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« Le programme du NFP n'est pas applicable », c'est la rengaine des macronistes et de la droite pour tenter de disqualifier le NFP.

Éric Coquerel, Député LFI du 93, président de la Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire, Eva Sas, députée de Paris, groupe Écologiste et Social, Karine Lebon, Anne-laure Delatte et Frédéric Boccara démontrent que non seulement le programme est applicable mais qu'il est bon pour la France.

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00:0014 tranches seraient du matraquage des classes moyennes ou que rétablir l'ISF serait confiscatoire.
00:08Alors le programme du non-fonds populaire est inapplicable.
00:12Cette question-là, nous allons débattre avec Frédéric Mocara, économiste du Parti communiste français,
00:19Éric Coquerel, député de la France Insoumise, Karine Lemont, député GDR et Eva Sass, députée Les Écologistes.
00:27Un débat animé par Cyprien Boganda, le chef adjoint de la rubrique éco-sociale de l'Humanité.
00:57Je sais, je sais, je sais.
01:27Bonjour à toutes et tous. Merci d'être venus aussi nombreux à ce débat.
01:45Alors aujourd'hui, je suis en compagnie de gens dangereux qui pourraient bien ruiner la France s'ils arrivaient au pouvoir.
01:50C'est en tout cas ce qu'on a entendu sur la plupart des plateaux de télévision pendant la campagne des législatives.
01:56Je crois qu'il y a un petit problème technique. Vous n'entendez pas ?
02:09Il y a un petit problème de son visiblement.
02:17Je ne sais pas si on m'entend dans la salle.
02:20Ah bon. Par contre, c'est les invités qui ne m'entendent pas. Mais c'est moins grave.
02:27Je disais des gens dangereux. En tout cas, c'est ce qu'on a beaucoup entendu sur les plateaux de télévision à chaque fois qu'on discutait du programme économique du Nouveau Front Populaire.
02:35Beaucoup de choses ont été dites. Bruno Le Maire, par exemple, estimait que c'était, je cite, un délire total. 1981 puissance 10.
02:42Et dans sa bouche, je peux vous dire que la référence à 1981 n'est pas très positive.
02:47Le Figaro a même parlé de suicide économique, je crois.
02:50Donc aujourd'hui, les accusés vont pouvoir répondre et nous expliquer pourquoi ce programme est cohérent selon eux et comment ils comptent l'appliquer.
02:56Et comme on trouvait que ce plateau manquait un peu de contradicteurs, c'est moi qui vais jouer le rôle de journaliste de droite, qui est un rôle que j'affectionne particulièrement.
03:03Et donc, évidemment, mes invités vont répondre à ces arguments qu'ils ont beaucoup entendu.
03:07Je vous présente les invités. Karine Lebon, qui est députée du groupe GDR de La Réunion.
03:13Éric Coquerel, qui est député LFI de Seine-Saint-Denis.
03:27Eva Sass, députée du groupe écologiste et social de Paris.
03:35Et Frédéric Bocara, économiste et membre du conseil national du PCF.
03:43Ce débat va être structuré en deux parties. On va faire simple. La première partie, ça coûte trop cher. La deuxième partie, de toute façon, ça ne marchera pas.
03:51L'idée étant de couvrir, évidemment, tout le champ des critiques qui ont été formulées à la contre de ce programme.
03:55Alors on va commencer par le fait que ça coûte très cher. Ces 150 milliards d'euros, je crois, c'est les sommes qui ont été annoncées.
04:01Première question à Éric Coquerel qui a participé au chiffrage. Où trouvez-vous un tel argent ?
04:07On s'est fait fort de répondre en disant que, en tout cas dans le programme, tout ce que nous mettions en dépenses supplémentaires,
04:19donc vous avez raison de dire qu'au bout de trois ans, ça s'accumule à 150 milliards d'euros, on se fait fort de trouver les recettes équivalentes.
04:27C'était ça qu'on s'était fixé comme objectif pour une bonne raison. Vous avez raison de souligner qu'on a tout eu de la part du gouvernement
04:37et des médias, on va dire, mainstream, bourgeois, appelez-les comme vous voulez, mais avec des critiques qui sont un peu fortes de café.
04:45Parce que quand on a un gouvernement, quand on a un ministère des Finances qui, à chaque fois qu'il fait des prévisions économiques,
04:53deux mois après, c'est complètement affirmé par les faits. Par le chiffre de déficit, par le chiffre de croissance, etc.
05:00Déjà, une première chose, on ne donne pas de leçons. Et puis la deuxième raison, c'est qu'aujourd'hui, tout le monde est d'accord,
05:10quand je dis tout le monde est d'accord, c'est y compris les économistes libéraux, que la question du déficit dans ce pays,
05:18ça ne vient pas de dépenses supplémentaires, je dis ça parce qu'il faut bien comprendre, ça a un lien avec notre programme,
05:23ça vient de recettes insuffisantes et en diminution. En 2023, les dépenses publiques par rapport au PIB, c'est toujours par rapport au PIB qu'il faut regarder,
05:35pour avoir un peu une comparaison, elles ont baissé de 1,5%. Les recettes ont baissé de 2%.
05:44Il n'y a pas très longtemps, à l'Assemblée nationale, avant Dissolution, il y a eu une commission d'enquête qui s'est faite sur la dette.
05:51Et il y a un économiste, Frédéric ne va pas me contredire, qu'on ne peut pas vraiment qualifier de nouveau front populaire, qui est François Eccal.
05:59Et François Eccal dit très clairement, la raison pour laquelle le déficit explose depuis 2017, on va dire hors dépense exceptionnelle du Covid, c'est qu'il y a moins de recettes.
06:10Donc nous, ce que nous répétons, c'est que ces recettes, on va les récupérer. Et c'est ça le fond de notre programme. Comment on les récupère ?
06:19On les récupère à peu près un tiers en allant reprendre au capital tout ce que Macron lui a donné depuis 2017, et qui est quelque chose de tellement historique
06:34que ce n'est pas seulement le creusement des inégalités qui est en question, c'est aussi le creusement des inégalités.
06:41Mais c'est aussi et surtout des dizaines de milliards d'euros qui se perdent au profit de quelques centaines de personnes.
06:49C'est ça la réalité. J'ai sorti lundi, en commission des finances, des chiffres impressionnants. On pourrait en prendre plein, mais j'en donne un.
06:58Les 500 plus grandes fortunes de ce pays ont vu depuis 2017 la part de leur richesse, c'est-à-dire la part de leur richesse de leur patrimoine par rapport au PIB, doubler.
07:11C'est-à-dire qu'en 2017, ils possédaient 20% du patrimoine français. Aujourd'hui, rendez-vous compte, 500 personnes en possèdent 45%.
07:21C'est ça la réalité. Et là, comprenez une chose, c'est que c'est cet argent qui leur a été donné ces dizaines de milliards d'euros.
07:28Donc première chose, avec des réformes fiscales sur le capital, on récupère au moins un tiers du budget.
07:34Le reste, c'est une réforme fiscale sur l'impôt sur le revenu plus juste. Le reste, c'est aller récupérer des niches fiscales, des dépenses fiscales inutiles.
07:43Et on sait qu'ils sont en nombre. Et le reste, c'est effectivement aussi pouvoir faire en sorte que la différence de financement des entreprises,
07:54selon non pas leur taille, mais selon qu'elles soient des multinationales ou pas, mérite une taxation particulière.
08:02Et notamment d'aller par exemple taxer les entreprises qui déclarent en France très peu de bénéfices pour la déclarer dans des pays à fiscalité privilégiée.
08:12C'est Gabriel Zucman qui l'a proposé, ces 26 milliards. Donc pour vous répondre, c'est ça le cœur du projet.
08:18Toutes nos dépenses sont gagées par des recettes et nous ne tenons pas compte, et je conclue là-dessus, on y reviendra,
08:24mais nous ne tenons pas compte en plus de ce que va rapporter notre politique. C'est-à-dire que quand vous augmentez les salaires,
08:30quand vous augmentez tous les revenus venant du travail, vous augmentez les rentrées fiscales et les rentrées de cotisations.
08:37Et donc en plus, c'est un effet multiplicateur qui fera que l'équilibre budgétaire s'en portera mieux,
08:43et les investissements en matière de santé, d'éducation, d'écologie également. C'est ça le programme du nouveau Front Populaire.
08:50Applaudissements
08:56Mais enfin, quand même, vous parlez beaucoup d'impôts dans votre programme, alors même que la France a l'un des taux de prélèvement obligatoire les plus élevés du monde,
09:03en tout cas d'Europe, qu'est-ce que vous dites aux contribuables qui ont peur qu'avec la gauche au pouvoir, ils paieront plus d'impôts ?
09:09Eric, peut-être pour poursuivre là-dedans.
09:14Je dis aux 90% de contribuables aujourd'hui, à 90% des contribuables, que leur situation va plutôt s'améliorer.
09:25Globalement, parce que, par exemple, la réforme de l'impôt sur le revenu que nous proposons, qui est de rendre progressive la CSG,
09:34et de mettre 14 tranches sur l'impôt sur le revenu, ça a déjà été fait en 80, c'était le cas,
09:39et bien, permettra, a priori, d'après nos calculs, à quelqu'un qui gagne moins de 4000 euros par mois, de s'en sortir mieux.
09:45Par contre, on n'en prendra plus aux autres. Donc voilà, ma première réponse, elle est là-dessus.
09:50Et je dirais aussi, ne pas l'oublier, c'est qu'on oublie rarement, quand on parle des contribuables, on pense tout de suite à l'impôt sur le revenu.
09:58Mais n'oubliez pas que plus de la moitié français ne payent pas l'impôt sur le revenu, parce qu'ils ne sont pas assujettis.
10:03Par contre, ils payent beaucoup de TVA, qui est l'impôt le plus injuste, qui prend une part de plus en plus grandissante dans les budgets de l'État.
10:09Là, maintenant, on a un gouvernement, aussitôt qu'on supprime un impôt, CVAE, impôt de production sur les collectivités, ou la taxe d'habitation, hop, la TVA.
10:19Redevance télé, hop, la TVA. Exonération de la sécurité sociale, hop, la TVA, qui en plus a le défaut de fiscaliser la protection sociale, ce qui est un problème de fond.
10:30Donc là-dessus aussi, c'est des politiques qui vont revenir en question là-dessus, et qui vont permettre, au contraire, non seulement d'avoir plus de recettes,
10:38mais une plus grande justice fiscale redistributive pour les Français.
10:43Alors, dans votre programme, Karine Lebon, vous promettez l'abrogation de la réforme de la retraite à 64 ans. Mais cette annulation, elle coûterait très cher aux finances publiques.
10:57Le gouvernement le chiffrait, je crois, à 15 milliards d'euros. Et il y a un institut Montaigne, qui est quand même composé de gens extrêmement objectifs, neutres, comme chacun sait,
11:06qui pensaient que ce coût était encore largement supérieur. Comment est-ce que vous financez l'abrogation de la retraite à 64 ans ?
11:12Alors, bonjour à tous. D'abord, je pense que l'annulation immédiate, elle coûterait pas tant que ça. Et je crois que c'est très important qu'on le dise.
11:21Parce que la réforme, elle va se mettre progressivement en place. Elle a juste commencé à s'appliquer. Donc, plus tôt on l'abroge, mieux c'est pour les finances.
11:30Et elle ne va générer des économies qu'à partir de 2030, de vraies économies importantes. Et Le Corre le disait, il n'y a pas d'érapage des dépenses, il y a un manque de recettes.
11:45Éric Coquerel vient de nous le redire. Et la question de la retraite, en fait, c'est une question de justice sociale. Justice sociale pour les plus impactés par cette réforme injuste.
11:55Les femmes, notamment. Les travailleurs des métiers pénibles. Et les populations des Outre-mer. Moi, je suis députée de La Réunion. Je suis élue du département de France où on touche les retraites les plus faibles de France, hors Mayotte.
12:15Je crois que c'est important de le dire parce qu'on a été complètement oublié de la réforme de 2023. Alors oui, on a un rapport actif-retraité qui se détériore. Mais en réalité, il y a trois chemins possibles.
12:28Soit on recule l'âge de départ de la retraite. C'est ce qu'a choisi le gouvernement macroniste. Soit on réduit les pensions. Soit on trouve d'autres financements. Et le Nouveau Front Populaire s'est plutôt attaché à cette troisième solution.
12:44Alors par exemple, comme solution, il y aurait d'augmenter les cotisations. Mickaël Zemmour disait qu'augmenter de 0,8 points les cotisations retraites, ce qui représenterait environ 14 euros par mois pour un SMIC ou 28 euros pour un salaire moyen, bien ça suffirait à financer cette réforme.
13:06Évidemment, ce serait à répartir entre les patrons et les salariés. Un tiers au niveau des salariés, deux tiers au niveau des patrons, dans l'idéal. Et nous avons de nouvelles pistes de financement par l'impôt avec notamment une ISF climatique et une taxe sur les superprofits, 15 milliards chacun.
13:25C'est important parce que la retraite, il faut qu'elle soit une nouvelle étape de la vie et non pas l'antichambre de la mort. Et aujourd'hui, c'est ce qu'on tend à nous dire. C'est ce qu'on tend à nous dire. Travaillez jusqu'à ce que vous n'en puissiez plus et jusqu'à ce que vous ne soyez plus utile à la société.
13:44Mais à la retraite, on peut faire encore plein de choses et je crois que c'est ce que le nouveau Front populaire tient à faire passer comme message.
13:58Carine Lebon, dans le programme du NFP, évidemment, vous réaffirmez l'objectif commun du droit à la retraite à 60 ans, mais sans fixer de calendrier. Est-ce que ce n'est pas un peu facile, finalement ? Est-ce que ce n'est pas une promesse en l'air qui est faite aux travailleurs ? À quel moment est-ce qu'ils pourront vraiment partir à 60 ans ?
14:17Alors, le programme du NFP, il est en trois parties. La première partie, c'est les 15 premiers jours, la rupture. Les 100 jours, l'été de toutes les bifurcations, puisque normalement, on était appelé à gouverner dès cet été, je le rappelle. Et l'étape 3, c'était les transformations. Et la retraite à 60 ans, elle s'inscrit dans les transformations.
14:39Il n'y aura pas d'explosion des dépenses du jour au lendemain, surtout pas. Et je pense que c'est Macron qui a eu très très peur que nous arrivions à mettre en place ces réformes que nous avions proposées dans le programme. C'est pour ça qu'il a tenté, par tous les moyens, de nous voler l'élection et d'empêcher Lucie Casté d'être à Matignon.
15:09Comment ça va se passer ? Eh bien nous organiserons une conférence avec les partenaires sociaux pour déterminer les conditions de cette retraite à 60 ans avec une prise en compte de la pénibilité, des maladies professionnelles. Il y aura évidemment un attachement très fort à l'emploi des seniors parce que si à partir de 50 ans, on a du mal à trouver du travail, eh bien la retraite à 64, 67, 70 ans, ça reste très compliqué d'être actif.
15:39Il y aura aussi une réflexion sur les accidents du travail puisque la France occupe la première place en termes d'accidents du travail au niveau de l'Europe et la quatrième en termes de morts au travail. Et une réflexion autour des départs en incapacité.
15:53Vous savez, on connaît tous quelqu'un qui n'a pas pu profiter véritablement de sa retraite, soit parce qu'il était en trop mauvaise santé, soit parce que malheureusement, il est mort avant. Et moi, ça me fait toujours penser à la phrase d'Odiard qui dit « La retraite, il faut la prendre jeune, mais il faut surtout la prendre vivante ».
16:12Tout à l'heure, Eric Coquerel disait que tout s'équilibrait dans le programme, que les recettes et les dépenses s'équilibraient. Mais est-ce que ce n'est pas un peu irresponsable finalement, quand on sait que la dette publique de notre pays attend 110% de notre PIB, ce qui est historique,
16:35est-ce que ce n'est pas irresponsable comme ça de prendre le risque de laisser filer les déficits ? Frédéric Boccarat, qu'est-ce que vous pensez de cet argument de la dette publique qui est réel, c'est une réalité économique aujourd'hui ?
16:47Alors d'abord, je voudrais vous remercier d'organiser ce débat et dire que je suis très heureux qu'on fasse de débats. On est dans un contexte d'une union qui se construit, qui doit s'élargir et qui a besoin de débats pour se renforcer, pour s'élargir et aussi pour l'intervention populaire de chacun là où il est jusqu'au sommet. C'est fondamental.
17:09Donc enfin on décloisonne, décloisonner ce n'est pas fusionner, décloisonner c'est ce dont on a besoin. Et on a besoin d'une cohérence nouvelle, effectivement. Et donc cette question de la dette, on a besoin d'idées nouvelles face à la dette. Je pense qu'il ne faut pas avoir une vision purement statique, les dépenses équilibrent les recettes.
17:28En réalité, déjà dans le programme, il y a une vision dans le temps. Puisqu'on dit dépenses tout de suite, transformation de structure avec les bifurcations et ça viendra ensuite progressivement. Parce que nous voulons conjurer 1981 et les échecs de la gauche depuis un certain temps, on va dire.
17:48Alors la dette, la dette c'est quelque chose de sérieux. Mais elle est utilisée pour faire peur et pour tétaniser. Le péril c'est la finance, c'est pas la dette. Parce que ce qui est grave c'est que la dette c'est de l'argent qu'on n'a pas pour faire des dépenses qui sont éventuellement nécessaires.
18:10Donc on emprunte. Mais on emprunte en se mettant dans les mains des marchés financiers. Ca c'est le problème. Parce que ça a deux conséquences. Ca a une conséquence sur la façon dont on utilise la dette. Parce que du coup les marchés financiers disent pas pour les services publics mais pour le capital, pour les profits, pour ce qui est rentable, pour les délocalisations.
18:28Donc il impose une orientation de la dette. Ou même pour le béton. Parce que je ne sais pas dans combien de régions, au lieu d'embaucher des soignants à l'hôpital, on détruit deux hôpitals pour en fusionner un et faire du béton avec moins de soignants. Non il faut des dépenses publiques et une dette pour des recrutements et des pré-recrutements et de la formation à l'hôpital, dans l'éducation, dans la santé, dans le fret ferroviaire, dans les services publics. Donc c'est l'utilisation.
18:54Le deuxième problème que pose la dette, c'est que comme c'est dans les mains des marchés financiers, il impose des taux d'intérêt considérables et il vampirise toutes les richesses qu'on crée. Nous payons des taux d'intérêt, c'est pas la masse de la dette. Vous savez il y a le principal et l'intérêt dans la dette. Comme dans la cigale et la fourmi, l'intérêt est principal.
19:18L'intérêt, s'il était à 0%, il disparaîtrait. On paye aujourd'hui 50 milliards environ de charges d'intérêt, uniquement d'intérêt sur la dette. C'est autant qu'un budget d'éducation primaire plus secondaire. Si on finançait à 0%, ces 50 milliards, on pourrait les utiliser pour autre chose. Et demain, enfin dans 2-3 ans, il est prévu qu'on paye à 70 milliards.
19:43Donc il faut financer autrement, à 0%. Et donc ça, ça ouvre sur, bien sûr, la question européenne. Mais depuis la France, nous pouvons faire ça avec le pôle public bancaire. Et je pense qu'il faut voir la cohérence, la nouvelle cohérence entre les objectifs, les moyens et les pouvoirs qui est présente dans le programme et dont nous avons discuté ensemble. Le chiffrage avec un texte que je vous conseille, il est publié dans la revue Economie et Politique.
20:07Donc le pôle public bancaire, depuis la France, peut financer à 0% des dépenses nouvelles. Parce qu'il faut de quoi on crève, y compris pour la retraite, d'un pays qui ne se développe pas. Il n'y a pas de recette avant tout parce que le pays ne se développe pas.
20:25Donc il faut tout de suite une impulsion de demande. C'est ça la logique du nouveau Fonds Populaire. Une impulsion de demande pour que ça crée une nouvelle activité, une nouvelle offre grâce à des réformes de structures. Et donc pour que la dette puisse être bien utilisée, il faut des réformes de structures. Donc on a un enjeu des réformes de structures. J'en listerai 5.
20:46La première, il faut d'abord dépenser, comme je l'ai dit, non pas pour le capital, même uniquement pour le béton, mais avant tout pour la formation et l'emploi. Ça c'est la première chose. Formation, emploi, embauche de pré-recrutement dans la fonction publique.
21:00Deuxièmement, il faut changer tout le système des aides publiques. 200 milliards d'aides publiques d'après la CGT, 100 milliards d'après les néolibéraux, c'est considérable. Il faut mettre des critères écologiques et sociaux qui vont changer les modes de production et les modes de consommation.
21:19Par exemple, la moitié des aides, c'est des exonérations de cotisations sociales. Ça veut dire qu'en réalité, il y a des conditions. Ça veut dire que vous recevez des aides si vous faites des bas salaires. Ça doit être l'inverse. Au contraire, on doit appuyer le développement des salaires en baissant les coûts du capital.
21:38Deuxièmement, les aides publiques. Les aides publiques, c'est important. C'est ce qui a fait le ciment de l'unité intersyndicale au départ, avant même les retraites. Troisièmement, il nous faut des pouvoirs nouveaux. Nous l'avons inscrit dans le programme du Nouveau Fonds Populaire, mais il faut voir l'importance que ça a.
21:57Il faut le revendiquer à partir des luttes quotidiennes dans les territoires, des pouvoirs nouveaux des salariés et des travailleurs sur leur entreprise, avec leur nouveau projet, effectivement, ou face au licenciement, et des pouvoirs nouveaux dans les territoires, des institutions de planification écologique et sociale. Le mot est un peu caché dans le programme, mais je pense que nous serons d'accord pour dire que c'est très important.
22:20La planification, c'est l'URSS que vous voulez recréer, en réalité ?
22:24On a eu de la planification en France, donc c'est la France aussi. Non, il faut une planification stratégique, pas chaque bouton de guêtre. Il faut une planification où l'on prend des engagements et où l'on suit, mais non pas par un État central, mais avec les citoyens des conférences citoyennes, le respect des engagements.
22:39Dans les conférences citoyennes, il y a aussi bien les citoyens, les salariés, les élus. Les banques sont là pour prendre des engagements, les patrons, l'État, et on suit. Et surtout, on va pouvoir manier, si j'ose dire, la carotte et le bâton.
22:52C'est-à-dire qu'on peut faire des incitations, on baisse le coût du capital si vous développez les salaires, ou on vous tape dessus si vous ne faites pas ce qu'il faut. Donc il faut entrer dans une autre relation avec les entreprises.
23:04C'est d'ailleurs un grand enjeu par rapport à 1981-82 où on n'a pas touché aux entreprises, on les a nationalisées et on les a laissées faire comme elles le faisaient. Or, il faut changer complètement leur façon de faire, aussi bien sur l'écologique que sur le social, et ça marche ensemble.
23:18Quatrièmement, il faut toucher aux banques. Nous proposons un pôle public bancaire.
23:32Voilà un élément fondamental face à cette question de la dette, c'est-à-dire un financement par un pôle public bancaire. Il faut toucher aux banques, on ne parle pas des banques.
23:42Or, le capitalisme d'aujourd'hui, c'est les banques. On sait où l'attraper, c'est la banque du coin de la rue. Donc avec un pôle public bancaire, il faudrait plus.
23:50Mais je ne suis pas le monsieur plus dans l'Union du Nouveau Front Populaire. Mais à partir du pôle public bancaire, il faut développer un financement à 0% des dépenses publiques et tout un chemin.
24:01Peut-être qu'on aura le temps de parler de l'Union Européenne. Et enfin, une nouvelle fiscalité. Il faut une nouvelle fiscalité sélective qui taxe les revenus du capital.
24:10Mais si vous touchez les revenus par le travail, on appuie, on développe. Ce n'est pas une histoire de riches, pauvres, mais de capital.
24:16Ou pour les entreprises, de mettre une modulation. Les entreprises qui développent l'écologie, qui développent l'emploi, on va leur faire un taux normal.
24:25Celles qui cognent dans l'emploi, on va leur faire un taux plus élevé. Et de même pour les cotisations sociales.
24:30Je conclue là-dessus. Il y a des contradictions. Il y a à la fois l'augmentation de la CSG. Je pense que c'est une très mauvaise idée de consolider la CSG.
24:41Mais il y a le développement des cotisations sociales. Et les deux propositions que je vais dire sont dans le programme du Nouveau Front Populaire. Elles sont importantes.
24:46La première, c'est qu'on pourrait taxer tout de suite les revenus financiers des entreprises. La finance des entreprises. Ça, on peut le faire. Et ça rapporterait 30 milliards immédiatement.
24:57La deuxième, parce que c'est énorme la finance des entreprises, c'est d'établir une modulation des cotisations sociales. C'est-à-dire avancer pour développer les cotisations sociales.
25:07Si une PME, elle embauche, elle développe l'emploi, on fait un taux de cotisation plus faible. C'est-à-dire qu'elle augmente l'emploi. Elle paiera un peu plus cher, mais on l'incite à augmenter l'emploi.
25:16Parce que le plus important, c'est qu'on développe la base emploi. La base emploi, c'est à la fois la vie des gens, c'est l'apport aux richesses et c'est même l'apport aux transformations écologiques parce que c'est les salariés qui inventent les solutions.
25:27Donc, une modulation. Et par contre, celle qui taille dans l'emploi, on doit faire un taux de cotisation beaucoup plus fort avec une pénalisation.
25:34Et donc, entrer comme ça dans une autre relation avec les entreprises, c'est ça ce qui permet de conjurer le passé.
25:40Alors, Eva Sass. Vous pouvez applaudir, mais je trouve ça quand même très inquiétant parce qu'on a l'impression que la dette publique, quelque part, vous vous en fichez un peu. Est-ce que vous êtes d'accord avec ça, Eva Sass ? La dette publique, on s'en fiche ?
25:56Non, je crois pas du tout. Je crois qu'au contraire, ceux qui ont fait exploser la dette, ceux qui ont creusé les déficits, Eric l'a dit, c'est bien les macronistes avec leur baisse d'impôt de 62 milliards d'euros et puis aussi des dépenses parfois de pognon de dingue pour certaines dépenses, en particulier l'open bar pour les entreprises où il y a eu des dépenses qui ont explosé.
26:19Donc, ceux qui sont sérieux, en fait, c'est le nouveau front populaire parce que nous, nous mettons des recettes fiscales en face des dépenses. Oui, nous voulons mieux financer les services publics. Oui, nous voulons prendre des mesures pour le pouvoir d'achat, mais nous les finançons. Nous les finançons avec de nouvelles recettes fiscales.
26:37On a parlé de l'ISF climatique. On a parlé de la taxe sur les super profits, mais nous les finançons aussi en faisant des économies sur toutes ces dépenses qui sont totalement inutiles. Il y a eu les grands projets inutiles. Eh bien, il y a aussi les grandes dépenses inutiles. La première chose, c'est de mettre fin à l'open bar pour les entreprises parce qu'avec l'ère macroniste, les dépenses pour les aides aux entreprises ont explosé.
27:03Les exonérations de cotisations sociales, par exemple, rien que ça, c'est 80 milliards d'euros. Est-ce que c'est justifié ? On sait bien qu'au-delà de 2 fois le SMIC et même 1,5 fois le SMIC, ça a un effet très limité sur l'emploi. Donc, nous, nous estimons qu'on peut faire au moins 8 milliards d'euros d'économies sur les exonérations de cotisations sociales.
27:25Un autre exemple, l'aide à l'apprentissage. Alors, c'est très bien l'apprentissage, mais est-ce qu'il faut dépenser 22 à 25 milliards d'euros pour l'apprentissage ? Dépenser 26 000 euros par apprenti, c'est 2 fois plus qu'un étudiant dans l'enseignement supérieur moyen. Donc, est-ce qu'il faut dépenser autant pour cette politique, pour faire plaisir à Emmanuel Macron, pour qu'il respecte son slogan 1 million d'apprentis ?
27:52Eh bien, nous, nous pensons qu'il faut recentrer les aides à l'apprentissage, notamment jusqu'au bac plus 2 et sur les PME. Et là aussi, on pourrait faire au moins 8 milliards d'euros d'économies. Donc, vous voyez, ceux qui dépensent moins, c'est bien le Nouveau Front Populaire.
28:08Un autre exemple des dépenses que je qualifierais d'idéologiques, le SNU. Le SNU, c'est au moins 200 millions d'euros, déjà. Et ça pourrait coûter 2 à 3 milliards d'euros. Est-ce qu'on veut mettre 2 à 3 milliards d'euros pour mettre nos enfants avec une petite casquette à chanter la marseillaise ? Eh bien, je ne crois pas.
28:29Je crois qu'on a besoin de faire des économies sur ces dépenses qui sont, à mon sens, tout à fait idéologiques. C'est le cas aussi pour l'uniforme, alors l'expérimentation de l'uniforme en milieu scolaire. On ne sait pas, là, pour le coup, combien ça va coûter parce qu'il n'y a pas de ligne budgétaire. Mais on sait que la généralisation, ça serait 1 milliard pour l'État et 1 milliard pour les collectivités locales.
28:53Est-ce qu'on a envie de dépenser 2 milliards d'euros de finances publiques pour mettre un uniforme dans les établissements scolaires ? Je ne crois pas. Là encore, des dépenses qui sont idéologiques.
29:05Et dernier point sur lequel on pourrait faire beaucoup d'économies, les niches fiscales et budgétaires néfastes au climat, 22 milliards d'euros. Je pense qu'en particulier sur le trafic aérien, on doit pouvoir taxer le kérosène sur les vols intérieurs. On doit pouvoir mettre les billets d'avion au taux normal de TVA.
29:29C'est anormal que le trafic aérien soit sous une forme de petit paradis fiscal en France. Donc vous voyez, ceux qui font des économies, qui arrêtent l'open bar pour les entreprises, qui arrêtent les dépenses idéologiques, c'est le nouveau front populaire.
29:43Et je crois qu'on peut nous faire confiance, en fait, pour gérer au mieux les finances publiques et bien mieux que les macronistes en vérité.
29:49Applaudissements.
29:55Alors, vu qu'à gauche, vous aimez quand même beaucoup les impôts, vous en inventez de nouveau. J'ai lu quelque chose qui s'appelle l'ISF climatique. Une bizarrerie. Est-ce que vous pourriez nous expliquer un peu comment ça fonctionnerait ?
30:07Alors, l'ISF climatique, qui est effectivement dans notre programme, c'est pas seulement rétablir l'ISF comme avant 2018. C'est, d'une part, lui, adosser une composante climatique en fonction de l'empreinte carbone du patrimoine financier et immobilier des plus riches.
30:24Parce qu'on sait que le patrimoine financier des plus riches, il a un impact très important sur nos émissions de gaz à effet de serre. Donc, il faut les responsabiliser sur les conséquences du dérèglement climatique. Ça, c'est une chose.
30:37Mais surtout, c'est une assiette différente. C'est-à-dire qu'on ferait rentrer les biens professionnels à partir de 10 millions d'euros. Et on ferait rentrer aussi les oeuvres d'art.
30:47On sait qu'auparavant, l'ISF avait une assiette fiscale qu'on appelait « mitée ». C'est-à-dire qu'il y avait beaucoup de trous, beaucoup de niches fiscales. Nous, nous voulons vraiment un ISF qui rapporte 15 milliards d'euros et qui englobe tout le patrimoine des plus aisés.
31:05Après, est-ce que ça va faire fuir les plus riches ? C'est la question qu'on nous pose à chaque fois. Vous allez surtaxer les plus riches. Ils vont s'enfuir. Alors d'abord, oui, c'est un peu vrai. Effectivement, quand il y avait l'ISF, il y avait plus d'exilés fiscaux que de gens qui revenaient. Mais la vérité, c'est qu'en fait, c'est infinitésimal.
31:30Quand on a transformé l'ISF en IFI, en vérité, il y a 0,25% des plus riches qui sont revenus en France. Donc c'est totalement à la marge. Et surtout, on voit bien qu'avec tous les rapports qu'a fait France Stratégie, il n'y a aucun impact sur l'économie qui est prouvé ni dans un sens ni dans l'autre.
31:51Quand on a transformé l'ISF en IFI, il n'y a eu aucun impact sur l'investissement dans les entreprises, aucun impact positif pour l'économie qui est éprouvé. Alors nous, nous assumons. Oui, nous voulons faire payer les plus riches. Nous en avons besoin et c'est juste. Et nous en avons besoin pour financer les services publics et les besoins sociaux et écologiques en France.
32:21– Alors je vais reprendre la formule de notre ancien ministre de l'économie Bruno Le Maire qui disait que le NFP c'est 1980 puissance 10. Ce qu'il nous dit finalement à travers cette phrase, c'est que la politique, on va dire keynésienne, la politique par la relance de la demande, on a essayé en 1980, ça n'a pas vraiment marché. Frédéric Boccarat, qu'est-ce que vous répondez à cet argument ? Pourquoi est-ce qu'en refaisant la même chose, ça se passerait mieux cette fois-ci ?
32:45– Alors précisément, l'idée c'est de ne pas refaire la même chose et le débat d'idées est nécessaire. Nous voulons dépasser le keynésianisme et les marxistes, nous avons essayé d'apporter le même au-delà. Donc on apporte, on dit la gauche c'est la demande, l'augmentation des revenus et la droite c'est l'entreprise, la production. Et même, on vient de faire une petite erreur sur les entreprises.
33:11– Il y a un petit désaccord entre vous quand même. – Une petite erreur parce qu'on se fait avoir dans les mots et dans les chaussettes de nos adversaires. Je vais y venir. Mais en fait, sur quoi repose le raisonnement de Le Maire pour le comprendre ? C'est on va augmenter les revenus, les gens vont consommer, ça va faire des importations, on aura augmenté les déficits et en plus les importations, donc on va plonger comme en 83-84.
33:35Nous sommes certains d'avoir vécu cette période-là et c'est là-dessus que Le Pen s'est nourri dès 84 aux européennes. Il passe de 0 à 10. Mais l'offre c'est quoi ? Parce que c'est le problème de l'articulation entre la demande et l'offre et il faut des réformes de structure pour articuler autrement demande et offre. Et c'est ça qui est présent dans le programme mais il faut en avoir conscience pour le porter fort et voir l'importance des transformations proposées et pas rabattre.
33:59Parce que même les autres vont nous pousser à rabattre. Donc il y a un enjeu politique dès maintenant. Donc l'offre, la droite dit c'est nous, c'est la production, l'entreprise, c'est nous. Et alors on va jusqu'à dire Open Bar pour les entreprises. Il faut faire attention, c'est Open Bar pour le capital. Tu seras d'accord, c'est pour ça que je dis, elle tombe dans une sauce rap, nous on est d'accord.
34:19Mais en réalité, au nom des entreprises, on fait profit et capital. Et on dit la politique de l'offre c'est la politique du profit. Mais nous, qu'est-ce qu'ils font ? En réalité ils détruisent l'offre, c'est-à-dire qu'on a plus de production, on fait plus de médicaments, on délocalise et on fait de la finance.
34:35Donc en réalité, la grosse différence par rapport à 1981, si on y arrive, et donc le grand enjeu, c'est un tout autre type d'offre en contenu et de baisser d'autres coûts que le coût du travail. Donc de relever le défi de la compétitivité.
34:49Quelques mots, si j'ai quelques minutes, parce que c'est des questions qu'il faut s'approprier de façon populaire et on doit faire des débats dans toutes les régions, dans tous les départements sur ces questions-là. Il faut une élévation du niveau de conscience de tous nos citoyens sur les questions économiques.
35:05Parce que tous les jours ils ont la télé avec des gens très calés qui leur surinent dans l'oreille. On sera d'accord là-dessus tous aussi. Donc, comment dire ? Le grand enjeu c'est donc des dépenses massives, ce qu'on a dit avant, parce que ça ne marche pas si on ne fait pas des dépenses massives.
35:26L'hôpital ça ne marchera pas mieux si on n'embauche pas massivement des gens, on ne changera pas le travail. Donc il faut des embauches massives, des dépenses massives tout de suite. Les souffrances sociales sont terribles, il faut augmenter les salaires massivement, le salaire d'une fonction publique, le point d'indice de 10%, le SMIC, etc.
35:41Ça c'est fondamental. Et pas que le SMIC, l'ensemble des salaires. Mais, vous voyez bien déjà, sur quoi on bute dans la fonction publique ? La formation. Mais même dans le privé, on n'a plus de soudeurs. Les centrales nucléaires étaient à l'arrêt parce qu'on n'avait plus de soudeurs. Il a fallu faire venir 100 soudeurs par avion des Etats-Unis.
36:11Le frais de ferroviaire, il bute parce qu'on manque d'emplois, de soudeurs, de matériel ferroviaire. Or c'est fondamental le frais de ferroviaire développé. Donc il faut transformer profondément les choses et commencer par l'emploi. L'emploi, la formation, c'est le cœur, c'est à la fois le but et le moyen de la transformation sociale et écologique.
36:31Et donc l'emploi de qualité, c'est ce qu'il faut et c'est ce qui va faire baisser les coûts autrement. Mais pourquoi on le fait pas ? Parce qu'on rencontre le capital. Parce que les profits disent « Ah mais non, cet argent, il faut qu'il aille à nous, il faut qu'on puisse délocaliser ». C'est pas seulement les riches. C'est toutes les institutions financières et les banques. Les riches, c'est le XXe siècle, même le XIXe siècle.
36:54La question des banques, c'est considérable. Et c'est des institutions qui relaient tous les critères de rentabilité et les critères antisociaux. Donc par rapport à 1981, nous voulons pratiquer un autre crédit bancaire. En 1981, on avait naturalisé les banques, elles avaient fait comme avant. Et il faut faire un autre crédit bancaire.
37:13Ça veut dire quoi ? Les PME, si on veut pas leur prêter, elles peuvent pas se développer. Mais par contre, nous ce qu'on propose, et c'est dans le programme que nous avons construit ensemble, pour les PME qui augmentent les salaires, on leur fait des avances à 0%. Et si elles se développent, on fait un crédit à 0%. Et on reprend même leur charge d'intérêt, c'est-à-dire on baisse leur coût du capital si elles développent l'emploi, la formation et si elles rentrent dans une logique écologique. Voilà ce qu'il faut faire.
37:41Parce qu'on parlait du budget. Les dépenses du budget, c'est 400 milliards à peu près. Mais les banques, c'est 2000 milliards. Et c'est un effet multiplicateur énorme, un effet levier. Et si d'un côté, on fait quelque chose avec le budget et que les banques, elles démolissent de l'autre côté, ça marchera pas.
37:59Donc il faut prendre le pouvoir sur les banques. Voilà la deuxième chose face au défi de ne pas faire comme en 81-82. Donc les trois choses, en réalité, c'est effectivement changer l'offre en baissant le coût du capital et en développant l'emploi. Deuxièmement, s'occuper des banques. Et troisièmement, des pouvoirs nouveaux, des travailleurs, des citoyens, qu'on n'a pas développés en 81-82.
38:21Et enfin, d'autres relations internationales. Il faut ouvrir les négociations internationales, en Europe et dans le monde. Mais je crois savoir qu'on va en parler après.
38:30Alors, Eric Coquerel, vous savez très bien que ce qu'on vous reproche souvent, comme même à la gauche, c'est de pas tenir compte de la réalité économique. Et j'en rencontre des électeurs de gauche qui me disent qu'effectivement, sur le principe, ils sont plutôt d'accord avec vos propositions.
38:45C'est très bien, augmenter le SMIC, les salaires, etc. Mais ils se posent la question de savoir quelles sont les répercussions économiques d'une telle politique. On va prendre le SMIC, par exemple.
38:54Vous dites qu'on augmente le SMIC, très bien. Mais quand on augmente le coût du travail, on peut comprendre que les multinationales arriveront à l'absorber sans difficulté.
39:02Mais qu'est-ce qu'il en est de toutes les petites PME de ce pays qui ont déjà du mal à s'en sortir aujourd'hui, si demain, vous leur dites, le SMIC, on l'augmente de 15% ? Qu'est-ce qu'il va se passer d'après vous ?
39:14Déjà, on a compris à travers les différentes interventions que nous, on nie le fait que le problème de notre économie serait que le travail coûte trop cher. C'est ça l'alpha-oméga de ce que nous proposons au niveau économique.
39:30En finir avec cette affirmation qui fait qu'en gros, depuis une trentaine d'années, dans la richesse produite, la part du travail a diminué et la part du capital a augmenté.
39:42Donc on le redit, on vient de le dire chacun de notre manière, mais ce qui nous coûte trop cher, ce qui coûte un pognon de dingue dans ce pays, c'est le capital.
39:52Nous n'avons plus les moyens du coût du capital et plus particulièrement du coût du capital financiarisé. Et comme tout bon marxiste, nous savons très bien que la question du partage de la richesse,
40:04elle se situe justement dans le partage de la plus-value entre le travail et le capital. Donc l'idée qu'à un moment donné, il va falloir redistribuer les richesses, nous l'avons dit,
40:18d'une part par la fiscalité, mais d'autre part par l'augmentation des salaires, c'est quelque chose d'absolument indispensable si nous voulons faire en sorte que,
40:28non seulement notre activité économique, j'allais dire, se relance de manière écologiquement soutenable, mais aussi que l'égalité redevienne quelque part une promesse réelle.
40:40Donc pour vous répondre à votre question, vous remarquerez que les mêmes qui nous disent ça aujourd'hui ne se posent absolument aucun problème sur le fait que,
40:50depuis 2017, les dividendes dans ce pays ont été multipliés par deux. Vous m'entendez bien ? Multipliés par deux.
40:58Ça leur pose un problème qu'on imagine augmenter le SMIC de 14%, puisque 1600 euros net, c'est 14%, mais que les dividendes étaient multipliés par deux, pas de problème.
41:09Donc c'est une question idéologique. Enfin, plus exactement. C'est une question de l'endroit où vous vous situez dans le rapport de confrontation capital-travail.
41:18Alors pourquoi c'est possible d'augmenter le SMIC ? Et non pas seulement pourquoi c'est possible, mais pourquoi c'est soutenable ?
41:25C'est que si demain les salaires, et notamment les bas salaires, gagnent plus, inévitablement, il y a la question d'une relance de la consommation populaire.
41:37L'an dernier, par exemple, parce qu'on n'est quand même pas au même point que l'Allemagne, quand vous avez eu un reflux de l'activité internationale,
41:46tous les économistes pensaient qu'en France, on allait rentrer en récession. Et Bruno Le Maire a expliqué et a dit que finalement on est à 1% alors que les Allemands étaient en récession.
41:59Pourquoi croyez-vous que la France, à ce moment-là, n'est pas rentrée en récession ? C'est que nous avons quand même un reste d'État social dans ce pays qui fait que vaille que vaille,
42:09il y a un matelas social qui fait que la consommation populaire, notamment, prenne le relais des baisses d'activité. C'est ça qui s'est passé.
42:20Et c'est ça aujourd'hui, d'ailleurs, paradoxalement, que Bruno Le Maire veut attaquer. Donc oui, augmenter les salaires, c'est bon pour l'activité.
42:28Alors il y a effectivement, après la question que posait Frédéric, si les gens consomment des choses qui se produisent à l'extérieur.
42:36Je crois que dans notre programme, et nous le mettons, on ne peut pas exclure de cette question la question d'un protectionnisme écologique et social,
42:44c'est-à-dire notamment de taxer au kilomètre tout ce qui est fabriqué à l'extérieur du continent européen, mais pas que, à des coûts écologiques et sociaux
42:53qui rendent scandaleux la concurrence qui est faite sur nos marchés. Donc l'augmentation du SMIC, elle est nécessaire pour cette question.
43:02Alors maintenant, vous me dites, oui mais d'accord, mais comment on fait pour les PME qui vont endosser le choc ? Nous, nous avons une réponse.
43:09D'abord, il n'y en a pas tant que ça. Quand on regarde en réalité les choses, on s'aperçoit que finalement, il y a certains secteurs, je pense notamment au commerce,
43:18qui effectivement sont tributaires. Nous, ce que nous disons, c'est que dans ces cas-là, on va regarder toutes les aides aux entreprises qui sont aujourd'hui faites en France.
43:26En gros, pour aller vite, entre les exonérations 80 milliards et les aides directes, il y a quasiment 200 milliards par an. Et on peut peut-être se demander
43:35si ça sert vraiment à quelque chose d'aller aider les entreprises qui ensuite recyclent ces aides en dividendes, alors même qu'il y a des entreprises
43:45qui auraient besoin d'aide pour augmenter les salaires, pour créer de l'emploi, pour favoriser l'égalité salariale homme-femme, etc.
43:51Autrement dit, ces entreprises qui vont peut-être avoir un problème le temps que, quelque part, le choc de la politique de la demande fasse ses effets.
44:00On parle souvent par exemple d'un traiteur. Un traiteur qui aurait des problèmes parce qu'effectivement, il a plusieurs personnes au SMIC. Il va augmenter le SMIC.
44:07Et puis, en attendant que les gens qui ont vu leur salaire augmenter, parce qu'on ne parle pas seulement d'augmentation du SMIC. On parle aussi de négociations salariales
44:15qui pourraient permettre d'augmenter les salaires de manière générale en France et puissent du coup consommer un peu plus ces produits de traiteurs.
44:23En attendant, oui, nous assumons que nous allons aider spécifiquement ces entreprises. Voilà. C'est réalisable puisque nous aidons aujourd'hui des entreprises
44:31qui, en réalité, n'en ont pas besoin sauf à distribuer ça aux actionnaires. Voilà comment se situe le « réalisme » de notre politique économique.
44:41Tout vers les salaires, tout vers les revenus du travail et un peu moins vers les revenus du capital. Je pense que c'est ça, à la fois, dans le mauvais sens,
44:49l'alpha-oméga de la politique de Macron. C'est l'inverse. Et ça sera l'alpha-oméga en faveur du travail de la politique du Front populaire.
44:57— Alors, Karine Lebon, Eric disait « tout pour les salaires », mais c'est aussi beaucoup « tout pour les services publics » dans votre programme.
45:11D'où vient cette obsession comme ça que les services publics, qui nous coûtent déjà très cher, devraient encore obtenir davantage d'argent public ?
45:20— Parce que les services publics, c'est le patrimoine de ceux qui n'en ont pas. Alors Macron vous dirait « c'est le patrimoine des gens qui ne sont rien ».
45:28Et Michel Barnier vous dirait « c'est le patrimoine des gens d'en bas ». Moi, je préfère dire vraiment que c'est le patrimoine des gens qui n'en ont pas.
45:35Et on veut continuer à le préserver. C'est un investissement pour l'avenir. Quand on ouvre une école, on dit souvent qu'on ferme une prison.
45:44— Le taux de dépense publique, oui, il est élevé. Mais en fait, c'est pas entendable qu'on nous dise de le réduire.
45:51C'est pas entendable pour les gens qui meurent dans les brancards, dans les couloirs d'hôpitaux. C'est pas entendable pour les gens qui sont dans des écoles
45:59qui sont de plus en plus abîmées, notamment dans le 93. C'est pas entendable pour les citoyens des Outre-mer. Je discutais avec des économistes
46:11sur justement la place des Outre-mer, le déficit des Outre-mer en termes de services publics. Et ils me disaient que le département le plus avancé
46:21en termes de services publics, en termes d'économie au niveau des Outre-mer, accuse un retard de 15 ans sur l'Hexagone. On part de loin.
46:30À Mayotte, il y a tellement pas d'écoles qu'ils sont obligés de se répartir les journées de classe. Donc il y en a qui font école le matin et il y en a d'autres
46:37qui font école l'après-midi dans la même classe. Parce qu'il n'y a pas d'école. Elle est où la promesse républicaine ? Le taux de pauvreté à Mayotte,
46:44il est de 77%. On compte sur le privé ? On compte sur le privé pour nos citoyens des Outre-mer ? Le programme du NFP, il vise à garantir l'accès aux services
46:56publics à tous, sur tout le territoire. Qu'on soit tous à moins de 30 minutes d'un accueil physique. Et Lucie Castet, on ne l'a pas choisie par hasard.
47:09C'est la cofondatrice et la porte-parole du collectif Nos Services Publics. Et elle a un attachement très très fort aux services publics. Et encore une fois,
47:20les dépenses, moi elles ne me choquent pas si on a des recettes en face qui sont importantes. Donc il faut se donner les moyens d'avoir un service public qui répond
47:31aux besoins des gens. Et le problème, c'est qu'aujourd'hui, les besoins, ils augmentent et ils ne sont pas en adéquation avec les moyens qu'on accorde
47:40aux services publics. On veut des transports publics de qualité, on veut des écoles de qualité, on veut des hôpitaux de qualité, on veut des EHPAD de qualité,
47:48des crèches de qualité, on veut des places en crèche aussi d'ailleurs, avec un personnel formé. Aujourd'hui, il y a une crise des vocations. On trouve de moins en moins de gens
47:58pour passer des concours, pour s'engager dans le service public. Pourquoi ? Parce qu'il y a des rémunérations qui sont souvent inférieures, il y a des conditions
48:09de travail qui ne sont pas formidables. Et puis on a aussi une perte de sens. Comment, quand vous travaillez dans un hôpital et que vous êtes obligés de maltraiter vos patients
48:19parce que vous n'avez pas le temps qu'il faut à leur consacrer pour avoir un temps de qualité, comment vous rentrez chez vous et vous vous dites que ça y est, j'ai passé une bonne journée
48:30et j'ai aidé les gens dans ma vie. Ben non, quand on maltraite les patients, on n'est pas... Et je vous parle en connaissance de cause parce que j'étais 13 ans professeure des écoles, dans le public.
48:40Et j'ai vu pendant 13 années des écoliers se succéder dans un département où il y a 36% de taux de pauvreté, donc des enfants qui n'étaient pas d'un milieu social forcément favorisé.
48:55Et je les ai vus devenir des citoyens au fur et à mesure des années. Et c'est une question qui me tient à cœur parce que c'est une vision d'une société.
49:06En réalité, cette question des services publics, elle est très très importante à gauche parce qu'elle dit quelle société nous voulons. Et aujourd'hui, c'est absolument essentiel.
49:22Voilà ce que je voulais dire pour les services publics.
49:33Vous, finalement, vous préconisez tous de mener une politique, alors c'est très généreux bien sûr, mais ça va à rebours de tout ce que font les autres pays européens.
49:41Est-ce qu'il n'y a pas un risque finalement à mener tout seul dans un seul pays une politique de gauche alors que tout autour on est entouré de gens qui mènent plutôt des politiques libérales ?
49:49Frédéric, qu'est-ce que vous répondez à cet argument-là ?
49:51Alors, bien sûr, il faut traiter la question européenne, il faut changer les choses en Europe. Mais il y a un chemin, ça commence par quelque chose. On peut commencer en France.
50:01Bien sûr, fondamentalement, il faudra changer les traités. Mais on peut commencer à partir de la France.
50:07Alors d'abord, la perspective par exemple pour les services publics qui sont au cœur de l'efficacité nouvelle, de la nouvelle société en réalité.
50:17Y compris parce que c'est un développement écologique que portent les services publics. Parce que développer la santé, la formation, la culture, c'est pas la même chose que développer le béton, la finance, etc.
50:26Donc tout un contenu différent, une façon de se penser autrement dans la société.
50:31Nous pouvons viser, quand nous étions alliés, nous avons cette proposition en commun avec LFI, qui ne s'appelait pas LFI.
50:38Nous pouvons viser un fonds européen pour les services publics. Ce fonds européen qui financerait à 0% les services publics intercalés entre la BCE et les Etats.
50:52On a appris que la BCE ne peut pas financer directement les Etats. Mais elle a le droit de financer une institution financière publique.
51:00Et donc on créerait en Europe cette institution financière publique qui serait financée à 0% par la BCE et qui financerait les Etats s'ils développent les services publics.
51:11Pourquoi je dis ça ? Parce que maintenant le chemin est à partir de la France. Nous pouvons commencer en France à faire ça par le pôle public bancaire français.
51:20Et qui finance à 0% une partie des dépenses des services publics. Et qui met la pression sur la BCE pour être elle-même refinancée par la BCE.
51:31Deuxièmement, nous nous attressons aux autres pays. Parce qu'il n'y a pas que la France, l'Italie, l'Espagne, les pays du Sud qui ont besoin de services publics.
51:37L'Allemagne, tu en parlais. Ils ont besoin de services publics. Dix lignes que disent nous avons besoin de 100 000 soignants à l'hôpital en Allemagne.
51:44Même en Allemagne. Il nous manque 14 000 enseignants en Allemagne. Donc l'Allemagne a besoin de services publics.
51:50C'est pour ça que Draghi d'ailleurs prétend faire un pas contre l'austérité en disant qu'il faut des dépenses. Vous avez vu Mario Draghi.
51:57Donc nous pouvons dire, nous mettons ensemble les caisses des dépôts, les caisses d'épargne, les banques publiques d'Allemagne, d'Italie, d'Espagne, de France.
52:05On ouvre une négociation internationale. On parle au peuple, pas seulement aux dirigeants. Et en disant, avec vos outils publics, on peut se mettre ensemble pour financer ensemble avant qu'il y ait un fonds européen.
52:15Et ensuite, on mène la bataille pour un fonds européen. Non pas renverser la table, mais tout de suite faire obéir à une autre logique.
52:22Et ce fonds européen, si c'est plus simple, on le commence sur deux sujets. La santé et le fret ferroviaire. Ça va déjà déménager beaucoup de choses.
52:30Donc on peut faire des choses. Donc c'est très important. Parce que la dette, il y a de la bonne et de la mauvaise dette. C'est comme le cholestérol.
52:37Et la bonne dette, c'est celle qui développe. Elle développe tellement qu'on finit par avaler la dette. C'est ce qu'on a fait après-guerre. Il a fallu une dette énorme.
52:44On a nationalisé les banques. On a fait des dépenses considérables. Et on s'est tellement développé qu'on a avalé la dette. Le problème, c'est qu'on n'a pas mis des critères, ni écologiques, ni sociaux.
52:52Donc on a développé la crise suivante. Et donc là, on veut conjurer la crise suivante en faisant autrement. Donc voilà un petit peu pour la question européenne.
53:00Mais je voudrais souligner ce qu'ont dit Draghi et ce qu'ont dit Barnier. Barnier, il dit service public en premier. Il faut prendre au défi.
53:08Mais si c'est service public, alors c'est emploi dans le service public. C'est des dépenses massives. Ce n'est pas des petites réorganisations bidons pour faire croire qu'on fait des services publics dans les territoires.
53:17Draghi vient de dire qu'il faut dépenser plus en Europe. Et je ne sais pas si vous avez vu, Piketty qui fait une page dans Le Monde, interviewée par Le Monde, pour dire « Formidable Draghi ».
53:26Attention, Draghi est obligé de concéder qu'il faut faire plus de dépenses. Mais il propose de les faire par emprunt sur les marchés financiers. Donc l'accord de coût.
53:36Et deuxièmement, je pense que c'est pour les dépenses de guerre et les dépenses du capital. Et donc l'austérité pour le social. Alors qu'il faut tout autre chose.
53:43Et avec la récession qui vient, c'est ces dépenses-là qui vont permettre. Donc l'Europe. En plus, avec la récession qui lui arrive, elle a besoin de faire autrement.
53:50Et enfin, sur l'international. Parce qu'il n'y a pas que l'Europe. Et Eric en a touché un mot. Il y a la question des négociations internationales. Il faut d'autres relations internationales dans Le Monde.
54:00D'abord, nous devons renégocier les traités de libre-échange. C'est ce qui est dans notre programme. Nous proposons des traités de maîtrise des échanges entre les pays.
54:09C'est-à-dire on fait des échanges et des investissements communs si ça développe l'emploi, les biens communs. Donc si c'est gagnant-cognant des deux côtés.
54:16Et donc des institutions pour vérifier que vraiment on développe des deux côtés. Donc une autre démocratie et d'autres relations internationales jusqu'à la question des BRICS.
54:25Avec le Brésil, la Chine, l'Afrique, une partie de l'Afrique. Les BRICS et la transformation du système monétaire international.
54:32Est-ce que vous savez que le FMI, qui est l'argent du monde, les Etats-Unis ont un droit de veto dedans. Est-ce que vous savez que ce n'est même pas sous contrôle de l'ONU ?
54:52Nous voulons faire sauter le droit de veto des Etats-Unis au FMI. Nous voulons développer une monnaie commune mondiale. Une monnaie commune mondiale vraiment partagée pour le développement des peuples au lieu de la déterminer du dollar.
55:08Et pour ça, avec des négociations avec l'Afrique, le Sud global, comme on dit, et les BRICS, nous pouvons avancer. Et c'est aussi une responsabilité.
55:15Et c'est fidèle à toute la tradition de la France, de l'universalisme et de l'humanisme. Je vous remercie.
55:25J'espère qu'ils ont réussi à vous convaincre malgré tout. Il est 16h, ça va être le moment de conclure ce débat. Je vais remercier nos invités qui nous ont fait le plaisir de venir.
55:34Je remercie à tous, à vous tous d'être venus l'assister.

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