne qui venait d'être percutée.
00:52:51On apprend d'ailleurs que la conductrice du véhicule
00:52:53qui a été percutée à l'arrière a pris six jours d'ITT.
00:52:58Et donc cet employé municipal qui se fait tirer dessus,
00:53:02deux balles dans le thorax et qui succombe à ses blessures.
00:53:05Et puis une réaction à ce que vient de dire Éric Piolle.
00:53:08Bien sûr, moi, je rends hommage à cet agent municipal.
00:53:13C'est l'ensemble de la fonction publique territoriale
00:53:16et la fonction publique d'État qui est aujourd'hui touchée
00:53:18et qui est en deuil.
00:53:20Je pense que chaque Français doit rendre hommage
00:53:24à cet agent municipal.
00:53:25Après, malheureusement, c'est un signe de plus de violence.
00:53:28Et c'est vrai que la ville de Grenoble n'est pas exempt.
00:53:31Depuis des années, il y a une montée de la violence
00:53:34à Grenoble et dans sa proche banlieue.
00:53:36C'est une vraie difficulté où les gouvernements successifs
00:53:41ont mis un maximum de moyens en termes d'effectifs.
00:53:44Mais on voit bien que ça ne suffit pas.
00:53:46Il y a aussi...
00:53:47Alors là, je ne connais pas les éléments du dossier,
00:53:49donc je ne me permettrai pas de juger sur l'auteur,
00:53:52en tout cas, de ce crime.
00:53:55Mais c'est vrai qu'on voit un certain nombre de violences
00:53:58dues au trafic de drogue,
00:54:01avec aussi des points de deal qui ont été démantelés
00:54:04au fur et à mesure par la police
00:54:06et donc des règlements de comptes au fur et à mesure aussi
00:54:08par ces criminels.
00:54:10Et donc, oui, moi, je rends hommage.
00:54:11Et je pense qu'effectivement, l'ensemble de la France
00:54:14doit être en deuil aujourd'hui,
00:54:15puisque c'est un agent qui était au service du public,
00:54:17au service des Français,
00:54:18et en plus, qui venait en aide à une conductrice
00:54:22qui avait été renversée.
00:54:25Le Parquet a saisi de l'enquête
00:54:26les policiers du SLPJ de Grenoble,
00:54:28qui recherchent activement le tireur
00:54:30dont l'identité n'est pas connue pour le moment.
00:54:33Et on l'entendait tout à l'heure, Eric Piolle,
00:54:35finalement, a révélé très peu de choses
00:54:37de l'enquête qui est en cours, Luc Gras.
00:54:40Oui, je reviens sur les termes exposés précédemment.
00:54:43C'est une personne embarrassée.
00:54:44On a un peu l'impression d'un citoyen comme les autres,
00:54:46en réalité.
00:54:47Il serait un citoyen, un habitant de Grenoble
00:54:49qu'on aurait interrogé, qui connaissait la victime.
00:54:53Il aurait pu avoir cette réaction,
00:54:54c'est-à-dire les emparer, embarrasser.
00:54:56On attend, c'est vrai, de l'exécutif de la commune
00:54:59qu'il donne un discours derrière,
00:55:01qu'il permette d'espérer.
00:55:02Parce que, vous savez, c'est quand même très frappant,
00:55:04ce qui vient de passer.
00:55:05Ça va perturber la vie de la commune.
00:55:07On doit en parler en ville,
00:55:08on doit en parler dans les cafés,
00:55:09on doit en parler partout.
00:55:10On attend du premier magistrat qu'il ait un discours
00:55:12qui soit un discours d'espérance.
00:55:14Et quand il y a une telle tragédie,
00:55:16l'espérance, c'est celle aussi d'arrêter
00:55:19le plus rapidement le délinquant,
00:55:21d'expliquer qu'il y a des choses qui sont mises en place
00:55:23par la municipalité de nature
00:55:26à essayer d'éradiquer ce fléau.
00:55:28Puis Grenoble est très connu pour la drogue.
00:55:30Donc vraiment, on attend un discours.
00:55:32Les mots me manquent, c'est ce qu'il y a de bien.
00:55:34Les mots manquent pour redonner à la communauté,
00:55:39à la petite communauté qui est celle de la commune,
00:55:43c'est une partie de la République,
00:55:45eh bien les citoyens de Grenoble,
00:55:48ils doivent avoir un maire qui, dans ces cas-là,
00:55:50c'est le chef de famille.
00:55:51Il doit avoir un discours pour rassurer.
00:55:53C'est comme un chef de famille quand vous avez un petit...
00:55:55Après, rassurer, ça ne suffit pas non plus.
00:55:56Il ne suffit pas de rassurer,
00:55:58mais il faut rassurer par des propositions concrètes.
00:56:01Quand je dis rassurer, ce n'est pas dire
00:56:03tout va aller bien, madame Lamarck.
00:56:05Non, c'est on est conscient du problème.
00:56:08Et si on est conscient du problème,
00:56:09c'est le début, c'est le diagnostic.
00:56:11Et ensuite, évidemment, mettre des choses en place.
00:56:13Ça, on ne peut pas non plus aller à l'encontre
00:56:15de ce qu'ils disent depuis des mois au niveau national,
00:56:17c'est-à-dire désarmer la police, que la police tue,
00:56:19qu'il n'y a pas de problème d'infectualité.
00:56:22Ce n'est pas EELV qui dit la police tue, c'est plutôt...
00:56:24Pardonnez-moi, mais en tout cas, à Grenoble,
00:56:26ils sont alliés avec la France insoumise.
00:56:27Ils sont alliés, ce sont les alliés.
00:56:29Ils sont bien liés sur cette question-là.
00:56:31Donc je pense que c'est aussi le mal-être.
00:56:34Alors moi, je ne remets pas en cause,
00:56:35parce que je pense sincèrement qu'aujourd'hui,
00:56:37en tant que Premier magistrat,
00:56:38Éric Piolle doit personnellement être choqué
00:56:41en tant que citoyen, en tant que Premier magistrat.
00:56:43Ce n'est jamais facile d'assumer cela
00:56:46et d'avoir ça dans sa commune.
00:56:48Donc moi, je ne remets pas en cause son mal-être aujourd'hui.
00:56:51Mais effectivement, c'est aussi,
00:56:52quand on est responsable politique...
00:56:54Il y a une part de responsabilité à prendre en compte.
00:56:56Alors, je ne dis pas qu'il y a une part de responsabilité.
00:56:57Non, une part de responsabilité dans la politique municipale
00:57:00qui a été menée.
00:57:01Il y a une violence dans sa ville.
00:57:03Moi, je connais très bien une de ses opposantes,
00:57:05qui est une amie et membre de Territoire de progrès,
00:57:07Émilie Chalas, qui est l'ancienne députée de Grenoble
00:57:10et qui se bat au quotidien contre Éric Piolle,
00:57:12justement pour faire en sorte qu'on arme plus
00:57:15la police municipale, qu'il y ait plus d'actions de sécurité
00:57:18pour qu'on puisse faire en sorte que les grenoblois
00:57:20puissent vivre en sécurité et apaisés dans cette ville
00:57:23qui est devenue, effectivement, une des plus violentes de France.
00:57:25Donc oui, je pense qu'il y a aussi ce discours-là
00:57:27qu'il va falloir peut-être voir.
00:57:29Et quand je parle de part de responsabilité,
00:57:31je veux dire d'apparaître comme quelqu'un de responsable
00:57:33en reconnaissant les lacunes,
00:57:35en reconnaissant les problèmes d'insécurité.
00:57:38Parce que lorsqu'on lui pose la question à Éric Piolle
00:57:40tout à l'heure, justement, lorsqu'on lui dit
00:57:43malheureusement, Grenoble est connu
00:57:44pour de nombreux faits d'insécurité et malheureusement,
00:57:50Grenoble a souvent fait la une de la presse nationale.
00:57:52On écoute ce qu'il dit, je vous donne la parole juste après.
00:57:54Écoutez ce que répond, parce que clairement,
00:57:56il botte en touche et puis il vise un autre problème,
00:57:59celui de la circulation des armes.
00:58:00On écoute Éric Piolle.
00:58:01Nous savons que personne n'est à l'abri d'une balle perdue.
00:58:06Et c'est notre peur quotidienne dans les règlements de comptes.
00:58:08Il y a évidemment...
00:58:09Personne ne mérite de mourir, y compris pour le trafic de drogue.
00:58:13Il faut que la justice passe.
00:58:16Mais c'est notre peur.
00:58:17Vous avez vu ailleurs en France qu'il y a eu parfois
00:58:20dans ces règlements de comptes, des balles perdues.
00:58:23Comment se fait-il qu'on soit armé dans la rue
00:58:27et qu'on soit suffisamment décérébré
00:58:30pour tirer à 7 heures du matin
00:58:34sur quelqu'un qui est venu vous porter secours ?
00:58:37Donc, évidemment que la colère, elle est énorme
00:58:41et que cette diffusion des armes dans la société française
00:58:48génère des accidents dramatiques comme celui-là
00:58:54et la mort de quelqu'un
00:58:58qui était au service de l'intérêt général.
00:59:03On comprend que le problème, c'est les armes.
00:59:06Alors, c'en est un, mais visiblement,
00:59:07c'est le seul problème en tous les cas pour Éric Piolle.
00:59:10Et voilà, aussi bien à Grenoble qu'au niveau national,
00:59:13ce qui est important, c'est qu'on ait des hommes politiques
00:59:15qui fassent le bon diagnostic.
00:59:17Il faut partir du réel.
00:59:18Et donc, si le maire de Grenoble ne voit pas clairement
00:59:23qu'il y a des problèmes tout particuliers à Grenoble
00:59:26et dans le banlieue,
00:59:28il ne peut pas, à partir du moment où il ne fait pas le diagnostic,
00:59:30il ne peut pas porter les arguments
00:59:33et prendre les initiatives pour régler le problème,
00:59:36ne serait-ce que dans la concertation
00:59:38entre les différentes polices, etc.
00:59:39Il y a quelque chose qui ne peut pas fonctionner.
00:59:41Et le deuxième point,
00:59:43c'est donc qu'il faut avoir une volonté politique
00:59:44de regarder les choses en face pour agir.
00:59:46Et le deuxième point, c'est que,
00:59:48je ne sais pas si tout le monde l'a remarqué,
00:59:50mais en fait, c'est assez abusant
00:59:52parce qu'il y rend un hommage aux forces de sécurité.
00:59:55Parce que quand on lui dit où ça va, tout ça, etc.
00:59:58Je ne doute pas, donc ce n'est pas lui en l'occurrence,
01:00:00mais je ne doute pas que les forces de sécurité
01:00:02vont très rapidement arrêter le voyou.
01:00:06Et vous voyez, c'est assez quand même sarcastique
01:00:09parce que les mêmes qui sont là, qui critiquent,
01:00:11alors pour le coup, souvent les forces de sécurité, etc.
01:00:14quand il s'agit de faire appel aux forces de sécurité
01:00:16pour arrêter les voyous,
01:00:17ils n'ont pas de doute sur la qualité de la police républicaine.
01:00:21Bernard Cohen à date et puis il y a cette phrase,
01:00:23personne n'est à l'abri d'une balle perdue.
01:00:25Cette phrase, elle est totalement hallucinante.
01:00:27Elle est affligeante.
01:00:29Elle est affligeante.
01:00:30Ce n'est pas une balle perdue, c'est un assassinat.
01:00:32Déjà, ce n'est pas une balle perdue, c'est un assassinat,
01:00:35mais personne n'est à l'abri d'une balle perdue.
01:00:36Mais on voit bien qu'on a un maire.
01:00:38Et il le dit d'ailleurs, il le dit ça quand on lui dit
01:00:40mais oui, il y a des problèmes liés à l'insécurité,
01:00:43liés au trafic de drogue dans votre ville.
01:00:44Il le dit oui, mais ce qui s'est passé, ça peut arriver à tout le monde.
01:00:48Ça, c'est le discours sur lequel on peut être d'accord,
01:00:50parce qu'il reconnaît au moins que sa ville s'enfonce
01:00:54depuis un certain nombre de mois, pour ne pas dire d'années,
01:00:55surtout depuis qu'il est arrivé à la tête de la municipalité,
01:00:59dans la délinquance et que derrière...
01:01:01Enfin, il a l'air de trouver ça normal.
01:01:02Mais justement, il y a un manque total de lucidité, de responsabilité,
01:01:06que ce n'est pas en mettant en place une cellule psychologique
01:01:09qu'on va régler le problème de la drogue, de la délinquance
01:01:11et de la circulation des armes.
01:01:13Et puis, je trouve quand même que c'est un peu facile,
01:01:15alors qu'il refuse une police armée des actions
01:01:19dans les quartiers de Grenoble,
01:01:21de jeter, comment dirais-je, la responsabilité à l'État.
01:01:25Ce n'est pas l'État non plus d'être là
01:01:27pour pallier les carences de sa politique.
01:01:29C'est amer.
01:01:30Ça a été bien dit par Xavier Iacovelli,
01:01:33qui, par son agrangement politique, tout simplement,
01:01:36n'aime pas la police, il faut aussi le rajouter,
01:01:39et fait partie de ceux qui ne veulent pas mettre en place
01:01:42des moyens coercitifs, y compris en vidéoprotection,
01:01:46pour faire en sorte qu'il y ait plus de sécurité dans la ville.
01:01:50Ça fait partie d'une stratégie politique.
01:01:53On voit bien aujourd'hui, malheureusement,
01:01:54que quand un drame tel que celui-là se présente,
01:01:57il est complètement dépassé par les faits et par les mots.
01:02:01Une balle perdue, c'est très grave,
01:02:03c'est un assassinat à bout portant
01:02:06vis-à-vis d'un homme qui était au-delà de sa mission de tous les jours,
01:02:11c'est-à-dire nettoyer les rues et nettoyer les espaces,
01:02:14dans une mission de générosité, d'empathie,
01:02:18et je crois que c'est ça, peut-être, qu'il faut retenir
01:02:20face à ce spectacle qui est vraiment affligeant,
01:02:22excusez-moi de le dire.
01:02:23Anne Coffinier.
01:02:25Ce qui me frappe, c'est qu'il se pose en spectateur catastrophé,
01:02:29là où on attend une attitude de responsable.
01:02:33Et on n'a pas besoin, face à un drame pareil,
01:02:36d'un spectateur parmi les spectateurs.
01:02:38Je crois que là, le politique doit se repositionner,
01:02:41fuir des démonstrations d'empathie ou d'émotion,
01:02:45et revenir au rôle qui est effectivement,
01:02:48premièrement, nommer le problème.
01:02:49Alors, c'est trop tôt pour dire de quoi il s'agit,
01:02:51parce que ça a à voir ou pas avec un trafic de drogue ou autre,
01:02:54on n'en sait rien.
01:02:55Par contre, c'est clair que ce n'est pas une balle perdue,
01:02:58et par contre, c'est important d'appeler un chat un chat.
01:03:01On a effectivement un homme qui prend une arme de poing
01:03:05et qui tire à bout portant sur une personne
01:03:07qui ne présente aucun danger particulier.
01:03:08Jonathan Sixon.
01:03:10Je crains qu'Éric Piolle ne soit toujours pas capable,
01:03:13après un tel drame, de pouvoir énommer le réel
01:03:16et faire le bon diagnostic,
01:03:18parce que lui, comme d'autres, sont des doctrinaires,
01:03:21et leur doctrine nie le réel.
01:03:24C'est leur vision, si je puis dire, de la politique,
01:03:29c'est de disqualifier le réel,
01:03:32et on le voit bien même dans ses mots,
01:03:33puisqu'il ne reconnaît même pas dans sa première prise de parole
01:03:38le caractère meurtrier, assassin du tir,
01:03:41mais il nous parle d'une balle perdue.
01:03:43Il nous parle également d'un décérébré.
01:03:46Bientôt, on va nous dire que c'était un homme
01:03:47dérangé psychologiquement, peut-être, allez savoir,
01:03:50mais pourquoi un décérébré ?
01:03:52Vous avez, malheureusement, c'est connu,
01:03:54des assassins qui ont un cerveau très bien fait,
01:03:56donc peut-être que cet homme n'a rien d'un décérébré.
01:03:58On peut démonter, parce que les mots me manquent,
01:04:01a-t-il commencé par dire,
01:04:02et puis ensuite, quand les mots sont venus,
01:04:04il se trouve qu'un sur deux tombe à côté du réel.
01:04:07C'est quand même un peu embêtant.
01:04:08Voilà, et un homme qui, aujourd'hui, décède
01:04:11suite à ce drame terrible.
01:04:15Alors, on ne sait pas grand-chose sur cet homme,
01:04:16s'il fait peut-être une veuve, s'il avait peut-être des enfants.
01:04:19On en saura peut-être plus dans les heures qui suivent.
01:04:23On va revenir sur un autre drame survenu dimanche,
01:04:27survenu la semaine dernière, pardon,
01:04:28dix jours après la disparition de la petite Camilia,
01:04:31tuée par un motard.
01:04:33C'était à Vallauris, ce week-end.
01:04:36Plusieurs hommages en soutien à la famille
01:04:38étaient organisés par le club de foot de la petite fille,
01:04:41le club de foot de Mougins.
01:04:42Le père de Camilia, très touché par cette initiative,
01:04:45a témoigné au micro de CNews.
01:04:47Je vous propose de regarder ce reportage.
01:04:49Il est signé Franck Triviau.
01:04:52Une passe pour marquer le lancement d'un match hautement symbolique.
01:04:56Au stade de la Valmasque, les membres du FC Mougins
01:04:59se sont réunis pour rendre un dernier hommage à Camilia.
01:05:02Ça me touche énormément.
01:05:04Je vois que...
01:05:07Ça montre en plus que tout le monde est touché.
01:05:10Ça montre vraiment la valeur de la France et du peuple français.
01:05:15Dans les moments durs, on arrive quand même à se retrouver tous
01:05:19et à s'unir.
01:05:21Franchement, c'est touchant.
01:05:23Je ne suis pas fort comme je montre.
01:05:24J'essaye de lui ressembler.
01:05:27J'essaye de lui ressembler et je tiens ma force à elle.
01:05:30Un club dans lequel la famille de Camilia est impliquée
01:05:33depuis plusieurs années.
01:05:35Au sein du club, on a été énormément touchés du fait
01:05:37que Camilia ait été licenciée au sein du FC Mougins.
01:05:40On a aussi son grand frère Mehdi qui est licencié chez nous.
01:05:44Et le papa aussi qui est dirigeant.
01:05:46Donc on se devait de lui rendre hommage.
01:05:48Toute l'équipe est touchée.
01:05:49Tous les parents sont touchés et les enfants aussi.
01:05:53Ça fait deux ans qu'elle jouait Camilia avec notre fille.
01:05:56Et c'est vrai que ça a été un choc épouvantable.
01:06:00Ce week-end, plusieurs initiatives sont prévues
01:06:02pour honorer la mémoire de Camilia.
01:06:04Des t-shirts à l'effigie de la petite fille,
01:06:07un brassard noir pour symboliser le deuil,
01:06:09ainsi qu'une minute de silence observée avant tous les coups d'envoi
01:06:13des matchs à domicile.
01:06:15Anne Coffinier, vous avez entendu les mots de ce papa très digne,
01:06:18très courageux devant les caméras, extrêmement touchant même.
01:06:24Oui, ce que je trouve beau et important,
01:06:27c'est la solidarité locale, la solidarité au niveau du club.
01:06:31On aurait pu imaginer d'autres types de solidarité,
01:06:33mais ce que je veux dire, c'est qu'il y a les mots,
01:06:36il y a les choses qu'on peut dire au niveau national
01:06:39qui ont peut-être leur importance.
01:06:40Et puis après, il y a la réalité locale
01:06:43de gens qui se sentent concernés, qui font ce qu'ils peuvent
01:06:46avec leurs moyens, avec leur sensibilité.
01:06:49Et ça, je pense que c'est très important.
01:06:50Et tous ces drames, je pense qu'ils doivent nous aider
01:06:52à recréer du lien et se réinvestir là où on peut,
01:06:56face à une tristesse, essayer d'apporter son soutien,
01:06:58face à un drame, essayer de se battre
01:07:00pour que ce type de drame ne se reproduise plus.
01:07:02Voilà, donc je pense que c'est une sorte d'illustration
01:07:04de la force du local.
01:07:06Et puis aussi, cet homme qui essaie de se tenir droit,
01:07:08il dit je me tiens droit à part ma fille.
01:07:10Et ça, c'est très beau aussi.
01:07:12Xavier Iacovelli, éviter que ce drame ne se reproduise plus,
01:07:16c'est ça aujourd'hui, peut-être le plus important.
01:07:20Oui, mais moi, franchement, ce drame,
01:07:23je l'ai vécu aussi en tant que...
01:07:26par procuration, en tant que père,
01:07:27parce que j'ai imaginé que ça pouvait être un de mes fils
01:07:30qui traversait sur le passage piéton.
01:07:32Je crois que tous les Français l'ont vécu comme ça.
01:07:34C'est horrible.
01:07:35Et donc, ce père qui se tient debout, qui rend hommage,
01:07:39qui accepte de prendre la parole depuis maintenant une semaine
01:07:42devant les caméras pour rendre hommage à sa fille
01:07:45et puis pour essayer de faire bouger aussi les choses,
01:07:49peut-être sur cette violence routière.
01:07:52Je trouve qu'il faut lui rendre hommage aussi,
01:07:54hommage à sa famille, hommage aussi au club,
01:07:56parce qu'effectivement, cette solidarité locale est importante.
01:07:59Et je pense que quand on est touché par un drame,
01:08:01comme c'est le cas de ce papa et de l'ensemble de cette famille,
01:08:06de se sentir soutenu par un collectif,
01:08:08par nos amis, par nos collègues de sport,
01:08:13je pense que c'est très important.
01:08:15Ça fait du bien, ça réchauffe le cœur.
01:08:17Et ce n'est pas ça qui nous ramène notre enfant, malheureusement.
01:08:19Mais en tout cas, ça nous permet d'assumer ce deuil
01:08:22peut-être plus facilement.
01:08:23Et vous avez raison de dire que ce drame a été vécu
01:08:25par tous les papas, toutes les mamans de France
01:08:28qui se disent que ça aurait pu arriver à leur enfant
01:08:32et ça aurait pu arriver à n'importe qui.
01:08:34C'est aussi ce que disait le papa de Camilia,
01:08:38au micro de Franck Triviau.
01:08:39On va l'écouter à nouveau.
01:08:43Camilia, c'est une pile électrique.
01:08:45C'est une fille pleine de joie.
01:08:47C'est une fille qui se ralentit tout le temps.
01:08:49Donc, c'est un enfant comme les autres.
01:08:52Après, elle était un peu spéciale parce qu'elle était attachante,
01:08:55mais elle n'a pas plus de valeur qu'un autre enfant.
01:08:59Ça reste un enfant et un enfant aux yeux de ses parents,
01:09:01c'est immense.
01:09:07Elle a touché tout le monde.
01:09:09C'est pas parce que...
01:09:10C'est parce que je pense que tout le monde s'est rendu compte
01:09:13qu'on était fragile et qu'ils avaient eu peur pour leurs enfants
01:09:17parce que tout le monde s'est dit
01:09:19que ça aurait pu arriver à n'importe qui.
01:09:21Alors Luc Legras, il parle de cet enfant encore au présent.
01:09:27Donc, c'est vrai que les mots de ce papa
01:09:30sont très difficiles à entendre,
01:09:32mais il est à la fois très conscient
01:09:35des nombreux hommages, des nombreux messages
01:09:38qu'il a pu recevoir quand il dit
01:09:40que ça aurait pu arriver à tout le monde.
01:09:43Les gens ont pris conscience
01:09:44qu'en fait, nous sommes tous fragiles finalement.
01:09:48Je crois que c'est un papa très digne.
01:09:50Je suis d'accord avec tout ce qui a été dit.
01:09:51C'est un papa très digne et plus que digne
01:09:54parce qu'il a la capacité, ce qui n'est pas évident,
01:09:56il vit un drame, il est encore dans le temps du drame
01:09:58puisqu'il parle au présent.
01:10:00Il a la capacité de se tourner vers les autres
01:10:03et de ce drame absolument épouvantable
01:10:06de faire que ce soit une petite graine,
01:10:10parce que personne ne l'a souhaité évidemment ce drame,
01:10:12mais que ce soit une petite graine
01:10:13pour justement faire communauté nationale.
01:10:15C'est ça qui est très intéressant.
01:10:16Donc, c'est M. Slim Moussaïa, moi je ne le connaissais pas.
01:10:19M. Slim Moussaïa est un vrai républicain
01:10:22dans son comportement,
01:10:23c'est-à-dire qu'il y a un drame qui le frappe,
01:10:25pas pire, il n'y a pas de pire drame
01:10:27que de perdre un enfant, donc ça c'est clair.
01:10:29Il a cette capacité de faire communauté nationale
01:10:32en disant ça aurait pu arriver à d'autres,
01:10:35de se tourner vers le club de foot où il agit
01:10:38pour justement partager, c'est ça la communauté nationale,
01:10:42et je trouve que c'est un très bel exemple
01:10:44et vraiment merci à lui de faire de ce drame qui le frappe
01:10:47quelque chose qui illustre,
01:10:49voilà, c'est ça la République française
01:10:51et c'est aux antipodes du communautarisme.
01:10:55Oui, Mickaël, moi je voudrais rebondir là-dessus
01:10:57parce que j'ai entendu les paroles de ce papa sur la France
01:11:02et à un moment il dit je suis fier d'être français
01:11:04et ça il faut qu'on le retienne,
01:11:06au-delà de la religion, au-delà de l'engagement,
01:11:08il y a du drame.
01:11:10Ce qu'il nous a dit c'est que dans la douleur,
01:11:13lorsque nous sommes unis nous les Français,
01:11:15quelles que soient nos origines,
01:11:17on sait faire société.
01:11:18Vous savez, Mickaël, on en avait parlé dimanche ensemble,
01:11:21on a appris ce drame, j'ai vécu un peu cela moi.
01:11:24Et aujourd'hui on a un père qui est fier d'être français
01:11:26malgré la douleur, il aurait pu être révolté
01:11:29contre l'auteur et on peut comprendre qu'il le soit d'ailleurs.
01:11:33Mais au-delà, il a le sentiment que son pays où il vit,
01:11:38où ses enfants vont à l'école,
01:11:40est là pour être dans l'émotion et le partage
01:11:43et c'est ça qu'il faut retenir,
01:11:44cette force de notre capacité de la République
01:11:47et de la générosité de nos valeurs démocratiques,
01:11:51ce qui n'est pas le cas de ce qu'on entend tous les jours,
01:11:53malheureusement, notamment hier.
01:11:54Un dernier mot Jonathan.
01:11:56Je n'ai pas grand-chose à ajouter par les termes très justes
01:11:59qui ont été prononcés jusqu'ici.
01:12:02Je pensais en voyant cette courte interview à sa dignité
01:12:08et sans comparaison avec l'affaire précédente de Mazan dont nous parlions,
01:12:14la dignité de ces personnes victimes,
01:12:17dans des cas totalement divers,
01:12:19mais qui sont en soi une très grande leçon,
01:12:23une très belle leçon à assimiler et à méditer.
01:12:29On va marquer une courte pause.
01:12:30On va revenir dans un instant pour la dernière partie de Punchline
01:12:33avec les consultations qui se poursuivent à Matignon.
01:12:36Michel Barnier qui s'est entretenu en fin de matinée avec Édouard Philippe
01:12:40et puis tout à l'heure avec François Bayrou.
01:12:43On en parle, restez avec nous sur CNews.
01:12:49La dernière partie de Punchline,
01:12:50week-end en direct sur CNews
01:12:52et les consultations qui se poursuivent à Matignon
01:12:54pour tenter de constituer un nouveau gouvernement.
01:12:57On va en parler dans un instant,
01:12:59mais juste avant 18h30 sur CNews,
01:13:02le rappel des titres de l'actualité avec Adrien Spiteri.
01:13:07Personne n'est à l'abri d'une balle perdue.
01:13:09Ce sont les mots d'Éric Piolle.
01:13:10Le maire de Grenoble a réagi à la mort d'un agent municipal.
01:13:13Il a été tué par balle ce matin dans la ville
01:13:15alors qu'il tentait d'arrêter l'auteur d'un accident de la circulation
01:13:18qui prenait la fuite.
01:13:19Le service public est en deuil, a-t-il déclaré.
01:13:23Un nouveau refus d'obtempérer a tourné au drame hier soir à Mulhouse.
01:13:26Un automobiliste est décédé après avoir percuté un tramway.
01:13:29L'homme fuyait un contrôle de la police municipale.
01:13:31Il roulait sans phare et sans ceinture.
01:13:34Et puis la guerre entre Israël et le Hamas
01:13:36s'est entrée dans son 12e mois
01:13:38alors que les espoirs d'une trêve s'éloignent.
01:13:40Malgré les demandes de la communauté internationale,
01:13:42hier soir à Tel Aviv et Jérusalem,
01:13:44des manifestations massives ont eu lieu
01:13:46pour réclamer la libération des otages dans la banque de Gaza.
01:13:49Merci beaucoup Adrien.
01:13:52Michel Barnier poursuit ses consultations à Matignon.
01:13:56Après cette entretenue en fin de matinée avec Edouard Philippe,
01:13:59Michel Barnier a reçu cet après-midi François Bayrou.
01:14:02Les précisions sur place de Dunia Tengour et on en parle juste après.
01:14:09En poste depuis le 5 septembre,
01:14:11Michel Barnier ne cesse de répéter son mantra
01:14:14et compte être le premier ministre
01:14:16qui va incarner un espoir pour les Français.
01:14:18Moi je viens d'en bas, il n'y a pas d'ambiguïté.
01:14:21Chaque citoyen est important.
01:14:23Une prise de fonction compliquée
01:14:25où les classes politiques ne cessent de se déchirer
01:14:28lui souhaite le respect.
01:14:29Respecter les Français, faire respecter la France,
01:14:32quels qu'ils soient, où qu'ils soient.
01:14:35J'écouterai tout le monde.
01:14:37Ces gens-là ont des idées
01:14:38et en ont ras le bol que ça tombe d'en haut.
01:14:41Un travail complexe qui peut se faire dans l'unité.
01:14:44C'est le moment que tous ceux qui veulent
01:14:46que la France marche se retroussent les manches.
01:14:48J'écouterai tout le monde.
01:14:49Selon une enquête réalisée par l'IFOP,
01:14:52les Français sont satisfaits à 52% de sa nomination.
01:14:56Le nouveau premier ministre est décrit comme compétent,
01:14:59ouvert au dialogue, sympathique, avec de l'autorité
01:15:02et inspire même la confiance.
01:15:04Une popularité est favorable auprès des Français.
01:15:07Problème maintenant, gagner la confiance
01:15:09de tous les députés à l'Assemblée nationale.
01:15:11Car selon les Français, à 74%,
01:15:14le nouveau gouvernement de Michel Barnier
01:15:16pourrait être censuré.
01:15:19Voilà, donc pour ce sujet de Mathilde Ibanez.
01:15:21Donc voilà, ce n'est concerné pas les consultations d'aujourd'hui
01:15:25entre Michel Barnier, Édouard Philippe et François Bayrou,
01:15:28mais les toutes premières confidences, Florian Tardif,
01:15:31de notre nouveau premier ministre à nos confrères du JDD
01:15:34avec aussi ce sondage très intéressant
01:15:38qui nous indique qu'une majorité de Français
01:15:40ont une bonne opinion de lui.
01:15:42Ils l'estiment, ils l'estiment compétent,
01:15:43ouvert au dialogue, sympathique, avec de l'autorité
01:15:46et qui inspire confiance.
01:15:48Oui, c'est intéressant.
01:15:49J'étais avec, pour ne rien vous cacher,
01:15:51une proche de Michel Barnier.
01:15:53On avait une discussion autour de sa personne
01:15:57et notamment des différents traits de personnalité.
01:15:59Elle m'expliquait que c'était quelqu'un de droit.
01:16:02Et visiblement, c'est la perception qu'ont les Français,
01:16:06alors même que ces derniers, en ce qui concerne
01:16:09en tout cas la nouvelle génération, le connaissent assez peu.
01:16:11L'ancienne génération, peut-être, le connaissent assez bien
01:16:13de par ses différentes fonctions
01:16:15qu'on a commencé à égrener ces derniers jours.
01:16:18Et elle me racontait,
01:16:20pour revenir à ses différents traits de personnalité
01:16:22et notamment à sa droiture,
01:16:24qu'elle a travaillé avec lui.
01:16:25Ils sont amis depuis très longtemps
01:16:28et elle a travaillé avec lui notamment
01:16:29au ministère de l'Écologie, de l'Environnement à l'époque.
01:16:34Et au tout début, quand il est nommé ministre,
01:16:36donc elle, ça fait longtemps qu'elle est
01:16:38au sein du ministère de l'Environnement,
01:16:41alors potentiellement, autour d'elle, on lui dit
01:16:42« Bon, ben tu vas directement,
01:16:44ça va être assez intéressant pour toi
01:16:46puisque tu vas être directement pris
01:16:47dans le cabinet de Michel Barnier. »
01:16:50Pas du tout.
01:16:52Effectivement, elle a fait savoir
01:16:54qu'elle souhaitait faire partie de son équipe.
01:16:56Mais Michel Barnier,
01:16:58bien qu'il y ait un lien affectif entre les deux,
01:17:02lui a fait passer, entre guillemets, un entretien
01:17:06avec les premières personnes
01:17:09qui figuraient au sein de son cabinet
01:17:11et, entre guillemets, elle a pris la route classique.
01:17:14C'est-à-dire qu'il n'a pas mis l'amitié
01:17:16qu'il pouvait avoir dans la balance avec elle
01:17:19pour pouvoir la désigner et la faire monter
01:17:23au sein de son entourage proche
01:17:25pour ensuite mener ses différentes missions
01:17:27au sein du ministère de l'Environnement.
01:17:29Alors, pourquoi je dis ça, tout simplement ?
01:17:30Déjà, il y a un certain professionnalisme.
01:17:32Non, mais ça peut plaire aux Français
01:17:35qui, depuis un certain nombre d'années,
01:17:37et d'ailleurs, on en parle,
01:17:38ont une mauvaise image du personnel politique.
01:17:43Il y a une distance qui s'est créée,
01:17:45tout simplement parce que les Français
01:17:47estiment qu'il y a toujours
01:17:48de la petite politique politicienne
01:17:50qui se passe en coulisse.
01:17:51Ils n'ont pas forcément tous les tenants
01:17:53ou les aboutissants de ce qui se passe en coulisse,
01:17:55mais ils comprennent, entre guillemets,
01:17:57qu'il y a parfois des renvois d'ascenseurs.
01:18:00Donc, ça, c'est peut-être une image
01:18:02assez intéressante que lui renvoie actuellement
01:18:05et qui peut expliquer ses premiers sondages,
01:18:07même s'il faut les prendre avec des pincettes,
01:18:09tout simplement parce que les Français
01:18:11découvrent, pour un certain nombre d'entre eux,
01:18:13qui il est.
01:18:14Bon, Xavier Iacovelli,
01:18:15ces chiffres sont plutôt encourageants.
01:18:17C'est un bon début pour un Premier ministre
01:18:20qui, rappelons-le tout de même,
01:18:21a une épée de Damoclès au-dessus de la tête.
01:18:24Oui, je pense que c'était nécessaire,
01:18:25comme le président de la République a mis du temps
01:18:27pour trouver la perle rare,
01:18:29en tout cas le Premier ministre,
01:18:31qui pouvait réunir les critères au moins de non-censure,
01:18:34de ne pas réunir une majorité pour le censurer
01:18:37avant même qu'il ne soit quasiment nommé.
01:18:39Et donc, effectivement, Michel Barnier
01:18:41remplit ces critères.
01:18:42Et puis, Michel Barnier,
01:18:43ce n'est pas un nouveau en politique.
01:18:45On en a parlé déjà depuis maintenant quelques jours.
01:18:48On ne dure pas autant en politique
01:18:50sans avoir une forme de rigueur,
01:18:52une expérience, une compétence aussi
01:18:54pour ce qu'il fait.
01:18:55Puis, c'est un homme des missions un peu difficiles,
01:18:58notamment la question de la négociation
01:18:59sur le Brexit où il avait excellé
01:19:02et où il avait démontré sa capacité de négocier,
01:19:04sa capacité d'écoute.
01:19:06Et donc, je pense que c'est nécessaire aujourd'hui
01:19:07pour un Premier ministre dans une situation compliquée
01:19:09où l'Assemblée nationale est fracturée,
01:19:11fragmentée,
01:19:13où sa propre famille politique,
01:19:14celle de Michel Barnier,
01:19:15est quand même très faible
01:19:17au sein de l'Assemblée nationale.
01:19:18Donc, il aura cette responsabilité
01:19:20d'être un Premier ministre de rassemblement
01:19:22au-delà des simples droits très républicaines,
01:19:25mais bien sûr avec le Bloc central,
01:19:27avec aussi des personnalités issues de la gauche.
01:19:30Et donc, cette capacité d'avoir
01:19:33un rassemblement autour de lui,
01:19:34autour de la ligne politique
01:19:35qu'il nous présentera normalement au Parlement
01:19:37à partir du 1er octobre.
01:19:38Et surtout qu'on le disait,
01:19:39il est attendu au tournant, Michel Barnier,
01:19:41notamment par le Rassemblement national
01:19:43qui se retrouve en position de force
01:19:46quant au destin de notre nouveau Premier ministre.
01:19:49Le Rassemblement national qui faisait
01:19:51aujourd'hui sa rentrée politique à Hénin-Beaumont,
01:19:53Thomas Bonnet était sur place,
01:19:55il a suivi attentivement la prise de parole
01:19:58de Marine Le Pen.
01:19:59On écoute Thomas Bonnet.
01:20:01Une rentrée politique et une ligne de crête,
01:20:03un équilibre délicat pour Marine Le Pen
01:20:05et le Rassemblement national.
01:20:07D'un côté, vis-à-vis de Michel Barnier,
01:20:08il y a une attente sans censure a priori.
01:20:11Marine Le Pen dit vouloir attendre
01:20:12au moins le vote du budget
01:20:14pour découvrir les choix politiques
01:20:16du nouveau Premier ministre
01:20:17avant de se prononcer sur une censure.
01:20:19Mais de l'autre, elle prévient face à ses militants
01:20:21dans un discours si les Français
01:20:23venaient à être maltraités
01:20:25dans les semaines ou les mois qui viennent.
01:20:26Alors le RN n'hésitera pas
01:20:27et votera une motion de censure
01:20:29pour faire tomber le gouvernement.
01:20:30Un équilibre délicat qui suscite
01:20:32quelques critiques de la part de l'opposition de gauche.
01:20:35À notre micro, un soumis ou écolo
01:20:37évoque ce qu'il qualifie d'alliance
01:20:39entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
01:20:41Alors elle s'en défend Marine Le Pen.
01:20:42Non, je n'ai pas choisi le Premier ministre.
01:20:44Non, je ne suis pas la DRH d'Emmanuel Macron.
01:20:47Elle a également profité de cette rentrée
01:20:49pour revenir sur les circonstances particulières
01:20:51des élections législatives.
01:20:53Elle parle d'une tambouille électorale,
01:20:55d'un parti unique du déshonneur démocratique
01:20:57pour faire référence au barrage
01:20:59qui a empêché le RN d'avoir une majorité à l'Assemblée.
01:21:01Elle adresse d'ailleurs aussi quelques piques
01:21:03à Xavier Bertrand qu'elle a qualifié
01:21:05d'ex-futur Premier ministre,
01:21:07rappelant qu'il avait appelé à voter pour l'extrême gauche
01:21:09dans l'an d'entre-deux tours des élections législatives.
01:21:12Marine Le Pen qui dit aussi se préparer
01:21:13à une éventuelle dissolution dans un an
01:21:16en espérant d'ici là, pour elle,
01:21:18que la proportionnelle aura été mise en place.
01:21:21Je ne suis pas la DRH d'Emmanuel Macron,
01:21:23cette petite phrase, ce n'est pas la première fois
01:21:25qu'elle la prononce d'ailleurs Marine Le Pen.
01:21:28Elle fait bien sûr référence à cette polémique
01:21:32sur une pseudo-entente entre elle et Emmanuel Macron
01:21:36quant à la nomination de Michel Barnier.
01:21:39Il n'y a pas de pseudo-entente.
01:21:41Disons que le Président de la République
01:21:42a contacté, bien évidemment,
01:21:44et ce que je vous ai expliqué tout à l'heure,
01:21:45les différents leaders politiques dans notre pays
01:21:48pour pouvoir choisir son Premier ministre.
01:21:51Et je rappelais également hier
01:21:53qu'il y a plusieurs articles de la Constitution
01:21:56que le Président de la République doit suivre
01:21:58lorsqu'il nomme un Premier ministre.
01:22:00Certes, il y a l'article 8 de la Constitution,
01:22:05le Président de la République nomme le Premier ministre,
01:22:06mais il doit également avoir en tête l'article 49
01:22:09et l'article 5.
01:22:10L'article 49 qui permet aux députés
01:22:13de faire tomber, via une motion de censure
01:22:15qui est régulièrement évoquée
01:22:19par différents leaders de la classe politique,
01:22:22pour faire tomber un gouvernement,
01:22:23et l'article 5 où le Président de la République
01:22:25doit garantir la stabilité au pro des pouvoirs publics.
01:22:31Et donc, s'il regarde ces trois articles-là,
01:22:34il doit forcément choisir un Premier ministre
01:22:36qui ne soit pas directement censuré
01:22:38car cela crée de l'instabilité dans le pays.
01:22:41Donc, il consulte ces différents leaders politiques.
01:22:43Il a appelé Marine Le Pen, c'était mardi soir,
01:22:46il me semble, assez longuement, et il lui a,
01:22:48selon mes informations, égréné sept ou huit noms.
01:22:51Et parmi ces sept ou huit noms,
01:22:52figurait le nom de Xavier Bertrand.
01:22:55Elle en a dit, je pense, tout le mal qu'elle en pensait,
01:22:58mais également le nom de Michel Barnier.
01:23:00Et donc, le Président de la République,
01:23:01lorsque commence à circuler l'hypothèse Barnier,
01:23:07tout simplement parce que ce dernier
01:23:09a un entretien mercredi soir avec Alexis Colère,
01:23:12qui est le bras droit d'Emmanuel Macron,
01:23:14avant que le Président de la République
01:23:15ne le rencontre un peu plus tard dans la journée.
01:23:18Eh bien, bien évidemment, ils ont en tête
01:23:20le fait que Michel Barnier ne sera pas directement
01:23:23censuré par Marine Le Pen.
01:23:25Et donc, oui, il y a, entre guillemets,
01:23:27alors ce n'est pas un accord tacite,
01:23:29mais il y a une position qui est partagée
01:23:33entre le Président de la République et Marine Le Pen.
01:23:36On entend que d'autres noms auraient pu faire l'affaire.
01:23:38D'autres noms auraient peut-être pu faire l'affaire.
01:23:40Ensuite, il y avait différents facteurs
01:23:42qu'il fallait prendre en compte.
01:23:45Mais là où je veux en venir,
01:23:46il y a eu une certaine hypocrisie de la part de la gauche,
01:23:48qui encore aujourd'hui a énormément critiqué
01:23:52cette entente entre le Président de la République et Marine Le Pen.
01:23:56Mais ce n'est pas une entente entre deux personnes,
01:23:59c'est en réalité un ménage à trois.
01:24:01Pourquoi Marine Le Pen, aujourd'hui,
01:24:03fait pression sur le Président de la République ?
01:24:05Mais c'est parce que la gauche, peu importe le nom,
01:24:08mais peu importe le nom qui aurait été donné à l'époque
01:24:12par le Président de la République,
01:24:13ça aurait été une censure immédiate
01:24:15si ce n'était pas Lucie Castex.
01:24:16Et Marine Le Pen, partant de ce principe-là,
01:24:18se dit très bien, grâce à la gauche, je suis pivot.
01:24:22Tout simplement parce qu'elle a 150 députés,
01:24:24si on prend les alliés.
01:24:25Mais 150 députés, on ne peut pas voter une motion de censure.
01:24:28Par contre, si elle part du principe
01:24:30qu'il y a au moins 140, 150 membres du nouveau Front populaire
01:24:34qui vont voter la motion de censure,
01:24:36peu importe le Premier ministre qui sera nommé à Matignon,
01:24:39à ce moment-là, c'est la gauche qui donne Marine Le Pen,
01:24:42contrairement à tout ce qu'on entend
01:24:43dans la bouche des leaders de gauche,
01:24:46qui donne à Marine Le Pen ce pouvoir de vie ou de mort
01:24:50sur le nouveau Premier ministre.
01:24:52C'est la gauche, aujourd'hui, dans notre pays,
01:24:54et non pas le Président de la République, c'est la gauche.
01:24:56Et ça, je pense qu'ils l'ont très bien compris,
01:24:58mais qu'ils n'osent le dire.
01:24:59Merci beaucoup, Florian Tardif, pour toutes ces précisions.
01:25:02Xavier Iacobelli, juste un mot
01:25:04sur ce qui vient d'être dit.
01:25:06Marine Le Pen, elle se retrouve aujourd'hui maîtresse du jeu
01:25:09dans cette affaire ?
01:25:10Non, je pense qu'aujourd'hui, c'est les Français
01:25:12qui vont décider ou pas de l'avenir de ce gouvernement
01:25:15qui n'est pas encore nommé.
01:25:16Et je pense que c'est bien aussi que le Premier ministre
01:25:18puisse prendre le temps de faire en sorte
01:25:20d'avoir un rassemblement le plus large possible
01:25:23dans son futur gouvernement.
01:25:25Pour ce qui est du bloc central, du camp présidentiel,
01:25:28nous nous avons dit que nous n'aurons pas de blocage
01:25:30aussi bien à l'Assemblée nationale qu'au Sénat.
01:25:32Nous serons attentifs à la ligne politique
01:25:35qui sera présentée dans le discours de politique générale
01:25:37du Premier ministre et que nous participerons
01:25:39ou pas au gouvernement.
01:25:40Ça, ce sera par rapport à la ligne qui sera effectivement proposée.
01:25:44Mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'aujourd'hui,
01:25:46les grands fautifs d'avoir, comme l'a dit Florian Tardif,
01:25:51Marine Le Pen qui soit pivot dans cette censure ou pas,
01:25:54c'est parce que la gauche, menée par la LFI, a dit
01:25:58c'est lucicasté ou rien.
01:26:00Résultat, ils n'ont eu rien.
01:26:02Et nous soutenions, moi je le soutenais en tout cas
01:26:06à titre personnel, le fait d'avoir Bernard Cazeneuve
01:26:09qui pourrait être celui qui réunisse à la fois
01:26:11le bloc central et une partie de la gauche.
01:26:13On voit bien aujourd'hui qu'y compris les socialistes
01:26:15ont fait un choix inverse en menaçant de censurer un des leurs.
01:26:18Résultat, ils seront encore une fois dans l'opposition.
01:26:21On va changer de sujet à présent.
01:26:23On va parler du festival du film israélien
01:26:25Shalom Europa de Strasbourg qui a été annulé
01:26:28pour des raisons de sécurité.
01:26:30Il devait se tenir dès aujourd'hui jusqu'à mardi.
01:26:34Il a été annulé en raison de menaces
01:26:36proférées par certaines associations.
01:26:38Les organisateurs ont dénoncé la pression exercée
01:26:40par des collectifs pro-palestiniens.
01:26:43On en parle avec Sophie Cohen-Elbaz
01:26:44qui nous a rejoints sur ce plateau.
01:26:46Bonsoir, merci d'être avec nous en direct.
01:26:48Vous êtes vice-présidente du CRIF Alsace,
01:26:51le conseil représentatif des institutions juives de France.
01:26:54D'abord, ce festival, il devait initialement avoir lieu en juin
01:26:58et avait déjà été reporté en raison des tensions liées
01:27:02dans le conflit dans la bande de Gaza
01:27:06entre Israël et le Hamas.
01:27:07C'est bien ça ?
01:27:08Tout à fait.
01:27:09Ce festival est habituellement diffusé au mois de juin.
01:27:14Il avait été reporté.
01:27:15On n'avait pas fait état de pression, de menaces, etc.
01:27:19Mais simplement d'un contexte politique
01:27:21qui avait conduit les organisateurs et le CinémaStar
01:27:25à décider de reprogrammer ce festival
01:27:28à la semaine qui s'annonce.
01:27:32Qui a pris cette décision de l'annuler, finalement ?
01:27:35De l'annuler, là, cette semaine ?
01:27:37C'est le CinémaStar.
01:27:38C'est le Cinéma qui a pris la décision.
01:27:39Nous l'avons appris au niveau du CRIF,
01:27:41nous l'avons appris par un communiqué du CinémaStar
01:27:45que vous avez diffusé, j'imagine,
01:27:49qui fait état d'une accumulation de pressions, de menaces
01:27:54qui a cédé à une forme d'intimidation
01:27:57suite à des messages sur les réseaux sociaux
01:28:02qui appelaient au boycott,
01:28:04non seulement du Festival du cinéma israélien,
01:28:08mais derrière, il y a une véritable peur, j'imagine,
01:28:11parce que je ne me suis pas entretenue avec le directeur du Star,
01:28:13mais une véritable peur que ces menaces se transforment
01:28:18contre le cinéma en lui-même,
01:28:20contre le personnel du cinéma ou contre le public.
01:28:24C'est-à-dire qu'en fait, on arrive à une autocensure,
01:28:29à une forme de terrorisme intellectuel
01:28:31qui conduit à décider d'annuler un événement
01:28:36en lien avec Israël,
01:28:37et non pas pour une raison politique,
01:28:41mais parce qu'on décide de baïonner des artistes
01:28:45pour une seule raison,
01:28:47qui est leur appartenance à un État ou une nation.
01:28:49Et cela a un nom, ça s'appelle de la discrimination,
01:28:52ça s'appelle du racisme,
01:28:53et ça s'appelle, pour moi, une forme de terrorisme intellectuel.
01:28:57Cette décision est prise aujourd'hui par la peur,
01:28:59clairement, la peur suite à ces pressions.
01:29:02Oui, tout à fait.
01:29:03Le président de la région Grand Est,
01:29:06Franck Leroy, a dit dans un communiqué sa consternation,
01:29:09à l'heure où certains font taire la voix des femmes en Afghanistan,
01:29:13à l'heure où des cinéastes et artistes sont enfermés,
01:29:17torturés et assassinés en Iran,
01:29:19il est pour moi inconcevable qu'en 2024,
01:29:21nous cédions aux extrémistes, a-t-il déclaré ?
01:29:25Alors, tout à fait, nous avons pris note de cette déclaration,
01:29:29et effectivement, Strasbourg, qui est quand même capitale de l'Europe,
01:29:32qui est une capitale ouverte et tolérante,
01:29:35on est en train de céder à la peur.
01:29:39On est dans une situation,
01:29:40on est digne de ce qui peut se passer en Afghanistan, en Iran, etc.
01:29:43Et donc, nous, on en appelle vraiment aux autorités locales,
01:29:47aux pouvoirs publics, pour pouvoir reprogrammer ce festival
01:29:51et ne pas accepter une décision
01:29:54qui est dictée uniquement par des menaces et des intimidations.
01:29:59Alors, c'est ce que dit d'ailleurs la maire de Strasbourg,
01:30:01elle dit que nous sommes en lien avec les organisateurs
01:30:04pour reprogrammer dès que possible ce festival.
01:30:07Donc, ça veut dire qu'il n'est peut-être pas annulé
01:30:09et qu'il va être reprogrammé à un moment.
01:30:11Dans tous les cas, c'est ce que vous demandez
01:30:12et c'est ce qui devrait se faire.
01:30:13Alors, tout à fait, si ce n'est qu'aujourd'hui,
01:30:16il a été annulé par le CinémaSart, par l'exploitant.
01:30:22La maire nous dit, je vais effectivement essayer
01:30:25de me substituer finalement à cette annulation.
01:30:30Donc, on attend qu'on nous propose des salles à Strasbourg
01:30:35et puis qu'il soit proposé des dates.
01:30:38Donc, moi, je ne suis pas organisateur,
01:30:39je ne suis pas chalomeur ou pas.
01:30:41Ce qu'on espère, c'est que passé le moment de l'émotion
01:30:45et de la consternation qui a été exprimée
01:30:48par les uns et les autres, on n'oublie pas ce festival
01:30:51et on n'oublie pas qu'on attend aujourd'hui
01:30:55que ces artistes et ces films puissent être diffusés.
01:31:01Et effectivement, nous prenons note avec satisfaction
01:31:04et avec espoir de l'engagement de la ville de Strasbourg
01:31:06et nous attendons qu'il soit suivi des faits.
01:31:09C'est un festival qui existe depuis 16 ans.
01:31:10Ces 16 ans de collaboration qui s'écroulent,
01:31:13on dénonçait les organisateurs et on les comprend
01:31:17sur ces news tout à l'heure.
01:31:18Et Élie Corchia disait que dans Chalome Europa,
01:31:20il y a la paix, il y a l'Europe.
01:31:22On parle d'un festival de cinéma, un festival culturel.
01:31:27On a du mal à comprendre ce qu'un conflit qui se déroule
01:31:29à plus de 4000 kilomètres de Strasbourg vient faire là-dedans.
01:31:33Mais tout à fait, on est sur des méthodes totalitaires.
01:31:36En réalité, on a l'habitude de dire que la France,
01:31:45c'est le pays des droits de l'homme, c'est le pays des lumières.
01:31:47C'est vrai, c'est tout à fait vrai.
01:31:49Et heureusement, c'est ce qui fait la particularité de notre pays.
01:31:53Mais c'est aussi le pays qui a vu décimer les journalistes de Charlie Hebdo.
01:31:59C'est aussi le pays qui a vu assassiner des enseignants.
01:32:05C'est-à-dire que c'est un pays aussi où on sait à quoi a conduit
01:32:10cette forme de terrorisme intellectuel qui se traduit après dans des actes.
01:32:16Et donc, on doit être extrêmement vigilant
01:32:18parce que ce n'est pas juste une question de conflit israélo-palestinien
01:32:22qui, effectivement, n'est même pas le sujet ici.
01:32:24C'est une question de liberté et c'est une question de liberté fondamentale
01:32:28et de droit de chacun de s'exprimer.
01:32:31Jonathan Cixous, on a beaucoup parlé sur ces plateaux
01:32:34des pressions qui avaient été faites pour exclure les athlètes israéliens
01:32:38des Jeux olympiques et paralympiques.
01:32:40Clairement, c'est du même acabit, ce qui se passe ici.
01:32:42Ah oui, parfaitement.
01:32:43Sauf qu'évidemment, les moyens de sécurité ne sont certainement pas les mêmes
01:32:47sur un festival comme celui de Strasbourg
01:32:49que comme ce qui a été mis en place autour des Jeux olympiques
01:32:52et autour des athlètes israéliens.
01:32:53Je me demande jusqu'à quand il faudra aller,
01:32:57jusqu'à combien de festivals annulés et autres menaces physiques en tout genre
01:33:02pour prendre conscience de la réelle dérive fascistoïde
01:33:05de ce mouvement dit pro-palestinien,
01:33:08parce qu'ils ne soutiennent même pas la véritable cause palestinienne,
01:33:11me semble-t-il, qui, elle, pourtant, mérite de l'être défendue.
01:33:15Quand on s'attaque comme ça à des artistes, à des sportifs,
01:33:19quand la liste que vous venez de faire est parfaitement, malheureusement,
01:33:24audible et incarne quoi ?
01:33:25Elle nous prouve que notre pays emprunte une très, très mauvaise pente.
01:33:29Peu de signaux nous montrent qu'il y a une prise de conscience généralisée
01:33:35de la part des personnes qui sont aux manettes
01:33:37pour pouvoir enrayer de telles choses.
01:33:39Et il y a de quoi, franchement, être inquiet.
01:33:43Quand vous voyez, par exemple, qu'à Londres,
01:33:45le maire de la ville propose des bus réservés aux Juifs
01:33:47au nom de leur sécurité,
01:33:49c'est un climat très européen qui ressemble effectivement à un climat très afghan.
01:33:53Sophie Cohen-Elbaz, qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter ?
01:33:56Espérer que le festival, en tous les cas, soit reprogrammé.
01:33:59C'est tout ce qu'on peut souhaiter ?
01:34:01Plus que ça, qu'il soit reprogrammé,
01:34:03qu'on cesse d'être dans un climat de peur,
01:34:05qu'on ne soit pas en train de renier nos libertés.
01:34:10Il faut savoir qu'à Strasbourg, quand même, depuis le 7 octobre,
01:34:13tous les samedis, ces mêmes groupuscules qui appellent,
01:34:16qui font des menaces, qui font des appels au boycott,
01:34:19défilent au centre-ville de Strasbourg, hurlent leur haine
01:34:23et ils ne sont pas simplement dans le soutien et la solidarité au peuple palestinien,
01:34:27ils hurlent leur haine,
01:34:28ils passent devant les devantures de Gaza
01:34:30à distribuer des points entre ceux qu'ils considèrent
01:34:33comme des suppôts du sionisme et les autres.
01:34:36Et je l'ai entendu, je l'ai vu de mes yeux,
01:34:41des gens qui hurlaient en disant
01:34:43« nous ne voulons pas la libération des otages, nous voulons la libération de Gaza ».
01:34:46Voilà ce qui se passe tous les samedis au centre-ville de Strasbourg.
01:34:49Tout cela a une incidence, ça a une incidence aussi
01:34:52sur les actes antisémites qui sévissent à Strasbourg.
01:34:55Tout cela est malheureusement lié
01:34:58et donc ce qu'on peut espérer pour Strasbourg,
01:35:00c'est qu'on ne cède pas à ce climat de peur
01:35:04et qu'on revienne à quelque chose qui soit de l'ordre de la concorde républicaine,
01:35:10ce qui est quand même la base même de la ville qu'est Strasbourg.
01:35:18Merci beaucoup Sophie Cohn-Elbaz d'avoir été avec nous,
01:35:21vice-président du CRIF Alsace.
01:35:23Merci à mes invités, à Jonathan Cixous,
01:35:25Xavier Iacobelli qui était là et qui est parti tout à l'heure.
01:35:29Merci à Luc Gras et à Bernard Cohen Haddad et à Anne Coffinier.
01:35:34Dans un instant, c'est Face à Face présenté par Éliott Deval.
01:35:37Passez une bonne soirée sur CNews.