Huit ans après l’immense succès de son premier livre "Petit pays", vendu à plus d’un million et demi d’exemplaires, Gaël Faye est de retour avec l’un des romans les plus attendus de la rentrée littéraire : "Jacaranda" ou le récit de la reconstruction du Rwanda après le génocide des Tutsis en 1994. Il est l'invité de Louise Dupont pour en parler.
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00:008 ans après l'immense succès de son premier livre Petit Pays, plus d'un million et demi
00:18d'exemplaires vendus, il est de retour avec l'un des romans les plus attendus de la rentrée
00:23littéraire, Jacaranda, où le récit de la reconstruction du Rwanda après le génocide
00:28est tout-ci en 1994. Gaël Fay est l'invité de ce nouveau numéro 2 à l'affiche. Bienvenue
00:35à tous et bonjour Gaël Fay. Merci beaucoup d'être avec nous. Alors après Petit Pays,
00:41vous aviez déclaré qu'on ne vous y reprendrait plus, que vous n'écririez plus sur le Rwanda,
00:45sur le génocide. Qu'est-ce qui a changé la donne ? J'ai l'impression que parfois les
00:51histoires nous choisissent plus qu'on ne les choisit. J'avais une obsession, c'était
00:57un personnage de Petit Pays qui restait dans ma tête, qui est la Tante Sebi, qui est le
01:02seul personnage dont on ne connaît pas le destin à la fin de l'histoire. Et j'étais
01:08en train de travailler sur un autre roman, très loin des préoccupations de notre région.
01:13Mais j'écrivais des scénettes autour de Tante Sebi, je prenais des nouvelles d'elle
01:19et peu à peu son univers s'est amplifié et j'ai vu apparaître d'autres personnages
01:26et ce que je vivais dans ma réalité au Rwanda s'incorporait peu à peu dans l'histoire.
01:32Et je me suis dit que cette histoire était certainement plus urgente à écrire.
01:37Et qu'il fallait qu'elle soit racontée. Alors Jacques Aranda, c'est l'histoire de
01:42Milan qu'on découvre petit garçon. Il est né d'un père français, d'une mère rwandaise.
01:47D'ailleurs, il sait très peu de choses du Rwanda. Il s'en préoccupe assez peu jusqu'en
01:511994, au moment où il découvre des images du génocide à la télévision. Et là, face
01:57à son flot de questions légitimes, c'est le silence. Sa mère, qui elle a fui en France
02:03pour échapper au massacre déjà plus tôt dans l'histoire, refuse catégoriquement
02:08d'en parler. Alors pourquoi ce silence ? Pourquoi est-ce qu'elle ne veut pas répondre
02:11aux questions de son fils ?
02:13Ça, je ne sais pas. C'est la grande question. Le silence, c'est un peu le dénominateur
02:20commun de beaucoup de familles qui ont, dans leur histoire, des violences extrêmes.
02:25Bien sûr, ça touche les Rwandais, mais ça touche beaucoup de communautés qui ont vécu
02:31des exils, des forcés, des guerres. Là, en l'occurrence, des massacres pour cette
02:38mère vénentiale et les massacres des années 60 contre les Tutsis au Rwanda. Et donc, ils
02:44portent en eux une blessure et qui est difficilement racontable. La transmission est douloureuse.
02:54Et donc, pour beaucoup de parents, les parents finissent par garder pour eux leur souffrance.
03:05Et c'est peut-être ce silence, une manière de protéger ces enfants, avec la conséquence
03:13qui est presque inverse. C'est ce qui se passe pour Milan. C'est que ça insécurise
03:18énormément et ça peut même générer une frustration, une forme de colère.
03:21Oui, parce que c'est ce que vous avez, entre guillemets, vécu vous aussi, sans être ce
03:26petit Milan de l'histoire. Mais votre famille était réfugiée au Burundi en 1994. Elle
03:31a été directement, tout de même, touchée par le génocide. Et comme Milan, on ne vous
03:34a pas raconté et on ne vous raconte, je crois, toujours pas vraiment ce qui s'est passé.
03:39Vous le dites dans le livre, en Rwanda, on dit « les larmes coulent à l'intérieur »,
03:44une façon de dire qu'on ne montre pas sa souffrance. Mais quel est le prix de ce silence,
03:48même à l'échelle d'une société comme la société rwandaise ?
03:51Le prix de ce silence, c'est forcément que chacun porte en lui une souffrance qu'il
04:00n'arrive pas à exprimer. Et la littérature, l'écriture, l'art, c'est une façon d'ouvrir
04:07un espace de possibles discussions, d'un possible débat, d'une possible écoute,
04:14de dire aussi à plein de jeunes et moins jeunes qui ressentent ça comme quelque chose
04:24de normal. Parce que moi, pendant des années, j'ai cru que c'était normal, le silence,
04:28que dans aucune famille on ne parlait, parce que c'est ce que j'observais. Et puis,
04:32en arrivant en France, je me rends compte que j'avais des amis chez qui je pouvais aller
04:36et la conversation était fluide entre les parents et les enfants. Donc, c'est vraiment
04:42en rapport à ce qui nous est arrivé. Et donc, voilà, ce silence, je crois qu'il est délétère
04:50et qu'il faudra des générations qui finissent par mettre un terme à ce silence. Et c'est ce
05:00que représente par exemple le personnage de Stella, qui est cette jeune génération de
05:05Rwandais. Les trois quarts des Rwandais sont nés après 1994 et donc, elle, elle décide de
05:14transmettre l'histoire et de poser des questions. Et de poser des mots, comme vous le faites vous
05:19aussi. Ce livre s'appelle Jakaranda, du nom de cet arbre majestueux qu'on trouve beaucoup au Rwanda.
05:24Vous aviez déjà donné le nom de cet arbre à un de vos EPs, ça s'appelait Mauve Jakaranda. On va
05:29faire une petite pause musicale et justement écouter Boutaré, du nom du village de votre
05:35grand-mère, que vous alliez visiter au Rwanda.
05:37Le soleil se couche, Dieu rentre au Rwanda, le ciel a des teintes, Mauve Jakaranda.
05:44Quand les chauves-souris commencent leur raffut, c'est l'heure des lumières blafardes qui s'allument.
05:50Dans ta grande maison où tombe la nuit, passe à l'improviste quelques amis.
05:56Un thé citronnel, une mousse Amstel, on parle tout bas d'un tel et un tel.
06:03Boutaré, de Gaëlle Failly, qui est l'invité de ce numéro à l'affiche.
06:07Dans Jakaranda, on découvre que des années après justement avoir vu ces images du génocide,
06:13Milan, votre héros, décide de s'installer au Rwanda.
06:17Il va côtoyer quatre générations de Rwandais, certains ont vécu le génocide,
06:21d'autres sont leurs enfants, il y en a du côté des victimes, d'autres du côté des bourreaux.
06:26Vous abordez justement cette question de la reconstruction et de cette cohabitation
06:30entre victimes et bourreaux, une cohabitation qui paraît presque irréelle, mais qui est pourtant bien là.
06:35Vous le vivez, vous, au Rwanda ?
06:37Oui, elle est là. La réalité, c'est qu'au lendemain du génocide contre les Tutsis,
06:43il était inconcevable d'imaginer qu'à nouveau, à cet endroit-là, puisse exister une société
06:50au bout de quelques années, et c'est le pari fou qui a réussi cette société,
06:54qui a réussi ce pays.
06:57Après, ça ne s'est pas fait tout seul, ça s'est fait dans la douleur, dans un poids
07:01qui a été porté essentiellement par les survivants et les survivantes,
07:06à qui on a demandé d'accepter de revivre à côté de leurs bourreaux.
07:14Il y a eu un travail très grand de justice avec les tribunaux gatchatchas,
07:18ces tribunaux populaires qui se sont déployés dans tout le pays,
07:21qui ont permis plus de 2 millions de procès en l'espace de quelques années,
07:26ce qui est aussi impréalable à la possibilité de refaire société.
07:31Là où il n'y a pas de justice, il n'y a pas de possibilité de refaire société.
07:36Il y a aussi un travail de mémoire qui pèse lourd, parce que pendant 3 mois,
07:42il y a ces commémorations où l'on rappelle les 100 jours,
07:47et ça pèse lourd pour la société et surtout pour les jeunes générations.
07:52Mais c'est d'une certaine façon, le prix à payer pour la mémoire
08:00est absolument essentiel, parce que si on oublie d'où l'on vient,
08:06il est impossible de se projeter dans l'avenir.
08:09C'est une société qui fait face à énormément de défis,
08:13de vents contraires, mais qui a réussi à se remettre debout
08:19et à redevenir digne.
08:22Vous parliez des commémorations, les dernières étaient particulièrement importantes.
08:26Elles marquaient les 30 ans du génocide.
08:28Et à cette occasion, la pièce Petit Pays, tirée de votre livre,
08:32a été traduite en Kinyarwanda et jouée à Kigali et d'ailleurs ailleurs dans le pays.
08:37Nous avons rencontré l'actrice et chanteuse Kaya Biyinshi,
08:40qui a participé à ces représentations.
08:42Elle est au micro de Marion Chaval et Loïc Chalavon.
08:46C'est la première fois qu'il y a eu une pièce jouée en Kinyarwanda
08:52et artistiquement très riche et profonde.
08:55Mais le fait que c'était en Kinyarwanda, c'était au Rwanda,
08:58avec les gens, tu vois, naturellement on a joué dans la campagne
09:02avec des gens qui ne sont pas du tout habitués au théâtre,
09:05mais qui connaissent l'histoire, qui le comprennent très bien.
09:09Il n'y avait plus de cette barrière entre le théâtre et l'histoire.
09:15Ça parle directement au public qui a vécu cette même histoire,
09:20dans leur langue, c'est beaucoup plus profond, je trouve.
09:25C'est intéressant ce qu'elle raconte,
09:27pourquoi c'est important que cette mémoire,
09:29que cette histoire soit transmise aussi en Kinyarwanda ?
09:33Pour ne pas qu'elle se répète, parce que l'idéologie est toujours là.
09:39Malheureusement, un génocide ne s'arrête pas avec la fin des massacres.
09:42Un génocide continue dans la tête des gens parce que l'idéologie est là,
09:46l'idéologie qui veut, qui continue de déshumaniser.
09:50Et donc, c'est par les mots qu'arrive la déshumanisation,
09:55et c'est par les mots qu'elle continue.
09:57Et donc, le travail artistique, c'est de permettre d'en avoir conscience,
10:03c'est de permettre de dire aussi aux jeunes générations
10:06que le passé habite le temps présent.
10:10Justement, cette jeune génération, à travers tous les personnages
10:13que vous brossez comme ça dans ce livre, on découvre cette jeunesse.
10:17Vous l'avez dit, 70% de la population en Wanda a moins de 30 ans
10:20et donc n'a pas vécu le génocide.
10:22Comment est-ce que vous qui vivez à Kigali, vous percevez cette nouvelle génération ?
10:28Je l'aperçois avec beaucoup d'intérêt,
10:34parce qu'elle se propose dans l'avenir.
10:39Elle a un désir d'avenir, un désir de s'emparer de son histoire.
10:48Et en même temps, elle est lestée par cette mémoire si lourde.
10:52Et donc, je la trouve intéressante.
10:55Et je pense qu'il est temps aussi pour elle, comme une artiste comme Kaya,
11:03c'est de pouvoir s'exprimer et qu'on les écoute.
11:06Parce que je crois que les aînés ont beaucoup parlé
11:09et qu'on ne les a pas suffisamment écoutés.
11:12Et donc, c'est aussi une invitation, mon roman, à leur ouvrir la voix.
11:19Et voilà, place à la jeunesse. Merci beaucoup.
11:22Gaël Fay, d'être venu nous parler de Jakaranda,
11:25de rappeler encore et toujours l'histoire du Rwanda, votre pays.
11:29Le livre est disponible aux éditions Grasset. Merci beaucoup.
11:32Et merci à vous de nous avoir suivis.
11:34N'oubliez pas de nous retrouver sur france24.com
11:36ainsi que sur tous nos réseaux sociaux.
11:38On va se quitter avec l'un de vos titres phare, Gaël.
11:41Petit pays, écrit justement en pensant à votre pays d'origine, le Rwanda.
11:45Je vous laisse sur ces images et vous dis à très vite.
12:32Retrouvez vos artistes préférés des cultures urbaines mondiales dans Légendes urbaines.
12:43En attendant, paix, amour, lumière sur vous. One love.
12:47Légendes urbaines, présentée par Juliette Fievet.
12:49C'est sur france24, france24.com
12:52et en version intégrale sur la chaîne YouTube de l'émission.
13:32Légendes urbaines, présentée par Juliette Fievet
14:02En soirée, faites un tour complet de l'actualité dans l'actu 360
14:06aux côtés d'Anthony Saint-Léger.
14:08Tous les faits, toutes les clés pour décrypter l'actualité.
14:13Je vous donne rendez-vous du lundi au jeudi de 22h à minuit en direct
14:17dans l'actu 360 sur france24.
14:23Bon, on va se quitter avec l'un de vos titres phare, Gaël.
14:26Petit pays, écrit justement en pensant à votre pays d'origine, le Rwanda.
14:31Vous regardez france24, ravie de vous retrouver à l'heure de Paris direct.
14:34Nous voilà ensemble jusqu'à 15h, heure française.
14:37Nous allons vous dévoiler évidemment la nouvelle équipe d'Ursula von der Leyen
14:40dans quelques instants.
14:41Le casting de la commission européenne a été rendu public.
14:4440% de femmes, quelques départs, des nouveautés,
14:46certaines arrivées déjà controversées.
14:49C'est le cas du vice-président italien d'extrême droite.
14:51Le Parlement va-t-il approuver ?
14:53C'est la question qu'on va se poser dans un instant
14:55avec Caroline Decamarais.
14:57L'Europe qui sera amenée à trancher sur des priorités,
14:59ces priorités comme la guerre en Ukraine pour la troisième fois
15:02depuis le début de l'invasion russe.
15:04Vladimir Poutine ordonne une forte augmentation des effectifs de son armée.
15:08À compter du 1er décembre prochain, il y aura 180 000 soldats de plus.
15:12Deuxième plus gros contingent au monde,
15:14nous dira dans quelques instants Bruno Daruf.
15:19Et puis cette attaque terroriste déjouée selon les propres termes de l'armée malienne
15:28qui assure que la situation est désormais sous contrôle à Bamako.
15:32Une épaisse colonne de fumée s'échappait dans le ciel de la capitale ce matin.
15:37Des terroristes auraient entré en scène notamment autour d'un aéroport
15:41et d'une école de la gendarmerie.
15:43On fera le point dans quelques instants sur cet événement rare.
15:58Nous voilà donc fixés sur le casting de la Commission européenne.
16:02Ursula von der Leyen a dévoilé sa nouvelle équipe de commissaires ainsi que leur portefeuille.
16:07Après une semaine de bataille politique, quelques départs aussi,
16:10l'annonce a donc été faite au Parlement à Strasbourg.
16:12Une équipe formée de 40% de femmes.
16:15Il reste à ce niveau-là du travail à accomplir, a confié tout à l'heure Ursula von der Leyen.
16:19Caroline de Camaret, bonjour.
16:20Notre spécialiste Europe chez nous à France 24.
16:23On va peut-être faire un coup de projecteur sur cette nouvelle équipe qui vient d'être dévoilée.
16:27Accouchée dans la douleur quand même cette équipe.
16:30Vous nous annonciez hier la démission avec le fracas de Thierry Breton
16:33qui a donc été remplacé.
16:35Stéphane Séjourné, lui, fait son entrée dans cette commission.
16:38Oui, des semaines de tergifestation, de bataille politique.
16:43En effet, parce que les gouvernements des 27 pays membres sont censés nommer leur choix.
16:51Et c'est la présidente de la commission qui décide du portefeuille à attribuer à chacun de ces 27.
16:56Sauf qu'en France, en fait, elle a retoqué, elle a saqué en quelque sorte Thierry Breton.
17:01Puisque l'influent commissaire français qui peut-être lui faisait de l'ombre
17:05parce qu'il rayonnait quand même dans cette commission à son poste marché intérieur
17:10où il avait attaqué les géants du numérique.
17:12Eh bien, il avait dû être démissionné avec fracas
17:16alors qu'Emmanuel Macron l'avait reconfirmé deux fois de suite.
17:19Il a démissionné avec fracas, victime de ses relations assez exécrables, il faut le dire, avec Ursula von der Leyen
17:25qu'elle a réussi à lui faire payer.
17:27Et ça, c'est un signe, d'ailleurs, de faiblesse de la France
17:30puisqu'elle a dû renoncer à son premier choix pour en mettre un second.
17:35Alors, on a expliqué à l'Elysée que Stéphane Séjourné, c'était un bon choix
17:38parce qu'il connaît bien Bruxelles, patron de Renew et ministre des Affaires étrangères
17:43et que surtout, il allait obtenir un meilleur portefeuille.
17:45Qu'en est-il ?
17:46En effet, il est à la portefeuille de la stratégie industrielle au sein de la nouvelle commission.
17:52Il sera chargé de l'industrie des PME, du marché unique
17:55et surtout vice-président de cette commission.
17:58Donc, il a été choisi en dernière minute, mais on lui donne un grand portefeuille.
18:03Simplement, il a moins de surface personnelle, peut-être.
18:05Il est beaucoup plus jeune, moins d'expérience politique
18:08pour précisément rayonner ou exister dans cette commission.
18:13Il a un profil plus consensuel pour Ursula von der Leyen.
18:16Vous l'avez compris, c'est très important finalement.
18:18Pour Emmanuel Macron, dont il est très proche.
18:21Ce qui envoie d'ailleurs comme message à Michel Barnier
18:25qu'en fait, c'est toujours au président de la République de décider de ce qui se passe à l'Europe.
18:29Peut-être que Thierry Breton sera rattrapé ou pas d'ailleurs au gouvernement.
18:34Ça nous donnera un indice.
18:35Mais on voit bien quand même qu'il y a une certaine commission von der Leyen 2
18:38qui est très Ursula quand même.
18:40C'est-à-dire que la liste n'est pas complète.
18:42Par exemple, du côté slovéne, toujours pas de candidate confirmée
18:46puisque sa nomination a généré une telle crise politique
18:49que l'opposition a reproché au gouvernement d'avoir remplacé un homme par une femme
18:52sous la pression d'Ursula von der Leyen sans l'avoir consultée.
18:55Et donc, elle a déclenché une crise en Slovénie.
18:58Et donc, c'est le Parlement slovéne qui doit se prononcer maintenant sur ce poste en question.
19:02Cette nouvelle commission, elle doit encore recevoir l'aval des eurodéputés avant d'entrer en fonction.
19:07Et là, ça pourrait s'avérer compliqué.
19:09Je le disais tout à l'heure, il y a des nominations,
19:11celle du vice-président notamment, qui posent déjà de gros problèmes.
19:14Voilà. Alors, il y a des auditions qui vont avoir lieu tout le courant du mois d'octobre
19:18et après, il y a validation de l'ensemble de la commission.
19:21Et là, effectivement, Ursula von der Leyen a des cheveux blancs à se faire
19:25parce qu'il y a quelques nominations qui posent problème.
19:28D'abord, la proposition la plus polémique, c'est celle de l'Italien Raffaele Fitto,
19:3255 ans, qui est l'actuel ministre des Affaires européennes.
19:36En effet, au sein du gouvernement de Giorgia Meloni,
19:40mais qui est du parti Fratelli d'Italia de Giorgia Meloni,
19:43qui est un parti quand même qui a un peu un pied dedans, un pied dehors en ce qui concerne l'Union européenne.
19:47On lui propose une vice-présidence et même la cohésion,
19:50qui est précisément cette politique pour intégrer davantage l'Union européenne,
19:54ce qui est assez paradoxal.
19:56Et ça, ça ne passe pas du tout du côté de la gauche et même du groupe centriste.
20:00Il va être très chahuté lors de son audition, je vous l'annonce.
20:03Et puis alors, certains députés aimeraient aussi faire tomber le candidat hongrois,
20:08monsieur Vareli, qui était déjà dans la précédente commission,
20:11mais qui est accusé d'être beaucoup trop proche de Victor Orban.
20:14Victor Orban qui, dans le cadre de sa présidence hongroise de l'Union européenne,
20:19a fait des siennes encore, est allé voir les Russes, les Chinois, etc.
20:23et a renoncé d'ailleurs à s'exprimer devant Strasbourg demain
20:27parce qu'il préfère être dans son pays à gérer les inondations en disant
20:30le national c'est plus important que l'européen.
20:32Et ça, le hongrois aussi.
20:34Dernière problématique, la socialiste espagnole Teresa Ribeira,
20:38qui est vice-présidente, première vice-présidente en charge du climat,
20:41qui était une spécialiste du climat dans le gouvernement de Pedro Sanchez,
20:45qui hérite de ce très large portefeuille, mais qui est réputée anti-nucléaire.
20:51Et ça, ça pose problème, vous le savez, à la France.
20:53Donc la France va peut-être un peu la chahuter.
20:55Bref, le chemin n'est pas fini.
20:59Il y a très peu de femmes, notons-le, un manque de parité aussi
21:03qui énerve les eurodéputés, 11 à peine sur 27.
21:06Et tout cela va être mis à plat par le Parlement européen.
21:10Merci beaucoup Caroline pour le grippage.
21:12Après cette nouvelle équipe rendue publique,
21:15l'Union européenne, qui vous le savez, doit afficher ses priorités
21:18alors que la guerre sévit toujours aux portes de l'Union.
21:22Deux ans et demi après le début de l'invasion russe en Ukraine,
21:24Vladimir Poutine annonce encore gonfler les effectifs de son armée
21:29face à la menace, dit-il à l'instant, occidentale.
21:32200 000 hommes supplémentaires vont donc combattre pour les intérêts du Kremlin,
21:35forts désormais de la deuxième armée au monde, Ludovic de Foucault.
21:42Samedi dernier, à Rostov-sur-le-Don, plus grande ville du sud-ouest russe,
21:46devenue un centre logistique de l'armée depuis l'invasion à grande échelle de l'Ukraine,
21:50il y a deux ans et demi.
21:52Ce jour-là, véhicules et drones prises à l'ennemi s'exposent sous le soleil.
21:56Les enfants se font prendre en photo sur un Humvee américain,
22:00les jeunes hommes s'essayent au fusil d'assaut.
22:04Une journée idéale pour tenter d'attirer de nouvelles recrues.
22:10La motivation des gens ne fait que croître.
22:12Les gens sont prêts à protéger leur patrie.
22:14Ils reçoivent beaucoup d'informations de première main sur le conflit
22:17et ils viennent ici pour prendre une décision.
22:20Après les événements dans la région de Kursk,
22:22le nombre de personnes qui veulent s'enrôler a augmenté.
22:28Kursk, où les troupes de Kiev mènent une offensive depuis début août.
22:32Lundi, Moscou y a ordonné l'évacuation de villages
22:35situés à moins de 15 km de la frontière, pour raisons de sécurité.
22:39Et le même jour, Vladimir Poutine signait un décret
22:41qui doit entrer en vigueur le 1er décembre prochain
22:44et qui ordonne d'augmenter les effectifs de l'armée de 180 000 soldats supplémentaires.
22:49Les forces russes devront à terme comprendre 2 380 000 membres,
22:53dont 1,5 million de militaires actifs.
22:56La Russie dépasserait donc les Etats-Unis et l'Inde
22:58pour se classer juste derrière la Chine
23:00et ses 2 millions de combattants estimés.
23:04C'est la troisième fois que le Kremlin élargit les rangs de son armée
23:07depuis l'envoi de ses forces en Ukraine en février 2022.
23:11Selon des responsables russes, la décision s'explique aussi
23:14par l'adhésion de la Finlande, voisine et frontalière de la Russie, à l'OTAN en 2023.
23:20Pour l'heure, le Kremlin ne prévoit pas de nouvelles mobilisations forcées,
23:23mais à terme, l'objectif pourrait impliquer d'autres mesures
23:26comme l'élargissement de la conscription
23:28ou l'intégration plus généralisée de femmes russes dans l'armée.
23:33Et on va plus loin tout de suite avec vous Bruno Darrou.
23:35Bonjour Bruno.
23:36Bonjour Elisabeth.
23:37On s'interroge depuis hier, pourquoi cette décision ?
23:39Le Kremlin répond à l'instant en réponse notamment à l'hostilité occidentale.
23:45Oui, ça c'est un peu la version officielle, j'ai presque envie de dire la version Pravda.
23:49Le ministère russe de la Défense avait déjà dit que
23:53cette décision de Vladimir Poutine de convoquer une troisième vague de recrutement,
23:57donc 180 000 soldats, était due effectivement à des évolutions hostiles de pays de l'OTAN.
24:04Et le ministère expliquait hier que c'était notamment parce que désormais la Finlande,
24:10qui a une longue frontière commune avec la Russie,
24:13désormais faisait partie de l'OTAN, donc il fallait renforcer ces frontières-là.
24:18C'est peut-être vrai en partie, mais évidemment on ne peut s'empêcher de penser que
24:23ces dizaines de milliers de soldats, si on les trouve,
24:27parce qu'on va y revenir, ce sont des volontaires qui sont placés sous contrat,
24:31ce n'est pas de la conscription.
24:34Une partie de ces dizaines de milliers de soldats seront sans doute déployés,
24:40soit dans le sud de la Russie pour reconquérir la région de Kours,
24:44que soit sur le front est de l'Ukraine.
24:46Alors c'est la troisième vague de recrutement, effectivement.
24:49Il y avait eu août 2022, décembre 2023, et maintenant au total, avec cette vague,
24:54ça fait quand même 500 000 soldats qui ont été recrutés de cette manière-là.
24:59Ce qui fait effectivement, en numérique et en chiffres absolus,
25:02que la Russie devient la deuxième armée la plus puissante au monde
25:06avec ses 2 400 000 hommes, juste derrière la Chine, mais devant l'Inde
25:12et surtout devant les Etats-Unis.
25:14Avec 1,5 million en activité, le reste ce sont des réservistes.
25:17Bon, 500 000 c'est beaucoup, mais ils ont tous été recrutés en tant que volontaires sous contrat.
25:24Et il y a un économiste russe qui était cité par nos confrères de Radio France,
25:29en exil, l'économiste russe, qui expliquait qu'en fait,
25:33on était de plus en plus face à une économie de la mort.
25:36Parce qu'en fait, les chiffres proposés sont tels qu'aucun russe ne peut en rêver.
25:42Par exemple, il y a des affiches dans Moscou, il y a marqué 5 200 000 roubles,
25:45ça fait 52 000 euros.
25:47Pour information, le salaire moyen annuel en Russie est d'environ 7 000 euros.
25:517 000 euros, 52 000 euros, vous voyez ?
25:53Donc, 7 à 8 fois plus.
25:55Les volontaires ne payent plus d'impôts.
25:58En cas de décès, la famille reçoit 120 000 euros.
26:01Ce sont des chiffres absolument inimaginables pour des millions de Russes.
26:05Et encore plus pour une partie des volontaires qui vient, par exemple, d'une région comme la Buryatie,
26:11qui est une région très reculée, près de la province mongole.
26:14Là, ce sont, c'est pas 7 à 8 fois, ça doit être 13, 14 fois le salaire moyen.
26:18Donc, c'est comme ça que ça fonctionne.
26:21Jusqu'où ça peut aller comme ça, c'est une véritable question.
26:24Mais pour le moment, Vladimir Poutine veut éviter une conscription et une nouvelle mobilisation
26:29parce qu'il sait qu'au sein de la population russe blanche, on va dire,
26:33le cœur de la population russe, ça créerait beaucoup trop de mécontentement.
26:37Alors, cette armée, à force d'être boostée et de voir des renforts arriver,
26:42devient la deuxième armée au monde en termes d'hommes.
26:48Des hommes qui sont quand même à la peine dans la région de Koursk.
26:51Oui, parce qu'évidemment, ils ne sont pas tous déployés, ni à Koursk, ni en Ukraine.
26:56Mais effectivement, sur le front de Koursk, vous vous souvenez, la semaine dernière,
27:04la Russie avait dit, ça y est, on a lancé la contre-offensive pour récupérer les 1000 km²
27:08qui avaient été pris par l'Ukraine.
27:10On a conquis 12 localités.
27:12Et là, ces dernières heures, les autorités russes demandent,
27:15on le voit sur la carte, demandent aux populations d'évacuer des villages de cette région de Koursk.
27:22Donc, ça veut certainement dire que les Ukrainiens, soit résistent pas mal,
27:26soit font des diversions vers d'autres zones de cette région,
27:31ce qui contraint à l'évacuation, mais qui contraint aussi les forces russes à se redéployer.
27:36En revanche, sur le front Est, ça reste très tendu, le front Est en Ukraine.
27:41Mais là aussi, quand même, les Russes, ça fait une bonne dizaine de jours, là aussi,
27:45qui nous annoncent qu'ils vont s'emparer de la ville de Pokrovsk,
27:49qu'ils sont à une dizaine de kilomètres.
27:51Ça fait 10 jours même que dans vos journaux, Elisabeth en en parle, etc.
27:54Et pour le moment, eh bien Pokrovsk n'est toujours pas tombé.
27:57Donc oui, peut-être que Vladimir Poutine n'a pas tant d'effectifs,
28:01on dit souvent qu'il a plein d'effectifs, il n'a pas tant d'effectifs que ça,
28:04sauf à recourir à la conscription.
28:07Voilà, il espère ainsi peut-être donner un coup de massue pour avancer bel et bien dans ces régions.
28:12Merci beaucoup Bruno pour le décryptage.
28:15On attend toujours ici en France d'être fixé sur le gouvernement Barnier une proposition de destitution.
28:21Un attendant du chef de l'État est porté par la France insoumise,
28:25on apprend qu'elle vient de passer à l'instant une première étape.
28:28L'Assemblée nationale, la procédure a été validée par le bureau de l'Assemblée,
28:32envoyée à la Commission des lois, c'était attendu.
28:35La députée socialiste avait décidé hier de soutenir la tenue d'un débat,
28:39tout en prévenant qu'il voterait contre le texte in fine.
28:46Un mot de la situation au Mali,
28:48où des fusillades ont retentit ce matin dans plusieurs quartiers de la capitale.
28:51Bamako où l'armée assure désormais que la situation est sous contrôle.
28:55Événement présenté comme une tentative déjouée d'infiltration
28:58de la part de terroristes dans un complexe de la gendarmerie.
29:01Une attaque rare dans la capitale.
29:03Les terroristes désignent communément les djihadistes et les indépendantistes du nord,
29:08dans le langage des autorités, dominés par les militaires.
29:10Vous le savez, Bamako habituellement préservait des attaques quasiment quotidiennes
29:15dans certaines régions du pays.
29:17Elle s'est réveillée aux bruits de tirs et de déflagrations.
29:21Donc, situation désormais sous contrôle.
29:25On aura l'occasion d'y revenir dans le décryptage du jour.
29:29Voilà pour l'essentiel de l'actualité en cette mi-journée.
29:32Restez avec nous.
29:46Pareil direct se poursuit avec dans quelques instants le journal des sports.
29:49Mais tout d'abord, le focus qui nous conduit aujourd'hui au Pérou,
29:53en Amazonie péruvienne plus exactement.
29:56Là-bas au cœur de la forêt, la ville de Iquitos, 400 000 habitants,
29:59est devenue une plaque tournante du trafic de faunes sauvages.
30:03Dans cette zone réputée pour être l'une des plus riches au monde en biodiversité,
30:07on y vend des animaux pourtant protégés, morts ou vivants.
30:10Vous voyez tout de suite ce reportage de Guillaume Gozalbès et Florent Mottet.