"Il ne se dérobe pas": l'interview de l'avocate de Dominique Pelicot, absent du procès ce lundi

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Suspendu depuis jeudi soir en raison de l'absence du principal accusé, Dominique Pelicot, le procès doit reprendre ce lundi matin. Mais il ne sera pas présent, "affaibli" après des problèmes de santé, a affirmé son avocate Béatrice Zavarro sur BFMTV.

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Transcript
00:00le procès des crimes de Mazan et cette question, ce procès va-t-il reprendre en présence du principal accusé Dominique Pellicot ?
00:06Vous savez qu'il est malade depuis la semaine dernière et absent de son procès.
00:10Bonjour Béatrice Zavarro, merci d'être avec nous.
00:12Vous êtes l'avocate de Dominique Pellicot, sera-t-il dans le box dans trois quarts d'heure maintenant ?
00:20Assurément non. Non, non, j'ai obtenu, j'ai reçu de ses nouvelles hier soir
00:25m'indiquant qu'il avait été extrait à l'hôpital hier après-midi, qu'il a reçu enfin un bilan sanguin et un diagnostic précis,
00:35celui-ci étant un caillot dans la vessie de 1,7 cm et un début ou alors un cours d'infection du rein droit.
00:43Je suis quand même stupéfaite, je vous le dis comme je le pense, stupéfaite qu'on ait perdu huit jours, voire plus,
00:50pour obtenir une extraction de M. Pellicot à l'hôpital, puisque pendant huit jours, pendant les suspensions et tous les tracas d'audience,
00:57personne ne l'avait extrait à l'hôpital pour lui faire recevoir un bilan sanguin,
01:03qui aurait permis très certainement de nous éclairer totalement sur sa situation médicale.
01:08Est-ce qu'il a passé la nuit à l'hôpital ?
01:10J'ajoute que mardi soir on a reçu un certificat, non pas du tout madame.
01:13Il est rentré en cellule, c'est la raison pour laquelle il a pu m'appeler.
01:18Il est rentré en cellule après son extraction de l'après-midi et c'est là où il m'a téléphoné en me disant qu'il était en cellule,
01:24qu'il était très affaibli et qu'il ne pourrait pas être présent ce matin à l'audience.
01:28Donc je suis encore là aussi très stupéfaite parce que je constate que malgré le diagnostic posé,
01:33on ne l'a pas gardé en surveillance et encore une fois avec un corps médical qui à mon avis a été plus que léger,
01:39une administration pénitentiaire qui a été plus que légère, dans un suivi de cet homme depuis sensiblement huit jours.
01:47Mais je dis cet homme que je pourrais dire n'importe quel autre homme.
01:49C'est-à-dire qu'on est à mon sens dans un vrai problème de prise en charge médicale des détenus.
01:54C'est-à-dire que cet homme-là dès le vendredi soir se plaint, n'a pas pu m'appeler parce qu'il n'avait pas de cabine dans sa cellule.
02:02Donc depuis la cellule a été changée, il a été équipé aujourd'hui d'un matériel de téléphonie adéquate.
02:06C'est la raison pour laquelle il a pu me joindre.
02:08Avec une extraction lundi, une suspension pour des raisons médicales,
02:12mais manifestement aucune posologie ne lui a été administrée, aucun examen n'a été pratiqué.
02:16Mardi soir, on a un certificat médical, nous disons qu'il est apte à reprendre l'audience,
02:21pour que je retrouve un homme le mercredi matin dans les geôles du palais de justice,
02:26tordu de douleur avec une nouvelle suspension et cette fois-ci une expertise médicale.
02:30Une expertise médicale qui...
02:32Maître, est-ce que vous avez la conviction qu'il ne pourra pas revenir à son procès avant un bon moment ?
02:41Non, non, non, je n'ai pas cette conviction-là.
02:43Je pense que ce qui s'est passé hier aurait pu se passer depuis bien longtemps.
02:48Et je pense qu'avec un soin adapté pour 48 heures, à mon avis,
02:53mais maintenant je ne suis pas médecin, je ne suis qu'avocat,
02:55avec un soin adapté pendant 48 heures, il pourra reprendre.
03:01Je l'espère, je l'espère de tout cœur.
03:03Je ne souhaite pas et personne ne souhaite un renvoi de ce dossier.
03:07Ça serait catastrophique pour l'institution judiciaire.
03:10On a mobilisé, on est plus de 100 personnes à être mobilisées sur un tel dossier.
03:15Je parle entre accusés, avocats, magistrats, accusations, parties civiles.
03:21Nous sommes une centaine de personnes.
03:23Nous avons tous organisé nos agendas pour ce procès.
03:26Donc il serait catastrophique que ce procès soit reporté, s'inédier.
03:30Puisque vous lui avez parlé hier soir au téléphone, est-ce qu'il est toujours prêt à s'expliquer sur les faits ?
03:36Complètement, complètement.
03:38Il ne se dérobe pas.
03:40La simple bonne raison pour laquelle il ne se dérobe pas, c'est qu'il y a un diagnostic médical posé.
03:44Si aujourd'hui on était venu me dire que tout ce dont souffre M. Pellicot est le fruit de son imagination,
03:49je m'inclinerais, mais ce n'est pas le cas.
03:51On a quand même une expertise médicale qui a été pratiquée.
03:57Il faut poser la question à l'administration pénitentiaire et au corps médical.
04:01C'est qu'à un moment donné, je ne maîtrise pas du tout ce sujet-là.
04:04J'estime qu'à partir du moment où on trouve un caillot dans la vessie, un début d'infection,
04:08il faut rester en observation.
04:10Parce que qu'est-ce que ça va donner ?
04:12Ça va donner qu'on va devoir le réextraire à l'hôpital pour le suivi de soins,
04:15savoir s'il est finalement apte ou pas.
04:18J'ai l'impression qu'on tourne en rond.
04:20Manifestement, ce n'est pas adéquat et ce n'est pas approprié à sa situation.
04:24Merci beaucoup maître d'avoir été en direct avec nous ce matin sur BFM TV.

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