• il y a 2 mois
Kyan Khojandi présente son spectacle "Une bonne soirée" en 2023, un one-man-show qui mêle humour et émotion.
Le spectacle
"Une bonne soirée" est co-écrit par Kyan Khojandi et Bruno Muschio. Le spectacle est décrit comme à la fois drôle et tendre, reflétant la personnalité de Kyan Khojandi.
Tournée 2023
Le spectacle a été joué dans plusieurs grandes salles en 2023, notamment :

Le 20 janvier 2023 au Zénith de Paris - La Villette

Les 9 et 10 janvier 2023 au Radiant-Bellevue à Caluire-et-Cuire près de Lyon
Le 1er février 2023 au Cirque Royal de Bruxelles
Accueil du public
Les retours du public sont très positifs :

Le spectacle est décrit comme "très bien écrit, avec intelligence, mélangeant rires et émotions"

Certains spectateurs parlent d'une "masterclass" et d'une "écriture complète, drôle et vraie"
Kyan Khojandi est qualifié de "génie" par certains fans

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😹
Amusant
Transcription
00:00:00Ah, on est content d'être là ce soir avec Kyan Khojandi et son spectacle Une bonne soirée.
00:00:08Et Kyan Khojandi, dans son immense générosité, vous propose une première partie.
00:00:13Son nom, vous le connaissez, puisque c'est le nom que crient les femmes
00:00:17lorsqu'elles font l'amour avec Kyan Khojandi.
00:00:19Mais Kyan Khojandi ne l'envoie pas, non, il ne l'entend même pas,
00:00:22puisque lui aussi, il crie le nom de sa première partie à chaque orgasme.
00:00:27Et ce nom, c'est Navo !
00:00:29Pour ceux qui ne me connaissent pas du tout, je ne suis pas un technicien.
00:00:33Je ne suis pas en train de tester le micro.
00:00:36Ah non, non, c'est une oeuvre que vous êtes en train de regarder.
00:00:39C'est une performance, je suis payé.
00:00:41C'est un peu un cadeau que je lui fais, de faire cette déclaration devant vous.
00:00:45Et ça m'arrange de lui faire ce cadeau, parce qu'il s'achète ce qu'il veut quand il veut.
00:00:48Du coup, il peut t'appeler le matin de son anniversaire et te dire
00:00:51« Tiens, ce matin, je me suis acheté un deuxième iPhone. »
00:00:54Je me suis dit « J'ai deux oreilles, bon délire. »
00:00:57Je me retrouve comme un con, le jour de son anniversaire, à lui dire
00:00:59« Bah Kian, comme tu le sais, t'es mon meilleur ami, t'es comme mon frère.
00:01:04Et c'est la raison pour laquelle je t'offre ce chauve-tasse USB. »
00:01:09Mesdames et messieurs, Kian Boulandi !
00:01:21J'adore cette position.
00:01:23Envoie des blagues !
00:01:27J'arrive, j'arrive, ça va être drôle, n'inquiétez pas, on va rigoler.
00:01:32Je vais vous raconter une des meilleures soirées de ma vie.
00:01:35Et cette soirée, elle m'est arrivée grâce à Okaou.
00:01:37Okaou, c'est un petit personnage dans ma tête.
00:01:39Quand j'ai tout prévu dans ma soirée, tout est planifié au millimètre carré.
00:01:42Au dernier moment, Okaou, il apparaît, il fait
00:01:44« Eh ben sinon, fais-toi le contraire. »
00:01:46Okaou.
00:01:49Et récemment, je rentrais d'un restaurant avec des amis et mon plan était simple.
00:01:52Je me dis « Ok Kian, tu rentres chez toi seul, tu pousses la porte de chez toi seul,
00:01:55tu te fais ta petite verveine seule et tu te couches seul. »
00:01:58On est d'accord que la verveine, c'est le générique de fin de la journée.
00:02:01Il n'y a pas de futur après une verveine.
00:02:04Personne n'a déjà dit « Un jour, j'ai bu une verveine et ensuite, j'ai inventé Internet. »
00:02:08Donc, je suis sur le chemin du retour, je marche seul comme ça, tranquille.
00:02:11Et au dernier moment, t'as Okaou qui apparaît, qui fait
00:02:13« Eh ben sinon, on a qu'à aller en boîte. »
00:02:15Okaou.
00:02:17Okaou quoi ? Je ne sais pas, il y aurait une meuf.
00:02:19Okaou, elle veut coucher avec toi, comme ça, t'es pas tout seul.
00:02:21Je fais « Non, ok, on y va, allez, c'est parti. »
00:02:24Et je me retrouve à aller en boîte de nuit, moi, à 39 ans.
00:02:27Pourquoi je fais ça ?
00:02:29Ça fait 10 ans que je n'y vais plus en boîte de nuit.
00:02:31Et je sais très bien pourquoi je n'y vais plus.
00:02:33Parce que je ne bois plus d'alcool, je me fais vite chier.
00:02:35J'arrive dans la boîte, je vais au bar, je commande un coca.
00:02:38Le barman me fait « Un coca ? Bah putain, on va se marrer. »
00:02:41Et pourquoi on fait culpabiliser les gens qui ne boivent pas d'alcool dans ce pays ?
00:02:43Par applaudissements qui, comme moi, ne boivent pas d'alcool ?
00:02:47Vous avez senti le jugement des autres ?
00:02:50Si vous êtes comme moi, et qu'on vous propose de l'alcool en soirée,
00:02:53ne dites pas « Je ne bois pas d'alcool. »
00:02:55Après, ça part en « Ah bon ? C'est bizarre. »
00:02:57« C'est un ancien alcoolique. »
00:03:00Si on vous propose de l'alcool, voici la phrase qu'il faut dire.
00:03:03C'est « Non, ça va, je te remercie, je suis bien. »
00:03:05Comme ça, la personne en face, elle se dit
00:03:07« Ah lui, cesse de défoncer, ça fait plaisir. »
00:03:10Donc, je bois mon petit coca sur le bar,
00:03:13je me dirige vers la piste de danse.
00:03:15Sur le chemin, il y a des jeunes qui me reconnaissent.
00:03:17Déjà, je les appelle des jeunes.
00:03:19Mauvais délire, ça.
00:03:21Et j'entends qu'ils parlent de moi.
00:03:23Ils sont là « Mais si, bref, rappelle-toi,
00:03:25le truc qu'on regardait à la télé quand on avait 10 ans. »
00:03:32Coup de vieux.
00:03:34Et je commence à danser sur la piste de danse.
00:03:36C'est vrai que, sans me denter, je danse plutôt bien.
00:03:38J'ai un pas discret, mais funky.
00:03:44Je l'ai bossé en salle de bain, ça.
00:03:47Les jeunes de 20 ans, ils voient juste un vieux chauve
00:03:49de 39 ans en train de faire « Ça va, les jeunes ?
00:03:52Et c'est quoi, ça ? C'est de la musique technologique ?
00:03:56Windows 95 ? Les CD-ROM ? Adibou ? Ah !
00:04:00Jeunesse éternelle. »
00:04:02Je danse comme un oncle à un mariage.
00:04:04Avec les coudes en l'air. « Allez, on fait une chenille.
00:04:06Allez, on fait l'égyptien. »
00:04:10Clairement, je me sens vieux à ce moment-là.
00:04:12« Les jeunes de 20 ans, ils me jugent. »
00:04:14Je peux pas leur en vouloir.
00:04:16Parce que moi aussi, j'ai eu 20 ans.
00:04:17Je me rappelle très bien, quand j'avais 20 ans,
00:04:19je venais d'arriver sur Paris.
00:04:20Je viens d'une petite ville qui s'appelle Reims.
00:04:22Petite ville de province.
00:04:23Il y a des Rémois, ce soir ?
00:04:25Quatre.
00:04:27Petite diaspora rémoise.
00:04:30Moi, j'adore ma ville.
00:04:31Et quand je suis monté à ce qu'on appelle la capitale,
00:04:33j'avais l'impression que je sentais la province.
00:04:36J'avais une odeur de province.
00:04:38J'avais l'odeur de province.
00:04:39C'est un baume de province.
00:04:41Pas l'odeur de province
00:04:42quand t'es à quatre dans une voiture
00:04:43sur une route de campagne.
00:04:45Et qu'à un moment donné, tout le monde se demande
00:04:46« Qui a pété, les gars ? »
00:04:48T'as toujours un gars qui fait
00:04:49« Non, non, c'est dehors. »
00:04:51« Ah non, ouvre la fenêtre,
00:04:52tu vas voir, c'est l'usine de Colzard.
00:04:53Rien à voir. »
00:04:56« Mon frère, il a abusé avec cette excuse. »
00:04:57« Non, non, c'est dehors. »
00:04:59« On est dans un avion. »
00:05:00« C'est dehors quand même. »
00:05:02Non, je sentais la province.
00:05:03Tu sais, la bonne odeur de province.
00:05:06Scorpio.
00:05:09Brut de Fabergé.
00:05:11Dracarnoir.
00:05:12Axe.
00:05:13Tu sais, les parfums que t'achètes
00:05:14qu'au supermarché.
00:05:15Les parisiens me grillent à 200 mètres.
00:05:17« Il y en a trop parmi nous. »
00:05:21J'arrive à Paris, 20 ans.
00:05:22Je fais la rencontre d'un gars
00:05:23qui s'appelle Rémi.
00:05:24Et Rémi me propose de m'héberger.
00:05:25C'est très gentil de sa part
00:05:26et ça m'arrange pour deux raisons.
00:05:27La première, c'est que j'ai pas
00:05:28de plan d'appartement.
00:05:29Et la deuxième,
00:05:30c'est qu'il a une colocataire.
00:05:32J'adore cette voix
00:05:33parce qu'on sait pas trop
00:05:34ce que ça veut dire
00:05:35mais on a tous compris
00:05:36ce que ça voulait dire.
00:05:37« Bonjour madame. »
00:05:39Tout devient sexuel
00:05:40avec une voix comme ça.
00:05:41« Une cliente me l'aide absolument. »
00:05:46C'est le genre de fille
00:05:47qui te motive la colocataire.
00:05:48Le matin, tu travailles
00:05:49avant tout le monde.
00:05:50Tu lui fais un petit déjeuner.
00:05:51Elle se réveille émerveillée.
00:05:52« Oh, Kyan, t'as fait les œufs brouillés. »
00:05:54« Ouais, j'ai fait les œufs brouillés.
00:05:55Ouais, grave, grave.
00:05:56C'est moi ça, les œufs brouillés.
00:05:57Je suis le genre de mec
00:05:58qui fait les œufs brouillés. »
00:05:59J'avais juste raté une omelette
00:06:00pour le coup, mais pourquoi pas.
00:06:02On mange, on kiffe.
00:06:03Et moi, à ce moment-là,
00:06:04ça fait un mois que je suis à Paris
00:06:05que je fais du théâtre.
00:06:06J'ai laissé tomber
00:06:07mes études de droit à Reims.
00:06:08C'était pas ma vie.
00:06:09C'était pas pour moi.
00:06:10Et je monte à Paris faire du théâtre
00:06:11et je kiffe.
00:06:12Et je suis heureux
00:06:13et je souhaite ça à tout le monde
00:06:14ce soir.
00:06:15D'être en phase
00:06:16avec ce que tu veux être dans la vie.
00:06:17C'est le plus important, tu vois.
00:06:18Je bois mon café le matin.
00:06:19Il est délicieux.
00:06:20Pas besoin de le sucrer.
00:06:21C'est la vie qui le fait pour moi.
00:06:22Je suis au maximum à ce moment-là.
00:06:23Vous avez kiffé la poésie,
00:06:24Paris, ou pas ?
00:06:25Je vous mets de la poésie
00:06:26ce soir.
00:06:27Allez, je vous mets de la poésie.
00:06:33Donc, je suis avec la colocataire.
00:06:34On vient de terminer une omelette ratée.
00:06:35Je suis avec mon café, tranquille.
00:06:36Je reçois un coup de téléphone.
00:06:37C'est mon père.
00:06:38Il me dit « Ouais, Kian,
00:06:39qu'est-ce que tu fais de ta vie ? »
00:06:42Et je lui dis « Déjà, bonjour. »
00:06:44Il me dit « Non, il faut que tu reviennes à Reims,
00:06:45finir tes études de droit. »
00:06:46Je dis « Bah non, je fais du théâtre.
00:06:47Je m'amuse. »
00:06:48Il me fait la vie.
00:06:49C'est pas que s'amuser, tu sais.
00:06:50Je dis « Ah oui, pourquoi ? »
00:06:51Il me dit « Parce que la vie,
00:06:52c'est comme ça. »
00:06:53Et quand il m'a dit
00:06:54« La vie, c'est comme ça. »
00:06:55Je me rappelle très bien,
00:06:56j'ai bloqué.
00:06:57J'ai eu un flashback.
00:06:59La colocataire m'a dit
00:07:00« Ça va ? »
00:07:01Je lui dis « Attends, j'ai un flashback.
00:07:03Mais on n'est pas déjà
00:07:04dans un flashback ? »
00:07:05« Très juste.
00:07:06Mais t'inquiète, je gère. »
00:07:07Et ouf !
00:07:08Je me retrouve projeté.
00:07:09Moi, à 6 ans,
00:07:10je suis en maternelle.
00:07:12Ouais, 6 ans maternelle,
00:07:13j'étais arriéré.
00:07:14On va pas se le cacher.
00:07:19Je voulais rencontrer.
00:07:21Je dépassais dans les coloriages.
00:07:23Je faisais des fautes
00:07:24à mon propre nom de famille.
00:07:25Un peu comme tout le monde aujourd'hui
00:07:26avec mon propre nom de famille.
00:07:28Il y a un H donc aujourd'hui.
00:07:29Où est-ce qu'on va le mettre ?
00:07:31Je vois les requêtes Google, OK ?
00:07:40Je me rappelle, à 6 ans,
00:07:41je posais des questions à ma mère.
00:07:42Mais c'est des questions
00:07:43un peu la Forrest Gump.
00:07:44« Maman, pourquoi on a deux bras ? »
00:07:50Je sais pas.
00:07:51Moi, la vie, c'est comme ça.
00:07:53Donc, je me retrouve projeté.
00:07:54À 6 ans, je suis en maternelle
00:07:55avec mon père
00:07:56à la kermesse de la maternelle.
00:07:57Une kermesse, c'est une soirée
00:07:58pour enfants, mais à 14h.
00:07:59Tout le monde là, c'est bon.
00:08:00Il y a des stands
00:08:01de pêche à la ligne.
00:08:02Pour être plus précis,
00:08:03il y a deux stands
00:08:04de pêche à la ligne.
00:08:05Il y en a un pour les garçons,
00:08:07un pour les filles.
00:08:08Pour pêcher à la ligne
00:08:09chez les garçons,
00:08:10il faut payer 2 francs.
00:08:11Pour pêcher à la ligne
00:08:12chez les filles,
00:08:13il faut payer 1 franc.
00:08:14Mon père voit 2 francs
00:08:15pour les garçons,
00:08:161 franc pour les filles.
00:08:17Il dit,
00:08:18« Bah, tu sais quoi, Kyan ?
00:08:20Tu vas faire les filles. »
00:08:22Et j'ai fait les filles.
00:08:23Et vous m'éprenez pas.
00:08:24C'est pas genre,
00:08:25« Oh, Kyan,
00:08:26tu dures avec ton père. »
00:08:27Il était Iranien.
00:08:28Il était réfugié politique.
00:08:29Ça se trouve,
00:08:30il n'avait pas d'argent
00:08:31ce jour-là.
00:08:32Ça se trouve,
00:08:33il n'avait que 1 franc en poche.
00:08:34Et il a quand même donné
00:08:35son dernier franc
00:08:36pour que tu puisses t'amuser.
00:08:37Donc, j'ai fait 2 fois les filles.
00:08:42C'est-à-dire que pour lui,
00:08:43c'était plus rentable.
00:08:44Genre, 2 fois plus de cadeaux,
00:08:45« Bah, ouais, un diadème
00:08:46et un bracelet rose.
00:08:47Merci, mon pote ! »
00:08:49Je me mets à pleurer.
00:08:50La maîtresse me voit et dit,
00:08:51« Mais, Kyan,
00:08:52mais tu peux changer si tu veux. »
00:08:53« C'est vrai, je peux changer.
00:08:54Mais bien sûr.
00:08:56Bah, alors,
00:08:57je vais prendre ce papa-là. »
00:09:01« Non, ça, tu peux pas. »
00:09:02« Pourquoi ? »
00:09:03« Mais parce que la vie,
00:09:04c'est comme ça, Kyan. »
00:09:05« La vie, c'est comme ça, Kyan. »
00:09:06« La vie, c'est comme ça. »
00:09:08Je me retrouve projeté à 7 ans.
00:09:09Je suis dans mon salon
00:09:10avec mon frère.
00:09:11Là, t'as mon père
00:09:12qui rentre à la maison
00:09:13qui fait...
00:09:14« Les enfants,
00:09:15j'ai ramené le futur à la maison. »
00:09:17Il avait ramené une parabole.
00:09:20Eh ouais, c'était le futur
00:09:21dans les années 90,
00:09:22une parabole.
00:09:23150 chaînes,
00:09:24plein de nouveaux dessins animés,
00:09:25de quoi impressionner tous tes potes.
00:09:26« On a plein de nouveaux dessins animés
00:09:27à la maison. »
00:09:28« Ah ouais ? Ils sont comment ? »
00:09:29« En hongrois. »
00:09:31Mon père nous dit,
00:09:32« Venez, les enfants,
00:09:33on va installer la parabole. »
00:09:34C'est comme si ton père t'avait dit,
00:09:35« Venez, les enfants,
00:09:36on part à l'aventure.
00:09:37On va dans le jardin.
00:09:38On pousse la table du jardin
00:09:39sur laquelle on a mangé
00:09:40tout l'été.
00:09:41Mon père pose
00:09:42le seul escabeau qu'on possède
00:09:43en plein milieu du jardin.
00:09:44Il pose la parabole
00:09:45sur l'escabeau.
00:09:46Il commence à scotcher
00:09:47la parabole, mon père.
00:09:53Il scotchait tout, mon père.
00:09:55Tout était scotché à la maison.
00:09:56Les plaintes, les interrupteurs,
00:09:57le papier peint.
00:09:59On avait un téléphone fixe à l'étage.
00:10:00Il était entièrement scotché.
00:10:01Il était pas fixe
00:10:02parce qu'il était fixe.
00:10:03Il était fixe parce qu'il était scotché.
00:10:05Tout le câble était réparé
00:10:06au scotch marron
00:10:07et ça ne marchait même pas.
00:10:08C'est ça qui est fou.
00:10:09Si tu te déplaçais d'un centimètre
00:10:10pendant que tu parlais,
00:10:11ton téléphone se raccrochait.
00:10:12C'est-à-dire qu'on ne terminait pas
00:10:13de nos conversations téléphoniques
00:10:14par ça me fait plaisir de te parler.
00:10:15Prends soin de toi.
00:10:16Salut.
00:10:17Non, on terminait
00:10:18nos conversations téléphoniques
00:10:19par allô, allô,
00:10:20putain de scotch marron.
00:10:23C'était un câble à 2 francs.
00:10:24Moi, les 2 francs,
00:10:25je les avais.
00:10:26J'avais un diadème
00:10:27et un bras stéros.
00:10:28J'aurais pu les revendre,
00:10:29tu vois.
00:10:30Réinvestir le câble.
00:10:31Et je pensais vraiment
00:10:32que c'était un truc d'Iranien
00:10:33de scotcher la vie en marron.
00:10:34Et je suis allé en Iran
00:10:35et ils ont des clous et des vis.
00:10:37C'est vraiment un truc de mon père.
00:10:38Il finit de scotcher la parabole,
00:10:39il branche le câble,
00:10:40il fait passer le câble
00:10:41par la fenêtre.
00:10:42Il fait pas un trou propre
00:10:43à la perceuse nickel
00:10:44sous la fenêtre, non ?
00:10:45On a eu la fenêtre ouverte
00:10:46tout l'hiver à cause
00:10:47de cette connerie.
00:10:49Il branche le mateau.
00:10:50C'est moi, mon père,
00:10:51je le connais, tu vois.
00:10:52Le vendeur lui a dit,
00:10:53M. Kojandi, si vous voulez,
00:10:54en supplément,
00:10:55je peux vous proposer
00:10:56un petit moteur
00:10:57pour changer les chaînes,
00:10:58c'est automatique,
00:10:59vous n'avez rien à faire.
00:11:00Mon père a dit, quoi ?
00:11:01Supplément ?
00:11:02Conseil de vendeur ?
00:11:07C'était moi.
00:11:09C'est moi qui, tous les soirs,
00:11:10allais derrière la parabole,
00:11:11dehors, changer les chaînes
00:11:12manuellement, comme ça.
00:11:13Ça faisait une tanne
00:11:14avec mon petit corps,
00:11:15j'étais là.
00:11:16Vous cherchez quelle chaîne ?
00:11:18La météo ?
00:11:20Non, parce que je vous le dis direct,
00:11:21il pleut, hein.
00:11:24Mais bon, la vie,
00:11:25c'est comme ça, visiblement.
00:11:26La vie, c'est comme ça,
00:11:27visiblement.
00:11:28La vie, c'est comme ça,
00:11:29visiblement.
00:11:30La vie, c'est comme ça,
00:11:31visiblement.
00:11:32Je suis entreprojeté à 8 ans,
00:11:33je suis dans la cour de récréation
00:11:34de mon école.
00:11:35Et en face de moi,
00:11:36il y a Violaine Dubourg-Toumieux,
00:11:37la fille que j'aime.
00:11:38Ouais, Violaine Dubourg-Toumieux,
00:11:39ouais.
00:11:40Dans mon enfance,
00:11:41tout le monde s'appelle
00:11:42par un prénom et un nom,
00:11:43c'est indissociable
00:11:44dans mes souvenirs.
00:11:45Maman, je peux inviter
00:11:46Aurélien Fallon et Patrick Faroult
00:11:47à la maison, s'il te plaît ?
00:11:49Donc, en face de moi,
00:11:50il y a Violaine Dubourg-Toumieux,
00:11:51c'est la fille que j'aime,
00:11:52c'est le jour de la Saint-Valentin.
00:11:53Dans ma poche,
00:11:54j'ai des bonbons en forme de cœur
00:11:55que j'ai acheté le matin même
00:11:56à la boulangerie.
00:11:58J'ai un plan.
00:11:59Je me dis, OK, Kyan,
00:12:00voilà ce que tu vas faire.
00:12:01Tu prends les bonbons,
00:12:02tu lui donnes,
00:12:03tu lui dis, je t'aime,
00:12:05et elle t'aime.
00:12:08Logique d'un enfant de 8 ans.
00:12:10J'arrive devant elle,
00:12:11je fais pas, voilà, Violaine
00:12:12Dubourg-Toumieux,
00:12:15je prends les bonbons
00:12:16et je dis, tiens, je t'aime.
00:12:18Et là, elle a pris les bonbons,
00:12:20elle les a jetés par terre,
00:12:22elle est partie pleurer
00:12:23dans les toilettes.
00:12:25C'était pas le plan initial
00:12:26à la base.
00:12:28Forcément, je suis dépité,
00:12:29je pleure, je rentre chez moi,
00:12:30en larmes, ma mère me voit.
00:12:32Mais Kyan, qu'est-ce qui va pas ?
00:12:33Violaine, elle m'aime pas.
00:12:35Violaine laquelle ?
00:12:36Dubourg-Toumieux.
00:12:39Oh, mon fils découvre l'amour.
00:12:41Et là, vous savez ce qu'elle m'a dit,
00:12:42ma mère, elle m'a dit ?
00:12:44Non, elle m'a dit, non,
00:12:45toutes tes salopes sauf moi.
00:12:46Allez, check ma mère, mon pote.
00:12:47Voilà !
00:12:49Viens là.
00:12:50Viens là.
00:12:51Viens là.
00:12:52Va falloir s'endurcir dans la vie,
00:12:53mon fils, parce que la vie,
00:12:54c'est dur, OK ?
00:12:55La vie, c'est dur comme la bite
00:12:56de ton père, OK ?
00:12:59T'imagines ta mère qui paye
00:13:00ton cap, t'sais ?
00:13:01Faut morder dans la vie,
00:13:02t'entends ? Faut morder !
00:13:03Faut que ça fasse ce bruit.
00:13:04OK !
00:13:09T'imagines, elle te fait ça,
00:13:10ta mère, elle te nique ta vie.
00:13:13Après, toute ta vie,
00:13:14elle te nique ta vie.
00:13:15Après toute ta vie,
00:13:16tu t'apprêtes un rapport sexuel
00:13:17dans ta tête, t'es là,
00:13:18faut morder !
00:13:24Tu viens, Kyan ?
00:13:25Faut morder !
00:13:31Oh, je suis excellent.
00:13:34Mais non, elle m'a dit,
00:13:35la vie, c'est comme ça.
00:13:36La vie, c'est comme ça, Kyan.
00:13:37La vie, c'est comme ça, Kyan.
00:13:38La vie, c'est comme ça, Kyan.
00:13:39La vie, c'est comme ça, Kyan.
00:13:40La vie, c'est comme ça, Kyan.
00:13:41Et moi, je me retrouve projeté
00:13:42à 9 ans, je suis dans ma chambre,
00:13:44tout seul, mes parents
00:13:45rentrent dans ma chambre,
00:13:46ils disent, Kyan,
00:13:47on va repeindre ta chambre,
00:13:48aujourd'hui.
00:13:49Je leur dis, fais-nous plaisir,
00:13:50les vieux, kiffez bien.
00:13:52Il y a trop de répartie
00:13:53pour un gamin de 9 ans, tu sais.
00:13:54Allez-y, kiffez,
00:13:55moi, je vais faire un tour.
00:13:59Ben non, t'as 9 ans,
00:14:00tu restes ici.
00:14:02Alors, je vais faire un tour
00:14:03sur moi-même, regarde.
00:14:06Ils commencent à repeindre
00:14:07ma chambre, mes parents,
00:14:08bien sûr, avant,
00:14:09ils descotchent le papier peint.
00:14:14Et le problème de ma chambre,
00:14:15c'est qu'elle a un plafond
00:14:16très, très haut.
00:14:17Et vu qu'à ce moment-là,
00:14:18l'escabeau, il est
00:14:19sous la parabole.
00:14:20Mes parents,
00:14:21ils ont repeint ma chambre,
00:14:22mais...
00:14:26en sautant.
00:14:29Ils ont sauté.
00:14:32Ils ont sauté.
00:14:33Véridique, ils ont sauté.
00:14:35Ils ont fait...
00:14:44Ben, ils ont dit, bon,
00:14:45allez, on s'en fout,
00:14:46c'est qu'une chambre de gosses,
00:14:47on arrête là.
00:14:48Moi, le soir,
00:14:49je me couche face au mur.
00:14:51Je vois des...
00:14:53Je me dis, ben,
00:14:54ça a été peint par un fou.
00:14:56Et c'est comme ça
00:14:57que j'ai inventé des ivoiles.
00:15:00C'est pas vrai,
00:15:01personne me croit.
00:15:06Pareil, entre mes 10
00:15:07et mes 15 ans,
00:15:08je me suis rendu compte
00:15:09que j'étais la grosse victime
00:15:10de mon groupe de potes.
00:15:11Tu t'en rends pas compte
00:15:12sur l'instant,
00:15:13tranquille.
00:15:20C'était moi la victime
00:15:21dans l'histoire.
00:15:22Pour aucune raison,
00:15:23dans mon quartier,
00:15:24il y a des mecs,
00:15:25ils me plaquaient au sol.
00:15:26Mais pour aucune raison.
00:15:27Ils étaient là,
00:15:28je t'ai plaqué au sol.
00:15:29Moi, j'étais là, oui.
00:15:31Qu'est-ce que tu vas faire ?
00:15:32Rien.
00:15:34Je suis le plus fort.
00:15:35Absolument.
00:15:37Et je rentrais chez moi
00:15:38et je pleurais.
00:15:39Et un jour,
00:15:40dans mon quartier,
00:15:41il y avait Franck Journet,
00:15:42il m'a parlé de Christophe Schneider.
00:15:44Il faut que je vous parle
00:15:45de Christophe Schneider.
00:15:46Christophe Schneider,
00:15:47c'est le petit dans le groupe.
00:15:48Il a toujours un peu
00:15:49dans le bon point.
00:15:50Il a une crotte de nez ici,
00:15:51hiver comme été.
00:15:52Il a des lunettes,
00:15:53il y a un de ses carreaux,
00:15:54il est entièrement scotché,
00:15:55genre son opticien,
00:15:56c'est mon père.
00:15:57Il y a une phrase
00:15:58qui résume bien
00:15:59Christophe Schneider,
00:16:00c'est
00:16:01« Attendez-moi, les gars ! »
00:16:02Christophe Schneider,
00:16:03c'est le genre de mec
00:16:04qui aime la peau du lait.
00:16:06Vous voyez ce frisson ?
00:16:07C'est Christophe Schneider.
00:16:09La peau du lait,
00:16:10je l'aime bien.
00:16:17J'aime bien ce stade du spectacle.
00:16:18Il y a toujours quelqu'un
00:16:19dans la salle qui est là,
00:16:20genre « Moi, je l'aime bien
00:16:21la peau du lait, pourquoi ? »
00:16:30Et moi, je l'aimais bien,
00:16:31Christophe Schneider,
00:16:32c'était mon pote.
00:16:33Et un jour,
00:16:34sans crier gare comme ça,
00:16:35il vient me voir,
00:16:36il me pousse, il me dit « Toi !
00:16:37Je t'ai mis dans mon slip ! »
00:16:40Je lui dis « Non ».
00:16:42Et là, il me plaque au sol,
00:16:43il me dit « Ah !
00:16:44Je t'ai plaqué au sol ! »
00:16:45Je suis par terre, je dis
00:16:46« Il est sérieux, Christophe Schneider ?
00:16:47Il veut se battre avec moi,
00:16:48mais je ne peux pas pleurer
00:16:49devant Christophe Schneider.
00:16:50Si je pleure devant Christophe Schneider,
00:16:51moi, après, je suis en bas
00:16:52de la chaîne élémentaire, c'est mort.
00:16:53Tiens, fais quelque chose ! »
00:16:54Il me dit « Qu'est-ce que tu vas faire ? »
00:16:55Tous les potes autour
00:16:56commencent à se moquer de moi.
00:16:57« Oh !
00:16:58Il s'est fait plaquer au sol
00:16:59par Christophe Schneider !
00:17:00Oh, ça ne m'aurait pas plu, moi !
00:17:01Oh ! »
00:17:02Moi, à ce moment-là,
00:17:03ma tête a frappé le sol.
00:17:04J'ai de l'adrénaline dans le cerveau,
00:17:05je vois tout au ralenti.
00:17:06« Oh !
00:17:07Oh !
00:17:08Oh ! »
00:17:09Christophe Schneider,
00:17:10au-dessus de moi.
00:17:11« Oh !
00:17:12Oh !
00:17:13Oh !
00:17:14Oh ! »
00:17:15« Oh ! »
00:17:16« Oh ! »
00:17:17« Oh ! »
00:17:18« Oh ! »
00:17:19« Oh ! »
00:17:20« Oh ! »
00:17:21« Oh ! »
00:17:22« Oh ! »
00:17:23« Oh ! »
00:17:24« Oh ! »
00:17:25« Oh ! »
00:17:26« Oh ! »
00:17:27« Oh ! »
00:17:28« Oh ! »
00:17:29« Oh ! »
00:17:30« Oh ! »
00:17:31Et je me dis « Mais Khan, fais quelque chose ! »
00:17:33Et là, il y a mon poing qui se sert
00:17:34et je lui mets une de ces patates
00:17:35dans la tête.
00:17:36Elle fait « POF ! »
00:17:37Il attend d'être sonné
00:17:38et surprise.
00:17:39On dirait « Pof ! »
00:17:40« Oh ! Ah ! »
00:17:41Et elle est tombée.
00:17:42Tous les potes autour « considering »
00:17:43« Heh heh heh »
00:17:44« Eh ! »
00:17:45« Ouais ! »
00:17:46« Et deuxe, aujourd'hui, c'est un boxeur ! »
00:17:48« Allez, venez, on y va ! »
00:17:49« Christophe Schneider ! »
00:17:50« Attendez-moi, les gars ! »
00:17:51Moi dans ma tête, je suis là
00:17:52« Yes ! Je n'ai pas pleuré. »
00:17:53J'suis rentré chez moi et j'ai pleuré.
00:17:56Bah ouais, je l'ai aimé avec Christophe Schneider, c'était mon pote, je voulais pas lui faire du mal.
00:17:59Je lui ai dit, c'est fou parce que quand je reçois de la violence, je pleure.
00:18:03Et quand je donne de la violence, je pleure.
00:18:05Alors la vie, c'est comme ça.
00:18:07Et je suis au téléphone avec mon père, ça fait un mois que je suis à Paris, que je fais du théâtre.
00:18:10Et mon père me dit, Kyan, rentre à Reims, finis tes études de droit parce que la vie, c'est comme ça.
00:18:14Et je lui dis, non papa, non.
00:18:16Appelle maman, mets-la près du combiné, j'ai un truc à vous dire à tous les deux.
00:18:19Voilà.
00:18:20Peut-être que pour vous, la vie, c'est comme ça parce que vous êtes des réfugiés politiques, des immigrés, des migrants.
00:18:24Peu importe comment on vous appelle, des gens que bien peu de gens aident.
00:18:26Et que vous avez dû compter que sur vous-même.
00:18:28Vous avez fait des sacrifices.
00:18:29Mais aujourd'hui, grâce à vos sacrifices, moi, je peux faire des choix.
00:18:31Et mon choix, c'est celui de faire du théâtre.
00:18:33Alors peut-être que pour vous, la vie, c'est comme ça.
00:18:35Mais moi, ma vie, elle est pas comme ça.
00:18:47Allô ?
00:18:48Allô ?
00:18:49Allô ?
00:18:50Ah putain, ce cauchemaron !
00:18:56Mais moi, à ce moment-là, je suis heureux.
00:18:58Je suis à Paris, il fait beau.
00:18:59Je suis avec la colocataire.
00:19:00On vient de terminer une omelette ratée.
00:19:02Rémi, le mec qui m'héberge, rentre dans la cuisine.
00:19:04Il me dit, ça y est, Kyan, t'as fini tes flashbacks ?
00:19:05Moi, je suis là genre, ah ouais.
00:19:07Il me dit, OK, parce que je vous proposais une petite soirée ce soir.
00:19:10On sort tous les trois, histoire de se changer les idées.
00:19:14Ce genre de mec qui parle comme ça à la fin de ses phrases, c'est...
00:19:15On fait un truc ou pas ?
00:19:17On part en discothèque ?
00:19:20Moi, je lui dis, écoute, calme-toi.
00:19:22Je suis pas là pour me changer les idées.
00:19:24Je suis là pour faire du théâtre, moi.
00:19:25Je suis à Paris.
00:19:26Demain, je me lève tôt parce que je vais au théâtre.
00:19:27La colocataire, au quart de tour.
00:19:29Allez, Kyan, viens, viens.
00:19:30Moi, je suis célibataire en ce moment.
00:19:31J'ai envie de m'éclater.
00:19:32J'ai envie d'improviser jusqu'au bout de la nuit.
00:19:34J'ai envie de me changer les idées.
00:19:35Je fais, ben alors, on y va, alors, hein ?
00:19:38Ah, mec, j'étais tellement à fond sur la colocataire.
00:19:40Elle aurait pu me dire, allez, Kyan, tu viens, on va faire des maths toute la nuit.
00:19:47Et il n'est pas cassé !
00:19:50Ah, il y en a qui a mis le blague de mathématiques ?
00:19:51OK, cool.
00:19:52Je vais vous mettre des blagues de mathématiques dans le spectacle.
00:19:55Le soir venu, on...
00:19:56Ouais, ouais.
00:19:58Le soir venu, on sort tous les trois
00:20:00et on va au Banana Café à Paris.
00:20:02Le Banana Café, ouais.
00:20:03Y en a qui connaissent le Banana Café.
00:20:04Banana Café à Paris, ouais.
00:20:06C'est un bar gay, le Banana Café à Paris.
00:20:08Si tu t'attends à un bar à thème autour du fruit, t'es vite déçu.
00:20:14On arrive tous les trois devant le Banana Café
00:20:15et je dois vous faire une confidence.
00:20:17À ce moment-là, j'ai 20 ans
00:20:19et je suis con.
00:20:21Et tu sais pas quand t'es con.
00:20:24C'est pour ça que t'es con.
00:20:26Ouais, sinon tu serais pas con, tu changerais, tu vois.
00:20:29Et à ce moment-là, j'ai 20 ans
00:20:31et je suis con parce que je n'ai jamais vu d'homosexuel de toute ma vie.
00:20:35J'en ai déjà entendu parler.
00:20:38Dans les légendes qu'on se raconte autour du feu.
00:20:42Il paraît qu'à Paris, ils ont un quartier entier à eux.
00:20:46C'est vrai. Et que font-ils ?
00:20:48Ils sont soit coiffeurs, soit fleuristes.
00:20:52Et ils écoutent de la musique des années 80.
00:20:55J'arrive au Banana Café, assez déçu.
00:20:58Pas de bonbonnes de lac, aucune composition florale de qualité.
00:21:03On est trois hétéros dans un bar gay, je me dis qu'est-ce qu'on fout là ?
00:21:06La colocataire nous dit « Eh, venez les gars, venez au sous-sol, il paraît qu'il y a une bonne ambiance. »
00:21:09Moi je suis là, ben allez, 6 x 6, 36, c'est parti.
00:21:16On descend un petit escalier en collier maçon en pierre.
00:21:19Et à chaque pas que je fais, plus je descends, plus j'entends.
00:21:33Ils écoutent de la musique des années 80.
00:21:36Vous savez, la boîte à rimes des années 80.
00:21:39Vous savez la musique des pordos qu'on regardait quand on était gamins.
00:21:42Pas gamins, adolescents sinon, c'est tout.
00:21:44Pas gamins, adolescents sinon, c'est bizarre.
00:21:46Faut bander, regarde, au moment du traumatisme.
00:21:50Adolescents, adolescents.
00:21:52Y'en a, ils font genre ils ont pas la référence, regardez, bougez pas.
00:21:54Bonjour, c'est le plombier.
00:21:58Vous aviez la référence, Farid.
00:22:00Ça s'appelle l'inconscient collectif.
00:22:05Tu me rappellerais toute ma vie, le premier porno que j'ai vu quand j'étais adolescent, c'était un gars qui se tapait des jumelles.
00:22:09Et les femmes, pas d'objets, sinon c'est bizarre.
00:22:12Petites jumelles trouvées sur le bon coin, c'est ce qu'il fait.
00:22:15Non, non, mais les femmes.
00:22:17Allez, c'est parti.
00:22:20Déjà, je vois pas trop l'intérêt de se taper deux fois la même meuf identique.
00:22:22Je t'avoue, c'est le genre de mec, tu lui dis, tu veux quoi comme parfum pour tes deux boules de glace ?
00:22:25Il va te répondre, ah euh, vanille, vanille.
00:22:29Excellent choix, Michel, Michel.
00:22:34Je me rappellerais toute ma vie, c'était un spot de prévention contre le sida.
00:22:37Le mec avait mis un préservatif, bien entendu couché avec une des jumelles.
00:22:39Et un moment donné, il se retire, il va pour coucher avec l'autre.
00:22:42La fille l'arrête, elle lui dit, non, change condom.
00:22:48Ce qui veut dire change préservatif en anglais russe, c'est un peu chelou, tu vois.
00:22:51Et quand t'as 15 ans, c'est l'âge des phrases cultes.
00:22:55À ce moment-là, toute phrase que tu entends dans ta vie peut devenir une phrase culte pour toute ta vie.
00:22:59Et change condom, c'est devenu une phrase culte.
00:23:03Avec mes potes dans le quartier, change condom.
00:23:06Avec mon frère, change condom.
00:23:07Change condom.
00:23:09Avec mon frère, on peut partir en vacances, il y a 800 km de voiture, une phrase, change condom.
00:23:19Ça sent bizarre, là.
00:23:20C'est dehors.
00:23:24J'arrive au sous-sol du Banana Café, j'ouvre la porte.
00:23:27Et en deux secondes, je passe de je n'ai jamais rien vu à j'ai tout vu.
00:23:31Je découvre un nouveau monde, c'est Depardieu dans Christophe Colomb.
00:23:38Une nouvelle population, des nouvelles coutumes.
00:23:47Je suis à peine arrivé en bas, j'ouvre la porte.
00:23:49Il y a un mec qui vient me voir, il fait, salut, on s'embrasse ?
00:23:52Je lui dis, euh, ah bon ?
00:23:55Il me dit, pourquoi, tu veux pas ?
00:23:56Je fais, non, il me fait, ok, pas de souci.
00:23:58Et il repart tranquille en dansant, comme un oncle.
00:24:01Je me dis, mais il est génial cet endroit, c'est exactement comme ça qu'il faut faire.
00:24:04Une personne te plaît, tu vas la voir, tu lui demandes si elle te dit oui.
00:24:07Tu passes ta nuit, ta vie avec, si elle veut pas, pas de malaise.
00:24:10Tout le monde s'ambiance, on est dans un bon délire.
00:24:12Limite, dans cet endroit, ils se proposent leur bite comme des bouteilles de vin.
00:24:16Mais c'est un très beau produit.
00:24:18Vous pouvez m'en parler davantage ?
00:24:34J'ai très envie de faire tel choix,
00:24:36parce que j'ai envie de faire tout ça,
00:24:38et j'ai envie qu'on se moque,
00:24:40parce que ça me fait un peu peur.
00:24:42Vous me savez qu'à travers tout ça,
00:24:44C'est très rond en bouche.
00:24:48Alors je vais m'en prendre une.
00:24:52On est là, la colocataire.
00:24:54Remis-moi avec la colocataire, je continue à draguer.
00:24:56Je suis acosinus absolument.
00:25:00On boit un peu, on s'ambiance.
00:25:02Et moi à ce moment-là, mon objectif c'est la colocataire.
00:25:04Tu vois, je veux la séduire.
00:25:06Je sais qu'on se plaît, tu vois.
00:25:08Mais peut-être que je devrais faire le premier pas.
00:25:10Peut-être que je devrais essayer de l'embrasser.
00:25:12Je sais pas, j'ai 20 ans et je suis con.
00:25:14Parce qu'à ce moment-là, j'ai vraiment peur de commettre
00:25:16un acte hétéro dans un milieu homosexuel.
00:25:18Je sais pas pourquoi, dans ma tête,
00:25:20j'ai vraiment peur qu'il y ait un vigile qui arrive d'y face.
00:25:22Eh, vous faites quoi là ?
00:25:26Non, non, non !
00:25:28Pas de truc de dégénéré ici, hein !
00:25:32Vous faites ça chez vous, mais pas en public !
00:25:34Bande de guidons !
00:25:38Ouais, guidons, j'ai pas le droit d'insulte pour les hétrosexuels,
00:25:40y'en a pas. Y'a plein d'insultes pour les homos,
00:25:42y'en a pas pour les hétéros. C'est pas normal !
00:25:44Donc je me suis dit, quitte à insulter un homosexuel de pédale,
00:25:46autant insulter un hétéro de guidon, tu vois.
00:25:48Validé, pari, chanmé.
00:25:50Guidon. Guidon !
00:25:58Eh, je compte sur vous, pari, hein. Viralisez le truc, hein.
00:26:00Je veux que tout le monde dise guidon, hein.
00:26:02Je vous donne l'exemple. Toi, t'es là, tu marches dans la rue, tranquille,
00:26:04et y'a ce connard qui parle fort avec son téléphone portable,
00:26:06qui fait « ouais, je te l'avais dit ».
00:26:08Moi, je lui ai laissé aucune chance.
00:26:10Rien qu'à sa voix, c'est un connard.
00:26:12« Salut, ça va ? Ouais, je suis un connard. »
00:26:14Aucune chance.
00:26:16Mais t'sais, le genre de mec qui te bouscule
00:26:18et il part sans s'excuser, comme ça.
00:26:20Impuni.
00:26:22Là, tu peux y aller, là.
00:26:24Toi, t'es là. Pouf.
00:26:26« Il m'a bousculé, il s'est pas excusé.
00:26:28Non, mais ça va pas, le guidon ! »
00:26:30Le mec va faire
00:26:32« Eh oh ! »
00:26:36« Quoi ? »
00:26:44Y'a un mec qui a dit que j'étais un guidon,
00:26:46j'ai pas très bien compris.
00:26:48Il va rentrer chez lui, il va en parler à sa femme.
00:26:50« Chéri, on m'a dit que j'étais un guidon aujourd'hui.
00:26:52C'est pas vrai, mon cœur,
00:26:54mais enfin, qu'est-ce que ça veut dire ? Bah, je sais pas. »
00:26:56Il en dort plus la nuit.
00:26:58« J'suis pas un guidon !
00:27:00Oh, mon cœur,
00:27:02encore le même cauchemar que tu fais depuis des mois.
00:27:04C'est insupportable. »
00:27:06Il se fait virer de son travail.
00:27:08La presse s'empare de l'affaire.
00:27:10« Il y a un guidon dans le quartier. »
00:27:12Avec sa photo, les gens le reconnaissent dans la rue.
00:27:14« Regardez, c'est le guidon dont tout le monde parle ! »
00:27:16Au bout d'un an et demi, sa femme demande le divorce.
00:27:18« Prends les gosses avec moi ! Si ça se trouve, le gars avait raison,
00:27:20t'es vraiment un guidon ! Mais enfin,
00:27:22c'est moi un guidon ! »
00:27:30Donc voilà, si ça vous arrive,
00:27:32si vous bousculez quelqu'un dans la rue,
00:27:34excusez-vous, après ça ruine des vies, c'est chiant.
00:27:40Donc, comme je suis face à la colocataire,
00:27:42et je me sens un peu mal à l'aise parce que je pense au guidon,
00:27:44et du coup, je décide de pas l'embrasser.
00:27:46Elle voit que je suis mal à l'aise, et très gentiment, la colocataire me dit
00:27:48« C'est quoi, Kyan ? C'est pas grave.
00:27:50Viens, on part, on prend Rémi, et on rentre à l'appart.
00:27:52Ok ? Ok. On part à la recherche de Rémi.
00:27:54Rémi ! »
00:28:00« Rémi ? »
00:28:06« Rémi ! »
00:28:10Et à ce moment-là, je suis de dos,
00:28:12et j'entends la colocataire dans mon dos dire
00:28:14« Bah, Rémi, tu fais quoi ? »
00:28:22À ce moment-là, je me retourne,
00:28:24et là, tout passe en slow motion.
00:28:26Et là, je vois Rémi en train de sucer un gars.
00:28:30Il est avec une vigueur, mon pote.
00:28:32On avait l'impression qu'il était en train de poignarder
00:28:34son hétérosexualité en même temps, genre
00:28:36« Ah ! Ça fait 20 ans que tu me gâches la vie ! »
00:28:38T'sais, avec le mec qui se fait sucer...
00:28:40« Putain, mais Kyan, mais enfin, c'est quoi ? C'est sketch !
00:28:42Mais enfin, c'est pas un poignard, c'est ma bite ! »
00:28:44Zéro point pour la poésie, c'est ma bite.
00:28:4610 000 plus tôt. Vous voulez de la poésie ?
00:28:48Paris, bonsoir.
00:28:50C'est ma bite, le nouveau spectacle de Kyan qu'aujourd'hui.
00:28:52Bonjour, deux places pour Kyan.
00:28:54Bonjour, deux places pour C'est ma bite, s'il vous plaît.
00:28:56Merci beaucoup.
00:28:58Donc, la colocataire dit
00:29:00« Bah, Rémi, tu fais quoi ? »
00:29:02Et là, Rémi, il a léché l'arme du crime.
00:29:04Il a léché.
00:29:06C'est pas fait exprès. Je te jure, c'est pas fait exprès.
00:29:08Déjà, c'est pas...
00:29:10Il a léché l'arme du crime.
00:29:12Et là, Rémi, il a lâché l'arme du crime.
00:29:14Il a fait...
00:29:20Elle lui dit « Bah, on y va ? »
00:29:22Et là, Rémi, il a dit « On y va ? »
00:29:24Mais de trois manières différentes. Il a fait « On y va ? »
00:29:26« On y va ? » « On y va. »
00:29:28Et on y est allés.
00:29:30On se retrouve tous les trois dans la nuit.
00:29:32Il y a un vrai silence dans la rue. Comme ça, on marche côte à côte.
00:29:36Et je vois, Rémi, il a peur que je le juge.
00:29:38Et moi, clairement, je vous le dis.
00:29:40Je le juge.
00:29:42Mais je suis là « Bah alors, Rémi...
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00:33:34raison dans des débats sans fin jusqu'à un moment de compte que deux personnes peuvent
00:33:36avoir raison en même temps.
00:33:38J'ai réalisé qu'il ne faut jamais faire ses courses au supermarché quand t'as faim
00:33:40sinon t'achètes tout le magasin.
00:33:41Je me suis souvent répété, il faut être heureux tout seul pour être heureux en couple
00:33:45mais je me suis mis plein de fois en couple parce que je n'étais pas heureux tout seul.
00:33:47J'ai été heureux mais j'ai continué de voir mon psy parce que j'ai compris que c'est
00:33:50bien d'aller voir un psy quand ça ne va pas mais que c'est encore mieux d'y aller
00:33:53quand ça va bien.
00:33:54J'ai...
00:33:55Il y a un psy.
00:33:56Oui c'est ça, venez, venez.
00:34:02J'ai cherché des copains d'avant sur Facebook parce qu'ils n'étaient pas sur copains d'avant.
00:34:06J'ai retrouvé des pères mariés, des mères de famille et Violette du Bourg-Toumieux.
00:34:10Eh ouais ! Yes ! Je lui ai écrit, je lui ai dit que j'étais désolé de l'avoir
00:34:16fait pleurer à cause de mes bonbons formes de cœur.
00:34:17Elle m'a écrit, elle m'a dit qu'elle était désolée d'avoir pleuré à cause
00:34:20de mes bonbons formes de cœur, c'était mignon.
00:34:21J'ai réalisé que vieillir c'est pas perdre ses cheveux et avoir des poils blancs,
00:34:24vieillir c'est voir des proches partir et continuer de vivre quand même.
00:34:27Par contre, je ne sais toujours pas pourquoi j'ai deux bras.
00:34:31J'ai réalisé que boire une bonne verveine avant de me coucher,
00:34:33c'était un bon délire.
00:34:34Je me suis mis à voir des amis qui sont mis à se marier, à voir des enfants
00:34:36et à partir beaucoup plus tôt quand on est dans le restaurant.
00:34:38Du coup, je suis sorti tout seul du restaurant avec Okao qui m'a engrainé là en boîte.
00:34:41Alors que je suis vieux et que je ne vois plus d'alcool,
00:34:42je me suis retrouvé à 3h du matin en train de danser comme un oncle
00:34:44au milieu de gens beaucoup plus jeunes que moi.
00:34:45À ce moment-là, 20 ans étaient passés.
00:34:47Donc là, ça fait une demi-heure que je suis sur la piste de danse.
00:34:48Dans mes flashbacks, je ne danse même plus, je suis comme ça.
00:34:54Et je pense à ce que je dis genre,
00:34:55« Diadème, Bracelet Rose,
00:34:58Sucerémie. »
00:35:05Tu sais que les jeunes de 20 ans, genre,
00:35:06« Il est chelou le mec de 20 ans. »
00:35:11Et je prends conscience du grotesque de la situation.
00:35:13Je me dis, « Putain, c'est fou qu'il y a...
00:35:14Qu'est-ce que tu fais là ?
00:35:15Rentre chez toi, va te faire une bonne verveine ça.
00:35:17Tu sais que c'est bon pour toi. »
00:35:18Donc, je quitte la piste de danse.
00:35:20Et avant de sortir de la boîte de nuit,
00:35:21je croise un ancien plan cul à moi.
00:35:23Alors, je n'aime pas trop le terme plan cul
00:35:24parce que je trouve que c'est un peu réducteur.
00:35:25C'est un peu genre...
00:35:28Ferme !
00:35:29Alors, oui.
00:35:31Oui, c'est du sexe, mais pas que.
00:35:32Tu vois, moi maintenant, j'ai 39 ans,
00:35:33j'aime bien coucher avec une femme,
00:35:34mais j'aime bien me réveiller avec.
00:35:35Tu vois, discuter, faire des petits-déj,
00:35:37manger des sushis.
00:35:38Il y a un côté un peu stylé, quoi.
00:35:39Classe, tu vois.
00:35:40Il y a même des choses aujourd'hui
00:35:41qui m'excitent beaucoup plus que l'orgasme.
00:35:43Par exemple, je rencontre une femme,
00:35:45on se fait un premier verre,
00:35:46et là, tu sais, c'est ce moment où tout est possible.
00:35:47Tu vois, on est sur la même longueur d'onde.
00:35:48On est là, putain, j'ai l'impression
00:35:49qu'elle va terminer ma phrase.
00:35:50Phrase, putain, c'est exactement ce que j'allais dire.
00:35:54On va marcher dans Paris.
00:35:56Paris scintille de mille feux.
00:35:57C'est un beau moment, tu vois.
00:35:59Et en vrai, t'arrives devant chez toi, avec elle,
00:36:01et t'as envie de continuer le moment.
00:36:03On l'invitait à monter,
00:36:04mais t'as pas envie d'être brusque, tu vois.
00:36:05T'as envie d'être élégant.
00:36:07Donc, t'es là, t'es...
00:36:09T'es bien.
00:36:11Oh, oh, oh, oh.
00:36:13Ça te dit de monter à l'appart ?
00:36:15Elle dit grave.
00:36:16Et on monte jusqu'à 2, 3, 4, 5 heures du matin,
00:36:18et on discute, on discute.
00:36:19Et à un moment donné, elle me dit cette phrase,
00:36:20qui, pour moi, est bien plus forte que l'orgasme.
00:36:22Elle me dit, Kian, je suis un peu fatigué.
00:36:24T'as pas un T-shirt ?
00:36:25Oh.
00:36:27Yes.
00:36:29Yes, t'as pas un T-shirt.
00:36:30Ça veut dire qu'elle va rester dormir.
00:36:31T'as pas un T-shirt.
00:36:32Moi, je suis là, je lui ai dit,
00:36:33écoute, sache que je viens de me niquer le genou.
00:36:45Aïe.
00:36:46Mais j'ai un T-shirt.
00:36:48Si tu veux.
00:36:50Je te jure, fin de tournée, ça va faire ça.
00:36:51Eh, Draguignan, ça va ?
00:36:55En fait, elle et moi, on cherche tous les deux l'amour.
00:36:57Mais chacun de son côté.
00:36:58L'amour, il est là-bas.
00:36:59Tout au fond.
00:37:00Moi, je suis tout seul, sur la route de l'amour,
00:37:01dans ma voiture.
00:37:02Elle, elle est sur le bas-côté.
00:37:03Du coup, je m'arrête, j'ouvre ma fenêtre.
00:37:09Tu veux que je te dépose ?
00:37:11Non, parce que t'es toute seule.
00:37:12Je suis toute seule.
00:37:13Autant faire la route à deux, tu vois.
00:37:15Et puis, au pire, je te dépose au bord de la ville, derrière.
00:37:18Pas de pression, pas d'engagement.
00:37:19Chacun repart dans sa direction.
00:37:20Tu veux bien ? Cool, vas-y, monte.
00:37:21Elle monte.
00:37:23Je referme ma fenêtre.
00:37:24C'est une belle voiture.
00:37:25J'ai 39 ans.
00:37:27On fait un peu de chemin ensemble.
00:37:28Pendant le chemin, j'essaie de l'impressionner.
00:37:29Genre, tu savais qu'il y avait une petite flèche
00:37:30à côté du logo essence
00:37:31pour indiquer de quel côté...
00:37:33On apprend des trucs.
00:37:35Non, non, c'est dehors.
00:37:43Si tu veux, elle et moi,
00:37:44on est un peu comme des compagnons de route.
00:37:45Donc, j'allais sortir de la boîte de nuit
00:37:47dans cette ancienne compagne de route.
00:37:48Et je me rappelle très bien
00:37:49la période où j'avais rencontré cette compagne de route.
00:37:50C'était la même période
00:37:51où j'avais acheté mes chevaliers de Zodiac.
00:37:54Tout le monde voit ce que c'est, des chevaliers de Zodiac ?
00:37:56Pour ceux qui ne savent pas,
00:37:57ce sont des jouets de mon enfance
00:37:58que j'ai adorés.
00:37:59C'est simple.
00:38:00Aujourd'hui, chez moi, je les ai tous
00:38:01dans une belle vitrine.
00:38:02J'ai mis des lumières.
00:38:03Chaque chevalier est revêtu de son armure d'or.
00:38:06Je les ai mis dans des positions bien particulières.
00:38:08Il y en a un, il est un peu présomptueux,
00:38:10comme ça, avec sa rose.
00:38:12Il y en a un, il est en position d'attaque,
00:38:14prêt à bondir.
00:38:15Et il y a mon préféré,
00:38:16le chevalier du taureau.
00:38:17Je l'ai mis dans cette position.
00:38:21Comme ça, tous les jours, quand je passe devant lui,
00:38:22j'ai l'impression qu'il me dit
00:38:23« T'es mon champion, Kyan ».
00:38:25Et moi, je suis là
00:38:26« Un peu que je suis ton champion ! »
00:38:28« Bonne journée, taureau ! »
00:38:36Véridique !
00:38:37Véridique !
00:38:38Et donc, à l'époque,
00:38:39ce n'était pas encore ma compagne de route.
00:38:40Elle avait excité de monter dans mon appart,
00:38:41elle rentre chez moi
00:38:42et elle tombe nez à nez avec ma vitrine de jouets.
00:38:44Et ce qu'elle va dire sur mes jouets
00:38:45est très important, tu vois.
00:38:46C'est comme un test.
00:38:49Elle voit mes jouets et elle dit
00:38:54« Mais avant d'aller plus loin,
00:38:55laissez-moi vous parler de mes chevaliers. »
00:38:57C'est-à-dire que chaque génération
00:38:58a été obsédée par un jouet de son enfance.
00:39:00Pas vrai, Paris ?
00:39:01« Oui ! »
00:39:02Chaque génération a eu la tête niquée
00:39:03par un jouet de son enfance.
00:39:04Pas vrai, Paris ?
00:39:05« Oui ! »
00:39:06Moi, c'était les chevaliers de Zodiac.
00:39:07Pour d'autres gens, c'est Dragon Ball Z,
00:39:09Poly Pocket.
00:39:13Pour les gens qui sont plus jeunes,
00:39:14c'est Pokémon.
00:39:17Tamagotchi.
00:39:18Aujourd'hui encore ?
00:39:21Tu es jeune de 82 ans.
00:39:26Quoi d'autre ?
00:39:28Comment ?
00:39:29Bakugan ?
00:39:31Et c'est là que je découvre
00:39:32que je suis un putain de boomer.
00:39:33Ça y est.
00:39:34Bakugan !
00:39:35Je t'ai acheté du Bakugan,
00:39:36on t'aime bien les Bakugans !
00:39:37Ah, dis merci tonton !
00:39:38Allez !
00:39:42Pour les gens qui sont un peu plus vieux que nous,
00:39:43c'est les petites voitures,
00:39:44les petits soldats de plomb.
00:39:46Pour les gens qui sont encore plus vieux,
00:39:47c'était les oranges.
00:39:48Enfin, c'est pas tout non plus !
00:39:50Mais on a tous entendu cette phrase.
00:39:51« Moi, à Noël, j'avais une orange ! »
00:39:55Eh ben, fais-toi un jus, kiff !
00:39:59Moi, c'était les chevaliers de Zodiac.
00:40:00J'en avais pas quand j'étais gamin,
00:40:01ça coûtait trop cher.
00:40:02Il y avait un mec dans mon quartier,
00:40:03il en avait deux,
00:40:04automatiquement, c'était notre chef.
00:40:07Dominique Latapie.
00:40:10Je me rappelle, il nous invitait chez lui,
00:40:11on avait le droit de venir le regarder jouer à ses jouets.
00:40:15« Va jouer, regardez ! »
00:40:17Et j'adorais ça !
00:40:19J'étais là comme ça, tout seul,
00:40:20en désert,
00:40:22avec mon bracelet et mon diadème.
00:40:27C'était notre Squeezie de l'époque.
00:40:28On le regardait jouer.
00:40:30Ouais, Squeezie,
00:40:31jeune gars sur Internet qui joue à des jeux vidéo,
00:40:32il se filme en train de jouer à des jeux vidéo.
00:40:34Il y a des millions de gens qui le regardent
00:40:35en train de se filmer,
00:40:37et je sais qu'il y a des gens qui disent
00:40:38« Bah, c'est débile ! »
00:40:39Pourquoi les gens,
00:40:40ils regardent quelqu'un jouer à un jeu
00:40:41au lieu de jouer directement au jeu ?
00:40:44Et après, ils regardent le foot.
00:40:48Un point pour le gaming.
00:40:58Un été, on part en vacances,
00:40:59j'ai 6 ans,
00:41:00on fait Reims-Nice en voiture
00:41:01avec mon père et mon frère
00:41:02et je passe les meilleures vacances de ma vie.
00:41:04Mon père, que je connais habituellement
00:41:05plutôt sévère, plutôt renfermé,
00:41:06en vacances,
00:41:07il est détendu,
00:41:08de bonne humeur,
00:41:09de bonne ambiance.
00:41:10On est sur la plage avec lui,
00:41:11il nous paie des glaces.
00:41:12« Vous voulez des glaces, les enfants ? »
00:41:13« Oh oui, on veut une glace ! »
00:41:14Il s'ouvre à nous,
00:41:15il nous donne des conseils de papa.
00:41:18Vous savez, les enfants,
00:41:19dans la vie, il faut être gentil
00:41:20et honnête.
00:41:21Entre voler une orange
00:41:22et planter une graine,
00:41:23il vaut mieux
00:41:24planter une graine.
00:41:25Être gentil, c'est planter une graine.
00:41:26Alors bien sûr, au début,
00:41:27vous aurez l'impression
00:41:28de vous faire avoir,
00:41:29que ça ne vaudra pas le coup,
00:41:30mais à force de planter des graines,
00:41:32vous aurez plein d'orangers,
00:41:33plein d'oranges,
00:41:35et vous pourrez même en donner
00:41:36à plein de gens.
00:41:37« Oui, on peut avoir une glace ? »
00:41:42Dernier jour de vacances,
00:41:43on rentre tous les trois
00:41:44dans un magasin de jouets
00:41:45et on tombe nez à nez
00:41:46avec tous les chevaliers
00:41:47du Zodiac.
00:41:49Vous n'avez pas compris ?
00:41:50Tous les chevaliers
00:41:51du Zodiac.
00:41:53« Mais non, mais non,
00:41:54vous devriez dire quoi ?
00:41:55Mais c'est pas vrai ! »
00:41:56Attends, j'arrive.
00:41:57Dernier jour de vacances,
00:41:58on rentre dans un magasin de jouets
00:41:59avec mon père et mon frère
00:42:00et on tombe nez à nez
00:42:01avec tous
00:42:02les chevaliers
00:42:03du Zodiac.
00:42:06C'est une catastrophe
00:42:07de synchronicité.
00:42:09« Quoi ?
00:42:10Mais c'est pas vrai ! »
00:42:16Dernier jour de vacances,
00:42:18on rentre dans un magasin de jouets
00:42:19avec mon père et mon frère
00:42:20et on tombe nez à nez
00:42:21avec tous
00:42:22les chevaliers.
00:42:24« Putain, t'as tout dit ! »
00:42:25« Non, non, non,
00:42:26putain, t'as tout bousillé !
00:42:27T'as tout niqué ! »
00:42:30Là, je recommence.
00:42:32Moi, je vais vous raconter
00:42:33une des meilleures soirées de ma vie.
00:42:36Et cette soirée,
00:42:37elle est...
00:42:45Tous les chevaliers
00:42:49du Zodiac.
00:42:50« Quoi ?
00:42:51Mais c'est pas vrai ! »
00:42:53Je savais que vous diriez ça !
00:42:55Et là, on pète un câble
00:42:56avec mon frère.
00:42:57« Y'a tous les chevaliers !
00:42:58Y'a tous les chevaliers ! »
00:42:59Moi, je les compte devant moi,
00:43:00y'en a mille.
00:43:01Après, je compte comme un gamin
00:43:02de six ans,
00:43:03genre un, deux mille.
00:43:04On supplie notre père.
00:43:05« Papa, tu nous achètes
00:43:06des chevaliers ! »
00:43:07Et là, mon père dit
00:43:08un truc magnifique.
00:43:09« Vous savez quoi, les enfants ?
00:43:10Demain, on achète tous. »
00:43:11« On achète tous ! »
00:43:12Le soir, on rentre à l'hôtel.
00:43:13On est sous la couette.
00:43:14On dort plus.
00:43:15On est là.
00:43:16« Demain, on achète tous.
00:43:17Demain, on achète tous.
00:43:18»
00:43:19Et en deux secondes,
00:43:20on laisse la peau du lait
00:43:21à Christophe Schneider.
00:43:22« Demain, on achète tous.
00:43:23Demain, on achète tous.
00:43:24Demain, on achète tous. »
00:43:25On monte à l'arrière de la voiture.
00:43:26On scotche marron nos ceintures.
00:43:27On est prêts à partir.
00:43:28Mon père met les valises dans le coffre.
00:43:29Démarre la voiture.
00:43:30Direction le magasin de jouets.
00:43:31La voiture arrive devant
00:43:32le magasin de jouets.
00:43:33Et la voiture ne s'arrête pas.
00:43:41Et moi, je vois mon rêve
00:43:42s'éloigner comme ça.
00:43:43Je me retourne.
00:43:44Je dis « Papa, papa, papa !
00:43:45T'avais dit « Demain,
00:43:46on achète tous ! »
00:43:47On est demain !
00:43:49Tous ! »
00:43:50Et là, mon père,
00:43:51qui était détendu,
00:43:52de bonne humeur,
00:43:53de bonne ambiance,
00:43:54toutes les vacances,
00:43:55à ce moment-là, devient
00:43:56de marbre.
00:43:57Plus aucune émotion.
00:43:58Rien.
00:43:59Et si vous aviez été
00:44:00sur le trottoir
00:44:01du magasin de jouets
00:44:02et que vous aviez vu
00:44:03la voiture s'éloigner,
00:44:04vous auriez vu mon regard
00:44:05s'éloigner comme ça.
00:44:06L'incompréhension.
00:44:07En plein milieu.
00:44:10Et là, vous dites
00:44:11« Mais c'est horrible !
00:44:12Pourquoi ton père,
00:44:13il t'a promis un truc
00:44:14et il ne l'a pas fait ? »
00:44:15Alors, avant d'aller plus loin,
00:44:17c'est-à-dire que mon père
00:44:18s'appelait Aziz,
00:44:19il a grandi dans les années 50 en Iran.
00:44:20Tout le monde, c'est l'Iran ?
00:44:22Oui, vite fait.
00:44:23OK.
00:44:24C'est pas grave,
00:44:25vous allez à la première
00:44:26station-service,
00:44:27vous prenez le tuyau,
00:44:28le remontez à la source,
00:44:29c'est l'Iran.
00:44:30Petite blague géopolitique,
00:44:31ça fait pas de mal.
00:44:36J'aime bien,
00:44:37c'est que t'as toujours
00:44:38deux-trois Michel Septic
00:44:39dans le salle qui sont là.
00:44:40Euh, non.
00:44:41Non, ils vulgarisent beaucoup
00:44:42le comique, hein.
00:44:43C'est pas aussi simple
00:44:44que ça, la vie.
00:44:45Deme-même, Michel Septic,
00:44:46il va à la station-service
00:44:47et va faire bon autour.
00:44:48Je lui ai embouché un coin,
00:44:49le comique, il veut prendre
00:44:50le tuyau, un nappordeux quoi.
00:45:09Il arrivait à la meraspienne.
00:45:10Brrbrbrbrbr brbrbrbr
00:45:14Bboum, bboum, bboum, bboum, bboum, bboum, bboum, bboum, bboum, bboum, bboum !
00:45:15En plein désert !
00:45:16Aaaah !
00:45:17Euh !
00:45:18Ah !
00:45:19Mais enfin vous êtes qui vous ?
00:45:21Ben, on est les Iraniens !
00:45:22Rires
00:45:24Mais alors tout est vrai dans le spectacle de Kyan !
00:45:26Oui !
00:45:27Rires
00:45:31Vous avez des clous et des bis ?
00:45:32Rires
00:45:34Oui !
00:45:35Rires
00:45:36Rémy aussi c'est vrai ?
00:45:37Ah oui !
00:45:37Rires
00:45:38Et vous en pensez quoi vous ?
00:45:40Ah ben ici clairement il serait en tôle !
00:45:41Non je vous le dis, parce qu'après vous vous bourrez, vous prenez le feu, vous faites le tour de la voiture, vous tirez, vous tirez, et chez nous ça tire, ça tire, c'est super relou !
00:45:50Faites passer le mot !
00:45:54Ok.
00:46:01Alors, je vais vous dire quelque chose.
00:46:04Ok.
00:46:13Il revient en Europe, il passe par l'Allemagne.
00:46:20Il revient en France, il se gourde de route, il arrive à Normandie, il arrive à Caen.
00:46:25Hey Orelsan !
00:46:26Ah salut, ça va ?
00:46:34Ben Orel, t'es dans le spectacle de Kyan ?
00:46:36Ouais, c'est marrant.
00:46:39Vous en avez une troisième, Casino ?
00:46:41Vous en avez une troisième, Paris ?
00:46:44Ça c'est une ambiance !
00:46:49Vas-y Orel, dis un truc qu'ils ont kiffé à Paris.
00:46:56Et Michel Septique revient à Paris dégoûté, genre je l'aurais le comique, je l'aurais un jour.
00:47:03Donc, mon père s'appelait Aziz, il a grandi dans l'année 50 en Iran, il n'avait pas de père, il a grandi qu'avec sa mère.
00:47:07Et un été, sa tante vient faire 600 km de bus pour venir lui rendre visite.
00:47:11Et mon père, qui connaît sa tante habituellement plutôt sévère, plutôt renfermé, en vacances, il la découvre détendue, de bonne humeur, de bonne ambiance.
00:47:18Il est avec elle tout l'été, il joue ensemble avec ses jouets, donc avec ses oranges, certainement.
00:47:22On fait des jus, ouais !
00:47:23Des jus, des jus, des jus, des jus !
00:47:26Des jus, des jus, des jus, des jus !
00:47:29Des jus, des jus, des jus, des jus !
00:47:32La tante est arrivée, elle a dit, j'en ai un nouveau pour ta collection, ça s'appelle un pamplemousse.
00:47:37Mais je l'avais pas.
00:47:38Des jus, des jus, des jus, des jus !
00:47:41Des jus, des jus, des jus, des jus !
00:47:43Ça rentre dans la tête, ça devient.
00:47:44Vous allez voir, des jus, des jus, des...
00:47:46Demain, vous allez être là, des jus, des...
00:47:47ENCULÉ !
00:47:48Des jus, des jus, des jus, des jus !
00:47:51Des jus, des jus, des jus, des jus !
00:47:54Des jus, des jus, des jus, des jus !
00:47:57Ok, faites en calme.
00:47:58Des jus, des jus, des...
00:48:01Des jus, des jus...
00:48:02Mathieu Chédine.
00:48:08Je sais pas pourquoi j'avais ça.
00:48:10Y'avait Mathieu Chédine, voilà, il était là.
00:48:11Il était là ce soir.
00:48:12Il a jamais été là, il était là ce soir.
00:48:14Moi, ça fait plaisir, ça m'excite.
00:48:16Ça m'excite beaucoup, donc j'étais très excité.
00:48:19Vous allez voir, merci, ça m'a beaucoup excité, donc merci d'être excité.
00:48:26Des jus, des jus, des jus, des jus !
00:48:29Des jus, des jus, des jus, des...
00:48:37Merde, on a bu tous mes jouets !
00:48:40Vivement Noël prochain !
00:48:42Fin de l'été, la tante doit repartir faire ses 600 km de bus.
00:48:45Donc, ma grand-mère et mon père l'accompagnent sur le parking du bus.
00:48:47La tante monte dans le bus.
00:48:48Elle arrive à sa place.
00:48:49Elle commence à baisser la fenêtre.
00:48:51Elle commence à dire au revoir.
00:48:52Avant, on pouvait faire ça dans les bus.
00:48:54On pouvait baisser la fenêtre et dire au revoir.
00:48:55Y'avait un côté un peu romanesque, genre au revoir, au revoir.
00:48:58Maintenant, tu peux plus.
00:48:59Maintenant, t'as une vitre fixe avec un marteau rouge, t'es là.
00:49:14Avant, tu pouvais baisser la fenêtre.
00:49:15Donc, la tante s'exécute.
00:49:16Elle baisse la fenêtre.
00:49:17Elle dit au revoir.
00:49:18Au revoir, vas-y, c'était trop bien.
00:49:19Mon père est là.
00:49:20Grave, des jus, des jus, des jus !
00:49:22La grand-mère dit au revoir.
00:49:23Tout le monde se dit au revoir.
00:49:24C'est un beau moment.
00:49:26Et à ce moment-là, ma grand-mère prend mon père.
00:49:28Elle le soulève.
00:49:29Elle le passe par la fenêtre du bus.
00:49:30Elle referme la fenêtre.
00:49:31Et mon père est parti pendant deux ans, loin de sa mère, sans aucune explication.
00:49:37C'est une histoire vraie.
00:49:39Forcément, mon père, dans le bus, il a dû être là.
00:49:44Euh, sorry.
00:49:46Non, excuse-moi, tata, parce que je t'ai dit au revoir, mais je suis venu avec toi.
00:49:49C'est pas le concept du au revoir, normalement, ça.
00:49:52Et là, la tante, qui était détendue, de bonne humeur, de bonne ambiance,
00:49:54toutes les vacances, à ce moment-là, devient...
00:49:56de marbre.
00:49:57Plus aucune émotion, rien.
00:49:59Et si vous aviez été sur le trottoir du parking du bus,
00:50:01et que vous aviez vu le bus s'éloigner,
00:50:03vous auriez vu le regard de mon père s'éloigner comme ça.
00:50:05L'incompréhension en plein milieu.
00:50:09Et donc, moi, je rentre de Nice pour aller à Reims avec mon père et mon frère.
00:50:11Et je dis, mais papa, papa, t'avais dit, demain, on achète tous.
00:50:14Et mon père est devant, de marbre.
00:50:16Il ne répond plus.
00:50:17Et je pense qu'il a dû se dire, oh, ça va.
00:50:20Il va gueuler pendant deux, trois heures.
00:50:22Et après, il va oublier.
00:50:28J'ai pas oublié.
00:50:30Eh, moi, demain, on achète tous, ça veut dire un truc pour moi.
00:50:32Moi, si aujourd'hui, au hasard, j'appelle mon frère, je lui fais,
00:50:34eh, tu sais quoi, demain, on achète tous, il tremble.
00:50:37Tu sais quoi, le jour où j'ai eu de l'argent ?
00:50:38J'ai acheté tous !
00:50:41Je suis allé au magasin de joie, j'ai dit, bonjour monsieur,
00:50:42je vais prendre les chevaliers.
00:50:43Il m'a dit, lesquels ?
00:50:44Tous !
00:50:45Les milles !
00:50:48Et chez moi, il y a une vitrine, OK ?
00:50:49Avec des lumières, des positions.
00:50:50T'es bon, je suis champion ?
00:50:51Ben ouais, je suis tout champion !
00:50:56Et quand je ramène une femme à la maison
00:50:57et qu'elle voit ma vitrine,
00:50:59eh ben, c'est un putain de test !
00:51:05Et donc, la fille rentre chez moi,
00:51:07elle voit mes jouets et elle dit,
00:51:09ha ha ha, c'est quoi ce gros truc de geek ?
00:51:12Ha ha ha ha !
00:51:19Ha ha ha !
00:51:29Là, à ce moment-là, j'ai envie d'appeler un taxi,
00:51:30le taxi en bas, OK, je prends la fille par la main,
00:51:32je la désends, marche, marche, marche,
00:51:33j'arrive devant le taxi, je baisse la fenêtre du taxi,
00:51:34je soulève la fille, je la passe dans le taxi,
00:51:36je referme la fenêtre, elle part,
00:51:38et si vous étiez avec moi sur le trottoir, là,
00:51:39vous verriez son regard s'éloigner comme ça,
00:51:40l'incompréhension en plein milieu.
00:51:50Il faut que je vous avoue un truc,
00:51:52ça ne m'appartient pas, ça,
00:51:54le masque de marbre,
00:51:55moi, je ne suis pas né avec ça, moi,
00:51:56c'est un truc qu'on m'a transmis,
00:51:58le masque de marbre,
00:51:59c'est un truc que ma grande-tante avait, là,
00:52:00dans sa tête,
00:52:01elle l'a mis devant mon père,
00:52:02du coup, mon père l'a vu,
00:52:03du coup, elle lui a transmis,
00:52:04du coup, mon père l'a mis,
00:52:05il me l'a montré, je l'ai vu,
00:52:06il me l'a transmis,
00:52:07et maintenant, je le laisse,
00:52:08ce masque de marbre,
00:52:09et à mon tour, je peux le transmettre
00:52:10à cette fille en lui montrant,
00:52:11et elle va le transmettre à d'autres gens
00:52:12et ainsi de suite, et ainsi de suite,
00:52:13est-ce que je décide
00:52:14de transmettre quelque chose de négatif
00:52:15de mes ancêtres,
00:52:16ou est-ce que je décide
00:52:17de transmettre quelque chose de positif,
00:52:18tu vois, c'est moi qui choisis,
00:52:19là, à ce moment-là,
00:52:20donc, je suis là,
00:52:21avec le masque de marbre,
00:52:22il est là,
00:52:23je décide de le casser en deux,
00:52:24je le dégage,
00:52:25et à la place,
00:52:26je décide de planter une graine,
00:52:28et je lui explique tout,
00:52:29depuis le début, à cette fille,
00:52:30tout,
00:52:31Nice, Liran, Squeezie,
00:52:32Aurel-San,
00:52:33des jus, des jus,
00:52:34des jus, des jus,
00:52:35et c'est pour ça
00:52:36que j'ai une vitrine de jouets,
00:52:37parce que chaque matin,
00:52:38quand je les vois,
00:52:39ça me rappelle qui je suis
00:52:40et d'où je viens,
00:52:41et je vois qu'elle est touchée
00:52:42par rapport à mon histoire,
00:52:43elle est touchée,
00:52:44et je vois qu'elle est touchée
00:52:45par rapport à mon histoire,
00:52:46elle se dit,
00:52:47oh, merde,
00:52:48je l'ai jugé un peu vite,
00:52:49ce garçon,
00:52:50il est beaucoup plus sensible
00:52:51qu'il n'y paraît,
00:52:52et on a baisé,
00:52:53et ensuite,
00:52:54on a dormi ensemble,
00:52:55et on s'est dit,
00:52:56c'est bon,
00:52:57c'est bon,
00:52:58c'est bon,
00:52:59c'est bon,
00:53:00c'est bon,
00:53:01c'est bon,
00:53:02c'est bon,
00:53:04et ensuite,
00:53:05on a dormi ensemble,
00:53:06on s'est réveillé ensemble,
00:53:07on a fait des petits-déj,
00:53:08des sushis,
00:53:09et c'est comme ça
00:53:10qu'elle est devenue
00:53:11ma compagne de route.
00:53:15C'est une belle histoire.
00:53:17J'allais sortir
00:53:18de la boîte de nuit,
00:53:19je croise cette ancienne
00:53:20compagne de route,
00:53:21et je me dis,
00:53:22je vais m'en finir
00:53:23tout seul,
00:53:25merci au cas où.
00:53:28Je fais ça, tu vas bien ?
00:53:29Elle me dit,
00:53:30ouais, j'ai un mec.
00:53:31Je fais,
00:53:33mais elle est venue
00:53:34avec une copine à elle,
00:53:35elle me présente sa copine,
00:53:36et le courant passe très,
00:53:37très bien entre nous,
00:53:38on discute, on rigole,
00:53:39et à un moment donné,
00:53:40elle me plaît, cette fille,
00:53:41donc je commence à la draguer,
00:53:42et sans me vanter,
00:53:43j'ai un talent,
00:53:44je peux très vite comprendre
00:53:45qui j'ai en face de moi,
00:53:46je peux très vite interpréter
00:53:47les signaux qu'on m'envoie,
00:53:48je suis comme un détective,
00:53:49genre,
00:53:50et là,
00:53:51ce que je veux savoir,
00:53:52c'est si cette fille
00:53:53avec qui je parle,
00:53:54je veux savoir
00:53:55si elle a un copain.
00:53:56Donc,
00:53:57j'analyse la conversation,
00:53:58OK,
00:53:59pendant les 25 dernières minutes,
00:54:00elle a souri trois fois,
00:54:01fois, fois, fois,
00:54:04elle a passé sa main
00:54:05dans les cheveux quatre fois,
00:54:06fois,
00:54:08et à un moment donné,
00:54:09elle a dit,
00:54:10ouais, c'est exactement
00:54:11ce que dit mon copain,
00:54:12OK.
00:54:17Réfléchis,
00:54:18Kyan, il y a un indice.
00:54:23OK, Kyan,
00:54:24affaire classée,
00:54:25ma vie est triste.
00:54:26Donc, c'est mort,
00:54:27j'ai dragué deux filles ce soir,
00:54:28deux râteaux,
00:54:29clairement pas une bonne soirée,
00:54:30donc je vais repartir,
00:54:31mais juste avant,
00:54:32je sais pas pourquoi,
00:54:33je décide d'être honnête avec elle,
00:54:34et je dis,
00:54:35voilà, tu me plais,
00:54:36je sais que t'as un mec,
00:54:37mais si jamais
00:54:38cette situation change un jour
00:54:39et que tu veux prendre un café
00:54:40avec moi,
00:54:41ça me ferait super plaisir,
00:54:42alors je te laisse mon numéro,
00:54:43OK,
00:54:44salut.
00:54:47Il est là,
00:54:48le numéro.
00:54:51Je plante une graine.
00:54:53Et je quitte enfin
00:54:54la boîte de nuit,
00:54:55je me retrouve à Paris,
00:54:56quatre heures du mat,
00:54:57on la connaît,
00:54:58on la connaît l'ambiance,
00:54:59c'est glauque,
00:55:00t'es tout seul,
00:55:02y'a un mec là-bas.
00:55:03Aaaaaah !
00:55:06La vie,
00:55:07c'est comme une toupie !
00:55:08Oh non.
00:55:13Une nouvelle albote
00:55:14de grande gueule malade.
00:55:16Et je vois le gars,
00:55:17il m'a repéré,
00:55:18tu vois ce moment où tu dis,
00:55:19oh non, c'est pour moi.
00:55:21Tu sais, des fois,
00:55:22c'est pour quelqu'un d'autre,
00:55:23tu dis, oh ça va,
00:55:24c'est pour quelqu'un d'autre.
00:55:25Mais là, c'est moi
00:55:26qui l'a repéré,
00:55:28là il me fonce dessus,
00:55:29il passe de réverbère
00:55:30en reverbère,
00:55:31ombre lumière, ombre lumière.
00:55:32Je vois de plus en plus
00:55:33de détails,
00:55:34imperméable, dégueulasse,
00:55:35basket sans lacets,
00:55:36barbe de mille jours,
00:55:37il titube à moitié comme ça,
00:55:38il me chope au visage,
00:55:39il me fait, écoute-moi bien !
00:55:41J'ai tout perdu dans ma vie, tout !
00:55:42Mais il me reste juste une chose,
00:55:43juste une question.
00:55:45C'est quoi un guidon ?
00:55:58Vous avez aimé cette blague, Paris ?
00:56:00Oui !
00:56:01Il y en aura d'autres ?
00:56:02Oui !
00:56:03Il y en aura d'autres ?
00:56:04Oui !
00:56:05Il y en aura d'autres ?
00:56:06Oui !
00:56:07Et je reviens à mon plan initial,
00:56:08c'est-à-dire je rentre chez moi seul,
00:56:09je pousse la porte de chez moi seul,
00:56:11je me fais ma petite verveine seule
00:56:12et je me couche.
00:56:14Vous êtes mes champions.
00:56:16Je me mets dans mon lit,
00:56:18je pose ma verveine
00:56:19sur ma table de nuit.
00:56:21Elle fume encore un peu.
00:56:28Oh !
00:56:31Bonne nuit, Yann !
00:56:36Allez, viens !
00:56:40Danse avec moi !
00:56:44Voilà !
00:56:47Tu la sens, la solitude ?
00:56:54Allez, bonne nuit, Yann !
00:56:55Dors bien !
00:56:56Dors bien, nuit, Yann !
00:56:57Dors bien, nuit, Yann !
00:56:59Dors bien, nuit, Yann !
00:57:10Ah ! Je tombe !
00:57:13Vous aussi ?
00:57:15Là, je me réveille
00:57:16parce qu'il y a mon téléphone qui sonne,
00:57:17donc je prends mon téléphone.
00:57:18Ah non, c'est pas celui-là,
00:57:19c'est l'autre.
00:57:27Vous avez aimé cette blague, Paris ?
00:57:29Oui !
00:57:30Il y en aura d'autres ?
00:57:31Oui !
00:57:33Il y en a qui n'ont pas compris.
00:57:35Pourquoi ?
00:57:37C'est par rapport à la première partie.
00:57:40Pourquoi ?
00:57:45Je regarde mon téléphone
00:57:46et c'est mon ancienne compagne de route
00:57:47qui m'appelle.
00:57:48Je le sais parce que c'est marqué
00:57:49« Ancienne compagne de route qui appelle ».
00:57:50Donc je décroche,
00:57:51je reprends une petite gorgée de verveine
00:57:52histoire de m'hydrater un peu la gorge.
00:57:53Elle me dit « Allô, qui a mis ton téléphone ? »
00:57:55Elle me dit « Allô, Kian, je te dérange pas ? »
00:57:57Moi, je suis avec ma verveine, je suis là
00:57:58« Non, enfin, c'est pas comme si
00:57:59tu étais en train d'inventer Internet. »
00:58:07« Toi aussi, teste-le-moi avec le spectacle
00:58:08de Kian que j'en ai ! »
00:58:11Elle me dit « Bah voilà, je t'explique, Kian.
00:58:12Il est 6 heures du matin.
00:58:14Je sors de boîte avec ma copine.
00:58:15On travaille dans 3 heures,
00:58:16on sait pas trop quoi faire. »
00:58:17Je leur dis « Bah, dormez. »
00:58:19Elle me dit « Non, si on dort,
00:58:20on va être fatigués après. »
00:58:21C'est pas du tout logique, ça.
00:58:22Et là, t'as « Au cas où » qui réapparaît,
00:58:23qui fait « Bah, sinon,
00:58:24elles ont qu'à passer à l'appartement. »
00:58:26« Au cas où ! »
00:58:28Je dis « Bah, au cas où,
00:58:29vous n'avez qu'à passer à l'appartement.
00:58:30OK, on arrive dans 20 minutes.
00:58:31Clic ! »
00:58:32Là, mon pote, j'ai une angoisse.
00:58:34Je pose ma verveine sur ma table de nuit.
00:58:36Je me lève, je vais dans ma douche.
00:58:37Bon, là, clairement,
00:58:38je ne suis pas en train de me laver la nuque.
00:58:41Mais quoi, c'est important !
00:58:43C'est important d'être propre !
00:58:45C'est une des dernières volontés de mon père.
00:58:47Avant de mourir, il m'a toujours dit surtout
00:58:49T'imagines, mon père,
00:58:50il m'a vraiment dit ça avant de mourir.
00:58:51« Qu'il y a un approche.
00:58:53Les minutes s'en comptaient.
00:58:54Il faut que tu saches. »
00:58:56Tu sais, dans la vie,
00:58:57il faut être gentil et honnête.
00:58:58Entre voler une orange et planter une graine,
00:58:59il vaut mieux planter une graine.
00:59:00Être gentil, c'est planter une graine.
00:59:01Alors, bien sûr, au début,
00:59:02t'auras l'impression de te faire avoir
00:59:03que ça ne vaudra pas le coup.
00:59:04Mais à force de planter des graines,
00:59:05t'auras plein d'orangers, plein d'oranges.
00:59:06Et tu pourrais m'en donner
00:59:07un petit peu plus,
00:59:08un petit peu plus d'orange,
00:59:09mais tu pourrais m'en donner à plein de gens.
00:59:10Mais...
00:59:13Il faut surtout avoir une bite bien propre.
00:59:22Moi, je suis là.
00:59:23« Non, papa !
00:59:25Tiens, dis-nous,
00:59:26quels ont été ces derniers mots ?
00:59:30Oh !
00:59:31Oh !
00:59:32Oh !
00:59:33Oh !
00:59:34Oh !
00:59:35Oh !
00:59:36Oh !
00:59:37Oh !
00:59:39Vous êtes gentil et honnête ! »
00:59:41Je reconnais bien, là,
00:59:42la sagesse de l'Iran.
00:59:46Je sors de la douche,
00:59:47je m'habille, je suis prêt.
00:59:48Et comme prévu,
00:59:49les filles arrivent 20 minutes après.
00:59:50Moi, je suis méga stressé.
00:59:51Elles, elles sont super détendues.
00:59:53Bière à la main,
00:59:54chewing gum à la bouche.
00:59:57Classe, pas dégueulasse.
00:59:58Distinguez.
01:00:00Non, distinguez.
01:00:01Genre comme ça.
01:00:02Je l'ai mal fait peut-être, c'est ma faute.
01:00:04C'est où j'ai mal fait le mime,
01:00:05regarde, je le refais.
01:00:06Bière à la main,
01:00:07chewing gum à la bouche.
01:00:12Non, c'est sympa chez toi, Kyan.
01:00:14Un peu comme dans un porno.
01:00:16« Salut, antiréparateur,
01:00:19j'ai cassé ma voiture.
01:00:22J'ai une clé à molette, absolument. »
01:00:30Vous avez aimé cette blague, Paris ?
01:00:32Y en aura d'autres.
01:00:34Elles se mettent à l'aise
01:00:35avec leur bière sur le canapé.
01:00:36Elles boivent, elles rigolent.
01:00:37Et dans un éclat de rire,
01:00:38il y en a une qui renverse de la bière
01:00:39sur mon canapé.
01:00:40Elle fait une tâche énorme et elle dit
01:00:41« Oh non,
01:00:43on pourra pas dormir sur le canapé, du coup. »
01:00:47« Oh, OK.
01:00:50Il y a six éléments moelleux
01:00:51dans mon appartement.
01:00:52Mon canapé, mon lit
01:00:53et leurs quatre seins. »
01:00:58Ils ne peuvent pas dormir
01:00:59sur leurs quatre seins
01:01:00ni sur le canapé.
01:01:01Du coup, ils restent en stand-by.
01:01:02« Kyan, on fait des recherches. »
01:01:04« Kyan, tu nous fais à manger. »
01:01:05Mais vite fait, tu vois,
01:01:06genre des ravioloseppes,
01:01:09huile de truffe, saffron.
01:01:10J'ai 39 ans.
01:01:13Elles mangent, elles boivent.
01:01:14C'est normal, ça déchire
01:01:15ce que je viens de faire.
01:01:16Elles posent leur assiette
01:01:17et elles parlent et elles parlent
01:01:18et elles parlent et elles parlent.
01:01:19Et moi, je suis bien là comme ça,
01:01:20je les écoute.
01:01:21Elles parlent et elles parlent
01:01:22et elles parlent.
01:01:24Et moi, je suis là.
01:01:32Et tu vois, à ce moment
01:01:33où tu te dis
01:01:35« Mais ça ne va nulle part. »
01:01:40« Et va te coucher, Kyan,
01:01:41ça sera beaucoup plus rentable
01:01:42en termes de sommeil. »
01:01:45Donc je me lève, je dis
01:01:46« Bon, les filles, moi, je vais me coucher,
01:01:47je suis fatigué. »
01:01:48Et je tente un dernier truc
01:01:49et je sais pas d'où ça me vient
01:01:50mais je dis
01:01:51« Mais il y a de la place
01:01:52pour trois dans mon lit. »
01:01:53Au cas où.
01:01:54J'entends « Ok, on arrive.
01:01:55T'as pas un tee-shirt ? »
01:02:06Je dis « Les filles, ça tombe très bien,
01:02:07j'en ai pléthore des tee-shirts. »
01:02:08Je leur donne deux tee-shirts.
01:02:09Elles me disent
01:02:10« Ok, Kyan, merci, c'est gentil.
01:02:11Nous, on va se changer
01:02:12dans la salle de bain.
01:02:13Pendant ce temps-là, toi,
01:02:14éteins la lumière
01:02:15et mets-toi dans le lit. »
01:02:16« Ok. »
01:02:17J'ai pas dit ça.
01:02:18J'ai juste dit
01:02:19« Oui.
01:02:20Très bien, madame.
01:02:22Allez-y.
01:02:24En avant la vie.
01:02:28Je crois que j'ai fait caca
01:02:29dans ma culotte. »
01:02:30C'est pas vrai, c'est pas vrai.
01:02:31C'est juste marrant.
01:02:32C'est juste marrant.
01:02:33C'est pas vrai, c'est pas vrai.
01:02:34Genre « Oh non !
01:02:35Je me suis piétiné ! »
01:02:36Non, c'est pas vrai.
01:02:37C'est juste drôle.
01:02:40Non, c'est pas vrai.
01:02:41C'est juste drôle.
01:02:42C'est pas vrai.
01:02:43Voilà, c'est pas vrai.
01:02:44« Oh non ! »
01:02:45Non, c'est pas vrai !
01:02:46C'est juste drôle.
01:02:47Voilà, c'est drôle.
01:02:50Elles vont dans la salle de bain
01:02:51et moi, je me retrouve
01:02:52devant mon lit, je me dis
01:02:53« Merde, comment je m'habille ?
01:02:56C'est une vraie question.
01:02:57Genre, je mets mon pyjama ?
01:02:58Eh, t'as vu, j'ai une poche.
01:03:04Je me dis « Non, vas-y.
01:03:05Quoi, caleçon, t-shirt ?
01:03:06Hum, que caleçon ?
01:03:07Non, que t-shirt ?
01:03:08Oh ! »
01:03:26Je me dis « Vas-y, caleçon, t-shirt,
01:03:27mais enlève les chaussettes.
01:03:28Ok.
01:03:30Maintenant, je me mets où dans le lit ?
01:03:31C'est une vraie question.
01:03:32Genre, au milieu, genre
01:03:33« Allô ? »
01:03:35À l'autre bout du lit, genre
01:03:36« Ah bah oui, mais bon ! »
01:03:37Ou devant, genre
01:03:38« Bon, alors, on y va ou pas, là ?
01:03:39On y va ? »
01:03:42Je me dis « Mets-toi devant
01:03:43et fais les trois.
01:03:48T'imagines, elles sortent
01:03:49à ce moment-là « On est prêtes !
01:03:54On se casse !
01:03:55Non ! »
01:04:02Je suis là.
01:04:03« Euh, je mets ma couverture.
01:04:05Je regarde ma verveine.
01:04:08What the fuck ?
01:04:10Bah, je sais pas.
01:04:11Tais-toi, verveine !
01:04:13J'attends comme ça pendant 20 minutes.
01:04:14C'est comme ça.
01:04:15La couverture.
01:04:16Elles mettent 20 minutes.
01:04:1720 minutes pour changer un t-shirt,
01:04:18c'est long pour changer un t-shirt.
01:04:19Et en plus, elles parlent pour s'en va.
01:04:20J'entends pas ce qu'elles disent.
01:04:21J'entends juste...
01:04:23De quoi elles peuvent parler pendant 20 minutes.
01:04:24« Tu crois que c'est le bon moment
01:04:25pour acheter du bitcoin ?
01:04:26Ouais, je crois que c'est le bon moment.
01:04:27Ouais.
01:04:28Quoi ?
01:04:3020 minutes après,
01:04:31elles arrivent.
01:04:32Lumière éteinte.
01:04:33Je suis dans mon lit, comme ça.
01:04:34Il y a mon ancienne compagne de route
01:04:35qui me passe par-dessus,
01:04:36qui se met là, au milieu.
01:04:37Et il y a la fille que je traquais
01:04:38encore quelques heures auparavant
01:04:39qui se met à l'autre bout du lit.
01:04:40Il y a un vrai silence.
01:04:41Et à ce moment-là,
01:04:42je suis pas bien, tu vois.
01:04:43Et là, t'as ma compagne de route
01:04:44qui me dit
01:04:45« Kian, je peux te poser une question ? »
01:04:46Moi, je fais genre
01:04:48« Ouais, vas-y.
01:04:49Pose une question.
01:04:50C'est important
01:04:51de poser des questions dans la vie.
01:04:52Ouais, faut poser des questions.
01:04:53J'ai la voix trop aiguë
01:04:54pour être détendu, genre
01:04:55« Bah ouais, faut poser des questions.
01:04:56J'ai la voix de Mickey.
01:04:57Bah alors, plutôt.
01:04:58Ça fait plaisir.
01:05:00Dingo, Mickey, plutôt.
01:05:02Ça va, Kian ?
01:05:03Ça va super.
01:05:05T'as déjà couché
01:05:06avec deux meufs ? »
01:05:09Là, je me dis
01:05:10« Putain, Kian.
01:05:11Vite, réponds à un truc.
01:05:12Réponds à un truc. »
01:05:13Je dis « Non, j'ai jamais couché
01:05:14avec deux meufs dans ce lit.
01:05:15Oh, n'importe quoi.
01:05:16Putain, mais qu'est-ce que tu t'inventes
01:05:17une vie de baiseur ?
01:05:18Genre, j'ai plusieurs lits.
01:05:19J'en ai un à Dubaï.
01:05:21J'en ai un à New York.
01:05:23J'en ai un à New York.
01:05:24Mais j'en ai un dans ce lit.
01:05:25Quand je suis stressé,
01:05:26j'ai la voix de Chirac.
01:05:27« Bonjour.
01:05:28Bonjour.
01:05:29Votez pour moi.
01:05:31Votez pour moi.
01:05:32Crac, crac.
01:05:33Mangez des pommes.
01:05:36What do you want ?
01:05:37Me to go to my plane
01:05:38to back to France ? »
01:05:42Et elle enchaîne.
01:05:43Elle est là parce que moi,
01:05:44j'ai déjà fait des plans à trois
01:05:45avec deux mecs, avec deux meufs.
01:05:46J'adore ça.
01:05:47Ok.
01:05:48Parmi les 16 milliards de sujets
01:05:49qu'on pouvait aborder,
01:05:50elle a décidé de parler
01:05:51du plan à trois.
01:05:52« Putain, j'ai pas la solution,
01:05:53Kyan.
01:05:54Tu m'entends ?
01:05:55Tu m'entends ?
01:05:56Annule tout.
01:05:57Vote.
01:05:58Vote.
01:05:59On annule.
01:06:00Vote.
01:06:01Vote.
01:06:02Allô ?
01:06:03Attends.
01:06:04Ah.
01:06:05Il y a ta mère qui veut te parler.
01:06:06Ouais, mon chéri.
01:06:07Ça va ?
01:06:08Ouais.
01:06:09Faut morder.
01:06:10Faut morder.
01:06:11Faut morder.
01:06:12»
01:06:13Vous avez aimé cette blague,
01:06:14Paris ?
01:06:15« Oui.
01:06:16»
01:06:17Il y en aura d'autres.
01:06:18« Oui.
01:06:19»
01:06:20Moi, je suis là.
01:06:21« Oui.
01:06:22»
01:06:23« Faut morder.
01:06:24»
01:06:25Et là, il y a un vrai silence
01:06:26et je me dis, mec.
01:06:27Mais tente un truc.
01:06:28Tente un truc.
01:06:29C'est la première fois
01:06:30qu'il y a deux meufs
01:06:31dans ton lit.
01:06:32Tente un truc.
01:06:33C'est comme sur l'autoroute.
01:06:34La sortie, il faut la prendre maintenant.
01:06:35Après, c'est Sochaux.
01:06:36C'est mort.
01:06:37Qu'est-ce que je peux faire ?
01:06:38Ok.
01:06:39My bad.
01:06:40Il y a des gens de Sochaux.
01:06:41Pas de souci.
01:06:42C'est quoi, le Sochaux
01:06:43de Sochaux ?
01:06:44Montbéliard.
01:06:45Ah, Montbéliard.
01:06:46Il y a des gens de Montbéliard
01:06:47ce soir ?
01:06:48Bonne soirée à Montbéliard.
01:06:49Peut-être que j'ai fait
01:06:50un mauvais choix dans ma vie.
01:06:51Je suis là.
01:06:52Il y a un silence
01:06:53et je me dis,
01:06:54Kian, tente un truc.
01:06:55Il y a deux meufs
01:06:56dans ton lit.
01:06:57C'est la première fois.
01:06:58Tente un truc, s'il te plaît.
01:06:59Mais qu'est-ce que je peux faire ?
01:07:00J'ai peur de me prendre un râteau.
01:07:01Imagine, je prends un râteau
01:07:02dans un plan A3.
01:07:03L'humiliation est totale.
01:07:04Déjà, quand tu prends un râteau
01:07:05dans un plan A2,
01:07:06c'est super humiliant.
01:07:07Tu vas pour embrasser la fille
01:07:08et là, en face de toi,
01:07:09tu fermes les yeux,
01:07:10tu te penches vers elle,
01:07:11tu t'enlèves,
01:07:12tu vas pour l'embrasser
01:07:13et la fille...
01:07:14Et la fille, elle fait...
01:07:15Hé, tu fais quoi, là ?
01:07:17Toi, t'es là.
01:07:23Je fais le chinois.
01:07:25Oui, je suis raciste.
01:07:33Mais imagine,
01:07:34tente un truc dans un plan A3.
01:07:35Kian, tu fais quoi ?
01:07:36Dégueulasse, pervers !
01:07:37Mais enfin, c'est ma meilleure amie.
01:07:38C'est comme ma sœur.
01:07:39Mais qu'est-ce que tu crois
01:07:40qu'il aurait pu se passer, moi ?
01:07:41Je sais pas.
01:07:42C'est déjà arrivé.
01:07:43Vanille, vanille.
01:07:44Dégage !
01:07:45Va dormir sur le canapé
01:07:46plein de bière.
01:07:47Je l'ai bien mérité, moi.
01:07:48Il y a deux meufs dans mon lit.
01:07:49Je vais m'acheter des trucs.
01:07:50Bravo, monsieur Cogendy.
01:07:51Ça vous apprendra.
01:07:53Allez, hop,
01:07:54sur le canapé plein de bière.
01:07:55C'est bien humide,
01:07:56mais je l'ai bien mérité.
01:08:05Floc, floc.
01:08:08Mais vite, Kian,
01:08:09tente un truc, tente un truc,
01:08:10tente un truc.
01:08:11Et là, je suis au bord de l'angoisse.
01:08:12Je suis pas bien.
01:08:13Ça va, Kian ?
01:08:14Bonjour !
01:08:16Je me dis, non, tu sais quoi ?
01:08:17C'est trop dangereux.
01:08:18Et du coup, j'ai rien tenté.
01:08:19Et ça, c'est terminé comme ça.
01:08:20Passez une bonne soirée, Paris !
01:08:26Ah !
01:08:27Je vous ai eus !
01:08:30Mais bien sûr,
01:08:31j'ai tenté quelque chose.
01:08:32Vous êtes des oufs ou quoi ?
01:08:34T'as cru que j'allais partir comme ça ?
01:08:35Mais t'es dingue !
01:08:38C'était trop marrant
01:08:39de vous voir applaudir.
01:08:40Sympa, mais déçu, tu sais.
01:08:43Pas ouf, la fin.
01:08:45Tout ça pour ça ?
01:08:47J'ai préféré l'ancien spectacle,
01:08:49personnellement.
01:08:53Si vous étiez à ma place, là,
01:08:55vous auriez vu un bus
01:08:56de vous partir comme ça.
01:09:08Vous voulez savoir la suite, Paris ?
01:09:09Oui !
01:09:10On rigole même plus.
01:09:11Oui.
01:09:12C'est pour un projet.
01:09:20OK, je vous rappelle la situation.
01:09:21Je suis dans mon lit.
01:09:23Compagne de route,
01:09:24fille que je regardais encore
01:09:25quelques heures auparavant
01:09:26à l'autre bout du lit.
01:09:27Et là, j'ai un plan.
01:09:28Je me dis, OK, Kian.
01:09:29Voilà ce que tu vas faire.
01:09:30Tu vas faire un bisou un peu fort
01:09:31dans la nuque d'une.
01:09:32Comme ça, l'autre,
01:09:33elle va entendre qu'il y a eu
01:09:34un bisou un peu fort
01:09:35et qu'on va se dire,
01:09:36il y a eu un bisou un peu fort
01:09:37et comme ça, elle va se dire,
01:09:38ah bah tiens,
01:09:39il y a eu un bisou un peu fort
01:09:40et comme ça, tu verras.
01:09:42Logique d'un enfant de 8 ans.
01:09:44Et j'y vais.
01:09:45J'ai le coeur qui bat à 1000.
01:09:46Ça fait 1, 2, 1000.
01:09:48Je m'approche de ma compagne de route.
01:09:49J'ai le souffle lourd.
01:09:56Elle me dit, Kian,
01:09:57je sens ton souffle chaud dans la nuque.
01:09:58J'ai l'impression
01:09:59qu'il y a un psychopathe
01:10:00derrière moi, là.
01:10:02C'est pas facile aussi, hein.
01:10:04Et j'y vais.
01:10:07J'y vais.
01:10:13Taisez-vous, taisez-vous.
01:10:15Deux meufs dans mon lit, taisez-vous.
01:10:17Une fois.
01:10:22T'as arrêté !
01:10:26Chut.
01:10:37Kian,
01:10:38il y a un dauphin chez toi ?
01:10:40Au-dessus, je crois.
01:10:41Il l'a emménagé
01:10:42il n'y a pas longtemps, ouais.
01:10:44Bonjour.
01:10:57Je sais très bien
01:10:58que tu ne fais pas aouu
01:10:59quand tu rigoles.
01:11:06Comme ça.
01:11:31Et là, t'as ma compagne de route
01:11:32qui sort.
01:11:33Retourne.
01:11:34Moi je suis là.
01:11:36Ah, non parce qu'après c'est Sochaux c'est mort.
01:11:41Et je n'oublierai jamais de toute ma vie ce qu'elle a fait.
01:11:45Elle me regarde et...
01:11:47Mais avant d'aller plus loin, laissez-moi vous parler de Sochaux.
01:11:49Sochaux c'est une petite ville de 3200 habitants
01:11:51où en fait il y a une petite boulangerie...
01:11:53Mais je déconne !
01:11:54Oh, je vous tiens !
01:11:56Vous êtes là, on s'en bat les couilles de Sochaux !
01:11:58On va se faire la suette !
01:12:00Oui !
01:12:02Balance la sauce, tiens !
01:12:05Boulangerie !
01:12:11T'as ma compagne de route qui est là comme ça,
01:12:13moi je suis là...
01:12:15Et d'un coup, elle m'embrasse, je fais yes !
01:12:17Yes !
01:12:19Après je dis yes dans ma tête, pas dans le lit, sinon c'est bizarre.
01:12:21Yes ! Yes !
01:12:23Tu me fais peur !
01:12:28On est là, on s'embrasse, la fille qui est à l'autre bout du lit,
01:12:30elle se lève, elle se rapproche,
01:12:32il fait noir, je vois rien.
01:12:34Mais t'sais c'est comme dans Matrix à la fin, je vois tous les chiffres en vert.
01:12:38Elle m'embrasse aussi, oh tout de suite, yes les amis !
01:12:40Là tout le monde s'embrasse, c'est très chaleureux comme moment je vous assure.
01:12:44Elle, elle s'embrasse entre elles pendant 4-5 minutes...
01:12:50Clairement pas un truc de guidon,
01:12:52ce qu'on est en train de passer là les gars !
01:12:54Et d'un coup, boum !
01:12:56Elle s'occupe de moi et je sais pas où me mettre, il fait noir,
01:12:58je sais pas où mettre mes mains, je suis là...
01:13:02Je suis comme un italien qui parle fort mais sous l'eau.
01:13:14Et elles continuent de s'occuper de moi, tu vois,
01:13:16elles descendent, elles arrivent dans cette zone,
01:13:18je sens leurs joues se frotter contre mes hanches,
01:13:20elles arrivent juste là et j'ai pas envie d'être vulgaire,
01:13:22mais j'ai quand même envie de vous raconter l'histoire, pareil.
01:13:24Vous voyez un hot dog ?
01:13:28Vous remplacez le pain par des bisous.
01:13:30Vous remplacez le pain par des bisous.
01:13:32Et un point pour la poésie ce soir.
01:13:40Et la saucisse c'est ma bite !
01:13:42Vous avez compris ? C'est la métaphore !
01:13:46Je suis un putain de poète ou quoi ?
01:13:52Même moi j'ai honte de la blague,
01:13:54je te jure, je te jure.
01:13:56Mais ça faillit le loyer.
01:13:58Elles se sont occupées de moi,
01:14:00il y en a une qui se met sur le dos, je me dis, ok Cannes, occupe-toi d'elles.
01:14:02Donc ce que je fais, c'est que je prends un préservatif que j'avais mis sous mon lit,
01:14:04au cas où.
01:14:06Je prends le préservatif, je le mets et c'est vrai que je suis dans une sale position.
01:14:08Lit mou, deux meufs qui bougent, il fait noir,
01:14:10mais j'ai 39 ans. Aujourd'hui j'ai 23 ans minimum de préservatif.
01:14:12C'est-à-dire qu'aujourd'hui je gère le préservatif.
01:14:14C'est-à-dire que si une nuit, je suis dans un bus,
01:14:16que le bus est renversé par le sida,
01:14:18que le bus part en tonneau dans une falaise,
01:14:20pendant le tonneau, je peux mettre un préservatif, les yeux fermés,
01:14:22et je suis le seul survivant, je vous jure.
01:14:24Michel Septique. Non !
01:14:26Non, non, non, non, non,
01:14:28il y aura juste un cadavre de toi avec une capote comme ça.
01:14:32Je mets le préservatif et on fait l'amour.
01:14:34Et quand je dis on fait l'amour, c'est qu'on est trois à faire l'amour.
01:14:36Moi je suis sur elle, l'autre est sur elle.
01:14:38Et en une minute trente,
01:14:40la fille elle a un orgasme.
01:14:42Quoi ?
01:14:44C'est ça le secret ? Faut être trois !
01:14:46Non parce que moi mon ex,
01:14:48elle me dit toujours j'ai jamais d'orgasme.
01:14:50Bah oui mais je suis tout seul.
01:14:58On tente des trucs, un peu de patience.
01:15:00J'ai fini de m'occuper d'elle,
01:15:02je vais pour m'occuper de l'autre,
01:15:04et là t'as mon frère qui apparaît et qui fait
01:15:06No change condom.
01:15:14Paris, faut qu'on parle.
01:15:16Je vois que vous passez une bonne soirée.
01:15:18Et depuis le début, je n'arrive pas à vous unir dans un seul et même applause.
01:15:20Je vais y arriver sur les deux prochaines blagues.
01:15:22Vous êtes prêts ?
01:15:24J'aimerais bien voir ça mon pote.
01:15:26Ok c'est parti, je change condom,
01:15:28je termine en apothéose avec l'autre.
01:15:30Forcément j'ai mon orgasme, je suis là
01:15:32Oh n'avance !
01:15:36Presque.
01:15:40Presque, presque.
01:15:42C'est pas grave, je vous aurais sur la prochaine blague.
01:15:44C'est un moment super humain tous les trois,
01:15:46je me retrouve sur le dos, j'ai une fille dans chaque bras comme ça
01:15:48et je me dis, et ben voilà.
01:15:50C'est pour ça que j'ai deux bras depuis le début.
01:16:02Tous ensemble, tous ensemble.
01:16:14A vous !
01:16:18Demain matin au boulot,
01:16:20à un moment donné on a fait polo popo.
01:16:22On a fait ADB, les bilibos.
01:16:24Regardez, ça s'appelle c'est ma bite.
01:16:30Vous avez aimé ces blagues Paris ?
01:16:34Il y en aura d'autres.
01:16:38Le soleil pointe le bout de son nez, les deux filles il faut qu'elles aillent bosser
01:16:40donc elles se lèvent, elles vont prendre leur douche.
01:16:42C'est normal. Va leur faire un bon petit déjeuner.
01:16:44Je me lève, je vais dans mon salon.
01:16:46Je lève la tête.
01:16:58T'es mon champion Kian.
01:17:02Arrête.
01:17:04Et je leur fais un petit déj mais vite fait.
01:17:08Oeuf mollet.
01:17:10Huile de trupe, safran.
01:17:12Le mec il en met partout, ça devient dégueulasse.
01:17:16Je leur fais un petit jus d'orange en hommage à mes ancêtres.
01:17:18Des jus, des jus, des jus, des jus.
01:17:20Des jus, des jus, des jus, des jus.
01:17:24Vous êtes si envoltés ce soir à Paris, ça tue.
01:17:28C'est la première fois que des gens le chantent à ce moment là.
01:17:30Des jus, des jus.
01:17:36Demain vous êtes là, l'enculé.
01:17:38Deux semaines après, des jus, des jus.
01:17:40Je te quitte, des jus, des jus, des jus.
01:17:44Elles mangent, elles boivent, il y a le moment des adieux.
01:17:46On est sur le pas de ma porte, tous les trois.
01:17:48On a vécu un moment très fort, très humain.
01:17:50Une forme de pudeur qui refait surface. On sait pas trop quoi se dire.
01:17:52Il y en a une qui me dit, putain c'était cool Kian.
01:17:54T'as été très gentil.
01:18:02Si on est là, limite on se fait la bise.
01:18:04On sait qu'on se reverra jamais parce qu'elles ont quelqu'un dans leur vie.
01:18:06Ça c'est cynique Paris.
01:18:08J'aime pas !
01:18:12Et elles partent en claquant la porte.
01:18:14Et moi comme un gros blaireau, j'écoute à la porte.
01:18:16Je veux entendre le debriefing.
01:18:18Je veux savoir si j'étais un bon coup, comme un bouffonde.
01:18:20Comme si elles allaient faire clap !
01:18:22Vraiment c'était un bon coup hein.
01:18:24T'as vu quand ils mangent, ça fait bam, bam, bam.
01:18:26Allez viens on va acheter du bitcoin !
01:18:32J'entends rien, deux chuchotements, rien.
01:18:36Et elles sont parties et je me retrouve tout seul chez moi, et j'ai dit putain c'est fou quoi.
01:18:40Qu'est-ce que je peux faire maintenant que c'est fini ?
01:18:42Vas-y Kyan prend une douche.
01:18:45Cette fois lave-toi la nuque.
01:18:49Je me lave la nuque, elle est nickel.
01:18:51Je mets mon pyjama.
01:18:53Je me remets dans mon lit, je mets ma couverture.
01:18:55Je regarde ma verveine.
01:19:00Bien wesh Kyan.
01:19:02On a passé une bonne soirée.
01:19:06Ouais grave, check.
01:19:07Euh, je suis une fumée.
01:19:11Je peux pas checker.
01:19:13Ah oui c'est vrai.
01:19:16Michel sceptique.
01:19:19Elle est encore chaude la tasse ?
01:19:30J'ai un chauve-tasse USB.
01:20:07Il nous manipule depuis le début.
01:20:10Et j'aime ça.
01:20:12Vous avez aimé ces blagues Paris ?
01:20:15Il y en aura d'autres.
01:20:18Et elles sont parties et je me retrouve tout seul dans mon lit, et je me dis putain c'est fou il y avait deux meufs dans mon lit ce soir.
01:20:23Moi j'ai l'impression d'être dans un film.
01:20:25J'ai l'impression d'être dans un film.
01:20:27J'ai l'impression d'être dans un film.
01:20:29J'ai l'impression d'être dans un film.
01:20:31J'ai l'impression d'être dans un film.
01:20:33J'ai l'impression d'être dans un film.
01:20:34Il y avait deux meufs dans mon lit ce soir.
01:20:36Moi si j'avais voulu organiser ça, planifier ça une seule seconde, ça serait jamais arrivé.
01:20:40Qu'est-ce qui s'est passé ?
01:20:42Attends y'a ma compagne de route.
01:20:43J'ai été gentil avec elle.
01:20:44On a fait un bout de chemin.
01:20:45On a fait des petits-déj.
01:20:46Les sushis étaient cool.
01:20:47Et la fille de ce soir, j'ai été honnête avec elle.
01:20:48Je lui ai dit qu'elle me plaisait.
01:20:50Attends, j'ai été gentil et honnête.
01:20:55J'ai planté des...
01:20:58Ah putain, mon père avait raison.
01:21:01Faut toujours avoir une bite bien propre.
01:21:04Ça va Paris ? Vous avez passé une bonne soirée ?
01:21:24C'est moi, je ne fais pas une vidéo genre « bonjour, bienvenue au séminaire ».
01:21:31Bref, quand j'étais petit, je ne comprenais rien, mais on disait que la vie, c'était
01:21:47comme ça.
01:21:48J'avais deux bras, un diadème et un bracelet rose et je vivais dans le scotch marron.
01:21:51Un jour, mon père m'a dit qu'il fallait planter des graines.
01:21:53J'ai compris que 30 ans plus tard, j'ai réalisé qu'il fallait communiquer parce
01:21:56qu'il n'y a pas de petite flèche à côté de nos relations pour savoir de quel côté
01:21:58elles vont.
01:21:59Maintenant que je sais pourquoi j'ai deux bras, j'ai compris que pour passer d'une
01:22:02graine à un arbre, il faut être patient.
01:22:03Très patient.
01:22:14Bref, moi, c'est Aziz.
01:22:16Quand j'étais petit, je n'avais pas de papa, mais apparemment, la vie, c'était
01:22:19comme ça.
01:22:20Quand j'avais 8 ans, je suis parti 2 ans avec ma tante, loin de ma mère, sans aucune
01:22:23explication.
01:22:24Je me suis promis que si un jour j'avais un enfant, je ne l'abandonnerais jamais.
01:22:26J'ai fait ce que j'ai pu pour être un bon père alors que je n'en ai jamais eu.
01:22:28J'ai scotché une parabole, j'ai repeint sa chambre presque en entier et je lui ai
01:22:32payé des glaces.
01:22:33J'ai été un bon papa.
01:22:34Je lui ai aussi dit qu'il fallait planter des graines, mais il n'a pas compris.
01:22:37Mais bon, la vie, c'est comme ça.
01:22:40Bref, moi, c'est Christophe Schneider.
01:22:43Ce que j'aime le plus au monde, c'est mes copains et la peau du lait.
01:22:46Je ne sais pas pourquoi, mes copains me tapent et je ne sais pas pourquoi, je les aime quand
01:23:00même.
01:23:01Un jour, ils sont venus me voir et ils m'ont dit « Christophe Schneider, il n'est pas
01:23:05capable de taper Kyan Kojandi ». J'ai essayé de taper Kyan Kojandi, il m'a tapé et tout
01:23:09le monde est parti.
01:23:10J'ai dit « Eh les gars, attendez-moi ! ». Ils ne m'ont pas attendu, je suis rentré
01:23:13chez moi et j'ai pleuré.
01:23:15Bref, moi, je suis la tante du petit Aziz.
01:23:20J'ai grandi dans le Valais-Vingt en Iran.
01:23:21Un jour, ma soeur m'a appelé et m'a demandé de m'occuper de son fils.
01:23:23J'ai dit « Oui ». Je suis allé voir Aziz, on a fait des jus, des jus, des… Paris !
01:23:27Des jus, des jus, des jus, des jus… Santé !
01:23:31On a bu tous ses jouets et il avait l'air triste.
01:23:33Je lui ai dit que ce n'était pas grave, que dans la vie, on peut planter des graines
01:23:36et avoir plein d'oranges.
01:23:37Ensuite, je lui ai expliqué que c'était comme être gentil et honnête.
01:23:41Il a compris.
01:23:42Puis, on est partis deux ans loin de chez lui.
01:23:43Il n'a pas compris.
01:23:44J'ai fait comme ma mère faisait avec moi, j'ai mis un masque de marbre et ça lui est passé.
01:24:03Bref, moi, je suis le chevalier du taureau.
01:24:05Et si je devais choisir un seul humain digne de ma cosmoénergie, ce serait mon champion,
01:24:09Fiat Cogendi.
01:24:15Arrête.
01:24:16Bref, moi, c'est Rémi.
01:24:20Je me suis marié avec mon mec.
01:24:22On s'aime énormément.
01:24:23On se fait des bonnes bouteilles de vin.
01:24:27Et vous savez quoi ?
01:24:28Eh ben, ce très rond en bouche.
01:24:32Bref, moi, c'est Thierry.
01:24:33Tout allait bien dans ma vie jusqu'au jour où j'ai bousculé quelqu'un et là…
01:24:39Enfin, c'est quoi un guidon ?
01:24:42Bref, moi, je suis l'ancienne compagne de route.
01:24:44Une nuit, en boîte, j'étais avec une copine et j'ai croisé un mec qui a toujours été super gentil avec moi.
01:24:48On a discuté, on a rigolé.
01:24:49Puis, il est parti.
01:24:50J'ai regardé ma copine.
01:24:51Elle m'a regardée.
01:24:52Je l'ai regardée.
01:24:53Elle m'a regardée.
01:24:54Ça fait plusieurs mois que je sens qu'elle a envie de coucher avec moi.
01:24:56Mais bon, elle n'a jamais couché avec une fille perso.
01:24:58Moi, j'ai déjà fait des plans à trois avec deux mecs, avec deux meufs.
01:25:02J'adore ça.
01:25:03J'ai pensé, peut-être qu'avec un mec gentil au milieu, elle sera plus détendue.
01:25:06Peu importe le mec.
01:25:11C'est pas très gentil ça, dis donc.
01:25:14Du coup, on est allé chez le mec gentil.
01:25:16Il a été gentil.
01:25:17Il nous a fait à manger.
01:25:18C'était bof.
01:25:19Il y avait trop de safran.
01:25:20Mais on n'a rien dit.
01:25:30C'est parce que c'était vite fait aussi, c'est pour ça.
01:25:32On est allé dans la salle de bain.
01:25:33On a parlé de Bitcoin.
01:25:34Après, on a couché tous ensemble.
01:25:36Et puis, on est parti.
01:25:37On a claqué la porte.
01:25:38Elle m'a chuchotée.
01:25:39T'es vraiment un bon coup.
01:25:40Je lui ai dit.
01:25:41Toi aussi.
01:25:44Clairement pas un truc de guidon, ce qu'on est en train de...
01:25:47C'est ouf quand on y pense à cette soirée.
01:25:48Je me demande vraiment comment elle a pu s'imbriguer.
01:25:50Comment elle a pu exister, cette soirée.
01:25:52Ah, je crois que j'ai compris.
01:25:54Bref, moi c'est Kian.
01:25:55J'ai 39 ans.
01:25:56Et seulement aujourd'hui, je comprends à quel point tout est lié.
01:25:57Pour que je passe une des meilleures soirées de ma vie,
01:25:59il a fallu que ma tante fasse des jus avec mon père.
01:26:01Que Christophe Stader me plaque au sol.
01:26:03Que mon père m'amène en vacances pour me donner des glaces, des graines et un masque de marbre.
01:26:06Que je sois con avec Rémi sur une musée 1980.
01:26:08Que je rencontre une compagne sur la route de l'amour.
01:26:10Que j'achète tout.
01:26:11Que je casse le masque de marbre.
01:26:12Qu'elle me prête dans sa bobine.
01:26:13Que j'en donne des t-shirts et qu'on partage un hot-dog tous ensemble.
01:26:21Et il a fallu tout ça aussi pour comprendre qu'il faut être gentil et honnête.
01:26:27Maintenant l'arbre a poussé.
01:26:28Et là, j'ai un fruit.
01:26:32Et ce fruit, c'est le fruit de mon passé.
01:26:36Et il y a plein de graines dedans.
01:26:38Bref, je vais aller les planter.
01:26:40Bonne soirée.
01:26:52Merci Paris, j'espère que vous avez passé une bonne soirée.
01:26:56On était à Paris ce soir.
01:27:08Et merci aux gens qui ont regardé.
01:27:10Merci à vous.
01:27:11Merci beaucoup pour votre confiance.
01:27:12Ça me touche énormément.
01:27:13On se retrouve bientôt.
01:27:14Prenez soin de vous.
01:27:15Salut.
01:27:20Merci à vous.
01:27:21Merci d'applaudir, s'il vous plaît, mon co-auteur.
01:27:24Comérateur en scène, Bruno Muschio, alias Nabou.
01:27:33Est-ce que vous avez passé une bonne soirée, Paris ?
01:27:37Est-ce que vous avez passé une bonne soirée, Paris ?
01:27:53C'est pour faire rigoler les gens.

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