• il y a 2 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Thierry Cabannes et ses invités débattent de la nouvelle alerte à l'attentat islamiste en Allemagne.
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Transcription
00:00Merci de nous accueillir et sur Europe 1 et sur CNEWS et votre punchline week-end toujours avec moi pour débattre
00:08avec une actualité assez riche en ce vendredi. Véronique Jacquet, Louis de Ragnel, Élodie Amieczarek et Nathan Devers.
00:15Je vous ai promis d'aller en Allemagne, on va retrouver dans quelques instants Claude Moniquet, notre spécialiste terrorisme.
00:21Pourquoi je vous amène en Allemagne ? Parce que les autorités allemandes ont affirmé ce vendredi avoir déjoué un attentat islamiste
00:27à la machette planifiée par un Syrien qui voulait s'en prendre à des soldats. Le suspect est âgé de 26 ans, il a été arrêté hier.
00:34Pour tout savoir, il va tout nous dire, c'est Claude Moniquet, notre spécialiste terrorisme. Bonsoir Claude.
00:39Un Syrien a donc été arrêté. Racontez-nous comment les choses se sont produites.
00:44Bonsoir Thierry. Oui, en fait, une fois de plus, c'est l'alerte en Allemagne. Les services de renseignement avaient repéré dans le sud de l'Allemagne,
00:53donc en Bavière, un jeune Syrien de 27 ans, dont on ignore à ce stade quel est le statut en termes de situation en Allemagne.
01:02Est-ce qu'il était illégal, réfugié, etc. ? On ne le sait pas encore.
01:07Et ce garçon préparait l'attaque dans une petite ville qui s'appelle Hoff, pas loin entre Munich et Nuremberg,
01:15l'attaque de plusieurs restaurants dans lesquels se retrouvent vers midi, 13h, des militaires pour leur pause déjeuner.
01:26Il voulait en tuer le maximum possible et il avait déjà fait des repérages.
01:31Il avait déjà acheté deux machettes qui ont été saisies à son domicile.
01:34Donc, c'est une affaire qui était déjà à un stade de préparation relativement avancé et qui, évidemment, inquiète particulièrement les autorités.
01:41Claude, vous le disiez que ce passif en Allemagne, si ma mémoire ne me fait pas défaut, c'est la quatrième alerte en trois semaines, c'est cela ?
01:49Absolument, la quatrième. Si on remonte au printemps, c'est même la cinquième, puisqu'il y a eu l'attaque au Goutteau de Duisburg pendant la préparation des élections européennes.
01:59On a eu, bien entendu, la tuerie de Salingen le 23 août, trois morts et neuf blessés graves par un Syrien
02:07qui aurait dû ne pas se trouver en Allemagne et être expulsé, mais qui malheureusement s'y trouvait.
02:12On a eu la tentative d'attentat le 5 septembre contre le consulat israélien à Munich qui, fort heureusement, a été fermé.
02:20Tentative qui avait été perpétrée par un Autrichien d'origine Moyenne-Orientale qui a été abattu par la police.
02:29Quelques jours plus tard, on a eu la tentative d'intrusion d'un Albanais radicalisé dans un commissariat de police
02:35qui voulait tuer les policiers avec des machettes et qui s'est assez stupidement retrouvé, mais heureusement par la police,
02:40retrouvé coincé entre les deux portes d'un sas et a été arrêté.
02:43Et puis aujourd'hui, on a cette affaire de Syriens qui est arrêtée.
02:46On a vraiment effectivement l'impression que la menace terroriste, qui pendant très longtemps en Europe,
02:51la menace terroriste islamiste était concentrée sur la France, s'est déplacée en tout cas en partie sur l'Allemagne.
02:57Merci Claude Moniquet, notre spécialiste terrorisme sur CNews.
03:03Oui, réaction. C'est vrai, il le disait quand que se passe-t-il en Allemagne ?
03:07Tout est assez sidérant de ce qui se passe en Allemagne parce qu'il y a à la fois effectivement des alertes qui augmentent
03:13et il y a une sorte de réveil politique d'Olaf Scholz parce qu'il a vu que l'AFD, surtout le parti d'extrême droite allemand,
03:20a fait une explosion lors des dernières élections.
03:24Et donc il se réveille et enfin on a l'impression que, si vous voulez, les sociodémocrates et les partis centristes allemands
03:31ouvrent les yeux sur une menace qu'ils feignaient de voir, qu'ils ne voulaient pas voir jusqu'à aujourd'hui.
03:37Et en fait l'Allemagne, je pense, n'est pas du tout au bout de ses peines.
03:41Il ne faut pas oublier qu'ils ont accueilli un peu plus d'un million d'immigrés après la guerre civile en Syrie.
03:49C'est l'Allemagne qui était un peu le pays moteur en Europe pour inciter tous les autres d'ailleurs à ouvrir leurs portes.
03:54Et d'ailleurs la France, à ce moment-là, je me souviens même en 2015, Bernard Cazeneuve, qui était le ministre de l'Intérieur,
04:00avait, lui, ordonné le rétablissement du contrôle systématique aux frontières, à la frontière franco-italienne,
04:07parce qu'il considérait que, vraiment, là, ça commençait à faire trop.
04:10Et ce qu'on constate aussi politiquement, c'est que l'extrême droite allemande est en train de percer
04:17et maintenant beaucoup de gens, même très centristes, commencent à se dire
04:21qu'en fait on a peut-être fait beaucoup trop, on a accueilli beaucoup trop de communautés étrangères.
04:26Historiquement, les Allemands ont toujours une communauté turque très présente, très importante,
04:32qu'ils ont fait venir et ça, pour le coup, c'était un choix pour à la fois des besoins de main-d'oeuvre
04:37et aussi parce qu'ils avaient des problèmes de natalité, parce qu'il y a un vrai défi autour de la natalité en Allemagne.
04:43Et donc l'Allemagne est confrontée à ce problème qui est à peu près le même, le problème migratoire,
04:47et ensuite, je pense, un son d'attaque qui menace le pays.
04:53Et manifestement, le chancelier allemand, maintenant, est en train de prendre des mesures extrêmement fermes.
05:00On l'évoquait hors antenne, mais on a vu un discours, c'était mercredi, dans le bout de hashtag,
05:06où il était très, très offensif.
05:09Ce pragmatisme allemand qui fait que quelqu'un...
05:13Olaf Scholz était le défenseur de l'ouverture des frontières, très soutenu par les écolos.
05:18C'est vraiment quelqu'un de gauche.
05:20Et tenir ce discours-là, on se faisait cette réflexion, on se disait,
05:23mais est-ce qu'aujourd'hui, en France, on pourrait entendre des écologistes ou des gens très à gauche
05:29être capables de tenir ce discours-là, celui de Olaf Scholz, dans une période de crise que l'Allemagne est en train de vivre ?
05:37Véronique Nathan et Elodie.
05:39Il y a peut-être un avant et un après l'attaque de Solingen cet été,
05:45parce que c'était fin août, 24 août, je crois.
05:49C'est un Syrien qui est passé à l'attaque avec un couteau et qui a tué trois personnes,
05:53qui en a blessé huit, et c'était durant une fête locale.
05:57Donc là, l'Allemagne se sent vraiment attaquée dans sa chair, dans ses fibres.
06:03Voilà, c'est l'insouciance qui est attaquée.
06:07On a l'impression qu'il y a un avant et un après parce que, effectivement,
06:10l'Allemagne a accueilli un million de personnes à partir de 2015,
06:15notamment beaucoup de réfugiés syriens.
06:17Donc il y a cette idée, effectivement, d'un échec de l'intégration et de l'assimilation.
06:22Il y a aussi, peut-être, la fin d'un pragmatisme sur la question d'une immigration à finalité économique,
06:31et on se rend compte qu'on accueille pour intégrer parce qu'on ne fait plus d'enfants et qu'on a besoin de bras,
06:36c'est une main-d'oeuvre qui n'est pas chère.
06:37L'Allemagne, finalement, assumait d'ailleurs ce discours.
06:40On vous accueille, vous faites votre vie chez nous, mais voilà, on a aussi besoin de bras.
06:44Et puis là, on arrive au bout du bout de cette réflexion,
06:46c'est-à-dire, mais quelle réponse civilisationnelle par rapport à ce qui nous arrive ?
06:49Et puis, troisième chose, où je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous,
06:52c'est que oui, il y a un réveil de la classe politique,
06:56mais la seule réponse du ministre de l'Intérieur par rapport à l'attaque de Solingen,
07:00c'est qu'on va empêcher le port d'armes blanches dans les fêtes populaires.
07:05Ça me paraît un peu court.
07:07À mon avis, il faudrait quand même entamer une véritable réflexion
07:10sur les individus qui portent ces couteaux
07:12et pas sur la prégnance du port des couteaux et leur interdiction.
07:16Oui, mais on ne se pose toujours pas la question du profil de ces individus
07:19et pourquoi tant d'armes en circulation ?
07:21On ne se pose pas non plus la question en France, d'après moi.
07:24Nathan Le Verre.
07:26Moi, j'aurais tendance à dire qu'il faut poser le problème à une plus large échelle.
07:30Si on parle de la Syrie et de la relation entre la Syrie et l'Allemagne,
07:33il faut remarquer que la Syrie est un pays qui a été abandonné par l'Occident.
07:37Barack Obama avait fixé à l'époque une ligne rouge à ne pas franchir,
07:41à savoir l'utilisation d'armes chimiques contre les populations civiles.
07:47Quand M. Poutine et M. Bachar el-Assad ont franchi cette ligne rouge,
07:51il a décidé, pour des raisons de politique intérieure,
07:54de rester absolument inactif.
07:56Et donc la Syrie s'est écroulée sous nos yeux impuissants,
08:01plus de 400 000 morts, d'ailleurs,
08:03et puis, globalement, un pays comme ça qui s'effondre.
08:05À l'époque, l'honneur d'Angela Merkel, ça a été de dire...
08:07Mais encore une fois, l'Europe n'avait pas la clé de la décision.
08:10L'Europe était prête à intervenir en Syrie.
08:12Elle n'en a pas pu à cause de Barack Obama.
08:14Et donc, l'honneur d'Angela Merkel, à ce moment-là, ça a été de dire
08:17que nous allons accueillir les populations civiles.
08:20On se souvient de ce que c'était, quand même.
08:22C'était une horreur.
08:23C'était des populations...
08:24À l'époque, certains M. Mélenchon disaient que M. Poutine faisait le travaillant en Syrie.
08:28Mais c'était une horreur absolue.
08:30Il ne faut pas mélanger ça...
08:31Il y avait des alertes, Nathan.
08:33Moi, je me souviens très bien de cette période-là.
08:35Globalement, l'Occident ne s'est pas préparé à intervenir en Syrie.
08:38La France était prête, par exemple.
08:40Non.
08:41Nous, on a fait des livraisons d'armes, d'ailleurs,
08:43qui se sont retrouvées ensuite dans les mains des cousins germains de l'État islamique.
08:46C'était, d'ailleurs, une grave erreur que nous avons commise.
08:49Mais l'armée française ne s'est pas préparée à intervenir en Syrie.
08:53Le fameux soir où Barack Obama se rétracte,
08:56les avions étaient prêts à décoller des portes à vue.
08:58Oui, des avions pour faire des frappes.
09:00Mais nous, on ne s'est pas dit qu'on allait intervenir...
09:02Non, bien sûr, pas comme en Irak, naturellement.
09:05Et je me souviens vraiment très bien de cette période-là,
09:07où il y avait quand même énormément d'alertes,
09:09de sonnettes d'alarme qui étaient tirées,
09:11pour dire, attention, oui, la générosité, oui,
09:14mais il faut filtrer, mais il faut contrôler.
09:16On ne peut pas accueillir tout le monde de manière indistincte.
09:19Mais je suis tout à fait d'accord avec vous,
09:21et c'est ce que j'allais ajouter.
09:22C'est qu'en effet, parmi les individus qui sont arrivés,
09:25il y a des gens qui n'étaient absolument pas des civils
09:28qui fuyaient Bachar el-Assad ou qui fuyaient Daesh,
09:31mais qui étaient aussi des islamistes infiltrés.
09:33Tout le monde le sait, c'est une évidence,
09:36et les attentats que nous avons vécus l'ont en effet prouvé.
09:40Et donc, ça nous renvoie à la grande lutte,
09:42mais qui n'est pas une lutte qui peut se poser
09:44en question de politique intérieure,
09:45ni à l'échelle de l'Allemagne, ni à l'échelle de la France,
09:47ni à l'échelle de l'Europe.
09:48C'est une question internationale,
09:49et c'est une question qui se jouera à la fin des fins,
09:52et au début des débuts aussi, dans le monde musulman,
09:54dans un pays comme la Syrie, en Irak, en Égypte, etc.
09:58La lutte, je n'aime pas l'expression de l'islam des lumières,
10:01mais en tout cas d'une démocratie,
10:04qui a un socle évidemment de la culture musulmane
10:06dans les pays musulmans, contre l'islamisme.
10:08Et c'est cette lutte-là qui est centrale.
10:10Un dernier mot sur le sujet, Elodie Muzarek.
10:12Vous parliez de pragmatisme, alors je vais faire cet effort-là,
10:15parce que c'est vrai que là, on nourrit des réflexions,
10:17mais moi je me pose une question qui est très simple.
10:19C'est le but de l'émission aussi, il faut le rappeler.
10:21Donc je redescends peut-être d'un cran,
10:23mais je me pose une question qui est très simple.
10:25Comment est-ce qu'on fait pour avoir une machette ?
10:27Et là, déjà, moi, je ne comprends pas bien
10:29comment un individu peut se balader comme ça dans la rue
10:32avec ce type d'instrument.
10:34Je discutais la dernière fois avec une amie qui est aux douanes...
10:36Les attaques au goûteau se multiplient.
10:38Oui, tout à fait, justement.
10:40On ne peut pas contrôler chaque individu.
10:42Il y a un commerce qui est fait de ça,
10:44mais il y a aussi une circulation.
10:46Je discutais avec une amie qui est aux douanes
10:48à l'aéroport Charles de Gaulle,
10:50et elle me disait que des machettes,
10:52c'est quasiment tous les jours, dans des bagages.
10:54Mais a priori, si c'est en soute, c'est OK, ça passe.
10:57Déjà, moi, ça, c'est quelque chose...
10:59Des machettes qui passent dans les soutes.
11:01Sans doute, parce qu'effectivement, c'est considéré...
11:03Non, mais il y a une considération
11:05qu'effectivement, ça peut être un objet culturel ou autre.
11:08Donc déjà, ça, c'est un point qui m'échappe.
11:10Je comprends qu'on ne résoudra pas le problème
11:12en supprimant à tout prix les armes blanches,
11:15mais je trouve que ça raconte aussi beaucoup
11:17de notre vision et de ce déséquilibre
11:20qui se présente maintenant,
11:22avec des gens qui sont armés légalement,
11:24finalement, on l'apprend,
11:26et puis des gens, sans doute comme vous et moi,
11:28qui ne portons aucune arme.
11:30Et là, je me pose, moi, de sérieuses questions.
11:32On voit que le tir sportif
11:34connaît un taux d'abonnement
11:36qui explose,
11:38mais voilà les questions
11:40que nous devons aussi nous poser légitimement.
11:42Donc, qu'est-ce que ça va donner, tout ça ?

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