En 2017, Aymeric Caron proposait un "permis de voter"... : les perles du 11/09

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Transcript

00:00Alors, dans tous mes états, parce que vous avez écouté cette histoire horrible, cette séquence horrible

00:10de ce qui s'est passé en France, que nous a expliquée, que nous a décryptée Marie-Estelle Dupont, la psychologue Marie-Estelle Dupont.

00:19Là, nous allons parler d'autres problèmes, notamment de problèmes de ce qu'on appelle la censure.

00:27Comment ? Censure, en France, dans ce pays démocratique ? Censure, le pays de la liberté ? De quoi vous parlez ?

00:33Eh bien, justement, on va en parler.

00:35Sud Radio Bercov, dans tous ses états, les perles du jour.

00:41Les perles du jour, donc, nous n'avons pas de musique dans ces perles du jour.

00:50En général, nous allons… Voilà ! Je me disais, mais où elle est ?

00:58Julien, il est resté, le taxi était en panne, mais là, ça y est, ça redémarre. C'est très bien.

01:10Voilà, vous vous rappelez ce film Pulp Fiction de Quentin Tarantino ?

01:14Oui, ça a brûlé beaucoup de feux, beaucoup de feux rouges.

01:17Et alors, il paraît qu'il ne faut pas brûler les feux rouges, ça c'est vrai, quand on est en voiture,

01:22mais quand on est à la télévision ou à la radio ou quand on tient des propos,

01:27il faut aussi, paraît-il, ne pas brûler les feux rouges, c'est vrai,

01:30mais qui met le curseur ? Qui met la loi ? Qui décide de quoi ?

01:37C'est toujours la question.

01:40On en parle, et pourquoi on en parle ?

01:43Parce qu'il y a eu l'interview hier sur France Inter, radio du service public,

01:49on a interviewé la PDG, la présidente directrice générale de France Télévisions, Delphine Ernotte,

01:56autre, effectivement, phare du service public.

02:00Alors, on lui parlait de l'interdiction de la chaîne C8, vous savez, qui va être retirée de la TNT,

02:07et la journaliste lui demandait ce qu'elle en pensait, écoutez.

02:13Moi, c'était assez clair, non mais, moi je comprends la décision de l'ARCOM,

02:19franchement, quand vous passez votre temps à griller un feu rouge, à la fin, on vous vire votre permis,

02:23bon ben voilà, et donc, je n'ai pas de débat là-dessus, néanmoins,

02:28et je ne partage pas ce qui se dit sur l'antenne de Cyril Hanouna, je l'ai dit aussi.

02:32Après, l'homme a du talent, c'est vrai aussi.

02:35Et il a sa place dans le service public, je vous repose la question.

02:38Alors, vraiment, la question ne se pose pas.

02:41Ah, c'est vrai, c'est vrai, rire, c'est vrai que tout ça, tout ça, quand même, on peut rire.

02:48Et alors, j'aime beaucoup cette expression, quand même, de Delphine Ernotte,

02:52qui demande, quand même, un certain nombre de commentaires, qui amènent, qui provoquent, je dirais.

03:00Vous dites, chère présidente, que quand on grille les feux rouges, on vous retire votre permis.

03:06Tout à fait.

03:08Mais quand, alors, est-ce qu'une parole prononcée équivaut à une embardée,

03:14plus qu'une embardée, à un accident ?

03:17Des propos dits dans tel ou tel, effectivement, média, qu'il soit audiovisuel, écrit,

03:27permettent, non seulement, mais permettent, exigent telle ou telle sanction et interdiction ?

03:34Certes, s'il s'agit d'appels à la haine, de racisme, d'appels à la discrimination, etc.

03:41Très bien.

03:42Mais, dites-moi, qui décide de quoi, en l'occurrence ?

03:46Qui décide de quoi ?

03:48Par exemple, vous dites, effectivement, quand on grille les feux rouges, alors,

03:51j'ai une question, on aurait pu vous la poser à France Inter, puisqu'elle s'est passée à France Inter,

03:56et je parle de France Inter, mais je parlerais d'autres émissions du service public,

04:01où, quand il y a eu un attentat, on disait que c'était,

04:04oh, ben, pratiquement, c'était Roméo et Juliette, ou alors c'était OSI Story,

04:09où il y avait eu un jeune de 16 ans qui avait été massacré au couteau, vous vous rappelez ?

04:15Eh bien, oui, mais là, il n'y a pas eu de problème, il n'y a pas eu de réaction,

04:20il n'y a pas eu de sanction, pratiquement.

04:23Et quand, dites-moi, à France Inter, par exemple,

04:27quand on chante, je veux bien, Jésus, Jésus est pédé,

04:30une chanson comme ça, chantée devant un public et tout, très bien, Jésus est pédé,

04:36oui, non, non, non, on ne grille pas les feux rouges, c'est la liberté d'expression, mais justement.

04:41Et il est là, le problème, et il nous concerne tous, et il vous concerne tous, citoyens.

04:47Qui décide de quoi ?

04:49Qui décide que la telle ou telle chaîne, tel ou tel organe a franchi les limites et doit être sanctionné ?

05:00Et ça va jusqu'à l'interdiction, parce qu'interdire la chaîne TNT, c'est une interdiction.

05:05Qui choisit quoi ?

05:07Surtout quand on est service public, donc payé par le contribuable, payé par nous.

05:15Je crois que c'est un problème, et ça ne se résout pas, cher Delphine Arnot, par des petits éclats de rire,

05:21le problème n'est pas de savoir si Cyril Hanouna a sa place sur le service public ou pas,

05:26le problème est de savoir qui, selon que vous soyez puissant ou misérable,

05:33les jugements oraux vous rendront blanc ou noir, et les paroles vous rendront coupable ou pas.

05:42Voilà, il est là, et ça s'appelle effectivement l'attention, la liberté, la liberté d'expression.

05:49Et je rappellerai, je rappellerai toujours que la liberté d'expression ne s'use que si l'on ne s'en sert pas.

05:57Sud Radio Bercoff dans tous ses états.

06:00Quand la femme est priagée, toutes les femmes sont outragées,

06:05les hommes les ont rejetées dans l'obscurité.

06:11Elle ne prend jamais la parole, en public ce n'est pas son rôle,

06:17elle est craintive, elle est soumise, pas question de lui faire la bise,

06:22on lui a appris à se soumettre.

06:25Eh oui, vous connaissez les merveilleuses chansons de la femme griagée de Pierre Perret,

06:30et tellement d'actualité, hélas, hélas d'actualité,

06:34et encore, Pierre Perret l'a écrit bien avant, le 22 août dernier,

06:39le 22 août dernier, une nouvelle loi, on en avait déjà parlé ici,

06:43a été promulguée par le régime taliban d'Afghanistan,

06:46pour promouvoir la vertu et prévenir le vice, entre guillemets, dans la population.

06:5235 articles de loi qui interdisent aux femmes de se maquiller ou de se parfumer.

06:58Elles ne peuvent pas faire entendre leur voix en public,

07:00et doivent secourir complètement le corps en présence d'un homme,

07:04s'il n'est pas leur mari.

07:06Voilà, l'ONU a dénoncé un apartheid de gens, s'est dit préoccupés,

07:10eh oui, ils sont préoccupés, ça changera quoi ?

07:13Ben ça ne changera rien, vous le savez, mais, qu'est-ce qui se passe en France ?

07:17Eh bien en France, il y a une jeune femme afghane, qui s'appelle Marzié Amidi.

07:24Elle est championne de taekwondo, d'art martial.

07:28Marzié Amidi est réfugiée en France,

07:31et bien, depuis quelques jours, elle est menacée de mort et de viol,

07:37par mail, par message, etc.

07:40Écoutez.

07:41Je connais ton adresse à Paris, attends un peu que je te retrouve.

07:44Attendez la vidéo de quand je la violerai.

07:46Tu es mon actrice porno préférée.

07:48Voici les menaces que reçoit la taekwondoïste afghane Marzié Amidi,

07:51depuis plus d'une semaine, pour avoir dénoncé le pouvoir taliban en Afghanistan.

07:55La jeune femme de 21 ans, réfugiée en France depuis 2021,

07:58avait pris la défense de celle qu'elle appelle ses sœurs afghanes,

08:01en lançant le mot dièse, let us exist, laissez nous exister,

08:04accompagné d'une vidéo massivement partagée sur les réseaux sociaux.

08:07Je me sens un peu comme à Kaboul lorsque les talibans sont arrivés.

08:10C'est comme s'ils avaient pris le pouvoir sur ma vie, ici aussi.

08:12Comment est-ce possible qu'à Paris, dans le pays des droits de l'homme,

08:14je doive me cacher, tout simplement parce que je défends les femmes de mon pays ?

08:17Je ne savais pas que m'exprimer comme cela, lutter contre le terrorisme,

08:20m'habiller à l'occidental, aller mettre ma vie en danger.

08:23Voilà, c'est une vidéo du Figaro, du journal de Figaro, bien sûr.

08:29Voilà, et oui, comment est-ce possible ?

08:31Comment est-ce possible qu'à Paris, quelqu'un qui arrive et qui dénonce le sort des femmes afghanes,

08:40se fasse harceler, menacer de mort,

08:43et peut-être, quelquefois, vous le savez très bien,

08:46on n'a pas attendu, hélas, pour que certains passent à l'action.

08:50Donc on peut vraiment, vraiment, vraiment se poser la question,

08:55et de savoir au fond, voyez ce que je veux dire,

08:58chère Delphine Ernotte, et je reviens à Delphine Ernotte,

09:01c'est ça aussi, griller des feux rouges,

09:03c'est ça, Okissi, qu'il faut faire attention,

09:06ça, c'est la liberté, ça, ce n'est pas de la liberté d'expression, justement,

09:10ça, ce sont les appels à la haine, ça, ce sont les appels au racisme,

09:14ça, ce sont les appels à la mort qu'il faut censurer,

09:18c'est ça qu'il faut censurer,

09:19et non pas tel ou tel Saïd, un comédien plus ou moins inspiré.

09:24Sud Radio Bercov, dans tous ses états.

09:27Il faut vous dire, monsieur, que chez ces gens-là,

09:32on ne pense pas, on ne pense pas.

09:36Ces chez-en-là, et oui, vous savez, hier, on parlait de la lecture un peu laborieuse

09:43du député Alephi Sébastien Delogu, qui a été effectivement moqué,

09:50mais le problème n'est pas là, le problème, c'est qu'on disait oui,

09:54et c'est vrai qu'il y avait un problème, il se trompait dans les chiffres, etc.,

09:59c'était au moment de la commission des finances,

10:01et alors, ses amis, je crois que vraiment c'est pas lui rendre service,

10:05disaient oui, si vous critiquez Sébastien Delogu,

10:09ce qui n'a pas été notre cas, parce que c'est pas le problème,

10:13ils ont dit oui, c'est un racisme de classe,

10:17vous vous en prenez à lui, parce qu'il est venu de classe laborieuse,

10:24il n'a pas fait l'INA ou Polytechnique, et c'est pour ça,

10:28voilà, vous êtes encore une fois des salauds de réaconservateurs.

10:32Ah oui, mais écoutez, c'est intéressant, parce qu'Alephi, il y a des gens

10:36qui ont quand même prononcé des phrases assez formidables, par exemple,

10:40Émeric Caron, avant qu'il ne soit député La France Insoumise,

10:45ou député, effectivement, écologiste,

10:49qu'est-ce qu'il disait dans un extrait émission de C'est à vous de 2017 ?

10:54Écoutez.

10:55Le citoyen inculte et irresponsable n'aura plus voix au chapitre.

10:58C'est une drôle de démocratie, ça, quand même.

11:00Qui décide qui est assez cultivé et responsable pour avoir le droit de voter ?

11:04La société, exactement comme notre société aujourd'hui décide

11:08qui peut être médecin, qui peut être avocat.

11:10Et ben voilà, donc Sébastien Delogu, effectivement,

11:14si c'était encore l'Émeric Caron de 2017, est-ce qu'il serait député ?

11:19Est-ce qu'il pourrait se présenter à la députation ?

11:23Puisque, visiblement, il y a quelques problèmes peut-être de locution ou de lecture,

11:28je ne sais pas.

11:30Mais c'est formidable, parce que là, on dit ouais, bande de salauds, etc.

11:34Et Jean-Luc Mélenchon, quand même, Jean-Luc Mélenchon,

11:37qui, lui aussi, a dénoncé cette espèce de lamentable mépris de classe.

11:45Et voici ce qu'il a dit dans un défilé, c'était un défilé.

11:52Une réponse, c'était, vous savez, il y avait des policiers en mai dernier

11:55qui avaient interrogé Mathilde Panot, autre députée LFI.

12:00Et ils se sont retrouvés dans une manifestation.

12:03Et voici ce que dit, ce que lance Jean-Luc Mélenchon, écoutez.

12:07Et qui dit ça ? Un pandore à moitié analphabète qui vient nous parler et nous faire des leçons ?

12:13Qui êtes-vous pour nous poser des questions de cet ordre ?

12:16Vous n'êtes pas nos juges, nous vous méprisons !

12:19Voilà, quand on est policier, on peut se faire traiter de pandore analphabète par Jean-Luc Mélenchon.

12:26Là, c'est analphabète.

12:27Alors là, ce n'est plus du mépris de classe, cher Jean-Luc.

12:32Ce n'est plus une espèce de condescendance,

12:34parce que vous, à gauche, vous avez le droit d'être considéré de descendant,

12:38parce que c'est un flic et donc, par essence, il est à moitié imbécile.

12:42C'est ça, et il est analphabète.

12:45Alors, en revanche, quand c'est quelqu'un de chez vous, ça devient du mépris de classe.

12:49Allons, allons, allons.

12:51Allons, apprenons un peu à raison garder et non pas des raisons exposer.

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