• il y a 3 mois
Il pensait que le feu détruirait les preuves

Category

Personnes
Transcription
00:00Des pompiers éteignent un incendie très rapidement exposant ainsi des cadavres que le feu devait
00:11détruire.
00:12Une femme est trouvée morte dans sa baignoire, cela semble être un accident, du moins à
00:25première vue.
00:26En Nouvelle Orléans, lors d'une enquête sur un cas de suicide, des détectives découvrent
00:39que quelqu'un a tenté de cacher des indices.
00:41Certains meurtriers sont passés maîtres dans l'art de camoufler leurs crimes, même
00:50lorsque les corps des victimes sont à la vue de tous.
00:53Les experts doivent être vigilants pour dépasser leur première impression et ne pas commettre
00:58d'erreurs fatales.
01:23Le 29 août 1994, aux Etats-Unis, dans la petite ville de Vinton en Virginie, un motocycliste
01:36aperçut une colonne de fumée s'échapper d'une maison peu avant l'aube.
01:39Les pompiers luttèrent contre les flammes pendant plusieurs heures avant de les maîtriser.
01:45La vitesse à laquelle les flammes s'étaient propagées indiquait qu'il s'agissait d'un
02:00incendie criminel.
02:01Si le motocycliste n'avait pas alerté le service d'incendie si rapidement, la maison
02:07et son contenu auraient été complètement détruits par les flammes.
02:10L'équipe de pompiers n'arriva cependant pas à temps pour sauver la famille qui vivait
02:15dans la maison.
02:16Quatre personnes, dont deux enfants, étaient morts.
02:19Une fois la fumée dissipée et après l'examen des décombres, on découvrit que la famille
02:31n'était pas morte des suites de l'incendie.
02:33Au rez-de-chaussée se trouvait le corps de Teresa Hodges, elle avait été étranglée.
02:40À l'étage, Wynter Hodges, 11 ans, et Anna Hodges, 3 ans, avaient été tués par balles.
02:45Dans la chambre à coucher principale se trouvait le corps de leur père, Blaine.
02:49Il avait reçu un coup de feu dans la tête.
02:52Près du corps se trouvait un revolver de calibre 22, mais sans canon.
02:56L'agent spécial Barry Kesey de la police de Virginie avait déjà une idée de ce qui
03:05s'était produit.
03:06Il était évident qu'il s'agissait de meurtre suivi d'un suicide.
03:13Et plus la matinée avançait, plus il devenait évident qu'il s'agissait bien de cela.
03:25Blaine Hodges venait d'être accusé d'escroquerie par son employeur, le service des postes des
03:35États-Unis.
03:36La police croyait que Blaine, déprimé à la perspective d'aller en prison, avait tué
03:43sa femme et ses deux enfants.
03:44Il avait ensuite aspergé sa maison d'essence, y avait mis le feu, et s'était tiré une
03:53balle dans la tête.
03:54Mais lors de l'autopsie, le coroner David Huxley commença à douter de l'hypothèse
04:09d'un suicide.
04:10Lorsque j'ai examiné les corps, ce qui m'a frappé c'est que l'homme, Blaine Hodges,
04:19était mort depuis bien plus longtemps que les trois autres.
04:22Le corps de M. Hodges était dans un état de décomposition avancée comparé aux autres
04:27corps.
04:28Huxley avisa l'agent spécial Key C. que Blaine Hodges n'avait pas pu tuer sa famille.
04:35Il était mort au moins douze heures avant eux.
04:39L'arme trouvée dans la maison suscita de nouvelles questions.
04:47Les balles prélevées sur le corps des victimes étaient toutes de calibre 22, c'est-à-dire
04:54du même calibre que l'arme découverte près du corps de Blaine Hodges.
04:58Quelqu'un avait limé le numéro de série de l'arme, ce qui empêchait de retracer
05:02son origine.
05:03Il était également fort étrange que le canon ait été enlevé.
05:06Cette partie de l'arme laisse des marques en spirale, appelées cloison et rayure, sur
05:12tout projectile qui en sort.
05:13Les balles découvertes sur les victimes portaient bien ces marques, ce qui signifiait
05:18qu'elles provenaient d'une arme dotée d'un canon.
05:20L'expert légiste William Conrad du service des sciences judiciaires de la Virginie était
05:26convaincu que quelqu'un d'autre que Blaine Hodges avait appuyé sur la détente.
05:30Le canon avait été enlevé et pourtant il y avait des marques sur la balle qui se trouvaient
05:35dans la tête du père.
05:37Il était impossible qu'il ait pu tirer.
05:39Impossible parce qu'il n'aurait pas pu se tirer une balle dans la tête puis enlever
05:42le canon de l'arme à feu.
05:43Conrad doutait aussi que l'arme retrouvée fut l'arme du crime.
05:48Les balles prélevées sur les corps avaient six cloisons et rayures.
05:53Selon les manuels de référence, l'arme découverte sur la scène du crime laissait
05:57huit cloisons et rayures.
05:59Conrad en conclut que l'arme découverte à côté de Hodges avait été laissée là
06:04dans le but de tromper les policiers.
06:06Les policiers ne savaient pas qui avait tué la famille Hodges.
06:13Ils interrogèrent leurs amis espérant découvrir une piste.
06:16Leur ami le plus intime s'appelait Earl Bramblet.
06:19Il passait souvent des week-ends avec la famille.
06:22Les deux petites filles l'appelaient oncle Earl.
06:28Les policiers demandèrent à Bramblet de venir au commissariat pour le rencontrer.
06:34Ce dernier semblait profondément troublé par ces meurtres.
06:40Pourtant, lors de l'interrogatoire, il fit un commentaire surprenant.
06:45Il a dit qu'il était dommage que ce salopard ait tué une si belle famille et qu'il se
06:56soit ensuite suicidé.
06:59J'ai tout de suite pensé que Bramblet était sans doute impliqué dans les meurtres.
07:04Il aurait fallu qu'il se trouve sur la scène du crime pour connaître cette information.
07:13L'hypothèse du suicide n'était un fait connu que par la police.
07:17Les médias n'avaient pas fait état d'un suicide et la police ne l'avait jamais mentionné.
07:24Bramblet venait de révéler un détail que seul le meurtrier pouvait savoir.
07:30Casey ne fit pas part tout de suite de ses soupçons.
07:34Il devait disposer de plus d'indices avant de passer à l'action.
07:37Bramblet accepta de revenir pour un autre interrogatoire.
07:40Trois jours après le meurtre des Rogers, la police dressa un barrage routier devant
07:51la maison.
07:51Le feu avait été allumé vers 4h30 du matin.
07:55Si on arrêtait les voitures qui passaient vers 7h, peut-être découvrirait-on un témoin.
08:01Une femme déclara au policier qu'elle avait aperçu un véhicule sortir de l'entrée de
08:09la maison des Rogers au moment de l'incendie.
08:11Elle l'avait remarqué parce qu'il était très particulier.
08:14C'était un vieux pickup blanc avec un haillon noir à l'arrière.
08:18Elle n'avait cependant pas relevé le numéro d'immatriculation.
08:21Pendant qu'on établissait le barrage routier, des agents de police retournèrent à la chambre
08:35de Bramblet muni d'un mandat de perquisition.
08:37Ils se mirent à la recherche d'un indice qui le lirait au meurtre de Blaine Rogers et de
08:42sa famille.
08:43Devant sa chambre se trouvait un pickup blanc avec un haillon noir.
08:51Sur le siège avant, il y avait des douilles de calibre 22.
09:01Elles étaient de même marque et de même calibre que celles découvertes sur la scène du meurtre.
09:10Lorsque le percuteur est actionné, il laisse une marque particulière sur la douille d'une balle.
09:19William Conrad espérait pouvoir comparer les douilles recueillies sur la scène du crime
09:24à celles du véhicule de Bramblet.
09:26Après un examen attentif, il trouva enfin ce qu'il cherchait.
09:31Une des douilles de la scène du crime portait une marque identique à celle d'une douille
09:36découverte dans le véhicule de Bramblet.
09:38J'ai retrouvé suffisamment de points de comparaison pour démontrer que les deux
09:45avaient été tirés par la même arme.
09:47Les douilles provenaient bien de la même arme.
09:51Selon toute évidence, Bramblet était impliqué dans ces homicides.
09:55Mais cela ne suffisait pas.
09:57Il fallait retrouver l'arme qui avait tiré les projectiles meurtriers.
10:01Pendant ce temps, d'autres experts tentaient de démontrer que Bramblet était l'auteur de l'incendie.
10:09Le meurtrier avait incendié la maison vers 4h30 du matin, le lundi 29 août.
10:18La police s'enquit de l'horaire de travail de Bramblet ce jour-là.
10:24A la compagnie de panneaux publicitaires où il travaillait,
10:31on informa qu'il commençait à 5 heures ce matin-là.
10:34L'employé qui vérifiait les cartes de pointage apprit celles de Bramblet.
10:41Le 29 août, quelqu'un avait barbouillé l'heure à laquelle il avait pointé.
10:48Il était donc impossible d'en faire la lecture.
10:51On fit appel à l'expert en écriture Gordon Menzies afin que ce dernier retrouve ce qui était écrit sous le barbouillage.
11:00J'ai utilisé une technique d'éclairage à lumière infrarouge.
11:07Je suis parvenu à isoler l'encre des rayures qui avait été ajoutée.
11:13L'inscription dessous était 508M, ce qui signifiait 5h08, lundi.
11:26La carte de pointage confirmait que Bramblet était arrivé à son travail après l'incendie.
11:33Cependant, cela ne prouvait pas que c'était bien lui qui l'avait allumé.
11:38Il faudrait découvrir d'autres indices.
11:45L'employeur de Bramblet déclara aux policiers qu'au lendemain de la fouille de sa chambre, ce dernier était arrivé au travail très en colère.
11:56Une heure plus tard, un de ses collègues de travail avait aperçu une coulisse d'eau sous une porte.
12:02Il avait alors découvert la paire de blue jeans de Bramblet.
12:09Elle sentait le solvant utilisé au travail.
12:13L'employeur, intrigué par cette découverte, décida de les remettre à la police.
12:18Les détectives espéraient que ce vêtement recelait des indices à propos de l'incendie.
12:26Des chimistes procédèrent à leur analyse ainsi qu'à celle de l'eau de trempage.
12:35Afin d'identifier les produits chimiques qui se trouvaient dans les jeans, on les plaça dans un récipient rempli d'un solvant appelé pintane.
12:45Après un trempage de 15 minutes dans le pintane, on égoutta le vêtement.
12:50Un dispositif spécial aspira ensuite le solvant, ne laissant derrière lui qu'un mélange de composites.
12:59On effectua ensuite une chromatographie du liquide afin d'identifier les composés présents sur le pantalon.
13:07L'un d'eux était un solvant commercial utilisé par la compagnie de panneaux publicitaires.
13:14L'autre était un combustible identique à celui qui avait été utilisé pour incendier la maison où les meurtres s'étaient produits.
13:24Bramblett avait tenté d'éliminer le combustible, mais il avait été négligent et avait laissé ses pantalons à la vue de tous.
13:32Malheureusement, même si ce nouvel indice était important, il ne constituait pas une preuve solide.
13:39Les enquêteurs poursuivirent leurs recherches. Peut-être Bramblett avait-il commis d'autres erreurs ?
13:46Ils fouillèrent la baine à ordures de la compagnie. Ils y découvrirent des documents appartenant à Bramblett,
13:52ainsi qu'un T-shirt portant l'inscription « High School William Byrd, promotion de 2001 ».
13:57La jeune Winter Rodgers, de 11 ans, possédait un T-shirt identique.
14:03On n'était pas parvenu à le retrouver sur la scène du crime.
14:08De toute évidence, ce vêtement appartenait à la victime.
14:15Les détectives étaient sur la bonne voie. De tous les employés, seul Bramblett était le seul.
14:20La preuve n'était pas formelle, mais elle s'ajoutait aux autres éléments.
14:29Bramblett quitta alors la ville, au beau milieu de l'enquête.
14:34Les policiers de Virginie continuèrent cependant à le surveiller.
14:38Ils croyaient ne pas disposer d'assez de preuves pour le faire.
14:42Mais il n'y avait qu'une seule preuve.
14:44Les policiers de Virginie continuèrent cependant à le surveiller.
14:48Ils croyaient ne pas disposer d'assez de preuves pour le faire arrêter.
14:51Ils ignoraient que tous les éléments étaient déjà en place.
14:59Les policiers étaient presque sûrs que Bramblett avait commis les meurtres de la famille Rodgers,
15:04mais que devant le tribunal, cela ne suffirait pas.
15:07Il faudrait prouver sa présence sur la scène du crime.
15:11L'arme semblait être l'élément le plus important.
15:14Peut-être recelait-elle d'autres indices ?
15:18Le meurtrier s'était donné beaucoup de peine pour s'assurer que l'arme ne pourrait pas être identifiée.
15:23Sans numéro de série, il était impossible de retracer son origine
15:27et sans canon, on ne pourrait effectuer d'analyse balistique.
15:36Rien ne laissait croire que l'arme retrouvée sur la scène du crime ait servi à commettre les meurtres,
15:41puisque les balles qui en seraient sorties auraient dû avoir huit cloisons et rayures
15:46et que celles qui avaient été recueillies n'en avaient que six.
15:51L'arme fut rangée pendant une année.
15:54L'enquête était bloquée.
15:57Puis, au cours d'une enquête sans aucun rapport avec le meurtre des Rodgers,
16:01Conrad effectua une analyse sur une arme identique.
16:05Il fut surpris de constater que les balles avaient six cloisons et rayures et non huit.
16:13Le manuel consulté par Conrad était erroné.
16:16Cela signifiait que l'arme découverte dans la maison des Rodgers pouvait fort bien être l'arme du crime.
16:22Le meurtrier avait enlevé le canon pour brouiller les pistes,
16:26mais grâce aux douilles et aux autres indices découverts,
16:29la police pouvait enfin procéder à son arrestation.
16:35Cette découverte leur permit de prouver que Bramblett était bien le meurtrier.
16:43Sa sœur, qui vivait dans l'Indiana, fournit alors de nouveaux renseignements à propos du mobile du crime.
16:49Bramblett s'était senti menacé par Rodgers et avait envoyé à sa sœur plusieurs cassettes audio.
16:55Il lui avait dit de les faire parvenir à la police si quelque chose lui arrivait.
16:59Lorsqu'elle apprit que son frère faisait l'objet d'une enquête,
17:02elle décida d'envoyer les cassettes aux autorités de Virginie.
17:06Dans ce journal intime enregistré sur bande magnétique,
17:10Bramblett parlait de son attirance pour la jeune Winter Rodgers de onze ans.
17:15Il avait déjà été suspect dans la disparition de deux jeunes enfants,
17:19mais on n'avait jamais pu prouver sa culpabilité.
17:24Bramblett avait donc décidé d'envoyer les cassettes aux autorités de Virginie.
17:28Bramblett croyait que Blaine Rodgers, faisant face à une peine d'emprisonnement pour escroquerie,
17:33était devenu informateur pour la police.
17:36Il était convaincu qu'il se servait de sa fille pour le faire accuser de pédophilie et d'agression d'enfants.
17:45Selon la reconstitution de la police, le samedi 27 août 1994,
17:50Bramblett était allé rendre visite à Blaine.
17:53Teresa Rodgers et ses deux fillettes étaient parties faire des courses.
17:57Il avait sorti son arme de calibre 22 et tiré une balle dans la tête de Blaine.
18:06Selon des amis qui les avaient vus plus tard le même jour,
18:10Bramblett avait dit à Teresa, alors qu'elle rentrait chez elle,
18:13que Blaine, inquiète à cause de sa peine d'emprisonnement, avait besoin d'être seule.
18:20Jouant le rôle de l'oncle bienfaisant, il avait emmené Teresa et les enfants à bord de son véhicule
18:25faire du camping en montagne.
18:29Le cadavre de Blaine Rodgers gisait dans une des chambres
18:33pendant que sa femme et ses enfants partaient avec son meurtrier.
18:36Le répit ne durerait que 24 heures.
18:39Le lendemain, Bramblett étrangla Teresa Rodgers.
18:48Après avoir tué les deux parents, il s'attaqua aux fillettes.
18:56Il plaça ensuite l'arme du crime près du corps de Blaine Rodgers
19:00afin que l'on croit que ce dernier avait tué sa famille avant de se suicider.
19:05Il était convaincu que le combustible détruirait tous les indices
19:09et que la police croirait qu'il s'agissait de l'acte d'un père désespéré.
19:14Il ignorait que tout de suite après son départ, un motocycliste verrait la colonne de fumée
19:19et aviserait le service des incendies.
19:21Selon l'agent spécial Barry Kissey, le stratagème de Bramblett avait presque fonctionné.
19:28Selon son plan, la police croirait qu'il s'agissait d'un suicide
19:33et qu'il serait hors de tout soupçon.
19:36Et cela aurait pu fonctionner, mais il ignorait que le service d'incendie de Venton
19:41répondrait si vite à l'appel et que les corps à l'étage ne seraient pas détruits.
19:45Il a donc décidé de s'occuper d'elle.
19:47La police avait pris deux ans pour résoudre cette enquête.
19:51Bramblett avait déménagé depuis en Caroline du Sud,
19:55mais la police de Virginie n'avait jamais perdu sa trace.
20:01Il fut arrêté en juillet 1996, jugé coupable de quatre meurtres et condamné à mort.
20:07Les meurtriers tentent souvent de déguiser leurs crimes,
20:11mais parfois la vérité n'attend qu'à être découverte.
20:18Le 29 avril 1997, la police de Merion, en banlieue de Bramblett,
20:24décide d'arrêter l'enquête et d'envoyer une nouvelle.
20:28La police de Virginie décide d'arrêter l'enquête et d'envoyer une nouvelle.
20:32Le 29 avril 1997, la police de Merion, en banlieue de Philadelphie,
20:37arrive à la maison d'un certain Craig Rabinowitz.
20:42Il avait appelé le service d'urgence pour signaler qu'il avait découvert sa femme inconsciente dans sa baignoire.
20:55Il trouvait Rabinowitz serrant contre lui le corps de sa femme, Stephanie,
20:59dans la baignoire telle qu'il l'avait découverte.
21:03Selon lui, elle était couchée sur le côté, la tête sous l'eau.
21:08Il ne comprenait pas pourquoi sa femme s'était noyée.
21:14Les ambulanciers tentèrent de la réanimer, mais elle était déjà morte.
21:20Selon le détective Charlie Craig, la mort de Stephanie Rabinowitz semblait accidentelle.
21:26Ma première impression, après avoir vu le corps de Stephanie et parlé au docteur du service d'urgence,
21:32c'est qu'il s'agissait d'une mort inexpliquée ou d'un accident.
21:41Sa famille et ses amis étaient sous le choc.
21:44Cette femme était encore jeune.
21:47Craig et elle s'étaient rencontrés dans un camp de vacances.
21:50Il était moniteur et elle adolescente.
21:52Après leur mariage, Stephanie avait fait son cours de droit puis commencé une carrière très prometteuse.
21:59Pour leur entourage, c'était le couple idéal.
22:03Mais leur bonheur avait connu une fin tragique.
22:10Craig déclara aux policiers que le soir du décès de sa femme,
22:14il écoutait un match de hockey à la télévision pendant qu'elle prenait un bain.
22:18Il avait entendu un bruit dans la salle de bain comme si une bouteille de shampoing était tombée par terre.
22:24Après environ 35 minutes, il était allé vérifier si tout allait bien.
22:30C'est à ce moment-là qu'il l'avait découverte submergée dans l'eau, le visage bleu.
22:35Il avait désespérément tenté de la ranimer et avait appelé le service d'urgence.
22:41Les détectives ont l'habitude des mensonges et bien qu'il n'ait pas eu de raison de douter qu'il s'agissait d'un accident,
22:48un élément les dérangeait.
22:53Les ambulanciers avaient mentionné que la victime portait des bijoux et une montre.
22:59Le détective Richard Paffel demanda à quelques-unes de ses amis s'il était habituel qu'une femme prenne son bain avec des bijoux.
23:08Presque toutes ont répondu non.
23:11La première à qui j'ai posé la question était ma femme lorsque je suis rentrée à la maison à 4 heures du matin.
23:16Je l'ai réveillée et je lui ai demandé « Nancy, si tu prenais un bain, est-ce que tu garderais tes bijoux ? »
23:21Elle m'a regardée et m'a répondu « Non, pourquoi ? » Je lui ai dit de se rendormir.
23:30Ce détail encouragea les détectives à poursuivre leur enquête.
23:35Ils consultèrent les rapports d'hôpital. Une fois encore, un détail n'était pas normal.
23:41Après la mort, la température du corps baisse de 1 degré à l'heure.
23:45Cette baisse de température est encore plus rapide s'il est dans l'eau.
23:49Mais lorsque la victime était arrivée à l'hôpital, la température de son corps n'était que de 1 degré sous la normale,
23:55ce qui signifiait qu'elle était morte seulement 10 minutes avant l'appel au service d'urgence.
24:00Pourtant, son mari avait déclaré qu'il s'était écoulé 35 minutes entre le bruit de la salle de bain et sa découverte du corps.
24:09Les détectives pressentaient qu'il s'agissait d'un homicide.
24:12Le coroner en chef, Halbert Finninger, réclama une autopsie,
24:16afin de découvrir pourquoi cette jeune femme de 27 ans, en parfaite santé, était morte si soudainement.
24:22Craig Robinowitz s'y opposa.
24:25La loi juive exigeait que l'on enterre le corps avant le crépuscule, le lendemain du décès, et il devait être intact.
24:31Mais lors d'une mort suspecte, le coroner peut outrepasser les lois religieuses, à moins qu'un mandat de la cour le lui interdise.
24:42À première vue, il n'y avait pas de blessures ou de marques sur le corps qui indiquaient que la victime était tombée.
24:48Selon Finninger, cela arrive assez fréquemment.
24:54Si la victime s'est blessée juste avant la mort ou peu de temps avant la mort et qu'on l'examine tout de suite après le décès,
25:00il arrive qu'on ne remarque rien.
25:03Mais au moment de l'autopsie, soit 12 heures après sa mort, les blessures commencèrent à apparaître.
25:09Et avec elles, la vérité sur la mort de la victime.
25:18Les médecins légistes croyaient qu'ils allaient effectuer une autopsie conventionnelle sur le corps d'une femme victime d'une mort accidentelle.
25:25Bien que son décès fût tragique, ils doutaient qu'elle ait été assassinée.
25:30Mais ils découvrirent bientôt qu'ils avaient affaire à un homicide.
25:35Ce qui leur mit la puce à l'oreille, c'était une blessure suspecte juste sous l'œil de la victime.
25:43Le sang se retire des endroits où il y a des blessures et par conséquent la peau autour devient très pâle.
25:49C'est comme un phare en pleine nuit.
25:52De telles blessures sont produites lorsqu'il y a un manque d'oxygène.
25:56Très souvent, la victime aura été étranglée ou sera morte par asphyxie.
26:01Il fallait découvrir si cela avait été le cas.
26:04Le cou de la victime ne portait pas de marque, mais sous la peau, les tissus avaient été endommagés.
26:11Cela confirmait les soupçons de Fillinger.
26:14Lorsque nous avons ouvert le corps, nous avons observé les signes d'une mort par strangulation.
26:19Il y avait des traumatismes autour du cou.
26:22Le mystère entourant la mort de Stephanie Rabinowitz était enfin élucidé.
26:27Une enquête fut ouverte pour homicide.
26:30Les détectives Charlie Craig et Richard Paffel et le procureur Bruce Castor disposaient d'un suspect, l'époux de la victime, Craig Rabinowitz.
26:40Ils l'interrogèrent en présence de son avocat.
26:46Charlie est entré et il a informé Rabinowitz et son avocat que Stephanie avait bel et bien été étranglée.
26:53L'avocat s'est levé d'un bond et il a dit, mon Dieu, elle s'est étranglée elle-même.
26:57Et Charlie et moi avons regardé l'avocat et nous avons répondu que c'était fort peu probable.
27:06Le mariage des Rabinowitz avait pourtant l'air idyllique.
27:10Qu'est-ce qui avait pu pousser Craig à tuer sa femme ?
27:15La police obtint un mandat de perquisition pour fouiller sa maison.
27:19Stephanie était avocate et Craig, selon ses propres déclarations, dirigeait une entreprise à partir de la maison.
27:26Il avait convaincu plusieurs de ses amis d'investir dans son entreprise.
27:33Pourtant, rien chez lui ne semblait démontrer qu'il en dirigeait une.
27:39Les détectives avaient presque abandonné leurs recherches lorsqu'ils découvrirent un sac de plastique dans la maison.
27:45Le sac était rempli de reçus et de transactions financières.
27:49Ces documents prouvaient que Craig Rabinowitz avait menti pendant toutes ces années.
27:56Nous avons fouillé le sac et découvert plusieurs articles importants, dont un livre comptable.
28:02Nous avons également découvert des reçus de prêteurs sur gage qui indiquaient qu'il avait vendu des bijoux peu de temps auparavant.
28:09Il y avait aussi des recettes.
28:11Depuis le début de l'enquête, nous l'avions perçu comme un mari dévoué et amoureux.
28:16Mais le contenu du sac nous indiquait tout le contraire.
28:21Un expert comptable, habitué à déchiffrer des transactions financières complexes, examina les reçus.
28:29Ce que Craig appelait son entreprise n'était en fait pas une entreprise.
28:34Il avait escroqué ses amis et convaincu sa femme de réhypotéquer leur maison.
28:40Il avait ensuite dépensé cet argent, non pas pour sa société, mais plutôt pour financer sa vie secrète.
28:46Il devait notamment 54 000 dollars à une boîte de striptease de Philadelphie.
28:54C'était la première fois qu'il s'agissait d'une entreprise.
28:57Lors de leur enquête, les détectives découvrirent que Craig Rowinowitz fréquentait l'une des danseuses de cette boîte et qu'il la couvrait de cadeaux.
29:05A la mort de sa femme, il devait des centaines de milliers de dollars.
29:17Il avait besoin d'argent et avait besoin de la vie secrète.
29:21Il avait besoin d'argent et avait pris deux polices d'assurance-vie, chacune d'une valeur d'un million et demi de dollars.
29:28L'une était à son nom, l'autre au nom de sa femme.
29:40Dans le livre comptable du grenier de sa maison, Craig avait calculé la somme qui lui reviendrait si sa femme mourait.
29:46Il avait donc prémédité son meurtre.
29:49Une fois la somme reçue et les dettes payées, il lui resterait un million deux cents mille dollars.
29:57À bout de ressources, Craig avait décidé de passer à l'acte.
30:01Il avait étranglé sa femme.
30:05Il avait rempli la baignoire dans l'espoir que l'on croirait à une moyade.
30:09Il avait ensuite appelé la police.
30:13Mais l'autopsie fut pratiquée et mit ainsi à jour le meurtre de Craig Rabinowitz.
30:21Il fut condamné à la prison à vie, sans espoir de libération conditionnelle.
30:25Le scandale fascine les gens.
30:28Ils aiment se raconter les derniers potins, surtout lorsqu'ils mettent en scène des personnes respectables.
30:34Mais les gens ne savent pas du tout ce qui se passe.
30:40Les gens ne savent pas du tout ce qui se passe.
30:43Cris de la foule
30:45Cris des policiers
30:47Cris des policiers
30:49Cris des policiers
30:51Cris des policiers
30:53Cris des policiers
30:55Cris des policiers
30:57Cris des policiers
30:59Cris des policiers
31:00À Nouvelle-Orléans, des enquêteurs se retrouvèrent au beau milieu d'un scandale, dans une ville
31:05aux mœurs pourtant assez libérale.
31:07Peu après l'aude, le 22 janvier 1984, Aaron Mintz, 62 ans, appela paniquer son voisin
31:24qui était médecin.
31:25Mintz criait que sa femme venait de se tuer.
31:29Les deux hommes montèrent rapidement vers la chambre à l'étage.
31:35Pam Mintz était couché, le visage contre l'oreiller, un pistolet dans sa main et une
31:41balle dans la tempe droite.
31:42Le médecin vérifia les signes vitaux pendant que Mintz attendait anxieusement à côté
31:50de lui.
31:51Finalement, il informa à Aaron Mintz que Pam, son épouse depuis 33 ans, était morte.
32:02Le médecin appela ensuite la police pour les aviser du suicide.
32:11On dépêcha aussitôt des agents afin qu'ils fassent un rapport.
32:22C'est le détective John Dillman qui menait cette enquête.
32:30Peu avant l'aube, j'ai reçu un coup de fil où l'on m'informait qu'il y avait
32:37eu un suicide à la résidence de Aaron Mintz.
32:40Je me suis rendu à cet endroit avec l'idée qu'il s'agissait d'un suicide.
32:46Les enquêteurs prirent le temps d'analyser la scène.
32:50La position du corps de la victime était étrange.
32:54Quelqu'un semblait l'avoir déplacé.
32:58Le coude droit de Pam était plié vers le haut.
33:03Il y avait deux coulées de sang qui remontaient le long de son avant-bras.
33:06J'ai trouvé ces tâches suspectes parce qu'elles défiaient la loi de la gravité.
33:13Comme chacun le sait, le sang ne peut couler vers le haut.
33:18L'angle de l'arme à feu dans la main de la femme suscita de nouvelles interrogations.
33:23Elle avait l'air d'avoir été insérée dans sa main après sa mort.
33:27L'arme était placée, celle-ci n'est pas chargée.
33:33Elle était dans sa main, pliée dans cette position près de sa tête.
33:37Il lui aurait été impossible d'appuyer sur la détente dans cette position à moins de le faire avec le pouce.
33:46La main ne tenait pas l'arme très solidement.
33:49Cela indiquait que son bras était probablement étendu sur le lit, qu'il avait été plié, soulevé de cette façon,
33:55et que l'arme avait ensuite été placée dans sa main afin que cela ressemble à un suicide.
34:04Mais les détectives commençaient à croire qu'il ne s'agissait pas d'un suicide.
34:09Ils se mirent à chercher de nouveaux indices.
34:12Ils découvrirent une trace de sang sur l'interrupteur de la salle de bain.
34:16La victime était censée être morte sur le coup.
34:18Elle n'avait pas pu laisser cette trace.
34:20De plus, Aaron Mintz avait déclaré être seul dans la maison avec sa femme.
34:28Mais cette découverte n'était rien comparée à ce que les détectives trouveraient par la suite.
34:33Dans une autre chambre à coucher, il y avait un oreiller transpercé par un projectile.
34:39Sur un des côtés, il y avait des marques de poudre.
34:42L'autre côté était taché de sang.
34:46Le détective Dillman était convaincu que la victime avait été assassinée
34:50et que l'oreiller avait servi à étouffer le coup de feu.
34:57La police poursuivit son enquête.
35:02Il semblait indéniable qu'il s'agissait d'un homicide.
35:07Le suspect immédiat était Aaron Mintz, le mari de la victime.
35:11Il n'y avait eu personne d'autre dans la maison.
35:14Le système d'alarme n'avait pas été déclenché non plus.
35:18Les analystes concentrèrent ensuite leur attention sur les indices recueillis dans la résidence.
35:25Il faudrait analyser l'oreiller taché de sang et la plaque de l'interrupteur de la salle de bain.
35:32En 1984, au moment du crime, il n'était pas encore possible de faire des analyses d'ADN.
35:39Cependant, le type sanguin correspondait à celui de la victime.
35:47On détermina que les taches de sang sur le devant et les manches de la robe de chambre de Aaron
35:52provenaient de la victime.
35:54Sans doute, c'était-il taché alors qu'il tentait de replacer le corps.
36:00Sa manche avait probablement accroché l'interrupteur lorsqu'il était allé se laver les mains.
36:10Il ne fut pas difficile non plus de lui trouver un mobile.
36:16Mintz entretenait une liaison avec une jeune femme du nom de Lois Porch.
36:22Pam Mintz avait découvert cette liaison deux semaines avant sa mort.
36:27Elle avait affronté Aaron avec colère.
36:29Elle ne tolérait pas cette aventure extra-conjugale.
36:34Les détectives pressentaient que Aaron avait tué Pam afin de se libérer de ce mariage
36:39sans perdre sa fortune.
36:43Selon leur reconstitution, Aaron était monté dans la chambre alors que Pam dormait.
36:55Il avait saisi un oreiller qu'il avait placé sur sa tête et avait tiré.
37:00Le coup de feu avait été silencieux, ce qui lui avait permis de prendre son temps
37:04et de placer le corps et l'arme de façon à ce que cela ressemble à un suicide.
37:12Mintz fut accusé de meurtre.
37:14Pour assurer sa défense, il engagea un avocat renommé de la Nouvelle Orléans, Michael Fowler,
37:19qui, comme la plupart des personnes qui connaissaient l'accusé,
37:22fut très surpris d'apprendre son arrestation.
37:27J'ai trouvé très bizarre qu'il soit suspect dans une enquête d'homicide.
37:33Mais en même temps, j'ignorais toute sa liaison.
37:39Cette affaire fut reprise par les médias qui parlèrent abondamment de l'oreiller taché de sang.
37:45Le public était déjà convaincu de la culpabilité de Aaron Mintz.
37:51En cours, cependant, la poursuite était confrontée à un défi de taille.
37:57La seule façon de gagner cette cause était de le faire en termes d'analyse médico-légale.
38:03Il nous fallait les discréditer.
38:07Afin de disculper Aaron Mintz, la défense détruisit chaque indice un par un.
38:13Il y avait une robe de chambre et un interrupteur taché de sang
38:17et un oreiller transpercé par une balle.
38:21Telles étaient les preuves, présentées en rapport avec la mort de Pam Mintz.
38:29Pour le procureur, ces éléments prouvaient que Aaron Mintz était le meurtrier.
38:35Mais la défense voyait l'objet d'une autre affaire.
38:39Aaron avait déclaré qu'il somnolait devant la télévision, peu avant l'aube.
38:45Il s'était réveillé en sursaut à cause d'un bruit sourd.
38:49Il était monté à l'étage où il avait découvert le corps de sa femme, l'arme à la main.
38:55Sa femme était en pleine douleur.
38:59C'était l'heure de la mort.
39:03Il était monté à l'étage où il avait découvert le corps de sa femme, l'arme à la main.
39:09Sa première réaction avait été de la serrer dans ses bras.
39:13Selon l'avocat de la défense, Michael Fowler, cela expliquait également la présence de sang sur l'interrupteur.
39:19Après avoir étreint le corps de sa femme, il a allumé la lumière alors qu'il quittait la pièce
39:24et c'est la raison pour laquelle il y avait du sang à cet endroit.
39:28Il y avait aussi du sang sur l'interrupteur de la salle de bain parce qu'il y est allé se laver les mains.
39:36Cette version n'expliquait cependant pas pourquoi on avait retrouvé un oreiller traversé par un projectile.
39:43Selon la poursuite, Aaron Means avait utilisé l'oreiller pour étouffer le bruit de l'arme,
39:48puis il l'avait cachée afin qu'elle ne soit pas retrouvée par les policiers.
39:54Une fois encore, la défense contre-attaqua.
39:57Means était innocent et lorsqu'il avait découvert le corps de sa femme,
40:01il était dans un tel état de choc qu'il avait enlevé l'oreiller sans même s'en rendre compte.
40:06Il ne voulait plus le voir et n'avait pas pensé aux conséquences de son geste.
40:11La défense argumenta qu'il était évident que Aaron n'avait pas l'intention de le cacher puisqu'il était à la vue de tous.
40:17S'il avait voulu le cacher, il l'aurait fait.
40:19Il s'agissait d'une maison pleine de coins et de recoins, il y avait même un grenier.
40:23Il l'a simplement mis dans la chambre d'à côté.
40:27Il était essentiel pour la défense de discréditer l'argument de l'oreiller.
40:31Il leur suffisait de maintenir que Pam Means s'était suicidée
40:35et que le projectile qu'il avait tué n'avait pas été tiré à travers l'oreiller.
40:40La défense demanda à ce qu'il soit examiné par Irving Stone de l'Institut des sciences judiciaires de Dallas.
40:47Ce dernier commença par essayer de déterminer si une balle avait bien traversé l'oreiller, comme le prétendait la police.
40:58Il utilisa une arme de même calibre que celle de Pam Means
41:02et reproduisit les mêmes conditions que si on avait tiré dans la tête de quelqu'un à travers un oreiller.
41:10Sa cible était une éponge imbibée de faux sang à l'intérieur d'un sac de plastique très résistant.
41:19Stone tira sur le sac à travers l'oreiller à différentes distances.
41:23Il démontra que si on avait utilisé un oreiller pour étouffer le bruit du coup de feu,
41:27il y aurait eu beaucoup plus de sang sur l'oreiller.
41:37Le sang sur l'oreiller était presque invisible.
41:41Par contre, l'oreiller qui avait servi à l'analyse était couvert d'éclaboussures.
41:46Selon Stone, si l'on avait tiré une balle à travers un oreiller, on en aurait retrouvé des fragments dans la blessure.
41:55On aurait dû retrouver du tissu, des fibres, la bourre de l'oreiller, autour ou dans la plaie.
42:03J'ai procédé au test dans des conditions identiques
42:06et j'ai pu relever à quels endroits les fragments de tissu pouvaient se retrouver.
42:11Personne n'avait découvert de fragments d'oreiller sur le lit de la victime.
42:16Il n'y en avait pas non plus dans la blessure, selon le coroner.
42:22Pour Stone, il n'y avait qu'une conclusion possible.
42:25La balle meurtrière n'avait pas été tirée à travers l'oreiller.
42:30Mais une question subsistait.
42:32Pourquoi avait-on découvert cet oreiller transpercé par une balle ?
42:36D'un côté, nous n'avions pas à répondre
42:38puisque nous avions démontré qu'il n'avait pas été utilisé lors du meurtre.
42:44D'un autre côté, il était là et nous devions en tenir compte.
42:51La poursuite avait présenté la victime comme une femme trompée,
42:54assassinée par un mari qui désirait poursuivre une liaison.
42:58Le portrait du couple que la défense dressa,
43:01était fort différent.
43:03Selon eux, Pam Mintz était une femme rancunière
43:06et elle avait des problèmes psychologiques depuis fort longtemps.
43:10La liaison de son mari avait été trop difficile à accepter.
43:15Elle avait planifié sa revanche.
43:17Elle se tuerait, mais elle s'arrangerait pour que son mari soit accusé de meurtre.
43:24Cela expliquerait l'histoire de la victime.
43:28Cela expliquerait l'existence de cet oreiller transpercé.
43:35La femme de ménage des Mintz déclara qu'elle avait vu la victime
43:38quitter la maison la veille de sa mort.
43:40Elle allait porter des vêtements chez le teinturier et semblait avoir un oreiller.
43:45Plus tôt le même jour, elle avait aperçu une arme à feu sur le lit de Madame Mintz.
43:52Selon la défense, Pam, dans l'espoir de se venger,
43:55avait tiré elle-même la balle à travers l'oreiller.
43:58Elle l'avait ensuite laissée dans son lit alors qu'elle s'apprêtait à se suicider.
44:02Elle savait que son mari serait accusé de l'avoir tuée.
44:08Mais il était impossible de prouver que la victime avait utilisé l'arme à feu le jour de son décès.
44:13La police n'avait pas analysé ses mains pour savoir s'il y avait des traces de poudre.
44:18Fowler croit que cette erreur a été fatale pour la poursuite.
44:21Malgré le fait qu'on l'ait autopsiée et qu'on ait pris soin de protéger ses mains,
44:25le laboratoire n'a jamais pensé à les analyser.
44:30Personne n'a donc jamais su s'il y avait des résidus sur ses mains.
44:35Pourtant, ils ont eu l'occasion de le faire.
44:38Si on avait découvert que Pam n'avait pas utilisé d'arme,
44:41la poursuite aurait eu une preuve formelle qu'il ne s'agissait pas d'un suicide.
44:45Par contre, s'il avait bien utilisé l'arme,
44:48c'est Aaron qui aurait été innocenté.
44:51Dillman croit quant à lui que cette analyse aurait pu porter à confusion.
44:56Je n'ai pas exigé qu'on procède à cette analyse des mains de Pam Mintz
44:59parce que cela n'était pas pertinent.
45:01Il y avait une arme dans sa main quand nous l'avons trouvée.
45:04Elle avait été en contact avec des résidus de métal.
45:06Et donc, l'analyse aurait donné des résultats positifs.
45:09Cela n'aurait rien prouvé.
45:12Lors du procès, la partie du procès n'a pas été prouvée.
45:16Lors du procès, la partie du procureur était convaincue de détenir des preuves irréfutables.
45:22Mais le jury ne se rangea pas de son côté, préférant la version de l'accusé.
45:30Selon l'avocat de Mintz, Pam avait tiré sur un oreiller
45:33et l'avait placé dans son lit juste avant de se tuer.
45:38Elle espérait ainsi se venger de son mari après sa mort.
45:42La criminalistique avait permis que son stratagème soit mis à jour.
45:46Aaron Mintz fut jugé non coupable du meurtre de sa femme.
45:55Lorsqu'il est impossible de cacher le corps d'une victime,
45:58il ne reste plus au tueur qu'à maquiller la scène du crime,
46:01même si cela n'est pas toujours facile.
46:05Les experts en criminalistique doivent tenter de découvrir la vérité.
46:12Ils disposent de tout un arsenal d'analyses et d'outils pour les assister dans leurs tâches.
46:18Lorsque l'alibi est basé sur un mensonge, il y a peu de chances qu'ils résistent à l'examen scientifique.
46:25C'est parce qu'ils oublient cette vérité que les meurtriers commettent encore des erreurs fatales.

Recommandations