L’après JO en Seine-Saint-Denis : Stéphane Troussel est l’invité du 14 septembre 2024
Y aura-t-il un avant et un après JO dans le 93 ? Tout au long de l’été, la Seine-Saint-Denis a été le territoire hôte des jeux, accueillant de nombreuses épreuves olympiques et paralympiques. Membre du parti socialiste, dont il est porte-parole, président du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis depuis 2012, et invité des 4 vérités, Stéphane Troussel se réjouit que le département limitrophe de Paris ait pu se montrer « tel qu’il est, loin des caricatures habituellement déversées sur ce territoire et ses habitants. » À la suite de cette période intense, la Seine-Saint-Denis gardera en héritage nombre de souvenirs, mais aussi d’infrastructures installées pendant les Jeux, comme le village Olympique. Il existe aussi une volonté de réemploi de certains matériaux. Le sable des épreuves de beach volley sera par exemple récupéré afin de contribuer à la construction d’un parc des sports à la Courneuve, les ballons du cécifoot seront réutilisés dans les équipements du parasport, etc.
Début septembre, Anne Hidalgo, maire de Paris, a annoncé le maintien des anneaux olympiques sur la tour Eiffel. Malgré la polémique engendrée, Emmanuel Macron lui a donné raison, félicitant sa décision dans une interview accordée au Parisien le 13 septembre. De son côté, la Seine-Saint-Denis est également candidate à la récupération de ces anneaux. Sur France 2, Stéphane Troussel a ainsi révélé être « en discussion » pour les récupérer. Réponse bientôt !
La Seine-Saint-Denis s’apprête-t-elle à de grandes transformations ?
Malgré cette vitrine extraordinaire dont la Seine-Saint-Denis a bénéficié pendant deux mois, la région ne souffrirait-elle pas encore de certains maux non résolus : transports difficiles, délinquance plus élevée que dans d’autres départements ? L’invité des 4 vérités indique en effet que les Jeux n’ont pas non plus fait de miracle et que persistent certains problèmes. « Pour nous, les Jeux sont un moment de bascule, pas un aboutissement », souligne-t-il. Le but ? Aller vers un nouveau rôle de la Seine-Saint-Denis dans l'Île de France, aussi bien au niveau du sport, que des transports, et des établissements scolaires. « On est devant une décennie de transformations ! » se réjouit l’élu. Pour lui, les Jeux Olympiques ont aussi pu être l’illustration que la présence d’une forme de police de proximité qui « renseigne, rassure, prévient » est efficace. À l’heure actuelle, les milliers de policiers mobilisés pour les JO ne sont pas restés mais sont la preuve que « ça peut fonctionner quand on y met les moyens. »
Après des mois d’atermoiements, Emmanuel Macron a nommé Michel Barnier comme premier Ministre de la France. Si, pendant un temps, le nom de Bernard Cazeneuve avait été évoqué, Stéphane Troussel n’est pas surpris que l’homme de gauche n’ait finalement pas accédé à Matignon. « Il n’était pas dans la continuation de la politique économique d’Emmanuel Macron », résume-t-il. Comme élu local, le membre du Parti socialiste a l’habitude de « travailler avec tous les gouvernements. » Mais ça ne m’empêche de contester la politique si je pense qu’elle est inefficace et injuste, et je crains malheureusement, compte tenu des orientations de Michel Barnier, que ce ne soit le cas », déclare-t-il.
Y aura-t-il un avant et un après JO dans le 93 ? Tout au long de l’été, la Seine-Saint-Denis a été le territoire hôte des jeux, accueillant de nombreuses épreuves olympiques et paralympiques. Membre du parti socialiste, dont il est porte-parole, président du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis depuis 2012, et invité des 4 vérités, Stéphane Troussel se réjouit que le département limitrophe de Paris ait pu se montrer « tel qu’il est, loin des caricatures habituellement déversées sur ce territoire et ses habitants. » À la suite de cette période intense, la Seine-Saint-Denis gardera en héritage nombre de souvenirs, mais aussi d’infrastructures installées pendant les Jeux, comme le village Olympique. Il existe aussi une volonté de réemploi de certains matériaux. Le sable des épreuves de beach volley sera par exemple récupéré afin de contribuer à la construction d’un parc des sports à la Courneuve, les ballons du cécifoot seront réutilisés dans les équipements du parasport, etc.
Début septembre, Anne Hidalgo, maire de Paris, a annoncé le maintien des anneaux olympiques sur la tour Eiffel. Malgré la polémique engendrée, Emmanuel Macron lui a donné raison, félicitant sa décision dans une interview accordée au Parisien le 13 septembre. De son côté, la Seine-Saint-Denis est également candidate à la récupération de ces anneaux. Sur France 2, Stéphane Troussel a ainsi révélé être « en discussion » pour les récupérer. Réponse bientôt !
La Seine-Saint-Denis s’apprête-t-elle à de grandes transformations ?
Malgré cette vitrine extraordinaire dont la Seine-Saint-Denis a bénéficié pendant deux mois, la région ne souffrirait-elle pas encore de certains maux non résolus : transports difficiles, délinquance plus élevée que dans d’autres départements ? L’invité des 4 vérités indique en effet que les Jeux n’ont pas non plus fait de miracle et que persistent certains problèmes. « Pour nous, les Jeux sont un moment de bascule, pas un aboutissement », souligne-t-il. Le but ? Aller vers un nouveau rôle de la Seine-Saint-Denis dans l'Île de France, aussi bien au niveau du sport, que des transports, et des établissements scolaires. « On est devant une décennie de transformations ! » se réjouit l’élu. Pour lui, les Jeux Olympiques ont aussi pu être l’illustration que la présence d’une forme de police de proximité qui « renseigne, rassure, prévient » est efficace. À l’heure actuelle, les milliers de policiers mobilisés pour les JO ne sont pas restés mais sont la preuve que « ça peut fonctionner quand on y met les moyens. »
Après des mois d’atermoiements, Emmanuel Macron a nommé Michel Barnier comme premier Ministre de la France. Si, pendant un temps, le nom de Bernard Cazeneuve avait été évoqué, Stéphane Troussel n’est pas surpris que l’homme de gauche n’ait finalement pas accédé à Matignon. « Il n’était pas dans la continuation de la politique économique d’Emmanuel Macron », résume-t-il. Comme élu local, le membre du Parti socialiste a l’habitude de « travailler avec tous les gouvernements. » Mais ça ne m’empêche de contester la politique si je pense qu’elle est inefficace et injuste, et je crains malheureusement, compte tenu des orientations de Michel Barnier, que ce ne soit le cas », déclare-t-il.
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00:00Et je vous accueille donc Stéphane Troussel, Président Socialiste du Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis.
00:10Alors on est ici tout en haut des Champs-Élysées, qui vont voir tout à l'heure l'apparate des athlètes.
00:15Mais je le disais, Paris 2024, c'est aussi votre département qui a été à l'honneur,
00:19qui a été vu par des centaines de millions de téléspectateurs dans le monde.
00:24Il y a le Stade de France, il y a le parc aquatique, il y a le village olympique.
00:29Pour vous, est-ce qu'il y aura vraiment un avant et un après JO dans le 93, dans le 9-3 comme on dit ?
00:34Ce qui est sûr, c'est qu'à cette occasion, la Seine-Saint-Denis s'est montrée telle qu'elle est,
00:39et loin des images, des clichés, des caricatures qui sont habituellement déversées sur ce territoire et ses habitants.
00:46Seine-Saint-Denis était au cœur du projet olympique, elle a été au cœur des Jeux.
00:50Et donc c'était la fête, elle était belle, elle était diverse et pleine de talents,
00:54et c'est comme ça que nous l'avons montrée au monde entier.
00:56Il y a un souvenir d'ailleurs qui vous revient lorsque vous pensez à ces deux quinzaines extraordinaires, olympiques et paralympiques ?
01:03Il y en a vraiment beaucoup, depuis la cérémonie d'ouverture jusqu'à ces petits gamins de clichés sous bois
01:09qui agitent les drapeaux français au passage des paracyclistes.
01:14Et bien tout était beau dans ces Jeux, ils criaient « Allez la France ! », ils ne connaissaient pas ces para-athlètes,
01:19mais tout était beau et c'était une belle occasion pour la Seine-Saint-Denis.
01:22Et d'ailleurs les habitants, je crois, se disent fiers de ces Jeux dans leur département.
01:27On l'entendait dans le journal de 7h30, il va y avoir en quelque sorte un recyclage de certains équipements,
01:32le sable qui a servi au beach volley, les gazons synthétiques.
01:37Est-ce que la Seine-Saint-Denis va récupérer une partie de ces installations qui étaient placées à Paris pour les Jeux ?
01:42Alors d'abord il y a l'héritage en Seine-Saint-Denis, parce que vous l'avez dit, le village des athlètes, le village des médias,
01:46la piscine et bien d'autres réalisations qui ont été construites pour ces Jeux en Seine-Saint-Denis.
01:53Et puis il y a effectivement cette volonté du réemploi.
01:56Le sable du beach volley que nous allons récupérer pour un parc des sports à la Courneuve,
02:02une braderie qui se tient dès aujourd'hui à Seine-Denis pour permettre d'acheter les tenues des volontaires, les différents objets.
02:10Aussi les ballons du C6-foot que nous allons réutiliser dans le grand équipement déduit au parasport à Bobigny-Prisme.
02:18Et il y a aussi la question des anneaux olympiques, vous savez qu'Anne Hidalgo veut les conserver sur la Tour Eiffel.
02:23Emmanuel Macron lui donne d'ailleurs raison dans une interview au Parisien aujourd'hui.
02:26Il paraît que ça vous intéresserait vous aussi ces anneaux ?
02:29Oui, la Seine-Saint-Denis est candidate et nous sommes en discussion également,
02:32parce qu'il y a de grands lieux iconiques des Jeux de Paris 2024 en Seine-Saint-Denis, je le disais.
02:37Le centre aquatique olympique à Seine-Saint-Denis, le village des athlètes, le village des médias,
02:42le théâtre des festivités qui a été le parc Georges Valbon, le Prisme à Bobigny dédié au parasport.
02:48Et donc oui, nous sommes en discussion pour accueillir les fameux anneaux et des agithos également.
02:57Vous évoquez le village des athlètes qui est à Saint-Ouen, je crois ?
03:01À Saint-Denis, Saint-Ouen et l'île Saint-Denis.
03:03Et il doit être lui aussi recyclé en partie en habitation pérenne.
03:08Pour l'instant, ça n'a pas eu, il faut bien le dire, un succès débordant
03:12et beaucoup de ses futurs logements sont encore à la vente.
03:15La vente a commencé, elle va se poursuivre.
03:18On dit que c'est un peu cher, 6 000 euros le mètre carré notamment.
03:21Vous savez qu'il y a un contexte économique, une crise immobilière en ce moment
03:24qui forcément rend peut-être un peu plus compliqué.
03:28Mais je crois qu'avec l'image des Jeux, la qualité de ce nouveau quartier,
03:32l'engagement des trois maires de Saint-Denis, l'île Saint-Denis et Saint-Ouen,
03:37et bien ce projet-là...
03:38Mais pour l'instant, c'est encore un petit peu au point mort.
03:41Ça se commercialise à un rythme différent de ce que pouvaient espérer les promoteurs.
03:44Mais vous savez, à l'inverse, du côté du Nid, il y a le village des médias
03:48et là, la commercialisation des logements est très rapide.
03:51Mais est-ce que ce n'est pas le signe que malgré cette vitrine extraordinaire
03:54dont vous avez bénéficié pendant deux mois,
03:57finalement pendant tout cet été enchanté comme on dit,
04:00la Seine-Saint-Denis ne souffre pas encore au-delà de cette image,
04:05de ces maux que sont des transports difficiles,
04:10une délinquance plus élevée que dans d'autres départements
04:13et qui finalement n'ont pas été résolus même par cette parenthèse olympique ?
04:16Mais vous savez, les Jeux, ce n'est pas une baguette magique.
04:18Et je dis toujours que pour nous, les Jeux en Seine-Saint-Denis,
04:21c'est un moment de bascule, ce n'est pas un aboutissement.
04:24Donc bien évidemment que c'est un accélérateur de transformation.
04:28De bascule vers quoi justement ?
04:30Bascule vers une nouvelle place, un nouveau rôle de la Seine-Saint-Denis
04:33à l'échelle du Grand Paris et de l'Île-de-France
04:35parce que d'autres transformations veulent venir.
04:37Je pense aux gares du Grand Paris Express.
04:40Un tiers de toutes les gares de ce nouveau réseau de transport sont en Seine-Saint-Denis.
04:43Je pense à d'autres équipements sportifs.
04:45L'Arena a tremblé en France.
04:47Je pense au nouveau centre hospitalier universitaire à Saint-Ouen.
04:50Je pense aux ateliers médicis à Clichy-sous-Bois.
04:53La Seine-Saint-Denis est devant une décennie de transformations
04:56qui vont je crois redéfinir...
04:57Il y a un déclic parce que le seuil de pauvreté par exemple n'a pas baissé.
05:02Oui mais voyez bien qu'il y a d'autres défis
05:04et la bataille pour l'égalité pour ce département va se poursuivre
05:07en matière d'éducation, de santé, de sécurité.
05:09Vous l'avez dit, les choses se sont bien passées.
05:12Elle sait la preuve que quand on mobilise des moyens,
05:14quand on donne y compris et quand on a des forces de l'ordre
05:17nombreuses et bienveillantes et sereines,
05:21eh bien ça peut bien se passer.
05:22Tout le monde a salué cette présence policière
05:25et le fait que les chiffres de la délinquance
05:27ont baissé pendant cette période,
05:29comment pourrait-on pérenniser finalement cet état des lieux ?
05:33Est-ce que ce n'était pas une parenthèse justement ?
05:35Je veux y voir justement l'illustration
05:37que quand il y a encore une fois une police nombreuse et présente,
05:41une forme de police de proximité finalement,
05:44qui est présente quand il ne se passe rien,
05:46qui est présente quand il faut renseigner, rassurer, prévenir,
05:50eh bien ça marche et donc ça, ça doit être un argument
05:53pour de futurs débats politiques, de futurs débats budgétaires.
05:56Mais quelle est la réalité ?
05:57Cette police, elle est repartie essentiellement ?
05:59En tout cas oui, les milliers de policiers
06:02qui ont été mobilisés de manière supplémentaire à Paris
06:05et en Seine-Saint-Denis,
06:06ils n'ont pas vocation à rester dans les mêmes proportions
06:09compte tenu de l'afflux de touristes,
06:11de spectateurs qu'il y avait à cette occasion.
06:13Mais en tout cas, c'est bien la preuve que ça peut fonctionner
06:15quand on y met les moyens.
06:17C'est vrai pour la sécurité,
06:18c'est vrai aussi pour les transports qui ont bien fonctionné
06:21parce qu'il y avait plus de rames,
06:22parce qu'il y avait plus de propreté,
06:23parce qu'il y avait plus de présence humaine.
06:25Et ça a marché aussi parce que toutes les institutions
06:27ont travaillé ensemble, votre département, la région, l'État.
06:31Est-ce que ça ne vous donne pas des regrets
06:32quand vous voyez la situation politique actuelle ?
06:33Je rappelle que vous êtes donc président
06:35du Conseil départemental socialiste de la Seine-Saint-Denis
06:38et finalement, on ne s'est pas mis d'accord.
06:40La gauche aurait pu arriver à Matignon avec Bernard Cazenel
06:44et votre parti, l'EPS, a dit non.
06:46C'est un peu plus...
06:47Vous trouvez que je résume ?
06:48Oui, vous résumez un peu rapidement,
06:50c'est un peu plus compliqué que ça.
06:52Maintenant, tout le monde sait bien que,
06:53dès le lendemain des élections législatives,
06:57le président de la République et ses conseillers de l'Élysée
06:59étaient d'ores et déjà en contact avec Michel Barnier
07:02parce que finalement, le président de la République
07:04voulait surtout que sa politique économique,
07:07sa politique sociale à la fois, qui a montré ses résultats...
07:11Il n'y a pas eu d'hypothèse Bernard Cazeneuve,
07:12excusez-moi Stéphane Troussel.
07:14Mais en tout cas, vous savez, moi, la personnalité...
07:16Vous l'auriez soutenu ?
07:17La personnalité de Bernard Cazeneuve
07:19est une personnalité totalement respectable.
07:22Mais il a dit lui-même que,
07:24en tout cas, c'est ce que nous avons pu lire,
07:26qu'il n'était pas question pour lui
07:28d'être dans la continuation dans la politique
07:30du président de la République.
07:32Et par ailleurs, les députés du camp présidentiel
07:35ont dit qu'ils sanctionneraient,
07:38qu'ils censureraient un gouvernement de gauche.
07:40Fût-il dirigé par Bernard Cazeneuve ?
07:42Si on remettait en cause...
07:43Alors en tout cas, c'est Michel Barnier qui est là
07:44et vous allez travailler avec lui à la tête de la Sainte-Sainte-Denis.
07:46Mais moi, vous savez, j'ai l'habitude,
07:48comme élu local, de travailler avec tous les gouvernements.
07:51Mais ça ne m'empêche pas de contester la politique
07:53si je pense qu'elle est inefficace et injuste.
07:55Et je crains malheureusement,
07:57compte tenu des orientations de Michel Barnier,
07:58que ce soit le cas.
07:59Merci Stéphane Troussel,
08:00président donc de la Sainte-Sainte-Denis,
08:02du département.
08:03Vous serez présent, évidemment,
08:04pour cette parade tout à l'heure sur les Champs-Élysées.
08:06Et c'est la suite de Télématin,
08:08après une courte page de plus.