Caroline Fourest, journaliste, était l'invitée de Benjamin Duhamel dans C'est pas tous les jours dimanche.
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00:00Ah si, c'est un tournis, c'est grisant,
00:02si, c'est justement, je l'ai choisi à dessein,
00:05parce que je pense que c'est un moment de remise en question
00:08extrêmement bouleversant, émouvant,
00:12et en même temps où l'émotion ne peut pas non plus dicter la réflexion.
00:15On est bien obligé à un moment donné de dire,
00:17bon, maintenant, qu'est-ce qu'on fait de cette émotion collective ?
00:20D'abord, comment on approfondit la conversation
00:22pour que ça redescende ?
00:23C'est-à-dire qu'on ne pense pas que c'est réservé
00:25que aux élites, qu'au milieu du cinéma,
00:27qu'au milieu des médias,
00:28que tout le monde se sente concerné
00:30par une nouvelle forme de séduction respectueuse.
00:32Et ça, je reconnais que le consentement,
00:34on parlera évidemment de l'histoire des viols de Mazan,
00:37on voit bien que ça a du mal à redescendre
00:39et qu'on voit bien que ça ne va pas suffire.
00:41Et puis, je rappelle aussi qu'il y a eu
00:43des décennies de féminisme avant d'arriver à ce hashtag.
00:45Ce n'est pas que un hashtag.
00:47Mais ce qui m'intéresse, parce que je suis aussi journaliste
00:49et parce que je suis justement très attachée à la justice
00:52et que je déteste les abus de pouvoir,
00:54c'est comment on fait pour protéger le fait
00:56que la honte est changée de camp ?
00:57Je m'en réjouis.
00:58Mais en même temps que la honte a changé de camp,
01:00l'esprit de meute a changé de camp.
01:02Et donc, on a un nouveau pouvoir,
01:03nos féministes, entre les mains.
01:05Et on doit réfléchir à ce pouvoir.
01:07Parce qu'on ne doit pas être comme ceux qu'on dénonce.
01:09On ne doit pas en abuser.
01:10Moi, je déteste ceux qui abusent.
01:11De tout.
01:12Je déteste les abuseurs, je déteste les violeurs.
01:14Je n'aime pas non plus quand on est dans l'abus de pouvoir,
01:16même quand on est dans le camp du bien.