• il y a 2 mois
Lucie Castet, candidate du Front Populaire au poste de Première Ministre s'entretient avec Sébastien Crépel co-directeur de la rédaction et Julia Hamlaoui, cheffe de l'Humatinale.

Crédit photo : © Demian Letinois Taillant

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Transcription
00:00pour bientôt, on vous le promet.
00:03Et oui, en effet,
00:05Lucie Castex, vous l'avez vu, on est tous ravis de vous accueillir ici
00:09à la fête de l'Humanité.
00:11Bien sûr, comme le disait Sébastien à l'instant, on aurait aimé,
00:15comme tout le monde dans le public, je pense, et comme tous ceux qui nous suivent
00:18en direct sur notre toute nouvelle chaîne Twitch,
00:21vous accueillir en tant que Première Ministre.
00:29Puisque, rappelons-le quand même, au cas où certains auraient passé les deux
00:32derniers mois sur Mars,
00:34vous êtes, Lucie Castex, la candidate du Nouveau Front Populaire à Matignon.
00:38Mais Emmanuel Macron a, de son côté, passé trop de temps sur Jupiter.
00:46Et il ignore carrément le résultat des élections législatives
00:50qu'il a lui-même pourtant provoqué avec la dissolution de l'Assemblée
00:54nationale et donc il ignore ainsi que la gauche a gagné ses élections
00:59législatives.
01:02On a donc pour le moment à Matignon un Michel Barnier
01:06que le RN est prêt à appuyer.
01:09Et oui, vous le savez, c'est une crise démocratique puissance
01:14dix mille,
01:15mais à laquelle la gauche n'a pas renoncé à apporter de solution et c'est
01:18justement ce dont nous allons parler avec vous dans l'heure qui vient.
01:22Mais d'abord, commençons par le commencement.
01:26Est-ce que vous pouvez nous dire quel a été votre sentiment lorsqu'il y a un peu
01:30plus d'une semaine maintenant,
01:31le Président de la République a nommé à Matignon
01:34un Premier ministre issu de LR, arrivé donc quatrième aux élections
01:37législatives et qui, de surcroît, n'a pas participé au Front Républicain.
01:42Bonjour à tous déjà, merci beaucoup pour votre invitation.
01:50Je suis vraiment très heureuse d'être parmi vous aujourd'hui et très honorée
01:54d'être votre invitée. Ce n'est pas la première fois, bien sûr, que je viens à la
01:57Fête de l'Humanité,
01:59mais c'est la première fois que je viens dans ces circonstances. Bonjour à tous
02:02et vraiment, je suis très heureuse d'être ici.
02:10Alors, pour répondre à ta question, quelle a été ma réaction lors de
02:14l'annonce de la nomination de Michel Barnier? Il y a eu évidemment de la
02:18stupéfaction, de la colère et de la déception,
02:22et voire un peu de sentiment de révolte, il me semble, et je pense que
02:26c'est quelque chose qui a été très partagé
02:28dans la population.
02:29Pendant des mois, on a attendu le nom de du ou de la Première ministre.
02:35On a fait tout ce qu'on a pu pendant des semaines pour montrer qu'on était
02:38capable de gouverner, qu'on s'était préparé,
02:40qu'on avait travaillé, qu'on avait...
02:42qu'on était prêt, on a montré qu'on était prêt à bâtir des discussions,
02:45à bâtir des compromis, à bâtir des accords.
02:47Et en fait, tout ça a été balayé d'un revers de main
02:50et on s'est tourné vers
02:52la personne, d'une certaine manière,
02:54qui n'a pas... enfin, le courant qui n'a pas incarné, qui a refusé d'incarner
02:59le Front républicain, de jouer
03:00le jeu qui a été celui de faire barrage à l'extrême droite.
03:04Et donc, on a, par cette nomination...
03:12Alors, je crois qu'il faut s'asseoir devant,
03:14et comme ça, on pourra à nouveau entendre Lucy Castain. Merci beaucoup.
03:18Par cette nomination, on a dit aux électeurs qu'en fait,
03:21ils s'étaient mobilisés pour rien et ça me semble extrêmement grave
03:25dans un temps où, on le sait,
03:26la démocratie française peut souffrir de certains dysfonctionnements.
03:30On sait que les taux d'abstention étaient extrêmement élevés
03:33ces dernières années,
03:35cette dernière décennie.
03:36À cette élection-là, spécifiquement, les gens sont allés voter
03:39parce qu'on leur a demandé et parce qu'ils ont compris
03:41qu'il y avait un enjeu immense, c'était celui de ne pas laisser accéder
03:44le Rassemblement national au pouvoir.
03:46Or, cette volonté a été battue en brèche, a été niée
03:50par le président de la République dans le choix qu'il a fait.
03:54Merci. Merci, Lucy.
03:55Alors, on voit que le Rassemblement national se retrouve placé
03:59au centre du jeu par Emmanuel Macron.
04:03Et il prétend, le RN, avoir mis Michel Barnier sous surveillance.
04:09Alors, après que les électeurs se soient massivement mobilisés
04:12en juin pour barrer la route du pouvoir à l'extrême droite,
04:15quel risque, selon vous, nous fait courir cette double peine,
04:19c'est-à-dire le vol de l'élection et le retour du RN
04:24imposé par le chef de l'État ?
04:26Déjà, j'y faisais un peu référence tout à l'heure.
04:28Pour moi, il y a un premier risque, c'est que les gens se découragent
04:31et ne souhaitent plus aller voter.
04:32Et donc, on l'a dit, on a encouragé les gens à se mobiliser.
04:37Ils ont répondu présent majoritairement parce que
04:39ils ont montré qu'ils ne voulaient pas que le RN arrive au pouvoir.
04:41Et donc, en appelant un ministre qui est sous la tutelle
04:44du Rassemblement national, j'ai déjà eu l'occasion de le dire,
04:47de fait, Emmanuel Macron s'installe dans une cohabitation
04:50de fait avec le Rassemblement national.
04:51Alors, on dit aux gens, votre volonté, votre choix n'est pas respecté.
04:55Et ça ne sert à rien, finalement, que vous alliez aux urnes
04:57et que vous vous prononciez.
04:58Donc, je dirais, l'acte le plus simple de la démocratie,
05:02qui est le fait d'aller voter, n'a même plus de sens aujourd'hui.
05:04Ça, c'est un premier risque.
05:05Moi, ce que je crains, c'est que dans les années à venir,
05:08quand on leur dira, mais si, c'est très important,
05:09ça a un sens de voter, vous faites vivre la démocratie
05:12et vous exprimez votre choix, alors ils nous disent,
05:14mais non, vous voyez bien, ça n'a pas eu de sens.
05:16Ça, c'est un premier risque.
05:17Et le second risque, évidemment, qui est un risque de court terme,
05:20c'est la mise en oeuvre de politiques qui seront, de fait,
05:23dictées par le Rassemblement national,
05:25parce que le gouvernement de Michel Barnier aura peur d'une censure
05:29et donc, ira mettre en oeuvre des mesures
05:32qui sont celles qui sont attendues par le Rassemblement national.
05:35Je pense que, précisément, Michel Barnier a été choisi pour cela.
05:38On le sait, pendant la dernière primaire de la droite,
05:40il a exprimé des positions extrêmement conservatrices,
05:43voire réactionnaires sur de nombreux sujets.
05:45Il a dit, par exemple, qu'il fallait remettre en question
05:47l'aide médicale à l'État.
05:48Il a dit qu'il était favorable à la retraite à 65 ans.
05:51Tout ça préfigure de mesures extrêmement rétrogrades
05:54pour la France et c'est donc, évidemment,
05:56une énorme inquiétude pour moi et pour vous tous,
05:58j'en suis sûre, de voir ces mesures mises en oeuvre
06:00à court terme pour la France.
06:02Il y a une petite musique qui court,
06:04largement alimentée par Macron et les siens.
06:08Qu'est-ce que vous répondez à ceux qui estiment
06:10que c'était au nouveau front populaire
06:12de faire un pas vers le centre pour éviter,
06:14justement, de laisser la main aux Rennes ?
06:16Je pense que c'est une musique qu'il faut rejeter
06:18avec une très grande vigueur.
06:20Je pense que c'est un discours qui est porté
06:23avec une énorme mauvaise foi parce que,
06:26dès le premier jour, moi, par exemple,
06:28toutes les interventions que j'ai pu être amenées à donner
06:30dans la presse écrite ou à la télévision ou à la radio,
06:33je l'ai dit, nous irons chercher des accords,
06:35texte par texte, nous construirons ces accords
06:38au Parlement et, d'ailleurs, nous étions contents
06:40de redonner du poids au Parlement qui a été,
06:43pendant plusieurs années, mis un peu au second rang
06:45de notre vie démocratique.
06:47Donc ça, on l'a dit, on l'a même écrit
06:48à l'ensemble des parlementaires de ce pays,
06:50avec tous les présidents de groupes,
06:52à l'Assemblée nationale et au Sénat,
06:54avec donc toutes les représentations,
06:56toutes les forces du nouveau front populaire
06:58qui étaient représentées dans la signature de ce courrier.
07:00On a dit, on trouvera des compromis,
07:02on parlera avec vous, on ira chercher des accords,
07:04texte par texte. Donc, il est absolument faux
07:07de dire que le nouveau front populaire n'a pas tendu la main,
07:09n'a pas été en mesure de démontrer
07:11qu'il était capable de faire des compromis.
07:12Et puis, par ailleurs, pendant tout l'été,
07:14on n'est pas restés les bras ballants.
07:15On a travaillé, on a continué à approfondir
07:18le programme du nouveau front populaire
07:19et on a passé beaucoup d'appels.
07:20Moi, j'ai eu des gens qui ne sont pas des élus
07:23du nouveau front populaire pour discuter avec eux
07:25de où on serait capable de trouver des accords.
07:27Et il est intéressant de noter que, par exemple,
07:29sur des sujets qui ne sont pas habituellement
07:32des dada d'élus qui ne sont pas du nouveau front populaire,
07:36on était capable de trouver des accords.
07:38Je pense, par exemple, à des questions fiscales.
07:40En réalité, si on dépasse la version totale
07:42du président Macron pour les impôts,
07:44on se retrouve dans l'échiquier politique plutôt à droite,
07:47avec des gens qui sont d'accord sur le fait
07:49qu'il est irresponsable de renoncer à activer
07:52le levier fiscal pour financer nos services publics.
07:54Par exemple, l'IOT, qui est un groupe plutôt de droite,
07:57centre droit, est d'accord pour augmenter la taxe
08:00sur les transactions financières,
08:02parce que ça rapportera des recettes fiscales
08:04à la puissance publique pour financer des politiques publiques.
08:06Eh bien, ça, Emmanuel Macron s'y refuse.
08:08Et il n'a pas voulu entendre le fait que nous étions prêts
08:11à travailler avec ce groupe-là pour travailler
08:12sur cette recette fiscale.
08:14Mais il y a bien d'autres exemples.
08:15Vous savez que le sujet des services publics
08:17me tient particulièrement à cœur.
08:19Je pense qu'il y a des élus qui sont hors nouveau front populaire
08:22qui constatent aussi que les services publics vont mal
08:25et qu'ils doivent être financés,
08:26qu'on doit donner des moyens aux services publics
08:28et aux agents publics.
08:29Et je pense que nous aurions pu...
08:30Vous voyez, les services publics plaisent aux gens.
08:32Je pense que nous aurions pu trouver des accords sur ces sujets.
08:41En réalité, en plaçant la responsabilité sur le dos
08:45du nouveau front populaire, en disant
08:47« c'est vous qui n'avez pas voulu aller chercher d'accords »,
08:49on détourne l'attention sur le fait que la main
08:52ne nous a pas été tendue par le gouvernement précédent,
08:57par le camp présidentiel.
08:58La seule personne qui a refusé de discuter avec moi
09:00au téléphone informellement pendant l'été,
09:02c'est Gabriel Attal.
09:04C'est la seule personne qui a refusé.
09:09Donc, c'est important de noter ça.
09:10Ce n'est pas contre lui, personnellement.
09:11C'est simplement que cette main n'a pas été tendue.
09:13Enfin, en tout cas, la main tendue que moi,
09:15j'ai exprimée n'a pas été accueillie.
09:17Et donc, je pense que c'est important de le noter.
09:19Et puis, dernière chose à noter,
09:21on a dit, nous, qu'on censurait un gouvernement
09:23qui n'est pas en mesure de répondre aux attentes
09:25exprimées par les Français dans les urnes,
09:27c'est-à-dire un programme progressiste
09:28avec des vrais progrès pour la société
09:30et un programme qui se détourne totalement
09:32des propositions du Rassemblement national.
09:35Ça, ce qui est important de dire,
09:36c'est qu'on nous a accusés de censurer.
09:38Mais en fait, le président de la République
09:40a fait exactement la même chose.
09:41Il suffisait que plus de la moitié du groupe macroniste
09:44soutienne la politique que l'on proposait
09:46pour qu'elle passe et que notre gouvernement
09:48ne soit pas censuré.
09:49Ça, il faut le dire et le redire.
09:51C'est extrêmement important.
09:54Alors, en soutenant Barnier ou en ne le censurant pas,
10:00on sait très bien que le Rassemblement national
10:02joue la carte de la crédibilité pour 2027.
10:06Quelle est la stratégie qu'on peut tenir
10:09face à ceux, en même temps, de l'extrême droite,
10:12d'un côté, éviter le chaos et de l'autre,
10:15se prétendre en rupture avec la politique de Macron ?
10:19Parce que je pense qu'il est extrêmement important
10:21face au Rassemblement national,
10:22c'est de ne rien céder, ni sur le fond, ni sur la forme.
10:32Je pense qu'il est extrêmement important
10:34de remettre aussi le président de la République
10:36et son camp face à leurs responsabilités.
10:38Président de la République qui nous disait
10:39au moment de son élection en 2017
10:41qu'il serait un rempart face au Front national.
10:44Il faut le lui rappeler quotidiennement.
10:46C'est extrêmement important.
10:49Et puis, par ailleurs, il ne faut pas seulement
10:51mettre le président de la République
10:52devant ses contradictions, il faut aussi
10:54mettre le Rassemblement national devant ses contradictions.
10:57Le Rassemblement national, il s'est présenté
10:59comme un parti qui était favorable,
11:01qui allait servir les intérêts des personnes les plus précaires.
11:05C'est un mensonge et il faut le rappeler sans cesse.
11:08Je pense notamment au service public.
11:11Le Rassemblement national dit,
11:13c'est Marine Le Pen qui le disait lors des dernières présidentielles,
11:16il faut redonner au service public ses lettres de noblesse.
11:19C'est par ailleurs un parti qui propose de réduire
11:22considérablement les impôts, notamment les droits de succession
11:25et les impôts qu'on paye sur les donations,
11:27dont on sait qu'il bénéficie à une frange de la population
11:30qui n'est pas du tout précaire.
11:32Et donc, la mise en oeuvre du programme
11:34du Rassemblement national au présidentiel,
11:36c'est à peu près 50 milliards d'euros en moins
11:38dans les caisses de l'État.
11:39Comment on peut envisager de servir les services publics
11:42et de servir les populations les plus défavorisées
11:44avec un tel programme ?
11:46Par ailleurs, le Rassemblement national,
11:47c'est un parti qui tape en permanence sur les fonctionnaires,
11:49sur les agents publics, qui dit en permanence,
11:52il faut réduire cette obésité administrative
11:55de cette administration administrante.
11:57Or, qui répond aux besoins des gens ?
11:59C'est bien l'administration, c'est bien les services publics.
12:01Et donc, je pense qu'il faut sans arrêt mettre en lumière
12:04ces contradictions.
12:05Et enfin, la réforme des retraites.
12:07On a un parti qui a changé d'avis sans cesse
12:09sur la question de l'abrogation.
12:11Et là, on se retrouve avec une contradiction béante,
12:13avec un Premier ministre qui prône pendant les primaires
12:16de la droite une retraite à 65 ans,
12:19et avec un parti qui tient de fait le Premier ministre,
12:22qui nous dit, moi, je vais abroger la réforme des retraites.
12:25J'attends de voir comment ils se débrouilleront
12:27de cette contradiction extrêmement importante
12:30qui va se faire jour très rapidement.
12:32Alors, je disais en introduction à notre entretien
12:37que vous êtes la future Première ministre.
12:40En tout cas, on l'espère très fort.
12:42Des centaines de milliers de personnes sont descendues
12:44dans la rue samedi dernier.
12:46Elles sont d'ailleurs à nouveau présentes ici ce week-end
12:49pour dire leur refus du coup de force d'Emmanuel Macron.
12:53Mais comment, de votre point de vue, peut-on encore
12:57changer la donne, changer quelque chose à cette situation,
13:00à ce vol de l'élection ?
13:01Déjà, je pense qu'il est très important que les gens
13:03qui ont envie de se mobiliser le fassent par tous les moyens
13:05qu'ils le souhaitent, si c'est aller manifester,
13:08aller parler à leurs voisins, aller dans la rue,
13:13écrire sur les réseaux sociaux, etc.
13:14Je pense que c'est extrêmement important de ne pas
13:16se démobiliser.
13:17À la fois, sur le fond, c'est extrêmement important
13:19de montrer que la France attend autre chose et aussi
13:22parce que c'est important pour nous-mêmes de lutter
13:25contre notre propre solitude et notre propre découragement.
13:28Et je pense que ça, c'est vraiment une énergie
13:29à mettre de manière extrêmement importante.
13:31Ensuite, il y aura une bataille à l'Assemblée,
13:34et cette bataille à l'Assemblée et au Sénat,
13:36et ce sont des batailles qu'il faut mener,
13:37qu'il faut mener tous ensemble.
13:38Évidemment, les partis et les parlementaires seront
13:40aux premières loges, mais il faut aussi que vous,
13:43nous, la société civile, les partis, les associations,
13:46les collectifs, montrent qu'on attend encore
13:49quelque chose de la vie politique.
13:50On attend encore quelque chose de la vie politique.
13:53Ça me semble extrêmement important que ce message
13:55soit entendu, y compris par les partis de gauche,
13:57pour que ça les motive à continuer ce combat.
13:59Et je sais qu'ils le sont, totalement mobilisés,
14:01totalement motivés.
14:02Donc, je pense que ça, c'est extrêmement important.
14:04Ne perdons pas la foi dans la politique parce que
14:07la politique peut changer la vie des gens,
14:09et j'en suis absolument convaincue,
14:10et je pense que c'est quelque chose dans lequel
14:12il faut qu'on y croit tous, fermement.
14:21Admettons que ce message soit entendu,
14:24que Michel Barnier soit censuré, qu'Emmanuel Macron respecte
14:29enfin la logique des institutions et vous nomme
14:31Premier ministre à Matignon.
14:35Vous parliez tout à l'heure des discussions que vous aviez
14:39engagées pendant l'été.
14:42On voit les réponses qui ont été apportées et le contexte,
14:49comment dire, politique dans lequel on est aujourd'hui,
14:54le jeu joué par la droite, par le RN.
14:57Dans l'hypothèse où vous êtes à Matignon,
15:00comment on peut imaginer que votre gouvernement
15:04ne tombe pas immédiatement ?
15:06Je l'ai dit, je pense qu'il est très important.
15:08On l'a dit très rapidement tous ensemble.
15:11Je l'ai dit tout à l'heure, notamment dans un courrier
15:13qui a été envoyé à tous les parlementaires et aussi
15:15un courrier qui a été envoyé à tous les Français.
15:17J'espère que vous l'avez bien reçu.
15:19On a dit, nous, on a conscience qu'on a construit
15:22un programme de majorité absolue, c'est bien normal.
15:25Aucune coalition, aucun parti ne se présente aux urnes
15:29avec un programme pour une majorité relative.
15:32C'est normal, c'était notre objectif, c'était de gouverner.
15:34Maintenant, on avait conscience qu'on avait une majorité relative
15:37et donc on a dit, notre légitimité à nous,
15:40Nouveau Front Populaire, c'est de gouverner et donc d'être
15:42en mesure de faire les propositions,
15:44d'arriver au gouvernement et d'être en mesure de fixer l'agenda,
15:47comme on dit, de mettre les propositions sur la table,
15:49sur la base de notre programme.
15:51Et ensuite, que vive la vie démocratique ?
15:53Que vive la vie démocratique ?
15:55C'est extrêmement important et c'est ce que moi,
15:56je reproche au président de la République.
15:58Et d'ailleurs, je lui ai dit, quand nous l'avons vu tous ensemble
16:01le fin de 6 août, je lui ai dit, Monsieur le Président,
16:03vous êtes légitime à ne pas être d'accord avec ce que nous proposons,
16:07puisque précisément, nous proposons de revenir sur ce que vous avez
16:10mis en oeuvre et de nous écarter de la politique que vous avez menée.
16:14En revanche, ce que vous ne pouvez pas faire,
16:19c'est de refuser de nous désigner pour aller à Matignon et pour former
16:23un gouvernement parce que vous n'êtes pas d'accord avec ce que nous proposons,
16:25puisque c'est la logique de la démocratie.
16:28Et donc, au gouvernement, nous aurions eu un gouvernement
16:36qui est ferme sur ses appuis, sur ses positions intellectuelles,
16:40politiques, idéologiques.
16:41Mais ensuite, la vie démocratique aurait suivi son cours.
16:45Nous aurions fait des propositions à l'Assemblée, au Sénat.
16:47Les discussions auraient avancé et nous aurions trouvé des compromis.
16:50Je le disais tout à l'heure, ça porte par exemple sur la taxe,
16:53sur les transactions financières, mais ça peut aussi passer
16:56sur le rétablissement d'une forme d'impôt sur la fortune,
17:00puisque même Gabriel Attal, et je choisis de le croire,
17:03dans son courrier qui, lui, a adressé dans un second temps
17:06aux parlementaires, disait « Travaillons à l'élaboration
17:08d'un ISF vert, dont acte, mais alors laissez-nous travailler
17:12avec vous si, réellement, vous êtes de bonne foi. »
17:17Sur l'ISF vert, effectivement, on voit que la proposition
17:21pourrait avoir un écho.
17:22Vous dites donc qu'on fait des propositions.
17:24Ensuite, on laisse la vie démocratique se faire.
17:30Mais après les propositions, il faut nécessairement des compromis.
17:34Mais sur les salaires, par exemple, sur la réforme des retraites,
17:38sur le pouvoir d'achat, plus généralement,
17:41pas seulement les salaires, par exemple l'encadrement des prix, etc.
17:45Vos propositions sont aux antipodes de celles de la droite.
17:49Comment vous comptez, si vous êtes à Matignon,
17:51donc, arriver néanmoins à passer des compromis avec des forces
17:56qui se disent hostiles avec les bases mêmes de votre programme ?
17:59Alors déjà, la réforme des retraites,
18:00je ne suis pas certaine que ce que nous proposons est aux antipodes
18:03de ce que porte la droite, tout simplement parce que je sais
18:06que les élus de droite sont aussi comptables devant leurs électeurs.
18:09Et quand il y a 7 à 8 Français sur 10 qui étaient opposés
18:12à la réforme, je pense que l'électorat, y compris de droite,
18:17serait très sensible aux positions portées par leurs députés,
18:20une fois à l'Assemblée nationale et par leurs sénateurs au Sénat.
18:23Donc ça, c'est un premier point.
18:28Ensuite, je pense qu'il est extrêmement important de dire
18:30que l'une des choses qui était portée avec beaucoup de fierté
18:33par le nouveau Front populaire, c'était de donner de la place,
18:36redonner de la place aux partenaires sociaux.
18:39Et sur ce sujet, typiquement, sur la question du pouvoir d'achat,
18:41nous, on a dit sur le SMIC, on disait le SMIC à 1 600 euros,
18:46sur le point d'indice, on disait plus 10 % de points d'indice
18:50pour les agents publics, et bien ça, c'est notre proposition,
18:53c'est ce qu'on met sur la table.
18:54Ensuite, ce qu'on a dit, c'est qu'on redonnera la main
18:56aux partenaires sociaux qui sont aujourd'hui foulés au pied
18:59par les gouvernements successifs qui ne les écoutent plus.
19:01Les partenaires sociaux, nous l'ont d'ailleurs dit
19:03quand on a organisé des réunions en intersyndical au coeur de l'été.
19:06Ils nous ont dit merci de nous redonner la parole,
19:08merci de nous réécouter.
19:09Le gouvernement nous demande des propositions en permanence,
19:11mais il n'en fait rien, ça tombe dans un puits.
19:14Et donc nous, on a dit sur ces sujets,
19:15voilà notre proposition.
19:16Maintenant, emparez-vous de la proposition et dites-nous
19:19ce que vous en pensez, dites-nous quelles seraient
19:21les modalités de mise en oeuvre qui vous sembleraient acceptables.
19:24Et je pense qu'avec une nouvelle association,
19:26une forme renouvelée d'association du pouvoir syndical,
19:29alors on pourrait bâtir des compromis qui sont robustes
19:31et qui aussi mettent les élus devant leur responsabilité
19:35une fois que la proposition arrive au Parlement.
19:37Je pense qu'il faut aussi changer la méthode.
19:40Et quand on a dit le Nouveau Front Populaire veut changer la méthode,
19:42ça n'est pas qu'un slogan, c'est vraiment une réalité
19:45et quelque chose qu'on aurait voulu mettre en oeuvre
19:46et qui nous aurait aidé à bâtir des compromis
19:48parce qu'on est plus fort avec aussi la position des syndicats
19:51qui soutiendraient une réforme avec des modalités
19:53qui pourraient évoluer en fonction des différentes sensibilités, bien sûr.
20:00Alors, vous parliez du Parlement.
20:01Il y a une question qui va se poser très rapidement et très concrètement.
20:04C'est celle du budget qui va arriver dès le mois d'octobre.
20:09Je parlais tout à l'heure de petite musique.
20:11Il y en a une autre qui a été entretenue,
20:13notamment par Bruno Le Maire ces derniers jours,
20:16qui peut s'apparenter à une forme de chantage à la dette et au déficit
20:20pour imposer l'idée qu'il n'y a pas d'autre solution que l'austérité.
20:25Du fait que la France est en procédure notamment pour déficit excessif.
20:30Vous parliez tout à l'heure de nouvelles recettes.
20:32Est ce que vous pouvez nous dire un peu plus précisément
20:35comment on peut échapper à ces contraintes budgétaires
20:39qu'on nous présente comme absolument inéluctables ?
20:42Alors déjà, sur le sujet budgétaire,
20:43je trouve que c'est extrêmement intéressant.
20:45À quel point il y a une forme d'hégémonie culturelle de la droite
20:49sur les questions économiques, financières et budgétaires en général.
20:58Quand on regarde les courbes de dette et de déficit,
21:01en fait, on voit que pendant les quinquennats où la droite est au pouvoir,
21:05la dette et le déficit, ça croise davantage que quand la gauche est au pouvoir.
21:09C'est extrêmement frappant.
21:11Et pour autant, on continue de dire oui,
21:13la gauche passe gratis et la droite est sérieuse.
21:16En réalité, c'est l'inverse.
21:17Et ça, j'aimerais aussi qu'on essaye de le rappeler de plus en plus
21:20pour que la gauche...
21:26Je pense que la gauche ne doit pas avoir honte de son programme économique.
21:29Et en l'occurrence, le programme du rassemblement du nouveau front populaire
21:32était un programme qui était financé,
21:35qui avait été travaillé avec beaucoup d'économistes.
21:37Et moi, ce que j'ai dit très vite, c'est les nouvelles mesures que nous mettrons
21:40en oeuvre ne seront pas financées avec du nouveau déficit,
21:42mais avec des nouvelles ressources.
21:44Ça, c'est un premier point.
21:45Le second point, c'est que c'est quand même assez ironique
21:48d'entendre le ministre Bruno Le Maire nous dire maintenant,
21:50c'est une cure d'austérité parce qu'il y a une procédure de déficit excessif,
21:54alors que l'ouverture de cette procédure est liée spécifiquement
21:59à la politique qui a été mise en oeuvre pendant sept ans.
22:01Ça fait sept ans qu'Emmanuel Macron est au pouvoir.
22:05Bruno Le Maire a été ministre de l'économie pendant extrêmement longtemps.
22:08Et donc, cette situation est la conséquence, certes,
22:11de crises qui sont arrivées, comme la crise du Covid,
22:14mais aussi de la façon dont ils ont décidé de gérer cette crise
22:18et en particulier le fait qu'ils ont refusé obstinément d'activer
22:22le levier fiscal alors qu'il existe des injustices flagrantes
22:26dans notre système fiscal qui pourraient être corrigées.
22:28Et donc, nous, c'est ce que nous disons.
22:29Nous disons, allons nous attaquer à certaines béances,
22:32à certains défauts de notre système fiscal qui peuvent être réparés.
22:36Ça peut représenter plusieurs dizaines de milliards d'euros.
22:38Et aussi, regardons d'autres types de dépenses qui ne sont jamais évaluées.
22:42Il y a une économiste qui s'appelle Anne-Laure Delatte,
22:44qui a écrit un livre qui montre qu'au total,
22:47toute forme d'aide confondue aux entreprises,
22:49l'État dépense ou récupère 200 milliards d'euros en moins chaque année.
22:54Ces mesures-là, il faut les regarder une par une.
22:57Je ne dis pas qu'il faut supprimer 200 milliards d'euros d'aide
22:59aux entreprises parce qu'il y en a qui sont utiles,
23:02qui fonctionnent, qui sont conditionnées.
23:03Mais en réalité, il y en a très peu qui sont conditionnées.
23:05Et donc, regardons tout ça, et on peut aller chercher des recettes
23:09et des moindres dépenses qui nous permettront de financer,
23:11par exemple, nos services publics.
23:13Mais pardon, je ravage beaucoup la question des services publics
23:15parce que vous savez qu'elle me tient particulièrement à cœur.
23:21Alors, vous évoquez à l'instant l'augmentation des recettes,
23:26mais Macron vous a prédit la ruine et a refusé de vous nommer
23:30en évoquant la panique des marchés financiers qu'une telle politique
23:36produirait et le plongeon de la France dans l'abîme.
23:41Qu'est-ce que vous lui répondez ?
23:43Parce qu'il y a aussi la pression du capital.
23:46Alors, ce que je réponds, c'est un peu, pardon,
23:49parce que je ne veux pas répéter ce que j'ai dit,
23:50mais il y a quand même, encore une fois,
23:52une question de crédibilité.
23:53Il faut que la gauche cesse d'avoir peur de son nombre
23:56et arrête de se dire on manque absolument de crédibilité.
23:59Il faut absolument donner des gages de crédibilité
24:01parce qu'en fait, nous sommes crédibles.
24:03Et je pense que ceux dont les marchés ont le plus besoin,
24:06pour connaître un peu, puisque c'est quand même
24:09un petit peu mon métier, les marchés,
24:10ils ont besoin de visibilité et de prévisibilité.
24:13Et donc, ça, c'est extrêmement important de dire
24:16voilà la politique qu'on souhaiterait mettre en œuvre,
24:18année après année, nouvelles recettes, nouvelles dépenses.
24:21Et ensuite, on adapte en fonction de la situation.
24:23Si on arrive à lever le montant de recettes attendues ou pas,
24:26on peut ajuster les dépenses, etc.
24:28Mais donc, ils ont besoin d'une vision sur ce que l'État va faire.
24:32Donc, ça, c'est extrêmement important.
24:34Et c'est ce que le programme du Nouveau Front Populaire
24:36était en mesure de proposer aux marchés financiers.
24:39Par ailleurs, les marchés financiers,
24:41ils voient d'un très mauvais œil lorsque un État décide
24:44de réduire les impôts parce qu'il se dit
24:47c'est tout ça en moins qui ne permettra pas à l'État
24:50de rembourser la dette que nous, on lui prête.
24:52Et donc, il faut le dire, si Emmanuel Macron est si inquiet
24:55de la façon dont les marchés analysent la politique économique,
24:59alors il faut le dire, il est irresponsable de réduire les impôts
25:02ou de ne pas vouloir lever davantage d'impôts
25:03parce que ça, c'est ce qui permet demain de rembourser sa dette.
25:06Donc, ça, c'est extrêmement important.
25:07Et encore une fois, c'est une question de crédibilité
25:09du discours de la gauche.
25:10Et enfin, il faut envisager aussi d'autres formes
25:13pour ne pas être autant dans la main du marché,
25:15des marchés financiers, pour d'autres formes d'endettement.
25:18Mais ça, c'est des discussions qu'il faut avoir plus sur le long terme.
25:20Mais en tout cas, à court terme, ce dont les marchés ont besoin,
25:24c'est de la prévisibilité et on était en mesure de leur donner.
25:28Alors, on voulait aussi parler un petit peu avec vous
25:30du nouveau Front populaire en tant que tel.
25:33Vous avez dit vouloir voir l'élan qu'il a suscité se perpétuer.
25:38Comment est ce que vous envisagez la suite de ce mouvement,
25:43de cette alliance et est ce qu'on peut éviter cette fois
25:48de voir la gauche à nouveau imploser, comme ça a été le cas,
25:52par exemple, à l'époque de l'ANEP?
25:55Moi, j'appelle de mes voeux les plus chers le fait
25:59que le NFA continue à exister.
26:01Je vois vraiment dans les partis une très forte volonté
26:04que cette union perdure.
26:06Moi, personnellement, je mettrai toujours mon énergie
26:08au service du maintien de cette union qui ne dépend
26:11évidemment pas que de moi, mais je ferai ce que je peux,
26:14moi, pour que ça perdure.
26:15Et ce que je peux dire, c'est qu'en tout cas,
26:17dans toutes les universités d'été où j'ai été cet été,
26:20j'ai été aux quatre. C'était génial.
26:22Et ce que je peux dire, c'est que j'ai été absolument frappée
26:24dans des moments où normalement les militants se tournent
26:27vers leur parti en interne, etc.
26:29J'ai été frappée par ce besoin, cette envie d'union
26:33qui a été exprimée par les militants de tous les partis.
26:35Et donc, je pense que ça, il faut que tout le monde l'entende
26:37et qu'on se dise maintenant, on se retrousse les manches
26:39et on fait en sorte que ça continue.
26:46Alors, depuis juillet et votre désignation comme candidate
26:54commune du Nouveau Front Populaire,
26:56vous avez donné un visage au Nouveau Front Populaire.
26:58Vous êtes le visage du Nouveau Front Populaire.
27:01Vous l'avez incarné.
27:02Quel rôle vous voyez endosser ces prochaines semaines,
27:07ces prochains mois ?
27:09Au-delà d'être la candidate pour Matignon,
27:12est-ce que vous pouvez être le visage de cette union
27:15dans les mois à venir ?
27:18Ce qui est sûr, en tout cas, c'est que moi,
27:19je reste au service du Nouveau Front Populaire.
27:21Moi, j'ai envie que cet élan collectif continue à exister
27:24et si on me donne ce rôle de continuer à faire porter cet espoir,
27:29alors je le prends volontiers avec le soutien collectif.
27:38En réalité, je ne suis pas toute seule dans cette aventure.
27:41Vous êtes tous là avec moi, en tout cas, j'espère,
27:43parce que sinon, les chaussures seront très grandes.
27:49On dirait qu'ils sont là.
27:51Ensuite, ce que je pense vraiment très important qu'on continue à faire,
27:54c'est qu'on continue à travailler tous ensemble un peu à toutes les échelles,
27:57c'est-à-dire au Parlement.
27:59Donc ça, ce sera les élus qui devront le faire ensemble.
28:01Et donc, nous, on continuera à essayer de soutenir,
28:06de fournir de l'expertise si c'est nécessaire.
28:08On continuera à faire ce qu'on a fait dans l'été,
28:10si c'est jugé nécessaire par les partis du Nouveau Front Populaire.
28:13Et ensuite, moi, ce que je pense très important,
28:14c'est aussi retourner voir les Français et les Françaises sur le terrain
28:17pour leur demander ce qu'ils attendent de la politique,
28:19ce qu'ils attendent.
28:20Je le disais tout à l'heure,
28:20moi, je pense que la politique a tout à offrir aux gens.
28:23Mais il faut aussi demander aux gens ce qu'ils attendent,
28:25quelles sont leurs priorités.
28:26Il faut continuer à avoir ce dialogue avec les citoyens et les citoyennes
28:30pour pouvoir continuer à leur offrir quelque chose
28:32qui correspond à leurs besoins.
28:34Et donc ça, ça me semble extrêmement important
28:36de renouer ce dialogue dans les mois qui viennent.
28:38Je pense aussi que ce qui est très important,
28:39c'est de savoir que le Nouveau Front Populaire a existé aussi
28:42grâce aux initiatives de la société civile,
28:45des collectifs, des associations, etc.
28:47Et ceux-là...
28:52Et ceux-là, ils ont montré que quand ils se mobilisaient,
28:54la gauche était plus forte.
28:55Et donc, je pense qu'il faut continuer à offrir des débouchés
28:58à ces collectifs-là, à ces associations,
29:00pour qu'ils continuent à incarner aussi, eux, l'union de la gauche.
29:03Voilà.
29:04Alors, vous parlez de renouer le dialogue
29:08et vous avez dit ces derniers jours aussi vouloir aller
29:12à la rencontre des électeurs du RN,
29:15même si ce ne sera pas toujours agréable,
29:17avez-vous dit d'ailleurs.
29:19Avec quel message vous comptez aller les voir ?
29:23Je pense que c'est important.
29:24Il y a beaucoup d'anciens électeurs de gauche
29:26qui se sont progressivement tournés vers le RN.
29:28Et je pense que ça ne peut pas nous laisser de marbre.
29:29Il ne faut pas rester insensible et surtout pas rester
29:32les bras croisés face à cette situation.
29:34Alors, je sais que beaucoup de parties, bien sûr,
29:36ils sont sensibles.
29:37Il faut retourner parler à ces gens.
29:38Je pense qu'il existe dans le lecteurat RN du racisme.
29:42Il ne faut pas le nier.
29:43Je pense qu'il y a eu une très forte montée du racisme en France.
29:45Je pense qu'il faut lutter sans relâche contre le racisme,
29:47mais aussi une manière de lutter contre le vote RN,
29:50c'est aussi aller décortiquer le programme du RN.
29:52Comme je disais tout à l'heure, en fait,
29:54le programme du RN est mensonger sur le soutien aux services
29:56publics, sur le soutien à la puissance publique,
29:58sur la redistribution.
30:00Et je pense qu'il faut aller expliciter tout ça
30:01et à montrer aux gens que la gauche est prête
30:04à changer leur vie et prête à s'engager pour mettre
30:06enfin en place des mesures qui les aidera,
30:08par exemple, à avoir un pouvoir d'achat plus important,
30:10à mieux vivre au travail, au quotidien,
30:12à partir à la retraite dans des conditions de santé
30:14qui sont acceptables, à avoir des enfants qui ont
30:17des professeurs à l'école tous les jours, etc.
30:19Et je pense qu'en faisant ça, d'une certaine façon,
30:25on met fin à la concurrence des précarités qui peut nourrir
30:29le vote RN.
30:29Et donc ça, je pense que c'est vraiment extrêmement important
30:31de continuer à parler aux gens et en se disant pas
30:33ben voilà, c'est un électorat qui est perdu pour la gauche,
30:35parce qu'en fait, au fond, c'est tout le monde qui perd
30:38quand le RN monte et ça, il faut en avoir conscience.
30:41D'accord, donc, pour vous, c'est sur le terrain social
30:45que l'on peut s'adresser aux électeurs du RN.
30:54Oui, je pense qu'il y a vraiment deux jambes
30:57qu'il faut absolument traiter.
30:58Il y a la question du racisme.
30:59Je pense que les discours racistes sont très forts
31:01et croissent dans la société.
31:04Et donc, il faut lutter absolument sans relâche
31:07contre les discours racistes.
31:11Je pense qu'il faut lutter contre tout ce qui nourrit
31:13le RN et le vote pour le RN.
31:16Donc, je pense que la précarité est un des leviers,
31:18la lutte contre la précarité est un des leviers,
31:19mais il faut rester totalement intolérant et ferme
31:22face aux discours contre le racisme.
31:23Les syndicats le disent, d'ailleurs,
31:24et on a une table ronde tout à l'heure avec Sophie Binet
31:26à ce sujet, ils disent sur les lieux de travail,
31:28il y a un racisme très fort qui s'exprime
31:30et qui a été encore plus fort entre les deux tours.
31:33Il y avait une sorte de libération de la parole raciste
31:36contre laquelle il faut absolument lutter
31:37et que je ne nie pas du tout.
31:39Je pense qu'il faut être vraiment absolument intransigeant
31:41là-dessus et je pense que c'est une des manières aussi
31:43de dégonfler le discours du RN en disant mais de quoi
31:46on parle quand on parle de l'immigration ?
31:48Il faut avoir une position sur l'immigration
31:49qui n'a pas peur de dire les choses,
31:51de dire on n'a pas de problème de vagues migratoires,
31:53on a un problème d'accueil.
31:55Par exemple, ça me semble extrêmement important de dire ça.
32:03Mais je pense juste qu'il ne faut pas tourner le dos
32:06aux électeurs du RN en se disant qu'ils sont définitivement perdus
32:08parce que je pense qu'ils expriment aussi de la souffrance
32:10dans la manière dont ils sont traités en France.
32:13Le fait qu'on ne regarde plus les questions de précarité,
32:15les questions de pouvoir d'achat, etc.
32:17Et donc le découragement et le fait que l'élection
32:20ne semble plus servir, qu'on n'écoute pas les gens,
32:22peut nourrir ce vote-là.
32:23Et donc c'est à ça qu'il faut s'atteler, nous, la gauche.
32:30Puisqu'on parle aussi de désespérance sociale,
32:34je voudrais qu'on s'arrête un instant sur le baromètre
32:36du discours populaire français.
32:39Qui est paru hier, dont l'humanité, d'ailleurs,
32:42se fait largement l'écho dans son numéro du week-end.
32:45Et ce baromètre montre que le nombre de ceux qui se disent
32:49en situation de pauvreté augmente largement d'une année sur l'autre.
32:55Ce qui témoigne donc d'une précarisation galopante,
32:59sans doute sous l'effet des politiques que nous subissons.
33:03Quelle mesure, si vous étiez donc demain à Matignon,
33:06sur cette question-là précisément, sur la question de la lutte
33:09contre la pauvreté, quelle mesure décideriez-vous
33:12en matière de minima sociaux, d'aides sociales,
33:15d'aides aux plus démunis face à cette situation ?
33:18Nous, on a dit très clairement qu'il fallait revaloriser
33:20les minima sociaux.
33:21Il faut que tout le monde puisse, en France,
33:22vivre décemment avec des minima sociaux.
33:24Il n'est pas normal que des gens qui n'ont pas accès à l'emploi,
33:26qui bénéficient des minima sociaux, ne puissent pas vivre dignement.
33:30Les minima sociaux, ce n'est pas vivre dans la misère,
33:32c'est vivre correctement.
33:33On est un pays riche et on doit se donner les moyens
33:35pour que tout le monde puisse vivre correctement,
33:36qu'il n'y ait plus personne dans la rue
33:38et que les gens puissent avoir une vie décente
33:40avec des minima sociaux.
33:41Mais vous le disiez.
33:45Vous dites qu'il y a de plus en plus de familles
33:47qui se disent dans la pauvreté.
33:48En réalité, il y a aussi de plus en plus de familles
33:50dont l'une des personnes, de plus en plus de ménages,
33:52dont l'une des personnes dans le couple,
33:54ou même les deux, ont un travail.
33:56Ce qui est extrêmement important de dire,
33:57c'est qu'il y a eu une précarisation du travail aussi
33:59et que ça, c'est le fruit de décisions politiques.
34:02Il faut en avoir conscience.
34:03Lutter à tout prix contre le chômage
34:06et, par ailleurs, faire des conditions de vie
34:08effroyables aux chômeurs avec la réforme de l'assurance chômage,
34:10mais lutter à tout prix contre le chômage
34:12sans regarder la façon dont les travailleurs vivent,
34:15ça, c'est aussi une décision de politique publique
34:17qui a des conséquences très claires en matière de pauvreté
34:21des gens qui ont un travail.
34:22Donc ça, c'est extrêmement important de le regarder
34:23et aussi de le dire.
34:25Donc je pense qu'il faut à la fois œuvrer
34:26sur le terrain des minima sociaux,
34:28mais aussi sur le terrain des salaires.
34:31Et on le disait tout à l'heure,
34:32c'est la question du SMIC à 1 600 euros
34:33et c'est aussi la question du point d'indice.
34:35Ça, ça me semble vraiment extrêmement important
34:37de regarder ces deux aspects.
34:40Juste un point.
34:42Quand on dit aussi qu'on lutte pour les services publics,
34:46les services publics, c'est aussi, on le dit souvent,
34:48le patrimoine de ceux qui n'en ont pas.
34:50Je pense que lutter contre la pauvreté,
34:52ça passe aussi par revaloriser les services publics.
34:54Normalement, on doit avoir accès à une éducation gratuite.
34:58On doit avoir accès à une santé,
35:00à un système de soins qui est performant et qui est gratuit
35:03ou qui est très peu cher.
35:05Et ça, c'est de moins en moins le cas
35:06parce qu'on ne finance pas suffisamment nos services publics.
35:08Et donc, financer davantage les services publics,
35:10leur redonner une place aussi symbolique
35:13au sein de notre pacte social, au sein de notre société,
35:15ça aussi, c'est lutter contre la précarité
35:17et contre la pauvreté.
35:19Alors, justement, puisque vous parlez de services publics,
35:22on sait qu'il y a des catégories de personnes,
35:25des publics particulièrement vulnérables
35:28aux situations de pauvreté.
35:30Vous évoquiez le service public, on sait que les étudiants,
35:32par exemple, forment un gros contingent dans les personnes
35:35en situation de pauvreté.
35:36On sait aussi que les maires isolés,
35:38c'est le cas d'une presque d'une majorité d'entre elles.
35:41Et puis, il y a aussi la question des migrations
35:44et des précarités qui vont avec et notamment qui accompagnent
35:47des politiques restrictives quand on est sans papier,
35:49quand on ne peut pas trouver de travail.
35:51Quelles seraient les mesures ciblées sur ces publics-là ?
35:55Les étudiants, les maires isolés et les exilés en situation
36:01irrégulière dans notre pays,
36:03quelles seraient les mesures que vous pourriez prendre
36:04si vous arriviez demain à Matignon ?
36:07Il y a énormément de mesures qu'il faut prendre et qui sont possibles.
36:10Il y a évidemment la revalorisation des minima sociaux.
36:12Sur la question des maires isolés, pardon, j'y reviens,
36:15mais il y a encore un autre sujet qui me paraît extrêmement important,
36:18c'est l'idée qu'il faut développer des nouveaux services publics
36:21parce que la gauche ne sait pas que dire qu'il faut restaurer
36:24ce qu'on avait avant et c'était mieux,
36:25c'est aussi dire la société évolue et donc il faut penser
36:28des nouveaux systèmes de solidarité commune et des nouveaux systèmes
36:31de socialisation de nos besoins.
36:36Et par exemple, sur le sujet des maires isolés,
36:38mais aussi des personnes âgées isolées,
36:40on sait que la population vieillit de plus en plus.
36:42Je pense qu'il faut inventer des nouveaux services publics.
36:44On peut imaginer un service public de la petite enfance
36:47qui est beaucoup plus performant.
36:48Aujourd'hui, il existe des services publics de la petite enfance.
36:50Il y a par exemple des communes, on sait qu'à Paris,
36:52le service public de la petite enfance est extrêmement performant,
36:54même si on n'arrive plus à recruter.
36:56Ça, c'est un autre point dont on parlera peut-être tout à l'heure.
36:58Mais je pense qu'il faut imaginer un service public de la petite
37:01enfance beaucoup plus performant qui permette à tout le monde
37:04d'avoir un accueil collectif, tous ceux qui le souhaitent,
37:07d'avoir un accueil collectif.
37:08Ce n'est pas le cas du tout aujourd'hui.
37:09On peut imaginer aussi de nouveaux services publics en matière
37:12d'accueil des personnes âgées.
37:13On sait aujourd'hui que la dépendance des personnes âgées
37:16s'accroît parce qu'on vit de plus en plus vieux,
37:17mais pas de plus en plus vieux en bonne santé.
37:20Or, on a vu tous les scandales qu'il y a eu ces dernières années.
37:23Les EHPAD sont financiarisés et donc il y a un recul de la puissance
37:27publique dans le contrôle des EHPAD.
37:29Et ça, ça veut dire qu'on vit moins bien quand on est âgé.
37:33Et donc, on n'est pas aidé par la puissance publique parce que
37:36la puissance publique n'est pas active dans ce domaine-là.
37:38Tout ça, c'est des nouvelles dispositions auxquelles il faut penser.
37:42Et vous disiez tout à l'heure, vous parliez des exilés.
37:44Je pense que sur ce sujet, c'est extrêmement important
37:47de rappeler, de combattre.
37:48Je parlais tout à l'heure du fait de combattre le RN
37:50pied à pied, point par point.
37:52On a dit beaucoup, le RN a dit on va supprimer l'emploi public
37:57pour certains binationaux.
37:58Alors évidemment, il s'est bien gardé de préciser
38:00quel emploi public était visé, mais globalement,
38:02s'attaquer aux binationaux, il faut le dire,
38:05déjà, c'est indigne d'une société qui est censée être
38:07solidaire et accueillir tout le monde.
38:08Donc, sur le plan des valeurs, c'est indigne.
38:12Mais en plus, sur le plan de l'économie et du fonctionnement
38:16de notre société, c'est totalement dysfonctionnel.
38:19Le nombre de binationaux qui travaillent dans les services,
38:21le nombre des binationaux dans le secteur des services et dans
38:23le secteur des aides à la personne, y compris dans le service public,
38:26le nombre de binationaux qui ont des emplois totalement fondamentaux
38:29pour le fonctionnement de la France, c'est immense.
38:31Et c'est une bonne nouvelle.
38:33Et donc, je pense qu'il faut absolument combattre aussi
38:35ce discours sur les exilés, sur les binationaux,
38:37sur les sans-papiers, qui font fonctionner la société,
38:39en réalité.
38:40On sait que, juste pour aller un petit peu plus loin sur ce thème-là,
38:48on sait que le discours raciste décomplexé dont vous parliez
38:51tout à l'heure a été alimenté ces dernières années par des
38:55propositions, des projets de loi, plus précisément,
38:58notamment la loi immigration, qui contribue à mettre dans
39:01l'espace public ces thèmes-là.
39:05Est-ce qu'à rebours, une politique progressiste en
39:09la matière pourrait aussi nous soulager de ce racisme
39:13ambiant et faire reculer ça dans la tête des gens ?
39:16Oui, je pense qu'il faudrait que...
39:18En fait, je pense que sur ce sujet,
39:19on a été, nous, la gauche, beaucoup en contre.
39:22Et c'est normal, il était absolument indispensable
39:24de lutter contre la loi immigration,
39:25qui est une loi, comme l'a dit Marine Le Pen,
39:27qui correspond tout à fait à l'état d'esprit des projets
39:29portés par le Rassemblement national.
39:31Et ça, moi, je trouve qu'il faut le dire,
39:32c'est une honte que le gouvernement ait pu proposer
39:34une réforme qui convient au Rassemblement national.
39:36Et en fait, c'était préfigurateur, d'une certaine manière,
39:39de ce qu'on connaît aujourd'hui, c'est-à-dire un Premier ministre
39:41qui est sous la tutelle du Rassemblement national.
39:43Donc, c'est normal que la gauche ait lutté contre.
39:45Mais je pense aussi qu'il est extrêmement important
39:47de faire confiance aux Français et de faire confiance aux électeurs
39:50en expliquant le phénomène, en expliquant les sujets.
39:53On voit très peu de chiffres, en fait, sur la question migratoire.
39:57On entend beaucoup, on est submergé par des vagues migratoires,
40:00il y a trop d'étrangers en France.
40:01Quand on regarde les chiffres, c'est absolument évident
40:04qu'on n'a pas de vagues migratoires en France
40:06qui viennent déstabiliser la France.
40:08Et donc, il faut le dire.
40:09Et ça, ça passe à la fois par la pédagogie des parties de gauche,
40:12des collectifs, des associations, etc.
40:16Et ça passe aussi par une, probablement,
40:18une meilleure régulation des médias.
40:20Parce qu'en fait, il y a plein de gens,
40:21quand on va les voir en porte à porte,
40:23ils disent il y a trop d'étrangers en France, c'est horrible,
40:26on est submergé.
40:26Et quand on leur dit mais, ah bon, mais vraiment,
40:28mais qu'est-ce qui vous fait dire ça ?
40:30Et ils disent, je l'ai vu à la télé.
40:32Et en fait, mais c'est, enfin, ça serait drôle si,
40:36c'est vraiment une vraie chose qu'on nous dit
40:38quand on fait du porte à porte.
40:40Et ça, je pense qu'il faut s'atteler à ça
40:42parce que c'est un drame pour notre nation
40:44quand on entend des choses comme ça qui sont véhiculées,
40:46parce que c'est des fausses informations.
40:47On n'accueille pas beaucoup, on n'accueille pas du tout
40:49plus d'étrangers en France que par ailleurs
40:52dans nos pays voisins.
40:53Au contraire, je crois qu'on en accueille beaucoup plus
40:55en Allemagne qui le fait délibérément
40:57parce qu'elle en a besoin pour faire fonctionner son économie.
40:59Et donc, je pense que c'est un des sujets sur lesquels
41:01il faut absolument avoir davantage de pédagogie
41:04et expliquer les choses.
41:05Et il ne faut pas prendre les gens pour des imbéciles.
41:06Ils peuvent très bien comprendre ces choses-là
41:08quand on leur explique et quand c'est mis sur la table.
41:13Merci. Merci, Lucie.
41:15Alors, de plus en plus, il se dit que, en tout cas,
41:19si Emmanuel Macron persiste dans l'idée d'essayer
41:22d'imposer un gouvernement de droite minoritaire,
41:25il se dit que l'issue de la crise pourrait être
41:29finalement une nouvelle dissolution d'ici l'été prochain.
41:34Est-ce que, de votre point de vue, en tout cas,
41:36la gauche doit souhaiter ou à tout le moins préparer,
41:41se préparer à une nouvelle dissolution de nouvelles
41:44élections législatives dans un délai rapproché ?
41:48Je crois qu'il faut se préparer à toutes les éventualités
41:51parce qu'on sait qu'Emmanuel Macron est très imprévisible.
41:54On l'a vu en juin dernier, ça a surpris tout le monde
41:57et ça a pris tout le monde de cours.
41:59Donc, je pense qu'il faut continuer à se préparer.
42:01Mais de toute façon, c'est important que la gauche
42:02soit prête à gouverner.
42:03Elle a montré qu'elle l'était, elle a montré qu'on était
42:05au travail tout l'été pour se préparer à gouverner.
42:08Donc, quoi qu'il arrive, il faut qu'on demeure prêt,
42:10qu'on travaille sur le fond, qu'on travaille sur la forme.
42:13Et ça fait partie des choses que tout le monde est d'accord
42:14pour continuer. Tous les partis sont sur cette ligne.
42:16Moi, je pense que c'est ça aussi qui va faire que la gauche
42:18sera forte aux prochaines échéances électorales.
42:21En tout cas, on ne peut pas ne pas être au rendez-vous.
42:22On arrive au terme bientôt de notre entretien.
42:33Peut-être une question qui, moi, me paraît en tout cas incontournable.
42:38On a coutume de dire que la politique étrangère
42:40est du domaine réservé du président de la République.
42:44Mais la gauche ne peut pas, et d'ailleurs elle ne peut pas
42:47rester muette sur la question grave de la guerre effroyable
42:52menée à Gaza.
42:53Un gouvernement que vous dirigeriez,
42:58un gouvernement de gauche, prendrait-il des initiatives
43:02de toutes sortes pour faire cesser cette guerre ?
43:06Notamment, par exemple, pour inciter, en tout cas,
43:08s'il n'en a pas le pouvoir seul, inciter le président de la
43:11République à reconnaître l'Etat de Palestine immédiatement ?
43:18Oui, on l'a dit beaucoup de fois, la reconnaissance immédiate
43:22de l'Etat de Palestine est une des grandes priorités du programme
43:24du Nouveau Front Populaire.
43:25Là-dessus, je suis évidemment absolument d'accord.
43:28Je pense que, par ailleurs, il faut que l'Etat français
43:31mette tout son poids et tout le poids de sa diplomatie,
43:34qui est une grande diplomatie, pour faire en sorte qu'on
43:37s'engage vers un cessez-le-feu, la négociation d'un cessez-le-feu.
43:40C'est absolument indispensable pour faire cesser les massacres
43:43absolument effroyables qui ont lieu à Gaza en ce moment même.
43:45Mais aussi, c'est la solution pour qu'il y ait une désescalade
43:49dans la région et pour faire libérer les otages qui sont
43:51toujours aux mains du Hamas dans la bande de Gaza.
43:53Je pense que c'est une solution, c'est quelque chose pour laquelle
43:57il faut lutter absolument, mettre toutes ses forces.
43:59Et je pense que vraiment, la diplomatie française
44:01doit s'engager dans cette voie absolument sans aucune ambiguïté.
44:08Sébastien l'a dit à l'instant, on arrive déjà,
44:12c'est passé très vite, au terme de notre entretien.
44:15Mais pour finir, on voulait savoir si vous aviez un message
44:20à adresser au peuple de la fête, cette fête qui s'ouvre aujourd'hui.
44:25Oui, j'ai un seul message, c'est vous dire merci.
44:27Parce que franchement, l'été a été dur et sans vous,
44:31je ne serais pas arrivée. Voilà, merci.
44:35Merci. Merci, Lucie Castex.
44:40On vous donne rendez-vous dans un an, au même endroit.
44:43Mais là, vous serez Première ministre, vous serez à Matignon.
44:46On espère d'ailleurs que ça arrivera avant la prochaine fête
44:50de l'Humanité, le plus vite possible. Merci à vous.
44:53Merci. Merci beaucoup. Merci.
44:55Et vous pourrez retrouver Lucie Castex en débat au stand
45:00du Conseil national du Parti communiste, ce soir même.

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