Punchline Week-End (Émission du 06/09/2024)

  • la semaine dernière
Les invités de Thierry Cabannes débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche

Category

🗞
News
Transcript
00:00:00Bonjour à tous, bienvenue dans Punchline cet après-midi sur CNews.
00:00:04Au sommaire, après 51 jours d'attente, le Président de la République a donc décidé
00:00:09hier de mettre fin au suspense en choisissant de nommer Michel Barnier à Matignon.
00:00:14Une décision qui a aussitôt déclenché la colère du nouveau Front populaire qui appelle
00:00:18à manifester demain contre ce qu'il considère comme un coup de force d'Emmanuel Macron
00:00:23en en débat cet après-midi dans Punchline.
00:00:25Nous reviendrons sur le récit glaçant de Gisèle Pellicot au procès des viols de Mazan.
00:00:30La victime a pris la parole hier pour la première fois.
00:00:32Elle a raconté le calvaire qu'elle a vécu pendant 10 ans, calvaire qu'elle a découvert
00:00:37à travers des vidéos filmées par son propre mari qui l'a droguée jusqu'à ce qu'elle
00:00:41perde connaissance.
00:00:42Et puis 10 jours après le décès tragique du gendarme Eric Comine à Mougins, fauché
00:00:47par un délinquant qui avait refusé de se soumettre à un contrôle, un autre refus
00:00:51d'obtempérer a eu lieu hier après-midi dans le même secteur.
00:00:54L'un des policiers a été hospitalisé.
00:00:56L'émotion du drame de Mougins n'a donc pas laissé place à l'accalmie.
00:01:00Nous essaierons de comprendre pourquoi.
00:01:01Je vous présente mes invités dans un instant mais d'abord, il est 17h sur CNews.
00:01:06Tout de suite, le rappel des titres de l'actualité, c'est avec Simon Guillain.
00:01:08Bonsoir Miquel et bonsoir à tous.
00:01:14Nouvelle journée d'audience au procès des viols de Mazan.
00:01:17La fille de la victime Gisèle Pellicot a qualifié son père comme l'un des plus grands
00:01:20criminels sexuels de ces 20 dernières années.
00:01:22Elle a évoqué un criminel sexuel qui a brisé toute une famille.
00:01:25Caroline Darion, fille du principal accusé de ce procès, a livré à la cour son traumatisme
00:01:30devant le calvaire de sa mère.
00:01:32Pour évoquer Miquel, ce nouveau refus d'obtempérer dans les Alpes-Maritimes.
00:01:36Deux policiers ont été légèrement blessés hier à Cannes par un conducteur âgé de
00:01:3915 ans seulement.
00:01:40L'adolescent a été interpellé près du lieu où le gendarme Eric Comine a été fauché
00:01:44par un chauffard récidiviste.
00:01:45C'était le 26 août dernier à Mougins.
00:01:48Enfin, la Papouasie-Nouvelle-Guinée accueille le pape François.
00:01:50Le souverain pontife âgé de 87 ans restera sur place jusqu'à lundi pour ce qui est
00:01:54la deuxième étape de sa tournée en Asie du Sud-Est ainsi qu'en Océanie.
00:01:58Dans ce pays qui a déjà été visité d'ailleurs par Jean-Paul II, le Saint-Père pourrait
00:02:01renouveler ses appels pour la défense de l'environnement.
00:02:04Miquel.
00:02:06Merci beaucoup Simon Guillain.
00:02:08On vous retrouve dans 30 minutes pour un nouveau point sur l'actualité.
00:02:11Nous sommes avec Frédéric Souillot, secrétaire général de Force Ouvrière.
00:02:14Bonjour.
00:02:15Merci d'être avec nous cet après-midi.
00:02:17Bonjour également à Louis Dragnel.
00:02:18Bonjour Miquel.
00:02:19Olivier Vial, directeur du Centre d'études et de recherches universitaires.
00:02:23Bonjour à vous.
00:02:24Bonjour.
00:02:25Merci d'être avec nous également cet après-midi.
00:02:26Nathan Devers, écrivain.
00:02:27Bonjour Nathan.
00:02:28Bonjour Miquel.
00:02:29Et bonjour à Sabrina Medjeber, essayiste et sociologue.
00:02:30Bonjour à tous les cinq.
00:02:31Merci donc d'être avec nous sur ce plateau.
00:02:34On va revenir évidemment sur cette nomination.
00:02:37Après 51 jours d'attente et de suspense, Emmanuel Macron a finalement choisi de nommer
00:02:41Michel Barnier comme nouveau Premier ministre.
00:02:44La passation de pouvoir entre Gabriel Attal et Michel Barnier a eu lieu hier en début
00:02:48de soirée dans la cour de Matignon, Matignon où l'on retrouve Maxime Leguer et Pierre
00:02:53Emko.
00:02:54Maxime, le nouveau Premier ministre est déjà au travail, Michel Barnier enchaîne les rendez-vous
00:02:58depuis ce matin.
00:02:59Oui, effectivement Miquel, après le casse-tête politique de la nomination du nouveau Premier
00:03:07ministre, c'est désormais le casse-tête politique pour trouver un nouveau gouvernement.
00:03:13Michel Barnier qui a donc multiplié effectivement les rendez-vous ici à Matignon ce matin.
00:03:18Il s'est entretenu avec Gabriel Attal ainsi que les ténors de son propre parti, Laurent
00:03:24Wauquiez, Bruno Retailleau ou encore Gérard Larcher.
00:03:28Gabriel Attal qui s'est exprimé après cet entretien avec le Premier ministre auprès
00:03:32des députés du groupe Ensemble.
00:03:34Il leur a assuré qu'il n'y aurait ni volonté de blocage ni soutien inconditionnel au futur
00:03:40gouvernement Barnier.
00:03:41Le nouveau Premier ministre qui s'est ensuite entretenu pendant près d'une heure et demie
00:03:46à la mi-journée avec le Président de la République à l'Elysée, un entretien qui
00:03:50avait des allures de premier test entre les deux hommes sur le fonctionnement de cette
00:03:56cohabitation nouvelle.
00:03:57L'ancien négociateur du Brexit qui a fait savoir au chef de l'Etat qu'il comptait disposer
00:04:01d'une autonomie assez large dans le casting de son futur gouvernement ainsi que sur la
00:04:06feuille de route à conduire.
00:04:08Ce à quoi ne s'est pas frontalement opposé Emmanuel Macron puisque du côté de l'Elysée
00:04:12on se prépare à vivre une coexistence exigeante.
00:04:17Ce sont les mots prononcés par Emmanuel Macron auprès de ses troupes et de son propre camp
00:04:21hier soir.
00:04:22En tout cas Michel Barnier il poursuit ses consultations.
00:04:25Cet après-midi il était avec le patron du Modem François Bayrou et ce week-end il s'entretiendra
00:04:34notamment samedi avec Yael Brown-Pivet ainsi qu'Elisabeth Borne et puis dimanche ce sera
00:04:38au tour d'Edouard Philippe de s'entretenir avec le nouveau Premier ministre en vue de
00:04:42cette constitution, donc de cette discussion pour former un nouveau gouvernement.
00:04:46Merci beaucoup Maxime Legay devant Matignon et les images de Pierre Mko pour CNews.
00:04:51Casse-tête politique nous dit Maxime Legay, Louis Dragnel, on a attendu 51 jours avant
00:04:57d'avoir un Premier ministre, on espère que l'attente ne sera pas aussi longue pour ce
00:05:01qui est de la formation du nouveau gouvernement.
00:05:03Oui alors ce qu'il y a c'est que Michel Barnier peut aller très vite, ça il l'a dit plusieurs
00:05:06fois Emmanuel Macron, mais très vite dans un contexte qui est éminemment compliqué.
00:05:11Tout le monde a dit que Michel Barnier était sous la pression du Rassemblement National,
00:05:15en réalité il est sous la pression d'à peu près tout le monde.
00:05:18Il est sous la pression des Républicains d'une part, d'ailleurs il les a reçus juste après
00:05:22Gabriel Attal ce matin, on vient de l'entendre, ensuite il est sous la pression évidemment
00:05:28de Gabriel Attal qui l'a mis en garde, en fait à travers cette formulation qui est
00:05:33objectivement pas très claire, donc ni soutien inconditionnel, ni blocage, c'est comme si
00:05:38je vous disais je vous déteste pas mais je vous aime pas non plus, vous voyez ce que
00:05:42je veux dire ? Donc c'est vraiment quelque chose qui montre en fait que Gabriel Attal
00:05:48veut peser, que Michel Barnier ne pourra pas, c'est ce qu'il essaie de faire en tout cas,
00:05:51il essaie d'envoyer le signal à Michel Barnier qu'il ne pourra pas tout seul former son gouvernement
00:05:56sans l'aval de Gabriel Attal, et puis malgré tout Michel Barnier qui est connu pour ses
00:06:05qualités de négociateur je pense cherchera la déconfliction notamment avec le parti
00:06:11socialiste parce que c'est quelqu'un qui a toujours aimé travailler avec tout le monde
00:06:15même avec des gens qui ne partagent pas ses idées, donc ça va être compliqué, est-ce
00:06:20que le plus dur commence ? Je pense que ça peut durer longtemps parce que c'est un jeu
00:06:24d'équilibre qui est complexe, c'est-à-dire que si vous faites un peu trop plaisir aux
00:06:27républicains et bien il y a l'aile gauche de l'ancienne majorité qui va râler en disant
00:06:31mais comment est-ce possible ? Et puis une fois que vous avez formé votre gouvernement
00:06:35il faut que tous ces gens-là qui représentent donc des sensibilités de l'Assemblée nationale
00:06:40soient d'accord, s'unissent derrière une feuille de route commune et il y a des désaccords
00:06:45très nombreux, je vous prends un exemple et après j'ai terminé, les LR sont très
00:06:50attachés aux régaliens, au respect des règles budgétaires, par exemple je pense
00:06:55que les républicains vont demander à ce qu'il y ait un plan d'économie le plus
00:06:59fort possible qui soit présent à l'Assemblée nationale, sur le régalien je pense que les
00:07:03républicains vont aussi demander à ce qu'il y ait peut-être une nouvelle loi pour renforcer
00:07:08les pouvoirs de la France pour mieux maîtriser l'immigration. Et de l'autre côté, l'aile
00:07:12gauche de l'ancienne majorité, elle, la question de la dette ce n'est pas si important
00:07:16que ça, et l'immigration pour eux c'est un totem absolu, on a vu ce qui s'est passé
00:07:22il y a moins d'un an avec l'adoption dans une douleur extrême de cette loi immigration
00:07:26avec des espèces de combinaisons incroyables, on voit que voilà, Michel Barnier s'est donné
00:07:31un mandat clair, on l'a entendu hier à l'occasion de la passation des pouvoirs, et ensuite il
00:07:35va falloir composer avec tout le monde.
00:07:37Justement, Frédéric Souillot, est-ce que Michel Barnier n'est pas en train de démarrer
00:07:41finalement la partie la plus compliquée ?
00:07:43Écoutez, moi on ne m'a pas sollicité pour savoir si je voulais Michel Barnier, Xavier
00:07:48Bertrand ou Bernard Cazeneuve. Nous ce que nous souhaitons c'est avoir un interlocuteur.
00:07:52Un interlocuteur, je vous rappelle, on est la seule confédération qui n'a pas appelé
00:07:58à voter pour les uns ou contre les autres législatifs, c'est comme ça depuis 1947.
00:08:03Maintenant ce que nous souhaitons c'est avoir un interlocuteur.
00:08:06Il s'appelle aujourd'hui Michel Barnier ?
00:08:08Eh bien, tant mieux, ou pas.
00:08:10Je vais reprendre ce qu'a dit, je ne suis ni pour ni contre, bien au contraire, ce que
00:08:15nous souhaitons est la première qualité de l'interlocuteur que nous devons avoir,
00:08:19c'est un interlocuteur fiable.
00:08:20Maintenant nous avons des revendications que nous allons aller lui porter.
00:08:23L'abrogation de la réforme des retraites, puisque pour nous, il n'y a pas de débat,
00:08:31on ne doit pas garder cette réforme des retraites.
00:08:34Alors je ne sais pas s'il va arriver à trouver l'équilibre au sein du Parlement,
00:08:40mais ça c'est son problème à lui, ce n'est pas le mien.
00:08:42Frédéric Souillot, est-ce que depuis hier soir vous avez eu des échanges avec des membres
00:08:45de l'entourage du nouveau Premier ministre ?
00:08:47Non, aucun.
00:08:50On n'a pas eu d'échanges, pas de contact.
00:08:54On en aura certainement ce que nous espérons.
00:08:58Vous avez un rendez-vous prévu dans une petite heure, je crois ?
00:09:02On a un rendez-vous à l'Elysée, qui était prévu depuis fin juillet avec la conseillère
00:09:12sociale de l'Elysée, où on va parler d'actualité et où on va revenir pour parler de nos revendications.
00:09:18Si Michel Barnier réfléchit à son gouvernement, il faut qu'il pense à mettre des ministres
00:09:25en plein exercice, notamment sur la fonction publique, puisque tout le monde parle des
00:09:30services publics et dit qu'on doit les renforcer au travail, et un ministre de plein exercice
00:09:37à la santé.
00:09:38On l'entendait parmi les entretiens du jour, Michel Barnier a notamment reçu ce matin
00:09:44les dirigeants des Républicains, satisfaits bien sûr de cette nomination.
00:09:50On va écouter Bruno Retailleau, le président du groupe LR au Sénat, qui s'exprimait juste
00:09:56après cette rencontre.
00:09:58Hors de question de voir la France s'enfoncer, un pays qui est bloqué, une démocratie empêchée,
00:10:04et puis aussi des institutions qui étaient fragilisées.
00:10:08Donc ce choix de la responsabilité a consisté à faire en sorte qu'on évite évidemment
00:10:12le pire.
00:10:13Le pire pour nous, c'était un gouvernement d'extrême-gauche, en tout cas dont l'extrême-gauche
00:10:19était le pivot, avec un programme qui aurait appauvri la France, qui aurait déclassé
00:10:25la France.
00:10:26Mais ce qui est le plus important maintenant, au-delà du casting, c'est le projet.
00:10:29Olivier Vial, on a évité le pire, c'est ce que dit Bruno Retailleau.
00:10:34Ce qui est intéressant, c'est que dans la position des Républicains, Bruno Retailleau
00:10:38quelques instants après, dit aussi qu'il souhaite que le soutien des LR au gouvernement
00:10:45de Michel Barnier, le soit que si, que ce soit un Premier ministre qui soit réellement
00:10:49autonome et pas un Premier ministre collaborateur.
00:10:51Ça c'est intéressant parce que ça revient sur ce que vous disiez tout à l'heure, sur
00:10:55la question d'équilibre.
00:10:56C'est le Premier ministre qui n'est pas à la tête d'une majorité et qui est là parce
00:11:00qu'il est pour l'instant le point d'équilibre de ce qui n'est pas la gauche qui voulait
00:11:06censurer ce tout gouvernement.
00:11:07Donc la question c'est comment on maintient cet équilibre et finalement ce qui est en
00:11:11train de se passer, ce n'est pas qu'un équilibre ponctuel, c'est un équilibre en dynamique.
00:11:15Le fait que Gabriel Attal le mette sous pression en disant effectivement qu'il n'y a pas un
00:11:20soutien sans condition, mais que les LR aussi mettent des conditions, cet équilibre des
00:11:26rapports de force peut effectivement lui laisser un peu plus de liberté.
00:11:29Connaissant effectivement le fonctionnement de Michel Barnier depuis longtemps, s'il était
00:11:34sous la pression d'un seul camp, effectivement on pourrait dire qu'il est otage.
00:11:37Là il va pouvoir jouer des différentes pressions qu'il subit pour tracer son chemin.
00:11:43Et ça c'est peut-être effectivement, bizarrement, plus il y aura de pression, plus il aura la
00:11:48liberté de pouvoir jouer de ces pressions-là pour avoir un projet qui soit autonome.
00:11:52Et c'est aussi, Sabrina Medjuber, le Premier ministre qui apparaît, qui est nommé Premier
00:11:56ministre de la Ve République, le plus fragile au moment de sa nomination.
00:12:00Oui, au bout de 51 jours, effectivement, il apparaît comme le Premier ministre consécutivement
00:12:08à la « collapsologie » des institutions depuis les européennes.
00:12:13Donc là il est dans une posture de balbutiement, il va devoir former un gouvernement qui devra
00:12:19également jouer ce fameux jeu ou ce fameux rôle d'équilibriste entre toutes les institutions
00:12:24et tous les écueils idéologiques de toutes les formations politiques, au regard non seulement
00:12:30des enjeux législatifs, à savoir la loi sur le budget, mais également la loi sur
00:12:35l'immigration, puisqu'il a une acception très forte sur le régalien, sur la volonté
00:12:42de défendre le régalien.
00:12:44Cela fait partie de son ADN politique et de l'historicité même de son parcours.
00:12:47Il a la souplesse d'un Premier ministre en raison justement de la capacité qu'il a
00:12:52eu de manœuvrer au sein des institutions européennes, notamment par rapport au Brexit.
00:12:58Et là, je pense qu'une des questions qu'il va devoir se poser, c'est déjà la nomination
00:13:03de son directeur de cabinet, puisqu'il est Premier ministre, même si on parle de coexistence
00:13:07ou de cohabitation, il n'empêche que le directeur de cabinet a un rôle extrêmement important
00:13:12puisque c'est lui qui ouvre et qui ferme les portes.
00:13:14Et ensuite, il va devoir rester congruent, c'est-à-dire que Michel Barnier, qui s'était
00:13:20exprimé lors de la primaire des Républicains, avait à l'époque proposé un programme
00:13:26axé justement sur la défense et l'implacabilité de l'appareil d'État, c'est-à-dire le régalien.
00:13:32Est-ce qu'aujourd'hui, vu la fragilisation des institutions, vu l'exaltation de à peu
00:13:37près toutes les pulsionalités au sein de l'Assemblée nationale, vu le caractère
00:13:41manichéen oppositionnel entre les formations, est-ce que ce gouvernement sera à même de
00:13:46pouvoir répondre aux enjeux régaliens, mais également aux enjeux sociétaux ?
00:13:51Oui, Dragnel, Sabrina Medjéber faisait allusion au chef de cabinet, au directeur de cabinet.
00:13:59Le chef de cabinet s'occupe un peu des déplacements du Premier ministre et de l'administration
00:14:03de Matignon.
00:14:04Vous avez envoyé ce matin un texto à Pascal Praud, vous vous souvenez de ce texto ?
00:14:08Oui, très bien, mais normalement je…
00:14:09Vous faisiez allusion justement au chef de cabinet ?
00:14:11Non, au directeur de cabinet.
00:14:12Ah, du directeur.
00:14:13Non, le directeur de cabinet du Premier ministre particulièrement, c'est vraiment… le Premier
00:14:17ministre en fait est très occupé entre les déplacements, les missions de représentation,
00:14:21toutes les réunions auxquelles il participe.
00:14:22Il y a une personne centrale qui tient toute la machinerie de l'État, c'est le directeur
00:14:26de cabinet et c'est lui qui s'occupe de tout ce qu'on appelle, c'est un peu du
00:14:30charabia, mais toute la coordination interministérielle, c'est-à-dire vérifier que telle ou telle
00:14:34annonce qui concerne le ministère de l'Économie, vérifier quel est l'impact pour le ministère
00:14:39de l'Intérieur, quel est l'impact, voilà.
00:14:40Et en quoi son choix va être déterminant dans…
00:14:43C'est quelqu'un qui prend 200 décisions par jour à peu près, c'est un job éreintant,
00:14:47mais vous êtes vraiment au cœur du réacteur nucléaire de l'État, donc objectivement
00:14:52c'est la personne qui a quasiment le plus de pouvoir en France parce que c'est lui
00:14:57qui tient réellement les manettes.
00:14:58Et donc, il y a deux profils qui se présentent pour Michel Barnier, le premier c'est est-ce
00:15:03que Michel Barnier va choisir un inspecteur général des Finances ? Et ça, ça donnera
00:15:07une tonalité, ça montrerait que Michel Barnier veut axer sa politique sur l'économie,
00:15:13sur le pouvoir d'achat et aussi sur la réduction du déficit.
00:15:16S'il choisit un préfet, là pour le coup c'est plus un profil régalien et ça signifiera
00:15:21que Michel Barnier veut vraiment mettre la focale de son mandat sous le signe du régalien,
00:15:26de la sécurité, la maîtrise de l'immigration, voilà.
00:15:29Ce qu'on entend c'est que Michel Barnier a très envie plutôt d'avoir un préfet,
00:15:33il a dit non à plusieurs inspecteurs généraux des Finances qu'on lui a présentés.
00:15:37Il y en a un d'entre eux qui a le week-end manifestement pour réfléchir et donner sa
00:15:42réponse donc je pense qu'on en saura plus dimanche prochain.
00:15:45Mais c'est simplement une petite précision, c'est rarissime, alors ça n'intéresse personne
00:15:50mais c'est très rare qu'un premier ministre arrive sans son directeur de cabinet parce
00:15:54que c'est quelqu'un qui normalement arrive immédiatement, voire la plupart du temps
00:15:57le directeur de cabinet précède l'arrivée du nouveau premier ministre parce qu'il commence
00:16:02à s'y attendre.
00:16:03Je pense qu'il ne s'y attendait pas, il a fait savoir plusieurs fois Emmanuel Macron
00:16:08si vous voulez, moi je suis disponible mais il n'a pas fait campagne, il n'a pas envoyé
00:16:12plein de SMS.
00:16:13Il n'a pas fait comme Ségolène Royal.
00:16:15Et comme plein d'autres.
00:16:17Donc il ne s'y attendait pas et en même temps c'est quelqu'un qui s'est toujours
00:16:20tenu prêt.
00:16:21Mais effectivement ou alors ça signifie, et vraiment j'ai terminé, ça signifie que
00:16:27contrairement à ce qu'il nous a raconté, ça pourrait signifier que l'Elysée en réalité
00:16:32mène un bras de fer sur la question du choix de ce directeur de cabinet et auquel cas effectivement
00:16:37nous on nous raconte que l'Elysée a donné l'ordre de décrocher les conseillers qui
00:16:42sont à la fois rattachés à l'Elysée et à Matignon, l'Elysée a donné l'ordre
00:16:45surtout de laisser Matignon s'émanciper et prendre toute son autonomie et toute sa
00:16:50place.
00:16:51On verra.
00:16:52Nathan Devers, au-delà du casting c'est le projet, c'est ce que disait Bruno Rotaillot.
00:16:57Vous êtes d'accord avec ça ?
00:16:58Exactement et je pense que c'est encore trop tôt pour luger mais que nous sommes
00:17:01face à une sorte d'alternative.
00:17:02Est-ce que Michel Barnier a été pris parce qu'il a la stature d'un homme d'État
00:17:07et qu'il va essayer de remettre un petit peu plus de souplesse dans la vie démocratique
00:17:13après deux, trois mois de dogmatisme, de crispations de tous les côtés et de médiocrité
00:17:18des intrigues et des disputes politiques permanentes ?
00:17:22Ça c'est la première possibilité.
00:17:24Moi j'ai entendu que quand il est arrivé à Matignon, la première chose qu'il a
00:17:27dit dans son discours, qu'il avait manifestement un peu improvisé en tout cas à ce moment-là,
00:17:31c'était qu'il ne voulait pas être sectaire.
00:17:32Et d'ailleurs la première référence politique qu'il a faite c'était envers sa mère
00:17:37qui était une femme de gauche et qui était engagée politiquement.
00:17:40Donc ça c'était une sorte de signal de dire nous allons faire un gouvernement ou
00:17:44en tout cas essayer d'avoir un projet politique qui s'inspire des bonnes idées qu'il
00:17:48peut y avoir partout, y compris à gauche.
00:17:50Ça c'est une première possibilité.
00:17:51Et y compris au RN.
00:17:52Oui, voilà.
00:17:53C'est aussi dans sa feuille de mission, c'est de pouvoir parler à tout le monde,
00:17:56y compris au RN.
00:17:57Exactement et j'allais dire la deuxième possibilité, et je ne pense pas que les
00:18:00deux soient compatibles, c'est qu'ils viennent en tant que quelqu'un qui représente
00:18:05la droite, qui représente les républicains, qui représente le bord droit du macronisme
00:18:09et qui représente ou en tout cas qui se soucie du centre de gravité que serait dans cette
00:18:13conjoncture le Rassemblement national.
00:18:15Et évidemment ces deux perspectives, ces deux directions sont radicalement différentes
00:18:21et donnent un éclairage différent sur la manière dont on lit les résultats des élections
00:18:24législatives.
00:18:25Mais les deux sont quand même… on ne peut pas opposer la première qui serait celle
00:18:29d'un homme d'État et la deuxième qui serait d'incarner la droite qui serait du
00:18:32coup pas celle d'un homme d'État parce que je pense qu'au contraire c'est peut-être
00:18:35la deuxième solution qui sera à long terme la meilleure pour le pays.
00:18:39C'est recréer un vrai clivage droite-gauche et donc effectivement la possibilité, ce
00:18:43qui est en train plutôt de se faire aujourd'hui, même s'il y aura peut-être des ministres
00:18:47d'ouverture entre guillemets de la société civile parce qu'on voit bien que de toute
00:18:50manière la gauche a dit clairement qu'elle ne voulait pas y participer.
00:18:54Alors évidemment.
00:18:55Les débauchages individuels n'amèneront rien.
00:18:58Donc en fait la question c'est plutôt de savoir si on est en capacité d'incarner
00:19:02une vraie politique claire et effectivement c'est là où les rapports seront dynamiques
00:19:06parce que ce qu'il faut bien avoir, là aussi c'est une nouveauté, son objectif
00:19:11ce n'est pas d'avoir une majorité pour faire passer ses textes, c'est de ne pas
00:19:13avoir de motion de censure contre lui ou de majorité contre lui.
00:19:18Et ça effectivement c'est plus jouable parce que pour avoir une majorité contre
00:19:21lui, il faudra l'alliance du LFI et du RN et ça, ça n'arrivera quand même pas
00:19:27tous les jours.
00:19:28Alors évidemment, cette situation déplaît fortement aux membres du Nouveau Front populaire
00:19:32qui dénoncent un hold-up de la droite.
00:19:34Je vous propose d'écouter Manuel Bompard, Alexis Corbière et Lucie Castet interroger
00:19:38sur RMC, LCI et RTL.
00:19:40On les écoute.
00:19:41Mais je crois que tout le monde a compris que c'est de la faute du président de la
00:19:44République qui a décidé tout simplement de s'asseoir sur le résultat des élections
00:19:47législatives.
00:19:48Un homme de droite s'amène des politiques de droite.
00:19:50C'est quand même un peu piquant, presque baroque.
00:19:52Il y a eu une élection législative qui a eu lieu, il y a un bloc cohérent qui s'est
00:19:56présenté devant les électeurs qui est arrivé en tête, c'est le Nouveau Front populaire.
00:19:59Mais il fait un choix d'aller choisir quelqu'un qui est lié au groupe qui fait 6% et qui
00:20:04est quasiment un des plus petits groupes.
00:20:05Avouez que là, ça devient caricatural d'aller chercher ce qu'il y a de plus rejeté si
00:20:12je puis dire par les électeurs ou le moins soutenu.
00:20:14Je suis très en colère comme je pense des millions d'électeurs français qui, je crois,
00:20:21se sentent trahis par la décision du président de la République.
00:20:23On a attendu 59 jours pour que le président de la République désigne Michel Barnier
00:20:29Premier ministre.
00:20:30Tout ça pour ça.
00:20:31Frédéric Souillot, la gauche, appelle à manifester demain.
00:20:34Est-ce que vous êtes également mobilisé ?
00:20:36Non.
00:20:37Non ? Pour quelle raison ?
00:20:39Pour une raison très simple.
00:20:41On manifeste sur des revendications, sur des mots d'ordre syndicaux.
00:20:47La manifestation de demain, elle n'est pas là-dessus.
00:20:51Elle est politique ?
00:20:53Si j'appelais demain à aller manifester, ça voudrait dire que je reviendrais sur le
00:20:58fait que je n'appelle jamais à voter pour l'un ni contre l'autre.
00:21:01Donc ça veut dire que la manifestation de demain, pour vous, elle est politique ?
00:21:03La manifestation de demain, elle est politique.
00:21:07Elle n'est pas syndicale.
00:21:09Souvent, les partis politiques rejoignent les organisations syndicales quand nous manifestons.
00:21:16Parce que malheureusement, pour le pays, j'ai plus d'adhérents à moi tout seul que la
00:21:25totalité des partis politiques représentés à l'Assemblée nationale.
00:21:29Le gros des forces, il est dans les confédérations syndicales.
00:21:34Moi, demain, des adhérents de forces ouvrières, en tant que citoyen, iront certainement manifester.
00:21:40Mais de la même manière, ils ont voté pour tel bord ou tel autre, et je ne suis pas directeur
00:21:46de conscience.
00:21:47Donc nous n'appellerons pas à aller manifester demain.
00:21:50Ça veut dire aussi, d'une certaine façon, que vous laissez sa chance à Michel Barnier ?
00:21:53Nous attendions un Premier ministre.
00:21:59C'est le choix du Président de la République.
00:22:03Peut-être qu'avec Michel Barnier, il n'aura pas un directeur de cabinet comme Premier ministre.
00:22:08Parce que depuis le quinquennat, c'est quand même ce que nous avons connu.
00:22:12Souvent, les présidents pensent qu'ils ont un directeur de cabinet qui se trouve à Matignon.
00:22:18Mais ce n'est pas ça, la République.
00:22:21Donc, j'en sais rien, et je le rencontrerai comme j'aurais rencontré n'importe quel interlocuteur.
00:22:29Nous sommes premiers dans la fonction publique d'État.
00:22:32Et vous avez souvent sur votre antenne les camarades d'unité qui sont FO.
00:22:37Eh bien aujourd'hui, on n'a plus d'interlocuteurs.
00:22:40Pour la santé, les ministres démissionnaires, on n'avait plus d'interlocuteurs.
00:22:48Comment on parle demain de l'augmentation des salaires, des conditions de travail et
00:22:52du reste ?
00:22:53C'est pour ça que je demande à un ministère de plein exercice pour la fonction publique.
00:22:57Donc, pour le travail, c'est la même chose.
00:23:01Je ne sais pas ce que fera Michel Barnier, mais il doit avoir dans un coin de sa tête
00:23:07la colère sociale et le gronde.
00:23:09Donc, aujourd'hui, nous verrons bien quand nous le rencontrerons.
00:23:15Demain, ce n'est pas une manifestation syndicale.
00:23:17Clairement pas, elle avait été annoncée bien avant.
00:23:20Elle est à l'origine d'ailleurs, même si la CGT l'a rejoint, c'était plutôt
00:23:28partie du milieu activiste au début, puisqu'en fait, la manifestation a d'abord été annoncée
00:23:32par des syndicats lycéens et par des groupements activistes qui sont les mêmes, qui avaient
00:23:38participé très fortement et en sous-marin à la campagne législative.
00:23:41On a trois personnes qui ont été très influentes dans toute la campagne, avec un
00:23:46collectif qui s'appelle « On est prêt », c'était Caroline de Haas, militante
00:23:51activiste très connue dans les milieux féminins, c'était Camille Yétienne, une activiste
00:23:55très influenceuse écologiste, et puis c'était effectivement Sophie Binet, qui était sortie
00:24:02de son rôle de syndicaliste pour être totalement impliquée dans le front républicain, y compris
00:24:08pour mettre la pression sur les partis pour qu'ils acceptent l'union de la gauche.
00:24:11Donc ça, c'est quelque chose qu'ils ont monté très en amont et ils continuent à
00:24:14faire en gros le service après-vente de leur opération.
00:24:18Et malheureusement, je pense que c'est dangereux pour la démocratie participative et pour la
00:24:23démocratie sociale, parce que dès lors qu'on a un syndicat qui sort son rôle syndical
00:24:27pour être dans un rôle politique et de choisir quels seront ses interlocuteurs, ça rend
00:24:32plus difficile le dialogue social qui est nécessaire.
00:24:34Et je pense qu'en plus Michel Barnier a toujours été plutôt un homme de dialogue
00:24:37social, mais il faut encore qu'il y ait des gens qui acceptent, comme vous le faites,
00:24:40d'être autour de la table et de négocier sur des sujets très précis.
00:24:44Alors que pensent les Français de cette opération ?
00:24:47Le L1 du Code du travail, c'est la loi Larcher, la négociation collective, c'est
00:24:54le premier article du Code du travail.
00:24:56Si en tant que syndicaliste, je le dis et je le disais déjà depuis 2022, mon élection,
00:25:04redonnons la place qui est la sienne à la négociation collective.
00:25:06Pendant la législative, on a continué de discuter, de négocier, on a trouvé les accords.
00:25:12Maintenant, on n'a pas eu d'accord l'année dernière sur fin de carrière, l'emploi
00:25:18des seniors et tout cela, parce qu'autour de la table, on n'était pas deux, on était
00:25:21trois.
00:25:22L'exécutif a mis son veto et a dit si jamais vous mettez la retraite progressive ou des
00:25:27aménagements de fin de carrière sur l'emploi des seniors, où je rappelle que nous avons
00:25:32le plus bas taux d'emploi des seniors, même si ça évolue de toute l'OCDE, 50% de ceux
00:25:38qui liquident leur retraite aujourd'hui ne sont plus en emploi.
00:25:40Si on n'a pas de solution, on peut parler de démographie ou de tout ce qu'on veut.
00:25:43Reculer l'âge de départ et allonger la durée de cotisation, c'est une connerie.
00:25:47Alors que pensent les Français de cette nomination ? C'est important l'avis des Français,
00:25:51parce qu'on entend beaucoup les politiques s'exprimer depuis hier.
00:25:54Les Français, on les oublie de temps en temps un peu, il me semble qu'ils sont les premiers
00:25:58concernés.
00:25:59Que pensent les Français de Michel Barnier quand ils le connaissent ? Parce que vous
00:26:01allez voir que certains ne le connaissent pas.
00:26:03Écoutez.
00:26:04Est-ce que vous savez qui est Michel Barnier ?
00:26:06Non.
00:26:07Non, je ne sais pas.
00:26:11C'est le nouveau Premier ministre.
00:26:12Ah d'accord, ok.
00:26:13Non, pas du tout.
00:26:14Je ne sais pas qui c'est.
00:26:16Je crois que c'est celui qui a été élu par Macron en Premier ministre.
00:26:20C'est tout, c'est ce que je sais.
00:26:22Je ne le connais pas.
00:26:23C'est celui qui a fait les négociations pour le Brexit, c'est un ancien LR et j'ai vu
00:26:27sur Libération qu'il avait participé à la commémoration du 51e anniversaire de la mort
00:26:31de De Gaulle.
00:26:32Je l'ai connu quand j'étais plus jeune, quand il s'occupait des Jeux Olympiques en Savoie.
00:26:38C'est un monsieur qui a de l'expérience, assez consensuel.
00:26:41Je sais que c'est un européiste convaincu, mais à mon avis il fait un peu trop d'Europe
00:26:48et donc je me méfie un petit peu.
00:26:51Il est très bon.
00:26:52Très bon.
00:26:53Quelqu'un qui n'est pas partisan, qui est assez neutre, qui est très très bien.
00:26:58Sabrina Medjibeur, le déficit de notoriété de Michel Barnier, c'est un handicap ou au
00:27:04contraire ?
00:27:05Ce n'est pas un handicap, c'est un reflet des clivages générationnels, tout simplement.
00:27:09Lorsque vous avez interrogé le panel de personnes pour répondre à cette question, on le voit
00:27:14bien.
00:27:15On voit bien que les personnes d'un âge un peu plus avancé le connaissent puisque Michel
00:27:21Barnier a eu une très très longue carrière politique et les personnes plus jeunes ne
00:27:29le perçoivent pas comme étant un homme politique qui s'est ancré dans l'appareil d'État
00:27:34depuis presque 50 ans, je crois.
00:27:37Vous ne croyez pas que c'est autre chose ? Vous ne croyez pas que Michel Barnier c'est
00:27:39aussi l'ancien monde, c'est aussi l'ancienne politique, un monde où l'image, la com avait
00:27:45moins d'importance ?
00:27:46Bien sûr, évidemment, c'est ce clivage-là, jeunisme, âgisme et effectivement, l'époque
00:27:52de Michel Barnier, ce n'était pas une époque où les réseaux sociaux vantaient la personnalité
00:27:57et les performances des hommes politiques qui retiennent.
00:28:02La cérémonie hier d'investiture de Passation était extrêmement intéressante parce qu'on
00:28:08voyait d'un côté un Gabriel Attal dont c'était flagrant qu'il avait été préparé par des
00:28:12communicants, ce n'est pas une critique, ce que je dis c'est vraiment un constat, donc
00:28:15il avait vraiment préparé son discours et en face on voyait quelqu'un qui arrivait les
00:28:19mains dans les poches mais qui était prêt.
00:28:21Et c'est ça cette différence entre s'être préparé ou être prêt, je pense que c'est
00:28:25vraiment la grande distinction entre ce qu'on appelle le nouveau monde et l'ancien monde.
00:28:29Et il l'a dit d'ailleurs, il l'a dit quand il a dit nous allons davantage agir que parler,
00:28:32ça veut tout dire aussi.
00:28:33Et puis quand au début il lui dit est-ce que j'ai le droit de parler, vous m'avez donné
00:28:37des leçons même si vous êtes resté huit mois, être Benjamin ça ne dure pas longtemps,
00:28:41il me semble que là c'est comme si on revenait en amont de ce qui s'était passé en 2017,
00:28:46de cette recomposition politique dont je vous rappelle le mantra a été on change les visages,
00:28:50pas on change les idées, on change les visages, comme si changer les visages avait une valeur
00:28:53pensée.
00:28:54On va marquer la pause, je veux remercier Ferdinand XUYOH d'avoir été avec nous,
00:28:58le secrétaire général de force ouvrière, abrogation de la réforme du retraite.
00:29:02On marque une pause, on revient, vous a entendu Frédéric XUYOH, on revient dans un instant,
00:29:06on va revenir bien sûr sur ce drame sordide, cette histoire sordide et cette affaire qui
00:29:11concerne Gisèle Pellicot, droguée, violée, livrée à des inconnus par son propre mari.
00:29:15Nous serons avec Noémie Schultz pour nous en parler sur ce plateau, à tout de suite
00:29:18sur CNews.
00:29:1917h35 sur CNews, la suite de Punchline dans un instant juste après le rappel des titres
00:29:27de l'actualité.
00:29:28On y va !
00:29:29Premier jour de Michel Barnier en tant que Premier ministre, aujourd'hui le nouveau
00:29:35locataire de Matignon a entamé des consultations avec son prédécesseur Gabriel Attal ainsi
00:29:39qu'avec les dirigeants des Républicains.
00:29:41Il s'est ensuite entretenu avec Emmanuel Macron à l'Elysée avant des rencontres
00:29:44prévues demain avec Elisabeth Borne et Édouard Philippe.
00:29:48Une femme a été agressée ce matin de le 17ème arrondissement de la capitale.
00:29:52Un homme lui aurait dérobé sa voiture et l'aurait emmenée avec lui avant de percuter
00:29:55un taxi et de prendre la fuite.
00:29:57La victime qui présente des blessures à la gorge a été hospitalisée mais son pronostic
00:30:01vital n'est pas engagé.
00:30:02Enfin en Nouvelle-Calédonie, le couvre-feu entre 22h et 5h du matin a été prolongé
00:30:07jusqu'à mi-septembre.
00:30:08Le haut-commissaire de la République a également annoncé le prolongement des restrictions
00:30:12de vente d'alcool ainsi que des rassemblements.
00:30:14Ces mesures sont donc maintenues afin de prévenir les graves troubles à l'ordre public qui
00:30:18seraient susceptibles de se reproduire dans les semaines à venir.
00:30:22Merci Simon Guilin, à tout à l'heure.
00:30:25Noémie Schultz nous a rejoint sur ce plateau.
00:30:28Bonjour Noémie.
00:30:29Bonjour Mickaël.
00:30:30On va parler à présent de cette affaire, de cette histoire sordide, l'histoire de Gisèle
00:30:34Pellicot, droguée, violée, livrée à des inconnues par son propre mari.
00:30:37« Mon monde s'est effondré », ce sont ses mots hier au tribunal d'Avignon, au
00:30:42quatrième jour de ce procès hors normes.
00:30:44Hier, l'actualité politique a pris le dessus en raison de la nomination de Michel Barnier
00:30:50à Matignon.
00:30:51Il me semblait important de revenir aujourd'hui avec vous Noémie, sur cette affaire et sur
00:30:55ce témoignage très fort livré hier par la victime.
00:30:57Oui, Gisèle Pellicot, pendant plus de deux heures debout à la barre, raconte cette vie.
00:31:03D'abord très heureuse.
00:31:04Elle a connu Dominique Pellicot quand ils avaient 19 ans.
00:31:07Ils se marient très vite, vont avoir trois enfants et elle raconte 50 années d'une
00:31:11vie commune sans accroc, avec les difficultés que n'importe quel couple peut rencontrer.
00:31:16On était pauvres mais on était heureux.
00:31:19Elle a parlé d'un chic type, d'un super mec, on avait tout pour être heureux.
00:31:23Et puis elle a décrit ces dernières années les problèmes de santé inexpliqués, cette
00:31:28fatigue chronique, ces problèmes gynécologiques à répétition, les rendez-vous chez le médecin
00:31:33qui ne comprennent pas ce qu'elle a.
00:31:34Et puis cette vie qui bascule un jour de novembre 2020 quand un policier la convoque au commissariat.
00:31:41Quelques temps auparavant, son mari lui a fait une confession, lui a dit « j'ai
00:31:45fait une grosse bêtise, j'ai été arrêtée dans un supermarché, j'étais en train
00:31:49de filmer sous les jupes des femmes, mais je te promets, c'est arrivé qu'une fois,
00:31:54ça ne se reproduira pas ». Gisèle Pellicot, c'est ce qu'elle a expliqué hier, pardonnait
00:31:59tout en lui disant qu'il fallait qu'il se fasse suivre par un psychologue.
00:32:02Et ce jour-là, elle pense que c'est de cette affaire-là dont on va lui parler et
00:32:06les policiers lui révèlent qu'ils ont enquêté après l'interpellation de son
00:32:10mari, ils ont travaillé sur son téléphone, son ordinateur portable et qu'ils ont découvert
00:32:15des dizaines, des centaines de photos d'elle allongées sur le lit de la chambre conjugale,
00:32:22pas endormie mais totalement inconsciente puisqu'elle était très lourdement droguée.
00:32:26Et Gisèle Pellicot a tout découvert puisqu'elle n'avait jamais su ce qui lui arrivait,
00:32:32elle était encore une fois pas du tout consciente de ce que lui faisait subir son mari, c'est-à-dire
00:32:36des viols conjugaux et puis ces viols commis par des inconnus, près de 200 actes sur une
00:32:43dizaine d'années, 80 auteurs environ identifiés par les policiers qui en ont retrouvé 50 qui
00:32:50comparaissent donc tous, il y a 51 accusés lors de ce procès qui s'est ouvert vous l'avez dit lundi.
00:32:55Elle a également déclaré que les policiers lui avaient sauvé la vie.
00:32:58Oui parce qu'elle n'allait pas bien Gisèle Pellicot, elle avait des problèmes de santé,
00:33:04encore une fois elle avait cette fatigue chronique, des absences, parfois certains jours elle mettait
00:33:10des heures à émerger d'un sommeil très profond et on le comprend, elle était très lourdement
00:33:14droguée au Temesta qui est un anxiolytique puissant. Elle avait je crois 68 ans au moment
00:33:21de l'interpellation de son mari, sans doute que si ces faits s'étaient prolongés, on rappelle aussi
00:33:26qu'elle a appris qu'elle avait été violée par un homme séropositif qui heureusement ne l'a pas
00:33:33contaminée, donc peut-être effectivement que si cette affaire n'avait jamais été révélée et
00:33:38encore une fois si son mari n'avait pas été arrêté sur un motif, parce que fut-il même si c'est
00:33:42bien sûr une infraction, les faits auraient pu se prolonger et peut-être que sa santé physique
00:33:47qu'elle se serait retrouvée en danger de mort effectivement à terme.
00:33:52On parlait d'affaires sordides, d'affaires hors normes, je crois que c'est le terme.
00:33:56Ce procès va durer combien de temps Noémie ?
00:33:58Il dure quatre mois, le verdict est attendu le 20 décembre, alors on est devant une cour criminelle,
00:34:04ce n'est pas une cour d'assises, ce sont cinq magistrats professionnels qui vont juger cette
00:34:10affaire puisqu'on est sur des faits qui sont passifs de la cour criminelle, des viols, la peine
00:34:15maximum encourue par les accusés et donc le principal d'entre eux Dominique Pellicot est de
00:34:1920 ans de prison. Et pourquoi un procès aussi long ? Notamment au regard du nombre d'accusés,
00:34:2451, ça veut dire autant de personnes qui vont devoir s'expliquer, être interrogées. On sait
00:34:30qu'il y a les deux tiers à peu près de ces hommes, alors qu'ils ne peuvent pas nier les faits,
00:34:34les viols ont été filmés et retrouvés dans l'ordinateur portable, mais qui contestent
00:34:41l'intention de viol, c'est-à-dire qu'ils expliquent qu'ils pensaient qu'elle était
00:34:45consentante puisque c'est ce que Dominique Pellicot leur aurait indiqué. Après je tiens à préciser
00:34:51quand même que ces hommes qui échangeaient avec Dominique Pellicot via d'abord le forum,
00:34:55le site Coco qui a été fermé cet été, puis ensuite via Skype avaient des consignes très
00:35:01claires, il fallait se garer loin du domicile pour pas être repéré par les voisins, il fallait se
00:35:04déshabiller dans la cuisine pour pas laisser de vêtements dans la chambre, se réchauffer les
00:35:08mains pour pas risquer de la réveiller avec des mains trop froides, ne pas porter de parfum, ne
00:35:12pas avoir fumé avant pour qu'il n'y reste pas d'odeur et quitter la chambre au moindre mouvement
00:35:16suspect de Gisèle Pellicot. Difficile donc de dire qu'ils n'avaient pas conscience que tout cela
00:35:21se faisait sans son consentement à elle et encore une fois ils avaient face à eux une femme qui
00:35:25n'était non pas endormie mais qui était totalement inconsciente donc évidemment dans l'incapacité
00:35:29totale de consentir à ces rapports sexuels et c'est ce qu'elle a tenu aussi hier à dire, sa colère
00:35:35aussi face à cette défense de ces hommes, vous étiez face à presque un, je ne sais plus quel
00:35:41mot elle a employé mais c'est un corps inerte, presque quelqu'un de sans vie si ce n'est qu'elle
00:35:46respirait, que parfois elle ronflait et que ces hommes-là ne se sont pas interrogés non seulement
00:35:50ils sont passés à l'acte parfois certains sont revenus jusqu'à six fois et jamais aucun d'entre
00:35:55eux puisque certains quand même ont rebroussé chemin mais aucun d'entre eux n'a eu le réflexe
00:35:59de passer un coup de téléphone même anonyme pour dénoncer ces faits à la police. A parler de
00:36:03poupée de chiffon je crois. Voilà poupée de chiffon. Écoutons l'un des avocats de Gisèle Pellicot.
00:36:09Ce qui a été donné à voir ce matin c'est toujours la dignité d'une famille mais c'est aussi le fait
00:36:16qu'après Gisèle Pellicot hier que vous avez entendu et qui est bien évidemment la principale
00:36:22victime et on sait à quel point elle l'a été c'est plus généralement toute une famille, toute une
00:36:29famille qui est indirectement mais durablement sévèrement percutée. Et c'était pardon l'avocat
00:36:37de la partie civile qui s'exprimait. Nathan Devers ce drame c'est celui évidemment avant tout de Gisèle
00:36:44Pellicot mais c'est aussi celui d'une famille toute entière qui vole en éclats. Oui cette affaire
00:36:49elle est vraiment hallucinante et elle est incompréhensible pour deux raisons. D'abord
00:36:54parce que quand on écoute les témoignages des gens de la famille, j'ai lu le livre qu'a écrit
00:37:00une des filles de l'accusé, la fille de l'accusé qui s'appelle J'ai cessé de t'appeler papa où elle
00:37:06raconte très précisément comment dans cette vie de famille pendant des décennies entières cet
00:37:11individu passait pour un père très sympathique, un mari tout à fait normal, quelqu'un enfin qui
00:37:17n'avait rien de monstrueux en apparence. Et ça c'est la première chose. Mais la deuxième et c'est
00:37:21là que ça pose une question de société. C'est que pendant dix ans ce monsieur a mis sur une sorte
00:37:27d'application de rencontre sexuelle qui a été fermée depuis parce qu'il y avait beaucoup d'abus, il a
00:37:31mis une annonce qui indiquait clairement qu'il s'agissait d'abuser de son épouse, de la violer
00:37:35dans son sommeil. Cette annonce elle a été vue par des milliers de personnes. Il a communiqué lui
00:37:40même avec des centaines de personnes. Et il y a des dizaines, peut-être une centaine de gens qui
00:37:45sont venus commettre ces viols. Cela signifie que parmi les milliers de gens qui ont vu cette
00:37:49annonce, il n'y en a pas un seul qui a songé à dénoncer les actions. Cela signifie que parmi les
00:37:55centaines d'hommes qui ont été en contact avec ce monsieur et qui ont compris très très bien, enfin
00:38:00on verra le procès, etc. Mais qui manifestement en tout cas avaient très très bien compris de
00:38:07quel type de scénario il s'agissait, il n'y en a pas un seul qui s'est dit je songe à dénoncer. Et
00:38:12c'est là que ça a un aspect entre guillemets structurel. C'est que quand on voit la liste des
00:38:16prévenus, une cinquantaine de prévenus, on voit des gens qui représentent, qui ont tous les âges,
00:38:20qui font tous les métiers, surveillants de prison, pompiers, il y a même un journaliste, qui sont
00:38:26mariés, qui ont des enfants, qui sont insérés dans la société. Si vous voulez vous voyez un
00:38:30échantillon de la société française. Et comme l'a dit Lola Lafond, elle a écrit un article
00:38:34intéressant dans Libération, elle dit en fait ça vient sonner définitivement le glas de l'illusion
00:38:39de la monstruosité. Là on ne peut pas se dire que le mal est le fruit de ce qu'on appelle le
00:38:44monde, ça veut dire d'une exception du corps social. Là c'est des gens qui représentent la
00:38:48totalité du corps social, et vraiment de manière très équilibrée, très échantillonnée, et qui
00:38:53sont tous autant impliqués, embourbés dans le mal. Donc je pense qu'il y a, c'est presque un peu
00:39:00comme le procès de Heichmann, pour une raison différente, mais ça nous renseigne sur, l'expression
00:39:05avait été très choquante quand Anna Arendt avait parlé de la banalité du mal, mais en tout cas sur
00:39:08une mécanique du mal, qui vraiment tend un miroir à la société dans son entier.
00:39:14Alors vous faisiez allusion à la fille de Gisèle Pellicot, qui s'est également exprimée, elle
00:39:18parle de courage et de respect quand elle évoque sa maman, écoutez.
00:39:22D'une dignité et d'un courage qui forcent le respect, voilà je suis très fière d'elle, et c'est tout ce que je peux vous dire aujourd'hui, merci.
00:39:34Sabrina Medjeba, on imagine également le courage qu'il faut pour cette fille qui doit soutenir sa mère,
00:39:40et qui doit affronter son père, qui se trouve dans le box des accusés.
00:39:45Oui, et on a parlé un peu pendant la publicité du livre avec Nathan, et il semble que la fille s'est distanciée de la figure paternelle depuis fort longtemps,
00:39:57et d'ailleurs dans les récentes interventions, elle l'appelle mon géniteur, donc on voit bien la distanciation de la psyché de l'enfant vis-à-vis de la figure du père.
00:40:07La fille, évidemment, elle est en total soutien avec sa mère, dont il faut absolument saluer le courage, ainsi que la dignité de cette femme, puisqu'on ne l'entend pas revendiquer,
00:40:20on ne l'entend pas hurler, on ne l'entend pas indiquer de mauvaises intentions, elle reste dans sa condition de victime atroce, au corps détruit, à la psyché absolument anéantie,
00:40:33qui essaie de se relever, et qui a montré, lors de ces derniers jours, un courage absolument salutaire et une dignité sans borne.
00:40:40La fille, vous m'arrêtez si je ne me trompe pas, a été victime.
00:40:44Les policiers lui ont signifié qu'ils avaient retrouvé dans l'ordinateur de Vindic Pelico des photos d'elle, elle-même d'ailleurs, ce ne s'est pas reconnu au début,
00:40:53des photos d'elle dénudée, endormie ou droguée, elle a le sentiment, la conviction qu'elle-même a été droguée, son père a toujours affirmé qu'il n'avait pas abusé d'elle,
00:41:01et il n'y a pas de preuves tangibles, c'est-à-dire qu'il n'y a pas les mêmes éléments matériels, c'est-à-dire ces preuves vidéo qu'elle-même a été abusée,
00:41:07mais donc il faut vivre aussi, elle l'a dit d'ailleurs aujourd'hui, ce qu'elle a été entendue aujourd'hui, comment fait-on pour se reconstruire avec ça ?
00:41:14Elle-même d'ailleurs, cet homme qu'elle ne veut plus appeler papa, elle le qualifie d'un des plus grands prédateurs sexuels des 20 dernières années,
00:41:21et puis il y a aussi deux belles filles, la compagne et l'ex-compagne des deux autres fils du couple Pelico,
00:41:27elles-mêmes ont été photographiées, dénudées ou nues à leur insu par ce beau-père qui était au-dessus de tout soupçon,
00:41:33qui était effectivement un beau-père idéal, je ne sais pas, mais en tout cas, elles n'ont jamais soupçonné ça,
00:41:40donc effectivement c'est toute cette famille qui est balayée, et toutes les femmes de cette famille qui ont peut-être, elles-mêmes, été victimes de sa perversité.
00:41:49Merci beaucoup Noémie Schultz, je crois que c'était votre dernier plateau sur ces news ?
00:41:53Tout à fait, le dernier.
00:41:55J'ai appris que c'était votre dernier jour, c'est un plaisir de travailler avec vous.
00:41:58Plaisir partagé.
00:41:59Combien d'années que vous étiez à ces news ?
00:42:01Un peu plus de huit ans.
00:42:02Un peu plus de huit ans, près de deux ans et demi en ce qui me concerne, donc à travailler à vos côtés, c'était un plaisir.
00:42:07Merci à vous en tous les cas, Noémie, pour toutes ces années sur cette chaîne.
00:42:12On va changer de sujet à présent, dix jours après le décès tragique du gendarme Eric Comine à Mougins,
00:42:18fauché par un délinquant qui avait refusé de se soumettre à un contrôle.
00:42:23Un autre refus d'obtempérer a eu lieu hier après-midi dans le même secteur.
00:42:28L'un des policiers a été hospitalisé.
00:42:30Les précisions avec ce sujet d'Audrey Bertheau.
00:42:34Dix jours après le drame qui a coûté la vie à Eric Comine, un nouveau refus d'obtempérer a eu lieu dans le même secteur.
00:42:40Un mineur de 15 ans a refusé de s'arrêter à un contrôle routier.
00:42:44Celui-ci ne portait pas de ceinture de sécurité.
00:42:47Il a tenté par deux fois de se soustraire à la police.
00:42:51Un ras-le-bol selon ce policier.
00:42:53Mineur et positif au supérieur.
00:42:57Là on a une complète et ça commence vraiment à susciter un sentiment de colère chez nous.
00:43:03Parce qu'on a l'impression que rien n'est fait.
00:43:06Malgré notre demande chez Alliance de choc d'autorité, rien n'est fait et ça continue.
00:43:11L'un des deux agents a été blessé par des éclats de verre en brisant la vitre du véhicule du conducteur.
00:43:17Les habitants réclament plus de fermeté.
00:43:20Il faudrait qu'il y ait beaucoup plus de sanctions, ils se calmeraient peut-être un peu plus vite.
00:43:23Ils ne respectent rien à l'école, ils ne respectent rien de partout donc c'est normal.
00:43:27On essaie d'élever les nôtres le mieux possible.
00:43:29Le conducteur a été placé en garde à vue.
00:43:31Il n'est pas connu des services de police.
00:43:34Voilà pour ce nouveau refus d'obtempérer.
00:43:37Et les refus d'obtempérer d'une manière générale.
00:43:40C'est un sujet sur lequel le nouveau Premier ministre et son futur ministre de l'intérieur sont attendus.
00:43:45Je pense que Michel Barnier a bien conscience du fait que globalement la délinquance du quotidien,
00:43:51qui autrefois était considérée comme une délinquance un peu de bas du spectre,
00:43:55maintenant pourrit littéralement la vie des français.
00:43:58C'est un fléau absolu.
00:44:00On en a déjà beaucoup parlé mais je pense qu'il est conscient du fait que ce n'est pas uniquement un sujet policier.
00:44:05Maintenant c'est un sujet de justice et donc de réponse pénale.
00:44:09Et ça ne m'étonnerait pas que Michel Barnier fasse des annonces en ce sens,
00:44:14notamment à l'occasion de sa déclaration de politique générale.
00:44:17Il est issu quand même, c'est quelqu'un de centre droit, mais il est issu des Républicains.
00:44:21Les Républicains, ça fait des années et des années qu'ils travaillent,
00:44:24qu'ils font des propositions pour plus de fermeté sur ce sujet.
00:44:27Donc voilà, je pense qu'il se sait attendu.
00:44:30Il a un enjeu de crédibilité aussi à droite pour sa crédibilité politique à lui.
00:44:34Donc je ne le vois absolument pas rester les bras ballants
00:44:37en train de verser des larmes de crocodile et sans rien faire.
00:44:40Et puis Olivier Vial, il va aussi falloir un ministre de l'Intérieur
00:44:43qui soit rapidement dans l'action sur ces sujets-là.
00:44:47On a évidemment encore...
00:44:50Ça peut rester le même.
00:44:52On en sait rien, on verra.
00:44:54La question également du maintien de Gérald Darmanin
00:44:56qui s'est quand même fait remarquer sur ces sujets en faisant preuve à plusieurs reprises de fermeté.
00:45:02Il y a deux choses.
00:45:03Effectivement, Gérald Darmanin, notamment grâce à la séquence sur les Jeux olympiques
00:45:06qui a été, pour l'instant, il reste encore quelques heures pour les Paralympiques,
00:45:10mais qui a été exemplaire.
00:45:12Il faut avouer que j'étais un des premiers à tirer la saleté d'alarme
00:45:16de tous les risques qu'il pouvait y avoir.
00:45:18Ça a été bien géré.
00:45:19Il y a eu trois attentats qui ont été déjoués.
00:45:21Il y a eu une très, très forte présence policière et ça a été efficace.
00:45:24Maintenant, effectivement, Gérald Darmanin lui-même a dit qu'il voulait passer à autre chose.
00:45:29C'est possible qu'il ait à nouveau des envies ministérielles.
00:45:33Sauf que je pense que le gouvernement, une des attentes des Français,
00:45:37c'est que les visages changent quand même.
00:45:39Parce qu'on ne peut pas dire qu'il y a une rupture avec les mêmes personnes,
00:45:43même s'ils n'ont pas des mérités.
00:45:45Donc ça, c'est la première chose.
00:45:46Et la seconde chose, c'est que sur la question des refus d'hommes tempérés,
00:45:49c'est une réponse, effectivement, policière, judiciaire,
00:45:53mais c'est aussi une réponse sociétale qu'il va falloir mener.
00:45:55C'est un choc d'autorité.
00:45:56Parce qu'il y a une statistique qui, moi, m'interpelle
00:45:59et montre qu'on est face à un vrai phénomène de société.
00:46:02C'est 75% des refus d'hommes tempérés sont faits par des moins de 30 ans.
00:46:07Ça veut dire qu'on a vraiment une génération qui n'a plus peur de l'autorité des policiers
00:46:12et qui est vraiment en total, qui là-dessus, effectivement,
00:46:17trouve tout à fait normal, banal de ne pas hommes tempérés,
00:46:21de foncer sur des barrages policiers.
00:46:24Ça n'existait pas dans ces proportions avant.
00:46:26Donc, cet refus d'hommes tempérés, c'est quand même surtout une crise de l'autorité.
00:46:31Et donc, ça veut dire qu'il y a aussi une réponse qui va être, je pense, sociétale
00:46:36et une réponse scolaire, parce qu'il va falloir remettre de l'autorité un peu dans la société.
00:46:39Un refus d'hommes tempérés toutes les 20 minutes en France, c'est souvent ce qu'on dit.
00:46:43Vous y croyez, vous, Gérald Darmanin ? On pourrait le maintenir, à Beauvau ?
00:46:47Je pense que, non, mais sincèrement, je pense que personne ne sait
00:46:50parce que les négociations commencent tout juste.
00:46:52Et comme c'est une question d'équilibre...
00:46:54On en parle dans un instant, oui.
00:46:55On marque une courte pause et on reviendra sur la nomination de Michel Barnier, bien sûr, à Matignon.
00:47:00Restez avec nous sur CNews et sur Europe 1 dans un instant, tout de suite.
00:47:06Bonsoir à tous, bienvenue dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
00:47:09Après 51 jours d'attente, Emmanuel Macron a donc décidé, hier, de mettre fin au suspense
00:47:14en choisissant de nommer Michel Barnier à Matignon.
00:47:1751, comme le nombre d'années de carrière politique de notre nouveau chef du gouvernement,
00:47:22le plus jeune Premier ministre de la Ve République a donc laissé sa place aux plus âgés.
00:47:27Michel Barnier est l'opposé de Gabriel Attal de par son expérience pour commencer son CV
00:47:32et l'ont comme le bras de député assénateur et ancien ministre sous François Mitterrand,
00:47:36Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy.
00:47:38Il affiche également sa différence par sa volonté et il l'a dit lors de sa passation
00:47:42de davantage agir que parler.
00:47:45Une pique lancée à son prédécesseur et à la Macronie, d'une manière générale,
00:47:49experte de la communication, au détriment bien trop souvent de l'action.
00:47:53Reste à savoir maintenant si Michel Barnier aura la possibilité et surtout le temps d'agir.
00:47:57Michel Barnier aura-t-il le temps de dire la vérité aux Français, comme il a promis de le faire,
00:48:01notamment sur le sujet de la dette, car n'oublions pas, aucun chef de gouvernement
00:48:05de la Ve République n'est apparu aussi fragile au moment de sa nomination.
00:48:10On en débat ce soir dans Punchline.
00:48:15...
00:48:24Il est 18h sur CNews et sur Europe 1.
00:48:26Tout de suite, le rappel des titres de l'actualité.
00:48:29Premier jour de Michel Barnier en tant que Premier ministre.
00:48:32Le nouveau locataire de Matignon a entamé des consultations avec son prédécesseur,
00:48:36Gabriel Attal, ainsi qu'avec les dirigeants des Républicains.
00:48:39Il s'est ensuite entretenu avec Emmanuel Macron à l'Elysée avant de rencontrer
00:48:42demain Elisabeth Borne et Yaël Braun-Pivet.
00:48:44Une rencontre est également prévue dimanche avec Édouard Philippe.
00:48:47La fondation Abbé Pierre va changer de nom.
00:48:50Une décision après les nouvelles accusations de violences sexuelles
00:48:53visant le prêtre décédé en 2007.
00:48:56Dans le même communiqué, le mouvement Emmaüs annonce la fermeture définitive
00:49:00du lieu de mémoire dédié à l'abbé Pierre, figure emblématique de la lutte
00:49:04contre les sans-abris. De son côté, l'Église dit son effroi et promet
00:49:07de coopérer avec Emmaüs et la justice.
00:49:10Volodymyr Zelensky réclame plus d'armes à ses alliés
00:49:13réunis aujourd'hui en Allemagne.
00:49:15Le président ukrainien demande également l'autorisation d'utiliser
00:49:18des missiles longue portée pour frapper la Russie au moment où
00:49:21Moscou progresse sur le front Est.
00:49:24Et puis, 336ème jour de détention pour les otages détenus
00:49:27par l'organisation terroriste du Hamas dans la bande de Gaza.
00:49:31Deux de ces otages sont français. Ils se nomment Ofer et Ouad.
00:49:34Nous pensons à tous ces otages et à leur famille et nous demandons
00:49:37une fois de plus leur libération immédiate et sans condition.
00:49:40Bienvenue dans Punchline sur CNews et sur Europe.
00:49:43Nous sommes avec Louis Dragnel. Bonsoir, Louis.
00:49:45Bonsoir, Mickaël.
00:49:46Journaliste politique, Olivier Vial est avec nous également.
00:49:49Directeur du Centre d'études et de recherches universitaires.
00:49:52Bonsoir, Olivier.
00:49:53Bonsoir.
00:49:54Bonsoir, Nathan Devers.
00:49:55Bonsoir, Mickaël.
00:49:56Écrivain, Sabrina Medjeber est également avec nous.
00:49:58Bonsoir, Sabrina.
00:49:59Bonsoir, Mickaël.
00:50:00Et bonsoir à Christian Prouteau, fondateur du GIGN.
00:50:02Bonsoir, Mickaël.
00:50:03Après 51 jours d'attente et de suspense, Emmanuel Macron a finalement
00:50:06choisi de nommer Michel Barnier comme nouveau Premier ministre.
00:50:09La passation de pouvoir entre Gabriel Attal et Michel Barnier a eu lieu hier
00:50:13en début de soirée dans la cour de Matignon.
00:50:15Matignon où on va retrouver tout de suite Maxime Legay et Pierre Emko.
00:50:19Maxime, le nouveau Premier ministre, est déjà au travail
00:50:22et depuis ce matin il enchaîne les rendez-vous.
00:50:27Oui, effectivement, au travail, c'était le mot d'ordre de Michel Barnier
00:50:31hier lors de sa passation des pouvoirs avec Gabriel Attal.
00:50:35Gabriel Attal qu'il a d'ailleurs justement retrouvé ce matin à Matignon
00:50:38pour un entretien avant de recevoir les patrons de sa propre famille politique
00:50:44Laurent Wauquiez, Bruno Rotailleau ou encore Gérard Larcher.
00:50:49Gabriel Attal qui s'est exprimé à l'issue de cet entretien avec le Premier ministre
00:50:53et qui a assuré qu'il n'y aurait de la part des députés Ensemble pour la République
00:50:57ni volonté de blocage, ni soutien inconditionnel.
00:51:01Michel Barnier qui s'est ensuite, c'était à la mi-journée,
00:51:04entretenu pendant près d'une heure et demie avec le Président de la République
00:51:08un entretien aux allures de premier test pour ces deux hommes
00:51:12qui se sont jaugés sur le fonctionnement de cette cohabitation nouvelle.
00:51:16L'ancien négociateur du Brexit qui a fait savoir au Président de la République
00:51:20qu'il souhaitait disposer d'une large autonomie dans le casting de son nouveau gouvernement
00:51:25ainsi que sur la feuille de route à suivre.
00:51:28Emmanuel Macron qui ne s'est pas opposé frontalement à cela
00:51:31puisque du côté de l'Elysée, on s'apprête à vivre une coexistence exigeante.
00:51:37Ce sont les mots prononcés par le Président de la République hier soir
00:51:41en s'adressant à ses troupes et à son propre camp.
00:51:44Des consultations qui se sont poursuivies cet après-midi.
00:51:47Il a également eu François Bayrou, le patron du Modem, au téléphone Michel Barnier.
00:51:51Et puis samedi, vous l'avez dit, il va s'entretenir avec Yael Brown-Pivet,
00:51:55Elisabeth Borne, avant de recevoir un ancien Premier ministre, Edouard Philippe, ce dimanche.
00:52:00Merci beaucoup Maxime Legay, merci à Pierre Emko qui vous accompagne,
00:52:04Louis Dragnel, il l'a dit, il veut être dans l'action
00:52:07et ça commence tout de suite pour Michel Barnier.
00:52:10Ça commence tout de suite et donc le plus dur est un peu devant lui
00:52:13parce qu'on a l'impression d'être sorti d'une situation de marasme politique
00:52:17et on a l'impression que ça y est, tout commence.
00:52:19En réalité, non, tout ne commence pas
00:52:22puisque Michel Barnier est confronté à la difficile équation de la nouvelle configuration politique
00:52:27où il doit trouver, former un gouvernement qui ne soit pas renversé,
00:52:31qui représente toutes les sensibilités à la fois de l'ancienne majorité
00:52:35qui déjà est très composite, il y a une aile gauche, il y avait des centristes,
00:52:38une aile droite, il y a les soutiens d'Edouard Philippe, il y a les soutiens de François Bayrou.
00:52:42Maintenant, il y a en plus les Républicains qui essayent de peser tout leur poids
00:52:46pour avoir des ministères importants.
00:52:48On sait que les Républicains aimeraient beaucoup avoir le portefeuille du ministère de l'Économie,
00:52:53donc Bercy et le ministère de l'Intérieur.
00:52:56Ils demandent aussi d'autres portefeuilles ministériels.
00:52:59Tout ça va donner lieu à des négociations assez intenses.
00:53:04Emmanuel Macron verra quel rôle il jouera réellement.
00:53:07Aujourd'hui, on nous raconte que l'Élysée laisse une pleine autonomie à Michel Barnier
00:53:11pour constituer à la fois son cabinet et la configuration de son gouvernement.
00:53:17C'est quelque chose qu'on n'a jamais vu.
00:53:20Emmanuel Macron n'a jamais fait ça avec aucun de ses premiers ministres.
00:53:23On sait qu'il est très interventionniste.
00:53:25Il n'y a jamais eu de cohabitation non plus.
00:53:27Non, mais c'est une drôle de cohabitation,
00:53:30parce que si c'était réellement une cohabitation, ça sous-entendrait
00:53:33que Michel Barnier est à la tête d'un groupe majoritaire.
00:53:36Or, aujourd'hui, les Républicains, 47 députés,
00:53:44il y a fort à parier que les premières choses que va essayer de faire Michel Barnier,
00:53:49ça va être d'essayer de satisfaire une partie de l'aile gauche du camp macroniste,
00:53:55pour surtout qu'il ne commence pas à mener une fronde.
00:53:57Et puis, vous avez Gabriel Attal qui l'a reçu ce matin à 9h.
00:54:00Et Gabriel Attal qui a déjà essayé d'imposer un rapport de force
00:54:04quand il dit qu'il ne donnera pas un soutien inconditionnel
00:54:07à ce que fera Michel Barnier.
00:54:09En clair, ça veut dire qu'il le met en garde.
00:54:11Et il lui dit, attention, si ça ne va pas dans le sens de ce que nous, on souhaite,
00:54:15ce sera sans nous.
00:54:17Et Michel Barnier sait très bien qu'il ne peut pas faire sans les députés EPR
00:54:21ensemble pour la République.
00:54:23Alors, on l'entendait parmi les entretiens du jour,
00:54:25Michel Barnier a notamment reçu les dirigeants des Républicains,
00:54:28satisfait bien sûr de cette nomination.
00:54:31Écoutez Laurent Wauquiez à sa sortie tout à l'heure de Matignon.
00:54:34Pour nous aujourd'hui, incontestablement, on a contribué,
00:54:38on a aidé à ce que la situation soit débloquée,
00:54:40et c'est un motif de satisfaction.
00:54:42La France a un Premier ministre, c'était important.
00:54:46On a un Premier ministre qui n'est pas sous l'influence de la France insoumise,
00:54:50ce qui était pour nous fondamental.
00:54:52Et nous sommes convaincus que la personnalité de Michel Barnier
00:54:55a les atouts qui peuvent permettre de réunir les conditions de réussir.
00:54:59Olivier Vial, les Républicains, ils vivent leur meilleure vie là ?
00:55:03En fait, ce qui arrive aujourd'hui, ça a été rendu possible par la gauche,
00:55:07qui en annonçant qu'elle ferait une motion de censure,
00:55:10idéalement, dans tous les cas,
00:55:13elles se sont finalement exclues du jeu politique.
00:55:16Et désormais, la question c'est à partir,
00:55:19si on exclut le Nouveau Front Populaire,
00:55:21c'est où est-ce qu'est le point de gravité ?
00:55:23Oui, parce qu'on écrit que s'ils n'avaient pas annoncé une motion de censure
00:55:26pour Bernard Cazeneuve, par exemple, l'équation aurait été différente.
00:55:29En faisant ça, ils se sont exclus du jeu,
00:55:32et désormais, le jeu à l'Assemblée va des Macronistes
00:55:37jusqu'au Rassemblement National, qui a fait preuve d'intelligence
00:55:40en mettant en place cette bienveillance.
00:55:42Ce qui fait que la recherche, ce n'est pas forcément la majorité,
00:55:45mais c'était le point d'équilibre de ce nouvel espace politique.
00:55:49Et le point d'équilibre, effectivement, ce n'est pas le groupe majoritaire,
00:55:52mais c'est le groupe qui est au centre de tout ça,
00:55:54qui est entre les Macronistes et entre le RN et CTLR.
00:55:58Ça, c'est la première chose qui explique peut-être que ça peut être possible.
00:56:01La seconde chose, pour revenir sur ce qui vient d'être dit,
00:56:05c'est qu'effectivement, Emmanuel Macron peut avoir une envie d'intervenir.
00:56:09C'est son tempérament.
00:56:11Sauf que ce qui a changé, c'est que lui a perdu encore plus sa majorité.
00:56:17En quelques jours, on a eu Édouard Philippe qui a annoncé
00:56:20qu'il était candidat à la présidentielle
00:56:22et qui a pris des positions extrêmement dures sur Emmanuel Macron.
00:56:26Gabriel Attal, son discours hier, c'est un discours, une ode à la liberté,
00:56:31qui est quand même une ode à la liberté,
00:56:32qui est une mise en garde vis-à-vis d'Emmanuel Macron
00:56:34en lui disant qu'il reprend sa liberté
00:56:36et que les parlementaires, maintenant, vont devoir choisir à qui ils doivent la fidélité.
00:56:42Est-ce que c'est à lui ou est-ce que c'est à Emmanuel Macron ?
00:56:45Et ça, je pense que ce qu'il a dit ce matin à Michel Barnier,
00:56:49cette mise en garde, c'est une mise en garde et à Michel Barnier et à Emmanuel Macron.
00:56:53Et ça, effectivement, ça va changer beaucoup de choses
00:56:55parce qu'Emmanuel Macron, finalement, aujourd'hui, il n'a que le pouvoir du verbe.
00:56:58C'est qu'il peut essayer de disserter pour savoir si c'est une cohabitation,
00:57:01une coexistence exigeante.
00:57:02Il va essayer d'inventer des mots pour expliquer ce qu'il fait.
00:57:05– Il a un tout petit pouvoir de blocage, quand même,
00:57:07c'est le pouvoir de blocage sur les nominations.
00:57:09Et on sait que, voilà, dans la constitution des équipes gouvernementales,
00:57:13les nominations, c'est capital.
00:57:14Si on ne pouvait pas constituer votre cabinet, ça devient très gênant.
00:57:17Non mais, alors ça, ce serait MSK, ce serait un cas extrême.
00:57:21Il ne s'est même pas vu dans le cadre d'une cohabitation gauche-droite.
00:57:24Donc, ça m'étonnerait qu'on en arrive là.
00:57:27Surtout que Michel Barnier, ce n'est pas tout à fait son tempérament
00:57:30de partir comme ça à la guerre sur ce genre de choses avec Emmanuel Macron.
00:57:33– Sabrina Medjéber, les LR ont-ils réellement aidé
00:57:37à ce que la situation se débloque, comme le dit Laurent Wauquiez ?
00:57:40Est-ce que ce n'est pas plutôt, d'une certaine façon,
00:57:42le Rassemblement National qui a aidé à ce que la situation se débloque,
00:57:45en déclarant finalement qu'il ne censurerait pas,
00:57:48de manière automatique, la nomination de Michel Barnier ?
00:57:51– Oui, je pense que le Rassemblement National, aujourd'hui,
00:57:54ne peut plus être, entre guillemets, taxé d'être diabolique,
00:57:59ou en tout cas, la stratégie d'Emmanuel Macron,
00:58:01aujourd'hui, ne peut pas se résumer à la diabolisation du RN,
00:58:04parce qu'il sait qu'il va devoir composer avec ce groupe parlementaire.
00:58:08Donc, Michel Barnier, lorsqu'il a parlé hier de respect,
00:58:12il s'adressait également à dessein du respect du groupe
00:58:17des députés Rassemblement National.
00:58:19Donc, évidemment, l'exigence de composer avec le Rassemblement National
00:58:22s'inscrit dans la dynamique d'Emmanuel Macron,
00:58:25ainsi que celle, évidemment, du Premier ministre Michel Barnier.
00:58:29Donc ça, c'est, évidemment, acté.
00:58:32Maintenant, les Républicains, eux, n'ont que 47 députés,
00:58:35mais il n'empêche que le profil de Michel Barnier
00:58:38est plutôt correspondant, finalement, à ce jeu d'équilibre
00:58:42qu'il va devoir trouver, étant donné, comme le disait Louis,
00:58:45la configuration politique, idéologique de l'Assemblée Nationale,
00:58:50et pas seulement, puisqu'il y a également les enjeux européens
00:58:54qui s'inscrivent dans la conduite de la politique nationale.
00:58:57Donc, Michel Barnier incarne parfaitement cette facilité,
00:59:01cette habileté dans la souplesse de l'exercice du pouvoir.
00:59:06Maintenant, je pense que les Républicains s'engargarisent,
00:59:11évidemment, puisqu'il est quand même ancré idéologiquement
00:59:14et historiquement au sein du parti des Républicains.
00:59:18Après, il va falloir, effectivement, comme le disait Olivier,
00:59:23travailler sur le fond, parce que l'extrême-gauche,
00:59:26ainsi que l'aile gauche de la Macronie,
00:59:28déjà montrent les crocs par rapport à l'incarnation
00:59:32de la fonction du Premier ministre, qui est celle de Michel Barnier,
00:59:35non seulement par les attitudes, mais également par le programme.
00:59:38Je rappelle que le programme du Nouveau Front Populaire,
00:59:40avec notamment l'augmentation du SMIC,
00:59:42a effrayé non pas les politiques, mais également les acteurs économiques
00:59:45qui s'en sont référés à l'exercice des politiques.
00:59:49Évidemment que Michel Barnier doit prendre tout ça en compte
00:59:52par rapport aux priorités qui seront les siennes,
00:59:54c'est-à-dire le régalien, mais pas seulement,
00:59:56les enjeux sociétaux, mais pas seulement,
00:59:58prioritairement le pouvoir d'achat,
01:00:00qui est évidemment le point névralgique de toutes les actions politiques
01:00:03que Michel Barnier va devoir conduire à l'avenir.
01:00:06Il me semble que les Républicains, le RN, l'extrême-gauche,
01:00:10l'aile gauche de la Macronie, le centre-droit,
01:00:13doivent, pour le coup, répondre à cette exigence linguistique
01:00:17qui s'appelle la coexistence ou la coalitation,
01:00:20comme il avait été indiqué récemment.
01:00:22Que pensent les principaux intéressés de cette nomination,
01:00:26à savoir les Français ?
01:00:27On va voir ça dans un instant, dans la suite de Punchline,
01:00:30toujours en direct sur CNews et sur Europe 1.
01:00:32Restez avec nous.
01:00:37La France a un nouveau Premier ministre depuis hier soir
01:00:40et il s'appelle Michel Barnier.
01:00:42Christian Proutot, je crois que vous l'avez bien connu,
01:00:44vous avez travaillé avec Michel Barnier.
01:00:47Notamment lors des Jeux Olympiques d'Alberville en 1992.
01:00:50Absolument.
01:00:51J'ai été nommé délégué à la sécurité des Jeux Olympiques en 1988,
01:00:56qui était à ce moment-là, qui avait été mis en place,
01:01:00qui était le grand projet de Barnier en tant que politique,
01:01:03avec le soutien de Killy.
01:01:04Donc il y avait une coprésidence,
01:01:06ce qui était déjà par rapport à la personnalité que l'on se pose,
01:01:09les questions que l'on se pose sur la souplesse ou pas,
01:01:13est-ce que c'est un ver de lampe ou est-ce qu'il saura s'adapter,
01:01:16n'étaient pas du tout faciles, comme vous pouvez l'imaginer,
01:01:19avec un grand sportif et une image comme celle de Killy.
01:01:23Et l'homme régional, bien implanté,
01:01:26qui construisait quelque chose pour l'avenir de sa région,
01:01:30qui était Killy.
01:01:31Moi j'avoue que ces quatre années, pour moi, ont été formidables.
01:01:35Il a été à l'écoute.
01:01:37Parce que vous étiez préfet à l'époque ?
01:01:39J'étais préfet déjà, oui.
01:01:40Alors je n'étais pas le préfet du département,
01:01:42il y avait un préfet.
01:01:44Mais, par exemple, le délégué interministériel, lui,
01:01:47était Jean de la Vanny, qui, vous pouvez l'imaginer,
01:01:50compte tenu de son parcours socialiste et tout,
01:01:53n'avait strictement rien à voir avec des républicains,
01:01:56enfin les RPR, je ne sais plus comment ils s'appellent,
01:01:59les RPR à l'époque, où c'était vraiment frontal.
01:02:02Et ça s'est vraiment très bien passé.
01:02:05Parce qu'il y avait ce goût commun du bien de l'État,
01:02:11du bien supérieur, et il y a une alchimie qui s'est passée
01:02:15qui a conduit à ce que les Jeux soient une véritable réussite,
01:02:19à la fois au niveau de l'événement lui-même,
01:02:22ça c'est le CIO qui le supportait,
01:02:24mais également par rapport au développement
01:02:26qui sera apporté à la région,
01:02:28qui a complètement changé du fait des Jeux.
01:02:31Ça c'était les Jeux Olympiques d'hiver d'Alberville, 1992.
01:02:35Oui, absolument.
01:02:36Je crois que la France est candidate pour les Jeux Olympiques d'hiver également en 2030.
01:02:40Absolument.
01:02:41En tout cas pour moi, j'étais à l'époque lycéen en Savoie, en 1992,
01:02:47et effectivement on a eu une vraie effervescence
01:02:50qui rappelle un peu ce qu'on a vécu à Paris aujourd'hui.
01:02:54Et il y a eu par contre là cette fois-ci un héritage très positif,
01:02:57puisque Michel Barnier avait mis en place plein d'investissements,
01:03:01notamment pour les routes de Savoie qui étaient à l'époque pas ce qu'elles sont aujourd'hui,
01:03:04et les JO ont amené beaucoup de choses.
01:03:06Et du coup, cet héritage-là, je crois qu'aujourd'hui encore,
01:03:10si le micro-tournoi que vous avez montré montre que les Français le connaissent mal,
01:03:14en Savoie, il a encore une aura énorme grâce aux JO.
01:03:17Et effectivement, le duo qu'il avait fait à l'époque avec Jean-Claude Killy,
01:03:22ça donne aussi quelque chose d'important sur le personnage,
01:03:25il y a de la fidélité.
01:03:26Parce qu'en fait, Jean-Claude Killy, on l'a vu encore très récemment avec Michel Barnier.
01:03:31Entre les deux hommes, il y a resté une vraie fidélité,
01:03:34et ils ont marqué et le territoire, et cette histoire-là.
01:03:37Il y a eu effectivement un vrai développement économique,
01:03:41mais il y a eu une mobilisation citoyenne très forte,
01:03:43et cette capacité justement à créer des alliances.
01:03:46Il faut savoir qu'il a été un peu précurseur,
01:03:48puisque politiquement, sur beaucoup d'élections qu'il a menées,
01:03:52il n'était pas simplement sous son étiquette politique,
01:03:55il avait créé avec justement un sénateur centriste,
01:03:59ce qui s'appelait l'Union pour la Savoie, très avant l'UMP,
01:04:03qui était justement une alliance de plusieurs parties très différentes
01:04:06pour le projet olympique et le projet pour la Savoie.
01:04:09Alors tout ça c'est très bien, mais qu'en pensent les principaux intéressés ?
01:04:12A savoir les Français.
01:04:14Les Français font-ils confiance au nouveau Premier ministre Michel Barnier ?
01:04:17C'est la question posée par notre dernier sondage CSA pour CNews Europe 1 et le Journal du Dimanche.
01:04:22Écoutez le résultat de ce sondage, qui nous est livré dans le détail par Dunia Tengua.
01:04:28Selon un sondage CSA pour CNews Europe 1 et le Journal du Dimanche,
01:04:32il serait seulement 42% des Français à faire confiance au nouveau Premier ministre Michel Barnier
01:04:37contre 57%, une cote de popularité plus basse que celle de ses prédécesseurs.
01:04:42Si Gabriel Attal obtenait 48% de vote de confiance,
01:04:46Elisabeth Borne, elle, réussissait à convaincre 53% des Français.
01:04:50Selon les sensibilités politiques des sondés, les avis divergent.
01:04:54Sans surprise, la gauche fait preuve de méfiance vis-à-vis de l'ex-commissaire européen.
01:04:58Ils sont 70% à ne pas lui faire confiance.
01:05:01Même constat du côté de la droite conservatrice.
01:05:04Autre fait notable, parmi les soutiens de la majorité présidentielle,
01:05:08ils sont 81% à accorder leur confiance à Michel Barnier
01:05:12contre seulement 77% parmi les Républicains, son propre camp.
01:05:16La confiance des Français envers le nouveau Premier ministre est plus importante
01:05:20chez les 65 ans et plus que chez les 18-24 ans.
01:05:24Bon, Michel Barnier qui semble souffrir tout de même de ce déficit de notoriété en tous les cas
01:05:30dans les sondages, quand on interroge les Français.
01:05:34Oui, bien sûr, même si le contexte n'est pas tout à fait le même.
01:05:38Christian Proutot, ça s'explique comment, selon vous, ce manque de notoriété ?
01:05:42Vous qui avez bien connu Michel Barnier, alors qu'on a un homme qui a une carrière politique
01:05:46de plus de 50 ans, ministre sous François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy.
01:05:51Je pense que comme on disait qu'à un certain moment la politique,
01:05:57la nouvelle politique qui avait été mise en place grâce à l'élection du plus jeune président français
01:06:03faisait que tout le monde pouvait avoir le sentiment que le monde avait changé
01:06:08et qu'une certaine génération d'hommes politiques n'avait, entre guillemets, plus sa place.
01:06:14Alors, bien évidemment, compte tenu du fait que je suis dans ce type de génération,
01:06:18j'en étais relativement marié, même si j'ai jamais eu aucune ambition politique
01:06:23simplement le fait de servir en tant qu'eau fonctionnaire.
01:06:27Il n'empêche que je crois que l'expérience, c'est pas simplement comme disait Mao,
01:06:33un peine pour les chauves, c'est une réalité.
01:06:35Et là, je crois qu'il a quand même ce qu'il faut en matière en particulier de négociation.
01:06:41Quand on voit ce qui s'est passé avec le Brexit, on ne mesure pas le rôle qu'a eu Barnier.
01:06:47Et pour l'avoir vu avec François Mitterrand, qui, comme je le rappelais tout à l'heure,
01:06:52à ce moment-là, la droite, quand il y a eu les JO d'Alberville, était dans l'opposition,
01:06:59le rapport qu'il y aurait pu avoir aurait pu être difficile dans une visite que j'avais organisée à Albertville.
01:07:05Et j'ai vu tout le poids qu'avait Barnier par rapport au respect de la fonction de l'État,
01:07:12donc l'homme d'État en tant que tel.
01:07:14Et le rapport qu'il a eu avec le président pendant cette visite, et surtout à la fin des jeux,
01:07:19où contrairement à ce qui avait été annoncé, l'équilibre budgétaire n'avait pas été atteint,
01:07:24et où Mitterrand avait dit, c'est la France qui est engagée, et c'est la France qui paiera.
01:07:30Et elle a payé, malgré qu'elle aurait pu faire un coup de pied de l'âne,
01:07:34comme ça se fait des fois en politique, à travers ce déséquilibre qui était quand même important.
01:07:39Nathan Devers, quand l'Ancien Monde se heurte au Nouveau Monde,
01:07:43c'était l'image de cette passation de pouvoir hier entre Gabriel Attal et Michel Barnier,
01:07:49tous les opposent ces deux personnalités politiques, sans parler de l'âge seulement.
01:07:57Et encore une fois, Michel Barnier n'a pas hésité à le faire remarquer à plusieurs reprises dans son discours.
01:08:04Oui, bien sûr, et c'est d'ailleurs peut-être pour cette raison que son déficit de notoriété deviendra peut-être une qualité.
01:08:12Quand on regarde, d'ailleurs je pense que la mission principale que le Premier ministre va avoir aujourd'hui,
01:08:17ça va être de remettre de la qualité dans le débat démocratique qui a été vraiment abîmé au cours des derniers mois,
01:08:23et peut-être des dernières années, et peut-être d'ailleurs qu'on définira plus tard le macronisme comme une sorte de populisme des élites.
01:08:30Parce qu'il me semble en tout cas qu'on est dans une situation où de tous les bords politiques,
01:08:35on est rongé par un populisme ou une démagogie, appelons ça comme on veut, ou en tout cas une sorte de médiocrité,
01:08:41qui est en train de prendre du niveau.
01:08:43Quand on regarde les gens qui ont eu un gain de notoriété soudain au cours des dernières années,
01:08:49prenons le cas de Gabriel Attal.
01:08:51Gabriel Attal, je ne remets pas du tout en cause ses qualités politiques, ses compétences personnelles, la sincérité de son trajet.
01:08:58Mais pourquoi a-t-il été célèbre ? Parce qu'il était jeune.
01:09:01Et on a vu que c'était l'argument, comme ça, du jour au lendemain,
01:09:03les gens disaient « Oh là là, c'est le plus jeune Premier ministre de la Vème République, c'est formidable,
01:09:06il a l'air dynamique, il a des supers costumes, il fait des sourires. »
01:09:10Mais ce n'est pas une qualité.
01:09:11Bien sûr. Quand on regarde quelqu'un comme Lucie Castex,
01:09:16le quart d'heure de notoriété warholien qu'elle a eu au cours de cet été, c'est lunaire.
01:09:21C'est pas pour ses costumes, en revanche.
01:09:23Non, c'est pas pour ses costumes, mais c'était lunaire.
01:09:25Quand on regarde quelqu'un comme Jordan Bardella,
01:09:29et qu'on voit qu'une des grandes raisons de sa popularité, notamment chez les jeunes,
01:09:32ce sont les vidéos qu'il fait sur TikTok et qui durent 45 secondes,
01:09:36où on le voit en train de manger des bonbons.
01:09:37Je veux dire, dans tous les cas, la notoriété politique aujourd'hui,
01:09:40je ne parle même pas de ceux qui deviennent célèbres en disant des immondices.
01:09:43On a vu ça depuis une dizaine de mois, notamment dans une partie de la gauche, mais pas que.
01:09:49Bref, la notoriété politique aujourd'hui, ce n'est vraiment pas une qualité,
01:09:54c'est un peu la différence entre les gens qui font du sport pour le physique ou pour le cardio.
01:09:58Il me semble que là, il y a chez Michel Barnier, et il n'est pas le seul,
01:10:02vous en avez parlé mieux que moi, moi je ne le connais pas personnellement,
01:10:06mais manifestement, un vrai sens de l'État et une vraie trajectoire de serviteur de l'État.
01:10:10Michel Barnier, c'est quelqu'un d'autre.
01:10:13Il y a aussi une différence qui vient de la notion de gestion.
01:10:16Olivier Vial.
01:10:17On voit dans les nouvelles générations, celles que vous avez citées,
01:10:21qu'on est beaucoup dans l'immédiat.
01:10:23Et en fait, la politique est devenue la politique de l'immédiateté.
01:10:26Et effectivement, malheureusement, les politiques et les médias sont là-dessus.
01:10:30Et Michel Barnier va devoir composer aussi avec ça,
01:10:32parce qu'en fait, lui, il n'est pas du tout en immédiateté.
01:10:35Mais il a des différends clairs et affichés avec ce monde-là,
01:10:39avec Gabriel Attal, on l'a vu, avec Emmanuel Macron,
01:10:44tant dans la forme d'ailleurs que dans le fond.
01:10:47Il va d'une certaine façon devoir mettre de côté aussi tous ces différents.
01:10:51Il va devoir composer aussi d'une certaine façon avec Emmanuel Macron.
01:10:54Écoutez justement ce qu'il disait au sujet du président de la République en 2021.
01:11:00Michel Barnier, écoutez.
01:11:02Après dix ans du couple Hollande-Macron qui a causé tant de torts à la France,
01:11:07nous en avons assez.
01:11:09Et le temps est venu de réparer notre pays.
01:11:12Je dis réparer parce que les dégâts sont considérables.
01:11:16Nous ne voulons plus analyser celui qui a reculé dès le début de son mandat
01:11:22face aux zadistes de Notre-Dame-des-Landes,
01:11:25de celui qui a laissé prospérer le désordre,
01:11:28de celui qui considère qu'il n'existe pas vraiment de culture française,
01:11:32du premier président qui n'a pas été en mesure
01:11:35de conduire à bien la réforme des retraites.
01:11:39Sabrina Medjuber, Emmanuel Macron a quand même nommé un Premier ministre
01:11:43qui n'est vraiment pas tendre envers lui.
01:11:45Oui, il l'a nommé, je pense non pas en raison certainement d'un retournement de veste,
01:11:52mais certainement et surtout je pense en raison de ses compétences
01:11:55que nous avons indiquées précédemment
01:11:58et surtout son sens de l'intérêt général
01:12:01qui a d'ailleurs été très marqué lors de ce discours et de cette passation de pouvoir
01:12:06où effectivement on a vu un Gabriel Attal très représentatif
01:12:10de cette société adulescente, narcissisante, intolérante à la frustration
01:12:15imbibée de son moi grandiose et un Michel Barnier très calme,
01:12:20peut-être même austère et ça, ça n'est pas dérangeant
01:12:23et plutôt évidemment porté sur l'intérêt général.
01:12:26Donc Emmanuel Macron, c'est le président de la République,
01:12:30je ne pense pas qu'il choisisse un Premier ministre en raison de ses affects,
01:12:34je pense qu'il l'a choisi en raison certainement d'une part de la configuration institutionnelle
01:12:39et également de la capacité, encore une fois, à être un équilibriste
01:12:43et à porter un projet politique qui va dans le sens de l'intérêt général
01:12:48au regard des enjeux sociétaux, politiques et économiques.
01:12:51Mais vous savez les différents qu'il existe aussi en politique,
01:12:54on peut imaginer Louis Dragnel que ça lui a coûté d'une certaine façon
01:12:57au président de la République de faire ce choix.
01:12:59Ah ben ça lui a coûté puisque déjà Michel Barnier n'est pas le premier choix d'Emmanuel Macron,
01:13:03il est arrivé à l'issue d'une litanie de je ne sais pas combien de noms
01:13:07et des noms d'ailleurs qui montrent qu'Emmanuel Macron
01:13:10n'avait pas véritablement de choix politique en tête.
01:13:13Quand vous passez de Thierry Baudet à Laurent Berger en passant par Bernard Cazeneuve,
01:13:17Xavier Bertrand et vous terminez par nommer Michel Barnier,
01:13:20ça montre qu'en fait le raisonnement du président n'était pas politique,
01:13:23il était mathématique.
01:13:25Et c'est la première fois qu'on est confronté à telle décision, à tel choix.
01:13:29Je ne critique pas le choix de Michel Barnier,
01:13:32mais la seule question qui obsédait le président c'est
01:13:35qui est-ce que je peux nommer qui ne sera pas renversé ?
01:13:38Et d'ailleurs est-ce que sur le plan humain ils s'entendent tous les deux ?
01:13:41Ils se respectent, ils se sont connus notamment à l'occasion,
01:13:45au moment où Michel Barnier était commissaire européen notamment en charge du Brexit,
01:13:50son interlocuteur à l'Elysée était Alexis Colère et leurs relations sont bonnes.
01:13:54Et d'ailleurs c'est Alexis Colère qui lui est plutôt issu de la gauche,
01:13:58qui a plaidé la possibilité que ce soit Michel Barnier
01:14:03à la tête de Matignon auprès d'Emmanuel Macron.
01:14:06Donc voilà, maintenant oui ils se connaissent,
01:14:08il y a les mots que vous avez entendus effectivement,
01:14:10mais vous savez si vous faites la liste de tout ce qu'ont pu dire
01:14:13même les actuels ministres, des missionnaires d'Emmanuel Macron sur Emmanuel Macron,
01:14:17je pense qu'Emmanuel Macron n'aurait quasiment pas de gouvernement,
01:14:19à part des chouchous, des fans.
01:14:21Mais vous savez après ça c'est l'histoire de la longue vie politique française.
01:14:25Alors je comprends que ça saisisse, on a l'impression que tout ça est hypocrite et surjoué,
01:14:29mais après la politique c'est aussi un peu, il y a un peu de pâte à modeler.
01:14:32Les jeux de la politique.
01:14:34C'est aussi des jeux d'alliance, voilà.
01:14:35Et je voulais simplement terminer par une chose,
01:14:37moi ce que j'ai trouvé fort à la passation des pouvoirs hier,
01:14:40j'ai l'impression, je peux me tromper, mais que c'est la fin du macronisme.
01:14:44En fait c'est l'illustration de la fin du fameux dépassement.
01:14:48C'est-à-dire que c'est la nomination de Michel Barnier.
01:14:51La fin du en même temps.
01:14:53La rivière revient dans son lit.
01:14:55Mais en fait c'est l'anti, je ne dis pas que Michel Barnier n'incarne pas le dépassement et l'avenir,
01:14:59mais par rapport au concept politique qu'Emmanuel Macron avait porté,
01:15:02c'est le contraire de ça.
01:15:04C'est intéressant ce que nous dit Louis Dragnel.
01:15:06Je vous poserai la question d'ailleurs dans un instant,
01:15:08mais juste avant il est 18h31 sur CNews et sur Or,
01:15:10enfin tout de suite, c'est le rappel des titres de l'actualité avec Simon Guillain.
01:15:16Bonsoir cher Michael et bonsoir à tous.
01:15:18En Nouvelle-Calédonie, le couvre-feu entre 22h et 5h du matin a été prolongé jusqu'à la mi-septembre.
01:15:23Le haut commissaire de la République a également annoncé le prolongement des restrictions de vente d'alcool
01:15:28ainsi que des rassemblements.
01:15:30Ces mesures sont maintenues afin de prévenir les graves troubles à l'ordre public
01:15:33qui seraient susceptibles de se reproduire dans les toutes prochaines semaines.
01:15:37Un nouveau refus d'obtempérer dans les Alpes-Maritimes.
01:15:39Deux policiers ont été légèrement blessés hier à Cannes par un conducteur âgé de 15 ans seulement.
01:15:44L'adolescent a été interpellé près du lieu où le gendarme Eric Comine a été fauché par un chauffard récidiviste.
01:15:49C'était le 26 août dernier dans la ville de Mougins.
01:15:52Enfin, le groupe Casino supprimera plus de 3000 postes dans le cadre du plan social
01:15:56qui avait été annoncé au mois d'avril dernier.
01:15:58C'est ce qu'ont indiqué plusieurs syndicats à l'agence France Presse aujourd'hui
01:16:01après une réunion du comité social et économique qui s'est tenue à Saint-Etienne.
01:16:05Mais la direction n'a pas voulu confirmer ces chiffres
01:16:07et a précisé que tous les postes supprimés ne se traduiraient pas par des licenciements.
01:16:11Merci beaucoup Simon Guillain.
01:16:13Il est 18h32 sur CNews et sur Europe 1.
01:16:16Et cette question avancée juste avant le rappel de titre par Louis Dragnel.
01:16:20La nomination de Michel Barnier marque-t-elle la fin de la Macronie selon vous, Nathan Devers ?
01:16:27En tout cas, ça annule l'élection de 2017 sur deux aspects.
01:16:32Le premier, c'est que moi je me souviens le soir du deuxième tour de l'élection présidentielle
01:16:36sur le plateau de télévision, c'était sur une autre chaîne je crois que je regardais,
01:16:42il y avait un politique de la majorité qui commentait le résultat à 20h05
01:16:47et il a dit on va pouvoir commencer maintenant notre grand projet de changement des visages.
01:16:51Et j'avais trouvé cette formule tellement drôle parce que si vous voulez à quel moment
01:16:54c'est un projet politique de dire vous n'aimez pas vos politiques ?
01:16:57On va vous remplacer leur visage.
01:16:59Il n'y avait aucune promesse, c'était peut-être un lapsus évidemment, mais ça en disait long.
01:17:03Deuxièmement, Emmanuel Macron en 2017, les sondages le donnaient très élevé voire gagnant
01:17:08avant même qu'il ait sorti son programme.
01:17:10Et à un moment où on avait compris à peu près quel était son positionnement politique global,
01:17:15qu'il était libéral, mais on n'avait aucune vision précise de ce qu'il voulait faire.
01:17:19Et son programme sur certains sujets était très ambigu.
01:17:21Tout à l'heure on parlait de Notre-Dame-de-Lande, son programme il y avait une page
01:17:24où il disait qu'il allait le faire, une page où il disait qu'il n'allait pas le faire,
01:17:26une page où il disait qu'il allait mettre un médiateur.
01:17:27Donc si vous voulez, c'était très flou.
01:17:29L'impression que ça donne pour les Français, on a un peu l'impression que l'ancien monde
01:17:32est en train de se réveiller et de dire bon allez, de siffler, c'est la fin de la récré.
01:17:36Ou alors c'est la fin de la réalité.
01:17:41Est-ce que c'était réellement le nouveau monde ?
01:17:43Ou est-ce que c'était une excroissance de l'histoire ?
01:17:45C'était même une aventure individuelle, parce qu'en réalité Emmanuel Macron,
01:17:49depuis le début de l'époque, n'a pas réussi à créer un vrai parti.
01:17:53Il n'a pas réussi à créer une vraie idéologie.
01:17:55Il n'y a pas eu de macronisme.
01:17:56En réalité, en même temps, ils n'ont pas été très nombreux à y croire.
01:17:59Et on a vu effectivement la fin, c'est la dissolution.
01:18:03Parce que dès la fin de la dissolution, on a vu effectivement Gérald Darmanin redire
01:18:07qu'il y avait un clivage de droite au sein du parti,
01:18:09et qu'il fallait que les gens de droite du parti soient à droite.
01:18:11Et je pense que le retour à un clivage droite-gauche plus classique,
01:18:16qui est le seul clivage politique qui permet des alternances,
01:18:18qui ne soit pas des alternances où on est une dramatisation
01:18:22qui fait qu'on est dans un discours moral et plus politique.
01:18:25Ça effectivement, je pense que tout le monde y aspire.
01:18:28Et ça ramènera un petit peu de sérénité dans les débats politiques.
01:18:31Alors évidemment, cette situation déplaît fortement aux membres du Nouveau Front Populaire
01:18:35qui dénoncent un hold-up de la droite.
01:18:37Je vous propose d'écouter Alexis Corbière, interrogé sur LCI.
01:18:42Je ne vais pas lui faire des reproches. Il est cohérent, c'est un homme de droite.
01:18:45Un homme de droite, ça mène des politiques de droite.
01:18:48Et je ne suis pas d'accord.
01:18:49Donc je ne vois pas pour quelles raisons je ne censurerai pas ce contre quoi je suis.
01:18:54Et même au-delà de ça, c'est quand même un peu piquant, presque baroque.
01:18:57Il y a eu une élection législative qui a eu lieu.
01:19:00Il y a un bloc cohérent qui s'est présenté devant les électeurs,
01:19:02qui est arrivé en tête, c'est le Nouveau Front Populaire.
01:19:04Je considère que la cohérence, c'est que, comme c'est les usages,
01:19:07que ce soit le choix de la Première Ministre choisie par le Front Populaire,
01:19:11qu'il soit celui retenu par Macron, savoir lui s'y caster.
01:19:13Mais il fait un choix d'aller choisir quelqu'un qui est lié au groupe qui fait 6%
01:19:18et qui est quasiment un des plus petits groupes.
01:19:20Avouez que là, ça devient caricatural d'aller chercher ce qu'il y a de plus rejeté,
01:19:26si je puis dire, par les électeurs, ou le moins soutenu.
01:19:30Mais oui, sauf qu'Emmanuel Macron, il a proposé un Premier ministre de gauche
01:19:34et ils n'en ont pas voulu.
01:19:35Ils n'en ont pas voulu, ils ont été beaucoup trop maximistes.
01:19:38Ils étaient tous sous l'influence de Jean-Luc Mélenchon,
01:19:40qui ne voulait surtout pas gouverner,
01:19:42parce que lui, Jean-Luc Mélenchon, il n'y a qu'une seule chose qui compte,
01:19:45prochaine élection présidentielle en 2027.
01:19:47Ensuite, je trouve qu'il y a un paradoxe institutionnel dans ce qui est dit.
01:19:50Mais Emmanuel Macron, il a proposé Bernard Cazeneuve.
01:19:52Oui, mais toute la gauche lui a tiré à boulet rouge.
01:19:57Quand vous avez des amis comme ça, vraiment, vous n'avez pas besoin d'ennemis.
01:19:59Mais il y a un immense paradoxe dans ce qui est dit par toutes ces figures de gauche,
01:20:04c'est que ce sont les premiers à vouloir un régime parlementaire.
01:20:07Sauf que quand vous êtes dans un régime parlementaire,
01:20:10si on se souvient de la Quatrième République,
01:20:11ce n'est pas forcément le plus fort qui gagnait.
01:20:14C'était le plus petit dénominateur commun.
01:20:16Celui qui est capable, c'est ce que disait Olivier Vial,
01:20:18le point d'équilibre, c'est celui qui était capable
01:20:20de réussir à faire travailler plusieurs formations ensemble.
01:20:23C'était celui-là qui arrivait à Matignon.
01:20:25Et donc, les premiers à défendre le retour à ce régime-là
01:20:28sont les premiers à le déplorer.
01:20:30En fait, ce sont les plus ardents défenseurs de la Ve République,
01:20:32ce qui les rend totalement dingues.
01:20:34Sabrina Medjeba.
01:20:35Oui, je suis d'accord.
01:20:37Il faut rappeler que le Nouveau Front Populaire
01:20:39déjà a mis du temps à trouver une tête qui allait émerger finalement
01:20:43et incarner la course à la nomination du Premier ministre.
01:20:48Et je rappelle également que le NFP avait appelé à censurer le gouvernement
01:20:53si Lucie Castex n'était pas désignée comme Première ministre.
01:20:56Pire encore, ils appelaient à l'insurrection
01:20:59et aujourd'hui, ils appellent carrément à la destitution du président.
01:21:02Donc, ils n'étaient pas du tout dans une logique
01:21:04qu'attend cette configuration institutionnelle,
01:21:06c'est-à-dire la logique du compromis,
01:21:08ou en tout cas, l'apprentissage du compromis,
01:21:10même si Olivier Faure a quand même ouvert une brèche
01:21:13lors de la rencontre de Mme Castex
01:21:15avec toute l'équipe du Nouveau Front Populaire à l'Élysée.
01:21:18Donc, il était plutôt, probablement, comment dire,
01:21:22orienté vers la possibilité d'établir des compromis.
01:21:26Sauf que le Nouveau Front Populaire,
01:21:28qui est plutôt soumis,
01:21:30ou en tout cas, qui est plutôt le substrat de la France insoumise,
01:21:34étant donné que d'un point de vue arithmétique,
01:21:36les insoumis sont plus nombreux,
01:21:37et également l'incarnation idéologique,
01:21:39qui est celle de Jean-Luc Mélenchon,
01:21:41eh bien, ils ont plutôt une tendance à se mobiliser pour la cause
01:21:45au nom de Jean-Luc Mélenchon,
01:21:46parce qu'il incarne le leadership de ce Nouveau Front Populaire,
01:21:49et en totale antinomie de dialogue
01:21:53avec la possibilité, justement, d'établir un compromis,
01:21:56puisque, d'emblée, ils avaient appelé à censurer le gouvernement
01:21:58si Mme Castex n'était pas nommée.
01:22:00Nathan, de vers un dernier mot.
01:22:01Je pense que le Nouveau Front Populaire a fait plusieurs grandes erreurs.
01:22:04La première erreur, c'était de construire une alliance
01:22:06sans tenir compte du fait que, parmi les gens qui s'alliaient,
01:22:10certains avaient eu des comportements absolument inadmissibles
01:22:13depuis un an, antirépublicains, reprenant des propos antisémites,
01:22:18etc., etc.
01:22:19Et que, donc, à partir de là, ça a créé une situation
01:22:22où on a vu que des macronistes ont dit,
01:22:25évidemment le Rassemblement National,
01:22:26mais même des macronistes, et des macronistes nombreux,
01:22:28s'il y a un seul ministre insoumis au gouvernement,
01:22:31eh bien, ce sera la motion de censure immédiate,
01:22:34et donc la tombée de ce gouvernement.
01:22:35Ça, c'était le fruit de leur alliance hâtive.
01:22:37La deuxième erreur qu'ils ont faite,
01:22:39c'est de laisser, de se donner une sorte de porte-parole
01:22:42qui a été Jean-Luc Mélenchon à 20h05, le soir des élections,
01:22:45en donnant l'interprétation officielle du résultat,
01:22:48qui était de dire, le programme, rien que le programme, tout le programme.
01:22:51Il y avait une autre interprétation qui aurait été de dire,
01:22:53écoutez, regardez, nous avons fait, nous, la gauche,
01:22:55une victoire surprise, éclatante, que personne ne voyait venir,
01:22:58eh bien, maintenant, nous sommes dans le dialogue,
01:23:00et nous ne nous fermons pas.
01:23:01Le seul point sur lequel ils ont raison,
01:23:03c'est qu'à supposer que le Rassemblement National,
01:23:06ce n'est pas encore certain,
01:23:07mais devienne une sorte de centre de gravité
01:23:09qui tient l'épée de Damoclès sur Michel Barnier
01:23:12et sur le gouvernement, ce serait paradoxal.
01:23:14Parce que parmi les leçons qu'on peut tirer des élections législatives,
01:23:17il y en a une, c'est que les Français ont dit,
01:23:19nous voulons faire barrage au RN.
01:23:20Ça, c'est incontestablement une leçon,
01:23:22une leçon qui n'était pas prévue,
01:23:23d'ailleurs, que les sondages n'avaient pas vu venir à ce point.
01:23:25Et donc, si vous voulez, si quand les Français donnent,
01:23:28parce que sinon, on ne peut pas tirer une seule leçon,
01:23:30tellement la France était divisée en trois blocs,
01:23:32en tout cas, l'Assemblée, au terme de ses législatives.
01:23:34Mais si la seule leçon absolument claire de ces élections
01:23:37n'est pas respectée par le choix de ce Premier ministre,
01:23:41je ne parle pas de lui, mais en tout cas,
01:23:43dans une configuration où il dépendrait de Marine Le Pen
01:23:46et donc où il devrait faire des concessions vis-à-vis d'elle,
01:23:48là, à mon avis, c'est problème.
01:23:49Mais ça, ça serait de leur responsabilité,
01:23:51parce qu'en fait, ils seraient dépendants de Marine Le Pen
01:23:53que si eux décident de ne pas le soutenir.
01:23:55Allez, la pause.
01:23:56J'ai toute la possibilité de le soutenir
01:23:57si je pense que Marine Le Pen est trop importante.
01:23:59La pause et on revient dans un instant pour la dernière partie
01:24:02de Punchline sur CNews et sur Europe 1.
01:24:04On va revenir sur les 52 ans de l'attaque terroriste
01:24:09du groupe Septembre Noir, c'était à Munich
01:24:11pendant les Jeux Olympiques.
01:24:13On va en parler notamment avec vous, Christian Proto.
01:24:15Restez avec nous sur CNews et sur Europe 1.
01:24:17A tout de suite.
01:24:2218h45 sur CNews et sur Europe 1,
01:24:24dernière partie de Punchline.
01:24:25C'était il y a 52 ans, le 5 septembre 1972,
01:24:29des terroristes membres du groupe Septembre Noir
01:24:32faisaient irruption dans le village olympique de Munich
01:24:34avec l'intention de prendre en otage des athlètes
01:24:36de la délégation israélienne.
01:24:38Après plusieurs heures de négociations,
01:24:40une intervention policière tourne à la catastrophe
01:24:43entraînant la mort des 11 athlètes.
01:24:45Hier soir, le CRIF, le Conseil représentatif
01:24:47des institutions juives de France, a rendu hommage
01:24:49à ces athlètes.
01:24:50Écoutez le président du CRIF, Yonatan Harfi.
01:24:54Il reste d'abord des noms et des visages,
01:24:56ceux des athlètes, ceux des membres de la délégation
01:24:59qui ont été assassinés.
01:25:01Il reste aussi un héritage.
01:25:03C'est l'idée que la violence du terrorisme,
01:25:06elle surgit partout potentiellement.
01:25:09Elle a assassiné des jeunes athlètes
01:25:11venus participer à ce qui est censé être
01:25:13une fête pour le monde entier,
01:25:15les Jeux Olympiques.
01:25:16Et puis, elle nous oblige à mener le combat
01:25:19aujourd'hui de face à l'antisémitisme,
01:25:22face à la haine de l'État d'Israël
01:25:25qui perdure évidemment.
01:25:27Cet anniversaire, près d'un an après le 7 octobre,
01:25:30prend là aussi un écho particulier,
01:25:32quelques jours après l'assassinat
01:25:34de six otages israéliens par le Hamas.
01:25:38Alors Christian Proutot,
01:25:39cet attentat terrible de Munich,
01:25:41vous le connaissez bien,
01:25:42vous en parlez notamment dans votre livre
01:25:44GIGN, nous étions les premiers.
01:25:46Livre que j'ai eu le plaisir de lire, Christian.
01:25:48Ce drame, il fait partie des événements
01:25:51qui ont conduit à la création du GIGN.
01:25:53Complètement, et pas que pour le GIGN.
01:25:56D'abord, ça a été un traumatisme
01:25:58pour l'ensemble des forces de police dans le monde
01:26:01parce qu'on ne pensait pas
01:26:03que la police allemande,
01:26:05compte tenu de l'image qui nous restait
01:26:07sur la Seconde Guerre mondiale,
01:26:09soit à ce niveau d'incompétence
01:26:11pour arriver à tel résultat.
01:26:13Je voudrais juste quand même souligner
01:26:15que si on peut reprocher l'incompétence,
01:26:19il faut mettre en exergue
01:26:21quelque chose qui est majeur dans cette affaire,
01:26:24c'est également le blocage politique
01:26:26qu'il y a eu.
01:26:28C'est-à-dire que Mme Goldamer
01:26:30a refusé totalement la négociation.
01:26:32C'est-à-dire qu'il fallait jouer...
01:26:34Première ministre israélienne, à l'époque.
01:26:37Pardon, j'aurais dû préciser.
01:26:39Je suis trop impliqué là-dedans.
01:26:41Mais il fallait absolument ne pas laisser
01:26:44faire une prise d'otage
01:26:46qui donnait l'impression
01:26:48qu'on pouvait céder à des exigences
01:26:50et qu'oublier complètement
01:26:52à quel point la géopolitique
01:26:54avait une place comme elle l'a actuellement.
01:26:56Dans tout ce qui se passait
01:26:58de ce qu'on qualifie maintenant de terrorisme,
01:27:01mais toutes les actions de l'époque,
01:27:03c'est une erreur fondamentale.
01:27:05Or, si vous avez les moyens de négocier,
01:27:07vous négociez.
01:27:09Si vous ne les avez pas
01:27:11et que vous voulez utiliser des moyens de force,
01:27:13il faut avoir ces moyens.
01:27:15Et quand le gouvernement allemand
01:27:17s'est retrouvé contraint
01:27:19de donner l'illusion
01:27:21qu'ils allaient donner un avion au commando,
01:27:23ce qui a été fait,
01:27:25avec une opération menée sur
01:27:27ce leurre qu'était l'avion
01:27:29qu'on leur donnait,
01:27:31et que l'équipe allemande
01:27:33qui était dans l'avion,
01:27:35qui devait intercepter une partie de ce commando,
01:27:37a décidé tout d'un coup,
01:27:39en faisant un pot,
01:27:41c'est dangereux, on s'en va.
01:27:43Donc ils ont quitté.
01:27:45Il ne restait plus que 5 tireurs d'élite
01:27:47pour 8 preneurs d'otage.
01:27:49Même si vous n'êtes pas un spécialiste de l'opérationnel,
01:27:51le moment où ils allaient ouvrir le feu,
01:27:53il allait se passer quelque chose
01:27:55de terrible, dans la mesure où,
01:27:57en plus, ils étaient incapables
01:27:59de se répartir eux-mêmes les objectifs.
01:28:01Donc ils ont tiré plusieurs fois sur les mêmes.
01:28:03Il n'y avait pas déjà de liaison radio,
01:28:05je crois, entre les tireurs d'élite ?
01:28:07Il n'y avait pas de liaison radio,
01:28:09il y avait une mauvaise connaissance
01:28:11du nombre de preneurs d'otage.
01:28:13Les tireurs d'élite, c'était pas réellement leur...
01:28:15Les tireurs d'élite étaient des volontaires
01:28:17que l'on avait pris dans les stands de tir policiers.
01:28:19Mais on leur a demandé
01:28:21« Vous vous entraînez au tir ? »
01:28:23« Oui, oui, bon ben venez ».
01:28:25Et surtout, aucune coordination entre eux,
01:28:27comme vous le disiez, avec la radio,
01:28:29mais également avec l'équipe qui était dans l'avion.
01:28:31Donc vous aviez sur le tarmac un avion,
01:28:33l'hélicoptère qui arrivait,
01:28:35au moment, et c'est la coordination
01:28:37des différentes actions dans ce type d'opération,
01:28:39qui mène au succès ou à l'échec.
01:28:41À partir du moment où vous avez des gens
01:28:43qui ne sont pas volontaires,
01:28:45qui ne sont pas entraînés,
01:28:47qui sont mal équipés,
01:28:49vous ne pouvez avoir qu'un échec.
01:28:51Et décider d'une opération dans ces conditions-là,
01:28:53c'est criminel, je le dis.
01:28:55Pas simplement parce que vous avez en face de vous
01:28:57des gens qui sont jusqu'au boutiste,
01:28:59ils ont mis 45 minutes
01:29:01avant de se retourner vers les otages.
01:29:03Des opérations comme ça,
01:29:05il n'y en a pas beaucoup.
01:29:07Donc tout ce qu'il ne fallait pas faire
01:29:09est dans l'affaire de Munich.
01:29:11Donc c'est criminel, ça veut dire que la responsabilité
01:29:13est à un combat qui ?
01:29:15On ne discuterait plus.
01:29:17À partir du moment où vous ne voulez pas qu'il y ait une négociation,
01:29:19vous n'avez pas de négociation possible,
01:29:21il n'y a plus que l'affrontement.
01:29:23Alors soit vous avez les possibilités
01:29:25d'effectuer cet affrontement,
01:29:27soit vous ne l'avez pas.
01:29:29Quand à Djibouti, on me demande de libérer
01:29:31les 32 enfants qui sont dans le bus,
01:29:33j'ai les moyens de le faire.
01:29:35Je sais ce qu'il faut faire.
01:29:37Malheureusement, je l'ai appris à travers l'échec de Munich.
01:29:39Mais on m'a dit de le faire
01:29:41parce qu'on savait que je pouvais le faire.
01:29:43On pouvait le faire en sorte
01:29:45qu'il n'y ait pas d'enfants qui sortent simplement pour que Force
01:29:47reste à l'État.
01:29:49C'est-à-dire qu'il y avait la nation
01:29:51à mort immédiate.
01:29:53À l'époque de Munich, il y avait d'autres structures
01:29:55qui auraient été en capacité de mener l'opération mieux ?
01:29:57Non, c'est ce que je vous explique.
01:29:59Aucune. Et tout le fondement des unités
01:30:01d'intervention...
01:30:03Mais même dans d'autres pays du monde, personne n'a été organisé.
01:30:05Aucune, puisque je vous donne un exemple tout bête
01:30:07simplement pour faire un peu cocorico.
01:30:09Le groupe Delta américain dont tout le monde a entendu parler,
01:30:11les 4 premiers instructeurs
01:30:13du groupe Delta
01:30:15et le HRT, qui est l'équivalent
01:30:17au FBI, sont venus
01:30:19s'entraîner au GIGN en 1978 et en 1977.
01:30:21Donc aucune...
01:30:23Et même dans les armées, le premier RPIMA...
01:30:25Vous ne montez pas à l'assaut,
01:30:27cher ami,
01:30:29dans une opération de prise d'otage
01:30:31avec, entre vous et l'ennemi, des innocents.
01:30:33C'est ça le principe
01:30:35de l'otage. C'est de créer une sorte
01:30:37d'écran humain
01:30:39pour vous empêcher d'intervenir.
01:30:41Donc envoyez le premier RPIMA
01:30:43où vous voulez,
01:30:45ou tirez avec n'importe quoi.
01:30:47Si vous n'avez pas la faculté
01:30:49de pouvoir éliminer le danger
01:30:51sans toucher les otages,
01:30:53il ne faut pas le faire.
01:30:55Il faut dire qu'hier, un attentat
01:30:57a réveillé de bien mauvais souvenirs
01:30:59devant le consulat israélien
01:31:01de Munich. Je vous propose
01:31:03d'écouter ce sujet
01:31:05et on en parle juste après.
01:31:07S'agit-il d'un attentat terroriste
01:31:09à caractère antisémite ?
01:31:11L'attaque a eu lieu en plein jour, devant
01:31:13le consulat d'Israël de Munich.
01:31:15Armé d'une carabine de modèle ancien,
01:31:17l'assaillant a tiré à plusieurs reprises
01:31:19en direction de policiers devant le bâtiment
01:31:21avant que les forces de l'ordre n'ouvrent le feu
01:31:23sur lui pour éviter une tuerie,
01:31:25selon le ministre de l'Intérieur de Bavière.
01:31:27Les motifs de cette attaque restent
01:31:29à élucider. Quel était le véritable
01:31:31mobile du suspect ? Quoi qu'il en soit,
01:31:33ce qui est important, c'est que nous pouvons
01:31:35affirmer aujourd'hui que la police a agi
01:31:37rapidement, correctement et de manière
01:31:39cohérente et a pu éviter une menace
01:31:41pour la vie d'autrui.
01:31:43Le suspect, un Autrichien
01:31:45de 18 ans, connu pour radicalisation,
01:31:47n'a peut-être pas choisi ce jour
01:31:49au hasard. Il y a 52 ans,
01:31:5111 athlètes israéliens avaient
01:31:53perdu la vie lors de la prise d'otage des Jeux
01:31:55Olympiques de Munich de 1972.
01:31:57Le ministre président de Bavière
01:31:59s'interroge.
01:32:01Il existe de sérieux soupçons, car
01:32:03aujourd'hui est aussi le jour du souvenir, l'anniversaire
01:32:05de la tentative d'assassinat des Jeux Olympiques
01:32:07de 1972. Il peut y avoir
01:32:09un lien, cela doit encore être clarifié.
01:32:11Cet attentat est
01:32:13intervenu dans un contexte de montée
01:32:15de l'antisémitisme en Allemagne.
01:32:17Entre 2022 et 2023,
01:32:19le nombre de délits antisémites a augmenté
01:32:21de 95% outre-Rhin.
01:32:23Voilà pour ce sujet
01:32:25d'Augustin Donadieu.
01:32:27Christian Proutot, évidemment, ça réveille
01:32:29de bien mauvais souvenirs, c'est ce que
01:32:31je disais tout à l'heure, et on peut
01:32:33imaginer que la date n'a pas été choisie au hasard.
01:32:35Non, mais je suis tout à fait d'accord.
01:32:37Vous avez forcément dans tous les gens
01:32:39qui sont soutenus par une cause
01:32:41à laquelle ils croient comme si c'était
01:32:43le plus
01:32:45important de leur vie, et c'est malheureux
01:32:47parce que ces gens-là,
01:32:49ils sont certains, vous les interrogez
01:32:51après, ils sont certains qu'ils ont raison.
01:32:53Ce n'est pas le propos.
01:32:55Il y a malgré tout des choses
01:32:57que l'on ne veut pas voir, et moi je le dis
01:32:59parce que pour avoir fait ce foutu
01:33:01boulot, pardonnez-moi le terme,
01:33:03j'ai eu l'honneur de commander le GIGN
01:33:05pendant presque 10 ans, avoir fêté
01:33:07cette année les 50 ans du GIGN,
01:33:09j'avais créé cette unité,
01:33:11j'avais accepté cette mission, avec
01:33:13ce qui peut se passer quand on a 29 ans,
01:33:15avec le sentiment
01:33:17que demain je rendrai le monde meilleur
01:33:19en empêchant que, alors qu'il y a
01:33:21des moyens démocratiques
01:33:23pour faire changer les choses, les choses
01:33:25changeraient. Et vous avez la pression d'avoir échoué
01:33:27sur ce point-là ? Ah mais complètement, parce que nous,
01:33:29le succès que nous avons obtenu,
01:33:31il n'est que ce qui existait
01:33:33à travers la prise d'otages ouvertes, celle que l'on voit,
01:33:35et qui a de l'intérêt parce que
01:33:37on utilise une tribune, comme
01:33:39les Jeux Olympiques, ce qui a été fait
01:33:41je le rappelle en 68 avec
01:33:43le Black Power, on a utilisé
01:33:45le Mondiaux Vision pour que les
01:33:47faire parler
01:33:49du Black Power aux
01:33:51Etats-Unis, et du problème des
01:33:53Noirs aux Etats-Unis. Donc
01:33:55si on utilisait une tribune,
01:33:57et c'est là où on pouvait se poser
01:33:59plein de questions et être très angoissé sur
01:34:01nos jeux, on a
01:34:03ce type de terrorisme
01:34:05à évoluer vers un terrorisme
01:34:07violent qui n'amène que des bombes
01:34:09ou des bataclans. Et ce sera
01:34:11le mot de la fin, merci beaucoup Christian Proto,
01:34:13c'est déjà la fin de nos débats, merci également
01:34:15à Louis Dragnel d'avoir été avec nous,
01:34:17à Olivier Vial, Nathan Devers,
01:34:19Sabrina Medjeber.
01:34:21Dans un instant sur CNews,
01:34:23rendez-vous avec Eliott Deval pour Face à Face,
01:34:25et pour les auditeurs d'Europe 1,
01:34:27c'est Pascal de la Tour Dupin pour
01:34:29Europe 1 Soir. Passez une excellente soirée
01:34:31sur nos antennes.