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00:00Et on va aller plus loin dans le décryptage du jour avec vous Cyril Paillin. Bonjour Cyril.
00:04Double regard aujourd'hui, je le disais, sur le Proche-Orient et ses événements peut-être pour commencer.
00:10Cette nouvelle frappe israélienne sur un camp d'évacués Gazaoui est non seulement sanglante,
00:13mais elle suscite une fois encore beaucoup, beaucoup de controverses.
00:17Oui, encore ces images stupéfiantes, sidérantes.
00:20On voit ce cratère de 9 mètres de profondeur dans le camp d'Al-Mawassi.
00:25Le camp d'Al-Mawassi, c'est un camp de réfugiés.
00:28Je rappelle que les réfugiés internes, les déplacés donc Gazaoui,
00:32le sont sous injonction de l'armée israélienne qui leur demande de se déplacer.
00:36La plupart de ce million de Gazaoui qui habitent dans ce sanctuaire, dans des tentes,
00:40ils se touchent parfois avec une densité humaine extrêmement importante.
00:45Ce sont des réfugiés de Gaza City du Nord qui ont été déplacés de nombreuses fois,
00:49mais qui ont été initialement déplacés au début de l'offensive israélienne.
00:52Je viens de m'en retenir avec le chef de la sécurité d'une grande organisation internationale
00:58que je connais depuis de nombreuses années, qui a fait de nombreux conflits.
01:00Il m'a parlé de ses frappes cette nuit, les trois bombes qui ont frappé cette partie du camp d'Al-Mawassi.
01:06Il n'a jamais vu, ce sont ses mots...
01:08On voit l'ampleur de la frappe avec ce cratère qui parle de lui-même.
01:11Voilà, c'est une zone densément peuplée où les tentes sont toutes collées les unes aux autres.
01:16Un million de personnes qui sont réfugiées là et cette bombe sans avertissement,
01:19puisque l'armée israélienne souvent envoie des avertissements,
01:22sans avertissement pour frapper, on voit la puissance.
01:24Ce qui se passe aujourd'hui, c'est qu'il y a de nombreux corps qu'on n'a pas retrouvés.
01:27Donc il parlait de cette disproportion qu'il vit lui-même de plus en plus mal,
01:30disproportion de force, pour évidemment frapper ce que dit l'armée israélienne des cadres du Hamas,
01:37notamment Samir Kader Ismail Abou Daka, qui est le chef des brigades aériennes de la branche armée du Hamas,
01:44donc l'un des responsables de l'attaque du 7 octobre du Hamas sur le Sud-Israël,
01:47qui aurait été visé avec deux autres cadres du Hamas.
01:51Mais évidemment, c'est narratif contre narratif.
01:53La dernière frappe contre al-Nawassi date de juillet.
01:55C'était Mohamed Deyev, l'homme le plus recherché par Israël,
01:59qui est le chef des brigades aériennes de l'Al-Qassam, de la branche militaire du Hamas,
02:05qui a été supposément tué.
02:06C'est un homme dont on a peu d'informations, on ne sait pas encore s'il est vivant.
02:09Il y avait eu 90 morts au même endroit déjà en juillet,
02:12et quelques jours après, 16 morts sur une bombe dans cet endroit.
02:15Donc on voit la disproportion, le martyr que vivent ces habitants.
02:20Et pour aller un peu plus loin, je vous propose d'écouter Rami Abou-Jamous,
02:24qui est notre voix, évidemment, à Gaza.
02:27Lui, il habite tout près de cet endroit, près de Khan Younes.
02:31Donc je vous propose de l'écouter sur un témoignage qu'on a enregistré il y a quelques instants.
02:36Le sud-ouest de la ville de Khan Younes,
02:38juste à côté de l'hôpital de compagnie britannique.
02:41Justement, l'hôpital a été installé là
02:43parce que c'est considéré toujours comme une zone sécuritaire et humanitaire.
02:47Cette frappe-là, il y avait à peu près trois grandes bombes
02:51parce qu'on trouve sur place trois cratères, grands cratères sur le terrain.
02:56Ce sol, c'est un sol sableux.
02:58Et c'est pour ça qu'il y a plusieurs familles qui ont été enterrées.
03:02Les tentes, elles étaient enterrées.
03:03Et jusqu'à présent, on parle de beaucoup plus de 40 victimes et des dizaines de blessés.
03:08Malheureusement, les secours, ils sont toujours en place
03:10parce que c'était déjà la nuit.
03:11Il n'y a pas de lumière.
03:12Il n'y a pas de matériel suffisant pour secourir les gens.
03:16Surtout sur cet endroit-là, on ne peut pas entrer en voiture
03:18avec les véhicules des ambulances ou de la défense civile.
03:23Et c'est pour ça que ça continue jusqu'à présent.
03:26Ils cherchent toujours sous les sables et les tentes pour trouver toujours des vivants.
03:33Cet endroit-là, ce n'est pas malheureusement la première fois
03:35que ça a été bombardé de cette façon.
03:37Ils disent que c'est toujours cette zone humanitaire.
03:40Mais malheureusement, cette zone humanitaire a été bombardée plusieurs fois.
03:43Il y a eu plusieurs dizaines de victimes, de morts et de blessés.
03:47Voilà une frappe et des réactions.
03:49On vous donnait celle des Turcs tout à l'heure qui parlent de génocide
03:52commis par les Israéliens.
03:54À l'instant, le chef de la diplomatie britannique juge, je cite,
03:57« choquante les frappes israéliennes sur Ranounès ».
04:01Cyril, un mot peut-être de ces frappes qui interviennent
04:04alors qu'on continue de négocier.
04:05Ça fait évidemment des mois.
04:07Ça piétine. Les Américains disent « on y est presque ».
04:10Où est-ce qu'on en est ?
04:12On est très loin d'être presque.
04:13Il y a beaucoup trop de prérequis des deux parties
04:17pour arriver à une finalisation de ces négociations.
04:22Je rappelle que la dernière trêve, le dernier cessez-le-feu
04:25a eu lieu en novembre dernier avec la libération de quelques otages.
04:29Et il y a un cessez-le-feu d'une seule semaine.
04:32Donc c'est extrêmement compliqué sur le terrain.
04:37Effectivement, il y avait une grosse pression américaine
04:43pour arriver à cette trêve.
04:46Je rappelle que la poliomyélite est revenue à Gaza.
04:49Donc il y avait vraiment une injonction très importante
04:52de la part de la communauté internationale
04:54pour au moins obtenir une trêve, une pause humanitaire
04:58pour tenter de vacciner cette grande campagne de vaccination
05:02qui va toucher quand même 600 000 enfants à Gaza.
05:05Ce qui a lieu tout de même sous les bombardements.
05:07Mais sur le plan des négociations, on est vraiment au point mort
05:10puisque la position de Benjamin Netanyahou du côté israélien
05:13est absolument irréconciliable avec celle du chef qui se cache,
05:17Yair Zinouar, le chef du Hamas, qui se cache dans des tunnels
05:21et il n'y a plus vraiment de plateforme de négociation.
05:24Alors après, dans le détail, c'est là que le diable se cache.
05:27Évidemment, on parle du corridor de Philadelphie,
05:29ces zones tampons qui jouxtent la frontière avec l'Égypte.
05:34C'est un corridor de 14 km de long sur 100 m de large.
05:37L'armée israélienne ne veut pas se retirer.
05:39Le Hamas, pour lui, c'est un prérequis.
05:41Cela envenime aussi les relations avec l'Égypte
05:44qui, en vertu des accords de paix de 1979,
05:47ne devait pas avoir, voire de présence israélienne sur le territoire.
05:51Mais ce n'est pas que ça.
05:52On parle beaucoup du corridor de Philadelphie.
05:54Il y a aussi le corridor de Net-Zarim
05:55qui, lui, sépare au milieu de la bande de Gaza,
05:58sud et nord de Gaza,
06:01le nature aussi des prisonniers palestiniens qui seraient libérables,
06:05le nombre d'otages israéliens qui seraient libérables.
06:08Bref, effectivement, cela fait des mois que l'on tente d'obtenir une trêve.
06:12Mais il y a aussi, pour finir, les conditions électorales aux États-Unis.
06:16Et on sait que Benjamin Netanyahou,
06:17qui était lui-même en juillet à Washington,
06:19a rencontré sans doute son meilleur allié américain, Donald Trump,
06:22qui l'espère pouvoir arriver au retour aux affaires en novembre.
06:25En tout cas, il ne fera pas le cadeau à l'administration Biden
06:28d'avoir une trêve en ce moment, avant les élections.
06:31C'est aussi ça, l'implication politique du conflit au Roche-Orient.
06:34Alors, on parle des élections américaines,
06:36c'est jour de débat.
06:37On va en parler dans quelques instants ici sur France 24.
06:40Est-ce que les Palestiniens vont suivre cette séquence ?
06:43Est-ce qu'ils ont des attentes ?
06:45Ils sont quand même dans une situation très, très compliquée
06:47où ils n'attendent pas grand-chose.
06:49D'ailleurs, dans un instant, on va écouter le commentaire à chaud
06:52du journaliste Rami Aboujamous.
06:55Mais du côté israélien, évidemment,
06:56une partie de l'électorat de Benjamin Netanyahou,
06:59qui penche plutôt à droite,
07:00rêve d'un retour aux affaires du meilleur ami
07:04de cette partie d'Israël, c'est-à-dire Donald Trump,
07:06qui avait fait voler en éclat pendant sa présidence
07:08avec les accords d'Abraham,
07:09toute question de solution à deux États
07:13faisant coexister Israélien et Arabe,
07:15et qui avait alimenté, évidemment, énormément
07:17le camp d'extrême-droite israélien.
07:19Du côté palestinien,
07:22la situation étant telle,
07:23puisque cette relation très étroite,
07:26politique et militaire entre Washington et Israël,
07:29fait que beaucoup savent que si on arrêtait
07:31d'alimenter en armes, ne serait-ce qu'un jour,
07:34l'Israël ne pourra pas bombarder comme elle le fait Gaza.
07:37Donc je propose d'écouter également
07:39un témoignage recueilli à chaud
07:42il y a quelques instants de Rami Aboujamous,
07:43qui nous donne son avis sur la manière
07:46dont on va suivre, notamment, ce débat aux États-Unis
07:49dans quelques heures, ça depuis Gaza.
07:51Écoutez-le.
07:52Malheureusement pour la population palestinienne
07:54et surtout la population gazaouie,
07:56les élections américaines ne vont pas
07:58changer grand-chose pour la situation en général,
08:01surtout la guerre à Gaza.
08:02On sait très bien qu'Israël,
08:04c'est l'enfant gâté des États-Unis
08:05et que personne ne peut faire pression
08:07ou arrêter la guerre.
08:08Biden, il peut arrêter la guerre
08:10avec juste un coup de fil.
08:12Harrison, elle peut faire la même chose,
08:13mais c'est juste, on est juste une carte.
08:15Cette guerre-là était une carte
08:17dans les mains de la campagne électorale
08:18des deux côtés, que ce soit les républicains
08:20ou bien les démocrates.
08:22Malheureusement, que ce soit Harris
08:24ou Trump qui vont gagner les élections,
08:27ça ne va pas changer grand-chose.
08:29C'est juste Netanyahou, il augmente
08:31un peu plus cette guerre-là
08:33parce qu'il considère que Trump,
08:34il est plus allié que lui, que Biden
08:36ou bien que les démocrates.
08:39Mais en tout cas, pour la population palestinienne,
08:41ça ne va pas changer grand-chose.
08:43Ça ne va pas changer grand-chose, voilà.
08:44Maintenant, reste à savoir quel va être
08:46l'angle d'attaque de Kamala Harris
08:48ce soir dans son débat.
08:49On sait que la question palestinienne
08:51aussi clivante qu'elle soit,
08:52même très, très loin du Proche-Orient
08:54et de la bande de Gaza,
08:55avait coûté très cher à la campagne
08:57électorale de Joe Biden.
08:59Pas uniquement, mais importante.
09:01On va voir quelle va être la stratégie
09:02de Kamala Harris.
09:03Il semble que les stratèges démocrates
09:05tentent à mettre quand même sur la table
09:07cette question puisqu'il y va
09:09d'une grande partie de l'électorat,
09:10notamment démocrate, notamment jeune.
09:13Donc, affaire à suivre.
09:14Merci beaucoup Cyril.
09:15On va en parler dans quelques instants
09:17de ce débat.