• il y a 2 mois
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00:00:00Eh bien bonsoir à tous, vous êtes ici en direct sur Décodez l'écho et ce soir on va parler
00:00:09euthanasie. On va parler euthanasie pour plusieurs raisons, la première c'est quand même qu'il y a
00:00:14une loi qui était en discussion à l'Assemblée jusqu'à récemment et qui est actuellement en
00:00:18stand-by grâce on va dire à la dissolution. Évidemment il faut en parler puisqu'il y a de
00:00:24fortes chances que cette loi revienne au goût du jour une fois qu'il y aura une nouvelle Assemblée
00:00:28et il est assez primordial que chacun soit informé, se pose des questions sur ce qu'elle
00:00:33implique et derrière on va dire les côtés un peu bisounours de la loi qui sont présentés,
00:00:38il se cache un risque assez grand pour la société, suffisamment grand pour qu'on en parle et ce soir
00:00:44on va en parler avec deux personnes, on va en parler avec Valérie Ferrier qui est journaliste
00:00:52ici et Eric Mercier. Je vais vous demander de vous présenter tous les deux, pour ceux qui
00:00:57ne vous connaissent pas, Valérie c'est à toi. Voilà écoutez je préfère me présenter en fait
00:01:04à travers ce qui me rattache en fait à ce sujet, peut-être déjà le fait que je suis citoyenne de
00:01:13cette respectable démocratie délibérative et participative puisque c'est sur ce mode que
00:01:19l'Assemblée nationale en fait a choisi de débattre de ce sujet de la fin de vie. J'ai grandi dans une
00:01:26famille de médecins hospitaliers, j'ai beaucoup entendu parler toute mon enfance d'éthique médicale
00:01:35et ça me permet peut-être en fait de mieux mesurer la véritable fracture des repères en fait que
00:01:42cette loi va constituer et puis il y a également en fait une dimension de vécu puisque par la
00:01:48force des circonstances ces dernières années j'ai suivi par solidarité des groupes de patients très
00:01:55concernés par ces situations de fin de vie et j'ai vu effectivement sur la période récente la façon
00:02:02dont les pratiques dans ce domaine en fait ont considérablement évolué et ça va soulever en
00:02:08fait l'une des questions qui va être débattue dans le contexte de cette soirée.
00:02:13Quelle empreinte réelle la période du Covid a laissé en terme de modification des pratiques de
00:02:25fin de vie ? Merci Valérie, Eric est-ce que tu veux bien te présenter pour tout le monde ?
00:02:35Bonsoir à tous, bonsoir Pierre et merci pour cette invitation. Je suis un vieil infirmier
00:02:42maintenant, je suis rentré dans le soin en 91, je suis passé par les pompiers de Paris, par les
00:02:48hôpitaux militaires, par beaucoup d'hôpitaux parisiens et puis depuis 99, c'est quand même le
00:02:55siècle dernier, je suis dans une branche de soins palliatifs puisque le soin palliatif c'est une
00:03:00grande famille, il y a les EHPAD qui font énormément de soins palliatifs, qui ne font quasiment que ça
00:03:05d'ailleurs, enfin pas que ça mais principalement et on ne parle jamais des EHPAD. Bien sûr il y a
00:03:11les unités de soins palliatifs qui sont très très importantes, celles que l'on voit le plus, il y a
00:03:17l'HAD par exemple aussi, l'hospitalisation à domicile, c'est du soin palliatif et moi je suis
00:03:23dans une branche particulière qui s'appelle l'hémodialyse, c'est-à-dire que je m'occupe
00:03:27de gens insuffisants et non chroniques, on les dialyse trois fois par semaine jusqu'au
00:03:31dernier jour, jusqu'à la fin, avec bien sûr ces grandes questions qui tournent autour du
00:03:36est-ce qu'on respecte bien la volonté des personnes, est-ce que là on n'est pas en train de faire de
00:03:41l'acharnement et il faudrait s'arrêter, est-ce que la personne a bien compris ce qui va se
00:03:46passer quand on arrête une hémodialyse ? En général il y a une espérance de vie de quelques jours,
00:03:52quelques semaines et parfois avec des surprises de plusieurs mois, donc c'est des sujets que
00:03:58je connais un petit peu beaucoup quand même et puis en parallèle je suis formateur
00:04:07aussi en EHPAD depuis une douzaine d'années, je me déplace dans à peu près 15-20 EHPAD par an,
00:04:14que ce soit des EHPAD privés de grands groupes, que ce soit des EHPAD publics ou des EHPAD associatifs,
00:04:23voilà et puis pour la petite histoire j'ai aussi fait partie de la famille des soignants suspendus,
00:04:28j'ai eu les joies d'explorer le caniveau, le vidage de poubelles et le grattage de casseroles au
00:04:37fond des restaurants pour survivre et les mois ont passé, je suis revenu, j'ai été réintégré
00:04:44pile poil à mon poste parce que c'est soigner et transmettre en tant que formateur,
00:04:55telle est ma place, donc les combats de vérité que tu développes Pierre me parlent beaucoup et
00:05:03ta chaîne en général, d'ailleurs je termine ma présentation par une petite parenthèse,
00:05:07je suis déjà un ancien d'EcoDeleco et je suis dans l'attente de la vidéo que tu ne manqueras
00:05:16pas de nous faire prochainement sur la monnaie parce que tu as beaucoup de connaissances en
00:05:21économie et surtout en approche monétaire compte tenu de ce qui s'est passé ce 9 juin dernier avec
00:05:26peut-être la fin à peu près sur même du petrodollar, ça va être très intéressant,
00:05:31je suis sûr que tu es déjà en train de penser, laissons passer le temps mais on va suivre ça.
00:05:36Merci beaucoup Eric et Valérie, pour introduire ce sujet je vais juste expliquer le contexte et
00:05:47de pourquoi je m'intéresse à la question de l'euthanasie alors que moi je suis statisticien
00:05:52et je suis vraiment tombé sur cette question par hasard, c'était bien pendant la période
00:05:57Covid en étudiant les chiffres et j'ai vu un article écrit par un certain Eusebio qui a
00:06:03co-écrit un article avec moi et qui a publié un livre, je reparlerai un tout petit peu à la fin,
00:06:07montrant qu'il y avait une très forte corrélation et plus qu'un soupçon une accusation très forte
00:06:15du fait qu'il y a eu des euthanasies à grande échelle pendant la période Covid. Alors moi
00:06:22j'ai pas cru initialement, très clairement je trouvais ça beaucoup trop gros et c'était
00:06:27quelque chose qui dépassait ma capacité de croire quelque chose et je trouvais ça
00:06:35beaucoup trop fort donc j'ai pas été réceptif et au bout d'un moment à force que l'on m'envoie
00:06:41ces travaux j'ai fini par télécharger toutes les données moi aussi et regarder et je ne m'attendais
00:06:48pas à découvrir les résultats que j'ai découvert. Donc je vais vous partager juste les résultats
00:06:55chiffrés que l'on obtient avec les données officielles. Il se trouve que sur le site de
00:07:01l'INSEE on peut avoir les décès quotidiens des français selon leur lieu de décès et notamment
00:07:08ici c'est une extraction uniquement des personnes qui sont décédées tous les jours, c'est quotidien,
00:07:14depuis le 1er janvier 2019 jusqu'au 17 septembre 2021, des personnes qui sont décédées tous les
00:07:22jours en établissement médicalisé, c'est comme ça que ça s'appelle en nom technique INSEE. Donc
00:07:28en France il décède 200 personnes en EHPAD tous les jours à peu près en moyenne entre 220 à peu
00:07:34près quelque chose comme ça et ici le pic qu'on voit c'est pendant le premier confinement. Il se
00:07:39trouve que j'ai mis deux couleurs parce qu'avec les données santé publique france on savait puisqu'il
00:07:43y a une déclaration de savoir si la personne est décédée estampillée COVID, déclarée COVID dans
00:07:49le certificat de décès, non pas dans le certificat de décès, dans Civic, certificat de décès c'est
00:07:53autre chose mais voilà déclaré COVID au moment de son décès dans Civic ou pas. Et donc en bleu ce
00:07:59sont les décès qui de personnes qui ne sont pas déclarées COVID au moment du décès, évidemment
00:08:04avant 2020 le COVID ça n'existe pas dans les enregistrements donc il n'y en a pas et à partir
00:08:09d'une certaine date on voit une explosion du nombre de personnes âgées déclarées décédées
00:08:13du COVID et donc bon bah alors c'est pile à partir de la date notamment d'un décret,
00:08:18le décret du 23 mars 2020 sur les organisations générales de santé de comment gérer le COVID,
00:08:25à partir de cette date on voit une explosion des déclarations de COVID. Une explosion des
00:08:30déclarations de COVID et du coup par la même manière en fait le nombre de non COVID s'effondre,
00:08:35c'est comme ça que donc pendant le confinement c'est comme si toutes les personnes âgées qui
00:08:39sont décédées avaient été toutes déclarées mortes du COVID pendant cette période, on n'a
00:08:45quasiment plus aucune mort d'autre chose donc c'est un graphique qui est parfaitement ridicule,
00:08:49il est tellement ridicule que santé publique france a supprimé toutes ces données et aujourd'hui vous
00:08:54ne pouvez pas trouver de données antérieures à 2021, voilà ils sont tellement hôteux des données
00:08:59d'avant donc il faut aller dans les archives du web pour pouvoir retélécharger ces données pour
00:09:04pouvoir faire les graphiques. Donc ça c'est le premier point, on voit d'ailleurs que ça continue
00:09:10à partir de l'hiver suivant, les décès un peu plus nombreux en hiver dans les EHPAD ça n'existe
00:09:16plus, c'est que des décès COVID, voilà donc on voit bien, il y a même un moment c'est rigolo où
00:09:20il y a un pic de décès COVID enregistré et un creux en face donc il se passe rien mais on voit
00:09:24bien qu'on va déclarer du COVID quand même, voilà donc on voit que cette courbe est parfaitement
00:09:27incohérente, on a déjà on va dire un pic d'incohérence à ce sujet mais il y a quand même
00:09:32un pic de décès, vous voyez il y en a trop, si on fait la somme des deux ça fait trop de décès
00:09:36en mars avril 2020 donc la question c'est ils sont morts de quoi ? Et ce qui est étonnant c'est
00:09:42que pile à cette période on va avoir plutôt un effondrement de la vente générale des médicaments
00:09:47en France puisqu'on dit aux gens de se confiner, de ne pas aller voir le médecin donc ils n'achètent
00:09:51plus de médicaments, sauf quelques-uns très précis dont celui-ci c'est le Valium donc vous
00:09:57pouvez voir ici un pic de vente de Valium qui a lieu pile en mars avril 2020, voilà et puis
00:10:04aussi pendant les autres vagues dites vagues COVID on a des pics de ventes de Valium, ça marche très
00:10:08bien et puis surtout le Rivotril. Le Rivotril est particulier, benzodiazépine, c'est du clonazepam
00:10:16si je dis pas de bêtises et ce Rivotril en fait il fait l'objet d'un décret particulier, un décret
00:10:23du 28 mars 2020 qui complète le décret du 23 mars. On est à une période où la doctrine en France
00:10:32c'est de dire il y a la nouvelle maladie COVID-19, on ne sait pas la soigner, en plus voilà tous
00:10:39nos hôpitaux sont saturés ou seront saturés, ce qui a été faux, les hôpitaux sont restés à
00:10:43moitié vide, c'est pas grave, nous ne pouvons donc pas soigner les personnes âgées qu'on ne sait pas
00:10:47soigner, la doctrine c'est donc de les accompagner vers le palliatif directement dans les EHPAD. Il
00:10:54se trouve que normalement on s'attend en palliatif à avoir plutôt un mix avec du Valium et du
00:10:59Midazolam, mais nous sommes en pénurie mondiale de Midazolam du fait que tous les gouvernements
00:11:05conseillés par les mêmes cabinets de conseil appliquent exactement la même stratégie et les
00:11:09canadiens américains et anglais ont fait le plein du Midazolam mondial, donc il y en a une rupture
00:11:13totale et il y a même un article montrant que les anglais ont récupéré les stocks en direction de
00:11:18la France, voilà donc ils nous ont piqué les stocks de Midazolam pour ne l'avoir qu'à eux.
00:11:23Et du coup dans ce contexte de manque de Midazolam, il y a un décret Rivotril le 28 mars et au moment
00:11:31de ce décret on voit une explosion du vente de Rivotril injectable, je précise que ce sont
00:11:36des ventes de Rivotril injectable distribuées par les pharmacies, donc c'est à dire qu'il fallait
00:11:41que quand même que quelqu'un aille chercher le Rivotril en pharmacie, tout ce qui s'est passé à
00:11:45l'intérieur des hôpitaux on n'a aucune stat, tous les médicaments distribués dans les hôpitaux,
00:11:50à l'intérieur des hôpitaux, c'est considéré comme du secret industriel, quand on demande c'est
00:11:53la réponse qu'on nous fait, on ne donnera pas les chiffres. Mais là grâce donc le Midazolam n'était
00:11:58pas en vente dans les pharmacies à l'époque, donc c'est à dire que s'il y avait eu suffisamment de
00:12:02Midazolam on n'aurait jamais eu aucune courbe et tout ce qui s'est passé ce serait passé sous les
00:12:07radars, on aura juste eu un pic de décès des personnes âgées sans savoir ce que c'était.
00:12:11Grâce au décret, je mets grâce avec des guillemets, on sait le nombre de boîtes de Rivotril qu'ils ont
00:12:17dû aller chercher dans les pharmacies pour s'approvisionner. Et donc voici, vous voyez les
00:12:22boîtes de Rivotril qui correspondent parfaitement, exactement, quasiment au nombre près à la
00:12:30surmortalité pendant la période dans les EHPAD des personnes âgées. Je vous mets les deux courbes
00:12:34l'une en face de l'autre là, je superpose les courbes et c'est magnifique, en termes statistiques
00:12:40on n'a à peu près jamais une corrélation aussi forte entre deux courbes. Au passage vous voyez
00:12:46que les ventes de Rivotril ont bien démarré en mars, si c'est que le décret du 28 mars on
00:12:52devrait rien voir parce qu'en plus le 28 mars c'est un vendredi donc bon pour le week-end après
00:12:56les gens n'avaient pas de Rivotril à aller chercher, donc là on a plus qu'un soupçon de se dire qu'on
00:13:03n'a pas attendu le décret du 28 mars avant d'aller chercher du Rivotril pour s'en servir. D'ailleurs
00:13:08si le décret arrive c'est bien parce qu'on sait quel médicament aller chercher pour remplacer le
00:13:12midazolam, donc là c'est absolument parfait à un point qui est colossal et qui marche tout du
00:13:20long. Donc on sait exactement ce qui s'est passé dans les EHPAD, c'est pas un nouveau virus, ce
00:13:26qui s'est passé dans les EHPAD c'est que comme on a brisé le flux de soins habituel, toute personne
00:13:30âgée qui se retrouve avec n'importe quel symptôme puisque Covid-19 c'est n'importe quel symptôme,
00:13:34toux, fièvre, difficultés respiratoires, même les dyspnées, les diarrhées, les nausées,
00:13:41tout ça c'est du Covid-19, ça rentre. Eh bien le protocole c'était de dire qu'il fallait passer
00:13:47en palliatif et pour passer en palliatif et utiliser le Rivotril, il fallait absolument
00:13:52déclarer la personne âgée en tant que Covid puisque l'AMM, enfin plutôt la prescription
00:14:00hors AMM qui était proposée, c'était uniquement pour du cas de Covid-19. Donc si vous vouliez
00:14:06injecter du Rivotril à une personne, vous étiez obligé de la déclarer comme Covid-19 et c'est
00:14:11notamment pour ça qu'on a une corrélation absolument parfaite entre les deux. Quand on compte du Covid
00:14:15en EHPAD, c'est de la personne qui a reçu du Rivotril de manière mécanique avec en plus assez
00:14:20peu de manière de vérifier quoi que ce soit derrière puisque je rappelle que la doctrine c'était
00:14:24que toute personne décédée pour cause Covid-19 était mise en bière de manière immédiate et sans
00:14:29toilettes mortuaires. Voilà donc c'était la piqûre et ensuite on emballait directement et ça partait.
00:14:35Et donc tous les chiffres sont absolument parfaits, on a même un respect total des décrets, le Covid-19
00:14:42c'est assez fou parce qu'il respecte tous les décrets en vigueur, ça c'est Eusebio Briochet
00:14:45qui l'a montré, on a le décret du 23 mars avec un pic au 28 mars, évidemment une fois qu'on a
00:14:51piqué tous ceux qui étaient malades, ça commence à descendre puisqu'on a épuisé le stock de
00:14:54personnes malades et là c'est très très rigolo parce que, enfin très rigolo évidemment non,
00:14:59mais le décret initialement il devait durer, si je dis pas de bêtises, jusqu'au 11 mai 2021 mais
00:15:08il y a eu un décret rectificatif qui a dit finalement, bon comme il n'y a plus personne,
00:15:12on arrête le décret Vautril au 30 avril et vous voyez que la courbe s'effondre tant qu'avril mais
00:15:18qu'il reste ici un petit coup plate. Donc ça c'est... les courbes épidémiologiques ne fonctionnent
00:15:25jamais mais alors celle-ci, elle a quand même, voilà une courbe épidémiologique qui démarre en
00:15:29trombe, qui s'effondre mais qui reste avec un petit truc plat, ça n'existe pas et c'est ce
00:15:34petit truc plat, c'est entre le 30 avril et le 11 mai, c'est probablement ceux qui n'ont pas vu
00:15:40le décret rectificatif, voilà ils sont là et ça marche parfaitement, encore une fois c'est Eusebio
00:15:44Briochet qui le montre, donc tout est parfait et ça c'est un deuxième décret Vautril, il y a un
00:15:49décret Vautril qui arrive je crois que c'est le 31 octobre et on a de nouveau re-belote sur les
00:15:54déclarations Covid et puis les ventes de Rivotril qui vont avec et tout est nickel. Je vais insister
00:16:02un peu plus, toutes les courbes que nous voyons là, ici, ne sont pas des courbes d'épidémie,
00:16:08il n'y a aucune épidémie visible dedans, ça se montre extrêmement simplement, à savoir ici vous
00:16:16voyez ce sont les départements d'Île-de-France et ça c'est le nombre de décès tous les jours
00:16:20en Île-de-France, c'est plutôt la surmortalité, c'est ce compte en z-score en Île-de-France qu'il
00:16:25y a pendant ces différentes années de 2018 jusqu'à 2022 et on voit bien pendant le confinement en
00:16:30Île-de-France il y a eu un beau pic de décès, tous ces pics sont parfaitement simultanés,
00:16:35c'est-à-dire que les gens vont mourir exactement en même temps, pile pendant la période de décret,
00:16:41donc il n'y a absolument aucune diffusion épidémique d'aucune sorte, il y a des gens qui
00:16:46meurent tous en même temps dans ces endroits différents exactement en Île-de-France et puis
00:16:51il y a d'autres départements, par exemple tous les départements de Nouvelle-Aquitaine, il ne se passe
00:16:55rigoureusement rien, pas la moindre trace visible d'une hécatombe particulière, c'est rien, donc
00:17:02encore une fois il n'y a rien qui se répand, il y a des départements extrêmement précis sur lesquels
00:17:07il y a un grand nombre de décès qui arrivent en même temps. Voici la carte de France en rouge des
00:17:12départements qui ont eu un pic de décès pendant la prétendue première vague et ce sont les seuls,
00:17:17et ces départements ont eu des pics de décès tous en même temps pendant la période de décret et les
00:17:23autres n'en ont pas du tout. Il n'y a donc aucune épidémie qui se répand dans les EHPAD, il y a des
00:17:28territoires particuliers qui appliquent une loi particulière tous en même temps, ça ne se diffuse
00:17:34pas, donc c'est de ça qu'on est en train de parler. J'ai parlé de l'Angleterre tout à l'heure,
00:17:39pour finir voici les données anglaises. En haut c'est l'excès de mortalité des personnes de plus
00:17:45de 90 ans ces dernières années et en bas c'est la distribution de midazolam. Donc les Anglais ont
00:17:50exactement les mêmes statistiques que nous, c'est-à-dire des personnes âgées qui meurent
00:17:54toutes en même temps exactement au moment où on est en train d'injecter du midazolam, il n'y a
00:17:58aucune diffusion épidémique, il y a des prescriptions de médicaments tous en même temps, de personnes
00:18:04âgées qui vont mourir toutes en même temps et ça fait un pic extrêmement particulier, ça ne s'étale
00:18:09pas dans le temps, il n'y a pas de diffusion, c'est rien, donc c'est de ça qu'on est en train de
00:18:12parler depuis le début. Les scandales, on va en parler, mais les scandales du coup commencent
00:18:17à arriver dans d'autres pays en même temps. Je vais juste terminer en vous montrant
00:18:22quelques livres. Évidemment moi j'en ai parlé dans le mien Covid-19 ce que révèlent les chiffres
00:18:30officiels, donc ce que je viens de vous montrer je le détaille. Il y a également le livre par
00:18:35exemple d'Euseb Riochet qui s'appelle Covid-19 guerre ouverte contre les peuples. Il va encore
00:18:40beaucoup plus loin que moi, c'est à dire qu'il est très très précis sur toutes les dates de
00:18:43décret pour montrer ce qui se passe. Il propose également des modèles, des modèles mathématiques
00:18:48épidémiologiques pour montrer ce qui est en train de se passer et du fait qu'on est bien en train de
00:18:53compter de l'abandon de soins chez les personnes âgées et de la distribution de médicaments qui
00:18:58a un but extrêmement précis, c'est à dire appeler quelque chose palliatif qui d'ailleurs n'en est pas
00:19:04mais on reviendra dessus. Et puis il y a ce livre là qui est sorti au mois de mars, un autre regard
00:19:09sur le Covid-19 où on est de très nombreux auteurs à en parler. Et puis il y a notamment François
00:19:14Pestis donc qui a écrit un chapitre et je vais juste vous lire le titre du chapitre qui me
00:19:19semble assez évocateur qui est une euthanasie qui ne dit pas son nom. Je pense qu'on est
00:19:25extrêmement clair, il y a même d'autres auteurs que nous, on est relativement nombreux à avoir
00:19:31écrit sur ce qui s'est passé. Euzèbe Riochet utilise le terme de gérontocide. On est assez
00:19:38peu on va dire d'ennuis par rapport à ce que l'on annonce alors que pourtant c'est un sujet qui est
00:19:44extrêmement grave qui s'est passé en France puisqu'en fait on parle bien de décès de personnes âgées
00:19:50sans consentement et dans le silence le plus total et dans un nombre relativement conséquent. J'estime
00:19:56enfin si on prend le pic rien que pour la première vague c'est à peu près 5000 personnes environ.
00:20:01À ce sujet peut-être j'aimerais peut-être entendre Valérie pour que tu nous
00:20:08reparles de cette période et que tu nous dises toi ce que tu en as découvert dans les différentes
00:20:14analyses, ce que tu en as vécu. Je pense c'est intéressant de partir de cette période particulière
00:20:18pour ensuite élargir dans le contexte parce qu'on est en train de parler quelque chose de
00:20:21beaucoup plus général. Bien sûr alors ce qui a été montré avec le River Trail et absolument
00:20:30démonstratif mais ça n'est peut-être en fait que le pic émergé en fait de l'iceberg. C'est à
00:20:38dire que la France a cette particularité, Pierre l'a très bien rappelé, qu'on était en fait privé
00:20:43de Midazolam qui par contre a été beaucoup plus utilisé dans d'autres contextes et on a fonctionné
00:20:50en fait en France à travers ce qu'on a appelé des protocoles dégradés, des protocoles de pénurie,
00:20:55des protocoles d'épargne. C'est à dire qu'en fait il y a eu des consignes qui sont redescendues,
00:21:00donc il y a eu ce fameux décret River Trail certes, mais il y a eu des consignes qui ont
00:21:05été données par les ARS qui ont été élaborées avec l'aide en fait de sociétés savantes et puis
00:21:12ensuite qui ont été diffusées à travers à la fois les CHU et les ARS et en fait on recommandait,
00:21:20j'ai produit en fait certaines de ces recommandations en fait à Pierre, à la place
00:21:28du Midazolam on recommandait finalement d'utiliser pour les protocoles ce qu'on appelait de détresse
00:21:34respiratoire mais en fait qui étaient des protocoles de sédation profonde et continue
00:21:41revisitée. Alors on utilisait le River Trail, le Valium, le Trancsen, un peu ce qu'on avait en
00:21:51fait à disposition. Donc c'est à dire que c'était des molécules qu'on n'avait pas l'habitude
00:21:59d'utiliser dans ces contextes. Déjà il faut savoir en fait pour faire un petit rappel historique
00:22:06autour de la sédation profonde et continue qui a été en fait légalisé en France à travers la loi
00:22:10de 2016. Ça donnait en fait lieu à des recommandations de la Haute Autorité de Santé
00:22:16pour utiliser le Midazolam et en fait c'est un médicament qui était déjà utilisé hors
00:22:23à eux-mêmes en fait dans ces protocoles donc qui était plus ou moins bien maîtrisé. C'est un
00:22:30véritable sous-débat dans le débat sur la fin de vie qui n'a pas du tout d'ailleurs été abordé
00:22:35dans le contexte de la loi qui était en discussion jusqu'à il y a quelques jours et c'est
00:22:42très dommage parce que c'est un vrai sujet. Donc dans les services de soins palliatifs on sait la
00:22:48molécule le Midazolam en fait qu'on utilisait. Quand on s'est mis à utiliser d'autres molécules
00:22:53que ce soit le Valium, le Trancsen ou le River Trail, les professionnels de santé en fait qui
00:23:00les ont utilisés on imagine en fait ont certainement dû tâtonner avec des protocoles qui
00:23:07sortaient d'un peu n'importe où et la plateforme nationale de recherche sur la fin de vie a sorti
00:23:16un rapport qui a été confié pour des raisons un peu obscures en fait à des sociologues sur le
00:23:23rapport Covid-EHPAD donc qui apportait je crois que c'était sur 13 EHPAD et c'était en fait des
00:23:31entretiens de soignants ou de médecins qui avaient en fait travaillé dans ces EHPAD à l'époque. Et
00:23:39en fait il en ressort un sentiment de très grande confusion c'est-à-dire qu'il est dit que les
00:23:46protocoles en fait changeaient tout le temps, des consignes pouvaient changer en fait dans la même
00:23:50journée, parfois c'était des protocoles officieux qui étaient en fait transmis, rien n'est vraiment
00:23:57nommé c'est-à-dire qu'on ne sait pas vraiment en fait ce qui a été utilisé. Moi j'ai contacté les
00:24:02auteurs de ces rapports, une chose m'a vraiment frappée c'est que les ARS en fait avaient fait
00:24:09descendre des consignes très précises et notamment pour la constitution des chariots d'urgence dans
00:24:15les EHPAD. On va retrouver effectivement toutes les molécules qu'on a citées là, plus d'autres qui
00:24:22sont utilisées on va dire sur le mode de la petite cuisine en fait dans les protocoles de sédation,
00:24:29la scopolamine, le furosamine notamment. Et sur ces chariots d'EHPAD on a aussi la surprise de
00:24:36voir mentionner des ampoules de chlorure de potassium injectable alors que jusqu'en 2019
00:24:43toutes les campagnes en fait de prévention des accidents liés aux chlorures de potassium
00:24:49injectables à l'hôpital proscrivaient strictement leur présence sur les chariots d'urgence. Donc on
00:24:55s'est retrouvé avec des soignants ou des médecins qui avaient travaillé dans ces EHPAD au moment de
00:25:01la première vague, puisque ce rapport COVID-EHPAD en fait concernait la première vague de 2020,
00:25:06qui décrivent des décès très nombreux, parfois plusieurs dans la même journée dans le même
00:25:12EHPAD, très brutaux. Il est dit que ça n'était pas les protocoles habituels qui étaient utilisés,
00:25:20donc en fait il y a vraiment un angle mort sur ce qui a vraiment été utilisé, de quelle façon,
00:25:28et comment réellement ces personnes en fait sont décédées. Autant en Angleterre c'est le
00:25:38fameux protocole NG63 en fait qui a été banalisé, utilisant le midazolam, donc on sait de façon plus
00:25:51précise, en France c'est beaucoup plus nébuleux. Ce qui est certain par contre, c'est deux constats,
00:26:02en France on a vu dans les dossiers médicaux la mention non réanimatoire chez les patients en
00:26:13fait qui étaient passés dans ces protocoles de sédation, et c'est une très grande polémique
00:26:19aux Etats-Unis et en Angleterre notamment, donc là-bas en fait on parle de DNR, c'est-à-dire
00:26:25non réanimé, et la manière dont on a dévié en fait les standards de pratique autour de ce
00:26:37protocole. Autrefois quand on disait en fait ne pas réanimer, c'était dans des conditions très
00:26:44précises de malades en fait dans les comorbidités où l'État en fait n'aurait pas permis une
00:26:50réanimation si c'était nécessaire en cardiologie, et là en fait ça a été une sorte de code qui a
00:26:56été mis en fait sur certains dossiers, c'est-à-dire que quand on a considéré que certains patients
00:27:00qui étaient trop âgés ou qui devenaient trop coûteux ou qui étaient trop complexes et qui
00:27:06devaient être euthanasiés, on les estampillait DNR et ceux-là, dans ces pays-là, on les passait
00:27:14dans des sédations. Et ce qui est apparu dans ces pays et dont on a très peu parlé en France et
00:27:20pourtant qui a été également le cas ici, c'est que pendant la période du Covid, et ça continue,
00:27:26puisque notamment la publication de Wilsonside montre que la
00:27:36surconsommation de midazolam en fait s'est perpétuée au-delà en fait de la période du Covid,
00:27:41est corrélée à la surmortalité qui persiste dans ces pays. Donc ça c'est une première chose,
00:27:53et ce qui est très frappant dans les pays anglo-saxons, c'est qu'on a constaté qu'à
00:27:57travers ces protocoles, on avait aussi en excès, et lié à l'utilisation de cette même estampille
00:28:03en fait, ne pas réanimer, qui était couplée en fait avec les protocoles en fait de sédation
00:28:10euthanasique, parce qu'aux Etats-Unis et en Angleterre, ils ne chipotent pas sur les mots,
00:28:15la sémantique est beaucoup plus claire. Et on a vu effectivement des décès, ce sont des
00:28:25courbes que je n'ai peut-être pas transmises, faute de temps, mais je vais vous les retrouver,
00:28:31des décès de patients non Covid. Donc ça c'est quelque chose d'assez inédit parce qu'on ne
00:28:41s'attendait pas en fait à faire ce constat. Donc c'est notamment en fait une publication
00:28:53d'Albert à la Thème, en fait, qui montre très bien, on a des courbes qui sont...
00:28:57Peut-être peux-tu les montrer à l'écran face caméra si tu les as.
00:29:05Il y a celle-ci, mélanger les publications, mais on va y arriver.
00:29:14Pour précision, donc comme je l'ai dit, tout ça, on voit bien qu'en France aussi,
00:29:19tu dis que c'était très nébuleux, et le fait que ce soit très nébuleux, c'est ce qui explique
00:29:24aussi pourquoi d'un département à l'autre, on a des résultats aussi différents. Je ne l'ai pas
00:29:29dit, mais il y a eu quand même une commission parlementaire sur la gestion du Covid qui a été
00:29:39mis en place, je crois que c'est en 2021, dont le rapporteur était un certain Eric Ciotti,
00:29:45et qui a posé des questions à différentes personnes, notamment quelques syndicalistes,
00:29:51et un syndicaliste qui s'appelle Olivier Winoux, qui travaille à l'APHP, et c'est lui qui, du coup,
00:29:57nous a fait découvrir le fait qu'il y a eu des groupes d'intervention rapide mis en place par
00:30:02l'APHP, c'est-à-dire, et dont son témoignage il est assez glaçant, vous ne trouvez pas son
00:30:10témoignage dans le rapport final, tout a été supprimé, il faut aller voir dans les minutes,
00:30:16c'est-à-dire dans les enregistrements des auditions, là tout est public, et on retrouve son audition
00:30:22Olivier Winoux, et donc il annonce que sur un simple coup de fil dans un EHPAD, la nuit,
00:30:28où on a une personne qui est toute seule et qui ne sait pas quoi faire, on pouvait avoir deux
00:30:34personnes des groupes d'intervention rapide qui déboulaient et qui faisaient la double piqûre de
00:30:38Rivotril et qui s'en allaient. Evidemment, ceci n'est en aucun cas du palliatif, bon Eric nous
00:30:45rappellera ce que c'est que du palliatif après, mais le fait qu'il y ait eu de manière locale ce
00:30:52genre d'initiative à des endroits où soi-disant tout était saturé et les hôpitaux étaient
00:30:57débordés, mais il trouvait quand même le temps de mettre en place des groupes d'intervention rapide,
00:31:00c'est assez intéressant en termes de pratique, et en plus ça explique assez bien pourquoi est-ce
00:31:06qu'à Paris précisément, plutôt qu'en Ile-de-France, on a des courbes qui sont aussi
00:31:10énormes alors qu'ailleurs on n'a rien. Voilà, en Ile-de-France, il y a une organisation extrêmement
00:31:16spécifique de façon à mettre en place de manière rapide ces différents protocoles.
00:31:22Valérie, je te rends la main.
00:31:24C'est important de dire effectivement que ça a été très local et l'académie de médecine en fait
00:31:31a consacré aux décisions de limitation et d'arrêt de traitement une journée en février 2023,
00:31:38où était évoqué effectivement autour de ces... parce que c'est lié, c'est-à-dire quand on parle
00:31:44de ces estampilles en fait ne pas réanimer, en France ça se traduit aussi par les décisions
00:31:51en fait de limitation et d'arrêt de traitement. Et l'académie de médecine en fait constatait la
00:31:59grande hétérogénécité en fait de ces pratiques en France et citait une étude en fait concernant
00:32:04le Covid qui est assez éloquente, qui dit que selon l'établissement dans lequel entrait à
00:32:14sévérité égale un patient atteint de Covid, le risque d'y mourir allait de 1 à 6, ce qui est
00:32:21absolument considérable. Alors on parle du Covid, mais ce qu'il faut bien comprendre c'est que pour
00:32:27d'autres pathologies c'est la même chose, il y a ce même arbitraire, c'est-à-dire qu'en France
00:32:32vous avez 61 ans, vous faites un AVC, un petit AVC, et selon l'endroit en fait où vous allez
00:32:37être pris en charge, vous serez ou pas basculé vers une unité neurovasculaire. Voilà, c'est-à-dire
00:32:47qu'il y a une énorme hétérogénécité. Et donc ça y est, en fait voilà, je vous ai retrouvé en fait
00:32:53les courbes dont je parlais tout à l'heure, donc là par exemple une étude de van der Roos sur les
00:33:01décès en fait non Covid, je ne sais pas si on voit bien, c'est la courbe en noir, en fait on voit que
00:33:09pendant la période, les décès en fait non liés au Covid, mais liés en fait à des protocoles de
00:33:16sédation étaient également augmentés. En France également, on connaît la courbe du pic de décès
00:33:27de mars-avril 2020 dont tout le monde dit c'est le Covid, c'est le Covid. Si vous faites le comptage
00:33:34des décédés du Covid, déclarés décédés du Covid, vous n'obtenez que la moitié de la courbe, c'est-à-dire
00:33:41qu'au moins la moitié de ce pic est due à des gens qui n'ont jamais été déclarés Covid à aucun
00:33:49moment, tout particulièrement tout un tas de personnes décédées à domicile, donc voilà,
00:33:56si elles sont décédées à domicile en mars-avril 2020, c'est qu'à aucun moment elles n'ont vu de
00:34:01médecin ni personne, autrement elles auraient été envoyées à l'hôpital ou en EHPAD ça aurait été
00:34:06l'option palliatif, mais c'est-à-dire que ça n'est pas du Covid du tout, quoi que l'on pense du Covid.
00:34:12Voilà, et donc dans les pays anglo-saxons, en fait ce qu'ils ont démontré de façon complètement
00:34:23franche, c'est qu'en fait la mortalité, d'ailleurs que ce soit des patients déclarés Covid ou pas
00:34:29déclarés Covid, en fait était étroitement corrélée à ce fameux statut en fait des ANR ne pas
00:34:34réanimer. Donc là en fait il y a des courbes qui sont très démonstratives en fait, selon le statut,
00:34:44on voit en fait que la mortalité est très fortement corrélée en fait à cette estampille
00:34:53qui a été donnée et pour certaines pathologies, notamment pour les pathologies cérébrales,
00:34:57c'est absolument, ça passe l'épreuve en fait de tous les modèles en fait multivariables de
00:35:07façon complètement évidente. Et ça effectivement, vraiment le fait le plus saillant, c'est qu'en
00:35:15fait toutes ces pratiques ont perduré, c'est-à-dire qu'on est sorti effectivement des standards de
00:35:23pratique et des critères éthiques en fait qui étaient ceux de façon, enfin antérieurement à la
00:35:32période du Covid. C'était le cas en France pour les décisions de l'ATT qui était en fait
00:35:38théoriquement encadré par des critères éthiques très stricts. L'ATT, donc Limitation Arrêt de
00:35:47Traitement, alors même si effectivement dans la pratique il y a beaucoup à dire en fait sur la
00:35:52rigueur avec laquelle en fait les critères étaient vraiment appliqués, ça devait supposer la recherche
00:35:58du consentement du patient, la collégialité, l'information de la famille, la traçabilité.
00:36:03Et aujourd'hui avec, enfin depuis cette période du Covid, tous ces critères ont éclaté, c'est-à-dire
00:36:10qu'on s'est permis de déjà se passer en fait du consentement du patient, puisque beaucoup de
00:36:20ces sédations ont été entreprises de façon complètement autoritaire, en élargissant les
00:36:26indications, c'est-à-dire que les anglo-saxons utilisent le terme « unnecessary death », c'est-à-dire
00:36:35des morts évitables. Ce sont des patients qui en temps habituel, traités de façon correcte, auraient
00:36:43pu passer le cap. Alors peut-être d'un Covid s'ils étaient atteints d'un Covid, mais ça pouvait être
00:36:48de n'importe quelle autre pathologie, qui les ont amenés effectivement à être passés dans ces
00:36:54protocoles de sédation, pour lesquels, comme vous l'avez très bien dit, très souvent les hôpitaux
00:37:00les déclaraient comme patients Covid pour toutes sortes de mauvaises raisons, y compris financières,
00:37:09et aussi parce que le fait de les déclarer Covid en fait permettait précisément d'appliquer une
00:37:23sédation hors des critères qui étaient les critères habituels. Voilà, et là on s'affranchit
00:37:30effectivement, et là on arrive sur ce vers quoi pourrait en fait aboutir le projet de loi Fin de
00:37:38vie en France, si toutefois il est voté un jour. On a vu à l'Assemblée nationale, moi j'ai suivi à
00:37:46peu près quasi in extenso les débats, aussi bien au niveau de la commission spéciale que par la suite.
00:37:52Valérie, j'aimerais qu'on consacre un temps complet à cette partie on va dire plus actuelle,
00:37:58et avant de glisser à l'actualité, on a bien compris que le propos c'est bien de comprendre
00:38:04cette période Covid qui a amené des mesures exceptionnelles mais qui finalement ont démarré
00:38:10dans le temps. Est-ce qu'on peut clôturer sur cette période Covid ? J'aimerais bien entendre Eric,
00:38:14toi qui as vécu cette période de l'intérieur, aussi apporter ton témoignage. Moi j'ai les stats,
00:38:22c'est-à-dire la partie finale de récolte de la donnée. Valérie a étudié également tout un tas
00:38:28de témoignages, des témoignages scientifiques notamment, et puis d'un point de vue international.
00:38:33Est-ce que tu peux donner ton point de vue en tant qu'affirmé palliatif ?
00:38:38Alors, si je devais commencer par la conclusion, cette période sur le rivotril, je l'ai appelé,
00:38:47il y a déjà des mois, depuis que tout est sorti, le coup d'essai du rivotril, non pas sur l'efficacité
00:38:59de la molécule, mais sur notre réaction. Je ne sais pas si je retrouve ça sur Twitter,
00:39:05mais ça fait au moins un an, peut-être deux ans que je parle de coup d'essai. Techniquement,
00:39:11il y a la période crise sanitaire, mais il y a cette avant-période. Il faut aussi avoir une
00:39:19lecture du contexte, j'aurais presque envie de dire historique, mais du contexte global. Moi j'ai
00:39:26connu les années 90 avec des services, avec le chef de service, avec le projet de service,
00:39:33avec le projet d'établissement. Il existe toujours un chef de service, des projets de
00:39:37service, projet d'établissement, mais avec des équipes bien constituées, des établissements
00:39:42quand même déjà un peu en souffrance, voire de plus en plus. Et dans ma pratique de formateur,
00:39:49j'ai vu depuis 2014, et ça a vraiment été visible en 2017, un phénomène d'évaporation de soignants.
00:40:03L'évaporation de soignants, ça fait déjà un bon moment. Je ne vais pas en parler trop longtemps,
00:40:09mais ça joue sur le contexte. L'évaporation de soignants, ça va se jouer sur des baisses
00:40:15d'effectifs qui sont liées à des baisses de budget, qui sont clairement demandées. On en a parlé
00:40:21vingt et vingt fois et toi Pierre, tu connais bien ce sujet-là. C'est lié à l'article 121 du
00:40:25traité de fonctionnement européen, les grandes orientations politiques économiques. Il faut
00:40:29réduire la voilure, le fameux « on sera en dessous de 3% ». Je fais ce parallèle parce que ces
00:40:35histoires de baisse de budget, ça tue des gens. Quand on se retrouve à une infirmière, une aide
00:40:45soignante au lieu de deux, trois ou quatre, il y a des gens qui vont mourir. C'est pareil pour des
00:40:50médecins. Je pourrais raconter une quantité d'histoires sur des femmes qui vont accoucher et
00:40:56où on va déclencher leur accouchement. On leur dit « on vous déclenche à telle heure ». En fait,
00:41:00on recule parce qu'on s'aperçoit que dans certaines maternités, il manque clairement
00:41:05trois sages-femmes ce matin-là, obstétricien, etc. C'est valable à tous les niveaux. Plus les
00:41:11soignants deviennent rares parce qu'il y a de l'évaporation, plus les décès augmentent,
00:41:18la prise en charge diminue. Et ça, ça va jouer. Cet élément-là va jouer sur l'évaporation de
00:41:24salariés. J'ai vu des directeurs d'EHPAD distribuer des petits-déjeuners le dimanche matin par absence
00:41:31de salariés. Mais en 2018, 2017, 2016, bien avant la crise sanitaire, j'ai vu une directrice d'EHPAD
00:41:39du côté de Saint-Nazaire passer la nuit dans son EHPAD à la lingerie parce qu'elle ne trouve
00:41:43plus personne à la lingerie pour faire du repassage, etc. Donc l'évaporation de soignants,
00:41:48ça fait déjà un grand moment. Arrive la crise sanitaire et là, on a une sorte de bouquet final,
00:41:54une sorte de festival de sauve-qui-peut général. On a donc des salariés, des gens qui sont en
00:42:00épuisement chronique, qui voient arriver à priori une sorte de fin du monde, une sorte de peste
00:42:08noire. Et puis, sur tout un processus que Pierre, tu as décrit je ne sais combien de fois, avec
00:42:14beaucoup de précision d'ailleurs, on a des gens qui vont se retrouver sur la fameuse première vague
00:42:19à vivre quelque chose d'atroce. Les médecins ont été interdits, les médecins traitants ont été
00:42:26interdits de pouvoir accéder aux patients. Les patients arrivent dans des services,
00:42:29alors dans quelques services saturés, parce que c'est une saturation organisée,
00:42:36une saturation artificielle clairement démontrable. Et on se retrouve avec des soignants qui doivent
00:42:52faire le portier. Celui-là il rentre, celui-là il ne rentre pas. On se retrouve avec des soignants
00:42:57qui vont faire du 24-48 heures parfois bloqués et qui vont devoir vivre un syndrome post-traumatique
00:43:05et qui vont, pour beaucoup d'entre eux, partir avant les fameuses vaccinations, etc. On a de
00:43:13l'épuisement aigu qui monte à ce moment-là, qui est vraiment très fort, mais où principalement sur
00:43:20la région parisienne et sur l'est de la France. Moi de mon côté qui suis sur la zone on va dire
00:43:26Pays de la Loire, du côté de la mer, même si je ne suis pas sur la plage non plus, nous on se
00:43:31prépare, nous on attend, je me vois encore aller voir ma chef de service et lui dire écoute il y a
00:43:39un truc qui arrive, moi j'ai pas envie de ramener ça chez moi, j'ai un grand vestiaire, je me prends
00:43:44un lit de camp, basta, à l'armée c'est ce qu'on faisait, moi je reste à l'intérieur de l'établissement
00:43:49et puis moi je ramène pas ce truc à la maison. Alors je vois encore ma chef de service nous dire
00:43:56écoute on se prépare, on se prépare, on attend, bon ok merci pour l'info mais on n'en est peut-être
00:44:01pas là. Et le fait est c'est que les semaines vont passer, nous on est au taquet et on attend,
00:44:08et je croise des copines qui sont dans des établissements de type clinique privée qui
00:44:15sont en train d'appeler, les cliniques privées ont vidé leurs services de soins intensifs pour
00:44:22dire à leurs collègues de CHU mais envoyez-nous votre fameuse surcharge, on est là pour vous aider,
00:44:28rien, zéro, nada, peanuts, ensemble vide, j'attends, je lance l'appel, c'est peut-être
00:44:38possible en France mais si quelqu'un peut nous signaler le cas de patients en soins intensifs
00:44:45réanimation au début de la première crise qui étaient pris dans un établissement public et
00:44:49qui sont passés via un taxi dans un établissement privé à 3-4 km de là, qu'ils nous le disent,
00:44:55à l'heure actuelle on n'en a trouvé aucun, mais vraiment aucun. Donc gros problème de ce côté-là,
00:45:01tel point que les collègues infirmières, intérimaires se retrouvent avec des fins de
00:45:06mission et puis les semaines passent et puis les services de soins intensifs dans les établissements
00:45:11privés finissent par dire on ré-ouvre à nos patients habituels parce que manifestement,
00:45:17si vous vous rappelez, à l'époque on entendait des rumeurs sur la récupération de patinoires,
00:45:27les patinoires allaient être réquisitionnés pour stocker les corps parce que les services
00:45:32de pompes funèbres allaient être surchargés, est-ce qu'il y a eu une patinoire qui a reçu…
00:45:36Bref, épuisement chronique, épuisement aigu, peur du virus qui monte, suivi,
00:45:45vous l'avez très bien rappelé, des fameuses injonctions paradoxales, on vous change toutes
00:45:50les règles non-stop, là on est clairement dans de l'ingénierie sociale, on est clairement dans
00:45:55une fabrique, on rentre vraiment dans l'hypnose, certes télévisuelle, mais à l'intérieur des
00:46:02établissements où les soignants se disent il faut faire ci, il faut faire ça, jusqu'où doit-on aller,
00:46:07on ne sait plus, là il fallait mettre un masque, maintenant il faut mettre un masque plus sur blouse,
00:46:14et non on retire les masques, ils sont en train de nous dire que ça ne sert à rien parce qu'on a
00:46:18eu une grosse période où on nous a dit mais enfin arrêtez de mettre des masques, certes les masques
00:46:24ont été jetés en France mais ça ne sert à rien, puis quelques mois plus tard 135 euros d'amende si
00:46:30on n'avait pas nos masques, bref des sensations d'équipe perdue dans ce qu'il faut faire parce
00:46:38qu'il y a toujours de l'urgence, quand vous avez un nouveau protocole qui arrive c'est toujours à
00:46:42faire tout de suite maintenant, vous rajoutez à ça un sentiment d'abandon, sentiment d'abandon
00:46:48d'infirmières qui courent derrière leurs chariots et qui sont seules, moi j'ai vécu ça, j'ai fait de
00:46:58la maltraitance en EHPAD, j'en ai parlé je ne sais plus chez qui, chez Nicolas Bouvier je crois,
00:47:03j'ai fait de la maltraitance en EHPAD, alors ce qu'on appelle de la maltraitance institutionnelle,
00:47:08mais ça va jouer sur les cerveaux, évidemment qu'on ne maltraite pas des personnes âgées et
00:47:14qu'on se sent bien, c'est l'inverse, on maltraite parce qu'il manque 2, 3, 4 paires de bras et qu'on
00:47:19se retrouve seul un dimanche entier face à 90 personnes, Pierre toi qui aimes bien les chiffres,
00:47:25je raconte souvent cet exemple là, un jour j'ai dû distribuer dans un EHPAD en 2017 entre 7h et
00:47:3110h du matin sur 3h 180 minutes des médicaments pour 90 personnes, ce qui me donne bien 120 secondes
00:47:39par personne, c'est totalement impossible de donner des médicaments en 120 secondes par personne quand
00:47:46on doit trouver les visages, trouver les posologies, vérifier les médicaments, modifier les traitements,
00:47:50courir dans le couloir, ouvrir la porte, ouvrir la bouche de quelqu'un, jeter des médicaments,
00:47:56c'est presque risible pour éviter de pleurer, donc moi j'ai fait ça, évidemment c'est des
00:48:03établissements où vous partez en courant, mais vous ramenez ça à la période Covid avec ce
00:48:08sentiment d'être abandonné, cette recherche est perdue de trouver le médecin traitant qui va me
00:48:14dire bon bah ok vous lancez ce protocole, le fameux NTBR, moi je connaissais plus NTBR
00:48:24not to be resuscitated, moi je connais ça depuis les années 90, mais là on était en théorie pour
00:48:33du non acharnement thérapeutique, on commençait à voir ça dans des services de réa, quand on allait
00:48:39beaucoup trop loin, il y a des gens s'ils faisaient un arrêt cardiaque et bien on les laissait avec
00:48:44leur arrêt cardiaque, on ne devait pas sortir le chariot d'urgence et un médecin avait écrit NTBR
00:48:50pour dire non, vous n'allez pas casser les côtes de cette petite dame ou de ce petit monsieur qui est en fin
00:48:57de vie et qui est rendu au bout du bout, la personne décède, la personne décède, voilà ça ça pouvait
00:49:02s'entendre, mais bien sûr qu'il y a eu une confusion après, je le dis modestement, gentiment, le terme
00:49:09de confusion, mais tout ça s'est organisé avec encore une autre stratégie, épuisement chronique,
00:49:15épuisement aigu, peur du virus, un sentiment d'abandon, une peur de mal faire, une peur de
00:49:21mal faire parce que vous avez les familles, vous avez les voisins qui sont à côté, savoir qu'un
00:49:30EHPAD c'est un village, tout le monde se connaît, tout le monde se regarde, tout le monde ne s'apprécie
00:49:36pas nécessairement et même s'il y a de beaux moments de vie en EHPAD c'est évident, mais quand
00:49:42il se passe des décès ou quand il y a des chambres, on apprend la chambre 221, elle se libère, etc,
00:49:50les gens voient bien ce qui se passe dans le couloir et puis surtout ils se sont bien aperçus,
00:49:55ces fameux anciens, ce qui se passait quand ils étaient enfermés, l'enfermement a tué énormément
00:50:00de gens aussi, enfermés avec un plateau repas qui est poussé et la personne repart, moi j'avais
00:50:09connu les toutes premières infirmières qui s'occupaient des patients qui avaient le sida dans
00:50:14les années 87, 85, 86, elles m'ont raconté, moi je suis arrivé dans le soin en 91, elles m'ont raconté,
00:50:23les tout premiers, on ignorait ce qui se passait, on poussait des plateaux repas à la porte et puis
00:50:28on laissait la personne venir chercher son plateau repas, c'était une autre psychose depuis du temps
00:50:33passé, on revit ça avec les EHPAD, petit à petit, les médecins ne pouvant pas être partout
00:50:39à tous les niveaux pour répondre aux infirmières, un protocole lié à un fameux décret, ça arrive
00:50:49j'ai envie de dire franchement au mauvais moment, franchement au mauvais moment, un peu comme s'il
00:50:54y avait une conjoncture, un ensemble, j'ai envie d'espérer, j'ai envie de prétendre que dans les
00:51:01années 80 et 90, ce truc aurait été refusé, parce qu'on appelle ça euthanasie, mais là on
00:51:09est encore trop sympa, le vrai terme il s'agit d'assassinat quand c'est bien établi, là ça se
00:51:17voit sur les courbes, ou alors de laisser mourir, c'est à dire de non-assistance à personne en
00:51:23danger, non-assistance à personne en danger, je vais pas refaire toute l'histoire, c'est une guerre
00:51:27entre les chinois et les américains, qui va vendre le plus de choses, il faut démontrer qu'il n'y a
00:51:32zéro médicament, zéro traitement, les chinois envoient l'hydroxychloroquine reprise par un
00:51:37certain médecin marseillais, les japonais et les australiens envoient très tôt l'ivermectine parce
00:51:42que les japonais et les australiens ne peuvent pas saquer les chinois, la FDA américaine valide
00:51:46l'ivermectine de mémoire, c'est en mars, février mars, mais ils disent que ça n'est que in vitro,
00:51:53ça n'est pas démontré in vivo, et on a un établissement en Seine-et-Marne en France qui
00:51:59commence à avoir des patients estampillés SARS-CoV-2 avec une personne âgée qui arrive avec
00:52:05la gale, et on a un médecin traitant, un médecin d'EHPAD qui va traiter tout le monde à l'ivermectine
00:52:12comme on le fait depuis toujours, le plus banalement du monde, contre la gale, je rappelle qu'il vaut
00:52:18mieux avoir des poux qu'avoir la gale qui plus est en EHPAD, et il va stopper le SARS-CoV-2 à
00:52:24priori très rapidement, en quelques jours, le plus facilement du monde, on l'appelle SARS-CoV-2
00:52:30parce qu'on va au plus simple, donc il y a déjà des choses, il y a déjà des traitements et tous
00:52:36ces gens là vont être interdits de parler, donc on a vraiment un contexte, je suis désolé de le
00:52:40rappeler, mais il ne s'agit pas d'excuser l'inexcusable, mais d'essayer de se dire comment
00:52:45est-ce qu'on a pu en arriver là techniquement, et il y a un dernier élément très important,
00:52:51et là ça va plus être l'infirmier, c'est la notion de souffrance, la souffrance il y a des
00:52:59caractéristiques très précises, alors évidemment chacun souffrira toujours plus qu'un autre,
00:53:04parce que la souffrance, première caractéristique, elle est individuelle, si on se met le même coup
00:53:09de marteau sur le même index à la même vitesse, avec la même hauteur, on aura une souffrance
00:53:13individuelle, il n'y a pas de souffrance mutuelle, c'est toujours individuel, première caractéristique,
00:53:20deuxième caractéristique, la souffrance elle isole, personne ne s'ouvre au monde en souffrant,
00:53:26c'est l'inverse, on se recroqueville un minimum ou un maximum, mais la souffrance isole. Troisième
00:53:34élément pour les soignants, mais c'est pareil pour tout le monde en fait, la souffrance ça
00:53:39s'attaque de près, ça ne s'attaque pas avec une souris, un tableau excel, au loin, à distance, ça
00:53:46s'attaque à distance d'un bras, ça s'attaque au plus près, et la grande problématique c'est que plus
00:53:51vous êtes prêt, certes plus vous serez efficace, mais plus vous êtes éclaboussé, c'est à dire plus
00:53:57la souffrance va vous transformer, c'est comme ça, alors c'est un peu utile et c'est un peu logique
00:54:02parce que c'est l'apprentissage de la vie, le petit enfant qui apprend à marcher, qui apprend
00:54:06à tomber, à se relever, la souffrance est logique pour nous transformer, nous habituer, etc. Je rappelle
00:54:12que Tchad GPT n'a jamais pris le moindre risque et ne prendra jamais le moindre risque dans toute
00:54:17sa malheureuse existence inexistante, ce truc n'existe pas, nous avons pris des risques et
00:54:23nous ne faisons que ça, mais nous réagissons à la souffrance de notre contexte, etc. Mais être au
00:54:28contact de la souffrance de quelqu'un, et bien avec le temps ça vous transforme, ça vous endurcit,
00:54:34parce qu'il le faut, si moi je mets un bout de métal sous la peau de quelqu'un, ça s'appelle une
00:54:41aiguille pour lui poser une perfusion et que je rate et que cette personne, je lui fais mal et qu'elle
00:54:47pleure et qu'elle me demande de ne pas recommencer et qu'il n'y a personne pour le faire, il va quand
00:54:54même falloir que quelqu'un se tape le sale boulot parce que le médicament, l'antibiotique, ce que
00:54:58vous voulez, va falloir le donner, donc je vais m'endurcir puis je vais peut-être essayer de
00:55:03m'améliorer un peu pour bien m'occuper de mes patients, et avec le temps c'est ce qui se passe
00:55:07heureusement, simplement on se transforme obligatoirement, et il y a une mort qui est
00:55:13particulièrement compliquée, moi j'ai vu des quantités de morts sur toute ma carrière, c'est les
00:55:17décès liés aux asphyxies, ça c'est compliqué, il y a plein de sortes de décès, on appelle parfois
00:55:23les belles morts, les personnes qui décèdent dans leur sommeil, il y a des
00:55:29belles morts sur des personnes qui attendent l'arrivée, le passage de l'être aimé ou
00:55:34d'un humain en particulier, et qui vont rendre leur dernier souffle au contact de la main, je
00:55:41rappelle que personne en théorie ne peut décider d'arrêter son cœur comme ça par la pensée, ça
00:55:46n'existe pas, et bien moi j'ai vu des gens décéder juste après avoir pu retoucher la personne,
00:55:54ils ont maintenu leur vie et tac ils s'arrêtent quand l'épouse ou l'époux arrive, c'est tout à
00:56:02fait spectaculaire, même si c'est pas du tout un spectacle, mais il y a vraiment quelque chose
00:56:08d'étrange, donc effectivement il y a des entre guillemets belles morts, mais il y a des morts
00:56:14plus compliquées pour les soignants, c'est les morts par asphyxie, je vais pas détailler, c'est
00:56:18pas intéressant, mais ça nous laisse beaucoup plus de traces, je passe sur les décès qu'on a
00:56:24pu voir, moi j'ai fait quand j'étais chez pompiers de Paris, j'ai vu toutes sortes de morts accidentelles,
00:56:29horribles, c'est parfois plus supportable bizarrement, mais les contextes sont différents,
00:56:37mais accompagner quelqu'un qui cherche son air, qui inspire, qui essaie de se maintenir en vie,
00:56:44qui lutte contre la douleur musculaire pour rattraper la bouffée d'oxygène suivante,
00:56:48avec tout le bruit qui va avec, ça devient très dur, et assister au décès de quelqu'un en se
00:57:00disant maintenant on y est et je ne peux plus rien faire, il est facile de se dire et si cette
00:57:06personne je la faisais au moins dormir, c'est ça que je veux dire, il est facile de basculer là
00:57:11dedans ou d'y être poussé, sauf que pour revenir sur la notion de qu'est ce qu'un soin palliatif,
00:57:18un soin palliatif c'est quelque chose qui accepte la temporalité, la temporalité ça veut dire que
00:57:25j'accompagne la personne jusqu'au bout, j'attaque la souffrance, on la diminue, si on doit aller
00:57:32jusqu'à de la sédation et bien on ira jusqu'à de la sédation, évidemment avec l'accord de la
00:57:39personne, le respect des consentements libres éclairés, et j'ai bien vérifié les trois
00:57:43paramètres ne peut pas, ne veut pas, ne sait pas, est-ce que la personne peut me comprendre,
00:57:49est-ce qu'elle a un problème d'oreille, est-ce qu'elle est sourde, est-ce qu'elle parle le
00:57:54français, est-ce qu'elle a une problématique cognitive, est-ce que la personne sait ce qui
00:58:00va se passer si on arrête, est-ce que la personne le souhaite, ça c'est valable, ne peut pas,
00:58:06ne veut pas, ne sait pas, c'est trois filtres que l'on fait tourner en boucle mais pour tous
00:58:11les traitements possibles et imaginables, et moi un patient qui me dit je suis capable de comprendre,
00:58:16je sais ce qui va m'arriver et je veux ceci ou je veux cela, impeccable, c'est même presque plus
00:58:23simple pour moi, qu'est ce que vous voulez, comment on fait, on s'organise, donc si la personne on doit
00:58:28la mettre en sédation, on la met en sédation, simplement la temporalité veut dire j'ignore
00:58:34quand l'arrêt cardiaque arrivera, est-ce que ce sera dans cinq minutes, est-ce que ce sera dans
00:58:40cinq heures, ce sera dans cinq semaines, je l'ignore, de là à basculer sur l'euthanasie réelle, c'est
00:58:47je vais provoquer un geste dont je sais pertinemment que le décès va arriver à l'issue de mon geste,
00:58:55c'est comme j'appuie sur un interrupteur, là il n'y a plus de temporalité, là je provoque de l'arrêt
00:59:02cardiaque, c'est complètement différent, d'une part humainement la personne, le soignant qui fait
00:59:09ça certes ne va plus entendre cette inspiration, cette expiration si pénible à entendre qui dure
00:59:17des heures et des heures, mais elle va embarquer avec elle ce souvenir de dire elle a décidé et
00:59:25elle a pratiqué l'arrêt, ça c'est quelque chose de terrible qui transforme les gens et je pense
00:59:31qu'à mon avis le pire, désolé c'est un peu morbide ou un peu cash, mais le pire c'est de commencer,
00:59:38parce que quand on peut rappeler cette terrible chanson avec le temps va tout s'en va etc mais
00:59:45bien sûr mais bien sûr des gens qui vont commencer à pratiquer ça en se disant j'ai cassé la souffrance
00:59:53d'une personne, mais non, vous n'avez pas cassé la souffrance d'une personne, vous avez arrêté son coeur, c'est
00:59:57complètement différent, ces gens là certains peuvent basculer sur un mode un peu justicier,
01:00:04moi j'ai été particulièrement choqué, je suis allé écouter
01:00:10monsieur Falorni dans un amphithéâtre, d'entendre parler de termes de soins
01:00:18quand il s'agit d'arrêter le coeur de quelqu'un, c'est pas un soin, c'est l'inverse d'un soin,
01:00:25on parlera tout à l'heure de la notion de secourisme à l'envers, je voudrais juste revenir
01:00:30sur un dernier détail parce qu'après je peux encore développer, il y a tant à dire, sur la notion
01:00:36qui nous a un petit peu relié tous les trois, c'est cette info du fameux potassium qui arrive
01:00:42sur les chariots d'urgence, et ça clairement Valérie merci d'avoir détecté cette info,
01:00:51je suis complètement passé à côté, il faut bien que les gens comprennent, imaginez une école de
01:00:57police ou une école de militaire, imaginez les cadets de la police ou le tout premier jour,
01:01:04ils arrivent à l'école et on leur dit vous allez un jour porter une arme, pour vous habituer à ça
01:01:12parce que c'est très dangereux, et bien vous allez percevoir une arme avec des balles dedans,
01:01:16et on vous demande de bien faire attention, et puis on va commencer la formation, mais n'importe
01:01:22quel déjà policier ou militaire ou pratiquant d'armes ou formateur hurlerait au scandale en
01:01:30disant mais quelqu'un va, il va y avoir un accident, même sans intention de nuire,
01:01:35c'est pour ça que l'élément de la corrélation est intéressante, même sans intention de nuire,
01:01:42on ne fait jamais ça, et bien mettre une ampoule de potassium sur un chariot d'urgence c'est pour
01:01:49moi scandaleux, c'est un message, le potassium il en faut dans le corps, c'est important,
01:01:56notamment pour la contraction des cellules musculaires, s'il vous manque du potassium,
01:02:01on vous met des ampoules de potassium dans une perfusion, un litre, deux litres, et puis on va
01:02:06vous mettre un gramme, deux grammes, trois grammes, ça dépendra de ce que l'on aura vu dans la prise
01:02:11de sang, le ionogramme, le médecin dira, mettez deux grammes sur 24 heures de potassium, et c'est
01:02:17très important, on revéritiera avec le ionogramme après, et tout va bien, c'est banal, mais mettre
01:02:23une ampoule de potassium concentrée sur un chariot d'urgence, c'est prendre le risque qu'au moment
01:02:31où l'infirmière part en courant débordée, parce que chariot d'urgence, c'est chariot d'urgence,
01:02:36là c'est pour réanimer quelqu'un, c'est pour sauver quelqu'un, elle va devoir casser des ampoules,
01:02:42remplir une grosse seringue qu'elle mettra sur un pouce seringue électrique, elle va devoir diluer
01:02:48des produits, mais avoir une ampoule de potassium sur le chariot d'urgence, c'est comme dire à un
01:02:55policier, en plus vous retirerez le cran de sécurité sur votre pistolet quand vous irez
01:03:01vous asseoir à la cantine, vous serez 80 à vous asseoir en même temps, c'est prendre une capacité
01:03:07de risque exponentielle, et dans l'urgence, à très court terme, si vous êtes sur un arrêt cardiaque,
01:03:13j'ai jamais vu de médecin dire, ah oui, et puis vous mettrez du potassium, ça n'existe pas, je ne
01:03:19suis qu'un simple infirmier, mais j'entends des médecins dire, on peut aller jusqu'à de l'asilix,
01:03:26pour ceux qui font des OAP, mais on a l'adrénaline, on a même des produits pour anesthésier,
01:03:33mais je n'ai jamais vu sur un chariot d'urgence un médecin dire, pousse-lui du potassium,
01:03:39non, les seules fois où j'ai vu ça, c'était sur des cas catastrophiques, de personnes,
01:03:45j'ai donné l'exemple d'un monsieur une fois qui s'était tiré une balle dans la tête,
01:03:49qui était toujours vivant, il y avait toujours des battements de cœur, on n'allait pas pouvoir
01:03:53remettre le cerveau de cette personne dans sa tête, et toute l'équipe était bloquée,
01:03:58et puis le régulateur nous appelait pour aller sur le périphérique, parce qu'il y avait un autre
01:04:05accident, à un moment donné, il va falloir s'organiser, tant que la personne n'a pas son
01:04:13arrêt cardiaque, l'équipe reste à côté, on ne pouvait pas dire aux policiers qu'ils sont là,
01:04:18nous on repart avec l'ambulance, on va le laisser mourir, mais c'est des histoires folles,
01:04:24c'est des histoires rarissimes, on est sur de la médecine de guerre, je peux vous dire qu'une
01:04:28ampoule de potassium en IVD, ça vous arrête un cœur, comme si vous appuyez sur un interrupteur
01:04:33pour couper la lumière, et c'est irattrapable, c'est terrible, c'est violent, donc aller mettre
01:04:40du potassium en ampoule sur du chariot d'urgence, non, ça va pas, il y a un problème, là il y a
01:04:46un gros problème, là on ne fait pas ça. Valérie, je voulais juste préciser, ce n'était pas Eric
01:04:56une ampoule, c'était dix ampoules concentrées à 20%, donc là effectivement quand on parle d'angle
01:05:05mort sur ce qui s'est vraiment pratiqué dans les EHPAD, ou d'ailleurs à l'hôpital, puisque les
01:05:11consignes étaient les mêmes partout, ça soulève quand même vraiment la question, on a travaillé en
01:05:18mode dégradé, c'est des pratiques dont on sait qu'elles font l'objet en fait d'affaires récurrentes,
01:05:23il y a des hôpitaux, notamment le CHU de Besançon, il y en a eu d'autres, qui ont fait l'objet en fait
01:05:32de séries de cas d'euthanasie qualifiés de brutale en fait par le potassium, ou accélérés par des
01:05:38curares, donc ça fait typiquement partie en fait des pratiques qui sont strictement proscrites à
01:05:44l'hôpital, et là effectivement dans le contexte en fait des EHPAD, c'était les mêmes chariots
01:05:51d'urgence qui étaient composés de la même façon également dans les FAMMAS, c'est-à-dire les
01:05:56établissements amenés à héberger les personnes en état de handicap, donc c'est assez troublant.
01:06:02Si j'ai bien compris pour tout le monde, le potassium est un produit qui a son utilité,
01:06:14mais ce qui est choquant c'est qu'on ne peut absolument pas s'en servir dans des cas d'urgence,
01:06:19c'est pour des cas particuliers de gestion, et donc le voir sur un chariot d'urgence, c'est le
01:06:25signe qu'on est en train d'utiliser ça en urgence sur une personne, et donc pas du tout dans son
01:06:29utilisation normale, et que du coup on est sur des soupçons forts de déclenchement d'arrêt
01:06:35cardiaque et pas du tout de gestion du taux de potassium dans le sang, c'est bien ça qu'on est
01:06:40en train de parler. Sur un chariot d'urgence, vous avez le matériel pour provoquer un électrochoc
01:06:46pour réanimer quelqu'un, sur un chariot d'urgence vous avez une bouteille d'oxygène, sur un chariot
01:06:51d'urgence vous avez un aspirateur pour aspirer les mucosités, pour dégager les voies aériennes de
01:06:57la personne, sur un chariot d'urgence vous avez la sonde d'intubation, enfin je peux développer,
01:07:02sur un chariot d'urgence c'est fait pour sauver quelqu'un. J'attends de trouver un jour le médecin
01:07:08qui dira ah oui oui, moi je sauve là dans l'hyperurgence de l'instant avec une ampoule
01:07:14de potassium, et puis d'ailleurs il en faudrait une dizaine dans le tiroir, alors là trouvez-moi
01:07:18le médecin qui fait ça. Par contre un autre médecin me dirait mais bien sûr il faut du
01:07:23potassium, mais quand la personne a été réanimée, qu'on l'a récupérée, qu'on s'aperçoit qu'il lui
01:07:28manque du potassium, on lui donnera une perfusion sur 24 heures ou pendant deux semaines avec du
01:07:34glucose, avec du magnésium, que sais-je, ah bien évidemment, là on donnera, et c'est extrêmement
01:07:40précis le potassium, c'est quelque chose de banal, on est sur du moyen long terme mais
01:07:46dans l'urgence, et je ne suis qu'un simple infirmier et tout le monde sait ça, dans l'urgence on
01:07:53ne sauve pas, on tue quelqu'un avec du potassium, le potassium est utilisé dans les injections
01:08:01létales chez les condamnés à mort aux Etats-Unis, ils les mettent en anesthésie totale, ils les
01:08:07entendent complètement, après ils poussent une stringue de potassium et le coeur s'arrête,
01:08:15je vais être très précis avec ça, j'en parle pas souvent mais j'ai un copain qui s'est suicidé
01:08:21comme ça, je ne vais pas vous décrire comment il s'est organisé d'un point de vue injection
01:08:29mais ça faisait partie de particulièrement bien faire ça et il se l'est fait à lui-même et ça a
01:08:34particulièrement bien fonctionné, le potassium en IVD ça arrête le coeur tout simplement, c'est
01:08:41comme ça, alors moi j'ai des patients un peu particuliers en hémodialyse, on a quelques
01:08:47patients parfois qui nous font des hypercalémies avec des grandes paniques où ils arrivent avec
01:08:51des potassium A7, moi j'en ai vu un une fois à 8,2, bon bah là tout de suite on les branche et
01:08:59on leur amène leur potassium à un niveau normal, mais ça c'est complètement différent, dans la
01:09:05littérature ça existe, mais normalement une calémie c'est entre 3-5, 4-5, un petit 5 grand maximum,
01:09:13le médecin justement le fait depuis toujours et doit le faire pour toujours et pareil pour
01:09:19les soignantes et l'infirmière, le médecin soigne en surmesure, c'est lui qui sait comment il veut
01:09:25doser le potassium de son patient, le médecin, c'est pour ça que soigner c'est un art, parce
01:09:30qu'on est dans la démarche, l'art c'est du surmesure, c'est jamais de la masse, c'est toujours en
01:09:36surmesure, c'est pour ça que c'est passionnant et que c'est magnifique, mais de là à dire non
01:09:41mettez-lui du potassium en urgence en IVD, quelqu'un qui passe de 5 à 8 ou 9 sur une
01:09:49seringue, vous lui arrêtez le coeur net, puis je peux vous dire c'est terminé, c'est violent,
01:09:55enfin bon je m'arrête sur le potassium, mais c'était un signal énorme. Juste pour continuer
01:10:04d'avancer Eric, tu viens de faire le parallèle, donc tu as rattrapé sur la partie Covid et sur
01:10:09une pratique finalement qui se dégrade dans le temps, je peux juste apporter un tout petit
01:10:14témoignage pour ensuite relaisser la main à Valérie sur ce sujet. En présentant mes différents
01:10:19travaux, je suis tombé sur tout un tas de témoignages de personnes qui ont témoigné de
01:10:22ce qui devrait arriver pendant la période Covid, aussi bien, je parle de la première vague et puis
01:10:29après, des familles, des personnes survivantes qui se plaignent d'avoir perdu des proches dans
01:10:33des conditions plus que douteuses, notamment à l'hôpital ou en EHPAD, des gens qui se plaignent,
01:10:39j'ai aussi un témoignage d'une personne qui est venue me voir qui travaillait à Paris en EHPAD
01:10:44dans le 93 et à qui on a demandé de traiter des patients au midazolam parce qu'elle l'a
01:10:49refusé avec sa collègue, mais c'était bien ce qu'on lui demandait de faire, et mais j'ai aussi,
01:10:54j'étais extrêmement surpris d'avoir des témoignages qui m'arrivent de gens qui sont venus me voir et
01:11:01qui m'ont apporté des documents montrant qu'en fait c'est une pratique qui date d'avant et qu'en
01:11:06effet ce que l'on voit avec cette histoire de rivotril, c'est un emballement finalement
01:11:13d'une pratique qui s'est mise en place petit à petit ces dernières années, une pratique d'euthanasie
01:11:21sans le dire, sans prévenir les familles, donc personne ne sait si la personne est prévenue non
01:11:26plus et donc il y a bien des gens qui se plaignent. Ces gens là sont rares, il faut dire qu'il s'agit
01:11:31pour beaucoup de personnes âgées à qui ça arrive et il faut quand même que les descendants se
01:11:36plaignent et on est sur un contexte où on a assez peu de descendants qui se plaignent que des parents
01:11:41on va dire un peu dont il faut s'occuper qui prennent du tronc disparaissent et donc malheureusement
01:11:46dans notre société on est face à un espèce de consentement passif d'une population qui se
01:11:55débarrasse du problème des anciens sans le dire et ça donne sérieusement l'impression que le
01:12:02glissement qu'on vit c'est bien un glissement tacite c'est à dire que sans se l'avouer on est
01:12:08dans une société qui est en train de laisser mourir les gens qu'elle ne veut pas voir sans
01:12:14l'assumer non plus et donc qui va faire la loi bisounours euthanasie pour le bien des gens etc
01:12:19mais qu'il s'agit d'un abandon total d'une population âgée qu'on n'a plus spécialement
01:12:25envie de voir ni de s'occuper et qui nous prend du temps et donc c'est bien de ça qu'il s'agit
01:12:31pour mémoire aussi on parle de saturation c'est pas dans les hôpitaux c'est les hivers les hôpitaux
01:12:38sont saturés depuis un moment le plus célèbre ça a été d'hiver 2014-2015 où on a accusé la
01:12:44fameuse grippe A de saturer les hôpitaux, Marisol Touraine a fait le tour des hôpitaux parce qu'il
01:12:49y avait des tas de personnes âgées qui mourraient dans les couloirs parce que l'hiver était rude et
01:12:53quand les hivers sont rudes les personnes âgées ont des affections respiratoires donc évidemment
01:12:58on préfère accuser un virus méchant virus unique de contaminer les gens plutôt que de dire qu'on a
01:13:03une population vieillissante de plus en plus de personnes âgées et que voilà que fait-on de ces
01:13:09personnes âgées nombreuses quand arrive un hiver un peu rude que les poumons sont fatigués qu'ils
01:13:14ont des affections respiratoires et qu'ils arrivent tous ensemble à l'hôpital bah on sait pas quoi en
01:13:19faire on sait pas quoi en faire parce qu'on n'a pas on sait pas les gérer puisque l'hôpital est en
01:13:22flux tendu et du coup bah qu'est ce qu'on peut faire voilà il y a des solutions qui est mises
01:13:27en place encore une fois dans l'urgence pas forcément en se le disant peut-être avec des gens
01:13:31qui sont complètement débordés qui doit faire des choix au sein des personnes qui le reçoivent et
01:13:36qui font ses choix sans forcément que ce soit dit et derrière et que l'on l'assume sur tous les toits
01:13:41évidemment la situation s'est pas rangé depuis 2015 donc si on n'en entend pas plus parler alors
01:13:46qu'il y a de plus en plus de personnes âgées c'est bien qu'il se passe des choses de en termes de
01:13:50gestion de flux et qu'il y a des gens qui se plaignent de la gestion du flux et on est en train
01:13:56de vivre une crise de gestion de flux de personnes âgées et c'est une crise voilà qui est glissante
01:14:02Eric tu en as pas mal parlé Valérie est ce que tu veux nous redire un mot de plus sur la gestion
01:14:06du flux qui est en cours et qui dévie oui c'est vraiment un phénomène qui prend une ampleur
01:14:15considérable et il ne faut pas parler que des personnes âgées c'est à dire qu'on parlait
01:14:21moi les pathologies que je connais le mieux dans ce contexte en fait ce sont les pathologies
01:14:28neurologiques et là sur ces dernières années on a assisté effectivement à des choses à une
01:14:36montée en puissance en fait je vous ai communiqué en fait un certain nombre de témoignages pas
01:14:39seulement en France puisque le premier qui m'est arrivé sous les yeux venait des Etats-Unis de
01:14:44la modératrice du plus gros groupe de malades américains du glioblastome et qui le 15 juillet
01:14:502022 nous lance en fait un appel à l'aide sur le groupe de 20 000 membres en fait qu'elle avait
01:14:58fondé en disant je n'aime pas demander de l'aide mais je vais avoir besoin de votre aide et l'hôpital
01:15:05du Connecticut où sa mère était hospitalisée en transit avait tout d'un coup décidé de tout
01:15:10arrêter les médicaments les anti-épileptiques l'hydratation l'alimentation en gros on était
01:15:16en train de la basculer en fait dans un protocole de sédation et il a fallu en catastrophe qu'elle
01:15:21saisisse un avocat que toute la communauté en fait se mobilise et pour cette fois on a
01:15:26pu en fait sortir cette malheureuse femme en fait de ce protocole elle est rentrée chez elle elle
01:15:32a vécu six mois de plus qui pour une tumeur cérébrale est quelque chose de précieux ce qui
01:15:36montre qu'elle n'était pas du tout en fin de vie et aujourd'hui ce qu'on voit de plus en plus et là
01:15:41je reviens en france ce qu'on ne voyait pas c'est à dire des sédations non consenties sans l'accord
01:15:47de la famille qui sont engagés chez des patients qui sont encore stables donc qui ne sont pas en
01:15:55détresse qui prennent de court complètement les familles qui se manifestent en fait sur les groupes
01:16:02de malades dans certains cas comme pour le ce qui s'est passé aux états unis on a pu en fait en se
01:16:08mobilisant tous en fait interrompre le processus et malheureusement dans la majorité des cas ça
01:16:15n'est pas possible et on voit effectivement alors ça ouvre en fait sur des dérives de différents
01:16:22ordres dans le contexte du débat sur la fin de vie en fait quand on discute en fait de la
01:16:27sédation profonde et continue certains disent en fait à juste titre qu'elle avait été prévue au
01:16:32départ vraiment pour accompagner les phases agoniques voilà donc là les pratiques sont
01:16:38on va dire recevables dès qu'on sort en fait de ce contexte là il faut savoir qu'une sédation
01:16:46peut durer huit jours quinze jours plus longtemps couplé en fait à l'arrêt de l'hydratation et
01:16:52l'alimentation et là en fait on arrive à des techniques qui sont des pratiques qui sont
01:16:58complètement inhumaines d'une barbarie qui est dénoncée en fait avec juste titre c'est le seul
01:17:06point sur lequel je tombe d'accord avec les promoteurs en fait du projet de loi actuel
01:17:12et c'était des choses qui étaient inimaginables il y a encore trois ou quatre ans et on a le
01:17:27sentiment en fait que ce qu'on avait ce qu'on avait connu en fait pendant cette période du
01:17:31covid a désinhibé complètement en fait certains médecins pas tous puisque je vous ai communiqué
01:17:38une autre publication qui est intéressante qui montre en fait qui pose la question de savoir
01:17:46si depuis en fait l'épisode du covid les médecins ont plus tendance que précédemment
01:17:51à